Le Prisonnier par Patrick Mc Goohan
Un article de : PATRICK 6
Première diffusion le 21/03/15. Mise à jour le 31/08/23
Cette encyclopegeek portera sur la célèbre série de Patrick Mc Goohan et ses répercussions sur la culture populaire.
C’est l’histoire d’un agent secret (matricule ZM-73) propriétaire d’une jolie voiture qui un jour, pour une raison inexpliquée, décide de démissionner ! Il saute dans sa Lotus 7 et file aussi sec passer un savon à son patron (joué dans le générique par George Markstein le co-créateur de la série) et lui balance sa démission dans la tronche ! Il rentre chez lui pour préparer sa valise destination quelques pays exotiques mais hélas avant même d’avoir bouclé ses affaires voilà que la pièce est envahie par un gaz soporifique et l’agent secret tombe dans les pommes…
A ce stade de l’histoire James Bond aurait déjà tué les hommes de mains, capturé le cerveau de l’affaire et lutiné la secrétaire ! Mais nous ne sommes pas chez Ian Fleming et notre homme se réveille piteusement dans joli village un peu kitch, sorte de prison à ciel ouvert, où tout le monde a un numéro, où l’on ne différencie pas les prisonniers des gardiens et où les gens ne semblent avoir qu’une seule obsession : Savoir pourquoi il a démissionné !
McGoohan le psychopathe
Tout commence le 19 mars 1928 date de naissance de Patrick Joseph McGoohan à New York. Il sera élevé en Irlande puis en Angleterre où il recevra une éducation catholique stricte qui ne le quittera jamais (Par exemple on ne le verra jamais embrasser une fille durant toute la série -ni dans aucun autre de ses rôles à ma connaissance – On ne rigole pas avec la morale chez les McGoohan !)
Sa carrière commence par plusieurs petits rôles au théâtre puis au cinéma avant de décrocher le rôle qui fera de lui une acteur renommé internationalement : John Drake dans la série Destination Danger (Danger Man en VO). Il y campe (déjà) un agent secret le temps de quatre saisons de 86 épisodes de 1960 à 1966. Au cours d’un des tournages (sensé se dérouler en Italie) Patrick McGoohan découvre un petit village, situé au Pays de Galles, un peu surréaliste et à l’architecture vaguement méditerranéenne nommé Portmerion. L’atmosphère l’a visiblement marqué puisqu’il s’en souviendra pour son projet suivant : Le Prisonnier !
L’un des génériques les plus longs de l’histoire de la télévision !
En attendant Destination Danger lui ouvre les portes de la gloire, on lui propose même le rôle de James Bond ! Grand prince, l’acteur refuse considérant que le personnage n’a aucun humour ! Il lui préférera nettement quelques temps plus tard le nouveau concept que lui apportera George Markstein (le scénariste de Danger man) une histoire de prison pour agents secrets… McGoohan se consacrera désormais corps et âme à cette nouvelle idée à tel point qu’il finira par écarter Markstein afin de rester seul maitre à bord. Le Prisonnier devient sa création il en réalisera 5 épisodes et écrira le scénario de deux d’entre eux (dont le dernier).
De l’avis de tous les protagonistes l’acteur vedette fera régner une ambiance de terreur pendant le tournage, n’hésitant ni à rudoyer les comédiens ni à licencier du jour au lendemain un réalisateur ne lui donnant pas satisfaction ! Pour une scène un acteur jouant un homme de main du numéro 2 devait se battre contre le Numéro 6… Il sera fort surpris de constater que McGoohan ne simule en rien ses combats ! Son adversaire devra vraiment se défendre s’il ne veut pas se faire démolir ! Ambiance…
Tous les intervenants interviewés au fil des années sont embarrassés quand il s’agit de décrire McGoohan… Peu d’entre eux font l’éloge du personnage ! Tendu à l’extrême, caractériel, tyrannique… Bref McGoo a beau être un excellent acteur il ne fait rien pour s’attirer la sympathie de ses camarades de jeu ! Et pour ce qui concerne la communication ce n’est pas beaucoup mieux : bon nombre d’acteurs n’ont tout simplement pas compris de quoi parlait la série !
