Cinema Purgatorio par Alan Moore, Garth Ennis, Kieron Gillen, Max Brooks & Christos Gage
Par : TORNADO
VO : Avatar Press Inc
VF : Panini Comics
Cet article portera sur les trois premiers tomes de l’anthologie CINEMA PURGATORIO initiée par Alan Moore, à l’intérieur de laquelle il a convoqué un panel représentatif des meilleurs auteurs de comics contemporains.
De ce que j’ai compris, il y aura plusieurs tomes au total, sans que l’on sache encore combien aujourd’hui.
Une fois n’est pas coutume, je vous propose une lecture en trois temps, chacun revenant sur mon sentiment à la découverte de chaque tome, en temps réel.
Tout compte fait, voici en définitive une chronique divisée en trois… chroniques !
Car à l’heure où j’écris ces lignes, seulement trois tomes sont disponibles en VF et je n’ai pas encore décidé si, oui ou non, je vais poursuivre cette aventure littéraire…
– Tome 1 :
Ce 1° tome regroupe la 1° partie de cinq histoires, à savoir CINEMA PURGATORIO (Scénario : Alan Moore, dessin : Kevin O’Neill), CODE PRU (Scénario : Garth Ennis, Dessin Raulo Caceres), MODDED (Scénario : Kieron Gillen, dessin : Ignacio Calero), A MORE PERFECT UNION (Scénario : Max Brooks, dessin : Michael DiPascale) et THE VAST (Scénario : Christos Gage, dessin : Gabriel Andrade).
Le tout a été publié initialement entre 2016 et 2017.
L’idée de départ est de renouer avec les comics anglo-saxons des années 50 comme on les trouvait par exemple chez l’éditeur EC Comics avec des anthologies comme WEIRD SCIENCE ou TALES FROM THE CRYPT. De petites histoires de SF ou d’horreur, que les auteurs faisaient tenir en peu de pages, avec des dessins en noir et blanc aussi élégants qu’iconiques. C’est un terreau qu’Alan Moore qualifie de « force brute », avec une source d’inspiration principale qui viendrait en réalité du cinéma, dont les auteurs de ces vieux comics se nourrissaient en termes de sujet. Un état d’esprit que l’on retrouvera parfois dans d’autres anthologies européennes comme METAL HURLANT, par exemple.
– Le recueil commence avec les petits épisodes concoctés par Alan Moore & Kevin O’Neill (le duo créateur de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires), où l’on suit un personnage énigmatique qui fréquente une vieille salle de cinéma de quartier. Là, les films qu’il voit semblent interférer avec le cadre du cinéma lui-même, faisant ainsi écho au purgatoire qui donne son titre à notre anthologie, comme si le personnage en question était dans une dimension intermédiaire entre la vie et la mort, avec l’âge d’or du cinéma Hollywoodien (celui des années 20 et 30) en toile de fond.
Il s’agit d’un récit très abstrait, opaque et sibyllin, dans la veine de ce qu’Alan Moore nous a livré ces dernières années. Une vision de la bande-dessinée proche de celle de l’Art contemporain, qui exige une forte implication de la part du lecteur, soumis à l’épreuve et obligé d’assembler les pièces du puzzle dans une quête riche en références artistiques (ici celles du cinéma fantastique, de la comédie burlesque et du film noir des années 20/30).
C’est pour tout dire parfaitement incompréhensible mais plutôt hypnotique comme du David Lynch. A voir si le récit retombe sur ses pattes dans les tomes suivants…
– Le récit réalisé par Garth Ennis et Raulo Caceres nous ramène sur le plancher des vaches en plein New-York contemporain dans une atmosphère nocturne et effrénée qui rappelle autant le cinéma de Martin Scorcese version A TOMBEAU OUVERT que celui de Tarantino version PULP FICTION. C’est donc l’histoire d’une petite équipe d’infirmiers qui sillonnent de nuit les rues de la grande pomme et qui semblent destinés à ne soigner que des monstres. L’occasion pour Ennis et Caceres de citer leurs classiques avec un vampire, un monstre de Frankenstein et un Alien de chez Ridley Scott.
C’est frais, dynamique et extrêmement bien troussé, le tout rehaussé par la verve d’Ennis et le dessin puissant de Caceres que l’on avait déjà remarqué dans la série GRAVEL de Warren Ellis.
