VERTIG-X : les séries X de Simon Spurrier

VERTIG-X : les séries X de Simon Spurrier

Un encyclopegeek de FLETCHER ARROWSMITH, DOOP O’MALLEY et JB VU VAN

Les chroniqueurs de Bruce Lit sont souvent de fervents amateurs des X-Men. Plusieurs articles ont été consacrés aux runs des auteurs qui ont marqué les mutants : la révolution du trublion Grant Morrison, la saga du sous-estimé Scott Lobdell, le retour difficile du Professeur X sous la plume de Joe Kelly et de Steve Seagle, les réhabilitations de Malicia et de Xavier par Mike Carey, l’échec du retour de Claremont durant l’ère X-Men Revolution et bien d’autres.

Mais si l’on pense aux noms des grands auteurs de la franchise, celui de Simon “Si” Spurrier ne paraît pas le plus évident. Et pour cause, il n’a co-écrit qu’un seul numéro de la série principale, X-Men Legacy n°300 ! Pourtant, petit à petit, d’histoires courtes en one-shots et mini-séries, Spurrier a creusé son trou au sein de l’univers des mutants, faisant sien plusieurs personnages secondaires de la franchise et finit par s’imposer actuellement comme le dernier gardien des valeurs des X-Men durant l’ère Hickman ! Après l’article de Présence sur WAY OF X, laissez-nous vous parler de Simon Spurrier

Vignettes diverses par JB

VF : Wolverine: Dangerous Games : inédit en VF
Dark X-Men: The Beginning n°3 : publié dans Dark Reign Saga n°3
Nation X n°1 : publié dans X-Men n°168
X-Men: Curse of the Mutants – X-Men vs. Vampires n°2 : publié dans X-Men Extra n°85
X-Men: To Serve and Protect n°2 : inédit en VF

Sourire et tension, tout un programme
© Marvel comics

Si Simon Spurrier commence chez Marvel Comics avec la minisérie SILVER SURFER: IN THY NAME, il entre dans l’univers des X-Men par la petite porte, via plusieurs contributions à des anthologies sur les mutants. Il écrit ainsi la première histoire du one-shot WOLVERINE: DANGEROUS GAMES, dans un récit illustré par Ben Oliver. Logan interrompt par principe une chasse à courre, et – cerise sur le gâteau – se déguise en renard géant pour rendre la monnaie de leur pièce aux “chasseurs”. Le veneur – responsable de l’organisation de la chasse – veut faire de Wolverine sa proie dans une traque inspirée des Chasses du Comte Zaroff, mais Logan aura tôt fait de retourner la situation.

L’histoire joue sur le sens anglais de “Game”, qui peut se traduire par “Jeu” mais aussi par “gibier”. Le titre du one-shot vient d’ailleurs du titre original des Chasses du Comte Zaroff, à savoir THE MOST DANGEROUS GAME. Outre le plaisir de voir humiliés les adorateurs de la traque et du massacre d’un animal par une dizaine de chiens et autant de cavaliers, l’histoire de Si Spurrier vaut surtout pour sa narration anachronique : la traque finale de Wolverine dans des marais est entrecoupée de flashback sur les événements qui l’ont menés là, invitant le lecteur à reconstituer le puzzle. En dehors de celà, Spurrier renvoie dos-à-dos les nobliaux avides de sang et les pseudo-écologistes qui sacrifient leurs idéaux par appât du gain. L’histoire reste très mineure pour le personnage, auquel Spurrier parvient cependant à insuffler un humour surprenant.

S’ensuivent une série de courtes contributions à des titres anthologiques mutants. Dans DARK X-MEN: THE BEGINNING n°3, « The one that got away », Spurrier présente la rencontre entre Osborn et Jeanne-Marie Beaubier, alias Aurora, qu’il tente de recruter pour son équipe de X-Men, de gré ou de force. Pour sa vignette de NATION X n°1, « The Ghost of Asteroid M »,l’auteur suit Magnéto et de jeunes mutants dans les tréfonds d’Utopia à la recherche d’une jeune femme disparue. Avec « Call me Santo », Spurrier réalise dans X-MEN VS VAMPIRE n°2 une courte histoire sans parole où Rockslide fait face avec Armor à une baleine vampire ! Enfin, pour la série X-MEN: SERVE AND PROTECT où les mutants font équipe avec d’autres héros Marvel, Simon Spurrier associe dans « Judgement » X-23 à Ghost Rider pour une réflexion sur l’existence de l’âme agrémentée d’un combat avec des rednecks…

« The one that got away » reprend le principe de WOLVERINE: DANGEROUS GAMES. La protagoniste retourne la situation contre le méchant et le prend à son propre piège. Ici, Si Spurrier créé pour Aurora une nouvelle personnalité à chaque fois qu’elle tente d’échapper à la douleur (dont une entièrement francophone, cocorico) jusqu’à ce que l’une d’elle, masochiste, échappe au piège d’Osborn et le soumette au même supplice. Spurrier s’entraîne ainsi pour son futur run sur David Haller dans X-MEN LEGACY. Et avec tout cela, un humour rafraîchissant durant l’ère Dark Reign.

« The Ghost of Asteroid M », illustrée par Leonard Kirk, a un double but. Mettre en valeur le choc générationel entre le survivant de l’Holocauste et les mutants de la Génération Y. Magnéto et les Jeunes X-Men se jaugent les uns les autres. Mais l’autre objectif est de confronter Magnéto à son passé. Dès lors, Magnéto renvoie les enfants pour faire face seul à son reflet, écho d’une période où il était l’ennemi des X-Men et se voyait comme le messie de la race mutante. Magnéto a-t-il vraiment changé, ou son arrivée chez les X-Men est-elle un signe d’une victoire personnelle ? La scène de conclusion est une belle analyse du personnage et de son ambiguïté morale.

