Welcome to my nightmare : la ballade de Freddy Krueger
1ère publication le 07/09/15- Mise à jour le 09/09/18
AUTEUR : 6 PATRICK FAIVRE
Cet encyclopegeek passera en revue la vie et les morts de Freddy Krueger, l’icône du cinéma d’horreur inventée par Wes Craven disparu le 31 août 2015. Cet article lui est bien évidement dédié….
Il y a 30 ans de cela naissait Freddy Krueger du cerveau de Wes Craven alors déjà connu pour des films comme La dernière maison sur la gauche et La colline a des yeux. Véritable icône du cinéma de genre (et du cinéma tout court), ce personnage a marqué des millions de spectateurs à travers le monde. Bien que mal aimé par les critiques, la série forte de ses 9 films (dont un reboot), a été un franc succès populaire.
Avec un scénario aussi original qu’inventif, Wes Craven a marqué l’inconscient collectif : les habitants de Springwood dans l’Ohio ont nourri une vipère en leur sein ! En effet dans la rue de l’Orme (Elm Street) de cette propre banlieue Wasp, un certain Frederick Charles « Freddy » Krueger a une une vilaine manie : tuer les petites filles et les brûler dans sa cave ! Il ne tuera pas moins de 20 enfants avant d’être arrêté par la police, puis relâché pour vice de procédure ! Les habitants de la rue ulcérés, décidèrent de se faire justice eux même : l’homme sera brûlé vivant dans sa maison !
Les autochtones rentrent chez eux le sentiment du devoir accompli, soulagés d’en avoir fini avec le tueur… Ils ne pouvaient pas se tromper d’avantage ! L’esprit de Freddy reviendra d’entre les morts avec une vengeance diabolique : Tuer les enfants des habitants de Springwood dans leurs rêves ! (il va sans dire que toute mort onirique se traduira par un décès immédiat dans la réalité). Du meilleur au pire la franchise bien qu’inégale mérite largement une étude détaillée et mine de rien revenir sur une série qui aura accompagné toute mon adolescence (et post adolescence) n’est pas une mince affaire !
1 – LES GRIFFES DE LA NUIT (1984). A nightmare on Elm Street par Wes Craven
Le coup de génie de Wes Craven aura été de dresser dans ce film le portrait d’une jeunesse en difficulté face au monde des adultes qui ne l’écoute pas et ne la comprend pas, dans un contexte d’explosion du noyau familial, le tout saupoudré de transmission intergénérationnelle déficiente… Pas mal pour un film d’horreur non ?
Nous découvrons donc l’odieux Krueger par les yeux de la jeune Nancy Thompson (l’actrice Heather Langenkamp). Cette dernière fait régulièrement des cauchemars d’un homme au visage brûlé et cinq lames tranchantes en guise de doigts. Elle constatera bien vite qu’elle n’est pas la seule à faire ces mauvais rêves. Son amie sera assassinée dans son sommeil dans des circonstances aussi mystérieuses qu’horrifiques.
Peu à peu les meurtres se multiplient et Nancy découvrira la terrible réalité et le « crime » de ses parents dont elle devra payer le prix… Le seul moyen pour elle d’éviter de ne pas passer à la moulinette : ne jamais s’endormir !
Premier film sorti par la maison de production indépendante New line cinema (qui auparavant ne se chargeait que de la distribution de films universitaires) une partie du succès de la firme a été longtemps associé à celui de la franchise. Malgré les efforts de cette dernière le film sera classé R à sa sortie (soit « Restricted » et interdit au moins de 17 ans). Certaines scènes auront même droit aux affres de la censure, la version intégrale ne sera finalement visible qu’au moment de la sortie des dvd !
Le film marquera le début de la carrière de Johnny Depp (ici dans un second rôle) avant même d’avoir signé pour la série Jump Street ! Le brushing bien affuté sa prestation ne passera pas inaperçue. Mais quoi qu’il en soit la véritable révélation du film, c’est Robert Englund lui-même, qui incarnera le croque mitaine à la perfection !
