Focus : Daredevil V1 #169 – Devils – par Frank Miller et Klaus Janson
Par : JP NGUYEN
1ère publication le 26/12/18- MAj le 25/01/19 pour le prix d’Angoulême décerné à Frank Miller.
VO : Marvel
VF : Lug/Panini
Ce focus portera sur le numéro 169 de la série Daredevil, écrit et dessiné par Frank Miller avec un encrage de Klaus Janson, des couleurs de Glynis Wein et un lettrage de Joe Rosen.
En vingt-deux pages, l’histoire oppose Daredevil à celui qui deviendra sa Nemesis : le très mentalement perturbé Bullseye (le Tireur en VF). Dans la catégorie des récits complets en un épisode, je le considère comme une réussite totale et je m’en vais vous bassiner avec toutes les qualités que je trouve à ce comicbook…
Avertissement : au détour des paragraphes de l’article, vous risquez de rencontrer autant de Devil-gâcheurs qu’il y en a dans la tête de Bullseye…
Le Tireur : un adversaire totalement jeté
Daredevil s’était déjà coltiné avec Bullseye à plusieurs reprises auparavant mais leur dernière confrontation avait fait apparaître une faille mentale chez le Tireur, ce dernier devenant à la fois phobique et obsessionnel à l’égard du Diable Rouge. Dans le numéro 161, alors qu’il avait kidnappé la Veuve Noire pour attirer DD à Coney Island dans un traquenard avec toute la bande d’assassins d’Eric Slaughter pour le seconder, Bullseye avait craqué mentalement face à son intrépide adversaire.
Au début de Devils, un médecin révèle que Bullseye souffre d’une tumeur au cerveau provoquant des phases hallucinatoires où son délire de persécution lui fait prendre n’importe qui pour Daredevil. Devant se faire opérer, Bullseye s’est évadé du bloc et Daredevil doit le retrouver non seulement pour protéger la population mais aussi pour permettre l’intervention chirurgicale sans laquelle le tueur serait condamné.
Une narration diablement efficace
L’épisode se déroule aux environs de Noël et démarre par une courte séquence télévisuelle où Matt Murdock, invité d’un talk-show, fausse rapidement compagnie au présentateur suite à l’annonce de l’évasion du Tireur. Cette scène d’introduction est très « comics » dans son esprit, avec le cliché du héros à la double identité disparaissant soudainement dès l’annonce d’une nouvelle menace, sans que l’entourage ou le public ne fasse le moindre rapprochement… On enchaîne ensuite sur une double page où Bullseye, habillé d’un simple imperméable, erre dans un Time Square enneigé et envahi de personnes habillées en Daredevil !
C’est seulement la deuxième histoire de DD dont Frank Miller assure le scénario en plus du dessin (la première étant l’apparition d’Elektra dans la série). Miller respecte encore toutes les règles d’un genre très codifié et ne dispose que d’un nombre réduit de pages pour dérouler son intrigue. Il utilise encore les bulles de pensée et mise à part la double page susmentionnée, les cases sont plutôt petites, pour une narration au rythme élevé, parfois même syncopé (avec jusqu’à 6 cases sur une même bande horizontale) : la traque de Bullseye dans la Big Apple hivernale est aussi une course contre la montre pour sauver un tueur malgré lui.
Malgré cela, le récit comporte plusieurs respirations, des pauses pour souffler entre deux affrontements spectaculaires entre le justicier aveugle et son ennemi à la précision mortelle. Dans le contexte d’une série régulière du mainstream des années 80, le lecteur s’attend bien sûr à voir le bon prendre le dessus sur le méchant. Reste à savoir comment et c’est là que Frank Miller excelle, construisant une dramaturgie à la démesure des qualités de l’homme sans peur.
Un diable d’homme
Tout au long de l’histoire, Daredevil incarne la figure classique du héros dont la droiture et le courage forcent l’admiration. Jugez plutôt : tout d’abord, il accepte de perdre son premier duel contre Bullseye dans un cinéma de quartier pour sauver la vie d’un otage. Ensuite, il pousse ses hyper-sens au maximum de leurs capacités pour retrouver son ennemi en parvenant à isoler un seul son dans l’immense brouhaha de la nuit New Yorkaise ! Sur une page découpée en trois cases horizontales, Miller décrit avec maestria la concentration absolue de DD pour retrouver l’un des otages de Bullseye uniquement par le bruit de… sa quinte de toux !
