Totally Spies ! (BLACK WIDOW de Devin Grayson et Greg Rucka)

Totally Spies ! (les séries BLACK WIDOW de Devin Grayson et Greg Rucka)

Un article de JB VU VAN

VO : Marvel Comics

VF : Panini Comics

Choisis ton camp, camarade !
© Marvel Comics

Cet article portera sur plusieurs mini-séries BLACK WIDOW, chacune en 3 numéros. La première, publiée en 1999, est écrite par Devin Grayson, illustrée et encrée par JG Jones, mise en couleur par Dave Kemp. La seconde est cosignée par Devin Grayson et Greg Rucka, alors que toute la partie graphique est assurée par Scott Hampton. La troisième série, intitulée BLACK WIDOW : PALE LITTLE SPIDER, est de Greg Rucka, Igor Kordey et Chris Chuckris.

Ces séries ont connu plusieurs publications. BLACK WIDOW Vol 1 a été initialement publiée en VF dans la revue MARVEL KNIGHTS n°5 à 7, BLACK WIDOW Vol 2 dans un unique numéro du magazine BLACK WIDOW, et la série BLACK WIDOW: PALE LITTLE SPIDER dans l’album VEUVE NOIRE (MAX). Le tout a été réédité dans l’album BLACK WIDOW: MARVEL KNIGHTS de la collection Best of Marvel.

BLACK WIDOW Vol 1 de Devin Grayson et JG Jones
Conflit de générations
© Marvel Comics

Lorsqu’une arme bactériologique nommée la Frénésie Immortelle fait son apparition au Moyen Orient, les Etats-Unis et la Russie envoient leur meilleure agente, Natasha Romanoff. Une course entre les 2 nations s’engage non pour empêcher l’utilisation de l’arme, mais pour se l’approprier. Dans ce but, le Colonel Stalyenko dépêche sa propre espionne, Yelena Belova, qui revendique le titre de Black Widow. Et la nouvelle Veuve Noire est prête à tout pour surpasser et remplacer Romanoff.

En 1999, le personnage de la Veuve Noire obtient sa première série dédiée 35 ans après sa création. Pour l’occasion, Devin Grayson fait ressentir son âge à Natasha Romanova. Dès sa première scène, l’héroïne espionne parcours physiquement ses souvenirs en retrouvant dans ses affaires des rappels des jalons de sa vie : une photo de son mari, une autre de sa période Avengers, des médailles soviétiques, une première page de tabloïd l’affichant avec Daredevil. Dans le numéro suivant, le lecteur apprend que l’action se déroule lors de l’anniversaire de notre héroïne. Désabusée, Romanova se déclare lasse des jeux de guerre qu’elle doit contrecarrer. Elle verse même une larme lorsqu’elle apprend que l’arme bactériologique est un sérum qui entraîne une frénésie meurtrière chez ses victimes avant de les consumer : symbole d’une vie entièrement consacrée à la lutte. Le ressenti du lecteur est d’autant plus fort que la narration parvient à retranscrire ses émotions en évitant les monologues intérieurs des personnages.

C’est durant cette période de réminiscence que Natasha est confrontée à sa remplaçante, une jeune femme passionnée et motivée. Si je trouve le portrait de l’espionne vétérante réussi, je trouve que Devin Grayson (déjà responsable du viol de Nightwing…) rate celui de Yelena Belova. Si le personnage est présenté comme sans expérience, elle est également censée être extrêmement entraînée au point de dépasser (sur le papier) les performances de Natasha. Dans les faits, Yelena se fait repérer alors qu’elle suit Natasha, oublie de prévoir des portes de sorties, se fait capturer lorsqu’elle tente une mission d’infiltration. Des échecs qui collent mal avec la conclusion de l’histoire, qui laisse entendre qu’elle est prête à voler de ses propres ailes.

