Encyclopegeek: Tolkien dans le monde des images
AUTEUR : TORNADO
1ère publication le 29/01/16-MAJ le 09/03/19
Cet article portera sur l’essentiel des adaptations réalisées à ce jour d’après l’œuvre de J.R.R. Tolkien dans le monde des images, à la télévision et surtout au cinéma, et même dans les comics et les illustrations.
Il ne s’agit absolument pas d’établir un catalogue exhaustif de tout ce qui a été fait, mais plutôt de relever un lien de cause à effet entre l’œuvre de l’écrivain et la culture geek, dans le fond comme dans la forme.
Bien évidemment, la chose est tellement énorme, l’influence de la Terre du Milieu dans notre culture est désormais tellement prégnante, que nous ne ferons qu’effleurer cette vaste étendue de la culture populaire, en essayant de ne pas nous perdre dans les méandres de cet univers multimédia…
Bon… ceci étant dit l’article est tout de même assez long ! Vous pouvez essayer de l’avaler d’une traite au risque de subir une indigestion. Mais vous pouvez aussi le déguster par bribe, par chapitre, voire par sous-chapitre…
LA SOURCE
Commençons par Le Hobbit : Premier roman de son auteur, imaginé très jeune et écrit en 1937 (soit presque 20 ans avant la parution du Seigneur Des Anneaux, son œuvre maîtresse), Bilbon le Hobbit (titre français) est également la pierre angulaire de la mythologie de la Terre du Milieu, que l’écrivain va développer tout au long de sa vie.
Tolkien commence par imaginer (depuis les tranchées de la Grande Guerre) un conte qu’il pourrait écrire pour ses enfants. Philologue de métier (étude d’une langue à partir de l’analyse critique des textes), il est également spécialiste des langues anciennes et des mythologies germaniques et anglo-saxonnes. Et c’est toute une existence vouée à l’étude de ses recherches qu’il va faire fructifier en créant sa propre mythologie et en l’adaptant sous forme de romans, nouvelles et poèmes.
Bilbon Sacquet, ainsi que d’autres personnages phares de la Terre du Milieu, apparaissent déjà dans Le Hobbit, tels le demi-elfe Elrond et le fameux Gollum. Mais c’est surtout la présence de Gandalf, l’un des personnages les plus charismatiques de l’histoire de la littérature fantastique, qui marque les esprits.
Bien plus court et plus léger que ne le seront les autres récits de l’univers étendu et cohérent que Tolkien développera à travers quatre époques et plusieurs milliers d’années, ce premier livre est une délicieuse friandise qui se déguste d’une traite. Il n’en est pas moins d’une richesse thématique impressionnante, certes rendue palpable par les innombrables connaissances mythologiques que Tolkien régurgite généreusement, tant et si bien que toutes les bases de son univers, d’une richesse et d’une densité foisonnante, sont déjà présentes. Ainsi, cette apparente petite histoire d’une bande de nains qui veulent reprendre leur royaume et leur trésor à l’affreux dragon, devra être réévaluée à la hausse à la lecture de sa suite…
Le Seigneur des Anneaux est donc la suite de Bilbon le Hobbit, déclinée sous la forme de trois livres : La Communauté de l’Anneau, Les Deux Tours et Le Retour du Roi : Frodon Sacquet hérite de l’anneau de son oncle Bilbon, découvre que l’objet est maléfique et qu’il faut le mener aux confins du monde, afin de le détruire en le plongeant dans les flammes où il fut forgé par Sauron, le Seigneur des ténèbres. Ce dernier cherchant à le retrouver afin de régner sur le monde.
Rien de bien original me direz-vous ? C’est normal, car il s’agit de l’un des textes fondateurs de ce que l’on nommera bientôt l’Heroic Fantasy, lui-même nourri à la sève des mythologies l’ayant précédé.
Il convient à présent d’insister sur la portée universelle de l’œuvre de Tolkien, hélas mésestimée et suscitant la condescendance à cause de son côté populaire. Car bien qu’il soit admis que Le Seigneur des Anneaux est une œuvre fondamentalement catholique dans ses fondements, elle n’en est pas moins universelle. Toutes les actions que mènent ses personnages, au-delà du parti-pris manichéen, trouveront leur consécration à la dernière minute dans l’acte de Renoncement. Et c’est cette notion de « renoncement », sorte de leçon d’humilité que nous donnent ces personnages confrontés à une grande destinée, qui nous rappelle qu’au cœur de notre monde bien réel, l’échec de l’humanité se nourrit à la volonté de possession et de pouvoir, de grandeur, de gloire et de célébrité.
En dépit de quelques intellectuels ayant trouvé ce postulat un brin naïf (faut-il être blasé et cynique pour trouver cela naïf !), il faut reconnaître que la parabole est irréfutable…
Mais l’idée la plus géniale à la base de la création de la Terre du Milieu, fut de symboliser l’espèce humaine sous toutes ses facettes en la déclinant sous plusieurs races, allant de l’être humain fantasmé et « divinisé » tel qu’il aurait pu être (la race des elfes) à la « lie de l’humanité » (les orques), en passant par les travailleurs laborieux (les nains), les gens simples (les petits hobbits) ou le commun des mortels capables du pire comme du meilleur (les hommes, tout simplement…). Brillante parabole de la nature humaine dans toute sa complexité échappant à tout racisme primaire, malgré une ou deux maladresses.
En troisième position dans l’œuvre de J.R.R Tolkien en termes de célébrité, se trouve Le Silmarillon (on ne parlera pas ici des Légendes et Contes Inachevés ni des essais et autres recueils de poèmes), livre qui sera en vérité achevé et publié à titre posthume par son fils Christopher. Il s’agit en fait d’un gigantesque recueil de notes sur les origines de la Terre du Milieu, que l’écrivain tenta de rédiger dans les vingt dernières années de sa vie sous la forme d’une série de nouvelles. Cet ensemble plutôt inégal a le mérite de dresser la toile de fond mythologique de Bilbon le Hobbit et du Seigneur des Anneaux, et de développer le lointain passé de cet univers étendu.
Au programme de cette compilation : La naissance du Créateur, la formation de l’univers et de la Terre, l’avènement des êtres supérieurs, sorte d’anges (encore un pan des fondements catholiques de la Terre du Milieu !), des elfes, des nains, des orques et des hommes. Toute l’histoire du Premier âge, les guerres, l’avènement de Melkior le premier Seigneur des ténèbres, l’histoire de Beren & Luthien, les amants humain et elfes légendaires, et moult choses encore ! Pour justifier et lier l’ensemble, Tolkien intègre les Silmarils (sortes de joyaux, ancêtres de l’Anneau unique) et la convoitise qu’ils vont susciter à travers l’histoire.
Un ensemble parfois un peu indigeste, mais une lecture néanmoins essentielle à tout amateur de Tolkien quoi se respecte !
L’ILLUSTRATION
Parmi tous les beaux livres qui ont été publiés sur l’univers de la Terre du Milieu, qu’il s’agisse de recueils d’illustrations ou tout simplement des romans illustrés, certains nous ont offert le privilège de la contempler dans toute sa splendeur.
Quelques éditions de luxe sont illustrées par John Howe, Ted Nasmith, les frères Hildebrandt ou encore par le grand Alan Lee. Les images de ce dernier (magnifiques aquarelles et crayonnés), éthérées et brumeuses comme des enluminures, marqueront durablement toute rétine. Elles nous rappellent pourquoi cet artiste possède la réputation d’être né pour illustrer la Terre du Milieu ! Peter Jackson s’en souviendra puisqu’il le nommera directeur artistique (en compagnie de John Howe) sur son adaptation cinématographique. Brillante idée.
Les recueils d’illustration intitulés Le Monde de Tolkien (Comics USA) ou Le Royaume de Tolkien (Glénat) offrent un joli panel de tous les artistes ayant œuvré sur notre mythologie puisqu’il s’agit de regrouper les plus belles créations issues des diverses éditions illustrées du Seigneur des Anneaux, de Bilbon le Hobbit , du Silmarillon et des Contes et Légendes Inachevés, en passant par les divers calendriers Tolkien ! On y retrouve Ted Nasmith, Allan Lee et John Howe, en compagnie d’autres artistes moins fédérateurs. On retiendra Inger Edelfeldt au style séduisant, rappelant les peintures richement détaillées de l’école belge du XVIème siècle, dans la grande tradition celte. Roger Garland à l’interprétation naïve, symbolique et poétique, aux couleurs saturées, en osmose avec les évocations abstraites du 1° Âge. On côtoie l’univers des comics avec les très belles illustrations de Michael Kaluta.
Le second recueil se termine avec deux superbes huiles de Stephen Hickman, qui réussit à retranscrire avec une puissance inouïe le côté obscur de la Terre du Milieu. Son travail rappelle d’ailleurs, en plus sombre, celui des frères Greg & Tim Hildebrandt, dont on peut admirer le travail dans un très beau recueil (Le Seigneur des Anneaux : L’art de Tolkien), mais qui manquent à l’appel de ces deux compilations pour des raisons de droits d’auteurs…
LES DESSINS-ANIMES
1) The Hobbit :
The Hobbit est un long métrage d’animation réalisé pour la télévision en 1977 par Jules Bass & Arthur Rankin. Il s’agit de la toute première adaptation de l’œuvre de J.R.R. Tolkien sur un écran.
L’idée d’adapter les récits de l’écrivain sous la forme d’un dessin animé à cette époque où le cinéma (c’est-à-dire les films) ne disposait pas encore des moyens à la hauteur de l’entreprise coulait de source. Ainsi, la société Rankin/Bass, spécialiste des téléfilms d’animation et autres contes de noël était-elle toute prédisposée à se lancer dans un tel projet, en commençant par le roman le plus court.