Il faut une certaine suspension consentie d’incrédulité pour que la scène marche pour le lecteur mais c’est le cas pour moi. Que ce soit dans mes jeunes années ou lors de relectures récentes, cette séquence me fait toujours marcher dans ce défi impossible relevé par l’homme sans peur. A noter que la même capacité a été dépeinte dans la saison 2 de Netflix pour un résultat… euh… Mieux vaut parler d’autre chose…
Déjà mal en point après la libération des otages, Daredevil poursuit quand même le Tireur dans les couloirs du métro, environnement pourtant redoutable pour son ouïe ultra-sensible. Au bord de la défaite, il trouve encore la force en lui pour inverser le cours de la lutte et vaincre son adversaire. Enfin, alors que Bullseye git, vaincu, sur les rails et qu’une rame de métro approche, Daredevil trouve les ressources physiques et morales pour sauver le tueur psychopathe.
Cette enfilade de morceaux de bravoure donne une dimension épique à cet épisode, pour l’inscrire dans la légende de l’homme sans peur, archétype du héros capable de se dépasser pour surmonter l’adversité.
Collants rouges et film noir
Malgré le classicisme évoqué ci-dessus, on peut déjà entrevoir la patte bien particulière de Frank Miller. En premier lieu, son amour pour le noir, que ce soit le genre (le cinéma où se déroule le premier duel projette le Faucon Maltais) ou la couleur, avec certaines cases en clair-obscur où les détails s’effacent pour faire prédominer l’ambiance. En jouant avec l’éclairage et en dessinant des iris très petits pour les yeux du Tireur, Miller retranscrit de façon saisissante la démence du tueur, qui semblerait presque être la Mort incarnée…
D’un côté, Miller se plie aux conventions du mainstream, ce qui donne une scène humoristique où il braque un tailleur pour se faire refaire un costume. Ben oui, un super-vilain digne de ce nom se doit de revêtir son costume de scène pour se castagner avec le héros ! On oublie souvent qu’en plus de son amour pour les ninjas et les gangsters, Miller aimait parsemer ses histoires de touches d’humour.
Une autre scène cocasse est celle où DD subtilise une pièce à conviction des poches de l’inspecteur Manolis pour mener sa petite enquête et la remet en place à l’insu du policier, sous le regard complice d’un agent. On peut aussi mentionner les deux ciné-geeks servant d’otages au Tireur, qui sont dans un premier temps si absorbés lors de la projection du film qu’ils en ignorent la bagarre en cours.
Par ailleurs, Miller challenge la morale officielle, par l’intermédiaire de Bullseye qui évoque le décalage entre les héros de cinéma et la vraie vie ou encore par la voix de Nick Manolis, qui conteste la décision de Daredevil d’aller sauver Bullseye. Implicitement, il serait prêt à accepter quelques victimes collatérales le temps que le Tireur devienne inopérable et décède. C’est le tabou du meurtre qui ainsi remis en question.
Malgré les apparences, les paroles de Manolis atteignent bien DD. Au terme de sa lutte éprouvante dans le métro new-yorkais, le justicier aveugle marquera un temps d’hésitation avant de sauver son tourmenteur. C’est la tentation du côté obscur, celle de basculer de l’autre côté de la loi, un autre ingrédient des polars et films noirs (oui, je sais, on le retrouve aussi dans des films avec des sabre-lasers mais bon, ici on cause de Daredevil, pas de Darth Devil…).
Développement Durable
Devils contient une courte scène d’une page où Elektra rend une visite nocturne au domicile de Matt Murdock et réalise, fort désappointée, qu’une autre femme (Heather Glenn) partage déjà la vie du rouquin. Cette apparition permettait quand même de laisser supposer que la Grecque ne se limiterait pas à son apparition du numéro 168.
