Ulysse ou Énée ? (Bullshit Detector : SUPERMAN LOST)

Un article de JB VU VAN

VO : DC Comics

VF : Urban Comics

C’était “deuxième” ou “troisième” étoile à droite et tout droit jusqu’au matin ?
© DC Comics
© Urban Comics

Cet article couvre la série limitée SUPERMAN LOST (n°1 à 10). Cette série écrite par Christopher Priest est principalement illustrée par Carlo Pagulayan, avec la participation de Lee Weeks, Will Conrad, Dan Jurgens, Jose Luis et Brett Breedings. L’encrage est assuré par Jason Paz, Joe Pradon, Julio Ferreira et Jonas Trinidad. Les coloristes pour cette histoire sont Jeromy Cox pour la majeure partie du comics et Elizabeth Breitweiser sur les pages illustrées par Lee Weeks. Cette histoire complète est sortie en VF chez Urban Comics dans la collection DC Deluxe dans une traduction de Jérôme Wicky.

Appelé avec le reste de la Justice League pour gérer un incident international, Superman tente d’empêcher une réaction en chaîne qui détruirait toute la planète et disparaît. Quelques heures plus tard, son épouse Lois Lane le retrouve dans leur salon, le regard perdu dans le vague. Clark révèle alors à Lois que pour lui, 20 années ont passé. Commence une difficile réinsertion pour l’Homme d’Acier, qui ressort marqué de cet exil forcé dont il parle peu. Que lui est-il arrivé pendant toutes ces années ? Parviendra-t-il à revenir à une vie normale ?

Déjà, l’outrage : un bullshit detector sur SUPERMAN: LOST, une œuvre qui a été plébiscitée partout ? Je n’ai rien compris, je trash un comics juste pour de la visibilité. Pourtant, je tiens à dire que j’adore les comics de Christopher Priest. Mais justement, BLACK PANTHER m’a appris l’attention au détail. Un gag visuel lors de l’arrivée de T’Challa et de la délégation Wakandaise (bien plus large que prévue par le narrateur) devient un fusil de Tchekhov lors de son face à face contre Mephisto. Comme beaucoup, j’ai bien aimé ma première lecture de ce SUPERMAN: LOST, malgré une fin étrange. Pour mieux profiter de la construction du récit par Priest, j’ai donc relu l’album. C’est là que le bât blesse…

Réapprendre les gestes simples… qu’on n’a aucune raison d’avoir oubliés
© DC Comics

Parlons un peu de la composition de l’histoire : SUPERMAN LOST suit principalement 2 récits en parallèles : en flashback, les 20 ans d’exil de Superman et dans le présent, les 90 jours qui suivent son retour, Clark tentant de se réajuster à une vie quotidienne qui n’était plus qu’un lointain souvenir et l’impact de cette difficile adaptation sur ses proches, notamment pour sa femme Lois. On a notamment plusieurs scènes où Lois est choquée de voir Clark dormir sans respirer. Celui-ci explique que lorsqu’il était perdu dans l’espace, il passait parfois des jours en apnée pour économiser son oxygène durant son long voyage. Le problème ? C’est qu’on finit par apprendre que si Kal El a bien passé environ 4 ans et demi dans l’espace, il est resté pendant les 15 dernières années sur une même planète, dans un coin réaménagé à l’image du Kansas… Si l’effet d’un Clark moins humain choque le lecteur, il devient absurde au vu de la chronologie des événements : le souvenir de cet exil spatial est pratiquement aussi lointain que ceux de sa vie sur Terre..

Bref, comme je disais, durant ces 20 années, Superman trouve une nouvelle planète d’adoption, qu’il surnomme Kansas et qu’il décrit comme aussi complexe que la Terre. En réalité, elle est découpée en zones très caricaturales : des démocrates fanatiquement dédiés à respecter l’avis du peuple, des addicts aux réseaux sociaux au cerveau rongé par les fake news, des vikings… Pourtant, on en voit assez peu. Christopher Priest prend en effet le parti de proposer des scènes contemplatives autour du personnage, de Lois et de Lex Luthor dans les derniers numéros, passages souvent silencieux, et de passer en ellipse ses actes héroïques hors quelques rares scènes (confrontation autour d’une planète de sable, combat contre des envahisseurs, affrontement contre une Green lantern). Mais l’effet Kiss Cool de ce procédé est que le héros paraît extrêmement passif, dans le présent comme dans les flashbacks, et ne laisse pas transparaître son désespoir de rentrer chez lui pas plus que l’urgence de retrouver la planète “Kansas”.

