Game of Thrones la série TV, par David Benioff & Daniel B. Weiss
Par : TORNADO
1ère publication le 26/06/17- MAJ le 13/04/19
Cet article portera sur la série TV Game of Thrones, qui en est pour le moment à six saisons diffusées, et donc à deux saisons de la fin, comme annoncé par la chaîne HBO qui produit le show.
Attention, votre serviteur n’ayant jamais lu un seul des romans dont est tirée la série, il n’est question ici que de l’adaptation télévisuelle entant que telle, et aucune recherche particulière n’a été effectuée sur les sources littéraires de George R. R. Martin, le créateur de cet univers.
Les puristes doivent donc être prévenus d’entrée de jeu : Les romans ? Je m’en fiche comme de mon dernier pot de yaourt vide et, une fois n’est pas coutume, je vais donc faire mon geek en prônant uniquement les vertus de l’adaptation sur les écrans…
Pourquoi cette entrée en matière ? Et bien disons que je tiens à évacuer tout de suite les malentendus en ne laissant aucune place aux arguments du genre « les romans c’est mieux » et toutes ces sortes de lieux communs. Nous nous penchons ici sur un véritable phénomène de société et ce ne sont pas les livres, quand bien même ils en sont la source qui l’ont déclenché, mais bel et bien l’adaptation sur le petit écran.
Nous allons plutôt essayer de voir en quoi cette saga est la plus grande de son temps. Car ici il y a le Fond et il y a la Forme. Et c’est peut-être l’une des rares fois où cette alchimie a été atteinte avec une réussite aussi impressionnante sous le format du médium télévisuel.
Pour ce qui est de faire les présentations, Game of Thrones est une série TV créée par les scénaristes David Benioff & Daniel B. Weiss et produite par la prestigieuse chaine américaine HBO, qui nous livre depuis des années pas mal de séries exceptionnelles, depuis Les Contes de la Crypte , en passant par Deadwood, Six Feet Under, Les Soprano, True Detective, Band of Brothers, Sex & The City, j’en passe et des meilleurs…
Depuis 2011, Game of Thrones est diffusée à raison d’une saison annuelle et s’achèvera donc en 2018.
HBO annonce que sa série est devenue la plus populaire de l’histoire puisqu’elle rassemble 18,5 millions de téléspectateurs en moyenne, battant ainsi tous les records d’audience jamais relevés…
Le scénario décrit les complots et les rivalités qui se jouent au sein du Royaume des Sept Couronnes, où les familles royales luttent pour s’emparer du Trône de Fer, symbole du pouvoir absolu. Il s’agit d’un univers de type Héroic-fantasy, à forte teneur médiévale chevaleresque. Pour ce qui est de la Forme, voyons un peu : Prenez la série Rome (une ancienne production HBO, aussi) (et un putain de chef d’oeuvre Ndr). Et puis prenez la trilogie cinématographique Le Seigneur des Anneaux . Mélangez et agitez, et vous obtenez Game of Thrones.
A Rome, Game of Thrones reprend l’extrême violence et la crudité des scènes de sexe, ainsi que les passionnantes luttes de pouvoir. Le traitement narratif physique, lyrique et viscéral, hérité au départ du souvent malaimé et pourtant splendide Gladiator de Ridley Scott, offre au spectateur une perception du récit particulièrement réaliste et palpable. Une manière nouvelle d’illustrer un passé mythique, où la chair et le sang sont exposés dans une illustration certes ostentatoire, mais réaliste.
Les hommes violent lorsqu’ils sont violents, font couler le sang et meurent dans des combats qui exposent pleinement l’horreur de leur cruauté animale et charnelle.
Gladiator avait laissé couler beaucoup d’encre à l’époque de sa sortie, ses détracteurs lui reprochant de ne pas être dans les cordes du point de vue de la réalité historique, alors que le sujet du film était ailleurs.
