Top 10 : Voix stellaires
Une quête initiatique de Eddy Vanleffe
Ce que nous devons à nos épouses.
Je trifouillais dans mes archives à la recherche des rockeuses les plus iconiques lorsque ma moitié m’interrompit en me demandant si j’avais pensé à sa chanteuse celtique préférée…
Heu non!..Merde!…mais c’est évident!
Non contentes de révolutionner la monde de la guitare saturée, elles donnent aussi de la voix un peu partout, forçant ainsi le terrain depuis le début de l’histoire de la pop musique. Et quelles voix! Celles qui font tomber les étoiles sur les terres désolées de nos âmes desséchées. Dieu existe? Rien n’est moins sûr, mais les anges c’est certain.
10-ANNIE LENNOX-EURYTHMICS: HERE COMES THE RAIN AGAIN
Quand la New Wave débarqua avec ses gros synthétiseurs, nombreux furent ceux qui poussèrent des hurlements à la lune. Non, ce n’était pas de la vraie musique, c’était déshumanisé, froid, robotique. Mon dieu, c’était la fin du monde!
Eurythmics eurent justement l’idée brillante de marier les arrangements polaires de cette nouvelle pop avec les voix soul chaudes de l’Amérique noire. Afin de déjouer les pistes, Anne Lennox cultivait le look androgyne d’un David Bowie tout en improvisant des vocalises à la limite du gospel.
Le résultat fut SWEET DREAMS qui devint un classique instantané, repris par plein d’artistes depuis, notamment par Marilyn Manson ou plus tard THERE MUST BE AN ANGEL WITH MY HEART. Sur l’album TOUCH figure HERE COMES THE SUN, plus aérien, plus sobre avec moins de vocalises, juste ce qu’il faut…
09-MAGGIE REILLY-MIKE OLDFIELD: TO FRANCE
Mike Oldfield a longtemps écrit de longues pièces orchestrales très complexes et ouvragées où il jouait de tous les instruments. Créateur immortel des trois notes de L’EXORCISTE, il a soudainement bifurqué vers la pop au début des années 80.
Il donna un rôle de plus en plus prégnant à sa choriste Maggie Reilly promue dès l’album FIVE MILES OUT comme chanteuse et parfois co-autrice des titres comme sur FAMILLY GUY. Sur TO FRANCE, on atteint un moment de grâce pure où le paradis peut être aperçu au bout d’une onde sonore. Si, si là bas à droite…
08-SUZANNE VEGA: LUKA
Accord de guitare simple, son proche, voix immédiate. Suzanne Vega retient les effets pour maximiser l’émotion sur cette chanson qui parle de la violence sur un enfant et du silence qui tombe autour de lui. La honte de la société qui baisse les yeux. Les voisins, les parents, personne. Pas une main. Alors par fierté, pour prouver qu’on est en vie, on refuse la pitié. Percutant comme un crochet du droit dans notre frilosité. Cette voix se pose pourtant comme un baiser, un baume, un remède.
07-ENYA:MAY IT BE
La dernière grande prêtresse celtique, couronne de fleurs dans les cheveux, elle est la voix du pays à la lyre. Aux premières intonations, l’esprit se retrouve transporté sur un nuage vers des horizons verts où les faëries existent et où ce diable de Puck nous ressert une guinness.
L’une de ses plus célèbres chansons est bien évidemment celle figurant dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX.
Encore abasourdis devant le spectacle inédit qui s’est déroulé sous nos yeux, cette douce et lente évocation du monde de Tolkien nous cueille tendrement dans ses grands mains invisibles et prolonge d’autant le plaisir. Cette voix qui semble danser comme une goutte de rosée sur une toile d’araignée, s’arrêter, se reposer et repartir, s’échappe vers des portes célestes cachées qui ne s’entrouvrent qu’à ceux qui ont la chance de les deviner.
06-ANA TORROJA-MECANO: HIJO DE LA LUNA
Au cours des années 90, un groupe de pop espagnol osait sortir de ses frontières pour offrir au monde des ballades d’une rare émotions. Préfigurant les thèmes LGBT actuels, ils avaient déjà chanté MUJER CONTRA MUJER (une femme avec une femme) faisant grand bruit dans une Amérique latine fortement catholique.
