Une sorcière nommée Wanda

Focus: La sorcière rouge

Première publication le 14/01/16- Mise à jour le 18/11/16

Team-up:  SONIA SMITH + BRUCE LIT
 Scarlet Witch en action

Scarlet Witch en action© Marvel Comics

Wanda Maximoff est l’un des personnages les plus complexes de l’univers Marvel, l’un des plus puissants et des plus instables à l’instar d’une Jean Grey par exemple. Toutefois, la sorcière n’a pas, au contraire de son homologue X-Woman, l’esprit de sacrifice et ses actes ont eu un impact majeur sur le monde des Mutants.

Comment d’une simple sbire de Magnéto qui peut à peine lancer un sort passe-t-on à une schizophrène surpuissante capable d’altérer la réalité elle-même ? C’est que nous allons voir dans ce Focus.

1 / Sa vie, son oeuvre par SONIA SMITH

Des origines bien étranges

Wanda est avec son frère Pietro une version moderne des couples de jumeaux que l’on retrouve dans l’Antiquité. Les deux mutants rappellent ainsi les Dioscures et plus sûrement encore Apollon et Artémis.
Pourtant, même les jumeaux de la mythologie grecque semblent avoir des origines moins brumeuses que celles des deux mutants – qui ne sont plus vraiment des mutants après Axis. Wanda et son frère ont au moins trois couples de parents différents et leur ascendance est tellement embrouillée qu’on n’y comprend plus grand-chose.

Les jumeaux Maximoff, une relation "je t’aime, moi non plus"

Les jumeaux Maximoff, une relation « je t’aime, moi non plus » © Marvel Comics

En résumé, les jumeaux sont d’abord venus d’Europe centrale mais sont en fait les enfants de deux héros du Golden Age : l’ultra rapide Whizzer et Miss America. Ce couple n’ayant pu s’occuper des jumeaux, ils ont été adoptés par une famille de gitans, les Maximoff. Enfin, la révélation viendra plus tard : Wanda et Piétro sont les enfants de Magnéto et de Magda…jusqu’à ce qu’une nouvelle version de l’histoire vienne de nouveau tout bouleverser.

Sur cette problématique des origines, je ne saurais que trop vous conseiller de lire l’article de Xavier Fournier « le jeu des sept familles ? » dans ComicBox n°97 de novembre-décembre 2015, sans doute la meilleure synthèse sur cette question complexe. Bref, voilà déjà de quoi être un peu perturbée et avoir de véritables problèmes d’identité et de stabilité familiale.

Une mutante bien sage

Wanda apparait aux côtés de son frère en 1964 dans X-Men #4. Elle fait partie de la Confrérie des Mauvais Mutants de Magnéto, non par conviction mais parce que le maître du magnétisme a sauvé les jumeaux d’une mort certaine en Europe. Alors que Wanda s’est servie de son pouvoir, elle manque d’être lynchée par des villageois tout droit sortis du Moyen-âge effrayés par ce qu’ils croient être une sorcière. C’est apparemment de cette aventure qu’elle tire son surnom de Scarlet Witch ou Sorcière rouge en français.

Une belle petite famille

Une belle petite famille © Marvel Comics

La magie est à l’honneur dans les comics des années 1960, Steve Ditko et Stan Lee ont crée le docteur Strange en 1963, la terrifiante Agatha Harkness, née de l’imagination de Jack Kirby et de Stan Lee, suivra en 1970. Wanda sera d’ailleurs disciple d’Agatha Harkness qui interviendra régulièrement ainsi que Stephen Strange pour tenter de réguler les pouvoirs de Wanda. On ne sait trop finalement si les pouvoirs de Scarlet Witch sont effectivement magiques ou dus à sa nature mutante, tout cela fluctuant au gré de l’inspiration des scénaristes qui se succèdent sur les différents titres où la jeune femme apparait.

Ses pouvoirs consistent donc à altérer les probabilités pour provoquer des réactions souvent inattendues mais qui lui permettent de se sortir des situations les plus sordides. Toutefois, Wanda maitrise peu son pouvoir et ne sait pas toujours ce qu’elle provoquera en les utilisant.

Quand Wanda pointe le doigt, casse-toi !

Quand Wanda pointe le doigt, casse-toi ! © Marvel Comics

Le couple fraternel que forment Wanda et Pietro fait indubitablement penser à celui de Sue et Johnny Storm des Quatre Fantastiques. Les deux jeunes femmes ont la tête sur les épaules et sont l’élément équilibré de la fratrie tandis que les frères sont des êtres impétueux, colériques et irréfléchis.
Les jumeaux sont, dans un premier temps, inséparables. Recrutés tous deux par Magnéto, ils décident de concert de quitter le maître du magnétisme. Toutefois, l’élément dominant est, à l’origine, Pietro. Quand Cyclope leur propose de rejoindre les X-Men (X-Men 11, mars 1965) et que la Sorcière rouge semble se laisser tenter, Vif Argent intervient brutalement : « Non ma sœur, c’est moi qui décide ! ». De même, lorsqu’il s’agit d’intégrer les Avengers, c’est encore Pietro qui emporte la décision (Avengers 16, mars 1965) : « je ferai ce que tu voudras, frère » est la réponse de Wanda à la sollicitation de son frère. On est bien loin de la femme émancipée !

La relation des jumeaux sera toujours très forte malgré tous les conflits qui les sépareront momentanément. Piétro se montrera protecteur jusqu’à la mort puisqu’il sera même tué par son propre père Magnéto alors que sa sœur ira jusqu’à le ressusciter. Là encore, le parallèle mythologique est facile : les jeunes dieux se rebellant contre le Père pour régner dans un nouvel ordre totalement renouvelé.