Ces jeunes, toujours le nez sur leurs portables
© DC Comics

J’ai également un problème avec la morale que tirent les personnages (principalement Lois) de cette histoire. En effet, elle conclut qu’elle avait tort de vouloir détourner Superman de son but de sauver “Kansas”. Et l’auteur accentue cette idée par une histoire sous-jacente, celle d’un sénateur apparemment sans reproche qui voit sa carrière ruinée par un scandale. SPOILER pour cette histoire ô combien secondaire. On apprend qu’il accepte de passer pour corrompu pour sauver son mariage, mais que ce secret aggrave par ricochet une guerre au Proche Orient, à l’image de Superman sacrifiant à son amour pour Lois le sort de “Kansas”. Le problème, c’est que ce n’est pas le cas : durant la mini-série, Lois le pousse juste à ne pas être obsédé par un élément sur lequel il n’a aucun contrôle, ce qui est plutôt un bon conseil…

Mais c’est un principe récurrent dans cette histoire, les personnages ne cessent de se contredire. Superman admire la population du “Kansas” pour sa volonté absolue d’autodétermination, fait un speech à des peuples en guerre en expliquant qu’il ne peut pas régler tous les problèmes du monde. Pourtant, Superman est tout aussi décidé à aller à l’encontre de la volonté des habitants de “Kansas” qui ont unanimement rejeté son aide. Dans le même (dés)ordre d’idées, Superman refuse dans les flashbacks une offre d’extraterrestres de le ramener chez lui, car cela entraînerait une tentative d’invasion de la Terre par une force qui a déjà dévasté plusieurs mondes. Quelques chapitres plus tard, il va joyeusement leur offrir les coordonnées de la Terre…

Quand Superman refuse qu’on lui dise non
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La narration peine également à rester focalisée, et se disperse en effets et métaphores plutôt que de passer plus de temps avec le couple de héros. On passe par exemple plusieurs pages sur ce qui semble être un futur possible de Superman (superbement illustré par Lee Weeks) avant d’apprendre que ce n’était qu’un mensonge destiné à le faire réagir. Tout comme l’affaire entre Lex et Lois, une paternité incertaine, l’histoire du sénateur, plusieurs scènes de meurtres brutaux aux acteurs inattendus. Des mensonges, des fantasmes et des contre-vérités destinées à faire réagir le personnage et le lecteur.

Toujours dans les symboles, Christopher Priest évoque directement et indirectement l’Odyssée d’Homère, que mentionne le héros en fin d’album. Comme Superman, Ulysse a mis 20 ans à revenir chez lui. Mais contrairement au héros, Ulysse avait pour objectif final de rester auprès de Pénélope sur son île d’Ithaque. Priest évoque l’autre côté du mythe : dans l’avant-dernier chapitre, il utilise à plusieurs reprises des chants de l’Opéra de Berlioz LES TROYENS. Un récit qui, s’il commence sur les événements de l’Iliade, se poursuit avec ceux de l’Enéide. Kézako ? L’Enéide est le poème épique romain qui suit Enée, survivant Troyen qui fuit le sac de la ville et dont la destinée est de fonder l’empire romain. Mais après avoir fui Troie, il rencontre la Reine Didon dont il tombe amoureux. A l’instigation des Dieux, Enée doit sacrifier cet amour pour accomplir son destin.

Un très beau moment. Comment le ruiner ?
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C’est enfin là que le bas blesse. Même à la relecture, il y a des moments clés que j’ai à nouveau adorés à la lecture, à chaque fois des réconciliations entre Lois et Clark : avec l’aide du lasso de vérité ou encore après la révélation sur le secret de Lois dans un magnifique jeu de clair-obscur. De magnifiques scènes ruinées par le final. On peut débattre de la logique de la conclusion : paradoxe de prédestination, double alternatif ou “Guetteur” rajeuni. Je n’ai pas d’avis sur le tour de passe passe, mais sur la décision de Superman : un choix unilatéral qui ne tient pas compte des sacrifices ou sentiments de sa compagne, alors qu’un dernier retour était tout à fait possible. Mais non, le statu-quo reste maître, quitte à cracher sur la relation entre les 2 époux.