Les échos du passé
© Marvel comics

Le titre “Call me Santo” vient des premiers mots de MOBY DICK, “Appelez-moi Ismaël”, nom que propose le narrateur au lecteur. L’histoire de Spurrier propose quelques références au récit de Melville, avant d’aller chercher sa résolution dans des textes plus bibliques. Mais il s’agit surtout d’un intermède comique pour le lecteur d’un crossover peu porté sur l’humour. La révélation finale anéantit tout enjeu mais justifie l’étrangeté de la confrontation.

Dans « Judgement », Si Spurrier continue à proposer des histoires légères. Bien que X-23 s’interroge sur l’existence de son âme, ces considérations existentielles se déroulent en plein massacre d’idiots cagoulés aux accents sudistes. Ghost Rider s’offusque également de voir son pouvoir utilisé à des fins thérapeutiques plutôt que de punition ! Malgré l’humour toujours présent, la conclusion est bien plus sombre que pour les autres courts récits de l’auteur.

En bref, Simon Spurrier alterne les histoires sans conséquences (Call me Santo, Dangerous Games) et les récits plus psychologiques (The one that got away, The Ghost of Asteroid M et Judgement). Il est intéressant de noter que, dans chaque cas, l’histoire se passe en périphérie des X-Men. Les héros refusent de s’occuper d’une disparition mineure et privilégient les négociations avec l’extérieur, laissant à Magnéto la responsabilité de s’occuper de la nouvelle génération. Aurora évite de s’impliquer dans toute équipe X, légitime ou non, quel que soit l’enjeu. Les aventures de Santo et Armor viennent du fait qu’Emma Frost et les X-Men n’aient pas le temps de s’occuper d’eux. En sous-texte, Spurrier s’intéresse à l’envers du décors, à la face cachée de l’idéal des X-Men.

X-CLUB par Doop et JB

Science sans conscience ?
© Marvel comics

VF :X-Men: Blind Science publié dans X-Men Universe (Volume 2) n°2
X-Men: Curse of the Mutants – Smoke & Blood publié dans X-Men Extra n°85

À partir du crossover LE RETOUR DU MESSIE, Si Spurrier trouve un sujet de choix : le X-Club. Équipe rassemblée par le Fauve pour trouver une solution à la Décimation, le X-Club est initialement composé de Hank McCoy, qui va quitter les X-Men après avoir découvert les compromis moraux de Cyclope ; de Kavita Rao, qui veut expier sa création du sérum contre le gène mutant ; de Madison Jeffries, si souvent victime de manipulation mentale qu’il en est devenu psychologiquement instable ; enfin, du Docteur Nemesis, cocréateur de la Torche Humaine, un temps rallié aux forces de l’Axe avant de devenir chasseur de nazis des décennies durant.

Simon Spurrier entame son suivi de cette équipe scientifique avec un tie-in au crossover LE RETOUR DU MESSIE : SECOND COMING: BLIND SCIENCE. Le laboratoire du X-Club est sur le point d’exploser quand la Dre Rao, Jeffries et Nemesis sont téléportés dans un futur apocalyptique par un Hank McCoy redevenu humain. Kavita est la seule à pouvoir sauver la situation en commettant l’inimaginable : la recréation de son sérum. Mais les apparences sont trompeuses.

L’histoire est principalement dédiée à Kavita Rao. Le récit va suivre les dilemmes moraux de l’héroïne, poussée par le destin et les événements à revenir sur sa plus grande faute et à envisager un génocide. Kavita porte physiquement cette responsabilité : une scène révèle que son bracelet conserve la formule du sérum, rappel constant des conséquences de ses recherches. Rao fait finalement la paix avec son passé en refusant de commettre à nouveau l’acte qui l’avait damnée. Sa dernière action illustre d’ailleurs le fait qu’elle se libère enfin du poids de ce regret.

En parallèle à ce cheminement dramatique, Spurrier laisse une place importante à l’humour. Dès les premières cases, le reste du X-Club est présenté comme un ressort comique avec l’arrogant Nemesis promettant à Jeffries d’enfoncer son pied dans le rectum du technokinétique. Alors que les dernières pensées de Rao la renvoient à ses regrets, ceux de Nemesis le montrent aux prises avec des requins nazis… Jeffries, qui est à peine un individu fonctionnel, servira jusqu’au bout de punching Ball au leader autoproclamé du X-Club. Nemesis ne sera ainsi pas avare d’insultes hautes en couleur, d’idées morbides (pauvre chaton…) et d’affirmations péremptoires dont Rao soulignera à chaque fois le ridicule.

C’est pour mieux te manger, mon enfant
© Marvel comics

Spurrier retrouve le X-Club à l’occasion d’un autre crossover, CURSE OF THE MUTANTS. Dans le tie-ine X-MEN: SMOKE AND BLOOD, le X-Club doit trouver un antidote au vampirisme ! Simon Spurrier est de nouveau associé pour l’occasion à Gabriel Hernandez Walta, artiste de son récit pour X-MEN VS VAMPIRE. Durant leurs recherches menées dans le laboratoire d’Utopia, les membres du X-Club découvrent qu’une infection se propage dans l’île dont des vampires semblent avoir infiltré les recoins. Malgré des moments de lucidité, les victimes de ce mal sont poussées à se sacrifier et immoler les autres à la gloire de leurs maîtres : les rats de laboratoires vampires du Docteur Nemesis !

Bon, comme la conclusion de ce résumé peut vous le laisser penser, ce one-shot est principalement humoristique. Une victime de la contamination, fan de film d’horreur, est persuadée que sa mésaventure respectera les clichés du genre. Il est ainsi convaincu que son jeune âge est un rempart et que Kavita Rao, personnage “ethnique”, comptera parmi les premières victimes… Autant dire qu’il finira rapidement sous les crocs du rat vampire géant ! Mais Garcia et Spurrier se plient à certaines règles, cachant longtemps le monstre dans l’obscurité avant de révéler sa nature. Le trait apparemment brouillon de Gabriel Hernandez Walta se prête parfaitement à cet exercice. L’aventure tire d’ailleurs beaucoup de son inspiration d’ALIEN, LE 8E PASSAGER et de THE THING. Mais les scènes sont souvent désamorcées par un trait d’humour absurde. Ainsi, Nemesis, sur le point de se faire “Lestatiser” selon ses propres termes, menace Emma Frost de tuer tous les producteurs de lingerie fétichiste si elle continue de l’interrompre.