Wes Craven n’a pas choisi un débutant, l’acteur a déjà une dizaine de film à son actif (même s’il s’agit le plus souvent que de seconds rôles) et surtout un an plus tôt il a été révélé par la série télévisée V où il incarnait Willie un gentil extraterrestre… Cette fois ci sous le maquillage d’un grand brulé, exit la gentillesse, inquiétant et charismatique la prestation de l’acteur est indissociable du personnage de Freddy !
A noter que malgré son succès populaire le film n’obtiendra qu’une seule récompense de la profession : Le prix de la critique à Avoriaz (avec Robert De Niro comme président du jury, excusez du peu) – Le grand prix quand à lui cette année là fut décerné à Terminator. Petit détail amusant : Pour trouver le nom de son Boogeyman, Wes Craven utilisera celui d’un jeune garçon qui le brutalisait durant son enfance ! L’histoire ne dit pas si le Krueger en question s’est reconnu une fois arrivé à l’âge adulte…
Soyons honnête, en dépit de son concept génial, le film a un peu vieilli… Les effets sont parfois plus kitchs qu’effrayants, mais l’ambiance est essentiellement inquiétante, notamment grâce à une musique anxiogène à souhait… On sent la peur monter progressivement chez les personnages, d’autant plus que Freddy n’est fort habilement visible que 15 minutes après le début du film !
Le long métrage surfe sur la vague montante des Slashers (en clair les tueurs d’adolescents en série) avec des films comme Vendredi 13 ou Halloween, tous deux les parents illégitimes de Freddy…Du reste le réalisateur a parsemé son film de clin d’œil et de références cinématographiques à ses ainés : Nancy dans sa quête désespérée pour rester éveillée regarde Evil Dead à la télé ! On peut également entrapercevoir dans une scène le masque de Hockey du Jason Voorhees (le tueur de Vendredi 13)
2- LA REVANCHE DE FREDDY (1985) A nightmare on Elm Street part 2 : Freddy’s revenge par Jack Sholder
Bon ici les choses se compliquent… Interrogé sur la question Wes Craven tient des propos lapidaires sur ce film. Outre le fait qu’il a été écarté de la production, il faut avouer que ce 2éme opus n’a rien de passionnant !
Le résumé : Cinq ans après la fin du précédent film, la famille Walshes s’installe dans l’ancienne maison de Nancy Thompson. Le fils Jesse (qui dort dans l’ancienne chambre de Nancy) commence à avoir des cauchemars… Sa petite amie Lisa, trouve le vieux journal intime de Nancy où elle a consigné ses cauchemars et sa rencontre avec Freddy. Il n’en faut pas plus pour comprendre que Krueger est revenu et que son but est d’utiliser Jesse pour sortir du monde des rêves et de rentrer dans notre réalité !
Reprenant en cela l’idée finale du premier film mais en l’étirant au maximum comme un chewing-gum, le résultat n’est pas très convaincant. Difficile de ne pas rire lorsque Freddy arrivant dans notre monde se retrouve au bord d’une piscine à poursuivre des jeunes hommes body buildés plus grand que lui ! On imagine bien Freddy se faire maraver par des footballeurs dans la réalité…
Au final le film ne sera qu’un teen-movie pas vraiment effrayant. Pas d’une grande originalité par rapport au premier non plus, si ce n’est une scène très ambigüe évoquant un viol masculin sous la douche ! Du reste le traitement des corps des hommes laisse planer le doute sur l’orientation sexuelle du réalisateur…
L’homo-érotisme de ce film n’a pas fini de faire débat ! Ce sera ceci dit le seul questionnement que soulèvera ce film, pour le reste c’est Waterloo morne plaine, on en s’ennuie ferme devant ce film pas très palpitant…
3 – FREDDY 3 : LES GRIFFES DU CHAUCHEMAR (1987) A nightmare on Elm street : Dream warriors par Chuck Russell
Ce troisième opus est la suite directe du premier film (le second film est purement et simplement zappé de la continuité des Freddy ! et c’est bien mieux ainsi). Après l’échec du deuxième film, on proposa à Wes Craven de revenir sur le projet, celui-ci bien que pris par un autre film accepta d’en écrire le script. Si au final son histoire sera très largement réécrite on ressent malgré tout que l’esprit de l’original est revenu pour ce film.
