L’Homme-Araignée + La Riposte de L’Homme-Araignée
Par : TORNADO
Toutes les images ©Columbia Pictures / Sony
1ère publication le 2/12/18- MAJ le 12/08/22
Cet article portera sur la série Amazing Spiderman réalisée à la fin des années 70. Il s’agit d’une série composée d’un téléfilm pilote et de deux saisons. Le téléfilm est sorti en 1977 sous le titre Amazing Spiderman. La série (cinq épisodes pour la première saison, huit pour la seconde) a été diffusée entre le 14 septembre 1977 et le 6 juillet 1979 sur CBS.
Première adaptation en prises de vue réelles du super-héros Marvel préféré des lecteurs, cette série est concomitante à L’Incroyable Hulk et Wonder Woman, ainsi qu’aux téléfilms Docteur Strange et Captain America, réalisés respectivement en 1978 et 1979.
Dans cet article, nous nous concentrerons exclusivement sur le téléfilm pilote et sur les deux premiers épisodes de la saison 1, remontés sous la forme d’un long métrage puisque, chez nous dans l’Hexagone, ce sont ces deux-là qui sont sortis au cinéma, tandis que la série n’est jamais arrivée sur le petit écran français.
Alors, à votre avis : est-ce que c’est bien, Amazing Spiderman des 70’s ? ou est-ce que c’est un nanar préhistorique sentant bon le patchouli, le formica et les dessus de lit en moumoute orange ? Du genre L’Homme de l’Atlantide ?
Ce machin, par ailleurs, qui s’en souvient ? Qui le connait ?
Moi ! moi ! moi m’sieur !, s’écrie votre serviteur depuis le coin le plus reculé des bureaux de Bruce Lit, où on l’a honteusement confiné parce qu’il n’écrit que des articles sur des vieux films moisis…
Lorsque j’étais encore un gamin, que je lisais religieusement mes Strange en achetant chaque numéro le jour de sa sortie dans mon Bazar de quartier, mon vidéoclub d’à côté (nommé Vidéo-Pantoufle) exhibait dans un coin de son local deux vieilles VHS miteuses (le genre de coin où ne vont que les futurs geeks ; de ces recoins où il faut se faufiler entre l’étagère et la vitrine, et où il ne faut surtout pas qu’une fille vous voie parce que sinon c’est la te-hon assurée !). La première s’intitulait L’Homme-Araignée et l’autre, La Riposte de l’Homme-Araignée. Car c’était comme ça, à l’époque, que l’on appelait notre bon vieux copain Spiderman !
Vous pensez bien que j’avais fini par louer ces deux machins. Je dis bien avais fini parce qu’avant de me décider de les louer, il avait fallu prendre mon courage à deux mains afin d’affronter le dédain respectif des gens qui étaient dans le videoclub avec leur regard en biais, du loueur derrière son comptoir avec son air suspicieux (aimable comme une porte de prison celui-là), ainsi que de ma famille qui allait encore me reprocher de rapporter une fiente suspecte au lieu d’un bon film respectable dans le home sweet home… Toujours est-il que je lançais enfin la bobine et matais ces adaptations fantasmatiques une première fois, puis deux, puis un nombre incalculable de fois sur le magnétoscope familial…
Ces dernières années, après que le cinéma des années 2000 puis 2010 nous ait noyé sous les adaptations spidermanophiles avec pas moins de six longs-métrages (à ce jour), trois reboot et diverses apparitions chez les Avengers, je me suis souvenu de ces deux films des 70’s. Mais sans vraiment réussir à m’en rappeler précisément, en fait…Car le temps avait effacé de ma mémoire le contenu des ces vieilleries, si ce n’est que je me souvenais un peu que le costume de cet Homme-araignée ressemblait approximativement à un pyjama avec des lunettes de soleil…
Ce fut donc avec une intense curiosité que je me procurai récemment ces deux vidéos, obtenues au terme d’un parcours du combattant ayant exploré tous les coins de la galaxie, étant donné que la chose n’a jamais été commercialisée en DVD. Car Columbia Pictures et Sonny, vils détenteurs des droits, refusent obstinément de ressortir la série malgré une armada de pétitions rédigées à travers le globe.
Je réussis donc promptement à me procurer une copie de L’Homme-Araignée et de La Riposte, que je passai fiévreusement sur mon lecteur afin de redécouvrir ces adaptations antédiluviennes, tout en sachant, à présent, qu’il s’agissait en réalité d’une série TV déguisée en films. Oui, car j’ai oublié de vous dire que ces deux films étaient non seulement sortis au cinéma chez nous à l’époque, mais qu’en plus ils avaient bénéficié d’un succès retentissant en Province (entendu que la chose n’était pas sortie partout en Île de France, me demandez pas pourquoi j’en sais fichtrement rien).