Cette fois, c’est Madison Jeffries qui tire son épingle du jeu dans 2 scènes fortes. Dans la première, Jeffries réalise qu’il est en proie à l’infection et risque de basculer. Il tente d’abord de se suicider puis, constatant que ses pouvoirs l’en empêchent, demande à Kavita Rao de le neutraliser. Une scène qui, contrairement au reste de l’histoire, reste premier degré. Dans la seconde, la conclusion de l’histoire, c’est également Madison qui tire l’amère conclusion de cette crise : la science échoue à contrer le surnaturel.

X-CLUB par Doop

Science is everything
©Marvel Comics

VF : X-Men: Club-X (Collection 100% Marvel)

Ce qui devait arriver arrive : on propose à Si Spurrier de continuer les aventures du X-Club dans une mini-série qui leur serait dédiée. Elle commence alors que les X-Men de Cyclope (ceux qui sont sur Utopia) finalisent un projet innovant avec une corporation humaine STRATOCORP. Ils lancent en effet le premier ascenseur entre la Terre et l’espace ! Malheureusement, le lancement de l’ascenseur dérègle quelque chose dans la réalité et rend danger totalement folle. Elle retourne sur Utopia enceinte, infusée par une entité quantique qui cherche à s’échapper d’un savant nazi ! Après avoir accouché Danger, tout se remet en place et Jeffries annonce son amour à Danger.

On remarque dans cette mini-série, que Si Spurrier reprend les thèmes qu’il a pu développer lors de ses différents one-shots. Nemesis combat encore des nazis, Jakita essaye une nouvelle fois de créer un remède à une mutation tandis que Danger et Jeffries se dévoilent leurs sentiments. Vous avez pu le remarquer, l’histoire est totalement folle, avec des concepts très particuliers et des relations étranges. Des cerveaux quantiques, une histoire d’amour homme/machine, une étoile de mer télépathe : X-CLUB ne se lit pas tranquillement. Il continue aussi de mélanger humour et cynisme avec Nemesis et son étoile de mer, qui nous offre toutes les pensées “off” du docteur. Cela peut préfigurer le “sac à dos” télépathe de LEGION.

Ex-Machina
©Marvel Comics

Terrible ironie, Spurrier termine son récit avec un pied de nez à MATT FRACTION et son idée d’UTOPIA en faisant créer à Danger un “état” indépendant pour les machines. En gros, Danger fait la même chose que Cyclope. Mais cette idée va tomber dans les oubliettes.

La série a un ton réellement bizarre mais très plaisant. Elle est de plus parfaitement dessinée par PAUL DAVIDSON, qui arrive à donner un côté un peu étrange et très conceptuel aux idées du scénariste. En revanche, le concept de l’état nation pour les machines a été totalement ignoré par la suite et Danger reléguée à un rôle de personnage secondaire. Comme quoi, même avec des mutants un peu à la marge, on peut livrer une histoire très agréable.

X-MEN LEGACY vol 2 par Doop

VF : 100% Marvel X-MEN LEGACY T1 à T4

Une chauve souris dans le beffroi
© Marvel Comics

Et Si Spurrier va enchaîner avec sa plus longue série que l’univers mutant : X-Men Legacy. Il s’agit d’une histoire complète en 24 numéros qui forment un tout cohérent avec un début, un milieu et une fin. Assez déconnectée de l’univers mutant, la série s’intéresse encore une fois à un personnage plutôt à la marge : Legion, alias David Haller, le fils de Charles Xavier. Legion est l’un des personnages les plus puissants de l’univers Marvel puisqu’il possède le pouvoir de milliers de mutants de classe alpha, tous emprisonnés dans son esprit. Incapable de contrôler ses personnalités multiples, il a été à l’origine de nombreuses crises chez les mutants, notamment celle de l’AGE DE L’APOCALYPSE. Au début du récit, Legion se trouve au Tibet et s’est créé une sorte de prison mentale qui lui permet de choisir quel pouvoir il veut utiliser. Cela fonctionne plutôt bien jusqu’à ce que la mort de Xavier dans AVENGERS VS X-MEN chamboule tout.

Livré à lui-même, David ne contrôle plus rien et détruit le monastère. La suite de la série va le voir essayer de devenir un protecteur pro-actif des mutants. Mais la tâche ne sera pas simple, puisqu’une créature a envahi son esprit. De plus, une vision du futur lui apprend qu’il risque, s’il ne contrôle pas ses pouvoirs, d’être à l’origine de l’extinction mutante. David ne sera pas seul : il obtient l’aide de Blindfold, alias Ruth Aldine, une mutante née sans yeux qui a des pouvoirs télépathiques et qui le rejoint souvent sur le plan astral. Les deux vont rapidement devenir amoureux puis amants même si cette dernière est la seule à pouvoir le détruire totalement. L’épopée de David le conduit en Angleterre où il affronte Pete Wisdom et voit l’un des membres de sa famille être assassiné. Il rencontre aussi un mutant aux pouvoirs bizarres, dont le pouvoir est simplement d’être crédité de tout ce que les autres personnes autour de lui font de bien. Un personnage qui annonce la création prochaine du mutant Forget-Me-Not dont on reparle un peu plus bas.