L'entrée chez Vengeurs: une promotion sociale

L’entrée chez Vengeurs: une promotion sociale © Marvel Comics

Une femme qui s’émancipe ?

Pourtant, c’est bien en affirmant ses choix que Wanda rompra avec son frère. Ce dernier, ombrageux et peu habitué à ce que sa sœur lui résiste, désapprouve totalement son mariage avec La Vision. Jalousie de la part d’un jumeau trop proche de sa sœur ? Métaphore d’une réaction raciste ? L’attrait de Wanda pour le plus étrange des Avengers est particulièrement surprenant. Alors que le groupe ne manque pas de personnalités et que Wanda attire régulièrement les regards des hommes, elle choisit un synthésoïde en apparence froid et lointain. En cela, Wanda rappelle un peu Jean Grey qui, de tous les êtres qui l’entourent choisit celui qui ne montre jamais ses sentiments et semble toujours raisonner froidement.

Ce couple atypique formé d’une mutante et d’un être synthétique se heurte bien évidemment aux préjugés et à la jalousie d’autres Avengers, notamment Simon Williams, fou amoureux de la Sorcière, qui doit s’effacer derrière son double inhumain. La Vision, Wanda et Simon forment d’ailleurs un trio amoureux fait de disputes, divorces ou réconciliations. Comment choisir entre deux êtres qui partagent la même personnalité ?

Par ailleurs, les changements d’équipe sont nombreux : les jumeaux Maximoff sont plusieurs fois écartés des Avengers ou s’en vont spontanément pour mieux revenir par la suite ou suivre certains membres dans leur tentative de scission. C’est ainsi que la Sorcière se retrouve dans l’équipe des Vengeurs de la Côte Ouest (tout un programme) dirigée par un Hawkeye plus susceptible que jamais dont la Sorcière prendra la tête bien plus tard.

Amour, gloire et ennuis

Amour, gloire et ennuis © Marvel Comics

La tentative du couple Vision / Scarlet Witch de mener une vie normale est vouée à l’échec. Leurs enfants ne sont qu’une illusion créée par Wanda elle-même. Leur disparition – après un combat épique contre Méphisto – provoque la folie de leur mère. C’est à partir de là que tout le monde finit par jouer avec l’esprit malade de la Sorcière jusqu’à ce que ces manipulations et le déséquilibre de son esprit pousse à la domination des Mutants dans House of M puis à l’éradication de presque la totalité d’entre eux, par la seule volonté malade de Scarlet Witch.

Puissante, trop puissante ?

Paradoxalement, des deux jumeaux, c’est bien la Sorcière Rouge qui est l’être le plus puissant et elle ne cessera de le prouver. C’est encore de Jean Grey qu’il convient de rapprocher Wanda. Ces deux femmes ont en elles un potentiel quasiment illimité. Pourtant, leurs pouvoirs ne s’expriment pas totalement au départ, elles s’épuisent vite après les avoir utilisés.

Les deux femmes sont capables d’affronter les plus grands dangers et sauver leur équipe. Toutefois, les épreuves répétées font vaciller leur raison et mettent en danger les autres à cause de leur puissance sans limite. Si les deux femmes savent se sacrifier pour sauver leurs proches – Jean Grey au cristal de M’Kraan et Wanda face à Onslaught – Jean préfère se suicider plutôt que nuire aux siens tandis que Wanda est responsable de la mort de plusieurs de ses proches dans Avengers Disassembled, ce qui laisse une marque indélébile dans ses relations avec les héros Marvel et les Avengers en particulier.

Un esprit quelque peu instable

Un esprit quelque peu instable © Marvel Comics

De là à penser qu’une femme surpuissante chez Marvel ne peut que mourir ou devenir folle, il n’y a qu’un pas…Heureusement d’autres exemples permettent d’infirmer cette assertion, mais notons tout de même que les deux personnages féminins capables d’anéantir l’univers sont incontrôlables au point de devoir disparaître ou au moins de voir leurs souvenirs s’effacer.

Capable de tuer et de ramener à la vie sans difficulté, Wanda est l’égal d’un dieu. Pourtant, lors des combats, elle ne parvient pas toujours à vaincre ses adversaires. C’est le cas dans Avengers vs X-Men où elle participe activement aux combats parfois avec succès mais ne peut pourtant pas venir seule à bout de la force phénix. Wanda ne peut-elle donc donner sa pleine puissance que lorsqu’elle perd l’esprit ?

A l’heure où cet article voit le jour, Wanda a réintégré les Avengers malgré de grosses tensions dans une équipe qui a vu plusieurs de ses membres exterminés par la Sorcière. Il semble que les âmes de ses enfants – qui auraient donc bien au moins spirituellement existé – se soient incarnées dans deux jeunes Avengers : Speed et Wiccan.
Mais, il ne faut se fier à rien dès lors que Scarlet Witch apparaît dans un récit. Facilement manipulable, son esprit peut être possédé, contrôlé, effacé, remodelé et la dame peut créer, tuer, ressusciter à loisir…

Le véritable pouvoir de Wanda: échapper à la justice ?