Le thème du retour à la normalité après des décennies d’expérience n’est pas nouveau. Les trekkies penseront à l’épisode de THE NEXT GENERATION “The Inner Light”, ou à celui de DEEP SPACE NINE “Hard Times”, où un personnage principal se voit implanter des souvenirs de dizaines d’années. Une autre histoire de Superman a déjà utilisé ce concept : ACTION COMICS 761, où le héros et Wonder Woman sont pris dans une guerre durant plusieurs siècles avant de rentrer sur Terre (d’ailleurs, Tom King la plagiera – pardon, lui rendra hommage – dans ses Batman n°39 et 40). Mais à trop vouloir sortir des sentiers battus, je trouve que Christopher Priest échoue à donner une cohérence à son récit, se perd en symbolisme plutôt que d’exploiter la voie de la psychologie, à peine ébauchée.

Pour le côté graphique, Carlo Pagulayan est très bon mais a finalement peu de matériel marquant, hormis le conflit sur la planète de sable et une flotte d’invasion. Il parvient cependant à proposer des mises en scènes soignées de moments intimes. Pourtant, j’ai trouvé les quelques pages illustrées par Lee Weeks et Dan Jurgens, portant sur des scénarios imaginaires, bien plus mémorables. Quelle tristesse de ne se lâcher que sur du vide.

Un canular, un rêve, une histoire imaginaire
© DC Comics


BO du jour :

27 comments

  • JP Nguyen  

    Hum, voilà un avis sévère, Mister JB !
    Ce n’était peut-être pas l’objectif, mais tu m’as donné envie de lire cette mini-série. J’ai commencé à y jeter un oeil. Le développement a effectivement l’air compliqué avec des sauts dans le temps et les paradoxes qui vont avec.
    Toutefois, j’ai remarqué des moments intimistes assez bien trouvés, avec Lois et même Bruce (celui de DC, pas celui du blog).
    Il me semble y avoir plus d’idées dans ce récit que, par exemple, dans le Zorro de Murphy, chroniqué hier…

    • JB  

      Les moments intimistes, c’est aussi ce que je retiens, mais je les oppose à la fin qui, à mon avis, les ruine.
      Après, la note du BS vient beaucoup de la déception par rapport au travail d’un auteur que j’adore. Alors qu’avec Snyder, mes attentes sont bien plus basses ^^

      • Bruce lit  

        Tu confonds Snyder et Murphy…

        • JB  

          Oulah, fatigué, moi…

  • Bruno :)  

    … Si cette lecture a, en effets, peu ou prou de rapports quelconques avec les Righteous Brothers et le maniérisme gluant de leur « hit », alors, oui : ça fait pas trop envie !

  • Chip  

    Pas d’accord sur tout (notamment, la durée de l’exil et sa distance dans le temps n’empêchent pas un PTSD), mais surtout, je choisis de garde l’épisode 9 et ses séquences de Lex Luthor qui pour moi justifient toutes les pirouettes.

    • JB  

      Pour moi, les séquences de Lex Luthor sont plus des représentations de pulsions de Superman (le psy lui en parle). Mais j’aime bien Dan Jurgens de toute façon ^^

      • Chip  

        Pourtant leur répétition illustre les scénarios que se fait Luthor et est suivie par sa déception systématique, dasn un type de défaite qu’on voit, me semble-t-il, rarement en fiction en général et encore plus dans les comics ou les blockbuster, nécessairement : le refus de « jouer ».

        (Et là j’imagine Trolleyman, qui refuse de sauver des gens parce qu’il a calculé l’alternative et qu’elle est largement pire)

        • JB  

          Il me semble d’ailleurs que ce calcul / problème du trolley est à la base de la seconde série sur Sentry (celle illustré par Romita Jr)

          • Chip  

            Merci je note, les séries Sentry étant certes dans ma PAL, mais loin, et cette dernière est énorme, comme pour nous tous probablement.

          • JB  

            Tss, une seule pile ? 😉

  • Doop O'Malley  

    Ce n’est pas un récit majeur de PRIEST, mais je n’y ai pas trouvé les défauts que tu cites. C’est moyen. J’aurais pas mis une étoile quand-même, rien que pour les dessins.

  • zen arcade  

    Bon article, dont je partage en gros les développements; J’ai trouvé cette maxi-série assez confuse et beaucoup trop longue.
    Et Pagulayan, ça fait le taf mais c’est pas le genre de dessinateur qui m’enthousisame.
    En ce qui me concerne : bullshit detector mérité.