Une scène d’intense violence… je suppose ?
© Marvel Comics

Pour la partie graphique, le trait de JG Jones est beau. Très beau. Trop beau ? Entendons-nous bien, les dessins sont splendides. Mais je trouve que l’artiste de WONDER WOMAN: THE HIKETEIA a ici un style beaucoup trop statique. Dans la dernière scène du premier numéro, Yelena prend la pose debout sur le toit d’une jeep alors qu’elle est censée s’approcher discrètement de Natasha pour mieux la surprendre. Mais pourquoi ?! La position est tellement absurde que le numéro suivant la montre penchée et prête à fondre sur sa proie. De manière générale, les affrontements entre les 2 femmes ressemblent davantage à une chorégraphie qu’à un combat. Le dialogue tente de le justifier en évoquant le passé de ballerine de Natasha… Ailleurs, une scène de fusillade montre simplement Yelena une arme automatique à la main et un arrière-plan tâché de sang, sans aucun ressenti de recul de l’arme ou de l’impact des balles sur les corps.

Pour les fans de Natasha, la série permet de donner une dimension différente au personnage, discrètement introspective. Ceux qui veulent découvrir Yelena resteront à mon avis sur leur fin.. jusqu’à la série suivante.

BLACK WIDOW Vol 2 de Devin Grayson, Greg Rucka et Scott Hampton
Volte-face
© Marvel Comics

Natasha Romanoff fait enlever Yelena Belova et, avec l’appui du SHIELD et de Nick Fury, échange son apparence avec la sienne. La jeune espionne se réveille donc dans le corps de sa rivale sans comprendre la situation, et reçoit l’ordre d’éliminer “Yelena Belova”. Alors que Yelena est traquée pour son propre meurtre, Natacha infiltre l’entourage de Stalyenko. Mais quel est le but de ces jeux d’espions ?

Cette seconde série est écrite à 4 mains, Greg Rucka venant rejoindre Devin Grayson. Sans connaître les coulisses de la série, j’ai l’impression que les auteurs se sont répartis les personnages. En effet, lorsque le récit suit Natasha, on retrouve plusieurs éléments de la précédente minisérie de Devin Grayson (le pays du Moyen Orient, le supérieur de Yelena) alors que l’histoire de Yelena Belova renvoie à des thèmes régulier de Greg Rucka, tel que la persécution subie par Sasha Bordeau lors de BATMAN: FUGITIF ou un espionnage sale et peu glamour déjà vu dans QUEEN AND COUNTRY.

Une cruauté bienveillante ?
© Marvel Comics

C’est d’ailleurs la partie sur Yelena Belova qui retiendra l’attention. Si l’idée globale d’échange chirurgical de visages et les couvertures renvoient à VOLTE FACE. cette histoire m’a surtout rappelé l’un de mes épisodes préférés du PRISONNIER, “The Schizoid Man” (“Double personnalité” en VF). Dans cet épisode, le protagoniste se réveille dans la peau du N°12, un agent chargé de faire douter le N°6 de sa réalité. Le parallèle est intéressant : Natasha Romanov est ici placée dans la position du tortionnaire – Yelena et Daredevil n’auront d’ailleurs de cesse d’évoquer le sadisme de sa méthode. L’objectif sous-jacent de la Veuve Noire est de montrer à Yelena ce qu’est la réalité de l’espionnage :un monde où l’espion perd son individualité dans un jeu dont il ignore les règles. Un choc pour Yelena, qui revendique le statut d’héroïne russe mais réalise qu’elle n’est qu’un pion remplaçable.

Les peintures de Scott Hampton paraîtront fades à ceux qui ne jurent que par Alex Ross. Pourtant, l’artiste propose un graphisme varié. Ses planches peuvent faire preuve d’un réalisme saisissant lors de scènes intimistes entre les 2 Veuves Noires ou renvoyer au style expressionniste du Sienkiewcz de ELEKTRA: ASSASSIN, montrant les antagonistes comme des figures grotesques. L’artiste fait également des références directes au DAREDEVIL: BORN AGAIN de Frank Miller et David Mazuchelli lorsqu’il décrit une Yelena fugitive errant dans les rues et finissant prostrée dans une ruelle. Scott Hampton parvient à retranscrire les émotions de Yelena : sa désorientation puis sa détermination lors de son éveil dans le corps de son ennemie, sa perte de repère quand elle doit tuer son double, son désespoir et le sentiment de trahison lorsqu’elle retrouve Natasha.