En l’état, il n’y a pas de fin donc ça ne dépasse pas le stade de l’exercice de style. Mais c’est très fun et très sympa à lire !
– La partie réalisée par Gillen & Calero nous décrit un futur post-apocalyptique où les humains se disputent des monstres pour en faire des armes de combat et notamment pour organiser des jeux de pari. L’ensemble est très perché dans la mesure où les auteurs font tout pour faire leurs originaux en imaginant un monde différent du notre, où l’on ne parle pas, où l’on ne pense pas et où l’on ne réagit pas comme dans notre monde d’aujourd’hui. Disons que pour l’instant le tout parait très perché et néanmoins stérile. A voir la suite…
– Le récit de Max Brooks et Michael DiPascale revient sur la Guerre de Sécession avec des nordistes qui luttent contre… des fourmis géantes tout droit sorties du film DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE. L’ensemble est plutôt ennuyeux car Brooks se contente de nous montrer des officiers en train de palabrer sous leur tente. Manifestement, l’ensemble est bourré de références historiques et l’auteur s’amuse à creuser une relecture sur la base de personnages ayant réellement existé. Cela passionnera probablement les lecteurs passionnés par avance par le sujet de la Guerre de Sécession et par ses personnages obscurs. Les autres s’emmerderont sévère, uniquement condamnés à admirer les très belles images en noir et blanc façon aquarelle réaliste de Michael DiPascale.
– La dernière histoire, par Christos Gage et Gabriel Andrade, semble calquée sur le blockbuster de Guillermo Del Toro PACIFIC RIM, avec des monstres géants façon Kaijū qui débarquent soudain sur Terre (mais depuis les fonds marins) et qui transforment notre planète en no man’s land. Le récit est bancal car il joue à la fois sur un pitch que les cinéphiles connaissent déjà, mais aussi parce qu’il déroule un récit trop ambitieux pour si peu de pages (avec l’inévitable parabole sur les dangers de la pollution).
En l’état, cette anthologie est très frustrante car les récits sont aussi originaux que mal définis. L’ensemble ne trouvera aucune légitimité tant que nous n’aurons pas lu la suite et fin dans les tomes suivants. A ce moment là, nous verrons si ces histoires prennent de l’ampleur et s’il s’agit vraiment de « bonnes histoires ». Dans le cas contraire, il ne s’agira que d’un exercice de style vain et prétentieux, où une poignée d’auteurs se prennent pour des gourous qui maitrisent des références au dessus du commun des mortels…
Tome 2 :
Nous trouvons ici la 2° partie des cinq mêmes histoires, à savoir CINEMA PURGATORIO (Scénario : Alan Moore, dessin : Kevin O’Neill), CODE PRU (Scénario : Garth Ennis, Dessin Raulo Caceres), MODDED (Scénario : Kieron Gillen, dessin : Ignacio Calero), A MORE PERFECT UNION (Scénario : Max Brooks, dessin : Michael DiPascale) et THE VAST (Scénario : Christos Gage, dessin : Gabriel Andrade), le tout ayant été publié initialement en 2017.
Comment dire ? C’est un concept étrange que celui-ci : Se réclamer des anthologies de comics classiques telles qu’on les trouvait dans les EC Comics des années 50, où chaque épisode était publié sur un nombre réduit de 6 à 8 pages, et puis s’en démarquer en publiant des séries à suivre là où, à l’origine, il n’y avait que de courtes histoires (on garde donc le format des histoires courtes mais on l’utilise pour raconter des histoires au long-court)…
Par ailleurs, les cinq récits concomitants n’entretiennent aucun lien les uns avec les autres en dehors du noir et blanc et du fantastique.
– Dans CINEMA PURGATORIO, Alan Moore continue son exploration sybilline du cinéma de l’âge d’or hollywoodien. Petit à petit, l’idée fait son chemin : Le scénariste explore et dévoile l’envers du décor en insistant sur le versant sinistre et la face obscure de quelques grandes figures de l’histoire du cinéma. Vous y verrez ainsi certaines personnalités mises à nu dans une biographie telle que vous ne l’aviez jamais imaginée (mention spéciale à la biographie revisitée de Willis O’Brien (King Kong 1933)…
Le dessin de Kevin O’Neill est grotesque et humoristique. Avec quelque chose de malsain, au diapason du récit…
– Dans CODE PRU, Garth Ennis et Raulo caceres continuent de vous narrer les pérégrinations nocturnes de Pru et son coéquipier dans un New-York infesté de créatures surnaturelles et horrifiques. C’est toujours aussi rock’n roll. La véritable bouffée d’air frais de cette anthologie.