Ainsi donc six ans après la première apparition de Krueger, une certaine Kristen Parker (jouée par Patricia Arquette dans un de ses tout premiers rôles) fait à son tour des rêves obsessionnels à propos du monstre d’Elm street… Sa mère ne voit rien d’autre qu’un comportement suicidaire dans ces cauchemars récurrents. Il n’en faut pas plus pour qu’elle demande l’internement de sa fille dans un hôpital psychiatrique. Elle y trouvera d’autres prétendus dépressifs (en réalité tous des victimes de Freddy) ainsi que Nancy Thompson (de retour après le premier film) devenue interne en psychiatrie spécialisée dans l’étude des rêves…
Nancy propose d’avoir recours à l’hypnose et à un médicament expérimental, l’Hypnocil, afin de « guérir » ses patients… Traduisez afin de battre Freddy ! Après le traitement chacun des adolescents aura le contrôle sur ses rêves et se verra doté de pouvoirs spéciaux pour vaincre le croquemitaine griffu ! Dans le cas de Kristen il s’agira du pouvoir d’amener les autres dans son rêve. Original et créatif le volet de la saga renoue avec l’inventivité du premier film. Il s’agit d’un de mes deux films préférés de la série.
Exploitant les bases fixées par Wes Craven le film développe la légende de Freddy, on apprend notamment l’origine du tueur et le rôle de sa mère, Amanda, une nonne enfermée par erreur avec un millier de déments et homicidaires ! L’infortunée sera torturée et violée pendant des semaines avant d’être finalement secourue. Elle en restera traumatisée et mettra fin à ses jours… Non sans avoir donné naissance au préalable à un enfant, fruit de ce viol collectif. Le bambin s’appellera Freddy et héritera des mœurs et coutumes de ses charmants géniteurs…
Pour la première fois de la série la psychologie de personnages est bien plus fouillée, on découvre des ados tourmentées vraiment attachants, ce qui tranche nettement avec les Wasps propres sur eux et parfaitement insipides des deux précédents opus ! La crédibilité du film s’en ressent clairement et on est vraiment inquiet pour eux plutôt que simplement se demander comment ils vont se faire charcuter !
Autre innovation, Krueger attire ses victimes en prenant la forme des désirs de ses victimes (une héroïnomane mourra par injection de drogue, un ado puceau se fera tuer une infirmière en string au visage de Freddy ! – La tension sexuelle est à son comble -, une fille fascinée par la télé se fait tuer par son poste, etc… ). Tel Baudelaire, Freddy lui aussi aime « la douceur qui fascine et le plaisir qui tue »
Les meurtres sont créatifs et originaux et Chuck Russell (le futur réalisateur de The Blob et de The Mask) livre une comédie horrifique fort bien construite et prenante de bout en bout… Seul bémol du film : Pour imparfait qu’ils étaient les deux premiers films prenaient soins de présenter Freddy comme un personnage sombre et effrayant, à partir du troisième le tueur commencera sa lente transformation en « clown tueur » massacrant ses victimes en faisant des blagues pour la caméra… Mais pour l’heure l’équilibre entre comédie et horreur est encore maintenu et nous sommes bien loin de la bouffonnerie à venir de Freddy 6 !
A noter un joli hommage à l’animateur de Jason et les argonautes, Ray Harryhausen, pour la résurrection du squelette de Freddy dont les mouvements filmés image par image évoqueront forcément l’armée de squelettes du film de Don Chaffey.