    • JB  

      Une rare occasion où nous sommes du même avis sur un comic book ! 🙂

  • Tornado  

    Ça aurait pu m’intéresser. Si j’ai TOTALEMENT laissé tomber l’ongoing (et je ne pense franchement pas y revenir un jour), je ziueute encore un peu les récits autonomes de qualité, sur mes super-héros préférés (il n’y en a pas beaucoup : Superman, Batman, Spiderman, Daredevil, le Punisher et, dans une moindre mesure, Moon Knight). Et j’espère toujours qu’un auteur débarquera pour me raconter une histoire avec un début et une fin, qui tienne en un album ou au moins en un recueil de type deluxe.
    Ici, ça aurait pu le faire mais, contrairement à la cantonade, je ne matche pas avec Priest. Son BLACK PANTHER m’est immédiatement tombé des mains et le reste ne m’a pas marqué. De toute manière je trouve en général que les auteurs de comics mainstream sont très mauvais sur le registre de l’humour (pour revenir à BP).
    Voilà pourquoi j’ai attentivement lu l’article, malgré mon allergie sans cesse croissante au genre slip. Merci donc pour ce BD.

    La BO : Classique. Toujours agréable malgré le côté surexploité.

    • JB  

      Bien que fan de Priest, j’avais pas mal galéré sur les débuts de Black Panther, le comics devient meilleur dans sa globalité

  • ollieno  

    Je ne suis pas d’accord ..sur de nombreux points.

    Mais l’essentiel reste sur la temporalité du récit.

    il est dit que Supes a plusiurs reprises a tenté de partir de « Kansas » , mais qu’il y était revenu (plusieurs mois ou années) plus tard, car seul lieu de repère par rapport à la galaxie ou il se trouve.
    — Ce perte et ce retour, oui son proche de l’Illyade, et c’est voulu (le titre de travail était: odissey).

    Mais j’y ai vu d’autres point de la mythologie Grec, comme le mythe de Sisiphe.
    Mais surtout , Priest y montre toutes les étapes qui mènent à la dépression, bien mieux (et moins schematique que King): Remettre 100 fois son ouvrage sur la table… contrebalancé par le : A répéter les mêmes actions en éspérant un résultat différents, est le signe de la folie.

    Donc, oui, il y a des elipses dans le récit — mais ca nous évite le récit de 20 en temps réel.

    La fin du récit , on range ls jouets, et n redonne les clés au propriétaire, dans un Urubouros déjà vu, nombre de fois (et qui est le coeur de l’épisode 73 Yards, du Doctor.;que j’ai justmeent regardé hier).

    Lex est le seul qui puisse redonner une envie de se battre à Supes.. oui, et priest n’est pas le premier à le dire. (Tout comme J pour B)

    • JB  

      A mon avis, les faux départs du « Kansas » n’ont pas vraiment de sens à partir de l’arrivée de Hope lors de l’année 5, au vu de sa réaction violente lors de l’ultime départ. Je me rappelle que Clark et « Jimmy » évoquent surtout des envois de sondes pour localiser la Terre (année 8).
      J’ai aussi beaucoup de mal avec la dernière ellipse qui saute joyeusement de la 13e année d’exil aux derniers jours de la dernière année, sans explication sur ce qu’a fait Clark après que TOUTE la population de la planète a rejeté son aide.

      Il n’y a pas besoin de ranger les jouets, l’histoire s’inscrit parfaitement hors continuité (et entre l’absence de Jon et Luthor connaissant l’identité de Superman, ça me paraît la meilleure explication)

      Pour le coup, je crois que la morale, c’est justement que Luthor n’est pas le seul à pouvoir faire réagir Superman : c’est de l’orgueil de Lex de le croire et Lois commet une erreur en le pensant (et paie pour cette erreur). L’ultime discours de Superman à Lex va dans ce sens.

  • Jyrille  

    Et bien on sent que tu es un peu remonté, JB. Je n’avais aucune envie d’essayer, tu me confortes dans l’idée. Et les scans ne me convainquent pas non plus, pas fan du trait.

    Je découvre Enée grâce à toi, merci bien. Mais je te trouve dur lorsque tu parles de plagiat de la part de King. A partir de quel moment une histoire qui ressemble à une autre est du plagiat (c’est hyper compliqué et long ces procès musicaux…) ? Car dans ce cas, on peut tout arrêter je pense. Comme je regarde la série télé ANGEL en ce moment (entre autres), je me rends compte que souvent, les plots sont les mêmes (genre, j’ai vu la même intrigue dans un épisode de BTAS et dans un Angel, donc, et ce n’est pas la première fois… Comme par exemple le héros perd la mémoire. Ou il se retrouve esclave et doit se battre dans une arène pour survivre. Ou il y a des enfants qui vivent dans les égouts. Le super-héros perd ses pouvoirs, etc…).