– Dans MODDED, Kieron Gillen continue de nous assommer avec son univers post-apocalyptique dans lequel c’est… n’importe quoi !
Durant ces quelques pages, le lecteur pourra trouver l’expérience entrainante s’il apprécie le déferlement de trouvailles imaginatives (quelque part entre DRAGON BALL Z et MAD MAX), ou il pourra au contraire détester cette expérience hystérique où la bande-dessinée bascule soudain dans le surréalisme indigeste. Certains, à la manière de votre serviteur, pourront également hésiter entre les deux…
– Dans A MORE PERFECT UNION, Max Broox se lâche enfin en jetant ses soldats nordistes dans la bataille contre les fourmis géantes. Il n’y a d’ailleurs que de la bataille, gore à l’extrême, entre deux discussions de soldats ayant apparemment réellement existé. Faut-il être passionné par le sujet pour suivre ces personnages réalistes confrontés à ces situations irréalistes ? A chacun de se faire sa propre opinion…
– Dans THE VAST, Christos Gage continue dans la veine linéaire en racontant son histoire de gaijus en lutte contre une humanité dévastée à la Pacific Rim. C’est assez prenant, mais ça semble parti pour durer un nombre interminable d’épisodes, à la WALKING DEAD…
Une fois encore, le lecteur referme le livre avec un sentiment étrange mêlé d’incompréhension. L’ensemble ne pourra être jugé à sa juste valeur que lorsque sa publication sera achevée. En l’état, c’est un peu en roue libre que nous suivons ces auteurs qui semblent néanmoins profiter d’un espace de liberté afin de créer des histoires qui n’auraient peut-être pas pu voir le jour dans un autre format.
Entre 3 et 4 étoiles selon votre humeur, votre attachement aux auteurs et la confiance que vous avez envie de placer en eux, avec l’espoir que l’ensemble retombe sur ses pattes au terme de l’anthologie…
Tome 3 :
Et nous trouvons ici la 3° partie des cinq mêmes histoires, CINEMA PURGATORIO (Scénario : Alan Moore, dessin : Kevin O’Neill), CODE PRU (Scénario : Garth Ennis, Dessin Raulo Caceres), MODDED (Scénario : Kieron Gillen, dessin : Ignacio Calero), A MORE PERFECT UNION (Scénario : Max Brooks, dessin : Gabriel Andrade) et THE VAST (Scénario : Christos Gage, dessin : Gabriel Andrade), le tout ayant été publié initialement en 2017.
A noter que dans A MORE PERFECT UNION, Michael DiPascale a été remplacé par Gabriel Andrade, le dessinateur de THE VAST, qui officie donc désormais sur deux récits de concert.
Concept toujours aussi étrange où l’on garde le format des histoires courtes pour raconter des histoires au long-court…
– Dans CINEMA PURGATORIO, Alan Moore poursuit sa formule qui consiste à dévoiler l’envers du décor de l’âge d’or hollywoodien en démystifiant ses grandes figures (notamment les producteurs, ceux qui tirent les ficelles et utilisent le système pour en jouir). Le concept, dans la forme, est toujours aussi abstrait et nécessite que le lecteur fasse fortement fonctionner sa matière grise, car l’ensemble nécessite beaucoup de culture et énormément de perspicacité, tant le scénariste se montre sibyllin…
Le dessin de Kevin O’Neill, toujours aussi grotesque et malsain, sert toujours aussi bien cette sorte d’anti-récit qui nous invite à hanter un vieux cinéma de quartier décrépit, avec ses fantômes d’un autre temps…
– Dans CODE PRU, Garth Ennis et Raulo Caceres poursuivent les pérégrinations nocturnes de la jeune Pru (et un peu moins de son coéquipier) dans un New-York infesté de créatures fantastiques.