4 – LE CAUCHEMAR DE FREDDY (1988) A nightmare on Elm street 4 : The dream master par Renny Harlin
Kristen Parker survivante du film précédent recommence à faire des cauchemars du fameux 1248 Elm Street ! Et de fait à force d’en rêver le croquemitaine revient en effet à la vie !
Soucieux d’égaliser le score, Freddy se mettra en tête de tuer les survivants du précédent opus… Sa mission originale (se venger des habitants de Springwood en tuant leurs enfants) étant désormais accomplie,il ne lui reste plus personne à tuer ! Qu’à cela ne tienne, puisqu’avant de mourir Kristen a transmis à son amie Alice Johnson, son pouvoir d’attirer les gens dans ses rêves, il utilisera donc cette dernière pour y faire venir de nouvelles victimes !
Si ce film fut un des plus gros succès de la série (ce qui permettra au réalisateur de tourner par la suite Die Hard 2 notamment), on commence clairement en sentir les limites du concept et la franchise à tourner en rond…
Le film se laisse cependant regarder et est plutôt bien fichu, les effets sont nettement plus convaincants que pour les précédents (et pour cause ! Le budget effet a été clairement revu à la hausse) mais voilà, le film manque cruellement de direction et on a bien plutôt l’impression d’assister à une succession de meurtres tous plus originaux les uns que les autres mais sans aucun lien direct… Freddy tue pour le fun et c’est tout !
Là aussi signe des temps, bien que toujours plus spectaculaire, la mort des victimes se fait sans verser une goutte de sang, même si elles se font arracher les deux bras ! La mort doit rester propre et grand public. Bon certes, la fin du film est aussi ridicule qu’incompréhensible et semble sortir de nulle part mais ne boudons cependant pas notre plaisir, car il comporte son lot de grands moments, notamment Freddy dégustant une pizza où les petites têtes hurlantes de ses victimes remplacent les boulettes !
Moralité: même si le film compte d’énormes défauts (des acteurs totalement transparents oscillants entre fades ou carrément mauvais et le manque de scénario crédible…), il n’en reste pas moins un spectacle très distrayant et réjouissant. Surtout si l’on considère que c’est la dernière fois que cela se produira avant longtemps…
5 – L’ENFANT DU CAUCHEMAR (1989) A nightmare on Elm street 5 : The dream child par Stephen Hopkins
La franchise continue sa lente mais inexorable descente aux enfers des sinistres nanars avec un scénario pour le moins capillotracté : Freddy trouve un ingénieux stratagème pour revenir parmi les vivants et reprendre ses habitudes génocidaires : Alice Jonhson survivante du précédent film est enceinte, il prévoit donc de se réincarner dans son bébé !
Hélas, plus vraiment effrayant ni vraiment drôle le film ne sait tout simplement plus sur quel pied danser ! Il ne sera finalement convaincant ni dans un domaine ni dans l’autre ! Le scénario est bourré d’invraisemblances (Le fœtus peut parler à sa mère, Freddy essaie de se faire aimer du bébé… ) et on se rend compte que le film ne sert que de compilation à des morts plus ou moins absurdes reliées entre elles par une vague intrigue…
Pas grand-chose à sauver du désastre, à part peut être le lecteur de comics aspiré dans sa BD par Krueger qui se transformera en Super-Freddy pour le découper en morceau ! Les scénaristes ont oublié que Freddy est au départ un sinistre tueur d’enfants, pas un guignol destiné à amuser le bon peuple ! Cette erreur de base marquera l’échec de ce film et plus encore du suivant…
6 – LA FIN DE FREDDY : L’ultime cauchemar (1991) Freddy’s dead : The final nightmare par Rachel Talalay
Si le film précédent était mauvais, en comparaison celui-là, il passera pour un chef d’œuvre ! C’est dire si nous touchons ici les tréfonds de la nullité…« Les griffes de l’ennui » serait un bien meilleur titre que « L’ultime cauchemar » (quoi qu’en y réfléchissant le film est en effet un cauchemar pour les cinéphiles) !