Et accessoirement, je suis Peter Parkeeeeeuuur (aussi) !
©Columbia Pictures / Sony / Marvel Comics
Afin de vous présenter cette pépite oubliée dans la nuit des temps, je me propose de vous l’exposer en quelques parties distinctes plus ou moins soumises à ma schizophrénie. Car dans l’ensemble, cette adaptation télévisuelle est aussi fidèle au comic-book originel qu’elle entretient d’infidélités envers ce dernier. Et elle est aussi nulle qu’attachante. Ainsi commence ma série de paradoxes car il faut avouer que le résultat est plutôt bicéphale, dans le sens où les défauts, les qualités, les fidélités et les infidélités rivalisent de concert.
1) The Miousik :
Première constatation : Aucune trace de BO culte comme ce fut le cas avec la série animée des 60’s (Remember : « L’Araignée, l’Araignée, est un être bien singulier ; Dans sa toile, il attend, d’arrêter les brigands ; Prends gaaarde ! car l’Araignée est làààà… »). Ici, le générique introductif résonne de guitares wah-wah et d’une musique groovy telle que je me suis écrié, médusé, que j’avais lancé Bullitt sans le faire exprès et que Lalo Schifrin était entrain de faire galoper ses doigts sur un bon vieil orgue Hammond des familles. A moins que ce fut Isaak Hayes qui jouait la suite de Shaft, ou Marvin Gaye qui se serait égaré chez les super-héros…
Pas d’erreur : On est bien dans les 70’s et, manifestement, le compositeur de cette BO (un certain Johnny Spence, habituel comparse du chanteur Tom Jones !) tenait absolument à ce que Spiderman ressemble à Starsky & Hutch à lui tout seul. D’ailleurs, parlons-en de ce Spiderman : Son avatar civil, c’est-à-dire Peter Parker, est interprété par un acteur (Nicholas Hammond) qui arbore fièrement une fausse perruque (des vrais cheveux, donc…), donnant l’impression aux spectateurs qu’il ne va pas tarder à chantonner Let the Sunshine in plutôt que d’enfiler le costume de l’Araignée…
Aux fondements du mythe…
©Columbia Pictures / Sony / Marvel Comics
2) The décoroum and the intryg :
L’intrigue a beau se dérouler à Manathan, patrie historique du monte-en-l’air, on a l’impression d’être en Californie à l’époque de Mannix, et que des policiers en pattes d’eph’ ne vont pas tarder à rappliquer dare-dare. D’ailleurs, ce bon vieux Peter Parker déboule aussitôt en pattes d’eph’ au beau milieu du Daily Bugle, tentant laborieusement de vendre des photos à un J.Jonah Jameson cabotin. Ce même Jameson qui harangue un certain Robbie, lequel ne va pas tarder, s’il se laisse pousser la moustache, à ressembler à John Shaft.
Peu après, on retrouve Peter dans le laboratoire de son université entrain de bricoler des expériences radioactives qui ne vont pas tarder à irradier une araignée, laquelle ne va pas tarder à s’éclairer telle la première ampoule venue, et qui ne va pas tarder à piquer la main de Peter, lequel ne va pas tarder à s’apercevoir qu’il peut grimper aux murs des buildings, telle la première araignée radioactive venue…
Pendant ce temps, des méchants bandits ont bricolé une invention qui leur donne le pouvoir de contrôler des citadins à distance. Une idée folle, qu’ils utilisent afin que ces citadins, tous des cadres irréprochables et bien de leur personne, dévalisent des banques avant de jeter leur voiture contre un mur et de mourir (carrément), permettant aux bandits méchants de venir récupérer le magot en toute impunité. Bien évidemment, ce sera sans compter sur Peter Parker, qui va se fabriquer illico-presto un costume d’homme-araignée (d’où le titre, il faut suivre) afin de chopper nos bandits incognito et de démêler cette affaire tandis que la police et son capitaine Barbera (un mec qui mâchonne son cigare comme s’il s’agissait d’un chewing-gum) s’embourbent dans des quiproquos, pensant que c’est l’Homme-araignée qui manigance. Les fous…
Dans La Riposte de l’Homme-Araignée, d’autres méchants très méchants s’emparent d’une bombe atomique hâtivement conçue par des étudiants proches de Peter Parker (ils ont construit la dite bombe afin de dénoncer les risques encourus par un professeur désireux de manipuler du plutonium. Trouvant la manipulation dangereuse, voilà-t-y pas qu’ils construisent donc la bombe afin de dénoncer le danger. Soit une logique qui m’a un poil échappé, vous me direz si vous avez mieux compris que moi…). Notre bon vieux Peter, aussitôt revêtu de son costume d’araignée, va poursuivre les méchants jusqu’à Los Angeles, en compagnie de Mr Jameson et d’une brune incendiaire (une journaliste désirant interviewer l’Araignée). L’occasion pour ce second téléfilm (les deux premiers épisodes de la saison 1 en réalité) de ressembler encore plus à Starsky & Hutch.