Ridley Scott révolutionnait pourtant le genre du péplum en lui procurant des atours modernes, où le lyrisme de la mise en scène exprimait une perception physique de la dramaturgie, le spectateur pouvant presque sentir l’odeur du sang et de la mort au service d’une illustration mythologique inédite de la civilisation antique. Ou la chute de Rome (le film étant quasiment, sur le principe, un remake de La Chute de L’Empire Romain d’Anthony Mann), vu à travers le prisme expressionniste du medium cinématographique…
https://www.youtube.com/watch?v=PpeEm_hjilk
Ah oui, quand même !
Rome est pour le coup une série à réhabiliter de toute urgence, puisque là aussi, les critiques ayant pointé le manque de réalisme historique n’ont rien compris à la série. Initiée par John Milius, le réalisateur de Conan le Barbare version 1982 , cette magnifique création en deux saisons (dont le budget faramineux l’aura coulée vite fait, bien fait) marchait pourtant sur les traces de Ridley Scott en illustrant une antiquité romaine mythique et viscérale.
Le résultat mêlait ainsi la forme avec le fond en plongeant le spectateur dans une suite de perceptions physiques et émotionnelles purement expressionnistes, lui faisant revivre ce passé mythique au-delà de son aspect purement documentaire. A l’arrivée, il s’agissait avant tout de percevoir cette période de manière palpable, d’en ressentir le sang et les larmes et non de relever mathématiquement les éléments historiques dans leur ordre et leur place chronologique. Et c’est très agaçant parce que les détracteurs de la série qui l’ont raillé pour cause de non exactitude historique se sont trompés de sujet. Ils n’ont strictement rien compris au principe de l’adaptation médiumnique basée sur la narration, où l’idée est justement de tricher avec le réel en amenant un peu de fiction afin de mieux exprimer les sensations audio-visuelles. Ainsi, pour ces derniers, on ne peut que leur conseiller de retourner aux documentaires et de cesser de bafouer les créations basées sur la narration cinématographique et séquentielle…
Quant au Seigneur des Anneaux version cinéma, Game of Thrones commence par en reprendre les camaïeux, la texture et le style. Prenons la première saison de la série : Modifions à peine l’histoire et le nom des personnages, et l’on croirait voir un spin-off de la trilogie de Peter Jackson. La bande-son de Ramin Djawadi est également au diapason de cet héritage, avec un score inspiré et lugubre comme du Howard Shore. Et l’on perçoit parfaitement que les romans écrits par George R. R. Martin ont fait tout ce qu’il était possible de faire afin de s’imposer comme les dignes héritiers de la grande saga de J. R. R. Tolkien (vous aurez bien évidemment noté la concordance de ces deux « R. » !).
Game of Thrones suit par ailleurs un schéma qui emprunte à l’univers de l’heroic fantasy le même type d’éléments mythologiques que dans Le Seigneur des Anneaux, en restituant un bestiaire presque similaire à base de légendes médiévales. On y trouve ainsi des sorciers, des dragons, des géants et des orientaux effrayants (!) tous droits sortis de l’héritage des mythes celtes, avec un surplus de réalisme et de modernité, pour une alchimie digérée, épurée et universelle.
Le même acteur, dans Le Seigneur des Anneaux et dans Game of Thrones. Le message est clair, non ?
Le traitement des figures fantastiques est incontestablement très classique, car le récit opère une synthèse postmoderne dans laquelle convergent l’héritage de J. R. R. Tolkien, celui de Robert E. Howard , celui de Donjons et Dragons et même de la Dark Fantasy et ses armées de zombies ! Mais le traitement de toutes ces figures est inédit, puisqu’il introduit une passionnante toile de fond politique et une dimension érotique sulfureuse en droite ligne de Rome, le tout enrobé de rapports humains riches et ambigus, dignes de Shakespeare. Pas de doutes, David Benioff et Daniel B. Weiss ont su faire du neuf avec du vieux !
Pour le reste, il a été dit à maintes reprises que les romans de R.R. Martin s’inspiraient des Rois Maudits de Maurice Druon, qu’ils piochaient dans des événements historiques réels tels que la Guerre des Deux-Roses (XV° siècle), le Mur d’Hadrien (Ecosse, 2° siècle après JC) et la vie d’Henri Tudor (XV° siècle également). Un héritage historique consommé qui fait honneur à notre récit, mais qui n’en constitue toutefois pas l’apanage iconographique.