Mais la contribution majeure de ce numéro à la mythologie daredevilienne c’est bien évidemment la consécration du Tireur comme ennemi juré de tête à cornes, avec un lien particulier créé entre les deux personnages : notre héros se sentira responsable des actes du tueur qui lui-même ne supportera pas de devoir sa vie au justicier. Une fois opéré, Bullseye sera guéri de sa tumeur mais pas de son obsession pour DD, qu’il affrontera encore à plusieurs reprises au cours du run de Miller/Janson, dans les numéros 170,172 et dans le fatidique 181 intitulé Last Hand,, où il tue Elektra et manque à nouveau d’être sauvé par Daredevil, dans une scène miroir à celle de Devils mais dont la conclusion est sensiblement différente (et un gros dégât des os pour le Tireur).
Ces apparitions successives installeront définitivement le Tireur comme LE méchant de DD (en binôme avec un certain bibendum honorable marchand d’épices de son état). Après Miller, quasiment tous les scénaristes marquants du diable rouge (O’Neil, Nocenti, Smith, Bendis, Brubaker et Waid) feront appel à lui pour trucider l’homme sans peur, qui finira toujours par s’en… tirer.
L’essence du super
Ce numéro 169 de la série Daredevil contient tout ce que j’attendais de mes lectures super-héroïques en tant que jeune lecteur mais aussi tout ce que j’aime retrouver avec plus d’années au compteur. Un équilibre délicat entre légèreté et gravité, un récit qui peut aussi bien s’apprécier dans la trame générale d’un run de grande ampleur que façon auto-contenue. Une aventure riche en hauts faits qui en dit long sur son héros, fournissant son content de bagarres au fan de comics avide d’action mais n’oubliant pas de fournir quelque matière à réflexion.
Il y a bien sûr la tirade finale de DD face à Manolis pour justifier son choix de sauver Bullseye : le laisser mourir c’était tourner le dos à la loi et s’engager sur la voie du chaos, de la barbarie où seule triompherait la raison du plus fort. Plus qu’une simple conviction personnelle, Daredevil expose sa vision (sic) de la société et affirme la primauté de la loi (la même dont le roi Leonidas chantera les louanges dans 300, toujours sous la plume de Miller). Plutôt que de tuer le tueur, Daredevil choisit d’essayer de le guérir. Cependant, il doute en son for intérieur que la démence meurtrière de son ennemi soit liée à la tumeur. Pour autant, il refuse de s’improviser juge et bourreau, préférant remettre le sort du criminel aux mains de la société.
Mais Devils peut aussi proposer une autre lecture, encore plus en lien avec l’actualité hexagonale. Bullseye, celui qui prétend ne jamais rater sa cible (ce qui est pure vantardise, vu le nombre de fois où il a manqué son coup…), est en pleine psychose et voit des ennemis partout. Dans son délire, la seule solution valable est l’élimination des diables afin de les exorciser. La scène d’ouverture sur Times Square est à la fois grotesque, avec une foule bigarrée portant les oripeaux du diable rouge, et glaçante, lorsque le psychopathe exécute plusieurs passants en quelques secondes.
Nous vivons une époque où certains de nos concitoyens voient le diable en nous et cherchent à nous éliminer. Prenons garde à ne pas devenir des Tireurs voyant l’ennemi partout. Il n’y aura hélas pas de justicier en collants rouges pour venir nous donner un coup de main mais nous pouvons suivre son credo. Rester en éveil, à l’écoute du monde, donner le meilleur de nous même et agir collectivement pour une meilleure société.
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La BO du jour : Bullseye est obsédé par Daredevil et ne peut pas se le sortir de la tête…
C’est un sacré épisode que tu commentes ici JP, l’un de mes préférés aussi. Le parallèle avec l’actualité est particulièrement bien vu.
LA scène où Matt cherche au travers de la ville sa cible a été reprise maintes fois. Elle achève de tisser un lien entre ce héros des bas quartiers et sa ville qu’il ressent -littéralement- au tréfonds de sa chair.
Ce genre d’épisodes, de celui qui construit un jeune enfant dans ses valeurs de courage et d’altruisme ne serait plus possible dans le Marvel d’aujourd’hui où les héros guidés par Stark et sa bande iraient flinguer tous les cancérologues de la ville…
Tu fais bien de souligner une chose, souvent oubliée lorsque l’on parle de Miller et de son Dark’n’gritty : son sens de l’humour. Toutes ses oeuvres, même 300 en est parsemé. Dans Sin City, il se déchaine d’ailleurs. Voilà un article intéressant à envisager d’ailleurs : le sens de l’humour de Miller ! TOut comme le problème qu’il semble avoir avec les chauves….Bullseye, Shengi, Kingpin, Xerxes, Yellow Bastard, presque tous ses vilains sont chauves ….(souris) !