J’ai cependant plus en mémoire cette chanson narrant une légende gitane tragique, où la lune demande le premier né d’un couple. Abandonné à la fin, le bébé influe sur la forme de la lune qui l’accueille en prenant la forme d’un berceau. La voix de la chanteuse met l’accent sur la beauté tissée de larmes et de tristesse d’un mythe d’où transpire la sauvagerie d’une époque hors du temps.
05-CANDICE NIGHT-BLACKMORE’S NGHT: CARTOUCHE
Lorsque Ritchie Blackmore (fondateur de Deep Purple et Rainbow) claqua la porte du hard rock à la fin des années 90, il s’épanouit alors avec sa nouvelle compagne Candice Night dans le registre qu’il apprécie en cachette depuis son plus jeune âge: la musique de la Renaissance. Cela en surprit plus d’un et pourtant il y persévéra pendant une vingtaine d’années. Sur ces disques, il délaisse la virtuosité de la guitare électrique pour la pure mélodie et ainsi mettre en valeur la voix de sa femme. Et quelle trouvaille! Ici ce ‘est pas en traversant les octaves qu’elle touche la cible, mais bien en susurrant le nom de l’historique brigand. Voleur, musicien, auditeurs, tous captifs dans les rets de la voix des fées.
04- ANNI-FRID LYNGSTAD-AGNETHA FÄLTSKOG-ABBA:EAGLE
Lorsque le monde découvrit le duo vocal suédois, quelque chose changea. Les harmonies absolument parfaites n’étaient pas issues d’une douleur ou d’un quelconque chagrin mais au contraire resplendissaient de joie et irradiaient le bonheur d’une couleur qui serait irrémédiablement liées aux années 70. Si le disco leur a donné leur plus grands tubes, le duo de compositeurs-arrangeurs derrières les deux femmes ont fignolé durant les quelques albums dans leur studio des gemmes allant de la pop la plus innocente aux sonorités exotiques comme celles de la cordillère des Andes. Ainsi CHIQUITITA, FERNANDO, MOVE ON et EAGLE montrent à quel point la musique de ABBA est riche le tout au service de ce numéro de duettistes que se livrent les deux chanteuses qui ont désinhibé plein de petites filles depuis. Les suédois ont de la chance, ils ont deux soleils dans leur ciel.
https://www.youtube.com/watch?v=ikUAAI9QIg8
03- ANNEKE VAN GIERSBERGEN:ZO LIEF
Issue du monde du Metal se révélant au sein du groupe The Gathering, elle a depuis été une miss touche à tout, reprenant standards de tous horizons, se moquant des genres ou des étiquettes que l’on voudrait bien lui donner. Elle se contente d’enluminer chaque chanson avec la puissance de sa tessiture vocal à la fois forte et mélodieuse. Ici elle choisit de rendre hommage à son fils dans sa langue maternelle (le néerlandais). Ainsi elle démontre encore qu’entre ballade et berceuse, elle peut tout chanter avec la même intensité. Ce petit elfe au rire si contagieux traverse les dimensions pour toucher d’un souffle enivrant chaque âme de la plus sombre à la plus lumineuse.
02-LOREENA MAC KENNIT:MUMMER’S DANCE
Moins connue qu’Enya, elle est pourtant l’autre grande chanteuse celtique de sa génération. Auteur-compositrice, multi instrumentiste, elle revient à la source de qu’incarnaient les celtes à l’origine: un peuple nomade qui s’est installé partout là où le vent leur chantait aux oreilles. Telle une nouvelle Marco Polo, elle enrichit sa musique de récits de voyages, d’instruments à cordes les plus divers et variés comme le faisait le voyageur avec ses épices et les assemble jusqu’à obtenir l’harmonie parfaite. Cela semblerait si facile mais, c’est la marque des grands. Ses albums invisibles aux yeux du grand public sont pourtant régulièrement double platine aux States. Grâce et volupté sortent des enceintes osant la musique sans frontières, une rédemption sur partition.