Les aventures de Spiderman à Los-Angeles…
©Columbia Pictures / Sony / Marvel Comics
3) The castingue :
Comme dans la série de Stan Lee & Steve Ditko, Peter est un étudiant doué en sciences qui se fait piquer par une araignée radioactive. Il se fabrique le costume rouge et bleu avec des lances-toiles (j’en entends un au fond qui me crie « Et pourquoi pas noir le costume ? », auquel vous répondrez à ma place qu’il y comprend rien), adhère aux murs, possède une force surhumaine et combat le crime. Il prend des photos pour le Daily Buggle (dirigé par J.J. Jameson et secondé par Robbie Robertson) et se fait une spécialité des photos de l’Homme-Araignée. Jameson est un patron truculent et pingre, et Peter sympathise avec la secrétaire (qui n’est pas Betty Brant mais plutôt une jeune afro-américaine qui se prend pour la copine de Shaft). Pour le reste… C’est pas pareil que dans la BD…
S’il y a bien une tante May, celle-ci n’apparait que quelques secondes et ressemble à une mamie ordinaire (c’est-à-dire à n’importe quelle mamie, sauf à Tante May). Il n’y a strictement aucun super-vilain en costume d’animal et notre super-héros ne combat que des criminels utilisant des inventions scientifiques.
Il paraîtrait que Stan Lee en personne, dont le nom apparaît dans le générique en tant que « consultant », ait cordialement détesté cette approche un brin naturaliste et que ce déni de la part du créateur du personnage ait précipité l’arrêt du show.
Il y a pourtant, lors du dénouement du second téléfilm, une séquence d’une naïveté à toute épreuve qui aurait dû plaire à Stan the Man : C’est lorsque les personnages font le voyage à Los Angeles, et que Spiderman apparaît auprès d’eux tout du long dans des endroits désertiques, sans que personne ne soit étonné de sa présence à l’autre bout du continent dans les coins reculés de la Californie ! Une scène qui fait écho aux anciens épisodes de la période Lee/Ditko, alors que le héros était parti à Hollywood à la rencontre de Hulk (épisode #14 de juillet 1964)…
4) The eiffixes :
L’arrêt prématuré de la série a parait-il été incompris dans la mesure où le succès était au rendez-vous. Certes, les fans de l’Araignée étaient peut-être moins nombreux que ceux du Titan vert et de l’Amazone déguisée en drapeau américain, le premier drainant tout autant les ados effrayés et fascinés par les grimaces de Lou Ferrigno que les adultes bouleversés par les affres et la mine déconfite de Bill Bixby ; et la seconde affolant autant les mâles en rut que les gonzesses du MLF, rendus fous ou folles par le minois stupéfiant de l’éclatante Lynda Carter. Mais il n’empêche que la série avait du succès (elle a tout de même été classée dans le top 20 des programmes les plus regardés de 1978 !), même chez nous où, comme nous l’avons vu plus haut, le pilote et les deux premiers épisodes n’avaient atteint que les salles de province…
Reste qu’apparemment, le budget alloué aux effets spéciaux était un peu trop élevé, ce qui n’aurait pas tellement été du goût des cadres de CBS.
A voir la chose aujourd’hui, on ne peut nier qu’elle prête fatalement à rire, voire à se marrer en tapant lourdement sur son canapé. Et puisque l’on parle d’effets spéciaux, il convient de reconnaître que ceux-ci sont d’une vivifiante ringardise ! Comme les gars des FX avaient trouvé le truc pour faire grimper notre bon vieil Araignée au rideau (des filtres qui permettent de superposer l’acteur sur une image de mur (quand il n’est pas tout simplement suspendu à un harnais et des câbles invisibles), les scénaristes, rusés comme Renard, ont multiplié les scènes de grimpette. Et lorsque les trucages ne se voient pas à 10 km, la position du héros à quatre pattes, manifestement entravé par son harnais, est croquignolesque. Peter Parker a beau posséder une force surhumaine, il ne s’en sert quasiment jamais et préfère faire du karaté.