L’héritage de la trilogie de Peter Jackson s’intensifie lorsque l’impression de visionner un long métrage à grand spectacle se révèle presque totale dans Game of Thrones. Sauf dans la première saison, où le budget TV oblige encore les grandes batailles, probablement trop épiques, à se dérouler hors-champ, ce qui ne sera pas le cas des saisons suivantes !
Mais la nouveauté est ailleurs : Tout comme la série The Walking Dead , Game of Thrones est un spectacle captivant, qui vous prend à la gorge d’une manière particulièrement féroce. Car tout peut arriver. N’importe quel personnage, qu’il soit de première ou de dernière importance est traité sur un mode égal, et peut mourir dans d’atroces circonstances à tout moment. C’est soudain toute la perception du spectacle qui s’en trouve changée, où les schémas habituels, avec les héros qui gagnent à la fin, sont jetés aux oubliettes. Et la terreur viscérale de notre enfance, où l’on tremblait pour nos héros, de réapparaître…
La qualité des épisodes en eux-mêmes est absolument optimale. Les critiques spécialisées ont d’ailleurs été unanimes, célébrant tout autant la production de l’ensemble, la restitution de l’univers des livres et la profondeur des personnages. Dès la première saison, Game of Thrones a été considérée comme une grande série, passionnante au niveau de ses intrigues politiques et psychologiques, addictive quant à l’attachement à ses personnages, particulièrement vibrants, et fascinante dans son univers fantastique à la fois teinté d’archétypes et inédit dans son traitement.
Les protagonistes sont d’ailleurs d’une richesse peu commune pour ce type d’univers connoté. Echappant pour la plupart au manichéisme traditionnel des histoires de Fantasy pour se révéler dans toute leur ambiguïté, ils évoluent au fil du récit et passent parfois la barrière du bien et du mal pour s’élever au-delà de ce postulat simpliste.
Et l’on retrouve par ailleurs tout ce qui fait le sel des grandes histoires : L’écriture des personnages, qui passe ici au premier plan. Car c’est avant tout sur leur potentiel que se construit patiemment l’architecture narrative de la saga, lyrique comme un opéra de sang et de larmes, où les rebondissements se succèdent sans relâche, nous transportant là où l’on ne pensait pas aller…
Alors c’est vrai, l’univers de Game of Thrones regorge de personnages et il est nécessaire de s’accrocher au début, afin de saisir la manière dont s’articule cet univers richement détaillé, toutes ces familles et ces régions ancestrales. Mais quand on y pense, il en va de même de toutes les mythologies et la richesse de la saga ne serait pas la même sans cette densité humaine.
De toute manière, les personnages ne font pour la plupart pas de vieux os au fil des saisons et le casting s’amenuise de manière drastique au fur et à mesure que l’on s’approche de la fin… Parmi tous les protagonistes qui jalonnent la série, une mention toute spéciale à Tyrion Lannister, surnommé le « gnome », interprété par l’acteur Peter Dinklage qui apporte au casting un charisme rare, exceptionnel, dont on se rappellera probablement longtemps. Le genre d’interprète marquant sans lequel il n’y aurait pas de bonne série…Mais plus encore que son capital humain, c’est la toile de fond qui explore les passionnantes, cruelles et impitoyables luttes de pouvoir, qui offre à la série toute sa profondeur. Game of Thrones est ainsi une incroyable parabole sur les civilisations humaines et le concept corrupteur de la domination, de la possession et du pouvoir (en opposition au Seigneur des Anneaux, qui prônait les vertus du renoncement)..
Il faut voir tous ces personnages comploter, asseoir leur ascendance, tisser patiemment des alliances et fomenter leurs trahisons. On se croirait presque au cœur de nos gouvernements actuels et, par extension, de tous ceux qui les ont précédés.
Le fameux « Trône de Fer » sur lequel s’assied le dirigeant du Royaume des Sept Couronnes stigmatise à lui seul cette idée de la lutte pour gravir les échelons du pouvoir, mettant à l’épreuve tous ceux qui le convoitent.