Cette série fait donc la part belle à la russe blonde, en faisant de la Veuve Noire traditionnelle l’antagoniste manipulatrice face à la jeune héroïne idéaliste. De fait, le héros Marvel Daredevil veille comme un ange gardien sur Yelena et agit comme la conscience de Natasha. Si la conclusion du récit va vers une retraite anticipée de la jeune Veuve Noire (ce que confirment les suites de Richard K. Morgan), Brian Bendis, jamais avare de contresens, ramènera Yelena dans les pages des NEW AVENGERS en tant qu’espionne travaillant pour une branche corrompue du SHIELD, puis comme supervilaine… Mais avant cela, en 2002, Greg Rucka va s’intéresser aux débuts de cette éphémère Veuve Noire.

BLACK WIDOW: PALE LITTLE SPIDER de Greg Rucka et Igor Kordey
Ne vous fiez pas à la couverture !
© Marvel Comics

Retour sur le passé de Yelena. Obsédée à l’idée de dépasser les records de Romanoff, Yelena arrive au bout de son entraînement de Black Widow lorsqu’elle apprend la mort soudaine de son mentor, abattu d’une balle dans la tête. Sa première mission en tant que Black Widow : enquêter sur son assassinat. Yelena se rend dans la boîte fétichiste où sa dépouille a été retrouvée. Alors qu’elle doit assumer son nouveau rôle, la jeune femme découvre alors la face cachée de celui qui l’a formé.

La série BLACK WIDOW: PALE LITTLE SPIDER paraît sous le label adulte de Marvel, MAX, qui a également vu émerger des titres comme ALIAS ou le PUNISHERMAX de Jason Aaron. Contrairement à la plupart des autres séries MAX, cette minisérie se déroule en continuité et propose les origines de Yelena Belova. L’utilisation du label MAX est presque inutile : si les couloirs du club SM qui sert de décor au récit montrent des scènes fétichistes, tout lecteur des séries de Chris Claremont aura déjà vu des personnages tout de cuirs et de chaînes vêtus. Côté sexe et violence, on est également loin du FURY de Garth Ennis et Darick Robertson et ses orgies de prostituées ou déluges de tripes. Serait-ce donc la seule imagerie fétichiste ? Greg Rucka tente de dédiaboliser le BDSM, d’effacer son image de perversion en parlant de consentement mutuel des participants. Le problème, c’est que Rucka se tire une balle dans le pied en donnant des désirs éphébophiles à la victime et en faisant du dominant un psychopathe. Oups…

Un entraînement innocent ?
© Marvel Comics

Yelena occupe maintenant le devant de la scène sans la présence de Natasha. Pourtant, l’ombre de Romanov plane sur la jeune femme : on la découvre en plein entraînement, le visage fermé, déterminée à battre le record de la Veuve Noire. Lorsqu’on lui décerne le titre de Veuve Noire, Yelena est encore sous le choc du deuil de son mentor et ne prend pas encore la mesure de son rang – lorsqu’elle reprend l’affaire à la police locale, elle se réclame du GRU (le service de renseignement Russe) plutôt que de son titre. Et face à la tenancière de la boîte SM, bien entendue dominatrice, Yelena reste interdite, effacée. Ce n’est que face à la personne responsable de la mort de son mentor que Yelena parviendra enfin à s’imposer en tant que Veuve Noire, justifiant a posteriori son insistance quant à son statut de Black Widow dans les séries précédentes.

Bon, parlons d’Igor Kordey… Si le responsable éditorial voulait donner une image sordide du BDSM, Kordey est l’auteur parfait. Difficile de trouver des cases “sexy” ou aguichantes, l’artiste décrit des corps défigurés et grimaçant sous l’effort, le deuil, l’extase ou la douleur. Le contraste avec les couvertures de Greg Horn est d’autant plus choquant ou hilarant, selon l’humeur. Les couvertures du peintre donnent dans le style pin-up racoleur, souvent très éloigné de l’intérieur des comics – les lecteurs de la série EMMA FROST en savent quelque chose… Malgré le peu d’attrait qu’ont pour moi les cases de Kordey, je reconnais cependant qu’il parvient, comme Scott Hampton avant lui, à faire ressentir les différentes émotions conflictuelles de sa protagoniste.