Bruce Lee style…
©Columbia Pictures / Sony / Marvel Comics
Comme c’était la mode à l’époque, ces mêmes scénaristes ont donc remplacé les super-vilains en costume du comic book par des faux chinois adeptes des arts martiaux. Sauf que les acteurs ne savent pas vraiment faire du karaté, et que le résultat est donc pour le moins… amusant !
L’acteur Nicholas Hammond arborant fièrement sa chevelure en forme de casque intergalactique, il ne pouvait apparemment pas porter le masque de l’araignée en pilou-pilou et c’est donc une doublure qui s’en charge. Cette dernière prend systématiquement la même pose, à savoir : plier les genoux, tendre les bras sur les côtés en mettant la paume des mains en avant et tourner la tête de droite à gauche dans un va-et-vient incessant. Heureusement que le ridicule ne tue pas, car sinon le pauvre homme serait mort sur le coup.
Lorsque notre héros lance sa toile, c’est un peu comme une grosse corde de marin qui s’en va. Et lorsqu’il fabrique un piège entoilé pour ses ennemis, cela ressemble à s’y méprendre à un jeu de cordes en quadrillage comme on en voit dans les jardins d’enfants (sauf la première fois, immortalisée dans l’image ci-dessous). Mais le plus beau, c’est encore cet effet très spécial qui nous alerte en même temps que Peter sur le danger qui approche. Soit le fameux sixième sens de l’Araignée, ici magnifié par deux yeux luminescents qui ne semblent briller de milles feux que pour le spectateur impressionné…
Les scènes dans lesquelles ce sixième sens vient nous éblouir sont assez incroyables, au sens étymologique du terme, puisque cela arrive même lorsque le danger est à l’autre bout de la ville, mais qu’il faut absolument que Peter en soit au courant parce que sinon le scénario s’écroulerait immédiatement (imaginez que l’Homme-Araignée arrive en retard pour le combat de karaté ou pour le dénouement final, et vous aurez une petite idée du fiasco artistique) !
Et pourtant, ces effets spéciaux et ces cascades à l’ancienne m’ont amené sur un point de réflexion : Si ce n’était pas mieux avant, en tout cas c’était différent. Aujourd’hui, chaque film de super-héros est l’occasion de repousser les limites en termes de pyrotechnie et rien ne semble impossible dès qu’il s’agit d’animer des personnages qui font des trucs incroyables. Dans ces épisodes de la fin des années 70, il se dégage, malgré la ringardise des trucages, une sensation de réalité qui a complètement disparu aujourd’hui. C’est-à-dire que si les effets spéciaux actuels sont bien faits, on en perçoit néanmoins le côté factice. Les trucages contemporains sont donc bien faits mais on voit que c’est du faux. Tandis que les trucages anciens, c’était mal fait mais on voit bien que c’est réel. Je ne sais pas si vous comprenez bien ce que je veux dire, mais moi je me comprends tout à fait bien…
Cette perception du réel m’a sauté aux yeux, au point que je me dise que, décidément, lorsque l’on gagne quelque chose, on en perd toujours quelque autre. Et voir un acteur faire des cascades, quand bien même elles sont lamentables, c’est toujours d’un aspect spectaculaire qui tend peu à peu à disparaître en ces temps de CGI où cette même perception du réel a disparu…
C’est un vrai acteur qui fait ça !
©Columbia Pictures / Sony / Marvel Comics
5) The encraje in the contynuiti :
Pour le reste, cette adaptation sentant bon le patchouli et les pattes d’éléphant fait corps avec son époque. Et l’absence totale d’un quelconque oncle Ben dans le script doit également, avec le recul, être vu comme un signe de son temps : Qui donc, à la fin de ces trente glorieuses, se souciait encore de la notion de responsabilité ? L’apanage de notre bon vieux Spiderman version comics, qui veut qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, a donc ici disparu au profit d’une insouciance qui transparaît à chaque fois que l’on parle à Peter de son avatar en pyjama rouge et bleu, et qu’il se lance dans des théories prouvant, sans le vouloir, qu’il est lui-même le monte-en-l’air ! Et tout le monde a beau le deviner comme on verrait le nez au milieu de la figure, notre beau héros chevelu se contente de répliquer avec un sourire ravageur : « Non, mais, franchement, vous me voyez en Homme-araignée ?, provocant au final l’hilarité de ses interlocuteurs, qui semblent ainsi rire de concert avec le spectateur…
Comme nous l’avons fait remarquer plus haut, cette transposition du comic-book sur un écran avec des acteurs en chair, en os et en pyjama tranche avec la continuité mythologique du personnage de papier puisque le héros ne combat guère ici que quelques faux chinois armés d’un bâton en lieu et place d’un Bouffon Vert , d’un Dr Octopus ou de quelqu’autre homme déguisé en diverses bestioles.