Freddy est sensé avoir tué tous les enfants de Springwood depuis le 4éme opus mais on apprend ici qu’il en reste un… Admettons ! Freddy ne pouvant pas quitter les limites de la ville (ah ?), il envoie le dernier enfant d’Elm Street hors de ses frontières pour lui ramener de nouvelles victimes. Devenu amnésique, l’adolescent échouera dans un refuge pour jeunes. Il y fera la connaissance d’une psychologue pour enfant et de 3 autres adolescents. Afin de l’aider à retrouver la mémoire, la joyeuse bande décide de retourner à Springwood afin d’éclaircir le mystère qui entoure la ville. Ils y trouvent des habitants littéralement zombifiés par la perte de leurs enfants…
Ce film est un désastre où le but est d’enchainer les morts les plus grotesques possibles : Freddy à cheval sur un ballet de sorcière coupe les sangles d’un parachutiste, une mort dans un jeu vidéo (la pire scène de tous les temps) etc… Le seul intérêt est peut être que le film nous éclaire un peu plus sur les origines de Freddy : après le suicide de sa mère, le jeune Freddy a été confié aux bons soins d’un père adoptif alcoolique et violent appelé M. Underwood (alias Alice Cooper qui campe un psychopathe très convaincant). Arrivé à l’adolescence, Freddy aura sa revanche puisque son père adoptif sera sa première victime !
Pour le reste, sans doute pour justifier l’existence même de Freddy, on apprend que des entités maléfiques appelés « Dreams demons » sont à l’origine de sa création et lui ont donné tout pouvoir sur le monde des rêves. Pour les détruire, Maggie entre dans un état de rêve et chausse une paire de lunettes 3D pour voir clair dans la dimension des songes (Ben voyons). Le public est invité à mettre ses lunettes rouge et bleue en même temps que le personnage principal. Le concept est amusant mais surtout ridicule…
Bref ne tirons pas sur l’ambulance entre un scénario inepte, des effets ringards et une 3D bicolore, ce film est juste le pire de la série. On aurait pu penser qu’après un tel naufrage elle ne pourrait jamais se relever… On avait tort !
7 – FREDDY SORT DE LA NUIT (1994) Wes Craven’s new nightmare par Wes Craven
Cet opus marque le grand retour de Wes Craven à la réalisation et au scénario (tout comme pour le premier). Nouveau coup de génie pour le réalisateur, car ayant tiré les leçons du passé et constatant que la franchise qu’il a créé est dans l’impasse absolue, il n’aura qu’une seule idée : tout changer et tourner une mise en abîme où les acteurs jouent leur propre rôle !
L’action se passe donc à Hollywood et Wes Craven va tourner un nouveau Freddy ! Le producteur de la série Bob Shaye (lui aussi jouant son propre rôle) propose à Heather Langenkamp de reprendre son personnage de Nancy (qu’elle a tenu dans les 1er et 3éme films). Cette dernière n’a guère envie de rempiler pour la franchise d’autant plus qu’elle fait elle-même des cauchemars et est harcelée au téléphone par ce qu’elle imagine être un fan détraqué… Son fils commencera à adopter un comportement troublant, conseillant à sa mère de ne jamais s’endormir… Peu de temps après, son mari meurt dans un accident de voiture. En voyant le corps de son mari lacéré de 4 griffes, Heather comprendra que ses soupçons sont fondés et que Freddy essaie de sortir littéralement du film !
Afin de laisser le doute s’insinuer et l’angoisse grandir dans l’esprit d’Heather, Freddy n’apparaîtra qu’au bout de 35 minutes ! Son apparition très théâtrale est une parfaite réussite ! Il faut dire que le croque-mitaine a un look bien plus effrayant avec son maquillage plus « écorché vif » que brûlé et ses griffes désormais intégré à sa main. On renoue ici avec le sale type des premiers films, Krueger n’est pas là pour amuser la galerie, il veut du sang !