Lors de ces 24 épisodes, Si Spurrier développe une histoire qui n’est pas très simple. Mais c’est son style d’écriture. Il y a beaucoup de secrets, d’intrigues qui ne vont prendre leur sens qu’après plusieurs épisodes, voire à la fin de la série. X-MEN LEGACY est une série assez difficile à suivre si l’on n’est pas concentré, mais c’est un véritable festival une fois que l’on a réussi à y entrer. On se demande un peu où ça va, on se demande ce qu’il se passe mais tout prend corps au fil des épisodes. Le scénariste arrive à développer une histoire solide, cohérente et valide de bout en bout. C’est certainement l’une des seules fois où le personnage de Legion, de ses personnalités et de son univers mental sont parfaitement décrits. C’est aussi une très jolie histoire d’amour avec Blindfold, une mutante dont personne ne savait vraiment quoi faire jusqu’à ce que Spurrier prenne en main sa destinée. Le scénariste continue dans ce qu’il a l’habitude de faire avec les mutants, à savoir proposer des histoires assez incongrues, ne rentrant pas tout à fait dans les cases et qui se verraient certainement rejetées par les fans de base. Les inspirations sont diverses. On pense bien évidemment à Akira pour cette histoire de monstre final au corps difforme qui agglomère les corps, mais on trouve aussi pas mal de clins d’œil à Pete Wisdom et sa série (MI-13). Comme Spurrier adore les pouvoirs bizarres, il se fait plaisir avec autant de personnalités, qu’il affuble de noms grotesques et de capacités assez spéciales. Bien évidemment, la lecture est exigeante, parfois un peu confuse mais c’est le style de l’auteur.

Evidemment, on pense tout de suite à du Vertigo. Cet aspect est assez renforcé par les dessins de Tan Eng Huat, qui réalise environ la moitié des épisodes et dont le style assez caractéristique n’attire pas vraiment l’œil. Mais j’aime énormément ce dessinateur loin d’être passe-partout, qui arrive à donner une vraie originalité à la série, à ses personnages et à ses designs. D’ailleurs, lorsqu’il est remplacé par Jorge Molina ou Koi Pham, beaucoup plus lisibles, la série perd un peu de son charme.

X-MEN LEGACY reste à mon sens l’un des meilleurs travaux de Si Spurrier sur la franchise mutante. Dommage qu’il n’en reste plus rien puisque, comme il le disait dans sa postface, quelqu’un trouvera certainement le moyen de faire revenir David ou ignorera tout simplement cette histoire. Ce qui est arrivé au bout de 3 ans.

X-MEN LEGACY n°300 par Doop O’Malley

VF : X-MEN UNIVERSE (2013) n°15

Tu m’oublieras, tu m’oublieras
© Marvel Comics

Après la fin de la série Legion, Si Spurrier et Tan Eng Huat vont revenir une dernière fois sur la série pour nous présenter un nouveau mutant pas vraiment comme les autres.

Tout commence lorsqu’une jeune femme tente de pénétrer dans le manoir Xavier et se voit arrêtée par les systèmes de défense du bâtiment. Apparaît alors un X-Man, que la jeune fille ne reconnaît pas (et pourtant elle est une grande fan de l’équipe). La jeune fille explique pourquoi elle a voulu entrer dans le manoir : elle voulait faire partie des X-Men car elle a le visage déformé après avoir été agressée par un camarade de lycée. Elle en a marre que tout le monde la remarque et la dévisage dans une pièce. Cela rappelle des choses à Forgetmenot qui va lui expliquer son rôle au sein des X-Men et ses interventions dans différentes histoires de l’équipe. Et combien de fois il a sauvé l’équipe sans que personne ne s’en rappelle et mette cela sur le compte de la chance. Il explique aussi comment la mort de Xavier (le seul qui connaissait son existence car il s’était mis un rappel télépathique) a affecté sa relation avec l’équipe. Forgetmenot raconte à la jeune fille que de nombreuses fois il a essayé de se faire connaître de son équipe, en se faisant absorber ses pouvoirs ou même en essayant de les perdre. Et qu’à chaque fois il a abandonné, réussissant à se convaincre que ce que l’on fait est plus important que d’être reconnu pour ça.

Encore une fois, Si Spurrier nous livre un personnage aux pouvoirs bizarres et inattendus. Il s’agit de Forgetmenot, un mutant qui fait partie de l’équipe des X-Men depuis plusieurs années. Le problème c’est que dès qu’on ne le regarde plus, on oublie instantanément son existence. Et comme toutes les machines (caméras, systèmes de surveillance) ne le reconnaissent pas non plus, il est donc totalement invisible aux yeux de tous. Forgetmenot à un physique passe-partout. Il n’est pas musclé, pas un canon de beauté, mais c’est pourtant celui qui sauve souvent l’équipe sans que personne ne s’en souvienne. On repense un peu à l’histoire de WOLVERINE AND THE X-MEN avec Doop affrontant toutes les menaces concernant l’institut sans que personne ne le sache. Et c’est une réussite. Dans ce récit assez émouvant, le scénariste arrive en quelques pages à expliquer toutes les coïncidences un peu heureuses que l’on peut lire dans les récits et justifie à posteriori tous les deus ex machina des séries mutantes.. C’est assez amusant et cela permet de donner une bonne histoire, agrémentée par des flashbacks de Forgetmenot dans l’histoire mutante signés par Mike Carey ou Christos Gage. Avec un tel pouvoir, on voit mal comment ce mutant peut être utilisé sur la longueur. Et c’est pourtant ce que le scénariste fera dans X-Force nouvelle mouture où il va pouvoir donner la pleine mesure de son talent. Un récit solo vraiment intéressant.

X-FORCE par Fletcher Arrowsmith

VF : mag X-MEN (vol4) n°18 à 30 + X-Men HS n°4 / Marvel Deluxe X-FORCE Actes d’agression

Un Nathan très Grey
© Marvel comics

Alexandrie, Egypte. 3000 morts dans une explosion provoquée, semble-t-il, par un mutant. Le monde est en ébullition et renforce son contrôle sur les mutants. Cable monte une nouvelle équipe pour peser et combattre tous les profiteurs de la condition mutante.