Idem pour le casting féminin, totalement neuf dans cette série TV où ni Betty Brant, Liz Allen, Gwen Stacy, ni même Mary-Jane Watson n’apparaissent ne serait-ce que trois minutes. Pas plus qu’Harry Osborn ou Flash Thompson, ici remplacés par un copain de fac passe-partout doublé en VF par ce bon vieux Pierre Arditi (l’occasion pour moi de vous assurer que le doublage français est, comme toujours avec les séries des 70’s, une pure merveille, avec la participation d’Alain Dorval –voix habituelle de Stallone- ou de François Leccia -Ayato dans San-Ku-Kaï !).
Mais peu de rapport, au final, avec les comics au rayon de la sacro-sainte continuité…
Malgré sa ringardise absolue et son aspect des plus kitsch (et encore, je ne vous ai pas parlé de cette scène où notre Araignée cherche désespérément un taxi pour se déplacer plus vite…), cette première adaptation en chair et en os de Spiderman possède tout de même un certain charme. Et je me suis surpris moi-même, au terme du second téléfilm, en regrettant de ne pas en voir la suite, tout attaché que j’étais à ces quelques personnages des 70’s, qui se courent après au son des guitares wah-wah…
Attention : Cette série est souvent confondue avec sa cousine japonaise (スパイダーマン – Supaidāman), parfaitement contemporaine (41 épisodes de 25 minutes, diffusés entre le 17 mai 1978 et le 14 mars 1979), mais totalement inédite dans les pays francophones…
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Il tisse des cordes à la place de toiles, il fait du Kung-Fu au lieu d’utiliser ses pouvoirs, il est doublé par Pierre Arditi et même Stan Lee l’a renié : Le Spider-Man télévisé des années 70 ! Tornado exhume cette chose de l’oubli et y trouve même quelques qualités pour Bruce Lit.
Lorsque l’on retrouve, rien que pour vous, une adaptation de notre bon vieil « Araignée » issue des 70’s, une question se pose d’emblée : êtes-vous plutôt Spiderman… ou Shaft ?
« Les trucages contemporains sont donc bien faits mais on voit que c’est du faux. Tandis que les trucages anciens, c’était mal fait mais on voit bien que c’est réel. Je ne sais pas si vous comprenez bien ce que je veux dire, mais moi je me comprends tout à fait bien… »
Si si, c’est limpide.
Après, il possible de faire en sorte que cette sensation de réalité concrète ne soit pas complètement perdue, en alternant les cascadeurs et effets spéciaux en dur pour les plans rapprochés, et les doublures numériques dès qu’il s’agit de les mettre en mouvement de façon spectaculaire. Quand Octopus est adapté sur grand écran, il y a un dosage assez équilibré entre la version CGI et le cascadeur amarré à des tentacules mécaniques, et ça vaut aussi pour les raptors dans le premier Jurassic Park et les bestioles de Rick Baker pour Men in Black (ce qui vieillit le moins bien dans le premier, c’est probablement le cafard géant en full CGI). Pour les blockbusters récents de l’ère du tout numérique, c’est beaucoup plus rare effectivement (la bouillie numérique rougeâtre du final de Justice League).
ça dépasse tout ce que j’ ai pu imaginer
Super un nouvel exploit signé Tornado, le gars qui déteste en BD ce qu’il pardonne aux films. (A moins que ce ne soit le contraire, argh! il m’embrouille le bougre!)
Merci d’exhumer un tel OVNI…je le vois souvent trainer dans You tube et je n’ose pas…
gloire au kitsch, cette étincelle d’innocence perdue…
Je connaissais « la riposte de l’homme araignée » via un publi reportage paru dans un vieux Strange. Et j’ai regardé une compil de scènes d’action sur YouTube.
C’est très kitsch mais je peux comprendre qu’on porte un regard bienveillant dessus.