Tout l’intérêt du concept de la série réside dans cette parabole qui profite du cadre sauvage de son contexte médiéval-fantastique pour forcer le trait, effaçant les limites de la cruauté pour observer l’étendue de la folie de l’homme face à ces luttes de pouvoir. C’est ainsi que les familles s’entredéchirent et se trahissent, que les enfants assassinent leurs géniteurs et que les alliances se meuvent face à la tourmente, sans qu’il n’y ait plus aucun obstacle sur le chemin de la victoire.
On se souvient alors de ces périodes troubles de notre histoire, où l’obscurantisme et la disparition de toute notion d’éthique favorisaient les pires horreurs et les plus atroces perversions de l’âme humaine, tel que Lucchino Visconti l’illustrait à travers sa famille de nazis dans le frigorifique Les Damnés .
Enfin, l’idée géniale : Alors que le monde de Game of Thrones vit un été de plusieurs années, on annonce le retour du redoutable Hiver, devancé par les abominables Marcheurs Blancs et leur armée des morts, venus du nord. S’ils parviennent à passer le mur de la forteresse de Westeros, rien ne pourra arrêter leur déferlante meurtrière. Soit la venue de l’Hiver pour symboliser la chute de la civilisation, en écho à celle de l’Empire Romain et de la notre à venir, peut-être…
Au final, Game of Thrones, c’est un peu la « politique pour les nuls », une brillante entreprise de vulgarisation destinée à éclairer ce qui fait, depuis que le monde est monde, l’échec de nos civilisations respectives.
La cerise sur le gâteau est que ce pensum redoutable s’offre le luxe d’une épopée fantastique éminemment spectaculaire et d’une illustration filmée d’une ampleur inédite. Car Game of Thrones est un long film de près de soixante-dix heures et, en définitive, le plus grand spectacle jamais vu sur le format télévisuel.
Si l’on excepte une première saison bridée par ses limites, toutes les autres apportent systématiquement un échelon supplémentaire dans le spectaculaire et le récit épique, aux batailles à couper le souffle, aux décors absolument grandioses et aux effets spéciaux n’ayant rien à envier aux plus grandes productions hollywoodiennes.
A maintes reprises, souvent quand on ne s’y attend pas, c’est un maelström de bruit et de fureur qui nous prend à la gorge. Les combats façon Braveheart fusionnent avec le lyrisme médiéval mythique d’Excalibur , le sang coule à flot derrière l’écran, tandis que les larmes ruissellent sur nos visages, lessivés par les tragédies de cet univers impitoyable, viscéral et titanesque…
https://www.youtube.com/watch?v=tsFeIVJfKsA
L’incroyable bataille claustrophobe de la saison VI vous plaquera à coup sûr contre votre fauteuil !
On notera tout de même un bémol : Si le début de la série demeure assez avare en éléments surnaturels, ceux-ci vont aller croissant au fur et à mesure des saisons et l’équilibre va basculer lorsque cette dimension fantastique va prendre le pas sur le réalisme de l’ensemble. Cette déconvenue verra son point culminent au début de la saison VI, alors que l’un des personnages majeurs de la saga se voit ressusciter de manière aussi factice que dans n’importe quel comics de super-héros. Ce faisant, c’est toute la solidité de l’ensemble qui se fissure dans son intégrité, comme si l’équilibre en question demeurait inaccessible.
Pour autant, on ne peut nier que Game of Thrones reste une création exceptionnelle et une tentative ultime de faire exister le genre de la fantasy dans ce qu’il possède de plus noble, à travers un spectacle aussi grandiose qu’intelligent, d’une modernité et d’une profondeur thématique qui fait honneur à son sujet.
Sur ce dernier point, je trouve dommage (et injuste) qu’une partie du public -et plus exactement de la sphère geek- boude le plaisir. Loin de moi l’idée de contester à chacun la liberté de ne pas aimer la série car elle ne peut pas plaire à tout le monde. Mais il n’est pas possible pour autant d’en nier l’extrême qualité et l’exposition lumineuse qu’elle apporte à notre amour pour les histoires de genre.