Le véritable pouvoir de Wanda: échapper à la justice ? © Marvel Comics

Le plus surprenant est aussi et surtout que, malgré le fait qu’elle ait failli exterminer la totalité des mutants, qu’elle ait tenté de remodeler la réalité de multiples fois, au mépris de tout sens moral et qu’elle soit responsable de la mort de nombre de ses proches, Wanda ait pu réintégrer son équipe de héros sans autre forme de procès. Si l’on compare à Jean Grey là encore, le sort des deux femmes est très différent. Si Jean est punie de mort pour avoir exterminé une planète et ses habitants, Wanda, elle, ne passe devant aucun tribunal pour avoir effacé presque tous les porteurs du gène mutant. Subtilement, nous glisserons que cette étrange conclusion de ce génocide mutant est due à une conclusion et une transition bâclées du scénariste préféré de notre Bruce en chef, Brian M. Bendis qui a toujours bien du mal à conclure ses runs (voir à ce propos son article sur la fin d’House of M).

Ce genre de personnalité instable peut agacer car c’est un ressort facile pour des scénaristes en mal d’imagination, mais ce personnage est aussi attachant qu’exaspérant et ses apparitions sont rarement anodines. Voilà bien un exemple que, malgré des pouvoirs presque divins, les mutants restent des êtres humains, soumis à leurs émotions et aussi fragiles qu’ils sont puissants.

Wanda est un personnage passionnant de ce fait. Sa transformation qui la conduit de son rôle de personnage frileux aux ordres de son frère, fragile comme un roseau à celui d’individu surpuissant aurait pu avoir un goût de déjà-vu. On a parfois un peu l’impression de retrouver le parcours de Jean Grey et de Cyclope en regardant le couple qu’elle forme avec la Vision : un homme – en l’occurrence un être synthétique – en apparence très austère et sans émotion et une femme à la sensibilité à fleur de peau.

Le fait que les deux femmes aient été sublimées par le talent graphique de John Byrne qui sait parfaitement rendre leur basculement vers une forme de folie toute puissante est pour beaucoup dans l’affection que j’ai pour la figure de Wanda Maximoff, tout comme le fait que ces deux femmes possèdent finalement des pouvoirs quasiment divins et puissent de leur simple volonté anéantir l’univers ou du moins le monde qui les entourent.

Hope et toute sa délicatesse....

Hope et toute sa délicatesse…. © Marvel Comics

Pourtant, Wanda n’a pas les remords de Jean Grey lorsqu’elle commet ses crimes. Elle se relève d’un même pas et retrouve sa place inexorablement alors que le lecteur se demande combien de temps tiendra son esprit avant de basculer à nouveau dans une folie qui semble inéluctable. Le fait que les scénaristes aient, au fil du temps, transformé un mutant de seconde zone en mutant de puissance oméga capable de faire basculer le sort de ses semblables comme jamais auparavant est assez fascinant.

L’utilité d’un tel personnage est aussi d’en faire une véritable bombe à retardement qui peut exploser à tout moment. Si cette possibilité peut permettre de maintenir une tension dans un récit, l’utiliser comme un ressort trop régulièrement pourrait faire perdre de l’intérêt et annihilerait l’effet d’originalité qui en fait tout le sel. Pourtant, comme imaginer une seconde une Wanda toute sage et saine d’esprit sur le long terme ? Cette incertitude permanente laisse à penser que l’esprit de la Sorcière peut voler en éclats à tout moment et concocter un univers fort différent de celui que nous connaissons. On voit mal comment un tel personnage pourrait rester en retrait et redevenir la sœur soumise ou la femme dévouée qu’elle fut dans les temps passés.

2/ House of M, ou le destin d’une femme enfant par Bruce Lit

Cette infinité de probabilité résume finalement très bien Wanda Maximoff : sa filiation est incertaine, l’origine de ses pouvoirs l’est tout autant, sa famille est en partie virtuelle, sa santé mentale est chancelante et pourtant, elle continue à exister au cœur de l’univers Marvel dont on sait qu’elle peut le réécrire à tout moment.En cela, le champ d’exploration de la portée inconsciente de ce personnage est presque illimité ! Wanda Maximoff est la fille de personne, l’épouse du vide, la mère d’une illusion, la soeur d’un homme insaisissable. Wanda incarne finalement une enfant piégée dans un corps de femme qui voudrait réparer une enfance aussi morcelée que le scan de Joe Quesada.

Scarlet Witch part en lambeaux…

Scarlet Witch part en lambeaux…© Marvel Comics

House of M en est l’exemple le plus flagrant. Que fait Wanda de tout ce pouvoir ? Elle l’utilise dans un premier temps pour jouer à la maman comme une gamine qui jouerait à la poupée. Pour ne pas se faire choper par la coalition de héros (qui, ce sera fréquent par la suite, envisage de tuer l’une des leurs pour être peinards), elle joue ensuite à la princesse en intronisant son père roi. Wanda continue ainsi de hurler son immaturité à la face du monde en transformant sa vie et celle de ses amis en conte de fées factice où l’envers du décor est aussi atroce que celui de Disney.

Cette femme-enfant qui cherche à fuir la violence de sa vie super héroïque va alors commettre l’irréparable. Extérioriser sa haine et sa frustration pour détruire son peuple: les mutants. Sa réaction ressemble encore à celle d’un enfant qui se cacherait derrière ses mains en prétendant que les méchants vont disparaître. Celui qui dirait même pas mal en défi à un père autoritaire. Pour annihiler la violence de Magnéto, par dégoût de ses actes et aussi beaucoup d’elle même, Wanda prononce la phrase No More Mutants.