Cette première tentative de donner vie au monde de J.R.R. Tolkien ne manque pas de charme. L’adaptation est plutôt littérale et les personnages récitent de nombreuses phrases directement prélevées à la plume de l’écrivain. Mais sa courte durée (1h17), oblige le script à élaguer le récit et l’on doit renoncer à plusieurs éléments de l’histoire originelle. Point de Béorn, par exemple, ni de « géants de pierre ». Les séquences d’action sont très courtes (la Bataille des cinq armées est bouclée en trois minutes) et les ellipses sont légions. Mais l’essentiel est bien là, sous la forme d’une épure qui retranscrit parfaitement l’esprit du récit initial (si l’on excepte quelques choix tranchés, notamment celui de faire ressembler Gollum à un crapaud !).
La mise en forme du long métrage est très intéressante, où les personnages au design enfantin se découpent sur de très beaux décors peints, aux superbes couleurs restituant là encore fort bien l’atmosphère du livre de Tolkien.
Afin de palier aux très nombreuses ellipses, Rankin & Bass (qui s’adjoignent pour l’occasion le concours des animateurs japonais) parsèment leur narration de tout un tas de chansons, histoire d’ajouter quelques informations en aparté.
Si l’on parvient à se remettre dans le contexte de l’époque, on pourra parfaitement apprécier le résultat. Mais il ne faut surtout pas le comparer à la saga réalisée par Peter Jackson dans les années 2010, qui optera pour un parti-pris totalement opposé en étirant l’histoire et en y ajoutant un nombre considérable d’éléments qui n’étaient pas dans le livre…
Enfantin, mais qui sonne juste !
2) Le Seigneur des Anneaux :
Depuis 1957, le réalisateur Ralph Bakshi rêvait de réaliser une adaptation du Seigneur des Anneaux sous la forme d’un dessin-animé.
D’abord frustré de ne pas réussir à en obtenir les droits, il se mit à la tâche afin d’imaginer sa propre mythologie inspirée de l’univers de Tolkien. Ce projet aboutit en 1977 avec la réalisation des Sorciers de la Guerre, un étonnant film d’animation psychédélique à mi-chemin entre les histoires de la Terre du Milieu et des anthologies de l’époque que l’on pouvait trouver dans des magazines comme le mythique Métal Hurlant.
A peine un an plus tard, Bakshi apprenait que le studio United Artists avait entamé la production d’une adaptation du chef d’œuvre de Tolkien…
D’abord destiné à John Boorman qui dû se « contenter » d’Excalibur, le projet échoua finalement à Ralph Bakshi, qui réussit à convaincre le producteur Saul Zaentz de réaliser un dessin-animé et de lui en laisser la direction. Il proposa d’emblée l’idée d’un film en trois parties, mais United Artists en négocia deux, chacune adaptant un livre et demi (le premier film bénéficiera tout de même d’une durée de 132 minutes)…
La suite est désormais connue : Le film soufra d’un manque de moyens (pourtant considérables) et de choix artistiques parfois étranges.
Comme il l’avait déjà fait pour Les Sorciers de la Guerre, Bakshi abusa du mélange entre les superbes décors peints comme des tableaux, les personnages principaux aux allures de cartoon et les figurants animés grâce au procédé de la rotoscopie (des acteurs filmés en prises de vue réelles, puis recouverts par le dessin). Si ce parti-pris technique n’était pas nouveau (Walt Disney l’utilisait depuis 1937 !), on ne peut pas dire qu’il ait été pratiqué, dans le cinéma de Ralph Bakshi, avec subtilité et harmonie. Ainsi, lors de la grande Bataille du Gouffre de Helm, à la fin du film, peut-on voir les personnages de cartoon se télescoper avec des acteurs en chair et en os, à peine « maquillés » par quelques filtres sombres et autres légères brumes colorées ! Pour un résultat esthétique somme-toute très particulier…
Le résultat ne plut pas à la critique qui descendit le film en flèche. Et malgré le succès commercial de ce premier essai cinématographique, le studio refusa d’en produire la suite…
https://www.youtube.com/watch?v=XXbkVP3N13Y
Des choix artistiques contrastés !
Et pourtant, cette première adaptation de l’œuvre de Tolkien au cinéma regorge de qualités !
Le scénario est parfois confus, mais la mise en scène épouse brillamment les aspérités de la Terre du Milieu. Bakshi trouve immédiatement la « voix » de ses personnages et les anime dans une série de scènes qui s’abreuvent directement à la source des deux premiers livres.
Dès l’introduction, tandis que retentit la magnifique bande-son épique composée par Leonard Rosenman, l’univers de Tolkien s’impose à notre esprit, alors qu’il ne s’agit que de simples ombres chinoises !
Fidèle à sa volonté de réaliser des films d’animation pour adultes, puisqu’il fut le premier, en réalisant le cultissime Fritz the Cat, à utiliser la technique de l’animation à destination des grandes personnes, Bakshi nous offre une interprétation à la fois très fidèle de la Terre du Milieu, et aussi épique que celle d’un film en prises de vues réelles.
Alors qu’à l’époque le cinéma ne s’intéresse pas encore à l’Heroic fantasy, cette première adaptation du Seigneur des Anneaux se révèle comme le mètre-étalon de toutes les productions futures dans ce domaine au départ réservé aux livres ou aux jeux de rôle.
Bien des années plus tard, Peter Jackson s’inspirera clairement des partis-pris narratifs du film de Bakshi, apportant dans sa version peu ou prou les mêmes modifications et les mêmes changements de script par rapport aux livres de Tolkien.
Quatre ans plus tard, Bakshi délaissera l’univers de Tolkien mais tentera une ultime plongée dans l’Heroic fantasy en compagnie de Frank Frazetta en réalisant Tygra, la glace et le feu.
3) Le Retour du Roi :
Ainsi, Le Seigneur des Anneaux ne devait jamais connaitre de suite ni de fin. C’est sans doute ce postulat qui a dû motiver les compères Jules Bass & Arthur Rankin de rempiler dans les adaptations de Tolkien en choisissant le dernier livre de la saga inachevée par Ralph Bakshi.
Ce téléfilm réalisé en 1980 est-il pour autant la suite du film de 1978 ? Officiellement, non….
Destiné à être découpé en deux films, Le Seigneur des Anneaux inachevé reprenait ainsi les éléments d’un livre et demi sur trois, soit la totalité de La Communauté de l’Anneau et la première moitié des Deux Tours. Ceux qui désirent regarder Le Retour du Roi comme une suite du film de Bakshi devront donc faire l’impasse sur de nombreux éléments de la « deuxième moitié manquante », dont la mort de Saroumane, la charge des Ents ou encore le combat contre l’araignée…
Notre téléfilm est avant tout dans la continuité du Hobbit de 1977. Il n’y a que les personnages de Frodon Sacquet & Samsagace Gamegie qui, il faut bien le reconnaitre, ressemblent furieusement à ceux du film de Ralph Bakshi !
Entant que tel, Le Retour du Roi est un ton au dessus du Hobbit et l’on profite de reconstitutions plus ambitieuses avec la Bataille des champs de Pélennor (magnifique interprétation de la cité de Minas Tirith) et la traversée du Mordor. Certaines scènes sont très réussies et surpassent même la future version de Peter Jackson sur le terrain de l’adaptation. Par exemple, la scène de Cirith Ungol dans laquelle Sam récupère l’Anneau et va sauver Frodon emprisonné dans les geôles des orques, est clairement plus inspirée et plus cohérente que celle de Jackson.
Afin d’en mettre un maximum (le film dure 97 minutes) et de communiquer le plus d’éléments possible au spectateur, Bass & Rankin utilisent le même procédé que pour Le Hobbit en l’enrichissant. Ce sont ainsi trois sources d’information qui se superposent : La narration des images, la voix-off de Gandalf, et les chansons du Ménestrel, personnage inventé pour l’occasion qui ponctue le récit de tout un tas de chansons. La réalisation opère ainsi une compression assez impressionnante d’informations et parvient à restituer l’essentiel du livre originel tout en y ajoutant des liens avec le récit précédent (Le Hobbit). C’est ainsi que le film commence par la fin, avec une réunion entre Gandalf, Bilbon (vieux et somnolent), Elrond, Merry, Pippin et le Ménestrel, les personnages se remémorant leurs aventures à travers les chansons de ce dernier.
Cette adaptation méconnue mérite d’être redécouverte, ne serait-ce que pour son charme un brin suranné et ses quelques scènes de transposition aux éléments brillamment restitués.
Pas mal pour un petit dessin animé !
LES FILMS
1) Le Seigneur des Anneaux :
En comparant les précédentes adaptations de l’œuvre de Tolkien avec les films de Peter Jackson, j’avais l’air de suggérer que la version éléphantesque du réalisateur néozélandais était imparfaite. Et bien oui, je ne suis pas le seul admirateur de l’œuvre de Tolkien (ayant lu ses livres plusieurs fois) à penser que Le Seigneur des Anneaux version Peter Jackson est vraiment imparfait !
Et pourtant, il mérite largement ses étoiles et ses oscars, et par extension son aura de film culte, tant l’ambition et la générosité dévoilées sont immenses et difficilement comparables.
Nous parlerons uniquement de la version longue dans son entier, soit les trois films (La Communauté de l’Anneau, Les Deux Tours et Le Retour du Roi), pour quelques 11 heures de métrage !
Pour ceux qui ont lu les livres, la version courte est à oublier : Trop de coupes, d’ellipses, ou tout simplement trop courte pour rendre justice au matériau d’origine. La version longue approfondit le sujet par davantage de dialogues et de scènes-clés (contrairement au futur King Kong du même réalisateur).
On comprend par exemple, à la fin des Deux Tours, pourquoi les hommes laissent partir les orques après la bataille, puisqu’on les voit se faire dévorer par les « arbres ». Un détail absent de la version courte qui laissait tout bonnement le spectateur perplexe, qui ne pouvait réellement saisir l’importance du rôle des « Ents » (les Hommes-Arbres).