Les épisodes
Les problèmes commencent ici car Patrick McGoohan n’avait initialement prévu que 7 épisodes. Le producteur afin de favoriser la vente de la série aux Etats Unis demande que la série en fasse 26 (nombre standard d’épisodes à l’époque). Au final après d’âpres négociation le nombre de 17 est arrêté ! On parle cependant d’un projet de deuxième saison (l’avant dernier épisode « Once upon a time » servirait de cliffhanger entre les deux saisons …) ce ne sera hélas pas le cas…
Outre la longueur de la série l’autre polémique concerne la chronologie de diffusion des épisodes. L’ordre de tournage n’étant curieusement pas celui retenu pour les passages télé…
Polémique de fans me direz-vous puisque les épisodes étant indépendants, ils peuvent se regarder dans un ordre parfaitement aléatoire…
Le Rodeur 1 et 2
The Rover (en VO) sera incontestablement l’image forte de la série ! (Si vous ne connaissiez pas son nom c’est normal il n’est prononcé qu’une seule fois dans toute la série, dans l’épisode « Double personnalité »). Cette grosse boule blanche mystérieuse qui pourchasse les prisonniers récalcitrants avant de les étouffer, de les priver de voix, marquera durablement l’inconscient de tous ceux qui ont vu la série…Pourtant, comme bien des choses dans cette série le Rodeur doit plus au coup de bol qu’à un plan réfléchi…
Au départ le script prévoyait un gardien mécanique, une sorte de robot futuriste capable de rouler, de grimper au mur et de marcher sur l’eau ! Une bonne idée mais la réalisation sera catastrophique… Le tournage est déjà bien entamé quand le Rodeur est finalement livré sur les lieux même du tournage à Portmerion. Et là c’est la consternation générale ! Le Rodeur n’a rien d’effrayant, il est même franchement ridicule ! Dans les faits il s’agit ni plus ni moins d’un Kart sur lequel on a posé un dôme en forme gâteau à la crème avec des boudins gonflables sur le côté et surmonté d’un gyrophare bleu !
Sans compter que le pilote ne peut pas conduire droit car il n’a aucune visibilité depuis l’intérieur… quant à marcher sur l’eau c’est tout simplement impossible ! Plus de chance de faire mourir de rire les prisonniers que de les effrayer avec un engin pareil !
Toute la suite de la série est menacée, mais le hasard a voulu qu’un ballon sonde météorologique passe dans le ciel à ce moment-là… Plusieurs personnes s’accordent la paternité de l’idée (McGoohan y compris) mais il n’en reste pas moins que ce ballon sera immédiatement adopté comme le nouveau Rodeur !
Aucun mécanisme n’est nécessaire, pour le faire avancer un simple câble discret suffit ou tout simplement le lancer en haut d’une côte pour la lui faire dévaler… Un habile montage et un effet sonore en post-synchronisation suffiront à le rendre terrifiant ! C’est simple mais il fallait y penser.
Où suis-je ? Au village !
L’autre coup de génie de McGoohan aura été de tourner la série à Portmerion ! Construit à l’initiative de Sir Clough Williams-Ellis, un architecte excentrique Gallois, Portmerion est situé au Nord-Ouest du pays de Galles dans la baie de Cardigan. La construction fut étalée de 1925 à 1976 (à raison d’une maison par an) le village était donc encore en travaux pendant le tournage de la série ! Du reste dans certaines vues aériennes on peut voir le toit d’un pavillon en construction.
Le concept ambitieux de Sir Clough Williams-Ellis était d’embellir la nature par l’architecture ! Bien qu’un peu fou l’architecte n’était pas un idiot pour autant, son rêve devant se plier à la réalité économique il transforma assez vite son village en hôtel ! On peut visiter de nos jours le Village, des conventions des fans du Prisonniers y sont même régulièrement organisées, mais les plus fidèles au message individualiste de la série préféreront s’y rendre par eux même… A noter que la maison du Numéro 6 (une pièce minuscule en réalité) est reconvertie en boutique de merchandising ! Business is business.
L’homme qui n’aimait pas les femmes
Bon c’est bien joli tout ça mais et l’amour dans tout ça ? Très bonne question ! L’amour est hélas le grand absent de la série ! Au village l’amour est forcément l’objet d’un calcul. Les femmes sont soit des complices du numéro 2 tentant de séduire ou d’apitoyer le numéro 6 ou bien de pauvres créatures manipulées par les responsables du village…
Les rapports humains étant pervertis l’amour est donc impossible.