Un petit mot pour Wanda, de gros soucis pour la mutanité

Un petit mot pour Wanda, de gros soucis pour la mutanité© Marvel Comics

Ce No More Mutants c’est d’abord la haine du père. Cette pulsion infantile qui nous pousse à détester à mort nos parents dans les instants de crise. House of M n’est il qu’une copie de Age of Apocalypse ? Oui, car Bendis est un copieur et met en scène une réalité alternative où les mutants dirigent le monde. Non, car Wanda se différencie de Légion au moment de AOA. Legion déclenche une catastrophe involontaire en tuant Xavier : il veut l’aider à réaliser son rêve. Wanda elle veut le détruire.  Dans les deux cas, les enfants des deux grands dirigeants mutants, Xavier et Magnéto, sont malheureux, délaissés, jaloux et dangereux. Tout comme les Jumeaux Apocalypse que Wanda affronte en effet miroir chez Rick Remender.

Comme il est idiot pour Marvel de réécrire les origines de Wanda ! Car, il serait jouissif de goutter l’ironie de la chose: Wanda, fille d’un rescapé d’un génocide devenant à son tour criminelle contre l’humanité. L’enfant réalise ce que son père a toujours voulu éviter. La tragédie de la famille Maximoff serait totale : une répétition inconsciente, un héritage refusé et le sang comme seul arbre généalogique. Ce qui pourrait briller chez Vertigo, n’est bien sûr pas assumé chez Marvel qui, trop occupé à faire de Wanda Maximoff une star de ses films à la noix, effacera très vite l’ardoise….magique elle aussi.

Rendons justice à Bendis. Même si House of M préfigure déjà sa transformation  en tâcheron, sa mise sous les projecteurs d’un personnage relativement inutilisé chez Marvel aura été un coup de maître, rappelant son travail réussi pour Jessica Jones.

Ce qui permettra à Rick Remender dans ses Uncanny Avengers de faire évoluer le personnage en la présentant comme une femme fatale façon Betty Page. Et d’exploiter la culpabilité de Wanda dont Marvel semble pressé de caser sous les tapis.  Son idée de génie est de la confronter à Rogue qui finalement lui ressemble beaucoup : une orpheline, frustrée sexuellement, contrainte de vivre dans un corps de rêve sans pouvoir toucher un seul homme.  Ces deux femmes-enfants  vont s’affronter jusqu’à la mort chez Remender. Avant le retour inévitable au Statu Quo.
Deux incarnations de féminité contrariées prouvant que ces créatures de papiers véhiculent tant de signifiants qu’on aimerait que par magie, elles puissent quitter la Marvel pour vivre leur destin jusqu’au bout.

Wanda et Rogue: deux destins contrariés

Wanda et Rogue: deux destins contrariés© Marvel Comics

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I put a spell on you 5/6

Depuis quelques années, Scarlett Witch Wandalise l’univers Marvel. Mutante ? Pas mutante ? Séductrice ou femme enfant ?
Pour rassembler la personnalité éparse de Wanda Maximoff dit la sorcière rouge, il fallait pas moins de deux chroniqueurs ! Teamup avec Sonia Smith pour vous dire Witch one is Wanda !

LA BO du jou(i)r : she has the body of a woman, she has the power to be witch….

30 comments

  • Bruce lit  

    « Parfum de femme » 4/6
    Mutante ? Pas mutante ? Jumelle d’un frère un peu bizarre, fille d’un criminel de masse ou d’un héros ? Avenger ou X-Woman ? Héroïne ou psychopathe ? Folle ou pas folle ? Séductrice ou femme enfant ?
    Pour rassembler la personnalité éparse de Wanda Maximoff dit la sorcière rouge, il fallait pas moins de deux chroniqueurs ! Teamup avec Sonia Smith pour vous dire Witch one is Wanda !

    La BO du jour : she has the body of a woman, she has the power to be witch….https://www.youtube.com/watch?v=F9qudgv49LY

    Un grand merci à Sonia de m’avoir permis de squatter sa review !!

    • Sonia Smith  

      Merci à toi pour cette analyse passionnante, ce squattage est plus qu’utile !

  • Tornado  

    Et bien, un article qui me fait un peu « progresser » dans mon appréhension de la continuité.
    Car pour moi, la Sorcière Rouge incarne justement tout ce qui fait que la continuité de l’univers Marvel arrivé au stade d’aujourd’hui est devenue absconse : Relancer et changer 36 fois les origines d’un même personnage tue la dite continuité, qui de ce fait devient périmée, nulle, obsolète, portnawak.
    Alors voilà que vous débarquez tous les deux et que vous réussissez à trouver ça chouette en mettant en avant le côté « fascinant » d’une telle évolution dans le chaos. Flute alors ! Je n’avais sincèrement jamais pensé à voir le verre à moitié plein comme vous ! 🙂

    Pour ma part, je me souviens que, enfant, je trouvais la relation entre Wanda et la Vision hyper malsaine ! Je ne voulais pas lire la série « La Vision & la Sorcière rouge » dans les pages de Titans car elle me faisait froid dans le dos rien que d’y penser ! C’est le côté « relation avec un robot » qui ne passait pas du tout avec moi ! ça sonnait fétichiste !

    Une petit bémol sur l’article : Je trouve qu’il y manque le développement de la partie « Young Avengers ». C’est finalement le volet que j’ai préféré sur la continuité du personnage et vous ne l’avez malheureusement pas beaucoup abordé ! A ce jour, sauf si j’ai raté un épisode dans les événements Marvel récents dont je me fiche comme d’une vieille chaussette, Speed & Wican sont réellement les enfants de Wanda.