On explore désormais la mythologie de la Terre du milieu dans cette scène ou Aragorn avoue à Eowyn qu’il est âgé de près de 90 ans, dévoilant ainsi son affiliation avec les elfes. Car Aragorn est affilié aux elfes par le sang. Il est le descendant d’Eärendil (le père d’Elros et Elrond, avant que les deux frères ne choisissent d’appartenir aux hommes pour le premier, aux elfes pour le second), lui-même descendant de Luthien & Beren, les amants elfe et homme dont découle la race de Numénor. C’est pour cette raison qu’Aragorn est élevé chez Elrond, qui est son « aïeul côté elfes »… Et c’est pour cette raison aussi que les hommes de la race de Numénor (la dynastie des rois) vivent très longtemps. Aragorn meurt à l’âge de 210 ans.
Tout ça pour dire à quel point la version longue s’adresse généreusement aux lecteurs de l’univers de Tolkien !
Avec le recul, la grande réussite du film, en plus de sa mise en forme et de ses effets spéciaux innovants (tout comme ce fut le cas pour Star Wars, de nouvelles techniques furent créées spécialement pour le film), de ses images iconiques embrassant toute l’illustration de l’Heroic Fantasy de Rackham à Frazetta, de sa photographie somptueuse, de son superbe casting, de sa bande-son exceptionnelle et de son côté « jamais vu sur grand écran », c’est sans doute son parti-pris du crescendo dans le spectaculaire. Ce qui était déjà le cas dans le roman, mais qui n’était pas gagné en termes d’adaptation ! Ainsi, quelqu’un n’ayant pas lu le livre pouvait-il se douter, à l’issue de la monstrueuse Bataille du Gouffre de Helm qui termine Les Deux Tours, qu’il ne s’agissait que d’une mise en bouche par rapport à celle de Minas-Tirith sur Le Retour du Roi (plus de dix milles orques pour la première, et plus de cent milles pour la seconde) ?!!!
Certaines séquences, quinze ans plus tard, demeurent toujours indépassables et continuent de donner le frisson (dont la fabuleuse charge des Rohirims). Ce qui veut dire que malgré tout, la saga de Peter Jackson s’impose sans peine comme un véritable monument de l’histoire du cinéma, dont les gigantesques batailles n’ont encore jamais été égalées en grandeur, en magnificence et en densité émotionnelle !
Les plus grandes batailles de l’histoire du cinéma !
Mais alors, qu’en-est-il de ses défauts ?
En fait il y en a beaucoup, surtout pour ceux qui connaissent bien les livres, et l’on tombe dans la faute de goût dès qu’il s’agit de caractériser les races magiques. Les elfes sont parfois too much, notamment lorsque Legolas se prend pour Spiderman en tuant tout seul un « oliphant », ou quand il fait du surf en pleine bataille. Et les nains ! Incarnés à l’écran par le personnage de Gimli, ils sont réduits à l’état de sidekick honteux et crasseux (la blague qui tue : « Personne ne lancera un Nain ! »…), alors que Tolkien les décrivait comme des guerriers sérieux et farouches, bâtisseurs infatigables, dotés d’une certaine noblesse.
Quelques scènes inventées viennent jouer en défaveur de l’ensemble : L’attaque des Ouargues en plein Rohan tourne au ridicule avec ses créatures complètement ratées, ressemblant davantage à des hyènes de jeu-vidéo mal dégrossies qu’à des loups sauvages. Ou bien cette scène dans Minas-Tirith, dans laquelle Gandalf est battu à plate couture par le Seigneur des Nazguls qui lui brise son bâton ! Comment les scénaristes ont-il pu commettre une telle faute de script ??? Car dans le roman, l’affrontement entre les deux personnages est uniquement psychologique. Et Gandalf le remporte haut la main ! Tout simplement parce qu’il est au dessus de son adversaire en termes de puissance (les Magiciens sont des esprits incarnés, sorte d’anges ayant pris forme humaine, comme Sauron. Les Nazguls sont des hommes transformés en spectres et en sorciers par le pouvoir de l’Anneau, donc inférieurs !).
Il y a également ces facilités scénaristiques dérangeantes, comme le moment où les fantômes verts viennent parachever la bataille finale. Dans le livre c’était plus complexe, plus abstrait, mais c’était mieux…
Il y a aussi ces monologues creux et interminables, dont le Roi Theoden est le spécialiste, qui sont censés élever le débat dans une envolée lyrique, mais qui sont juste lourds. Il y a toutes ces scènes de combats infantiles dans lesquelles nos héros se bastonnent avec des ennemis monstrueux, avec une telle facilité que l’enjeu dramatique et l’implication du spectateur en sont anéantis. Notamment celle où Sam attaque la grande Aragog. Dans le roman, la lutte est décrite comme « l’attaque la plus acharnée d’une petite créature contre une grande que l’univers ait jamais connu », consacrant le personnage de Samsagace Gamegie comme le véritable héros inattendu de la saga ! Alors que dans le film, elle ne paraît pas vraiment crédible, par manque de fureur et d’inspiration…
Il y a surtout cette représentation de Sauron complètement grotesque, en forme d’œil numérique en 3d qui fait des hurlements de gorille ! Un simple reflet diaphane et une musique ténébreuse auraient amplement suffit…
Et il y a enfin ce parti-pris des créatures numériques à tout pris, qui fonctionne à plein régime lorsqu’il s’agit d’un animal (Aragog est parfaite !), mais qui sonne vraiment faux pour les êtres humains et humanoïdes (ce troll ridicule qui gâche tout dans la bataille des mines de la Moria ! Un acteur grimé aurait été cent fois mieux, comme le sublime Mr Hyde dans le pourtant médiocre La Ligue des Gentlemen Extraordinaires !).
En bref, tout un tas de choix scénaristiques, esthétiques et intellectuels qui nuisent à l’intégrité artistique, à la crédibilité et à la densité du résultat final.
Heureusement, le script opère en contrepoint de ces idées hasardeuses une brillante série de choix narratifs, quand bien même ils transforment le contenu des livres de Tolkien.
Un certain nombre d’éléments qui n’étaient que suggérés, voire laissés à la simple impression du lecteur (qui se demandait s’il avait bien saisi l’image), sont désormais montrés de manière ostentatoire, comme lorsque Gandalf affronte Saroumane dans un duel de magie, ou que Bilbon se défigure monstrueusement en voulant récupérer son anneau au cou de Frodon. Mais la scène qui illustre le mieux ces transformations de fond est sans nul doute celle où Galadriel, voulant montrer à Frodon à quel point l’anneau est corrupteur, incarne l’espace d’un instant la reine maléfique qu’elle deviendrait à coup sûr au contact du talisman. En choisissant de montrer les événements les plus abstraits laissés à l’état d’ellipse par l’écrivain, Peter Jackson a pris un pari osé, parfois raté (lorsque les fantômes parachèvent la Bataille des champs de Pélennor), mais souvent relevé avec brio.
Le royaume du Gondor, comme si l’on y était !
Ainsi, malgré tous ses défauts indiscutables, Le Seigneur des Anneaux peut se valoir d’être le seul projet cinématographique à s’être élevé sur le terrain de la trilogie originelle Star Wars en termes de réussite commerciale, artistique, populaire et spectaculaire ! D’autant que la thématique principale de l’œuvre de Tolkien, à savoir celle du « renoncement » dont nous parlions plus haut, est au cœur du scénario du film de Peter Jackson. Cette dernière est même doublée d’un autre thème particulièrement développé à travers les personnages de Frodon, Aragorn, Denetor, Boromir et Faramir. C’est celle de « l’héritage ». Un héritage souvent douloureux, soumettant le destinataire à une rude lutte intérieure avec, en corolaire, le choix entre l’égoïsme, le pouvoir, la reconnaissance ou… le renoncement.
Cherchez bien, décortiquez le script et le traitement de chaque personnage, et vous verrez que Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens (les trois scénaristes), ont complètement restitué les thèmes principaux de l’œuvre de Tolkien…
2) Le Hobbit :
Ici aussi, nous survolerons les versions longues des trois films, à savoir Un Voyage Inattendu, La Désolation de Smaug et La Bataille des Cinq Armées. Cette nouvelle adaptation se situe dans la continuité de la précédente, dont elle constitue une préquelle.
Nous retrouvons, outre le charismatique Gandalf, les peuplades qui nous sont désormais familières (elfes, hobbits et autres orques), tout en en découvrant de nouvelles. Mais ce sont surtout les nains qui tiennent ici le haut de l’affiche. Treize nains, en ce qui concerne l’essentiel du récit, emportés par la fureur de leur quête et leur soif de vengeance. C’est ainsi très complémentaire, dans la mesure où ce fut la race de la Terre du milieu la moins exposée dans les événements du Seigneur des Anneaux.
D’un point de vue formel, je serais intransigeant malgré l’opinion générale : Le Hobbit est encore plus fluide et plus équilibré que Le Seigneur des Anneaux. Les effets spéciaux ont gagné en précision et en ampleur. L’humour y est plus diffus et naturel, davantage inféodé à la mythologie concernée (pas d’elfe qui fait du surf sur un bouclier. Pas de lancer de nain…). A noter que la musique, y compris les chansons du générique de fin, avec leurs accents celtes et écossais, sont également au diapason de cette mythologie, mettant l’accent sur les objectifs d’une adaptation d’une honnêteté artistique optimale.
Certaines critiques négatives ont reproché à cette seconde adaptation son trop plein d’action. Non que je veuille contester à tout un chacun sa liberté de penser, mais le livre de Tolkien regorge d’action ! L’écrivain éprouvait le besoin manifeste de lancer ses personnages dans un récit plein de bruit et de fureur, et Peter Jackson n’a fait que le transposer à l’écran.