Ici, Ennis rentre dans le vif du sujet en développant (comme à son habitude) les origines de son personnage principal en cours de route. Le fait-est qu’il semble singer Alan Moore en nous offrant un passage haut-perché qui semble perdre le lecteur au hasard de quelque délire psychédélique. Du coup, cet épisode est un peu moins frais que les précédents, et c’est dommage car cette « série » était jusqu’ici la plus rafraichissante de l’ensemble…
– Dans MODDED, Kieron Gillen continue de développer son univers post-apocalyptique et là aussi on entre dans le vif du sujet puisqu’il devient évident que le scénariste rend hommage aux univers nippons de type POKEMON et DRAGON BALL, qu’il assaisonne à la sauce MAD MAX. Pour un lecteur comme votre serviteur, qui n’entend rien à ces univers, il aura fallu tout ce temps pour s’en apercevoir…
Paradoxalement, c’est avec ce troisième tome que cette série qui m’avait tant exaspéré jusqu’ici semble prendre son envol et devenir peut-être la meilleure du lot. Et en refermant le livre, c’est celle que j’avais le plus envie de retrouver par la suite tant ses personnages et leur mythologie commencent à prendre de l’épaisseur…
– Dans A MORE PERFECT UNION, Max Broox continue d’opposer ses soldats nordistes aux fourmis géantes. Il en profite de nouveau pour éclairer de manière originale et divertissante les arcanes de la guerre de sécession, notamment en mettant en lumière les combattants de l’ombre (ici les femmes, en particulier). Les amateurs de films de SF classiques apprécieront. Ceux qui aiment l’histoire des USA et de la Guerre de Sécession aussi. Les autres s’ennuieront sûrement.
– Dans THE VAST, Christos Gage poursuit son histoire de gaijus mais laisse évoluer son récit en faisant (comme dans WALKING DEAD) passer les monstres au second rang tandis que les hommes deviennent la véritable et unique menace réellement pérenne. Du coup, comme dans MODDED, il en profite pour creuser un peu ses personnages, qui deviennent évidemment plus attachants.
Pour la troisième fois consécutive, j’ai refermé le livre avec un sentiment plus que mitigé. Je n’arrive pas à saisir l’intérêt de publier ce type de récits de cette manière, en format librairie. La narration d’Alan Moore commence à devenir de plus en plus insupportable (et c’est pourtant un fan de la 1° heure qui vous écrit cela) tant elle est perchée. Quant aux autres séries, impossible de livrer un avis définitif puisqu’elles ne forment pour le moment qu’un embryon de récit longue-durée, paradoxalement ambitieux pour un tel format.
Au final, la question principale est très simple : Le lecteur est-il près à s’investir dans une série de récits, quelque part entre WALKING DEAD et les anthologies de comics, à la durée indéterminée ?
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Au générique : Alan Moore, Garth Ennis, Christos Gage, Max Brooks et même le pénible Kieron Gillen, la séance de Cinéma Purgatorio commence chez Bruce Lit.
C’est quoi le concept de CINEMA PURGATORIO ? Un chef d’œuvre abstrait, ou juste un no man’s land au pays des comics ?
Je repasse tout à l’heure.
Je désespère de revoir d’Alan Moore dans le nuage des hashtags du blog….
J’attends avec une grande impatience qu’Avatar Press commence a éditer cette anthologie en recueils… en craignant fortement que cette maison d’édition ne mette la clef sous la porte avant que ces différentes séries ne se terminent. Je crains que croiser les doigts ne suffise pas pour que mon vœu se réalise.
Concept toujours aussi étrange où l’on garde le format des histoires courtes pour raconter des histoires au long-court – Ben, c’est une anthologie comme a pu l’être le magazine À Suivre…
Au vu des créateurs des 5 séries, il n’y en a qu’une qui me tente moins que les autres, celles de Christos Gage qui a rarement fait des étincelles en termes de scénario, du moins de ce que j’en ai lu. C’est même étonnant que ce soit un éditeur aussi petit qui publie une telle anthologie. Il est vrai que tous ces scénaristes ont déjà publié des séries chez Avatar : Alan Moore avec Providence, Kieron Gillen avec Über, Christos Gage avec Absolution, Max Brooks avec Extinction Parade, Garth Ennis avec Crossed ou encore avec Caliban, War Stories. Moore, Ennis, Gage et Gillen ont aussi écrit des histoires pour Crossed.