Les 3 séries permettent de suivre l’évolution de la nouvelle Veuve Noire, initialement apparue en tant qu’antagoniste dans le titre THE INHUMANS de Paul Jenkins et Jae Lee. Devin Grayson et Greg Rucka ont pris soin d’éviter de faire de Yelena une figure monolithique. Débutante en quête d’identité, jeune prétendante ayant l’œil du tigre face à une Natasha désabusée, héroïne traquée découvrant le véritable visage de l’espionnage en perdant le sien. Dommage après ce bel effort qu’un certain Brian B. ait ruiné le personnage pour plusieurs années…


BO :

39 comments

  • JP Nguyen  

    J’ai lu les deux premiers récits en VO il y a fort longtemps en TPB. J’avais bien aimé mais ça fait un moment que je ne les ai pas relus. En fait, il me manque quelque chose de marquant pour que j’ai envie d’y revenir une fois l’intrigue connue.

    Le troisième, je pense l’avoir survolé en VF en médiathèque, avec un gros bof à la sortie.

    À noter que Daredevil était assez lié à Natasha à l’époque, bien qu’ils ne soient plus amants.
    Depuis avec le Winter Soldier et d’autres histoires, la Veuve a davantage fricoté avec les Avengers.

  • Matt  

    J’ai pris le BLACK WIDOW: MARVEL KNIGHTS qui contient ces séries, donc je les ai toutes lues.
    Et toutes trouvées sympa. Peut être un peu moins la 3eme, à cause de Igor Kordey qui n’est vraiment pas ma tasse de thé. Et puis l’histoire est moins intéressante selon moi.
    Mais sinon oui, c’est globalement du bon.

    • JB  

      Le gros problème de la série MAX, c’est peut-être la gestion du temps. La majeure partie de la série se déroule en quelques heures. Même pour seulement 3 numéros, c’est assez peu.

  • Fred le Mallrat  

    J ai préféré la 3eme mais ca reste des séries assez anecdotiques en général et sur Widow

  • Nikolavitch  

    Je te trouve dur avec les dessinateurs. Chacun a ses qualités et ses défauts, mais je trouve les deux premiers très élégants, et je suis fan de Kordej, qui justement a un sens aigu du glauque. (je recommande son run Cable/Soldier X, d’ailleurs).

    J’aime bien cette période sur le personnage, par ailleurs. Il s’agit pour les auteurs de gérer le décalage croissant (comme pour plein de persos Marvel) entre leurs origines et le monde actuel. Comme le James Bond de Golden Eye, Romanov est « un dinosaure de la guerre froide », et Rucka, notamment, est fort à même de le réinterpréter.

    • Matt  

      Je trouve aussi que ces mini séries ont ouvert la voie des séries solo modernes sur Black Widow. C’était chouette à l’époque.
      Alors peut être que maintenant ça a perdu de son charme si on compare à d’autres séries sur Widow. Mais en même temps…pas tellement parce que le format court, même s’il ne permet pas de faire des trucs de fou renversants inoubliables, permet une belle liberté et les mini séries ne se font pas parasiter par des events. On est en plein dans la période Marvel Knights où rien ne perturbe les auteurs.
      Et parmi les séries Widow plus récentes, on peut parfois regretter des trucs absurdes comme dans celle de Waid et Samnee ou Widow soit se rendre sur la lune pour causer à Fury qui est devenu une entité cosmique.
      Bon…ça n’arrivait pas ces trucs à l’époque^^

    • JB  

      J’aimais bien les dessins de Jones à l’époque, mais à la relecture, j’ai trouvé que le tout manquait de dynamisme – contrairement à Hampton ou Kordey (j’aime aussi son Cable/Soldier X, mais je trouve que son arrivée sur X-Treme X-Men sonne comme une méchante blague aux dépends de Claremont)

      • Nikolavitch  

        Kordej, sur des titres de groupe, ça le fait pas. il se paume dedans, c’est clair.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour JB.

    bon tu sais en partie ce que je pense de deux de ces LS ayant donné mon avais sur TOP COMICS : https://topcomics.fr/collection-la-renaissance-tome-3-avis-critique-review-black-widow-passe-natasha-romanoff-devoile

    Je suis plus indulgent sur ces histoires, trouvant que le format mini-série convient bien.