Les nombreux rajouts, les différences au niveau des descriptions et personnages (Thorin Ecudechêne est nettement rajeuni, la jolie elfe Tauriel n’existe pas dans les romans..) et la durée ostentatoire de l’ensemble (à peu-près neuf heures en tout) ont également été largement critiqués.
Effectivement, que pouvaient nous raconter trois longs films sachant que le livre originel ne comporte pas plus de 370 pages ? Car par comparaison, Le Seigneur des Anneaux en impose tout de même plus de 1600 !
Peter Jackson a en effet choisi d’aller à l’envers de la précédente adaptation en nous offrant un scénario qui, non seulement n’oublie pas une ligne du roman originel, mais qui en plus l’étire, le développe, le complète ! Là où la trilogie précédente faisait table rase d’un nombre conséquent de chapitres entiers issus des trois tomes du Seigneur Des Anneaux, Le Hobbit est à la fois une adaptation exhaustive et un large prolongement des écrits du maître. Ainsi, de nombreuses séquences s’emploient à combler les trous et à creuser les fondations qui mènent du Hobbit au Seigneur Des Anneaux !
A commencer par les quelques évocations distillées dans le livre originel, qui sont ici directement montrées (notamment lorsque Gandalf retrouve Thrain, le père de Thorin Ecudechêne prisonnier du Necromancien, alias Sauron en personne !).
Peter Jackson et ses gentes dames co-scénaristes ont également développé tout ce qui a été évoqué plus tard de manière rétro-continue dans Le Seigneur des Anneaux, au cours du très long chapitre intitulé Le Conseil d’Elrond (lorsque Gandalf parle des événements contemporains du livre de Bilbon le Hobbit afin de remonter aux origines du retour de Sauron en Terre du milieu). Mais ils ne se sont pas contentés de nous montrer ce que racontait alors le magicien. Ils ont aussi imaginé tout ce qu’il avait omis, mais qui, entre les lignes, était probable, comme la participation au combat de personnages aussi puissants que Saroumane (avant sa future trahison), Galadriel, Elrond ou encore Radagast. Autant de figures majeures de la mythologie consacrée qui, à l’origine, n’existaient pas encore lorsque Tolkien rédigea les lignes de son premier roman !
En ajoutant toutes ces séquences, formidables pour les fans, les scénaristes ont véritablement creusé dans le terreau mythologique du Troisième âge et ont étoffé sans jamais le trahir le récit jadis rédigé par l’écrivain. Et comme dans Le Seigneur des Anneaux, ils ont privilégié le spectacle en montrant directement ce qui n’était que suggéré. Un véritable trip de geek, dont les nombreux fantasmes (Saroumane combattant les nazguls ou Galadriel affrontant Sauron avec son anneau Nenya !) sont désormais matérialisés en écran large !
https://www.youtube.com/watch?v=bhzzfXQmv9w
Saroumane, Elrond et Galadriel viennent en personne affronter Sauron !
Sur le terrain des nombreux changements, notons que l’histoire d’amour entre le nain Kili et l’elfe Tauriel n’a jamais existé dans le roman originel, et telle idylle n’a d’ailleurs jamais été évoquée par Tolkien dans aucun de ses écrits. Mais il s’agit d’un parti-pris tout à fait acceptable qui fait écho à l’histoire de Beren & Luthien et à celle d’Aragorn & Arwen, et qui redonne une certaine noblesse au peuple des nains après leur traitement dans Le Seigneur des Anneaux. Et comme le manque de présence féminine a toujours été montré du doigt dans ce type d’aventure, il est évident que le trio de scénaristes a voulu contrebalancer un peu le taux de testostérones…
Certes, la dramaturgie de cette préquelle est beaucoup plus légère que celle de la quête de l’Anneau, mais elle véhicule toutefois les mêmes thèmes (tels le « Renoncement » ou le « poids de l’Héritage »), tout en construisant une solide architecture mythologique, baignée de noblesse chevaleresque et de références séculaires.
En revanche, on peut regretter un certain compromis commercial qui culmine avec un trop plein de séquences pyrotechniques et, là encore, des combats beaucoup trop aseptisés où de petites créatures viennent à bout de plus grosses et plus fortes avec trois cabrioles infantiles.
A ce titre, chaque film possède quatre ou cinq de ces scènes d’action pyrotechniques (la poursuite dans les mines des Monts brumeux avec les gobelins, la cavalcade sur les tonneaux le long de la Forest river, le combat contre le dragon Smaug, et l’attaque du charriot blindé dans la version longue de La Bataille des Cinq Armées). Ce sont pour ma part des scènes exaspérantes, désincarnées, infantiles, vulgaires et idiotes. Du video-game donné en pâture aux spectateurs avides de scènes d’action bourrines.
Pour autant, ces extraits ne semblent pas déplaire à tout le monde et certaines critiques, chez Mad Movies par exemple, louent la chose comme « les morceaux de cinéma les plus virtuoses jamais chorégraphiés par Jackson ». Mouais… J’aurais largement préféré des scènes de combat plus réalistes et crédibles, naturalistes et viscérales, dans le genre de celles de Braveheart. Maintenant, je me souviens d’un entretien avec Peter Jackson dans les bonus des DVD, où il expliquait qu’afin de trouver le financement nécessaire à la genèse de son projet, il s’était engagé à réaliser un spectacle grand-public, et donc le résultat devait contenir son lot de scènes d’action grand-public…
https://www.youtube.com/watch?v=4d61BIwNal8
L’éternel combat du bien contre le mal !
Pour les amoureux de la précédente adaptation de Peter Jackson, disons que tout y est, de la musique d’Howard Shore (qui reprend le thème de l’Anneau et en développe des nouveaux) aux sublimes paysages de la Nouvelle-Zélande ; du casting (identique aux films précédents lorsqu’il s’agit des mêmes personnages, avec de nouveaux acteurs formidables) ; de la construction narrative aux récits de batailles homériques, le tout est gargantuesque, homérique et roboratif.
Maintenant, contrairement au Seigneur des Anneaux, on peut-être déçu au final car au lieu de progresser dans la dramaturgie avant tout, Le Hobbit étouffe cette dernière composante en privilégiant l’action pyrotechnique AVANT TOUT, pour un résultat, en définitive, beaucoup plus désincarné.
Peter Jackson poursuit néanmoins sa destinée en s’imposant comme le cinéaste miraculeux qui aura offert au monde l’illustration de la Terre du milieu sous le medium total du cinématographe. Il ne nous reste plus qu’à attendre, comme il l’a suggéré, qu’il s’attaque au Silmarillon ou à d’autres récits du Premier ou du Deuxième âge…
Les comics
Étrangement, alors que le medium de la bande-dessinée se prêtait plus que les autres à ce type d’adaptation (le dessin en images fixes permettant des effets spéciaux illimités pour un budget quasiment nul), il y a eu très peu d’auteurs de bande-dessinées qui se sont risqués à l’adaptation des récits de la Terre du milieu.
Nul doute que l’idée d’adapter le Seigneur des Anneaux a du titiller plus d’un dessinateur ou scénariste (tiens, quand j’étais gamin et que voulais faire de la BD, je rêvais de faire ça plus tard !). Mais tous, apparemment, se sont découragés avant même de se lancer dans une telle entreprise !
En réalité, une seule bande-dessinée, en l’occurrence un comic book, s’est pleinement chargé de la mission : Le Hobbit de Chuck Dixon (scénario) et David Wenzel (Illustrations), réalisé en 1989.
Il suffit de lire quelques pages de ce comic book pour comprendre ce qui a obligé tous les éventuels prétendant à rebrousser chemin su le terrain de l’art séquentiel : Tolkien était bavard ! Ce n’était pas Balzac, mais presque !
Nous avons vu plus haut que le médium du dessin animé permettait de multiplier les informations narratives en mélangeant les images, les dialogues, la voix-off et les chansons. Dixon & Wenzel ne disposent pas d’autant de sources et optent pour une solution intermédiaire entre l’image et le texte. Chuck Dixon reprend ainsi les mots de Tolkien, dans les phylactères lorsqu’il s’agit de dialogues, et dans les encarts de texte pour le reste. Il cesse de reprendre le texte originel dès que les images de Wenzel viennent compléter les mots en évitant de décrire ce qui est montré par le dessin. Cette solution offre un résultat fluctuant selon que certaines planches nécessitent plus ou moins de texte (deux exemples opposés dans les images ci-dessous), mais elle a le mérite de réaliser une adaptation extrêmement fidèle, presque exhaustive du roman.
Evidemment, la gigantesque Bataille des Cinq armées qui, chez Peter Jackson, occupera un film entier de près de trois heures, nécessite ici des coupes drastiques et une surabondance d’explications écrites, compressant le dernier quart du comic book en noyant le lecteur sous une avalanche de didascalies.
Certaines séquences sont en revanche fort bien restituées, comme celle dévolue aux aigles après la fuite des Monts brumeux. Dans les livres de Tolkien, on comprend bien pourquoi les aigles n’interviennent que très peu souvent : Ce sont des animaux qui n’éprouvent aucune amitié pour les autres créatures, et surtout pas pour les humanoïdes. Mais ils apprécient beaucoup Gandalf, qui a un jour guéri leur seigneur Gwaihir. Donc, notre magicien sait qu’il ne peut leur demander leur aide que très peu de fois, raison pour laquelle il ne le fait qu’en cas d’extrême nécessité !
Un détail appréciable qui fait défaut dès qu’il n’est pas exposé, faisant apparaître ces animaux (notamment dans les films de Peter Jackson), comme un bien pratique Deus Ex-machina…
Il s’agit en définitive d’une adaptation à la fois rigoureuse et académique, presqu’un modèle standard. Un exercice visant à sélectionner le texte qu’il s’agit de garder, et de le compléter par les images à chaque fois que l’on peut éviter d’écrire ce que l’on voit.