01-KATE BUSH:CLOUDBUSTING
Au carrefour des années 70/80, débarqua ce petit bout de femme, comme ça sans prévenir. Et sans prévenir, elle allait fasciner le monde entier. Son premier hit «WUTHERING HEIGHTS» se grava instantanément partout, tandis que l’album explosa dans les ventes. Elle fut donc la première auteur-compositrice, interprète féminine à être couronnée multi-platine en tête des charts. Insolente, elle renouvela l’exploit avec son troisième album. Mais la qualité ne se mesure pas avec des chiffres et des records. Non, Kate Bush est une véritable sorcière du son maniaque au point de recommencer des albums entiers (RED SHOES a été refait par exemple) jusqu’à ce que tout soit parfait et une fois dans le lecteur, c’est le cas. Elle possède une maîtrise telle des arrangements, qu’ils sont toujours justes, jamais en trop. De la finesse d’un ARMY DREAMERS à l’exubérance d’un SAT IN YOUR LAP elle est une véritable polymorphe, subjuguant et interpellant à chaque fois. Vivant aujourd’hui recluse du monde, celui ci a oublié que son manoir fut autrefois l’Avalon de la Pop musique et elle, sa Dame du lac.
Parfois j’ai conscience de véhiculer l’image du vieux métalleux nostalgique astiquant ses vieux vinyles de Maiden. Mais voilà, un jour il faut bien le dire sans rien renier, que le pantin balançant péniblement dans la vie, allant nulle part coupé de ses fils, rencontra sa fée bleue qui le rendit tout à fait humain et ils découvrirent ensemble d’autres univers, d’autres fragrances auditives, faites de violons, de vielles à roues, de bombardes….
Ce que nous devons à nos épouses.
Oui
Je connais pas tes critères mais voix stellaires sans Elisabeth Fraser (Cocteau Twins) et Lisa Gerrard (Dead can dance) : il y a un manque pour moi.
J’aime assez Bjork et en « dans la lignée de Kate Bush » Emile Simon.
Dans mon top personnel en plus il y aurait Alison Shaw (Cranes) et Sandy Casado (Rise and Fall of A Decade) soit
1-Elisabeth Fraser (Cocteau Twins)
2-Lisa Gerrard (Dead can dance)
3- Sandy Casado (Rise and Fall of A Decade)
4- Alison Shaw (Cranes)
5-Miki Berenyi et Emma Anderson (Lush)
6-Kate Bush
7- Shara Nova (My Brightest Diamond)
8-Natasha Khan (Bat For Lashes)
9- Rachel Goswell (Slowdive)
10-Alice Lemon (Catchers)
Merci Fred le Mallrat pour mettre en avant des groupes moins connus ! Je ne connais ni Cranes ni Rise and Fall, le reste je l’avais un peu oublié (sauf Dead Can Dance). Les Cocteau Twins, je suis en pleine découverte, pour le moment je reste un peu sur le carreau mais je ne désespère pas. Lush ça fait longtemps que je n’ai pas réécouté !
Les cocteau il y a 3 phases!
-la plus gothiques avec les albums Garland, Head over Heels et qui finit avec Treasure qui est plus pop
-La phase d experimentation avec Victorialand et la collaboration avec H. Budd « The Moon and the melodies
-La phase pop avec Blue Bell Knoll, Heaven or Las Vega, Four Calendar Cafe et Milk and Kisses.
Il y a ensuite des floppées de singles et EP plus ou moins compilées sur des multiples compils qui sont souvent entre ces phases..
Donc ecoute un peu dans les 3 phases et pas sur une seule sinon tu louperas peut etre ce qui te fera vibrer.
Apres E. fraser est plus connue en France pour avoir fait le chant sur Teardrops de Massive attack (ou song of a siren de This Mortal Coil.
Les Cranes c est un groupe aussi assez troublant passant de la pop (Forever, Loved ou Population Four) à des oeuvres plus experimentales comme La Tragédie d’Oreste et Électre et des débuts plus bruyants avec Tomorow’s Tears. Ils sont surtout connus pour Forever qui a été composé en 1992 quand ils faisaient la première partie de Cure.
Rise and Fall of a Decade est par contre un groupe francais que j aime beaucoup. Là aussi ca passe par pleins de styles différends.. la chanteuse chante peu mais j aime beaucoup sa voix.
Apres la plupart des groupes gravitent vers les heavenly voices, Shoegaze ou Dreampop etc..
Merci pour les conseils ! J’avais bien remarqué la proximité des genres, ayant écouté Lush, un peu Cocteau Twins, Slowdive, Catchers… Je ne suis donc pas étonné que tu ne cites pas My Bloody Valentine même si ce sont eux mes préférées : les voix ne sont jamais trop mises en avant. Je suis complètement fan du premier album de Belly (Star), le groupe de Tanya Donnelly.