    Graphiquement aussi je trouve cela intéressant, surtout que à part Jones, les dessins s’éloignent assez de l’hyper sexualisation des personnages. Tant mieux d’ailleurs car Rucka a du mal à sortir de cette approche, la publication dans la gamme max n’excusant pas tout, même si Marvel Knight permet de partir sur de nouvelles bases, de renouveler le personnage et son univers.

    De bonnes lectures finalement.

  • Tornado  

    J’y suis presque allé à reculons étant donné mon désintérêt total pour le personnage mais je dois avouer que l’intérêt a grandi au fur et à mesure que je lisais l’article, notamment avec les mentions de la période MK, de la présence de Greg Rucka et du label MAX.
    À l’arrivée je serais presque tenté le lire tout ça… si je m’intéressais encore à ce genre de personnage et d’univers ! 😀

    La BO : Un album conchié par l’élite à l’époque de sa sortie, que j’ai toujours aimé et que j’aimerais toujours…

  • Fletcher Arrowsmith  

    Ah je valide totalement la BO (l’album que je préfère des Pink Floyd)

  • Fred le mallrat  

    Je pensais cela même à l’époque.
    Pour moi, je me souviens que MK au départ c est 2 series geniales: Black Panther et Inhumans, une trés sympa : DD et un echec : Punisher (version chasseur de zombies).. mais Widow pour moi c est comme Antman ou Doc Strange chez MK à la même epoque.. c est beau mais anecdotique.

    Je trouve que MK c etait bien mais il n y a pas que des réussites et ce dés le début.
    Widow, Antman, Doc Strange ou Captain America.. c est pas des réussites ni pour le label ni pour les personnages pour moi.. (enfin si Yelena qui n existait pas) ni pour les auteurs (plus pour les artistes qui a chaque fois livrent de superbes prestations)
    A moins qu on soit accroc au réalisme à tout prix même quand c est moyen mais moi je préfére qu on rencontre Fury sur la lune et que ce soit bien fait que Fury soit sur terre et que ce soit anecdotique.
    Si je veux pas lire de l extraordinaire.. bon ben je lis pas marvel et dc

    Je suis pas pour réécrire que MK c etait tout mauvais mais c etait pas non plus tout génial (d ailleurs vertigo non plus.. y a eu des facilités même chez vertigo).

    Pour moi c est pas dans le top de MK ni de widow et surtout pas de Rucka
    Apres ca se lit c est surtout splendide toutes les minis graphiquement. J ai relu il y a quelques années celle de Kordey que je trouve toujours être celle qui a le plus d intéret. Surtout surement car on a pas Natasha qui ne sert pas à grand chose dans les précédentes.

    • Matt  

      « A moins qu on soit accroc au réalisme à tout prix même quand c est moyen mais moi je préfére qu on rencontre Fury sur la lune et que ce soit bien fait que Fury soit sur terre et que ce soit anecdotique.
      Si je veux pas lire de l extraordinaire.. bon ben je lis pas marvel et dc »

      C’est pas le propos.
      Si dès le début de l’histoire le perso voyage dans l’espace et croise plein de vilains kitsch…tu peux pas reprocher au truc un voyage sur la lune. Tu peux aimer ou ne pas aimer mais le ton global annonce la couleur.

      Si justement tu joues le réalisme (relatif hein…parce que les histoires d’espionnage de la vraie vie c’est pas non plus comme les aventures « réalistes » de Widow), tu le joues jusqu’au bout. Pareil tu peux aimer ou non. Mais si en plein milieu d’une sorte d’enquête un peu réaliste le perso part sur la lune pour interroger le Gardien ou je ne sais quoi d’autre…WTF ?
      J’imagine HErcule Poirot qui s’en va interroger Galactus pour savoir qui a tué Tante May.

      ça fait « dissonant » quoi. Problème de ton.
      Ok on est dans un univers « connecté », mais c’est justement ce qui est devenu chiant après la période MK.
      Même dans les années 70/80/ les séries étaient encore assez indépendantes sans qu’un évènement de l’une vienne chambouler l’intrigue d’une autre. Sauf lors de crossovers qui étaient un peu des évènements ponctuels plus rares.
      De nos jours c’est un perpétuel crossover Marvel.
      Donc je préfère en effet qu’un truc comme ‘aller visiter une entité cosmique » ne vienne pas se pointer dans un récit plus orienté espionnage/polar/action.