Le résultat est plutôt réussi. Ce n’est pas toujours très fluide et pas toujours très fun, certainement pas très original. Mais c’est très efficace et, pour peu que l’on aime l’univers de Tolkien, il s’agit d’une adaptation d’excellente qualité, dont le rapport entre le contenant (l’histoire de Bilbon le Hobbit) et le contenu (les dessins de David Wenzel), opère un plaisir manifeste, qui passe largement au dessus de toutes les contraintes scénaristiques inféodées à un tel exercice.
Evidemment, les planches de David Wenzel, grand spécialiste de l’univers graphique médiéval, sont au diapason de cette transposition presque littérale réalisée depuis le premier livre de la Terre du milieu : Plume délicate, aquarelles diffuses, imagerie universelle, tout concoure à faire de cette illustration séquentielle une parfaite adaptation de Bilbon le Hobbit, dans son imagerie la plus classique…
Ainsi s’achève ce tour d’horizon de la « planète Tolkien » au pays des images.
Evidemment, malgré les apparences, il est trop court pour votre serviteur qui aurait souhaité ajouter tant et tant de choses, notamment en ce qui concerne le paragraphe des illustrations, ces dernières ayant été pendant longtemps la seule source visuelle pour avoir une idée de l’apparence de la Terre du milieu et de ses merveilles. Je pense notamment aux magnifiques encres de Rodney Matthews, artiste trop peu connu ayant réalisé de bien belles images pour les calendriers dédiés à l’œuvre de l’écrivain philologue.
Le but était ainsi de relever un lien de cause à effet entre l’œuvre de Tolkien et la culture geek. Une manière de signifier à quel point l’influence de la Terre du Milieu dans notre culture est aujourd’hui extrêmement importante, et qu’elle s’est diffusée dans chaque recoin de nos univers multimédias (je n’ai pas parlé des jeux de rôle ni des jeux-vidéo par omission…).
Pétrie de toutes les influences mythologiques réunies en un tout cohérent et fédérateur, l’imagerie de la Terre du milieu est désormais une des composantes de notre culture, un visuel universel et un terreau d’expression pour les geeks, qui trouvent dans cette source puissamment iconique de quoi combler leurs aspirations en matière de fantastique et de grande aventure.
Partant de ce postulat, je conseillerais vivement la lecture d’un ouvrage passionnant et très facile à lire, intitulé L’Anneau de Tolkien. Le livre, écrit par David Day (spécialiste de l’œuvre de Tolkien) et illustré par Alan Lee (encore lui !), propose une enquête sur l’inspiration et les sources de Tolkien. L’essai remonte jusqu’à l’aube des temps et démontre comment les récits de la Terre du milieu sont le résultat d’une antique tradition orale et de quelle manière, en s’appuyant sur les mythes et légendes primitifs de notre monde, Tolkien a créé tout un pan de la mythologie du monde moderne, communément appelée Heroïc Fantasy (ou High fantasy pour les puristes)…
« Final Fantasy » 6/6
Faute de vous emmener à Angoulême (because, vous savez ces trucs qu’on appelle boulot et famille), Bruce Lit vous propose une visite guidée de la Terre du milieu. TOUTES les adaptations graphiques, animées et bien sûr cinématographiques des mondes de Tolkien dans (encore) un dingodossier de Tornado pour vous occuper la journée, le WE et les jours fériés !
La BO du jour : il y a bien longtemps que le monde de Tolkien (la terre du milieu), ne fait plus qu’un avec celui des images dans l’inconscient collectif ! Peter Gabriel l’ chanté : This is picture !
https://www.youtube.com/watch?v=Azj9WD4sU0M
And you made it….
Côté coulisse, je recevais dans la même journée l’article de Cyrille et celui-ci, soit à peu près 14000 mots à mettre en forme…..
Et bien que je ne lirai jamais Tolkien, que le visionnage des films de Mickael Samuel Jackson m’a tout à fait contenté dans cette approche du saigneur des agneaux ( 😉 ), je me suis régalé de la découverte de ce monde qui ne sera jamais le mien. Ton article est aussi fluide qu’érudit Tornado, tu es même un petit malin en m’insérant plusieurs images en une :). J’ai appris un fait essentiel à ma culture rock: l’origine du mot silmarils, inoubliables interprètes de il va y avoir du sport….
Autant, je perçois ce que tu décris de l’apologie du renoncement (et donc ses liens avec le catholicisme….quoique, le renoncement, est aussi la vertu enseignée par le bouddhisme non ? ), autant je ne comprends pas ton allusion au racisme primaire. Peux tu expliquer ?
Sur les illustrations, je n’aurais jamais imaginé que l’auteur du Punisher signerait le seule comic-book des Anneaux ! Invraisemblable ! Les dessins de Rodney Matthews m’évoque le monde de Rebecca Dautremer.
Sur les films, il s’agit certainement des derniers qui m’ont fait boycotter les films à grand spectacle en salle. On était en pleine bataille des deux tours, le suspense à son comble quand survint un vigile se planta à mes côtés me signifiant que la fin arrivait en dépit de ce que j’attendais.
Sur l’histoire proprement dit, j’ai trouvé ça souvent interminable, les images que j’en garde sont des batailles que je ne saurai plus situer dans les 2 et 3, la blague du lancer de nain qui m’avait fait rigoler, mais aussi une certaine déception. Je trouve que les personnages n’évoluent pas d’un Iota. Que mis à part dans le 1er volume, personne ne meurt ou n’est blessé (bon Frodon perd un p’tit bout de doigts) dans ces batailles titanesques qui ont révolutionné celles du cinéma. En revoyant LA chair et le sang récemment, c’est flagrant.
Et puis à la fin du retour du Roi, on croit que le film va se terminer, et attendez…non, et….et….non, pas encore, et cette fois ? non…toujours pas !
Je n’ai pas vue les Bilbo et n’ai pas plus envie que ça de m’intéresser à tout ça. Même s’il est indéniable qu’une série comme GOT n’aurait jamais vu le jour sans les films (à la TV j’entends).
Ah ! Quelqu’un qui se souvient encore des Silmarils ! J’écoutais ça quand j’effectuais mon service militaire !
Le racisme primaire : Les bienpensants ont parfois accusé Tolkien (comme ils l’ont fait pour Hergé d’ailleurs) d’être un gros raciste sinon un gros fasciste. Notamment parce que les seuls humains qui s’allient à Sauron sont des peuplades du sud, Basanées, alors que les nobles dunedains (la race d’Aragorn) sont des blancs bien blancs. A mon avis, c’est plus une maladresse que du racisme, car si on s’intéresse de près au travail de Tolkien, on voit qu’il a pris soin d’insuffler de la richesse et de la noblesse à toutes ses races, exceptée celle des orques, pervertie par le mal, et celle des hommes, qui est ambivalente, pouvant basculer d’un côté ou de l’autre.
Je partage ta déception quant aux scènes d’action, puisque je l’ai écrit dans l’article… 😉
Est il un lien avéré entre les Wampas et Star Wars ?
Très bonne idée dans l’introduction que de suggérer une lecture fragmentée de l’article, idée que j’ai suivie.
La source – J’ai lu il y a des années de cela (environ 30 ans) le Seigneur des Anneaux (les 3 tomes), puis Bilbo le hobbit. J’avais commencé le Simarillion, mais je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout et je n’en ai jamais repris la lecture. A l’époque, je ne m’étais pas posé la question des influences mythologiques ou catholiques, j’en étais resté au premier niveau de cette aventure phénoménale. J’en garde le souvenir d’en avoir lu des chapitres dans les couloirs du lycée, pendant les intercours.
Bon, voilà encore un morceau de bravoure de Tornado ! Cela dit, je crois que l’article n’est pas aussi long que le dossier Matrix, si ?
J’ai lu la trilogie il y a vingt ans environ, par contre, j’ai visionné les films bon nombre de fois.
C’est vrai que Gimli est moins classe que dans les livres, mais il est quand même visuellement convaincant. C’est la première fois, dans mon souvenir, qu’un nain d’Heroic Fantasy était aussi réussi (remember les nains dans les films des années 80 qui étaient… juste des nains comme dans notre réalité, et pas des barbus trapus et costauds).
La représentation de l’œil de Sauron ne m’a pas paru être de mauvais goût. Le visuel avait déjà été utilisé dans l’iconographie de l’œuvre, je crois (j’avais un pote qui jouait au jeu de cartes MiddleEarth).
D’ailleurs, j’accroche davantage aux illustrations de John Howe qu’à celles d’Alan Lee (mais c’est peut-être parce que Howe a aussi illustré les covers de GrailQuest, le LDVEH de mon adolescence…)
Globalement, je suis en phase avec ton appréciation de la Trilogie de l’Anneau vs celle du Hobbit au ciné : cette dernière est trop flashy.
Par contre, je n’ai jamais perçu les monologues comme trop lourds. Et la harangue d’Aragorn avant l’assaut vers la Porte Noire me colle toujours le frisson…
En fait, malgré quelques trucs discutables pour les fans connaissant le bouquin, la trilogie est quand même superbe, avec des tas de scènes fidèles au bouquin ou le sublimant (ceux que tu as cité dans l’article mais aussi Gandalf face au Balrog, la mort de Boromir et plein d’autres)
@Bruce : J’aimais bien la loooonnngue fin du Retour du Roi, c’était raccord avec les bouquins et permettaient de quitter dignement cet univers, de manière différente d’un blockbuster lambda (ou même que dans Star Wars, où les coupes m’ont toujours un peu semblé faites à la hache). Mais je me souviens qu’au ciné (à l’époque j’y allais encore), des gens se barraient dès la séquence du sauvetage de Frodon par les aigles…
L’article faisait au départ environ 1200 mots de plus. Afin de prendre soin de notre boss vénéré, j’ai passé un long moment à enlever tout ce qui dépassait. C’est un peu frustrant, mais Bruce m’a récompensé en me disant que c’était très fluide ainsi !