Dans l’épisode « Do not forget me oh my darling » (un des plus faibles de la série) on apprend que le Numéro 6 dans le civil est fiancé à une certaine Janet (fille de son supérieur hiérarchique au passage). Elle ne sera plus jamais mentionnée par la suite… A croire que sa fiancée ne lui manquait pas tant que ça.
Comme dit plus haut, Patrick McGoohan n’embrasse pas : Dans l’épisode « Le carillon de Big Ben » il était censé au cours d’une scène nocturne embrasser Nadia une nouvelle arrivante du village. A la surprise générale, McGoohan refusera de l’embrasser se contentant de lui caresser les cheveux ! Alors puritanisme ? Peur de l’herpès ou mauvaise haleine de sa partenaire ? L’histoire ne le dit pas…
Le casting féminin en interview est assez unanime sur la question : McGoohan était selon elles assez misogyne ! Et de fait la gente féminine ne sort pas grandie de la série ! Manipulée ou manipulatrice, le syndrome de la Maman et la Putain n’est pas loin…
Rien ne va plus les jeux sont faits
A mon humble avis les douze premiers épisodes sont de francs chefs-d’œuvre irréprochables. Les choses se gâtent un peu à partir du 13eme (le chiffre porte malheur faut dire). Un peu de mathématiques appliquées : Les 7 épisodes initialement prévus par McGoohan sont devenus 12… L’acteur a déjà en tête l’avant dernier épisode il reste donc trois épisodes et une conclusion à trouver.
Bon on ne va pas se mentir les épisodes 13 à 15 ne seront pas des chefs-d’œuvre ! (à tel point qu’ils restèrent inédits en France jusqu’en 1991). Le plus mauvais du lot « Do not forget me oh my darling » sera carrément tourné sans McGoohan ! Il n’apparaitra que 5mn au début et à la fin… Impensable ! Un peu comme si Actarus n’apparaissait pas dans un épisode de Goldorak (remplacé par Benta) ! La raison : la vedette est partie aux Etats Unis tourner le film Ice Station Zebra.
Concernant le dernier épisode McGoohan s’enfermera pendant trois jours pour accoucher dans la douleur du « Dénouement ». L’idée viendra du fait que bien souvent la meilleure façon pour une autorité de mater ses rebelles est de les intégrer dans ses rangs ! (« Il n’y a pas pire chef que celui qui a été esclave » comme dit le proverbe). C’est donc fort logiquement qu’on propose au numéro 6 de devenir le nouveau chef du village… McGoohan a bien révisé son petit traité de manipulation illustré.
2 + 6 = 1
Les numéros 2 sont les chefs du village, même s’ils agissent pour le compte du numéro 1. Manifestement le pouvoir est éphémère au Village puisqu’ils sont remplacés à chaque épisode… Il y a parfois même deux numéros 2 par épisode (« The arrival ») ! McGoohan ne s’est jamais clairement expliqué sur point (ni sur aucun autre d’ailleurs) on ne saura donc jamais ce qu’il avait en tête face à cette valse des chefs… En revanche on peut avancer une théorie :
Si la numérotation des villageois a un sens on peut supposer que le numéro 6 est haut placé dans la hiérarchie locale et en effet on a souvent l’impression que le Village au complet tourne autour du Numéro 6… Et s’il était le seul vrai Prisonnier ?? Les numéros deux ne seraient là que pour briser le numéro 6 et seraient remplacés après chaque échec !
C’est un peu ce que laisse penser le dernier épisode puisque lorsque le numéro 6 se retrouve finalement face au numéro un il se retrouve … face à lui-même !! Pas de méchant balafré à la James Bond non juste lui-même grimaçant ! La révélation du numéro un nous renvoie à nous même. De là à interpréter la série comme une métaphore psychanalytique et confondre le village avec le divan d’un psy il n’y a qu’un pas !
Il va sans dire que cette fin ne fut pas au gout de tout le monde ! Habitué aux fins plus littérales et explicites les réactions du public furent assez extrêmes… Entre choc et déception la conclusion ne laissa personne indifférent ! La légende (urbaine) prétend que McGoohan aurait même reçu des menaces de mort ! L’acteur devra même quitter l’Angleterre pour des territoires plus hospitaliers… Paradoxalement c’est pourtant la fin l’intérêt principal de la série ! La conclusion étant pour le moins cryptée, délirante et mystérieuse chacun peut y voir ce qu’il veut…« Une énigme résolue n’est plus une énigme » comme le disait McGoohan !