Entre 2014 et 2015 Simon Spurrier s’attaque à la branche dure et extrême des X-Men en écrivant un nouveau volume de X-FORCE composé de 15 numéros. Cette série succède aux CABLE & X-FORCE de Dennis Hopeless et UNCANNY X-FORCE de Sam Humphries. On va évoluer dans une atmosphère Black Ops, METAL GEAR pour citer Polaris, à l’intérieur d’un contexte géopolitique international tendu et explosif pour les mutants. Il est intéressant de constater que Simon Spurrier revient aux motivations premières de la première mouture de X-Force par Rob Liefeld et Fabian Nicieza, tel que Cable l’avait conçu.

La line-up est contenue avec Cable, Hope, Docteur Nemesis, Fantomex, Psylocke, Domino (à partir du #7), une nouvelle venue, Mème, et une revenante Marrow. Forget me not, personnage génialissime créé par Si Spurrier dans X-MEN LEGACY #300 semble compléter le casting, mais j’ai déjà oublié son rôle.

« C’est parce qu’ils sont brisés qu’ils sont doués pour ce qu’ils font » Forget Me Not (X-FORCE #10).
Simon Spurrier s’attache à leur donner à tous une caractérisation précise et surtout leur propre voix. Ainsi le docteur Nemesis reste cet incompréhensible mais brillant scientifique à l’humour douteux. Psylocke devient la valeur morale de l’équipe, adoptant une philosophie où elle se refuse à ôter la vie, revenons ainsi à l’essence même des X-Men. Marrow par contre est insupportable, incontrôlable, semblant atteinte de démence avec un humour douteux. Pas de changement pour l’arrogant Fantomex qui doit assumer sa précédente relation avec Psylocke. Son personnage avait déjà bien été abimé, notamment par Sam Humphries, qui l’avait trop complexifié même si l’idée première était bonne (on passait de 1 à 3 Fantomex, chacun exprimant une partie dominante de sa personnalité). Domino reste égale à elle-même, toujours cette mercenaire qui sait faire agir le facteur chance. Pour Hope c’est plus compliqué car dès le début on découvre qu’elle est plongée dans le coma. C’est d’ailleurs une des motivations de Cable de trouver le responsable et d’essayer de la guérir. Mème est une jeune femme dont le corps physique est enfermé dans un caisson de survie et qui projette sa conscience sous la forme d’un visage numérique interagissant informatiquement avec son entourage. En cela c’est un personnage typiquement issu de l’imagination de Simon Spurrier.

Le scénariste construit le premier arc (X-FORCE #1 à #6) par briques et pistes successives. On peut être énervé de voir Marrow sortir des « baby » à tout bout de champ comme carburant d’un moulin à parole. Ou encore comment Hope s’est elle retrouvée dans le coma ? Quel mystère y a-t-il autour de Cable et que s’est il réellement passé à Alexandrie ? Ainsi à partir de X-Force #2, chaque aventure, en général résolue en 1 ou 2 épisodes, aboutit à un élément qui permet d’avancer vers l’aventure suivante. Rien n’est laissé au hasard. Des passages anecdotiques aux sub-plots plus complexes, Simon Spurrier sait où il va dans une narration qui sort des sentiers battus. Il n’hésite pas à utiliser la technique du flashback qui s’intègre dans la toile narrative conçue. Comme les plus grands auteurs qui ont travaillé sur la gamme Vertigo, Si Spurrier ne donne pas immédiatement toutes les clés de compréhension à ses lecteurs. Forcément cela désarçonne plus d’un lecteur classique, s’attendant en ouvrant un titre mutant Marvel à lire à minima un script assez linéaire. Lire du Si Spurrier se mérite.

Good crappy team (dessin de Rock-He Kim)
© Marvel comics

Le plot principal utilise le contexte international et la raison d’être de cette mouture de X-Force. L’action se déplace tout autour du globe et finalement très peu aux Etats Unis : Egypte, Russie, Afghanistan, océan Pacific, Brésil, Paris, Arabie Saoudite, Thaïlande, Norvège. Simon Spurrier renforce l’idée d’une force mutante d’intervention globale en localisant le QG de l’équipe dans un héliporteur du SHIELD abandonné dans les eaux internationales. Ainsi le scénariste n’hésite pas comme un Chris Claremont ou un Grant Morrison à piocher dans le casting hors USA pour faire intervenir divers protagonistes. C’est donc tout naturellement que l’on retrouve une faction du MI13 ou une super équipe Chinoise lors d’une mission de X-Force, affichant ainsi la vision mondiale et globale qu’à le scénariste de l’univers Marvel.

Simon Spurrier utilise des thèmes comme la biotechnologie, le trafic de mutants ou bien les manipulations génétiques à des fins militaires ainsi que les terres alternatives (avec même une référence surprenante mais cohérente à la très recommandée série STRIKEFORCE MORITURI de Peter B.Gillis). Mais à la différence d’un Warren Ellis, d’un Grant Morrison ou d’un Jonathan Hickman, les concepts de Si Spurrier ne donnent pas mal à la tête. D’ailleurs il nous fait même une Krakoa vie illimitée avant Hickman, de manière plus crédible que le scénariste de la secte insulaire.

Le lien de parenté avec Vertigo tient également à l’approche graphique souhaitée par Simon Spurrier : moins léchée, assez sombre, lignes cassées avec des personnages limites vulgaires aux traits souvent déformés. La comparaison avec une ligne mainstream classique se pose car on n’est clairement pas dans la recherche du “beau”. Dessinateur principal sur 2 tiers du run le Sud-Coréen Rock-He Kim ne fait pas l’unanimité (il y a un cap à passer). Son graphisme présente un trait presque figé. Pourtant, ses planches ne manquent pas de dynamisme et sont en symbiose avec le script dur, sombre, glauque et barré de Simon Spurrier. Rock-He Kim s’occupe lui-même de la colorisation, rendant ses planches parfois confuses et surtout très froides avec un rendu informatique. A partir de X-FORCE #12 il laisse la place à Jose Villarrubia, pour un rendu plus agréable faisant penser à du Jerome Opena (UNCANNY X-FORCE). Jorge Molina assure 3 numéros avec un dessin un peu plus passe partout et une colorisation fade. Tan Eng Huat retrouve Simon Spurrier et Forget Me Not le temps de quelques numéros.