Le monologue d’Aragorn est réussi. Celui de Théoden lorsqu’il harangue ses troupes avant la charge des Rohirims est également sublime et me hérisse les poils à tous les coups. Mais à mon avis c’est grâce à l’effet de mise en scène. Parce que lorsque ce même Théoden baragouine tout et n’importe quoi en regardant dans le vide pendant 2 minutes (à deux reprises dans le 2° film), c’est un peu lourd et inutile, je trouve. Un peu gratuit, comme si les scénaristes cherchaient à habiter le personnage mais sans vraiment savoir quoi lui faire dire. C’est pour ça que je pense, avec le recul, qu’ils ne sont pas très doué niveau dialogues.
« En fait, malgré quelques trucs discutables pour les fans connaissant le bouquin, la trilogie est quand même superbe, avec des tas de scènes fidèles au bouquin ou le sublimant » : Entièrement d’accord. C’est un sacré beau cadeau que nous a fait Jackson. Que la grâce lui soit accordée !
Enfin, j’aime aussi beaucoup la longue fin. Le réalisateur se met dans la peau de ses fans et essaie de rester le plus longtemps possible avec eux, sachant que personne n’a envie de quitter trop vite le Terre du Milieu ! Et encore, je regrette qu’il n’ait pas ajouté des éléments de la toute fin du roman, que l’on trouve dans les annexes et qui ont lieu entre 60 ans et 120 ans plus tard :
– 60 ans après : « Parmi eux, il est de tradition de penser, d’après les dires d’Eleanor, que Samsagace passa les Tours et se rendit aux Havres Gris, et là, fit voile Outre-Mer, le dernier des Porteurs de l’Anneau… »
– 120 ans après : « Cette année là, le premier jour de mars, le roi Elessar (Aragorn) prit congé de la vie. On dit que les lits de Meriadoc et Peregrin furent placés tout à côté de celui du Grand Roi. Alors Legolas construisit un puissant navire en Ithilien, et il descendit le cours de l’Anduin et fit voile Outre-Mer. Et avec lui, dit-on, s’en alla Gimli le nain. Et lorsque le navire s’évanouit à l’horizon de la Haute-Mer, prirent fin, en Terre du milieu, les labeurs et les peines de Communauté de l’Anneau… »
On voit à quel point Tolkien peinait à dire adieu à ses personnages, et il est donc normal que Peter Jackson ait voulu lui-même les accompagner le plus longtemps possible.
Mes scènes préférées dans le(s) film(s) :
– L’introduction du premier film, avec le récit des origines de l’Anneau.
– Bilbon renonçant à l’Anneau devant Gandalf.
– La poursuite à cheval avec les cavaliers noirs.
– Le combat entre Gandalf et le Balrog au début du 2° film.
– La dernière marche des Ents.
– La bataille du Gouffre de Helm.
– L’attaque d’osgiliath
– l’ascension de la montagne par Frodon, Sam et Gollum devant Minas Morgul avec la sortie de l’armée des orques.
– La charge des Rohirims.
Et bien d’autres encore, naturellement !
Très impressionnant comme toujours.
Je ne suis pas un grand lecteur de livres (à la grande déception de ma femme) mais à l’époque du premier film sorti, je n’ai pas pu attendre les deux suivants et je me suis mis à lire la trilogie. Je n’ai pas lu Bilbo par contre.
J’ai connu également une époque faste avec le jeux-vidéo LOTRO. Cela fait presque 10 ans déjà que ce mmo existe et continue d’exister, avec depuis, d’innombrables extensions. Une carte et donc un monde immense reproduit (la comté, la foret noire, Mines de la Moria, Gouffre de Helm, Rohan, Isengar et j’en passe). Le design global fait pale figure désormais après 10 ans (face par exemple à Elder Scrolls online) mais reste des régions magnifiques où je prenais un certain plaisir à me promener à cheval (non sans danger) rien que pour contempler des milliers détails proches de ce que j’ai pu voir ou lire.
Une expérience virtuelle (gratuite) unique pour les passionnés de la franchise (faut-il aimer les jeux-video et mmo).
J’ai joué à bien d’autres jeux-vidéo sur le thème mais bien moins marquants en termes d’immersion.
Merci de compléter l’article au niveau des jeux ! Comme je l’ai suggéré à la fin, je ‘aime pas les jeux et donc je n’y connais rien ! Néanmoins, ton enthousiasme est communicatif et, si j’en ai l’occasion, je serais curieux de voir ce que donne cette « immersion » dont tu perles si bien !
Non, vraiment, Tornado, je ne sais pas comment tu fais pour écrire autant ! Alors oui, c’est moins long que la trilogie Matrix, mais c’est tout aussi passionnant. Je ne suis pas un fan de Tolkien, du coup j’apprends plein de choses. Je ne connais aucun des illustrateurs que tu cites, mais les dessins sont attirants.
Je crois que mon premier contact avec Tolkien fut le jeu de rôle. J’ai un peu joué à Rolemaster par l’intermédiaire d’un ami bien plus doué que nous à l’époque. Le jeu était la version anglaise et complète du Jeu de rôle de la terre du Milieu (JRTM) avec un système ultra-complexe, je crois même qu’il fallait calculer des racines carrées et des racines cubiques !
J’ai cependant lu Le Bilbo (très bon livre) et les trois tomes du Seigneur des Anneaux (avec beaucoup de mal car la traduction est sans doute aussi ampoulée et peu fluide comme celle de Game of Thrones). Il fallait, puisque je m’y suis enfin mis lorsque les films de Peter Michael Jackson sont sortis. En tant que non-fan, je n’ai jamais essayé de lire d’autres Tolkien (le Silmarillion très peu pour moi) mais j’aime beaucoup les films de Jackson que je n’ai vu qu’en version courte. Je les ai revus récemment et je trouve que c’est une réussite éclatante, les propos résolument modernes de Tolkien y éclatent au grand jour : anti-racisme, écologie, politique mondiale (les Ents sont obligés finalement d’entrer dans le conflit car il touche tout le monde et pas seulement les humains), don de soi… C’est très loin de Star Wars, qui, je pense, reprend pas mal de choses du Seigneur des Anneaux en filigrane. Tu ne parles pas d’Harry Potter où les comparaisons sont encore plus flagrantes, mais la saga Harry Potter est inattaquable et aussi subtile que celle de Tolkien (et peut-être mieux écrite mais c’est un jugement de goût).
N’étant pas fan de Tolkien et ne comprenant pas tous les tenants et aboutissants de ces familles qui s’étalent sur plusieurs millénaires, je préfère m’attacher aux films. Leurs défauts sont réels et tu les listes bien mieux que moi, mais malgré tout, ces défauts ne me gênent pas outre mesure, je prends ça pour du plaisir pop-corn. Je n’ai pas vu Le Hobbit car même mon fils me les a déconseillé mais tu me donnes finalement envie de les voir. Et puis les scènes marquantes sont vraiment réussies. Comme dit JP, la mort de Boromir est un vrai tour de force, et j’y aime également le parti-pris de Jackson : lorsque Aragorn, Legolas et Gimmli attaquent, ils sont sans pitié et sans peur, ils se donnent à fond, on croit à leur investissement et on les sent en réel danger, on a peur pour eux. C’est selon moi la vraie force des films, jamais on ne se sent floué par un retournement de situation trop facile. J’adore le léger féminisme de Tolkien également, Eowyn qui tue un Nazgul, ça me fait toujours incroyablement plaisir.
J’ai le comic de Bilbo également, mais sa lecture est fastidieuse, et comme tu le soulignes, la fin est bien trop rapide. Je n’avais jamais entendu parler des dessins animés par contre.
Bref, encore une fois, un article époustouflant, sur lequel je reviendrai forcément.
Merci beaucoup !
Evidemment, il y a tout plein de choses dont je n’ai pas pu parler car il fallait faire attention que l’article ne soit pas exagérément trop long. Et puis en plus, comme j’envisage d’en faire un sur Games of Throne et un autre sur Harry Potter, autant garder ça pour plus tard ! 🙂
Si tu aimes suffisamment les films, je te conseille de te faire offrir l’intégrale en version longue. L’apport de ces versions allongées est considérable et en fait un « director’s cut » absolu ! Plus jamais tu ne voudras revoir les versions courtes après ça !
Ah ! et ta réflexion sur le rôle des Ents est très intéressante !
Oui il faudra que je les voies un jour en version longue, je vais mettre ça sur ma liste de nowell de cette année ! J’attends impatiemment tes articles sur Harry Potter et Game of Thrones. Après, on pourra peut-être parler de la lourdeur littéraire en comparant ces oeuvres 🙂
John Boorman qui tourne Excalibur par dépit de ne pas avoir fait de Tolkien, ça me rappelle Spielberg tournant Indianna Jones pour ne pas avoir pu Tintin !
A ce propos, j’en déduis que la continuité entre première et seconde trilogie est elle bien assurée puisque comblant les trous ?
Pas de scans de Gollum en tout cas ! Je me rappelle m’être dit que Viggo Mortensen ferait un Thorgal phénoménal.
La déception, ca nous donne un chef d’oeuvre de chair, de quête et de sang qui exalte la quête arthurienne en cinémascope. Et où l’ulime bataille, loin des déferlements numériques d’orques et gobelins sanguinaires, voit un roi de légende s’empaler sur une lance pour tuer son propre fils. Vive la déception!
La continuité entre les deux trilogie est absolument totale, ultime, irréprochable.