Le dessin de Kevin O’Neill est grotesque et humoristique, avec quelque chose de malsain – C’est tout à fait ce que j’aime chez lui. Il m’a fallu du temps pour m’habituer à ses silhouettes anguleuses, et sa forme de simplification dans la représentation. J’ai toujours en tête cette observation du Comics Code Authority qui avait rendu un avis négatif sur une histoire courte de Green Lantern dessinée par O’Neill, en disant qu’il n’y avait aucun case d’acceptable, tellement ils jugeaient ses dessins subversifs.
Il me tarde de retrouver les dessins de Raulo Caceres que j’avais énormément appréciés dans Captain Swing (de Warren Ellis), et Extinction Parade (de Max Brooks). J’aime beaucoup leur côté charnel.
« Ben, c’est une anthologie comme a pu l’être le magazine À Suivre… »
Toute la différence est là. C’est pas un magazine là^^ ça coute le prix d’un recueil librairie pour avoir finalement des revues dans lesquelles on peut se retrouver à n’aimer que 2 histoires sur 5, et dont le nombre de numéros est indéterminé. Le tout au prix fort.
Oups… Je pensais à la VO qui est sous forme de magazine, et pas à la VF, d’où ma remarque. Pour l’instant, Avatar Press n’a pas annoncé de recueil, donc je n’ai pas d’idée du format qu’ils vont retenir : comme Panini ou un recueil par récit.
Ah c’est du magazine en VO ? Bon alors ça a déjà plus de sens.
Effectivement, la publication en magazine est tout de suite plus cohérente.
Est-ce que Panini n’aurait pas pu éditer ces magazines dans un coin de librairie à un prix sympa, comme ils le font aujourd’hui avec leurs albums souples qui ont remplacé le kiosque ?
Pour une éventuelle réédition en intégrales, je vois bien des recueils par série et auteur, du même genre que LES CHRONIQUES DE L’ERE MESOZOÏQUE, avec ou sans fin…
XENOZOÏQUE^^
Le MESOZOÏQUE ça existe, et je ne connais pas de BD dessus^^
Mais oui, il faut surement remercier Panini encore pour ses choix exemplaires…(sarcasme…)
» Le lecteur est-il près à s’investir dans une série de récits, quelque part entre WALKING DEAD et les anthologies de comics, à la durée indéterminée ? »
Non. Voilà^^
C’est en effet bizarre comme publication. On parlait de magazines Vampi, Fantastik et tout ça récemment (enfin…moi j’en parlais^^) et on dirait le même genre de truc…mais en librairie. Des revues abritant plusieurs séries à la durée indéterminée et publiées ensemble dans un recueil.
Euh…oui mais non. C’est le boulot des magazines kiosque ça. Et c’était chiant d’ailleurs^^ Sauf quand les histoires étaient des one shot façon EC comics. Mais des séries longues découpées en morceaux et publiées ensemble dans divers tomes…c’est du Strange ça. Pourquoi ça sort comme ça en librairie ?
C’est peut être pousser le concept retro un peu loin là.
Ou alors au moins faudrait que le prix soit celui d’un magazine^^
@Présence : Alors ça tombe bien que j’arrive après Matt puisqu’il répond exactement ce que j’aurais répondu : Oui, c’est comme dans « A Suivre… ». Mais c’est en album librairie, donc c’est pas pareil ! 🙂 Et c’est assez étrange, pour moi en tout cas, de publier un concept de magazine à suivre, d’emblée dans un recueil librairie cartonné.
En plus aux USA, ils n’ont quasiment pas eu de revues anthologiques non ?
Ok il y avait les Warren ou EC comics mais les séries n’étaient pas à suivre, il s’agissait d’histoires courtes indépendantes, à l’exception de Vampirella.
Par contre les épisodes Marvel sortaient, contrairement à chez nous, à l’unité, et pas dans une revue compilant plusieurs séries. Du coup le concept est encore plus bizarre aux US.
Il existe de temps à autre des anthologies avec des histoires à suivre aux États-Unis : Cinema Purgatorio donc, le magazine Island publié par Image Comics, le format très étrange de Barry Windsor Smith Storyteller. Marvel et DC avaient lancé des anthologies hebdomadaires dans les années 1990, avec plusieurs séries à suivre : Marvel Comics Presents, Action Comics Weekly. C’est vrai qu’il s’agit d’un format très minoritaire.