Le X-FORCE de Simon Spurrier se tient jusqu’à X-FORCE #12. La série aurait mérité de continuer une vingtaine de numéros de plus, tant il avait des choses à dire. Il clôture correctement sa prestation, ne laissant aucune intrigue en jachère mais clairement le dernier arc ressemble à une commande de l’éditorial de rangement de jouets avec une bataille entre héros finalement assez classique (mais avec la touche Spurrier quand même).

WAY OF X / X-MEN: ONSLAUGHT REVELATION par JB

VF : REIGN OF X n°10 à 14

Qui a peur du grand méchant loup ?
© Marvel comics

Dans HOUSE OF X, Magnéto et Xavier (avec l’aide secrète de Moira McTaggert) ont créé l’inimaginable : un havre de paix pour les mutants. Sur l’île de Krakoa, seuls les enfants de l’atome sont autorisés, et la mort a été vaincue. Tous les mutants peuvent dorénavant revenir à la vie. Lors de la création de cette nouvelle société, 3 lois ont été décidées par le Conseil Silencieux de l’île. Ne tuer aucun humain. Respecter cette terre sacrée. Et, sur le conseil de Kurt Wagner, Faire plus de mutants, la version krakoane de “Croissez et multipliez”.

C’est donc une nouvelle société qui se crée et, avec elle, une nouvelle culture. Kurt Wagner, le mutant Diablo, se propose même de créer une religion mutante. Mais il déchante bien vite face aux conséquences du nouveau mode de vie de ses congénères. À quoi bon une religion sans au-delà ? Devant une nouvelle génération qui pense que la mort est un jeu, devant les rituels sanglants plébiscités par ses alliés, Wagner commence à perdre espoir. Mais il trouve un soutien inattendu en la personne de David Haller, Légion. Alors que les rumeurs autour d’un croquemitaine, le Patchwork Man, se font de plus en plus entendre, le fils de Xavier sera-t-il un sauveur ou un destructeur ? (Bon, le titre du one-shot final révèle l’identité de l’antagoniste principal, mais celle-ci est de toute façon révélée dès le second numéro – pas un gros spoiler.)

L’un des attraits majeurs de cette histoire est l’exploration des dessous de Krakoa par Diablo. Celui-ci cherche à créer, sinon une religion, du moins une idéologie propre aux mutants. Mais ce que Kurt Wagner découvre le consterne. Sa rencontre avec une nouvelle arrivante, Lost, lui montre que les mutants ont perdu toute notion de la valeur de la vie lorsqu’elle est violemment mise à mort pour “mériter” le retour de ses pouvoirs mutants. Et ce retour en grâce n’est que paroles puisqu’elle reste une pariah même après sa résurrection… Des retrouvailles avec Stacy X, collègue de Diablo à l’époque de Joe Casey et de Chuck Austen, dévoile le revers du commandement “Faire plus de mutants”. Dans un comportement purement hédoniste, les mutants abandonnent dans la nature le fruit de leurs unions, tout sentiment a laissé place au pur plaisir sensuel sans lendemain. La mise à mort de Legion illustre le côté très sélectif des résurrections : Xavier décide que son fils est trop instable pour être ramené à la vie. Pas de chance pour la boule de billard, Legion est assez puissant pour ressusciter sans l’aide de Papa… Enfin, lorsque Diablo croise un Fabian Cortez s’amusant à torturer le mutant Gorgon, il réalise le comportement hypocrite du Conseil, qui pardonne à tous les ennemis des X-Men leurs crimes passés mais condamne pour l’exemple Dent-de-Sabre pour avoir enfreint une règle tout juste créée.

En bref, Diablo a à peu près la même réaction qu’un lecteur de longue date des X-Men (ou de certains rédacteurs du présent blog) : il est sidéré par les comportements aberrants de ses compagnons ! Si Spurrier évite cependant le piège évident de faire porter la responsabilité de ces rites abjects sur une manipulation mentale du méchant du jour. Non, il trouve une explication autrement plus élégante : le brutal changement de paradigme qu’a apporté la création de la nation de Krakoa. Face à une toute nouvelle liberté, au choc de l’immortalité, les mutants ont créé des rituels pour s’adapter et trouver un sens à cette nouvelle vie. La quête de Diablo devient d’autant plus pressante : il doit créer un nouveau mode de vie plus sain pour les mutants avant que cette philosophie du “Fais ce que veux” ne les mène tous à leur perte.

WAY OF X permet à Simon Spurrier de battre le rappel des troupes en réutilisant nombre de personnages de ses précédents titres, qu’il formalise en équipe à la fin de ce récit et auquel il consacre actuellement un autre comics. En effet, la série LEGION OF X, toujours en cours au moment de la rédaction du présent texte, continue dans la même lignée en plaçant Diablo à la tête de ce groupe. De plus, Diablo devient une véritable conscience pour Krakoa, annotant les lois rigides votées par le Conseil Silencieux et refusant catégoriquement les ordres de Xavier qui le placerait en porte-à-faux vis-à-vis de ses alliés (livrer des suspects, espionner Caïn Marko notamment). Un pied de nez continu à l’autoritarisme de personnages mutants que l’on reconnaît de moins en moins, mais toujours avec l’espoir d’un retour à la raison…

Conclusion (Fletcher Arrowsmith)

Bavard, mais plus compréhensible qu’un Grant Morrison ou un Jonathan Hickman, Simon Spurrier possède une écriture à priori exigeante mais finalement relativement accessible. Le style Spurrier peut être résumé par des pavés de texte (souvent aux couleurs différentes) reflétant les monologues internes des héros. C’est copieux, parfois un peu ennuyeux au vu de la densité de texte à lire mais cela confirme que Simon Spurrier est un scénariste qui soigne ses personnages. En les mettant constamment en avant et surtout en proposant un développement individuel qui permet de faire progresser l’action et l’histoire.