En définitive, il faut espérer que Game of Thrones ne subisse pas avec le temps le destin de la saga Matrix : Soit une création à même de hausser la culture geek au même niveau que les œuvres prétendument destinées aux élites intellectuelles, paradoxalement boudée, avec le recul, par une partie de son cœur de cible…
https://www.youtube.com/watch?v=E6k75pIr3t0
L’hiver arrive avec les terribles Marcheurs Blancs…
Chouette article.
Je suis d’accord avec toi dans les grandes lignes. Mais je n’ai pas réussi à rester captivé passé la saison 5. Je l’ai trouvée lente, avec des personnages qui meurent de manière bien naze. Je n’ai rien contre le fait de surprendre le spectateur avec une mort pathétique plutôt qu’épique mais je me suis demané à quoi ça servait par exemple qu’on passe autant de temps à suivre Stannis, le frère du premier roi de la saison 1, avec sa sorcière…euh…rouge^^, si au final il n’accomplit rien et meurt comme une bouse.
Mais j’avoue que c’est l’attente entre chaque saison qui m’a fait lâcher l’affaire. Un an à chaque fois. J’avais déjà laissé tomber la lecture des 2 derniers tomes de Harry Potter à l’époque parce qu’à force d’attendre, j’ai fini par me lasser.
Mais je suis d’accord qu’il y a de bonnes choses, de bons acteurs (des mauvais aussi), des passages mystérieux, des personnages charismatiques (j’avais bien aimé le « sans-visage » qui aide Aria à fuir).
D’un autre côté j’ai la sensation, sans avoir lu les bouquins, qu’ils ont voulu conserver toutes les intrigues du bouquin au début, mais se sont rendus compte qu’ils ne pourraient pas tout faire, que les acteurs comme Aria allaient vieillir trop vite, et qu’ils ont dégagé des intrigues n’importe comment au fil des saisons.
J’ai trouvé aussi assez gonflant cette manie de mettre une scène de sexe dans quasiment chaque épisode. Oh, je ne veux pas passer pour un prude mais quand même…une connaissance appelait la série « game of porn ». Si on ne garde que ces scènes, ça doit pouvoir former 2h d’épisodes. C’est autant de temps perdu pour raconter l’histoire. Et je ne parle pas de nudité hein, je parle des scènes de 5min qui ne servent à rien et qui sont là pour nous montrer du sexe. Je ne suis pas contre en mettre un peu, mais je soupçonne qu’ils en ont abusé pour des questions d’audience. ça fait vendre le cul, non ?^^
Mais globalement le bilan est positif oui. Je crois que la résurrection en question a d’ailleurs lieu dans les romans.
C’est juste que je n’ai pas réussi à rester captivé en devant attendre à chaque fois un an. Et la saison 5 m’ayant déçu et ennuyé, ben…voilà.
Ah oui ! Et ayant vu la série en VO en premier, je trouve la VF dégueulasse. Les voix sont trop différentes. Celle de la reine Cercei trop enfantine aussi.
Les persos que j’aimais bien : Aria, Tyrion bien sûr, Varis le maître des espions alias « l’araignée » dont j’aimais beaucoup le jeu calme et posé et qui semblait plus ambigu que Littlefinger qui lui est un pourri jusqu’à l’os.
Ah punaise la scène de duel entre la montagne et le type qui se déclare le champion de Tyrion m’a choqué ! Ce crétin a trop fanfaronné et la manière dont il se fait tuer est…brutale ! Dommage, le perso était cool.
Du coup je me suis arrêté avant de trop savoir ce qu’est devenue la montagne. Ressuscité en mode « monstre de Frankenstein », non ?
Oui. C’est un monstre à la Frankenstein. 🙂
Le seul véritable bémol de la série pour moi, comme je l’ai écrit dans l’article :
Plus la série gagne en matière fantastique, plus elle perd de son réalisme. Ça a l’air évident quand je le dis comme ça. Mais on touche à quelque chose d’essentiel qui est le « sens de l’équilibre ». Pour moi le pire moment demeure cette scène de résurrection. Un élément carrément inutile pour l’instant, uniquement mis en scène pour alimenter un cliffhanger « chock » en fin de saison 5.
Oui ben justement.
Quand je dis que j’ai été déçu par la mort de Stannis, c’est parce qu’il a si peu d’interactions avec les autres personnages qu’on se dit qu’il va jouer un rôle plus tard…et puis non.