J’ai le premier album de My Brightest Diamond que j’avais bien aimé à l’époque, je devrais retenter l’écoute.
Je préfére Slowdive à MBV mais surtout MBV c est un tout. Mais je pensais à Belinda.. oui
Je mettrais bien S. Vega aussi que j aime bien ou Agne Obel/ou O’Riordan, K. Deal, Beth Gibbons
Et puis apres il ya les autres chants feminins comme Siouxie, Rebeka Warrior, Agne Obel, Curve (Toni Halliday), cardigans, The Organ, Faith and The Muse, Sleeper ou Echobelly
J’adore l’album de The Organ. Tu as écouté les albums du groupe Savages ?
non
Hé ben moi, je dirais plutôt que, au delà de la voix, c’est l’interprétation qui fait tout : ce qu’on met dedans transcende le « talent » purement physiologique hérité à la naissance, qui permet l’ascension des octaves ou le « fissurage » des plâtres à la puissance gaffophonique, au choix…
Après tout, même un « monstre » de talent comme la Streisand sonne aussi vide qu’une crécelle sans profondeur si elle chante un truc qui la fait suer (voir certains de ses duos les plus célèbres…).
Mais si il faut une liste :
Barbra, donc ; qui double une virtuosité aussi à l’aise dans le combat de boxe que dans la Capoeira, d’une santé à toute épreuve : douze millions (Arf…) de représentations de Funny Girl à Broadway et elle n’a manqué qu’une matinée… Sa doublure s’est probablement suicidée de dépit ! Elle s’est appropriée quelques classiques (Alfie, Memory…) sans broncher, et sans même en rajouter côté « réacteur de Boeing » : elle ne peut quand même pas toujours refaire On A Clear Day, hein ! Ah, mais Yentl « forever »… J’ajoute que sa nature de clown iconoclaste professionnel offre à ses prestations les plus habitées une rare sincérité dans ce segment si populaire -et souvent si créativement limité- des « chanteuses à voix ».
Joni Mitchell, dont les arpèges quasi télépathes des débuts m’ont cueilli sans que je sache rien d’elle (un jour, sur Fip : Chelsea Morning.) et, plus de vingt ans plus tard, ont fini par littéralement modifier la chimie de mon cerveau quand un passionné de musique m’a conseillé Hejira : trois écoutes consécutives sans rien comprendre (sinon Black Crow) et POUF ! Révélation. Ici la création s’est servie plus que tout de la richesse d’une existence en empathie avec le monde mais aussi, comme pour tous ceux dont la survie nécessitait une audience à leurs ressentis, d’une profonde souffrance intime.
Plus de voix pour les derniers enregistrements ; et pourtant le pouvoir perdure : l’interprétation.
Kate Bush, bien sûr. Mais le biais des mélodies impossiblement inspirées est pour beaucoup dans la fascination originelle : du si singulier Babouchka (choc visuel aussi bien qu’auditif, hein !) au « topissime » Running Up That Hill (chorégraphie casse-gueule entre les chaises du salon…) jusqu’au planant Nocturne (mais en passant ô combien volontiers par ces brillantes expressions presque pures de personnalité que sont Houdini et Get Out Of My House -oui : c’est une transposition sonore de la dinguerie assumée, le dernier.- !), c’est avant tout l’alchimie créée par l’ensemble de ses talents si uniques qui fait d’elle une incontournable. Rarement dans la Pop quelqu’un d’aussi doué a si peu sacrifié à la célébrité en se payant le luxe d’une telle réussite, autant artistique que commerciale. Chapeau.
… Diane Dufresne ! Là encore, une voix qui aurait pu se contenter de mettre sa puissance au service de ses auteurs-compositeurs, mais qui s’est ingéniée à insuffler à la moindre de leur création une telle dose de personnalité que des ritournelles de « variété » se sont trouvées transformées en hymnes véritablement Rock dans l’esprit, ou aria plus classiques que celles qui les avaient inspirées. D’une générosité incroyable sur scène (vue cinq fois -c’est mon record) et, à la sortie des artistes, vient serrer vos mains, ombre presque chancelante du personnage qu’on vient d’applaudir tant il ne lui reste plus rien à donner, après. À noter que les textes qu’elle a écrit elle-même pour les albums Kamikaze et Merci sont, pour certains, parmi les plus beaux de son répertoire.