Shengi ? Tu voulais dire Shingen, Bruce ?
Pour la calvitie, les chauves ont souvent des rôles de méchants dans les fictions. « That’s a bald statement », comme qui dirait 😉
Pour rallonger ta liste Millerienne : le Mutant Leader dans DKR, Lex Luthor dans DKSA.
Pour la tempérer : Dwight de Sin City avant son opération, Bruce Wayne dans DKSA, Alex Murphy dans RoboCop (bon là, je triche, ce n’est pas un choix de Miller).
Merci d’avoir trouvé une petite place pour la publication de cet hommage à un de mes single-issue préféré.
« En premier lieu, son amour pour le noir, que ce soit le genre (le cinéma où se déroule le premier duel projette le Faucon Maltais) »
Voilà ce que c’est qu’un auteur ! Un texte et un sous-texte ! C’est autre chose que ces balourds de Simonson et autres Engehart avec lesquels on me rabat les oreilles depuis… Houlah ! On se calme le Tornado ! 😀
N’empêche, lorsque je me suis remis à lire des comics Marvel à l’âge adulte, et que j’ai été effaré de voir à quel point ç’avait mal vieilli, souffrant d’une naïveté king-size insurmontable pour moi, la découverte de ces épisodes de Miller ont été une récompense et un soulagement à la hauteur des souffrances précédentes.
Merci donc de raviver ses souvenirs…
Partageant probablement d’assez près ta grille de lecture de DD aux différents âges de lecture, je partage aussi tout cela,
Bel article JP
La scène de combat DD/ Tireur est l’un des nombreux hommage de Miller à Eisner au fait
Comme j’ai découvert et lu tous les épisodes de DD par Miller récemment (il y a deux ans) et en moins d’une année, j’ai dû relire cet épisode (en VO, je ne les possède que sous cette forme) avant de lire ton article JP. Et je suis totalement d’accord avec toi et ton analyse. Ta conclusion avec la situation actuelle est très bien vue, et je suis heureux que tu soulignes l’humour de Miller. D’ailleurs on reconnaît déjà ses trognes décalées, loin de dessins lisses et propres du mainstream, notamment sur les personnages geeks que l’on voit dans ton scan du cinéma. Pour moi, c’est déjà TDKR que l’on lit ici.
Il est vrai qu’au final, on pourrait résumer cet épisode comme beaucoup d’autres de supers : DD traque un méchant et le bat à la fin de l’épisode. Pourtant cela va bien plus loin que ça, pour toutes les raisons que tu cites, et le côté polar est déjà proéminent : on craint pour DD dans le métro, le texte est anxiogène, la douleur presque palpable, loin de pouvoirs et de magie réparatrice.
Et puis DD est clairement un héros catholique, son discours pose des questions profondes sur la société, le pardon, la justice, la psychologie et les intentions des personnes : la maladie nous rend-t-elle possiblement mauvais ?
Enfin, je dirai que je suis fan de Kylie et qu’en ce triste jour encore de 2016, la chanson choisie est la bienvenue.
Au fait, l’as-tu rédigé après le dernier Figure Replay ?
Non, cet article a été rédigé il y a plusieurs semaines. Mais je pensais juste qu’il ne trouverait pas sa place dans le planning de publication 2016. Et grâce à un récent changement de programme, c’est finalement le cas. Et mon petit doigt me dit que ce n’est pas la dernière fois de l’année que DD apparaîtra dans un article…
Cet article ravive également de bons souvenirs en moi. Outre ce passage en revue des qualités de cet épisode, je reste béat d’admiration devant les illustrations que tu as sélectionnées, et le montage narratif qu’elles constituent. On sent qu’il s’agit d’un seul et même créateur qui réalise l’histoire avec une cohérence parfaite entre dessins et dialogues, une répartition savante des informations entre les phrases et les dessins.