Sa voix singulière, qui rappelle parfois la gamme Vertigo notamment dans son approche graphique et ses choix d’illustrateurs, permet de développer un ton plus mature à l’intérieur de l’univers mutant sans pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain. Il tente toujours quelque chose d’original mais avec un respect du passé et de la continuité des personnages qui n’handicapent jamais les nouveaux lecteurs.

Simon Spurrier n’est pas forcément un auteur que l’on aurait vu travailler sur la franchise X. Il est rarement cité quand sont évoqués les runs, passages ou séries marquantes des 10 dernières années. Pourtant, sans grand fracas, il a su imposer sa touche personnelle en travaillant sur la durée comme le démontre l’utilisation de personnages récurrents mais surtout en marge des X-Men les plus usités (jusqu’à la corde ?). On pense bien évidemment à Legion, le X-Club, Dust ou encore Forget Me Not, sa plus belle et géniale création. Il n’a eu de cesse de montrer qu’une autre voie était possible chez les mutants. Actuellement débarrassé de l’emprise de Jonathan Hickman, Si Spurrier (avec Al Ewing) trace sa route chez les X-Men qui, à défaut d’être transcendants, deviennent à nouveau intéressants.

BO :

Legacy (Eminem)

ou

Ton héritage (Benjamin Biolay)

14 comments

  • Bruce lit  

    Une véritable association de malfaiteurs ! Le X-Club c’est vous !
    Pour votre chance, le X-Fan que je suis est capable de digérer ce dingodossier sans trop souffrir.

    -L’histoire de Magnéto face à la génération Y aurait pu m’intéresser. Mais honnêtement je ne me vois pas acheter du kiosque pour quelques pages.
    -Le X-Club : jamais pu les supporter. Je passe donc, même si je note les touches d’humour de Spurrier.
    Danger enceinte ? Non, mon esprit qui n’a jamais compris l’intérêt de ce personnage refuse de s’autoflageller. C’est encore un non.
    -Forgetmenot : les dessins ont l’air épouvantables et je ne suis pas du tout intéressé par des focus sur des nouveaux mutants. Déjà qu’à l’époque de Claremont…
    -Legion : j’ai souvent pensé à me l’acheter avant de le reposer systématiquement. Aucune tête d’affiche dans le casting pour me motiver, dommage, j’aime bien Legion.
    -Le X-Force m’intéresse beaucoup. Si ça peut être lu de manière autonome, il est très probable que je me le procure.
    -Onslaught : le pitch est très intéressant mais engoncé dans les Krakonneries. Je refus d’investir un centime dans cette continuité. Dommage.

    Intéressant ces parallèles avec l’univers Vertigo. Je rappelle que Spurrier est l’auteur d’une histoire de grande qualité sur CROSSED.

    Les BO : Oui et oui.

    • JB  

      Nous connaissons la clé du cœur du chef !

      Sans vouloir te faire peur, il y aurait presque matière à un futur dossier : entre LEGION OF X, NIGHTCRAWLERS, SONS OF X, UNCANNY SPIDER-MAN…

    • Fletcher Arrowsmith  

      Salut Boss.

      Content de voir que tu assumes ton statut pour braver la vertigineuse montagne de mots.

      Oui dingodossier. Très long en effet, mais team up .agréable avec la crème de la crème (film intéressant au passage) de TC.

      Si Spurrier est un auteur à suivre. Intéressant il l’est en effet sur la plupart des séries pour lesquelles il a écrit. Il y a toujours un cap à passer quand on se lance dans ses scripts mais le jeu en vaut la chandelles.

      X-MEN LEGACY sur Légion est clairement une pépite. Récit autocontenue en plus, pas parasité par l’éditorial et des cross-over. La série qui, je trouve, se rapproche le plus d’une approche Vertigo.

      J’aime bien le X-FORCE même si je dois l’avouer les dessins rebutent (pas convaincu de mon côté).

      ForgetMeNot est une création géniale. A ne surtout pas voir comme un énième mutant de plus. Mais comme un électron libre, qui échappe à toute logique narrative dite « normale ».

      Cool pour les BO 🙂

  • JP Nguyen  

    Bravo à tous les trois, vous m’avez donné envie de lire les X-Men de Spurrier !
    Je vais commencer par picorer en ligne. Jusqu’ici, ma seule exposition à son œuvre était la mini série du Surfer, qui ne m’avait pas trop emballé.
    Dans votre abondante prose, j’ai particulièrement apprécié l’explication du choix de certains titres ou de certaines références.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Abondante ? Pas de règles sur le sujet sur le blog.

      Bon picorage en ligne. Tu vas commencer par quoi ?

  • Présence  

    C’est un vrai plaisir que de revoir le nom de Si Spurrier sur ce blog : merci Fletcher, Doop et JB.

    Vignettes diverses : je n’ai lu aucune de ces vignettes, mais j’ai beaucoup aimé cette présentation qui met bien en évidence les diversité justement.

    X-club (partie 1) : ça a l’air bien rigolo, mais à l’époque j’avais réussi à réfréner ma pulsion complétiste et je ne lisais plus tous les numéros annexes à un grand événement.

    X-club (minisérie) : voilà qui a l’air très alléchant, surtout avec Danger, concept que j’avais trouvé très réussie dans Astonishing X-Men, et trop vite mis de côté.