    • Bruce lit  

      L’intérêt de la continuité : Quand c’est bien fait, il est fascinant de suivre l’évolution d’un personnage. J’ai toujours pensé que Marvel ne méritait pas ses personnages. Le problème étant qu’à force de pousser ses personnages vers le tragique comme Wanda sans oser les tuer et définitivement, tout ressort dramatique est annihilé.
      En fait, plus je débat avec toi (et c’est un débat passionnant qui s’étend dans le temps), plus je me rends compte que je suis pro-continuité. Cet effort qui me gonfle pour Game of Thrones parce que je ne sens aucune affinité avec les persos, je peux le faire pour les perso Marvel.
      C’est bien aussi de faire des efforts pour se raccrocher à une série, tout comme éplucher la bibliographie d’un écrivain ou les bacs à disques. Passe de Syd Barrett à Roger Waters, c’est aussi de la continuité. Personnellement, j’adorais trouver le numéro manquant, chercher bien avant Internet à quoi correspondait une allusion. Ce n’est pas si dur à rattraper si on aime. Au contraire. Dans les années 70, on avait déjà quelques années de retards en France sans que cela nous pose souci.

      //Young Avengers : il faudrait poser la question à Sonia.

      • Sonia  

        Pour Young Avengers, comme je ne les ai pas lus, je n’ai guère pu en parler. Un article sur la question serait une bonne chose 🙂

  • JP Nguyen  

    Pour la continuité, je suis partagé.
    Le concept d’univers… partagé, justement et les allusions/références qu’il fallait décoder faisaient pour moi partie du fun de la découverte de l’univers Marvel (avec les notes de l’Editor et les renvois à d’autres numéros/séries).
    Par contre, les retcons multiples me gonflent, surtout quand, comme pour Wanda, cela touche plusieurs fois au même sujet (les origines, en l’occurence).
    Ca finit par tuer tout attachement éventuel aux persos (on s’en fout, vu que leur état à un instant t pourra être démenti/effacé dans un mois ou un an…). C’est l’effet « Oh wait, on vous avait pas tout dit… ou plutôt si, on vous avait raconté des tas de conneries… »

    Sinon, même si Marvel n’a pas besoin de moi pour piocher des idées à la con, voilà 3 pitchs que je leur soumets :
    1 – Nouvelle révélation : Wanda serait en fait française ! Elle est le fruit des amours mutiversels de Super-Dupont et Wonder Woman. Il lui faudra une série de 250 numéros (+spin-offs et crossovers) pour régulariser son état civil auprès de l’administration française ! (avec rebondissements, menaces de déchéance et tout le toutim)

    2 – Wanda se maque avec le supervilain Sandman, ils ont des gosses ensemble, qui, après croissance accélérée, deviennent… les hommes sand-witch ! (mais ils seront du côté des héros, car ce sont des gens bons même si leur manque de modération pour la boisson les conduit souvent à être beurrés)

    3 – En manipulant une nouvelle fois les probabilités, Wanda déconne vraiment à fond et commet l’impensable : l’ASSE gagne à nouveau le championnat de France de football (spéciale dédicace à Thierry Araud…)

    • Sonia  

      Ah ah merci JP, grâce à toi, j’ai bien ri :-). Non mais que personne n’imagine que ces changements d’origine me plaisent. Je trouve ça vraiment lassant…surtout les derniers développements qui goment l’aspect mutant pour coller aux films. Le personnage est en lui-même fascinant par son côté instable, c’est cet aspect que je trouve intéressant

  • Jyrille  

    Encore une fois, ça tombe bien car je ne connais pas grand chose au Marvelverse (ça se dit ?) et que cela éclaire ce que j’ai pu voir dans Avengers 2. Chez Byrne, elle a les même traits que Phoenix c’est marrant.

    Sinon j’en suis à la moitié de Jessica Jones en série TV et je trouve ça sympa mais loin de la réussite de DareDevil.

  • Tornado  

    @JP : Ahahaha ! 😀

    @Sonia : L’article existe ici même en ce qui concerne la première saison :
    http://www.brucetringale.com/y-m-c-a-young-marvel-cheung-avengers/
    Mais c’est vrai qu’il manque la 2°, ouvertement basée sur le « retour de la Sorcière rouge ».

    Bon, sinon, je sais ce qu’il me reste à faire…

    • Sonia  

      Voilà Tornado, tu as du boulot 😉

  • Tornado  

    Ah non j’ai dit une bêtise, Stéphane a fait les 2 saisons d’un coup en fait, donc il y a tout !

  • Bruce lit  

    Tiens ? Qui a aimé les jumeaux MAximoff dans le film Avengers !

    • Jyrille  

      Difficile de les apprécier, ils sont sous-exploités, et leur changement de camp est trop rapide. C’est le problème du film : le montage n’est pas à la hauteur de toute l’histoire. J’aimerai voir le director’s cut.

  • Présence  

    La première partie de l’article est captivante, permettant de se remémorer cette incroyable histoire personnelle (j’ai même été surpris d’avoir déjà oublié le mariage avec la vision, honte à moi).

    Les pouvoirs de Scarlet Witch sont magiques ou dus à sa nature mutante. – Je ne l’avais jamais regardé sous cet angle, mais effectivement le concept de magie du Chaos était assez flou.

    Il convient de rapprocher Wanda de Jean Grey. – Je suis ressorti entièrement convaincu par ce rapprochement, auquel je n’avais pas non plus pensé.

    Deux personnages féminins incontrôlables – On est effectivement en droit de se demander si les femmes Marvel ne sont pas vouées à l’hystérie.