      Tout mélanger les genres sous prétexte que tout existe chez Marvel ne me parait pas pertinent. Sinon pourquoi ne pas faire venir Thor à la fin d’une histoire de Widow pour qu’il botte le cul du méchant trop dur à battre par Widow, et que hop il reparte ?
      J’appelle ça raconter une histoire n’importe comment.

      • Eddy Vanleffe  

        Il y a eu un moment justement où cette ambiance d’inventaire de Prévert, grenier à jouer bordélique était LE truc qui caractérisait le comics… des ninja, des dieux, des aliens, des sorciers, Chtulluh-kid et sa soeur jumelle…voilà ce que proposait Marvel
        Je relis Kang-war en ce moment et je me bidonne…. ^^

      • Fred le Mallrat  

        je ne suis pas pour faire n importe quoi tout le temps mais j aime plus la maxi de waid par exemple (alors que je suis pas un fan de waid) que les séries MK./
        Je prefere d ailleurs la plupart des séries posterieures que ce soit les max de R. Morgan, la Yu, La Swierczesky et Edmonson.. Seule la Cornell me laisse dubitatif avec cette manie de sacrifier les seuls personnages « humains » qui s abat sur les comics marve et DC depuis 20 ans.
        Les seules que j aime pas du tout sont les séries par les soeurs Soska et celle par Houser qui sont de vrais purges.
        Dans le tas, il y en a avec du marvel univers et d autres sans.. c est pas un souci pour moi.
        Mon souci est que les premieres avec JG Jones ca raconte pas grand chose car ca aprle d un perso pue interessant à l epoque Yelena (qui ne l est toujours pas plus que ca d ailleurs).
        La mini avec Kordey raconte ayu moins une histoire et essaie de fouiler Yelena bien plus que les deux premieres.
        Je trouve que les deux Minis avec JG Jones sont purement graphique, en fait

        Apres je pense qu’avant MK il y a déjà des virages.. Macchio essaie de la mettre dans une position à la James Bond avec Perez puis Gulacy.. Nocenti et surtout Starlin essaie de la ramener déjà vers de l espionnage noir et sombre (le GN abattoir pas super mais qui va dans cette direction). Mais entretemps elle réintegre les avengers avec Harras et ca brouille les cartes (j ai pas lu sa courte mini dans JIM)
        Mais là j ai enfin lu les premiers DD de nocenti avant Romita que j erapproche du GN de starlin (et d autres à l epoque) et il y a déjà ne vlonté de bascule vers le polar/espionnage.

        Le piege des cross commence quand même dans les 80’s… et franchement Xmen des 90’s est une série assez parasité par des crossovers annuels.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Plutôt team Matt.

    Ce que j’ai apprécié dans ces LS, et plus globalement dans le traitement des récits consacrés à la Veuve Noire, c’est leur côté légèrement « en marge » de la continuité. Peut être que cela n’apporte pas grand chose de plus au personnage (et encore), peut être que cela ne fait pas complètement corps avec l’univers Marvel, mais au moins cela reste des histoires au-contenue (et le fait de le faire en LS annonce la couleur) et qui plus est des récits de bonne facture.

    A titre de comparaison, bien que complètement dans le moule Marvel, je trouve la série devenu maxi de Waid et Samnee juste moyenne mais surtout très en dessous des 3 récits proposés par JB ici.

    • JB  

      La première est techniquement raccord avec la série MK Daredevil, vraiment de manière subliminale : Matt évoque les qualités de nourrice de Natasha, à laquelle il a confié « l’antéchrist » de l’histoire SOUS L’AILE DU DIABLE.
      Après, je ne crois pas avoir été vache dans la notation des différentes LS, mais je suis généralement bon public des Big 2 jusqu’à l’ère Bendis.
      Tiens, il faut que je me relise la série de Nathan Edmondson et Phil Noto, ça tombe bien, j’ai sous le coude son comics jumelé du Punisher qui se déroule en parallèle

    • Jyrille  

      Salut Fletcher, ça veut dire quoi LS ?

      • Eddy Vanleffe  

        « Limited Series » ou mini série en VF ^^

    • Fred le Mallrat  

      Je ne vois pas vraiment d’histoire en fait.