Bon ben ça vend pas du rêve tout ça….
Si même toi, le Alan Moore t’a paru perché, c’est même pas la peine que j’essaie. Kieron Gillent et Max Brooks : Copain ! tout ce que j’ai lu de ces deux là ne m’a jamais emballé. Christos Gage a signé des Crossed convainquant et a participé au Superior Spiderman. J’aime bien son ZONE 10 avec Samnee, je ne l’ai donc pas blacklisté. Reste l’épisode d’Ennis donc mais au prix Panini c’est trop peu au jus.
Je passe donc en chantant. Mon portefeuille te dit merci Tornado.
Christos gage est un scénariste vraiment bon, travailleur et polyvalent.
je n’ai jamais lu un mauvais récit de sa part. Alors on est pas dans le registre Alan Moore ou les autres vaches sacrées mais c’est un mec appliqué et talentueux qui assure le show aussi bien sur spider Man que Buffy, que AREA 10 ou Bloodshot
C’est pour ça que je trouve l’élitisme de certains lecteurs hyper cruel.
Imagine tu te lances dans la BD, t’écris une petite histoire sympa, tu t’investis à fond pour produire une série B sympa qui ne renouvellera pas forcément la BD mais tu t’impliques dedans…et on te sort « mec…c’est pas du Alan Moore hein. Il aurait fait un truc meilleur avec ce concept franchement »
Euh…va te faire foutre ?^^
L’idée ce n’est pas de comparer, mais de se faire une opinion sur un auteur qui nous plait ou pas.
J’ai lu de mauvaises choses par Robert Kirkman et Terry Moore chez Marvel, idem pour Brian Wood sur Star Wars. Du coup j’ai un très mauvais apriori sur ces auteurs, alors que je n’ai même pas lu leurs créations personnelles. Mais il est clair que je les évite sur du mainstream, avec une exception pour le Conan de Wood, qui a intérêt d’être bon sinon y en a un qui va se faire engueuler 😉
Je décline toute responsabilité si tu n’aimes pas. Mes goûts sont les miens et pas les tiens^^
Non mais je comprends, tu n’étais d’ailleurs pas visé hein.
Je comprends aussi que certains ne s’intéressent qu’aux « grands » auteurs puisqu’il faut bien choisir des trucs et en laisser de côté dans la tonne de choix qu’on a.
Mais je trouve grotesque par contre de comparer tout le monde aux plus grands. M’enfin…oui ok tous les auteurs ne sont pas des génies mais c’est un peu abusé d’exiger ça d’eux^^
C’est pour ça que je n’aime pas qu’un remake de film réalisé par un David Fincher soit pointé comme meilleur que l’original. Oui bon bah ok…si tu prends un grand réalisateur et un script déjà écrit par un autre, y’a des chances qu’il fasse un bon film oui. Mais suis-je pour que les « grands » refassent tous les petits films existants pour les rendre meilleurs ? Non. Proposez du nouveau plutôt qu’essayer de prouver que vous faites mieux que les autres en refaisant les mêmes films !
Terry Moore a fait du Marvel ?
Moi j’ai lu Echo et Motor Girl et c’est très bien^^ La fin de Echo est peut être un brin précipitée mais l’humour, les personnages, le suspense, j’ai bien aimé^^
Terry Moore a écrit les épisodes 1 à 9 de la saison 3 des Runways, en 2008/2009.
Je suis fan comme tout le monde mais j’essaie de garder a tête froide et surtout comme Tornado le dit si bien: je vais là où cela me donne du plaisir.
mes scénaristes préférés actuels sont le plus souvent Peter David, Matt Kindt, Fred Vanlente, Kurt Busiek, Warren Ellis, Christos Gage, John Layman… Souvent Dan Slott, JOshua Dysart, j’aime aussi pas mal Christopher Priest, Tom King me surprend… Dan Abnett fait du bon boulot aussi, Geoff Johns agréable à la lecture aussi.
j’aimerais parfois voir ce qu’ils ont dans le ventre s’ils faisaient plus souvent du « creator owned »
J’aime aussi les géants mais je garde un regard critique (surtout ici d’ailleurs) et même sur mes idoles (RUmiko Takahashi ou Chris Claremont) j’essaie de rester lucide même si je les défends bec et ongles
Aaaah ! Je vais enfin pouvoir me dire que je fais l’impasse sur un truc. Rien ne m’intéresse vraiment ici, et je dois avant ça me trouver des Eerie and Creepy par exemple. Merci Tornado pour ce tour d’horizon d’une publication dont je n’avais jamais entendu parler !