C’est comme si après nous avoir teasé les dragons de Daenerys depuis la saison 1, la mère des dragons se faisait tuer dans une ruelle sombre et les dragons s’enfuyaient pour ne jamais revenir. On serait en droit de se dire « quoi ? Pourquoi on suit son histoire depuis le début alors ? »
Pour moi les personnages sont là pour jouer un rôle dans une fiction. Même si ça arrive de mourir de manière naze dans la vie, 5 saisons de développement d’un personnage qui n’évolue pas dans la même sphère que les autres personnages (elle est loin dans le désert), ce n’est pas censé avorter sans avoir un impact.
J’ai un peu ressenti ça pour Stannis. La sorcière rouge se retrouver d’ailleurs un peu conne avec ses prédictions, et alors qu’elle retourne voir Snow, celui-ci crève aussi.
Du coup la résurrection (même si je ne l’ai pas vue, c’est lui non ?) ça semble là pour que finalement la sorcière serve à quelque chose alors que Stannis est foutu et…je sais pas, c’est bien bordélique cette partie de l’intrigue.
Non, je ne spoilerais pas la résurrection… 😀
Quant à Stannis, on ne le voit pas mourir dans la saison 5. Alors…
Ah…
Tu m’intrigues.
Mais je me demande si je ne vais pas attendre la fin de la série. Au fait la saison 7 est sortie non ? Pas en VF mais…la diffusion US c’est chaque mois d’avril/mai non ? Plus qu’un an alors. J’attendrais.
Ah oui tiens les scènes de torture de l’héritier des îles de fer (oublié son nom) étaient assez gonflantes aussi. Pendant une saison entière. Mais j’imagine que gérer autant de personnages à la fois oblige à faire stagner quelques situations le temps que ce soit le bon moment. Mais pour le coup ça devenait un peu sordide d’insister sur ses mauvais traitement. Ramsay Bolton est un foutu monstre en tous cas…et pas le genre dont on peut admirer les manigances comme Varis ou Littlefinger. S’il pouvait mourir de façon horrible celui-là…
T’as une saison préférée pour l’instant ? Une qui a un bon équilibre entre intrigues, action, moments forts, etc ? Moi je crois que c’est la 4 qui marque presque la fin de l’acte 1. D’où mon désenchantement avec la 5 assez plate qui prend son temps (peut être trop ?) pour installer de nouvelles intrigues.
Je ne fais pas partie de ceux (nombreux apparemment) qui n’ont pas aimé la saison 5. J’ai adoré chaque saison, même si je trouve qu’à partir de la saison 4 les éléments fantastiques commencent à faire basculer l’ensemble vers moins de réalisme et d’excellence au niveau de l’équilibre entre toutes les composantes de la toile de fond politique.
Pour ce qui est du destin de la mort bien horrible de Ramsay Bolton, tu t’es arrêté juste… (argh ! je spoile !)
Après moi j’adore le fantastique alors j’avoue que ça m’a plu. La résurrection je dis pas…c’est peut être too much. Mais les scènes dont je me souviens sont souvent liées à des éléments fantastiques. Comme le sorcier bizarre dans la cité du désert qui m’avait marqué :
http://www.denofgeek.us/sites/denofgeekus/files/styles/article_width/public/2/28/205dergeistvonharrenhalpyatpree1.jpg
C’est le cahier des charges commercial qui rend quasiment impossible toute vision d’auteur de s’épanouir désormais sur un blockbuster, puisque celui-ci est calibré à l’avance (humour, personnages, scène d’action, explosion, structure narrative, dénouement, romance, etc.). Aujourd’hui que nous vivons un âge d’or des séries TV, certaines parviennent à échapper à cette orientation sclérosante qui tenaille désormais le cinéma à grand spectacle.
Ben moi, je ne connais ni les livres, ni la série TV… Je n’émettrais donc aucun jugement sur ces oeuvres.