A mi-chemin entre le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde et La rose pourpre du Caire de Woody Allen, en version horrifique, le réalisateur propose une relecture lettrée et cérébrale de son œuvre…
Vraie réflexion ambitieuse sur le monde du cinéma le film questionne le spectateur, notamment dans la scène ou l’acteur Robert Englund participant à un talkshow créé l’ovation en venant grimé en Freddy… On se rend compte que la foule acclame un tueur en série sanguinaire ! Le film réserve plusieurs niveaux de lecture et amène une vraie remise en question du phénomène de starification et surtout de notre perception du réel…
Seul reproche que l’on pourrait adresser au film : Ses effets spéciaux pas toujours convaincants, surtout « Le monde de Freddy » est un peu kitsch à base de temples Grecs. L’explosion finale quand à elle est carrément ratée. Quoi qu’il en soit ce film restera pour moi le chef d’œuvre de la série et montre clairement ce que devraient être les bons films de genre : une étude sociologique et le reflet des travers de notre époque.
FREDDY CONTRE JASON (2003) Freddy vs Jason par Ronny Yu
Le futur réalisateur de La fiancée de Chucky livre ici un honnête travail de commande… Bon entendons nous bien ce film est tout sauf un chef d’œuvre, il est même carrément mauvais par bien des aspects, mais il correspond à une tradition de crossovers improbables. Les gens espèrent toujours voir se croiser des « monstres » sacrés du cinéma, comme par exemple : Dracula contre Frankenstein, King Kong contre Godzilla, ou Piranha-Man Versus WereWolf-Man, (Le premier qui cite Les Charlots contre Dracula est excommunié jusqu’à la 3éme génération !). Plus prés de nous on pensera à Aliens contre Predators. Le même principe existe en BD avec notamment Star trek vs X-men).
En développement pendant presque 15 ans ce film sortira finalement en 2003, il est le onzième opus de la franchise Vendredi 13 et le dernier de celle de Freddy avant le remake. L’histoire : Freddy est coincé en enfer car plus personne n’a peur de lui. Privé des craintes des vivants il est impuissant ! Son plan : Utiliser les rêves de Jason Voorhees le tueur de Crystal lake et le convaincre de se rendre à Springwood semer la terreur en son nom ! Seul problème Jason est incontrôlable et se finira par se retourner contre celui qu’il espérait manipuler !
Le script est bien mince (surtout après avoir été réécrit aussi souvent !) et le résultat sans surprise flirtera de prés avec le nanar ! Sur la première partie, le film est bien mollasson et peine à réveiller le moindre intérêt. Heureusement l’heure suivante sera beaucoup plus fun avec le duel au sommet tant attendu ! Bref du bon grand spectacle décérébré mais distrayant, à regarder un samedi soir avec ou sans popcorn.
FREDDY, LES GRIFFES DE LA NUIT (2008) A nightmare on Elm street par Samuel Bayer
Premier et dernier film de Samuel Bayer, jusque là responsable de clip vidéo (notamment de ceux de Nirvana). Produit par Micheal Bay, le film s’inscrit dans la vague des remakes qui sévissaient au début des années 2000… Ainsi après le reboot de Vendredi 13 et celui très réussi d’Hallloween par Rob Zombie (qui réussira presque à dépasser l’original !), c’est donc au tour du croque-mitaine de Springwood de voir son histoire reliftée !
Peu de surprise au niveau scénario puisqu’après avoir envisagé une préquelle, la version retenue ne sera qu’une relecture du film original : les ados qui font des cauchemars, l’hécatombe qui commence chez les djeun’s, tout ça tout ça… Bref rien de bien nouveau. Cependant pour se démarquer des derniers films, l’atmosphère sera beaucoup plus sombre et le personnage de Freddy plus inquiétant.