    Deuxième partie – La fille de personne, l’épouse du vide, la mère d’une illusion, la sœur d’un homme insaisissable : vu comme ça, c’est lourd à porter, et une très belle image psychanalytique.

  • Bruce lit  

    @OmacSpyder : fascinante analyse ! ce que tu décris est très bien retranscrit dans la relation entre Poxwr-Wan (!) et Wanda dans Uncanny Avengers. Très bon jeu de mots également avec le lait italien !
    Quant à Bruce Bed, le sobriquet est déjà pris pour un article crossover avec Cyrille sur….Civil War !

    • Bruce lit  

      Rho ! Oui, j’ai confondu avec Wonder-Man, qui a toujours ressemblé à Scott Summers. Power-Man, c’était le surnom de Luke Cage.

  • Jyrille  

    Superbe analyse, Omac ! Merci pour la mise en lumière !

    • Jyrille  

      Historiquement, l’hystérie a d’abord été diagnostiqué comme uniquement féminine il me semble. Je comprends donc le point de départ grâce à toi, mais on peut bien sûr ne pas être d’accord avec les auteurs. Si cela permet par contre de donner un point de vue sur les problèmes que rencontrent les femmes au jour le jour, pourquoi pas ?

  • Matt  

    Un article qui met bien en évidence à la fois les qualités et les limites de la continuité, comme j’en parlais vite fait à Tornado hier.
    Au delà de la cohérence de la continuité qui a bien du mal à trouver de bonnes raisons de réhabiliter un personnage ayant pété un plomb…on peut retenir que le personnage a pété un plomb ! Il a fait quelque chose, il s’est écarté du statu quo l’espace d’un court instant. Contrairement aux héros de chez DC dont les reboot de continuité incessants modifient tout autant les origines des personnages (avec l’excuse que ce ne sont pas les même) mais qui sabotent complètement l’intérêt des personnages parce que…ce ne sont pas les mêmes, je viens de le dire. Ils n’ont donc pas de personnalité, pas de passé. Et surtout pas le temps de sortir du statu quo avant le prochain reboot.
    Chez Marvel, nous avons des personnages qui évoluent. Même s’il y a un retour « physique » au statu quo (un mort ressuscitera, un fou redeviendra sain) leurs souvenirs sont toujours là. Leur expériences passées ne sont pas oubliées (au détriment d’une certaine cohérence il est vrai) et donc Scarlet Witch n’est plus la soeur soumise du début, Rogue n’est plus la fille influencée par Mystique (elle maitrise même enfin ses pouvoirs) etc.
    Après voilà…il faut savoir s’arrêter quand même. Et surtout arrêter la rétro-continuité. Parce qu’avec le temps, les personnages ne vieillissant pas, chacune de leurs expériences qui les rendent intéressant deviennent de plus en plus insignifiant. comme je le disais hier, on sera bientôt obligé de considérer que la période de vie commune de MJ et Peter n’a duré que 2 mois si on veut pouvoir rationaliser le fait qu’ils ont vécu toutes ces choses en l’espace de quelques brèves années. Et là ça commence donc à entamer ces expériences si intéressantes pour leur développement en tant que personnages.
    Donc il faut une fin ! Un vrai reboot. Un arrêt de la réalité 616.

    • Présence  

      Je suis entièrement convaincu par ton argument sur l’effet nocif de la rétro-continuité dont le cumul des révélations finit par les rendre insignifiantes, parce qu’effacées par une autre l’année suivante, ou jamais reprises par un autre scénariste par la suite. Par exemple, je n’éprouve aucun intérêt à savoir qui sont les vrais parents de Tony Stark.

      Par contre, je ne suis pas favorable au redémarrage à zéro. L’opération New 52 de 2011 chez DC a tout effacé, à peu de choses près. Il y a eu 3 conséquences. (1) Les récits les plus vendeurs ont quand même été conservés en l’état, à commencer par Killing Joke pour Batman (et peut-être Year One, ou des parties, ou pas vraiment). Bref, très vite aucun responsable éditorial n’a été capable de dire ce qui était canonique dans le New 52 et ce qui était effacé, ni de concevoir un historique cohérent (ne serait-ce que pour les différents Robin de Batman). Je pense que la complexité des univers partagés Marvel et DC ne permet pas un redémarrage bien structuré.

      (2) La remise à zéro des personnages et de leur histoire personnelle les a rendus accessibles aux nouveaux lecteurs, mais ne permettait plus de les reconnaître pour les vieux lecteurs. Comment réussir à embrasser le nouveau canon de Superman quand on a déjà vécu sa remise à zéro par John Byrne en 1986, Birthright en 2003 (par Waid & Leinil Yu), des petites modifications à l’occasion d’Infinite crisis en 2005, Secret Origins en 2009 (par Johns & Frank), New 52 en 2011, etc. En outre les dates parlent d’elles-mêmes quant à l’accélération du phénomène de nouvelle version.

      (3) Ce redémarrage n’a donc pas forcément amené une meilleure lisibilité ou compréhension de l’historique des personnages, et en plus il a appauvri l’univers partagé de manière drastique. Même sans en rajouter dans le côté vieux ronchon, si ce n’était pas mieux avant (mais différent), ce n’était pas mieux après.

      L’essai le plus intéressant et le plus abouti reste à mes yeux la gamme Ultimate de Marvel. Elle a duré une quinzaine d’années, de 2000 à 2015, soit un vrai succès. Elle a permis à des auteurs (Bendis et Millar) de réinventer les personnages en y apportant leur sensibilité. Au fur et à mesure les idées susceptibles de fonctionner dans l’univers 616 y ont été importées. Le défaut : Marvel se fait de la concurrence à lui-même (mais il met aussi plus de produits sur le marché) et il divise ses créateurs sur 2 projets, avec le risque de favoriser le nouvel univers, au détriment de l’univers principal.