Dans le genre humoristique, j’aime beaucoup celui de Miller avec Foggy, où il pastiche les codes du film noir, et notamment la voix-off. Et cela grâce au décalage en ce qu’il raconte sur ses aventures dans les bas fonds des docks et ce qui se déroule véritablement.
Oui, « Guts », c’est un épisode très sympa, du début, où DD/Matt s’adresse au lecteur, à la fin, où Foggy joue un tour pendable à Turk.
Turk et Grotto étaient aussi une source notable d’humour, de même que l’homme aux échasses dans un autre épisode.
Miller faisait aussi dans le comique de répétition dans le numéro 176, lorsqu’Elektra, Turk, DD et Heather déboulaient à tour de rôle chez Pike l’indic bigleux (tiens, un autre chauve, mais pas très méchant celui-là).
Hello,
Excellent travail comme d’habitude et de bons souvenirs pour moi. La répartition des cases, de l’introspection matinée de paranoïa et une décision à prendre…
Daredevil ou le goût de l’effort !!!
Une idée intéressante que cette « démoralisation » des héros dont tu parles, les super slips se sont clairement Trumpisés (ou Punisherisés pour faire bondir Bruce) cependant je me rappelle clairement à l’époque avoir lu cet épisode dans Strange et m’être dit « Hey mais quel con, pourquoi sauve t-il son pire ennemi ?? » quand on sait que s’il l’avait laissé mourir Karen Page serait sans doute encore vivante, ça laisse songeur…
» quand on sait que s’il l’avait laissé mourir Karen Page serait sans doute encore vivante »
ou alors, Kevin Smith aurait utilisé l’Homme aux Echasses pour tuer Karen … 🙂
Sinon, sur le fond, le débat sur le traitement des criminels ne pourra jamais avoir vraiment lieu jusqu’au bout dans l’univers Marvel (ou DC), où les vilains doivent resservir pour les prochains auteurs… A une ou deux morts « chocs » près…
A la fin de « Devils », DD énonce que c’est à la société de décider du sort de Bullseye.
En toute logique, des criminels comme Bullseye (psychopathes, multi-récidivistes) devraient être enfermés en Ultra Haute Sécurité jusqu’à la fin de leurs jours. S’ils s’échappent, c’est toujours pour les besoins du scénario et du coup, ça biaise le débat.
De nombreuses histoires MArvel autour du Punisher et Wolverine montrent qu’il vaut mieux se ranger du côté de la loi que de se débarrasser purement et simplement d’un nuisible. La série Dexter montrait également très bien ça : si un héros doit se débattre avec sa mauvaise conscience, un vilain doit cacher ses actes et donc mener l’inverse d’une vie normale….Tout le UNcanny Avengers de Remender ne parle que de ça. Les XMen à titre préventif tuent Apocalypse alors enfant. Ils déchaînent alors un maëlstrom de violence, la même qu’ils souhaitaient éviter.
Personnellement, il m’est plus intéressant de m’identifier à un personnage qui lutte contre ses valeurs mais qui les accepte que l’inverse.
@OmacSpyder : merci !
« qui en appelle d’autres! »
Dans le run de Miller, il y a celui où Matt fait du tir à l’arc pour retrouver son sens radar en affrontant ses démons intérieurs qui m’avait aussi pas mal marqué… Mais bon, faudrait aussi que je chronique d’autres oeuvres un chouïa plus récentes sinon je vais devenir le plus nostalgeek de la Team…
Décidemment Angoulême 2019 a décidé d’adouber mon panthéon personnel.
ça veut dire une chose.
Je suis devenu vieux.
Bienvenue au club des vieux, Eddy !
J’ai relu cet épisode récemment et tu as raison sur tout, JP. La seule différence avec moi, c’est que je n’ai découvert cette histoire il n’y a que quelques années, et en VO de surcroît. La VF, il y a quelques jours.
Je suis très étonné de voir à quel point Miller avait déjà ses marques de fabrique (les deux geeks au cinéma et leur discussion décalée, on les reverra plus tard dans DKR et même Sin City) et surtout à quel point c’est noir ! La double planche d’introduction est surréaliste, et je ne vois pas comment un enfant de 10 ou 12 ans pourrait interpréter cette image.
En plus tu as mis en BO un titre que j’adore. Ton article est parfait.