Je pense quand même que j’aurais du mal à me farcir un épisode en intégralité…
L’article était très agréable à lire avec un ton léger et humoristique. (et cette fois-ci on a compris que tu faisais de l’humour, Tornado, victoire !)
Mouhahaha !
« ils ont construit la dite bombe afin de dénoncer les risques encourus par un professeur désireux de manipuler du plutonium. Trouvant la manipulation dangereuse, voilà-t-y pas qu’ils construisent donc la bombe afin de dénoncer le danger. Soit une logique qui m’a un poil échappé, vous me direz si vous avez mieux compris que moi… »
Houlà…interdit de critiquer les scénarios de comics old school maintenant !^^
Pour les effets mal fichus mais qui semblent réels, tu prêches un convaincu. Pour les cascades, pareil. Et là tu parles de cascades ratées et d’effets ultra datés. Si on parle de cascades à la Jackie Chan très réussies ou d’animatroniques magnifiques comme dans Jurassic Park, ben c’est 100 fois mieux que tous les CGI d’aujourd’hui qui donnent l’impression de regarder un jeu-vidéo. Or, dans un jeu-vidéo, TOUT est en image de synthèse donc ça ne choque pas. C’est comme un film d’animation. Si tu insères des vrais acteurs au milieu de ce gloubi-boulga de CGI, ben forcément tout a l’air faux à côté des vrais gens…
Bon après on est quand même dans le très haut du panier niveau kitsch là^^ Surtout à regarder pour rigoler. Le gif ou Spider-man se met à courir et les méchants qui le poursuivent…c’est…comment dire…assez épique niveau ringardise^^ Surtout qu’ils ont l’air polis, ils font bien le tour du machin au sol tous les 3 pour bien prendre le même chemin que le héros et ainsi lui laisser de l’avance^^
Concernant la série japonaise que tu mentionnes à la fin…j’ai vu une « critique » sur le net et c’est assez dingue comme truc.
Déjà, à part le costume, tu oublies TOUT ce que tu connais du comics.
Le résumé wiki :
« Un jeune motard nommé Takuya Yamashiro reçoit un jour un bracelet contenant de l’ADN d’araignée. Ce même bracelet lui permet de revêtir le costume de Spider-Man, et d’acquérir les pouvoirs d’une araignée. L’homme qui lui a donné le bracelet lui révèle également que sa mission est de protéger la Terre du Groupe de la Croix d’acier, dirigée par le professeur Monster. »
Il y a des aliens, des robots géants pilotés par spider-man (éh oh, c’est le Japon, hein !), des monstres, des arts martiaux et…voilà.
Le générique bien kitsch^^ :
https://www.youtube.com/watch?v=g1PePr8hAsc
Tiens et tu connais le film americano-yougoslave captain America de 1990 ? C’est un nanar incroyable. Surtout pour l’époque. ça semble dater de 1970. Et encore…ça ressemble parfois à ces films turcs du genre « turkish star wars ». Cap est ridicule et ne fait que piquer des bagnoles à des civils pour accomplir ses missions. C’est involontairement bien marrant.^^
Hello,
Joli regard dans le rétro.
Je me souviens d’un Spiderman plié en deux, des intrigues vides et des effets spéciaux…
Avec le recul je me dit qu’il y avait quand même un certain manque d’ambition et de prise de risque surtout au vu de le Master pièce Superman qui allait arriver !
@Pierre & Matt : Je parlais bien de ces effets « tout CGI » qui vieillissent hyper mal (voir les épisodes 1, 2, 3 de Star Wars) et où tout parait faux. Idem pour certaines scènes du seigneur des Anneaux et du Hobbit.
Le film « La Ligue des Gentlemen Extraordinaires » est complètement nul, mais son mélange de réel et de virtuel pour le Mr Hyde est un bijou. Tous les films à effets spéciaux devraient reprendre cette formule.
@Eddy et JP : Les films kitsch, je les adore parce qu’ils me font marrer. Les comics old-school, je ne les trouve même pas drôles…
Quant à mon aversion pour ces mêmes comics, elle est stimulée par le fait qu’il y a trop de fans de mauvaise foi qui essaient de les faire passer pour des chefs d’oeuvre littéraires du niveau de Balzac. Au moins, avec les nanars, tout le monde est du même avis sur la kitscherie ! 😀
Ah ça dépend hein^^ Moi je trouve très kitsch et un peu comiques la plupart des téléfilms adaptés de Stephen King. Et pas toi.