    La BO : un classique qu’on a tous découvert avec le film GHOST, non ? J’aime bien mais je ne vois pas le rapport…

    • JB  

      Tom King, plagiat ou pas : Pour le coup, l’idée d’un exil durant des siècles du héros avec Wonder Woman, pris dans un combat sans fin dans une autre dimension avec la tentation d’une romance, c’est quand même un pitch assez spécifique.

      Pour la chanson, les paroles évoquent 2 amants séparés depuis longtemps, le chanteur promettant de revenir auprès de son aimée malgré les obstacles et se demandant si elle l’aura attendu. Un thème qui m’a rappelé le long retour d’Ulysse auprès de Pénélope.

      • Jyrille  

        Merci pour les paroles ! Je n’avais jamais eu la curiosité d’aller les lire.

        Bon en effet, le pitch est très spécifique. Mais est-ce que le développement, les dialogues, le découpage, les personnages secondaires etc… sont exactement les mêmes ?

        • JB  

          Non, effectivement. Mais c’est regrettable de ne pas citer ses influences…

    • zen arcade  

      « La BO : un classique qu’on a tous découvert avec le film GHOST, non ? J’aime bien mais je ne vois pas le rapport… »

      Pas eu besoin de Ghost, une enfance avec mes parents a largement suffi. 🙂
      Et puis, de toute façon, j’ai jamais vu Ghost.

      Sinon, je dois dire qu’en général, les réflexions du style « un tel a déjà fait ça en 1972 dans le numéro 247 », ça me passe largement au-dessus de la tête.
      Premièrement, parce qu’en matière de comics de super-héros, ce numéro avec la même idée, il est souvent aujourd’hui proche de l’illisible. Et puis de toute façon, c’est le traitement, la qualité d’écriture, ce que l’auteur fait de l’idée ou de la situation qui m’importent.
      Alors, une itération moderne, soit elle sera médiocre et là en effet, ça donne juste quelque chose d’inutile, soit elle est faite avec talent et débouche sur quelque chose d’intéressant et ça règle la question du « ouin ouin, mais machin a déjà fait pareil ».

  • Présence  

    Christopher Priest : un scénariste ambitieux. j’avais raté le coche de Black Panther ; je me suis rattrapé avec Deathstroke, un régal de bout en bout.

    Les personnages ne cessent de se contredire : Je suis toujours admiratif des lecteurs qui parviennent à relever ce genre de défauts, car je passe systématiquement à côté, à croire que le câblage n’a pas été terminé dans mon cerveau.

    La narration peine également à rester focalisée, et se disperse en effets et métaphores : de mon expérience, Priest aime beaucoup les structures complexes dans ses scénarios, ce qui donne souvent une impression de morcellement, voire de manque de focalisation.

    Merci beaucoup pour ce passage à la moulinette critique.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour JB.

    J’ai entendu et lu beaucoup d’éloges sur ce SUPERMAN LOST. Ton billet confirme mon désintérêt total grandissant pour ce type de comics et de personnage.

    J’entends ce que dis Zen Arcade sur le sujet c’est le traitement, la qualité d’écriture, ce que l’auteur fait de l’idée ou de la situation qui m’importent. , mais je reste persuadé que ces personnages sont trop vieux, usés jusqu’à la corde et prisonniers de leur image auprès de la culture populaire mais aussi des maisons d’éditions. Ils sont faussement libres ou alors on tombe souvent dans le trash ou l’esbrouffe en nous faisant croire que c’est épatant, alors que ce n’est que du moyen plus dans une production mortifère.

    Pourtant malgré tes critiques on sent bien que tu n’as pas complètement détesté, car tu apprécies Priest qui reste, mine de rien, un des rares scénaristes à traverser les décennies en proposant une qualité certaines et pas has been. Mais je reste persuadé qu’il n’a pus faire ce qu’il voulait, d’où peut être, les incohérences relevées. Peut être aussi que le format ne convient pas. Cela manque de densité, de concision, de puissance narrative à te lire.

    La BO : oui, très bon et à jamais en effet la love song de Ghost.

    • JB  

      J’irais aussi dans le sens d’un projet influencé par des demandes éditoriales : l’ellipse de 6 ans dans les flashbacks et plusieurs autres éléments introduits qui ne mènent nulle part

  • Bruce lit  

    La couverture et ton article me font finalement le même effet que le HARLEEN de Seijic : sans doute une des plus belles covers d’un personnage DC de ces dernières années pour un résultat complètement creux.
    J’aurais pu être client, je vais donc passer mon tour.
    Merci.
    Et merci pour ton implication pour cette saison JB.

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