En fait, je n’ai plus trop de temps pour des loisirs aussi chronophages que le visionnage de séries aussi longues… Il y a plein de séries dont j’ai entendu beaucoup de bien (The Wire, Breaking Bad, Six Feet under…) mais je ne les ai pas suivies et, bien qu’elles soient accessibles par divers moyens, je m’imagine mal m’organiser pour les voir (avec négociation du programme télé avec Madame…)? Je n’arrive même pas à terminer Justified, alors que tous les épisodes attendent sur un disque dur…
La seule exception que j’ai faite ces dernières années, c’était pour le DD de Netflix, et la saison 2 m’a bien calmé…
Je me suis aussi refait Firefly il y a quelques mois, mais c’est bien plus court et en plus, y’avait consensus avec ma chère et tendre…
J’étais un petit peu appréhensif en découvrant la longueur de l’article, et en fait je l’ai lu d’une traite, même après les photographies avec la légende Ah oui, quand même ! 🙂
Mon fils a lu les romans, et regardé la série télé, et il y a pris autant de plaisir. Ton article laisse en suspens la question de l’adaptation pour les raisons que tu exposes. Les réactions de Matt ouvre un questionnement sur le recalibrage opéré par les scénaristes de de la série TV, au point qu’il s’interroge sur l’intérêt de tel ou tel fil narratif, ou tel personnage.
Ouaip parce qu’en fait ce n’est pas un secret que les créateurs de la série se sont posés des questions là dessus. Apparemment cela s’écarte des romans (mais je ne dirais pas que c’est mal, rassurez vous^^) en partie à cause de la durée, du nombre de saisons qui seraient requises pour tout faire et de l’âge des jeunes acteurs comme Aria qui allait surement grandir trop vite pour que ça reste cohérent. Mais l’auteur des bouquins collabore avec HBO sur l’écriture de la série. Dans ce genre de cas de figure, c’est nécessaire de faire des ajustements. Mais je pense que ce n’était pas prévu au début et que c’est en cours de route qu’ils se sont dits qu’il faudrait sacrifier certaines choses. D’où le fait que je me questionne sur des fils narratifs abandonnés ou pas.
Non, tu as raison. Mais ça a l’air d’être des exception de mon point de vue ! ^^
C’est vrai. C’est d’autant plus complexe que George R.R. Martin n’a JAMAIS terminé sa saga de romans, et donc, c’est édifiant, les scénaristes de la série TV terminent l’histoire sans adaptation au sens strict du terme !
Bravo Tornado pour un article enflammé et complet sur un phénomène de société ! Tu jongles encore avec des concepts intéressants et je dois avouer que je n’ai pas vu Rome, ni fini The Sopranos, ni vu Deadwood… bref, j’ai un gros retard en séries, même HBO. Tu oublies de citer The Wire qui est encore au-dessus de la mêlée pour moi, même si elle non plus je ne l’ai pas encore finie (il me reste 18 épisodes à voir).
Je suis totalement d’accord avec toi pour les qualités de la série : les décors, les personnages non manichéens, les effets spéciaux, la narration prenante et le ton résolument adulte. Malgré tout, je pense que même s’il casse les codes en tuant des personnages principaux à tour de bras, l’effet est un peu trop facile. Evidemment, cela souffle un vent de fraîcheur, mais dès le départ, j’ai senti que Tyrion, Jon Snow, Daenerys, Arya Stark et Jaime Lannister avaient un destin qui les pousseraient loin. Au final, les vrais héros sont aussi là, ceux qu’on ne veut pas voir partir.
D’ailleurs j’ai lu les deux premiers tomes (qui correspondent grosso modo à la saison 1) mais le style m’a totalement déplu, donc j’ai fait comme toi, je me suis concentré sur la série télé. Et je dois avouer que les trois premières saisons ne m’ont pas passionné. J’étais épaté par les décors, les costumes, parfois par les rebondissements, mais je m’ennuyais et les retournements de situations deviennent quasi systématique. Le mariage rouge par exemple, j’ai trouvé ça à la fois gratuit et inutile. Tout comme le sexe bien trop présent selon moi. Et pourtant, le mélange d’éléments iconiques et de genres est parfaitement dosé. Cette histoire de Mur qui protège des zombies avec sa garde de la nuit toute de noire vêtue (au milieu d’un décor blanc d’hiver et de neige) est forcément intrigante et dépaysante. Tout comme les cellules penchées sans mur au-dessus du vide.