L’illustration – Quelle surprise de trouver des artistes dont je connais le nom. Greg et Tim Hildebrandt avaient réalisé quelques couvertures pour Marvel après leur période Fantasy, ainsi que des illustrations pour un jeu de cartes à collectionner. La douceur de leurs couleurs avait du mal à rendre compte de la violence des personnages. Je ne savais pas que Michael Kaluta avait réalisé des illustrations des œuvres de Tolkien.
Les dessins animés – L’iconographie complète bien les textes en donnant à voir le résultat des mélanges de Ralph Bakshi. Quand j’étais jeune, c’était des films auxquels je ne pouvais pas accéder (je n’en subodorais même pas l’existence), faute de diffusion à la télévision, ou de projection en cinéma (pensez-donc, le premier magnétoscope acheté par mon père était un Bétamax).
Ah oui ! Je me souviens que lorsqu’on est allé acheter notre premier magnétoscope avec mon père et mon frère, le vendeur nous exhortait à choisir le bétamax plutôt que la VHS. Il disait que c’était de meilleure qualité (ce qui devait sûrement être vrai). Mais on a quand même acheté la VHS (parce que c’était moins cher), et on a bien fait car le bétamax a disparu l’année suivante ! Du coup, je me souviens avoir loué un bon paquet de fois « Le Seigneur des Anneaux » de Ralph Bakshi dans le vidéo-club de mon quartier. La jaquette de la cassette vidéo m’avait beaucoup impressionné. Et c’est cette image que j’ai choisie pour le haut de mon article (avec la légende « Gandalf, un visuel qui en impose ! ») !
Un panorama ambitieux d’un univers référentiel monstrueux. J’ai lu Bilbo et Le Seigneur adolescent, et ce sont des lectures marquantes et originales, en particulier grâce à l’abondance de poésie, chants et apartés qui ponctuent le récit de la trilogie de Tolkien. La traduction originale était souvent décriée et les éditions Bourgois ont publié une nouvelle traduction de La fraternité et des Deux tours depuis 2014, apparemment c’est une réussite.
J’ai vu les films de Peter Jackson au cinéma, et j’avais retrouvé le souffle épique et le plaisir de ce long cheminement tortueux vers le Mordor. Comme il incarne avec majesté et émotion King Kong, Andy Serkis compose un Gollum, ambivalent et possédé par son précieux, qui m’aura marqué autant que le tumulte des batailles.
Je n’ai pas vu les versions longues, mais peut-être pourras tu me dire si mn personnage préféré y figure, à savoir le bondissant et chantonnant Tom Bombadil?
Bon, voilà que je regrette de ne pas avoir parlé de Gollum à présent, tant il est vrai qu’il est l’un des personnages, voire le personnage le plus important de la saga.
Bombadil n’apparait pas non plus dans la version longue. Dans les bonus DVD, je crois me souvenir que Peter Jackson expliquait que parmi ses premiers chois d’adaptation, il avait décidé d’enlever certains passages « inutiles » dans la dramaturgie du récit. Et en premier lieu le passage de Tom Bombadil.
Bon pour accord pour un focus de Gollum.
Des films issus de la culture gamers réussis :
Bring me the head of the machine gun woman, Hypertension, Scott Pilgrim,euh….il doit y en avoir d’autres….
parce que Resident Evil, Doom, Max Payne, Hitman, ce sont de belles merdes….
Les Films – Je ne les ai pas vus, et les images montrant les batailles sont très impressionnantes. J’ai vu dernièrement la bande annonce du film World of Warcraft, avec également une scène de bataille rangée, hallucinante.
Je me demande comment tu fais pour résister à la tentation de voir les films ! 😀
Si jamais tu décidais de les regarder, je t’encourage vivement à choisir la version longue. La version courte ne possède pas la vision de son réalisateur, qui a officiellement précisé que la version longue était son director’s cut (environ 2 heures et demi de scènes supplémentaires).
Je ne connais rien à World of Warcraft car j’ai tendance à fuir tout ce qui possède un lien avec les jeux vidéo.
J’ai tenté de regarder des trucs comme « Silent Hill », et à chaque fois j’ai lâché l’affaire tant il s’agissait d’un univers qui ne me parlait pas. Il n’y a que le premier film « Final Fantasy » avec lequel j’ai vraiment accroché.
Même « Ender’s Game », qui est adapté d’un roman d’orson Scott-Card m’a ennuyé à en mourir, tellement il puise ses sources dans l’univers du jeu-vidéo.
Je n’ai jamais joué non plus à World of Warcraft. Ayant revu la bande annonce après avoir lu ton article, j’y ai vu l’influence de Peter Jackson dans les images montrées (ce qui n’augure en rien de la qualité du film).
Ah le Seigneur des Anneaux, en voilà une belle madeleine de Proust ! Comme une bonne du grand public français j’ai découvert ce classique lors de la sortie en salle du premier volet. Le jeune collégien que j’étais avait acquis la première édition poche comportant des couvertures tirées du film (chaque année avait droit à une édition reprenant des photos du nouveau film projeté) et a dans les deux années qui ont suivi dévoré la plupart des ouvrages écrits par Tolkien sur la Terre du Milieu (Le Hobbit, Silmarion, Contes et légendes inachevées, Livre des contes perdus) du mieux que le permettait mon argent de poche ! Les recherches sont Tolkien ont également été mes premières sur Internet lorsque j’y avais accès en parallèle des X-Men ! La même année où je découvrais Tolkien a été celle où je me suis initié aux comics, je me dis d’ailleurs souvent que si le virus Marvel ne m’avait pas touché je serai devenu un plus gros lecteur de fantasy. Tolkien n’est pas totalement étranger à mon amour des comics puisqu’à travers son oeuvre j’ai découvert ce qu’était un univers partagé cohérent et soucieux des détails non sans quelques incohérences dû à des réécritures… ça ne vous rappelle pas quelque chose ? 😉
Comme le dit Loane Slone une nouvelle traduction est en cours de parution chez Christian Bourgeois (il ne reste que le Retour du Roi à sortir prochainement) réalisé par Daniel Lauzon qui s’est occupé depuis Les lais de Beleriand en 2006 à traduire les tomes manquant en français de l’Histoire de la Terre du Milieu (enfin, les tomes III, IV et V, il nous en reste encore sept à découvrir !) et surtout a officié sur la nouvelle traduction du Hobbit en 2012. Il a été accompagné dans sa tâche par Vincent Ferré, le spécialiste universitaire de Tolkien en France dont je vous conseille les ouvrages qui sont abordables par tous.
Des adaptations animées je n’ai vu que celle de Ralph Bakshi mais j’ai maintenant envie de tenter celles de Jules Bass et Arthur Rankin. Le film de Bakshi est intéressant à regarder ne serait-ce que pour avoir un exemple d’approche d’adaptation différente de celle de Peter Jackson : d’un côté le Néo-Zélandais nous propose la version la plus « complétiste » au possible, tandis que Ralph Bakshi nous offre lui un condensé avec des choix pour rendre le tout cohérent. Et il faut dire que Ralph Bakshi s’en sort bien, faire tenir la Communauté de l’Anneau en film d’une heure trente je l’envisage, mais y rajouter également une grosse partie des Deux Tours et rendre cela cohérent l’était beaucoup moins ! Les deux oeuvres sont aussi intéressantes à comparer dans ce qu’ils modifient chacun différemment ; je pense ici avant tout au rôle de Glorfindel qui est attribué à Arwen chez PJ et qui est donné à Legolas chez RB, nous offrant dans les deux cas un remplaçant tout-à-fait acceptable (et même légitime) au mystérieux Glorfindel qui passé le conseil d’Elrond n’apparaît plus sauf à être mentionné dans la liste des invités du mariage d’Aragorn et Arwen !
Je ne vais pas trop m’étendre sur les films (ou je me garde ça pour une autre fois), si ce n’est pour un point concernant chaque trilogie. Concernant le Seigneur des Anneaux, je trouve que de nombreuses omissions sont légitimes : Tom Bombadil fait presque « tâche » dans l’oeuvre d’origine, Radagast souffre du « syndrome Glorfindel » et si j’aurais adoré voir la révolte des Hobbits à la fin du Retour du Roi il aurait été difficile de l’inclure également dans un métrage déjà bien assez long, et qui en plus aurait souffert d’une coupure de rythme puisqu’intervenant après la victoire du bien contre le mal, le mariage, etc… Je regrette juste peut-être qu’ils n’aient pas gardé entre la fuite de la Comté et l’arrivé à Bree soit le passage dans la forêt (dont on retrouve une réminiscence dans la version ciné des Deux Tours lorsque Pippin et Merry sont confronté à des arbres chez les Ents) soit le combat contre les Spectres, encore que cela aurait sans doute trop chargé le film même en version longue.
Pour la trilogie du Hobbit je trouve que PJ a trop étiré la sauce, deux films auraient été suffisant. Et quand bien même j’ai aimé les trois films (en grande partie avant tout pour le plaisir de retrouver la Terre du Milieu), il y a quelques choix qui me gênent comme [mini-spoiler]le combat contre Smaug au début du troisième qui aurait largement eu sa place à la fin du second vu le temps qu’il dure[fin du mini-spoiler].
Les tentatives d’adaptation de l’univers de Tolkien ont commencé très tôt, puisque dès 1957 Tolkien reçoit une proposition d’adaptation du Seingeur des Anneaux par les producteurs Forrest J. Ackerman, Morton Grady Zimmerman et Al Brodax. Si Tolkien se montre enthousiaste au départ, il devient très vite sceptique face aux changements dans le scénario (Radagast devient un aigle, Sam abandonne Frodon aux pattes d’Arachne pour se rendre au Mont du Destin…) et à l’aspect trop « conte de fées » envisagée.