      • Bruce lit  

        La continuité : on pourrait tout simplement imaginer arrêter le soap qui dure depuis 50 ans et proposer des récits complets indépendants.
        Plus besoin de se demander comment attirer de nouveaux lecteurs, même si pour moi si la question la plus stupide qui soit….
        Je veux dire, lorsque nous étions gamins dans les années 80, nous avions déjà 20 ans de retard à rattraper sur les Comics. ce qui induisait un minimum d’investissement du lecteur. C’est quand même à nous de nous adapter.
        Ce serait comme demander aux Rolling Stones d’effacer leurs disques des 60’s pour ne jouer que leurs nouveaux titres. Ou à Dylan de se renier… L’oeuvre existe, c’est à chacun d’y aller puiser, d’y faire sa propre continuité comme le disait Tornado une fois.

      • Matt  

        Ben alors je n’ai pas de solution…mais pour moi en continuant la même continuité des années et des années…le passé des héros ne va faire que perdre en cohérence et en intérêt dans leur construction psychologique.
        Car il deviendra impossible qu’ils aient vécu tout ça en à peine 10 ou 15 ans de leur vie. C’est même déjà impossible. Et les vieux lecteurs comme moi commencent donc à s’en désintéresser.
        mais j’imagine qu’il y a des fans qui avalent tout tant qu’il y a leur super slip préféré dedans donc ouais…pourquoi arrêter, commercialement parlant ?
        Sauf que ça me correspond moins. Je n’en ai pas marre des super héros, j’attends des rééditions cool de « vieilles » histoires mais je n’ai plus envie d’avancer dans leur continuité en fait.

  • Matt  

    (houlà il n’est pas bon d’écrire au réveil, j’ai fait plein de fautes d’accord)

    En fait dans la continuité il vaut mieux se concentrer sur ce qu’elle apporte sur le fond et oublier la forme qui consiste à faire mourir et revenir les gens. Difficile certes…surtout quand ils font revenir des personnages secondaires dont la mort était plus important que la vie dans la construction du héros, comme l’oncle Ben et Gwen. Qui a demandé à voir revenir Gwen en costume, sérieux ? Bref…on peut se dire que ce n’est pas la même et qu’elle vient d’une autre réalité m’enfin…
    Oui, c’est agaçant. Et surtout la rétro continuité qui vient bousculer ce que tu sais déjà du personnage et qui t’a aidé à l’apprécier. Mais tout n’est pas à jeter non plus. Et sans passé, sans expériences, impossible d’aborder les thèmes de la culpabilité, de la rédemption, des thèmes comme ceux abordés par Remender dans Uncanny Avengers. Les héros Marvel sont des héros à problème alors que les héros DC sont davantage « divins ».

    Après il ne faut pas tout confondre non plus. Remender qui tue des personnages pour les faire revenir après, pour moi c’est un ressort narratif qui n’a rien à voir avec Marvel. Les films qui se déroulent dans un contexte de voyage dans le temps s’en servent aussi de cet artifice de suspense. C’est différent d’une mort « commerciale » qui fait le buzz. Il s’agit de pousser les personnages dans leurs retranchements mais sans l’hypocrisie du « oh là là vont-ils revenir ? Rien ne sera plus comme avant » Non, là ils reviennent 2 épisodes après, c’était prévu. Rememnder sait qu’il ne peut pas les laisser morts, il se sert juste de son contexte de voyages dans le temps avec Kang pour aller loin et casser le statu quo le temps d’une histoire qui fera vivre de nouvelles expériences intenses aux personnages.

    • Bruce lit  

      D’accord avec tout ce que tu viens décrire Matt.
      C’est exactement le même problème que me pose la continuité Marvel ces drenières années. Le problème n’est pas tellement que Tony Stark devienne une enflure, SCott Summers un criminel de masse ou Nick Fury un défenseur de la terre aux mains sales. Tout ceci constituerait même un épilogue idéal à l’univers Marvel (même si terriblement pessimiste).
      Le problème c’est qu’il de plus en plus difficile de rebooter des personnages ayant été aussi loin dans leurs exactions et de les appeler encore super héros. Il y a désormais un contresens de choix : les personnages Marvel sont des supers anti-héros.
      Sur la forme, pas de mal à ça : il faut un Haddock pour s’oppposer à Tintin, un Han Solo Vs Luke, un Goku Vs Vegeta etc. Sauf que Vegeta, Solo, Haddock ou Wolverine ne peuvent plus exister si, à la base, il n’y a plus de héros pour s’opposer à eux. Et c’est bien là que le bas blesse….

      • Matt  

        C’est pour ça qu’au bout de tant d’années, un arrêt de la continuité pourrait être bien vu.
        Mais présence n’a pas tort en disant que ça semble impossible.

  • Matt  

    Je me demandais…quelqu’un a lu les mini séries qui se déroulent durant le jour M ?
    Du genre « Avengers : House of M », « Civil war : house of M » ou autres « FF : house of M »

    • Bruce lit  

      J’avais lu le Spider-Man où il vit avec Gwen Stacy vanté comme le chef d’oeuvre du siècle. Il a passé le bac….
      à soldes.