Mais après deux ans d’abstinence, mes copains m’ont convaincu de m’y remettre, et miracle, à la fin de la saison 4 (je crois que c’est là qu’il y a une grande bataille au Mur), j’ai trouvé qu’enfin ça décollait. J’ai dévoré les deux saisons suivantes, les meilleures selon moi. Comme tu le dis, la bataille claustrophobique est un grand moment de cinéma. Même Le retour du roi ne s’en approche pas. La scène que tu illustres où la Lannister traverse la ville nue est incroyable. Ce sont de vrais moments marquants.
Et puis contrairement aux premières saisons, les histoires, les intrigues, se terminent. Et ne sont pas tuées dans l’oeuf en passant à autre chose. Autre reproche que je fais à George RR Martin, celui d’éviter de conclure.
Encore merci, un vrai bel article, mais qui manque de BO !
https://www.youtube.com/watch?v=ruWPc_9AqPM
Allons !
Un peu de poésie nomdidiou. Comme si la BO de la série n’avait pas de bonnes choses^^
https://www.youtube.com/watch?v=ZT3REtHZK9Y
Oui mais trop facile ^^
Je dis ça sans mesquinerie aucune, mais est ce que la série serait si exceptionnelle que vous soyez à ce point titilleux ? A insister sur le moindre petit défaut ? Et Bruce s’en sort bien qui est parti en vacances ! 😀
Je ne titille pas, je trouve que ce sont de vrais gros défauts, et je n’aime vraiment pas la série avant cette fin de saison 4…
Même si j’ai aimé avant, la saison 4 est aussi ma préférée. ça décolle bien. Et je partage ton point de vue sur les scènes de sexe trop présentes.
Je trouve aussi que les 4 saisons auraient pu tenir en 3. Parfois ça papote, ça baise, ça tire en longueur…pour que les persos crèvent ensuite. Je ne reproche pas les morts en question, mais pourquoi on a passé tant de temps avec tel ou tel perso au final ? Par exemple la maîtresse de Tyrion, soi-disant pas une prostituée qui semblait venir de loin et être potentiellement quelqu’un de plus noble…et qui emportera ses secrets ou ses mensonges dans la tombe puisqu’elle devient une pouf inutile au final. Rendez moi mon temps perdu à voir évoluer ce perso sans intérêt ! Si c’est juste pour jouer avec les attentes du spectateur pour mieux le prendre à contre-pied par la suite, ça fait quand même trop de temps perdu pour ça.
Espérons qu’il n’existe pas un extended cut parce que ce serait difficile à regarder^^
Excellent article sur une série unique. Je n’ai jamais compris pourquoi le boss n’avait pas accroché. Je n’avais pas vraiment noté la tension entre réalisme et fantastique mais maintenant cela me paraît evident. Thanks.
C’est bien ce que je dis : voys chipotez sur la moindre aspérité alors que l’essentiel est hautement perché au dessus du lot ! 🙂
Bah pour moi c’est pas une « moindre aspérité » les longueurs d’un film ou d’une série. ça pète un peu le rythme, ça retarde l’intrigue qui nous intéresse vraiment (au risque de devoir en supprimer parce qu’ils ont trop pris leur temps^^ ?). Et ça donne l’impression que les auteurs ne savent pas toujours où ils vont avec les trop nombreux personnages.
On est d’accord que ça ne rend pas le tout pourri. Mais c’est pas parce que c’est bien que faut passer sous silence les défauts^^
Non désolé je ne trouve pas : si les intrigues ne se terminent pas, je sors du truc, je trouve que c’est trop facile, injustement provocateur. Dans les dernières saisons, ce n’est plus le cas : les personnages évoluent, ne sont plus tourmentés sans aucun choix de leur part. Alors au début, cette volonté de ne pas laisser les personnages tranquilles et de voir les ravages des complots sans possibilité de les contrer est sans doute ce qui a donné tout le sel à la série et retourné les narrations trop souvent identiques des films d’Hollywood, mais pendant trois saisons, c’est quasiment systématique : ce n’est plus intéressant ni même surprenant.