Je pense que certains d’entre vous connaissent l’anecdote, mais je la rapporte ici : à la fin des années 1960, les Beatles ont envisagé, surtout sous l’impulsion de John Lennon, d’adapter le Seigneur des anneaux, avec John Lennon jouant le rôle de Gollum (bien qu’au départ il voulait celui de Bilbon), Paul McCartney interprétant Frodon Sacquet, George Harrison Gandalf, et Ringo Starr Sam Gamegie !
Par contre je viens de découvrir pas mal des changements que Boorman aurait apporté à sa version de l’histoire : une relation sexuelle entre Frodon et Galadriel, Gimli torturé pour obtenir le mot de passe pour entrer dans la Moria et un mariage entre Aragorn et Eowyn !
Au niveau des adaptation méconnues, on trouve également un court-métrage en « dessins pas animés » d’une durée de moins de 12 minutes daté de 1966 reprenant avec beaucoup de libertés le Hobbit (exit la compagnine des Nains, Thorin est ici accopagné d’une princesse ! Smaug devient quant à lui Slag…) réalisé uniquement par les détenteurs des droits d’exploitation de l’époque pour ne pas les perdre. Je vous laisse découvrir cette chose présente sur Youtube qui reste malheureusement la première adaptation sur les écrans de Tolkien :https://www.youtube.com/watch?v=KRqbdpbDwVo
La palme du WTF le plus complet revient toutefois à la version SOVIÉTIQUE du Hobbit ! Nous sommes en 1985 et le droit d’auteurs sur les œuvres extérieures au rideau de fer reste une notion plutôt abstraite pour le ciné d’URSS qui nous a offert ce sympathique et ringard nanar disponible également sur le web : https://www.youtube.com/watch?v=Sl7w2Z0vGpA
Tout aussi surprenant, la Finlande a produit en 1993 une télésuite en neuf épisodes de trente minutes reprenant ni plus ni moins que le Hobbit et le Seigneur des Anneaux ! Baptisé Hobbitit (« les Hobbits »), ils sont également trouvables, et si cette version n’a surement concurrencé Jurassic Park au niveau des effets spéciaux elle doit sans doute être plus respectueuse de l’esprit de Tolkien que la tentative russ: https://www.youtube.com/watch?v=i_5pwxCkWzY&list=PL5PqKfc7SM1INBa2j8euneNZvTNAKf3E9
La Russie, revenons-y, puisqu’une nouvelle tentative d’adaptation du Hobbit, animée cette fois, est lancée en 1994 ! Celle-ci n’aboutira finalement qu’un à un prologue de six minutes intitulé The Treasure under the Mountain (http://www.dailymotion.com/video/xke6v5_russian-animation-the-hobbit-english-subtitles-1994_shortfilms), la loi du copyright ayant réussi à s’implanter dans l’est de l’Europe avec la chute du bloc soviétique.
Merci Marti, pour cette longue et généreuse participation qui vient compléter ma modeste contribution à la Tolkienmania. Cela-dit, tu as fait ce que je ne voulais surtout pas faire car, comme je l’ai écrit plus haut, il n’était pas question de chercher l’exhaustivité au niveau des adaptations ! 😀
Au départ, j’avais envisagé un article qui embrasserait la totalité de ces adaptations, mais j’ai rapidement changé d’avis, préférant le tour d’horizon en en choisissant certaines plutôt que d’autres. Et en privilégiant les plus évidentes.
Si les adaptations cinés, animées et autres multimédias ont été nombreuses, le pire se situe au niveau des livres illustrés (et autres cartes et calendriers), qui sont carrément légions et qui auraient nécessité une review interminable et ultrachiante rien que sur le sujet.
Mais j’ai beaucoup apprécié ta participation. L’anecdote sur les Beatles (que je ne connaissais pas) est très sympa et les éventuels changements envisagés par Boorman sont édifiants. Je tâcherai aussi de jeter un oeil sur les liens dès que j’aurais un (vrai) moment. Merci beaucoup !
Grâce à toi j’ai passé une partie des vacances à me redocumenter sur Tolkien, notamment en ce qui concerne la nouvelle traduction sortie récemment, au point que je me tâte à me procurer les deux volumes déjà sortis…
Ce qui est fou avec Tolkien, c’est de se dire que de nombreux de ses textes restent encore inédits même en anglais ! A priori Christopher Tolkien aurait notamment laissé de côté des textes linguistiques très pointus de son père, préférant se concentrer sur ceux ayant attrait aux histoires du monde du SdA.
J’ai regardé dans les rayons librairies et il y a effectivement des nouveautés ! Du coup je m’interroge lorsque tu dis « enfin, les tomes III, IV et V, il nous en reste encore sept à découvrir ! ». 12 tomes ? de quoi s’agit-il exactement ?
Diantre quel pavé ! Je ne savais même pas que tu parlais de tous les films dans cet article. Bon ben je suis globalement bien d’accord.
Bon j’avoue que je n’ai pas lu les livres^^ Et que certains choix que tu qualifies de « mauvais goût » dans les films ne m’ont pas choqué. Mais certains restent bizarres oui…comme les fantômes qui semblent bien trop utiles pour être libérés juste avant la bataille finale tellement ils sont puissants…et les aigles qui font trop Deus ex machina au point qu’on se demande pourquoi Frodon n’est pas parti depuis le début sur le dos d’un aigle pour aller jusqu’à la montagne du destin^^ (et hop 8h de film en moins)
Cela dit je suis malgré tout très fan de cette saga de films. Les versions longues sont parfois un peu…euh…longues, avec un rythme moins fluide, mais je ne peux nier que certains passages sont plus cohérents. La fuite des orcs bouffés par les Hents, la mort de Saroumane qui était laissé tranquille dans la version courte (euh..il est dangereux quand même les mecs) Et d’après ce que j’ai compris dans les bouquins il survit et attaque la Comté après la défaite de Sauron…mais se fait tuer par son même serviteur. Donc il y a tout de même un élément conservé sur sa manière de mourir.
La trilogie du Hobbit je l’aime bien aussi mais je n’ai ressenti aucune envie de voir les versions longues pour le coup. Parce que déjà…c’est quand même trop long.
« un trop plein de séquences pyrotechniques et, là encore, des combats beaucoup trop aseptisés où de petites créatures viennent à bout de plus grosses et plus fortes avec trois cabrioles infantiles. »
Je crois que c’est ça que les critiques reprochent en disant « trop plein d’action ». C’est pas le nombre de scènes mais leur côté trop « tout publics », et surtout…elles duuuuuurent. Punaise on n’en peut plus dans le 2eme film avec la bataille contre le dragon. Au début on se dit qu’il est chouette le dragon, et puis on en a maaaaarre de le voir. Et de l’entendre bavarder. Pfiou…trop c’est trop, c’est plus spectaculaire à la longue, c’est usant !
Le côté « plus léger » des films, je pense que ça vient du fait que Jackson adapte un roman plus orienté jeunesse quand même. Certains passages « rigolos » comme la discussion avec les 3 trolls qui veulent cuisiner les nains dans le premier Hobbit, ça ne m’a pas dérangé. Même si c’est plus enfantin. Ce sont vraiment les bastons « fun » et interminables qui sont usantes.
Bon…malgré tout je ne peux pas détester ces films. Cela dit, même si tu mentionnes que les effets spéciaux sont meilleurs, je regrette l’utilisation bien trop fréquente de CGI. Je veux dire…tu te plains du troll dans les mines de la Moria, mais c’est peanuts comparé à tous les gobelins et le pire…à tous les HUMAINS numériques, comme Legolas souvent fait à l’ordi. C’est atroce de voir ça, tellement fake…
M’enfin…ça reste des films qui font passer un bon moment
Et c’était cool de voir Saroumane avant sa trahison. Le dernier rôle de Christopher Lee non ? Il est mort peu de temps après le dernier film.
Je ne pense pas voir les versions longues du Hobbit, tout comme je n’ai pas du tout été intéresser de voir la version longue de son King Kong.
J’ajouterai que dans la trilogie du Hobbit, c’est surement le 2eme film que j’aime le moins. Et dans le seigneur des anneaux…euh…le dernier.
Attention, ça ne veut pas dire que je trouve le retour du roi mauvais, mais je trouve qu’il manque une présence méchante. Comme tu le dis Sauron est juste un œil de feu qui fait des bruits de gorille, Saroumane et le charisme de Lee ne sont plus là (enfin il meurt au début du film quoi)…on a un général orc avec une tête de cul et…voilà. C’est peut être pour ça que Jackson a voulu faire du seigneur Nazgul un adversaire à la hauteur de Gandalf. Parce qu’il n’y a plus personne qui fait peur^^ Mais bon au final il se fait tuer comme un caca par Eowyn (c’est comme ça dans le roman ? Un homme ne peut rien faire mais une femme oui ? Sacré point faible quand même^^)
Et puis j’ai trouvé que Minas Tirith était vachement fragile. ça vient surement des maquettes parce que je ne suis pas sûr qu’ils aient tout fait à l’ordi. Mais bon un boulet dans un mur et tout s’écroule comme des Lego^^
M’enfin je chipote. J’aime bien tous les films quand même. Dans le Hobbit, j’aime bien le passage du 3eme film dans lequel Thorin devient temporairement mauvais, aveuglé par les richesses. C’est plus intéressant qu’un combat de 50min contre un dragon…
Et j’aime bien aussi le fait que lors de la bataille finale, on se concentre davantage sur un petit groupe de nains aux prises avec l’orc blanc et le duel sur la glace. Parce que les grosses bastons avec des milliers de soldats, ça va 5 minutes quoi (c’était un peu fatigant dans le retour du roi)
Bon cela dit je n’ai pas vu les versions longues donc je ne sais pas de quoi tu parles avec cette attaque du chariot blindé^^ Mais je ne suis pas sûr que je loupe grande chose.