La BO : inconnu au bataillon. Décidément aujourd’hui je suis largué.
Je plussoie sur Bruce et Matt (normal, pour un fan de Batman et Daredevil).
Ca fait aussi du bien , un article qui parle d’une BD qu’on ne lira pas, sans regret. Ca change des trucs trop bien mais qu’on ne prendra pas par manque de thune ou de temps !
Je l’ai feuilleté et reposé à Gibert aujourdhui. Les dessins ne me plaisent pas du tout, on est à deux doigts du comics underground. Non.
Comme quoi, on a beau être un grand nom du comics et se planter complètement quand il s’ agit d’ecrIre des histoires courtes. Moore, Ennis…développent tout leur talent sur des intrigues longues et complexes.
Sur ce type d’exercice il faut aller à l’essentiel happer le lecteur et trouver une chute étonnante à l’histoire.
C’est tout un art.
Pour moi l’un des maîtres c’est Bruce Jones. J’aime aussi beaucoup David Lapham qui a fait un travail extraordinaire sur Stray Bullets.
J’aime bien Bruce Jones aussi sur les histoires courtes.
Par contre Lapham reste hélas pour moi juste un grand malade qui a « scénarisé » (un bien grand mot) les pires saloperies gores gratuites dans un tome de Crossed.
Je n’aime pas non plus Lapham sur Crossed ou plus exactement je n’aime pas Crossed du tout. C’est pas mon délire…trop malsain à mon goût. Ennis et Moore qui ont aussi œuvré sur la série n’y ont rien changé. C’est immonde
Pour Crossed Lapham avait un cahier des charges bien déterminé. Par contre pour Stray Bullets il avait un peu plus de liberté d’écriture et c’est pour cela que c’est franchement réussi.
Il faut toujours que je me trouve Stray Bullets mais Young Liars a été une sacrée expérience de lecture.
Quant à Crossed je n’ai lu que le premier tome VF et j’ai détesté cette violence gratuite. Je ne suis pas allé plus loin.
@Jyrille : Et c’est pas le pire le tome 1…
@Jyrille, Delcourt va sortir au mois de mars un premier recueil de Stray Bullets. Très bonne nouvelle car jusqu’ici la série a été très peu et trop mal édité en vf
Sur Crossed le positif l’emporte pour moi : Ennis, Moore, Gage, Hine et surtout Spurrier ont bâti des histoires extraordinaires.
Stray Bullets est réédité chez Delcourt très prochainement.
Young Liars est du Lapham de très bonne facture.
@Bruce: des histoires extraordinaires dont Milady Graphics a eu l’idée de sortir dans kit presse où l’on retrouve le bouquin dans une barquette de viande pleine de sang et un couteau maculé d’hémoglobine.
Ils ont tout compris: le coup marketing est révélateur. Fournir de la viande fraîche de grande consommation à des lecteurs avides de gore.
Je les ai en VO.
Honnêtement les Crossed de Spurrier et Hine misent d’avantage sur la terreur psychologique que sur le gore.
Je suis avec Surfer. C’est de la merde Crossed^^
Ou pour les gros amateurs de post-apo qui n’en ont jamais marre des mêmes trucs.
Ou pour ceux qui veulent voir des tarés niquer un peu tout ; des morceaux de gens, des poissons.
Enfin bref du pétage de câble complet. C’est à celui qui imaginera les pires trucs. C’est même plus de l’horreur mais du dégoût. ça ne fait pas peur mais ça énerve.
C’est ce que je pensais aussi avant de lire ces volumes…
Oui bah 12 volumes pour en trouver quoi…2 de valables ? Non merci^^
Super nouvelle pour Stray Bullets ! Merci Surfer !
Euh non….C’est moi….
Tu es amoureux Cyrille ?
Et sinon oui, c’est un art de faire une histoire courte. Pas facile du tout. Faut trouver un pitch simple, pas trop ambitieux, pas forcément super passionnant car de toutes façons c’est court, mais intrigant ou à l’ambiance réussie, et avec une chute sympa ou étonnante.