La France et le Prisonnier
La série sera diffusée pour la première fois par l’ORTF en 1968. La diffusion ne sera hélas qu’assez sporadique, ne servant le plus souvent que de bouche trou… Pour l’anecdote, en plein règne de De Gaulle l’épisode « The General » sera rebaptisé « Le cerveau » pour des raisons que je vous laisse imaginer… Les Français devront attendre 1983 et le fameux Temps X des frères Bogdanoff (orientés par les bons soins d’Alain Carrazé) pour que la série soit enfin diffusée en intégralité. On ne les en remerciera jamais assez ! Bravo les Aliens !
S’il y a une chose qu’il faut signaler au sujet de la version Française c’est l’exceptionnelle qualité du doublage ! Alors certes la VF perd le coté international de la VO (Les villageois y parlent toutes les langues ! On dit Bonjour aussi bien en Allemand qu’en Espagnol !) en revanche la VF gagne un atout de taille : Jacques Thebault ! Si son nom ne vous dit rien, sa voix vous est forcément familière. C’est lui qui a doublé Steve McQueen dans Au nom de la loi ou Robert Conrad dans Les têtes brulées, etc… Entendre la voix originale de McGoohan pour la première fois est toujours un choc tant son timbre est bien plus nasillard et moins percutant…
C’est du reste Thébault l’inventeur de la formule « Bonjour chez vous » en lieu et place de l’intraduisible « Be seeing you ». La qualité de ce doubleur a largement contribué au succès de la série en France. Un peu comme Michel Roux et Claude Bertrand firent de la série Amicalement votre un succès énorme en France alors qu’elle fut un bide partout ailleurs !
I am not a number I am a free Geek !
Dire que la série a eu influence sur la culture populaire est un doux euphémisme ! On peut retrouver la trace de l’héritage du Prisonnier dans bien des domaines. En faire la liste exhaustive est impossible, néanmoins voici un petit tour d’horizon rapide des influences notables dans la culture Geek :
Les comics
A tout seigneur tout honneur c’est d’abord MARVEL COMICS qui pense à consacrer une série de Comics dédiée au prisonnier. Jack Kirby étant un grand fan de la série c’est lui qui est chargé du scénario et du dessin. Le projet sera sabordé en cours de route et traina dans les tiroirs de Marvel, jusqu’à ce que l’éditeur Titans Comics ait la bonne idée de l’éditer récemment dans une édition luxueuse.
La plus notable de ses réinterprétations est pour Fantastic Four numéros #84-87 en 1969… Où les Quatre Fantastiques sont enlevés, drogués, hypnotisés et se réveillent dans un petit village (non plus Méditerranéen cette fois, mais plutôt Bavarois) où les Villageois sont trop polis pour être honnêtes… Les FF ne tarderont pas à se rendre compte que le Numéro 1 local n’est autre que le Docteur Fatalis !
Toujours chez Marvel dans le Weapon X de Barry Windsor Smith on voit Wolverine conduisant la fameuse Lotus 7 (voiture emblématique de la série) avant de se faire enlever… Le professeur chauve n’est d’ailleurs pas sans évoquer le Contrôleur du Prisonnier…
La Distinguée Concurrence n’est pas en reste puisqu’en 1988 DC COMICS publie une mini-série de 4 épisodes par Dean Motter et Mark Askwith. Ce comics propose une suite intéressante à la série où un McGoohan vieillissant revient au Village…
On peut retrouver aussi des traces du Prisonniers dans la série Les Invisibles de Grant Morrisson. Dans l’arc « Entropy in the UK » des dialogues de la série sont littéralement utilisés comme clin d’œil. Alan Moore, autre grand maitre du comics, glissera plusieurs hommages au Prisonnier notamment dans The league of Extraordinary Gentlemen : Black dossier et V pour Vendetta.