Le passé de clipeur du réalisateur se ressent assez pendant le film, car s’il cherche l’esthétisme et les cadrages spectaculaires, la fluidité du film pâti grandement du coté haché des scènes et de nombreuses maladresses se glissent au cours du long métrage…
Ceci dit la nouvelle version réserve une différence de taille, qui du reste fera scandale auprès des fans : on apprend que Krueger n’est pas seulement un tueur d’enfants, mais il est également pédophile ! Les fans sont outrés ( Comment ça Freddy ne découpe pas seulement les petits enfants en morceaux ? Il les viole aussi ?? Ah ben non alors ! ). Ceci dit ils n’ont pas tout à fait tort , car en effet comment expliquer qu’aucun des nombreux enfants qu’il a abusé ne se rappellent de leur tortionnaire (ainsi que du fait qu’ils se connaissaient tous pendant leur enfance) ?
Pour incarner Freddy le comédien Jackie Earle Haley a été retenu, bien connu pour son rôle de Rorschach dans Watchmen; l’acteur est excellent, mais on n’efface pas 20 ans de Robert Englund d’un coup de baguette magique ! Dans l’esprit des gens les deux sont tout simplement indissociables ! Toute tentative de changement de casting est vouée à l’échec… Particulièrement si le pauvre Earle Haley est carrément desservi par un maquillage complètement raté ! Difficile de prendre au sérieux un gars dont le maquillage le fait ressembler à une tortue !
https://www.youtube.com/watch?v=polKMrfyK-A
Un remake dispensable ?
N’épiloguons pas d’avantage, entre un manque de suspens, d’originalité et de créativité ce remake parait bien fade… Sans être pour autant le désastre annoncé le film ne marquera vraiment pas les mémoires.
Pour conclure cet article on peut signaler également une série télévisée en 1988 Freddy, le cauchemar de vos nuits en 44 épisodes dont Krueger était le présentateur. Seul le pilote racontait la genèse de Freddy, les autres épisodes étaient simplement des histoires horrifiques dans des thématiques proches de celle de Freddy .
On signale également pas moins de douze romans narrant les aventures du croque-mitaine de Springwood, un jeu vidéo lui a été consacré (il était l’invité de Mortal Kombat 2011) ainsi que moult comics… Bref de quoi nous faire passer encore beaucoup d’autres nuits blanches en attendant une éventuelle suite !
J’ai vu Candyman à sa sortie et j’avais trouvé ça pas mal. Pas très original, mais bien mené. Je dirais plus série B que série Z.
J ai adoré les 3 premiers opus dans mon adolescence. J avais entre 12 et 15 ans. Le souci de cette saga c est que le slasher a laisser place au guignol et a partir de là c est plus le même public n y la même classification.
Freddy reste un personnage effrayant et novateur qui aura été sacrifié à l appât du gain qu il n aura pas d ailleurs,victime de son premier succès. A l époque Freddy était partout, véritable slasher pour teen, la recherche du grand public l aura simplement effacé
Pas du tout amateur du genre : estomac trop sensible et capacités emphatiques niveau X-Men, je me suis pourtant retrouvé AU PREMIER RANG du cinéma de mon patelin, à la sortie de ce truc véritablement cauchemardesque (!) because la copine qui m’avait trainé là était myope comme une taupe -mais trop jolie pour porter ses lunettes !
L’idée du scénario était vraiment sympa (…) et son exploitation outrée à souhait. Je me souviens très précisément du premier massacre -spectaculaire !-, alors qu’Isabelle (c’est le prénom de la fille responsable de cette anomalie dans ma culture cinématographique) m’écrasait les doigts en faisant semblant d’avoir peur pendant que je me demandais (très sérieusement) si j’allais oser m’enfuir de la salle ou directement vomir par terre et m’évanouir sous des hurlements qui auraient été, pour le coup, autrement dégoutés des autres spectateurs.
Oublié tout le reste, sinon la dernière image, magnifique de surréalisme horrifique.
… Mon traumatisme a été si profond que, bizarrement, j’ai mis des années à faire le rapport entre la manucure en fer de Freddy et les grigriffes adamantines de Wolverine…