Karen Carpenter, coup de foudre instinctif de mes jeunes années, toujours sans même savoir qui était celle qui chantait avec cette voix, à la fois fragile et incroyablement maitrisée, qui faisait passer beaucoup plus que ce que disaient les paroles de ses chansons (incompréhensibles, alors). Aujourd’hui encore, le pouvoir dévastateur de ses notes les plus basses allié à sa facilité à les empiler jusqu’aux plus aériennes, continue à me faire frémir : une preuve flagrante de la réalité presque extra-sensorielle de la communication. Au delà des mots, comme pour Joni, il y a transmission directe du message émotionnel sous une forme sonore ; et il est impossible à mal interpréter.
Björk est une des plus récentes à m’avoir bien fait tripper, vocalement et mélodiquement parlant, pendant quelques temps : une santé manifeste ici aussi, au service d’un univers bien personnel ; mais le vécu est un peu loin de moi, et les interprétations plus au service des prouesses que du feeling. Mais absolument hors-normes, comme personnage, encore.
Suzanne Vega, oui : les deux premiers albums sont parfaits d’équilibre entre l’intimité de son phrasé et l’inventivité « simple » de ses chansons, si bien écrites. Je connais par coeur : c’est écrit pour être relayé, ces chansons-là !
Julia Fordham : ici, la voix est intrinsèquement faible (après les débuts), et tout est dans la manière dont elle l’a utilisée. Une rareté qui l’a bien servie pour rafler pas mal de cœurs, malgré un décalage (…?) entre ce parti-pris d’interprète et une certaine distance/froideur peu enthousiasmante. Le deuxième album, Porcelain, est fantastiquement produit.
… En vrac ! Oleta Adams, et cette amplitude si enveloppante, qui semble être l’archétype de ce que devrait être une voix de chanteur ; Barbara, infiniment plus chaleureuse en « live » que sur ses albums studios (je n’arrive pas à les écouter, alors que la double compilation de ses titres sur scène me bouleverse à chaque fois !). Nina Simone et Ella Fitzgerald, que je connais si mal (je creuserai un de ces quatre…) mais qui s’approprient si définitivement les morceaux de leur répertoire -surtout Nina ! Mais celles-là sont des évidences. Annie Lennox est magnifique de maitrise, c’est vrai (et Dave Stewart lui a pondu un répertoire de ouf !) ; mais elle m’émeut moins que les précédentes : l’interprétation, encore une fois. Pour ce qui est des chansons où l’utilisation qu’elle fait de sa voix m’a particulièrement séduit, il y a Love Song For A Vampire et, surtout, Don’t Ask Me Why. N’importe quel amateur rêve de moduler si aisément les graves et les aigus. Tracy Chapman et son soleil personnel, Audra McDonald et sa froide perfection vocale (The Glamorous Life !)… Lucid Beausonge aussi dispose d’une plasticité vocale proprement effarante : Fugueur, ou Comme Des Chiens… Imparable de justesse -et un peu de magie, aussi… Même Corine, des Swing Out Sisters : elle chante faux et ça marche quand même !
Bon, je me calme : doit y’en avoir encore des dizaines, que j’aime vraiment bien-beaucoup ; et dont l’unicité vocale est à la fois un miracle artistique et, souvent dans la foulée, un baume pour l’âme.
Et bien avec le recul, je ne ferais sans doute plus d’article de ce genre qui veut être une sélection mais qui vient à la fois d’une connaissance parcellaire mais aussi d’un prisme évident de gouts personnels.
Un truc historique qui peut s’appuyer sur une connaissance sinon « objective » au moins reconnu oui, mais une sélection de 10 chanteuses un peut sorties du chapeau…Je crois que c’était idiot.
Au moment de l’article, il y avait une synergie entre les redacteurs/trices du blog qui était vraiment prenante.
A ce titre, c’est un super souvenir et je ne regrette rien mais en le relisant oui, c’est juste une excuse pour parler de « SAT IN YOUR LAP » et de « EAGLE » dans un même article…
OUARFF ! Ça s’appelle un grand écart ! Mé y’a pas besoin d’excuse : on aime ce qu’on aime, hein. Pas de règles, c’est la clé.