  • Eddy Vanleffe  

    Black Widow fait parti de ces personne que j’adore qui n’a jamais eu de récits qui m’ont vraiment captivé…, je l’aime bien en second rôle, soutien presque…
    Seule son univers tourne en rond avec son passé russe etc..
    J’ai bien aimé les mini hyper sérieuses de Richard K Morgan…
    Marjorie Liu a fait un truc sympa mais très « loebien » avec un épisode/un guest! pour un truc totalement oubliable
    J’aime bien la vieille histoire dessinée par George Perez (port nawak) son histoire d’amnésie avec Spider Man et bien évidemment la période avec mon très cher Matt Murdock

    • JB  

      Il y a aussi la série de Cornell et Tom Raney (+ John Paul Leon pour les flashbacks) qui est très sympathique

      • Fred le Mallrat  

        J ai pas mal de réserves sur celle là dont déjà de se débarrasser des personnages sans superpouvoir (un peu à la microchip) qui gangrene les comics depuis 20 ans à part Spidey (et encore flash est un superheros.. MJ parfois..)
        Je prefere Yu/swiercewsly, Edmonson, Waid, Morgan et Thompson

  • Eddy Vanleffe  

    Je n’ai lu que la MAX et je me ferais bien à l’occasion le Must have qui compile les trois histoires quand même…même si Yelena Belova ne m’inspire pas…

  • Bruce lit  

    J’adore le titre de cet article et bien entendu la BO.
    Pour le reste j’ai loupé un épisode…
    Même en relisant ton lien attentivement je n’y vois rien et j’apprends que Nightwing a été violé ??
    La deuxième série avec Natasha manipulatrice pourrait m’intéresser et sans doute me faire changer d’avis sur Rucka, un scénariste que j’ai toujours trouvé tiède.
    Tu avais aimé le traitement de Smith sur DD ?

    • JB  

      Nightwing : Selon Devin Grayson, ce n’était pas un viol, l’antihéroïne Tarantula a « juste » imposé un rapport non consenti au protégé de Batman en plein état de choc (du genre, il dit « ne me touche pas » quelques instants avant…) Kaori, un éclairage sur la scène en question ? Après, Dick est malheureusement coutumier du genre : la métamorphe Mirage a pris l’apparence de sa petite amie de l’époque (Starfire) pour coucher avec lui.

      Pour Rucka, je suis bon public, j’aime bien sa version de la descente aux enfers d’Elektra, même si la conclusion de cette histoire est absurdement torchée,

      Smith, j’ai bien aimé, même si je suis davantage client de l’arc suivant, Tranche de vide

  • Présence  

    Comme JP, je n’ai lu que les deux premiers récits en VO il y a quelques années en TPB.

    Pour la première minisérie, la scénariste oppose avec intelligence les 2 Black Widow en faisant ressortir leurs points communs et leurs différences au travers d’une course au trésor (l’arme bactériologique) qui fait aussi bien saliver l’oncle Sam que l’ours russe. Grayson ne se contente pas de filer une suite de péripéties palpitantes, elle sait glisser des remarques discrètes et naturelles qui donnent une personnalité suffisante aux 2 Black Widow.

    JG Jones sait rendre sexy Natalia et Yelena sans les mettre dans des poses de magazines de charme (ou pire). Il prête une attention impressionnante aux détails techniques et aux décors. Son sens du découpage augmente la vivacité des actions. Grayson et Jones délivrent un récit d’action rondement mené, avec des personnages assez étoffés pour ne pas tomber dans le divertissement édulcoré, pour que les lecteurs puissent ressentir quelque chose pour les 2 femmes.

    Un bilan plus enthousiaste que le tien pour cette 1ère minisérie.