Mais bon faut pas se laisser influencer par l’avis des autres (que ce soit pour les suivre bêtement en mode « effet tribu » ou pour se ranger immédiatement dans le camp adverse) Dans les 2 cas, tu te fais avoir par l’effet de mode^^
Je sais, je te taquine… héhé…
mais je voudrais connaître les olibrius dont tu parles et qui ont l’air d’avoir laissé des cicatrices dans ta jeunesse… 🙂
Je confirme la sortie en salle puisque j etais pas bien vieux quand ma mère a conssenti à m amener voir le film en vacance à Biscarosse. Je ne sais plus lequel j avais vu.. je sais juste que je n avais pas trouvé cela fidèle du tout… et assez naze (j aimais pas hulk ni vraiment Wonder Woman à l epoque.. j epreferais l homme de l atlantis ou L homme qui valait 3 milliards).
Je n ai d ailleurs jamais vu les téléfilms Captain America des 70’s ni le Doctor Strange.
Bon le Captain America des 90’s est le pire de l epoque.. Punisher est bien mieux .. ce qui veut pas dire qu il est bien.
Tornado : vidéo Pantoufles :-O Tu es de la Rode ou bien ???
Films vus au cinéma « le strasbourg » avec en 1ère partie des films de Kung-Fu. J’avais 8 ans et étais entouré d’adultes qui fumaient : le fog… Des trucages en bois massif, des scénari proche du néant. Aucun super-vilain et des comédiens au charisme d’une biscotte. Mais c’était Spiderman et ça me suffisait…
Merci pour cet article 😉
@Tornado: Mais au-delà de l’aspect kitsch et du rapport aux effets spéciaux à l’ancienne, ton adhésion relative à ces adaptations de l’ère pré-Arad ne serait-elle pas aussi liée à leur connexion avec l’esthétique des années 70 (là où le Punisher avec Lundgren est plus représentatif des actioners 80’s de vidéos-clubs) ?
« ouais d’accord le old-school c’est mal fichu mais c’est rigolo et puis derrière tu as quand même des petits sous-textes pour les gamins »
Le sous texte est plutôt justement pour les adultes.
Apres c est clair que c est pas la même chose.
Tu as Marvel qui déjà dans les 60’s parle aux etudiants de fac (Doc Strange, Surfer..) Lee était invité sur les campus pour faire des lectures et débats.
Il est evident que les comics actuel sont plus directement axé pour les adultes et bénéficie d une narration plus complexe.
Moi, je ne dis pas que Steve Gerber vaut Moore ou Morrison… mais il vaut pas moins que Bendis, Millar, Johns ou Snyder…
Tu as raison quand tu dis qu il ne faut pas s aveugler sur les comics d hier en leur trouvant plus d interet qu ils en ont.
Mais il faut faire attention aussi avec les comics d aujourd hui qui parfois ont un vernis adulte mais reste superficiel et donc n ont d adulte que le cul et le sang qui attire les ados…
L idée est qu il y a du bon a toutes les époques, tant qu on arrive à se faire aux narrations datées (j ai du mal avec le goldn age mais Eisner ou Everett (Namor) me paraissent en avance par exemple).
Bref sur le fond je pense qu on est tous d accord mais qu on exagère des traits pour répondre à des comportements extremistes qui sont soit:
-Ca n est bon que maintenant
-c etait mieux avant
Bon courage si tu regardes le Captain America des 90’s et rappelle toi que je t avais déconseillé de le faire 🙂
@Miko : Ouaip. La Rode. La Serinette, plus exactement (merde, mon identité secrète est entrain de s’effriter ! 😀 )
@Pierre : Et oui, je suis un très gros adeptes des années 70. Je traine une forte nostalgie de ces années là (j’étais petit, mais ça m’a marqué). J’ai promis un article sur Starsky & Hutch et un autre sur Columbo, d’ailleurs ! 😀
Pour cette histoire d’aversion envers les vieux comics de super-héros :
J’ai recommencé à lire des comics après avoir vu le premier X-men de Brian Singer. A ce moment là, j’avais lu à plusieurs reprises des articles qui faisaient l’éloge des comics X-men, célébrant leur profondeur, la parabole sur le racisme et l’antisémitisme, etc. Lorsque Panini a sorti son intégrale 1975/76 des X-men, je me la suis procurée et je l’ai lue avec les meilleures intentions du monde. Mais… Ouch. J’ai trouvé ça extrêmement mauvais. Nul.