ça fait longtemps que j’ai envie de dessiner des petites BD courtes d’horreur parce que lorsque je me suis lancé dans des BD longues (à titre amateur hein), ça m’a bouffé 10 ans de ma vie.
Mais au final en histoires courtes, je sais pas quoi raconter^^ C’est pas évident.
Oui mais là justement ce ne sont pas des récits courts. Ce sont des séries au long court fragmentées en petits épisodes.
Je ne dirais pas que les auteurs se plantent, en tout cas Alan Moore semble maitriser son délire. C’est juste que son délire est particulièrement hard à saisir.
Dans l’ensemble, ces séries ne m’emballent pas tellement car picorer un petit épisode par ci, par là, ce n’est pas génial comme lecture. On a l’impression que ça n’avance pas et on ne voit pas où les auteurs veulent nous mener.
L’éditeur Avatar Press vient d’indiquer que cette série se termine avec le numéro 18.
Ah ? Merci pour ce retour.
Il ne resterait donc qu’un ou deux tomes (si j’ai bien calculé mais rien n’est moins sûr).
Ce qui est plus inquiétant, c’est que Paninouille ne semble pas motivé pour nous publier la suite. Le tome 3 est sorti en mai 2018 et pour le moment il n’y a aucune annonce de tome 4.
Pour l’instant, il n’y a aucune annonce de recueil VO et l’éditeur Avatar Press ne publie plus qu’un ou deux comics avec un rythme erratique, ce qui n’augure rien de bon…
27 euros le tome, c’est clairement une arnaque. Pour cette raison et quelques autres, j’ai offert le tome 1 en VF à un ami et je me contenterai de la version pirate (VF) et de la VO.
Clairement, CINEMA PURGATORIO, comme toutes les anthologies, ne peut pas faire l’unanimité. L’idée géniale aura été de balancer la série éponyme comme hameçon. On aime Alan Moore ? Il faudra acheter tout le magazine. Je ne crierai pas à l’arnaque, les publications LUG et consorts ont fait ça pendant des décennies.
Du coup, s’attendre à ce que PANINI sorte chaque série indépendamment des autres, on peut toujours rêver. On ne parle pas de mécénat ou d’une oeuvre caritative, mais d’un éditeur qui recycle les mêmes albums en se contentant de changer le prix et d’optimiser la couverture.
Je ne reviendrai pas sur chaque série, ayant préféré attendre, après lecture du tome 1 VF, d’avoir en main tous les numéros. Je précise aussi qu’il n’a jamais été question que cette anthologie perdure au-delà d’une vingtaine de numéros. Il faudrait que je retrouve l’article de BLEEDING COOL (?) où Alan Moore délimitait clairement la durée de vie du projet.
Concernant le côté « délire hard à saisir », ce n’est pas l’édition PANINI qui va vous aider à comprendre les subtilités de CINEMA PURGATORIO. Une fois encore, comme pour PROVIDENCE, on table sur une lecture passive, peu importe si la majorité des références passent à la trappe. Autant dire que je ne conseille pas cet achat chez PANINI.
Oui, on l’a dit et répété, le choix éditorial VF est carrément bancal.
Toutefois, j’essaie de ne pas crier trop fort qu’il ne faut pas acheter les recueils paninouilles, car sachant qu’il reste peut être seulement deux tomes à publier, j’aimerais bien les avoir… 🙂
@Tornado : Oh, je ne pense pas que mon petit coup de gueule empêche PANINI de sortir ou non le(s) dernier(s) album(s). Comme dirait Jacques Brel :
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n’cause pas, Monsieur
On n’cause pas
On compte
Oui mais mais mais… Il ne sort pas le tome 4 !!!! 😀
@Tornado : J’aurais quand même du mal à comprendre que les ventes du Tome 3 aient chuté au point d’empêcher la parution des derniers épisodes. Cela dit, j’ai fait une petite recherche et, oui, aucune sortie n’est encore prévue. Je te souhaite sincèrement de ne pas avoir investi pour rien.
En guise de consolation, voici les annotations (VO) :
https://purgatorioannotato.wordpress.com/cinema-purgatorio-annotations-index/cinema-purgatorio-01-index/