La musique
Iron Maiden tout d’abord a intitulé un de ses morceaux “The Prisoner” incluant des dialogues du générique. A noter que cette reprise aurait été faite avec l’accord de McGoohan. The Clash ont eux aussi utilisés le nom de la série pour un de leur morceau (mais sans autorisation, on est punk ou on ne l’est pas). Siouxsie & the Banshees ont quant à eux tourné la vidéo de leur morceau “The Passenger“ à Portmerion, tout comme Supergrass pour leur morceau “Alright“. Mark Burgess le chanteur des Chameleons a inclus à plusieurs reprises des dialogues de la série dans ses morceaux. XTC ont tourné deux vidéos en portant des uniformes de la série…
Les Films
Killing joke contient une discussion au sujet de l’épisode « AB et C » du Prisonnier. On fait aussi référence à McGoogan dans le film High fidelity, le film de Stephen Frears. Le Truman show a un faux air de Prisonnier version télé-réalité … Rorschach un des personnages du film Watchmen glisse régulièrement des « Bonjour chez vous » ! Dans Matrix lors d’une poursuite entre entre Neo et l’agent Smtih, une femme dont l’agent prend possession était en train de regarder le Prisonnier ! McGoohan a également droit à son apparition dans un épisode des Simpsons !
A suivre…
Dans les années 90 MgGoohan avait annoncé officiellement avoir écrit le scénario d’un long métrage adapté de sa série. L’action devait se passer à Portmerion et McGoohan devait y jouer… le numéro 2 ! Quant à l’acteur qui devait reprendre le rôle du Numéro 6 il ne voyait personne d’autre que Mel Gibson ! Les deux acteurs s’étaient déjà rencontrés lors du tournage de Braveheart en 1995 (où McGoohan, pour un de ses derniers rôles, jouait le roi d’Angleterre). Quoi qu’il en soit le projet ne verra jamais le jour et le scénario doit encore trainer dans les tiroirs de quelques producteurs Hollywoodiens…
Contre toute attente le Prisonnier reviendra en 2009 sous forme d’une mini série de 6 épisodes avec Jim Caviezel et Ian McKellen. Autant dire que la déception est grande car si la nouvelle version reprend beaucoup de gimmicks de l’originale (les numéros, le rodeur, le village…) elle la trahit cependant par sa fin qui dénote une incompréhension totale de la série de McGoohan ! Ian McKellen y est pourtant comme toujours excellent et il sauve à lui seul la série du naufrage intégral. Mais après tout faire un remake d’une série par une autre série, n’était-ce pas une idée condamnée à échouer depuis le début ?
Quoi qu’il en soit McGoohan est mort le 13 janvier 2009 à Santa Monica, il ne verra donc jamais ce remake. C’est sans doute mieux ainsi. Tout comme Leonard Nimoy restera pour toujours dans les mémoires pour son rôle de Spock, Patrick McGoohan sera l’homme d’un seul rôle. En dépit de ses apparitions plus tard au coté de Clint Eastwood ou de Peter Falk, il demeurera éternellement pour la culture populaire comme le Numéro 6 !
Mais après tout léguer à la postérité une série aussi mystérieuse qui, 50 ans plus tard, tient encore tout autant lieu de métaphore psychanalytique que de symbole de la rébellion face à l’ordre établi (Che Guevara peut se rhabiller) est une performance tout simplement inédite. Entre parabole quasi biblique et grand délire psychédélique la série est rentrée dans l’Histoire comme un mythe et McGoohan avec elle !
Bonjour chez vous !
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La BO du jour : les Goths à la plage
Bonjour,
Excellent article !
Il n’est pas étonnant, déjà à cette époque, et même avant, que certains aient ressenti la tendance… Dés le début du siècle tous ces thèmes étaient bien présent…
Ce qui est effrayant c’est qu’aujourd’hui tout semble être là… rien ne manque… sauf une échappatoire crédible! ….
Ah si !!! …sur la Lune.. avec Elon Musk
… Je ne sais pas si il n’y a que moi, mais, adulte, je me suis imaginé que le Rôdeur -j’en étais resté au « Ritriever »-, élément visuellement le plus « fantastique » de la série, n’était en fait qu’un savant dispositif post-hypnotique : sa vision, toujours un peu onirique dans ses ralentis, déclenchant automatiquement l’évanouissement du Prisonnier, victime inconsciente de ce réflexe, implanté en lui à son insu. Une sorte de dispositif de sécurité au service des cadres supérieurs de l’agence qui l’emploie.
Et oui : il m’a toujours semblé que le village entier était peuplé d’agents. Il n’y a que ZM-73, de prisonnier véritable.
… Nous sommes nés le même jour de l’année, avec ce dingue de Patrick Mc Goohan : c’est gag !