      • Matt  

        Ok.
        Tiens sinon j’ai lu Endangered species.
        J’aime bien l’écriture de Carey. Sans être un mec qui révolutionne tout, il a quand même une subtilité qui manque à…disons…par exemple…Bendis et ses gros souliers.
        Hank est en effet joliment écrit, et même la réflexion autour du jour M, je la trouve nuancée et intelligente. Le fait que techniquement Wanda n’ait jamais voulu tuer qui que ce soit, qu’il y a eu des malchanceux mais que ce n’était pas volontaire (propos expliqués au travers du maitre de l’évolution), sa « confrontation » finale avec une Wanda qui s’est repliée sur elle-même et qui ne se déroule pas en mode castagne mais discussion posée. ça fait même relativiser les actes de Wanda. Certes ce qu’elle a fait est mal, mais c’était une femme tourmentée qui avait bien trop de pouvoir pour son propre bien, et à coté de ça il y a des « héros » depuis qui ont fait pire en toute conscience des conséquences.
        C’est surtout un récit qui se penche sur Hank et sa façon de penser, ses convictions, ses limites, et j’ai trouvé ça très sympa.
        Certes au final ça ne mène à rien, mais je ne suis pas certain non plus que ç’aurait été mieux si Hank avait trouvé une solution et inversé le jour M. Parce qu’au final le récit ne parlerait plus des limites de Hank, des échecs et de la résolution de vivre avec et d’accepter de ne pas pouvoir tout contrôler.

        En bref, pour un néophyte, ce serait peut être un comics inutile qui n’a pas de résolution de l’intrigue, mais dans l’univers plus vaste des X-men, c’est un récit sur une forme d’impuissance (non, pas sexuelle !!) qu’il faut savoir accepter face à des trucs qui nous dépassent.

        • Bruce lit  

          Retour très sympathique.
          Merci Matt.

  • Bruno. :)  

    Le parallèle entre Jean Grey et Wanda Maximoff n’est pas si évident que ça.
    Jean voit ses pouvoirs décuplés par accident (le voyage en navette et sa survie purement spirituelle à l’anéantissement de son corps de chair) et c’est l’aventure « cosmique » au sein du Cristal de M’Kraan qui sème la graine de ses futures défaillances (l’état de manque vis-à-vis de cette expérience, inhumaine par essence et impossible à renouveler). S’ajoute à ça les manipulations perverses du Cerveau et, originellement, celle (la ré-activation du pouvoir télépathique) de Xavier et POUF ! Ça finit en catapostrophe.
    De toutes ces influences extérieures, seuls ses traumatismes à répétition (démantibulation de son mari et éradication de ses Schtroumpfs -je ne me rappelle plus l’ordre de ces évènements !) et manipulation extérieure (les dingues lobotomisés par leur très lointain ancêtre unicellulaire, ainsi que l’affection toxique de Magneto) sont à retenir à la décharge du pétage de câble de la Sorcière Rouge. Bon : elle a aussi servi « d’hôte » à je ne sais plus quelle entité maléfique échappée d’un grimoire, autrefois, dans une sorte de « séance de répétition » graphique de la part de John Byrne, vis-à-vis des futurs déboires des X-Men avec leur consœur -comme quoi…

    Jean est, intrinsèquement, « déshumanisée » par sa réincarnation volontaire. Elle lutte tout au long des épisodes menant à son suicide contre la pulsion de s’affranchir de ses limites terrestres -et notamment de ses affections, de moins en moins « tangibles » en comparaison des nouveaux appétits (très difficile à comprendre, pour nous comme pour elle !) de sa nature transfigurée. Ce n’est pas la folie qui la pousse, à la fin, mais le désespoir et, une fois assumé son nouveau statu, elle n’est plus qu’une extension, complètement libre de tout dilemme moral tant il ne peut y avoir de rapport entre ce qu’elle a été et ce qu’elle est devenu, niveau « plan de conscience ». C’est, selon moi, la partie la moins bien exploitée/rendue du récit.
    Wanda demeure humaine, dans sa détresse et dans sa colère aussi mais, ne possédant pas la « force d’âme » qui fait tout l’intérêt de la personnalité de Jean, symbole d’autonomie depuis son arrivée à l’école Xavier (elle était, alors, de manière délibérée au niveau du scénario, la complète antithèse de Susan Storm), son accession vers un pouvoir aussi suprême ne peut manquer de s’accompagner automatiquement que de son abus : il n’y a pas pire maitre que l’ancien esclave. Inféodée toute son existence à l’autorité des autres (son frère, ses coéquipiers, son mari…), elle ne risque pas d’avoir développé la moindre capacité d’auto-détermination qui aurait pu la protéger d’elle-même.
    Jean ne fait que réagir, sous sa forme sublimée, avec les traits les plus dominants de son caractère, affirmé et pugnace, dépourvu désormais de sa part d’humanité/empathie originelle, avec les conséquences monstrueuses qu’on connait (merci, monsieur John Byrne !) à ses actes irréfléchis.
    Wanda décide (plus ou moins froidement) des décisions radicales qu’elle prend, et à son seul bénéfice.

    Tous comptes faits, les deux extrapolations de caractère s’affirment plutôt réussies dans leur crédibilité ; ce qui tendrait à démontrer l’intérêt du respect à témoigner, vis à vis de leur construction sur le long terme, à l’identité originelle des personnages qu’on s’apprête à utiliser, dans ces vénérables maisons d’éditions.
    Mine de rien, les auteurs les plus concernés (on peut faire le tri assez facilement en regardant ce qu’ils ont fait avec leur emplois des super-joujoux mis à leur disposition !) peuvent facilement être séparés, ainsi, entre les bons et les « autre chose ».

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