    Pour la 2ème, en 3 pages l’échange d’identité est plié le lecteur se trouve déjà au beau milieu du récit. Mais ce dernier s’avère très ténu. J’avais lu ces 3 épisodes 2 fois plus vite que ceux de l’histoire précédente en ayant l’impression de toujours rester à la surface, sans pouvoir m’intéresser à cette variation de volte-face (même référence que toi). Les pages se tournent et les auteurs n’arrivent pas à faire croire à l’inversion d’identité. Dans l’ombre, Natalia Romanova se joue de sa contrepartie, tire les ficelles et triomphe de tous les obstacles, sans réelle mise en danger. De son coté, Yelena Belova se débat pour savoir qui elle est vraiment, mais le lecteur n’a pas accès à son flux de pensées, il lui est impossible de croire que Yelena a aussi rapidement perdu pied dans son rôle d’agent double ou triple. Du coup toute l’intrigue tombe à plat et il n’y a plus qu’à attendre patiemment que le scénario aboutisse à sa conclusion prévisible dès le départ.

    Le style de Scott Hampton à l’encre et à l’aquarelle génère un climat légèrement décalé empreint d’onirisme. Sauf que pour une raison mystérieuse, Hampton choisit d’accentuer l’encrage et le réalisme de ses illustrations. Du coup le décalage onirique ne se produit pas de manière assez importante, les dessins n’accentuent pas le trouble psychologique de Yelena et l’histoire tombe encore plus à plat.

    Merci pour ta remarque sur les auteurs qui se sont répartis les personnages : je ne l’avais pas décelé, mais maintenant que tu le dis, ça fait sens.

    3ème minisérie : je la découvre par tes yeux.

    L’utilisation du label MAX est presque inutile : […] tout lecteur des séries de Chris Claremont aura déjà vu des personnages tout de cuirs et de chaînes vêtus. – Excellent.
    Igor Kordey : je l’ai redécouvert sur les BD qu’il a réalisées avec Darko Macan : quel artiste !

  • Jyrille  

    Merci JB pour la présentation, je ne connaissais absolument pas tout ça. Mais ça me fait beaucoup penser au film BLACK WIDOW où j’ai découvert le personnage de Yelena. Pas certain de lire ça un jour mais merci pour ma culture, surtout que tu abordes tous les aspects de manière concise et précise.

    La seconde histoire me rappelle un excellent double épisode de Buffy, l’épisode qui m’a fait comprendre que la série était importante, celui qui m’a rendu accro.

    Je ne connaissais pas le terme éphébophile. Merci. J’ai lu le Inhumans dont tu parles, je n’ai pas aimé du tout le dessin de Jae Lee mais l’histoire était cool. Je m’en suis débarrassé. Je n’ai aucun souvenir de la présence de Yelena !

    La BO : plus tard, je ne m’en souviens pas mais je pense que je ne vais pas apprécier car j’ai écouté l’album plus d’une fois.

  • Alchimie des mots  

    J’aime beaucoup ce style de série, alors je ne suis pas du tout fan de Marvel et son adaptation Panini.
    Il n’empêche que la collection Best of Marvel propose des histoires complètes assez sympa et si celles-ci ont font partie, c’est plaisant!
    Merci

  • Patrick 6  

    2 sur 3 comme mes collègues 😉
    J’avais beaucoup aimé à l’époque la mini série de Perez (la vache ça ne nous rajeunit pas) même si elle n’a pas très bien vieilli. J’ai gardé les 2 premières séries dont tu parles, mais avant tout pour les dessins. L’histoire ne m’avait pas spécifiquement donné envie de les relire depuis.
    J’aime bien ta comparaison avec le Prisonnier et je m’étais demandé à l’époque si elle était volontaire ou pas (Bon ceci dit, reconnaissons le, ce n’est définitivement pas le meilleur épisode du Prisonnier… Sans doute parce que McGoohan n’y joue quasiment pas ! – Il était occupé sur le tournage d’un autre film ^^)

    • JB  

      Ah, je crois qu’on ne parle pas du même épisode du Prisonnier : dans Double Personnalité, McGoohan joue à la fois le n°6 et le n°12 ^^ Je crois que c’est L’Impossible Pardon où le héros est incarné par un autre acteur.

      • Patrick 6  

        Ah oui en effet nous ne parlons pas du même épisode ^^ Désolé du malentendu 😉 Quoi qu’il en soit, dans mon souvenir, cette histoire de changement de visage m’avait bel et bien fait penser à « Do not forsake me oh my darling », mais il faudrait que je relise le comics 😉
        Dans tous les cas, je suis toujours content quand on mentionne le Prisonnier, moralité, bravo à toi 😉

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