    X-Men Legacy (Vol. 2) : à l’époque, je ne me suis rendu compte que trop tard (car le volume de nouveautés chasse tout à une vitesse grand V) que j’étais passé à côté de quelque chose. Cela fait plaisir de pouvoir la découvrir ainsi avec cet article, merci.

    X-Force : mince, comment ai-je pu passer à côté de cette série qui a l’air vraiment de sortir du lot, avec en plus un dessinateur avec une vraie personnalité graphique.

    Onslaught revelations : En bref, Diablo a à peu près la même réaction qu’un lecteur de longue date des X-Men […] Excellent comme façon d’exprimer la chose. 🙂

    Merci beaucoup pour cette mise au premier rang d’un scénariste que j’aime bien.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Présence.

      Si on t’a fait plaisir, nous sommes comblés (je parle aussi pour mes collègues, on est top soudé).

      A l’occasion n’hésite pas à venir nous dire si tu as pu finalement lire un de ces titres.

  • Tornado  

    Je passe juste vite fait (vite fait parce que je suis désabonné aux mutants), mais j’ai forcément lu le Dark Reign (j’ai lu tout le Dark Reign) et je n’en garde aucun souvenir.
    Je me suis quand même pris le SIMON SPURIER PRÉSENTE HELLBLAZER. Je ne l’ai toujours pas lu, mais les critiques dithyrambiques et mon affection pour la série (le personnage et sa mythologie) ont eu raison de moi…
    Franchement, même si je ne suis pas emballé par le sujet, je salue l’intention de ce team-up à 6 mains. Le jour où on veut savoir ce qu’il en est, c’est forcément cool !
    La BO : Tout pareil que Bruce.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Tornado.

      Star Wars, X-Men on ne peut être intéressé par tout.

      L’article est copieux mais oui il permet d’avoir un bon aperçu du passage de cet auteur (que j’affectionne assez, il faut le dire) sur une franchise et d’y revenir à l’occasion.

      Le retour positif sur les BO me fait plaisir.

  • Eddy Vanleffe  

    Je sais que Panini en a déjà fait deux select mais je n’ai pas encore sauté le pas de Légion. La prochaine édition sera la bonne. Le reste ne me tente pas.
    Bravo pour le. Tentaculaire article.

  • Jyrille  

    Encore une fois merci pour ma culture car je suis plutôt certain de ne jamais lire tout ça (et les scans ne donnent pas envie même si j’aime bien le trait de Walta). De Spurrier, que je ne connais pas, je dois encore lire son Hellblazer sorti en VF. Je ne connaissais pas le double sens de « game », je suis assez étonné, en tout cas cette histoire de Wolverine inspirée par les Chasses du Comte Zaroff peut être bien cool.

    En tout cas c’est encore un sacré dossier que vous nous avez concocté.

    Ca veut dire quoi « Vignettes » ? De courtes histoires ? Ou des histoires détachées ?

    Tout ça doit être pour Tornado car y a plein de vampires j’ai l’impression.

    C’est pas mal le concept de Forgetmenot. Je me souviens de l’épisode de W and the X-Men où Doop résout les situations. C’est dessiné par Mike Allred non ? J’avais bien aimé, c’était marrant.

    « le brutal changement de paradigme qu’a apporté la création de la nation de Krakoa » ça aussi c’est intéressant, car si on nous montre souvent un monde s’écroulant du jour au lendemain, sous la menace nucléaire, celle écologique ou autre (météorite), on ne pense jamais à ce qu’une société soudainement éthique pourrait donner. Je pense souvent que j’aimerais éradiquer le foot et les religions, mais est-ce que cela améliorerait vraiment les choses ? Est-ce que l’on ne deviendrait pas fou en changeant profondément la société et tout ce qu’on nous a toujours expliqué, comment nous avons été éduqués ?

    La BO 1 : je ne me souviens plus de cet album, y avait de bons trucs mais bon, Eminem ne pouvait pas refaire son coup de maître. Le titre est anecdotique et bien dans l’air du temps, un tube formaté.

    La BO 2 : j’aime beaucoup, très bon titre de Biolay (que je dois écouter plus).

    • JB  

      Pour les vignettes, il s’agit bien de courtes histoires ^^

  • Eddy Vanleffe  

    Suite à la lecture de l’article, je me suis lancé dans la lecture d’X-MEN LEGACY depuis le temps que j’entends Doop en dire du bien.
    trouvé en ligne pour le tiers de son prix, je ne pouvais pas être déçu.
    Pour l’instant, je n’ai lu que le premier numéro.
    Les premières pages partaient mal avec cette prison mentale délirante avec des mots savants jetés pèle-mêle dans les pavés de narration. Cela contient tout ce que je déteste dans les comics modernes quand ils veulent faire plus intelligents qu’il ne sont…
    C’est vraiment Blindfold qui en devient l’ancrage humain profond et qui fait décoller la chose, ça se voit presque dès sa première apparition.
    Les dialogues sont très amusants et finalement ça augure de bonnes choses pour la suite…

  • Eddy Vanleffe  

    Sur la banc du jardin botanique de Nantes, j’ai pu lire le premier volume SELECT de X-MEN LEGACY de Spurrier qui se concentre largement sur le personnage de Legion.
    Je n’ai pas boudé mon plaisir donc merci l’équipe de m’avoir un peu incité à sauter le pas.
    Le premier truc que je défendrais, c’est que l’intrigue est vraiment construite, avec des indices, des éléments qui reviennent à bon escient et qui ne sont pas là pour faire beau, pour le coup de bluff etc…Ca raconte vraiment une histoire.
    Comme je le présentais c’est vraiment BLINDFOLD qui tire sont épingle du jeu…ça peut totalement se lire en complément d’Uncanny Avengers sans soucie. ça ne se marche pas sur les pieds et ça va dans le même sens de deux grosses sagas mutantes cohérentes, originales et rythmées.
    c’est même à se demander ce qui pouvait se passer dans les séries normales…(c’est l’arrivée de Bendis non? )

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