Alors j’ai commencé à le dire. J’ai fait un commentaire Amazon et j’ai posté mon avis sur les réseaux sociaux ou les forums. Et naïvement, j’ai commencé à dire des trucs du genre « ça vaut quand même pas Alan Moore ou Frank Miller », etc. C’est là qu’une horde d’internautes m’est tombée dessus, en essayant d’argumenter que Moore ou Miller c’était surfait, « grim’n gritty », que les comics old-school c’était mieux, pur, profond, fantastique, meilleur qu’aujourd’hui, et patati et patata. A la longue, je crois que ça m’a braqué parce que, plus je m’acharnais à en lire (je me suis quand même fait l’intégrale Amazing Spiderman de toutes les années 70 !), moins je comprenais qu’on puisse trouver ça très bon et très profond, très classe et plein de superlatifs.
Peut-être que si les réactions avaient été différentes, du genre « ouais d’accord le old-school c’est mal fichu mais c’est rigolo et puis derrière tu as quand même des petits sous-textes pour les gamins », j’aurais sans doute pris les choses différemment.
Parce que, fondamentalement, je suis quand même un vrai geek. J’aime le fantastique, le karaté et les monstres, quoi ! 😀
Je rebondis sur ta conclusion pleine de Vampires de Kung-fu etc….
C’est pour ça que des fois, on se dit….C’est bizarre quand même cette aversion…parce que … Godzilla Quoi… 🙂
oui à part ça, il y a cette guéguerre à la con sur les comics old-school/post moderne, ça nous empêche de lire ce qu’on veut comme on le veut..
Bof!
c’est con que ces films ne soient pas commercialisés, ils se tirent un balle dans le pied: ça se vendrait….
@Tornado, avoir été élevé aux enquêtes de Starsky & Hutch, Columbo ou Magnum, je ne pouvais que réussir à te « démasquer » 😀
Pour revenir aux téléfilms Marvel de cette période, les 2 VHS Spiderman sont les seules que je ne suis toujours pas parvenu à me procurer. On trouve les Hulk en DVD. idem pour Captain America, Doctor Strange, Howard the duck… Après la question que je me pose souvent : apprécie-je ces films par nostalgie ou, pour leur « qualité » ? 🙂
Magnum me parait au dessus quand même des autres séries de même type.
Je l ai revu en achetant l integrale en DVD et il y a tous ces episodes baroques ou bien où Magnum est seul au milieu de l ocean, coincé sous un vieil avion et où toute la mécanique habituelle des feuilletons mainstream de le poque est contournée…
Cela reste une de mes séries préférées avec Westworld, Lost, Twin Peak, Chapeau Melon, Utopia, Sherlock…
Je préfère Starsky & Hutch et Columbo à Magnum. Mais j’aime bien Magnum quand même. Si je parviens à rédiger mes articles sur ces séries, j’expliquerais pourquoi je les mets sur un piédestal.
@Fred : T’inquiète, je ne te mets pas dans le lot des internautes de mauvaise foi. pas du tout ! 😉
@Miko : nostalgie ou qualité ? Qualité bien sûr ! 😀 😀 😀
Voilà une découverte totale pour moi : je n’avais jamais entendu parler de cette série remontée 2 films en VF, avant que Tornado n’annonce son intention d’article.
Les références à Lalo Schiffrin et à Mannix ont de quoi mettre l’eau à la bouche, mais seulement pour la BO si j’ai bien lu la suite. L’article me suffit amplement, et je doute regarder un jour un de ces films ou épisodes. C’est toujours sympathique de bénéficier d’un ou plusieurs GIF qui donnent une impression plus parlante du film.
Tornado a beau se défendre de ne pas supporter la narration vieillotte, il est quand même capable d’identifier la référence à l’épisode #14 de juillet 1964. 🙂
Je vote forcément pour un article sur les 2 téléfilms de Captain America de 1979. Je pense que le must serait une doublette avec le film de Doctor Strange de 1978.
Je confirme que lorsque j’ai parlé à Présence de mon projet d’article sur cette série (ou ces téléfilms), il ne connaissait pas leur existence ! Etonnant ! Idem pour Bruce et mes autres copains présents ce jour là !
C’est très épanouissant de trouver enfin un terrain d’entente avec les copains geeks qui ne partagent pas mon aversion pour le super-héros old-school (ou moi leur amour pour le même thème) ! Je promets donc de m’atteler à la tâche pour les autres téléfilms et diverses vieilleries, pour lesquelles il est vrai que j’éprouve quasiment autant d’affection que pour tous les autres nanars du cinéma de genre !
Alors tant pis pour vous, vous l’aurez bien cherché ! 😀