Judge Dredd : Liens du sang par John Wagner et Carlos Ezquerra
AUTEUR : BRUCE LIT
VO : 2000 AD
VF : Délirium
Judge Dredd : Liens du sang est un recueil d’histoires du Juge Dredd publiées entre 2000 et 2016 par le légendaire magazine 2000 AD.
Cette compilation scénarisée par John Wagner et illustrée pour l’essentiel par son co-créateur Carlos Ezquerra a été bien soignée par Délirium : belle couverture cartonnée, papier glacé, quelques couvertures originales en fin d’ouvrage.
N’y manque qu’un petit récapitulatif éditorial car ce format fait des bonds entre les histoires, et parfois c’est à n’y rien comprendre. Ainsi Dredd laisse tomber sa fille adoptive Vienna à la fin d’une histoire pour se réconcilier avec elle au chapitre suivant (quelques années plus tard) sans que l’on sache le pourquoi du comment. Dommage !
Cet article, par pur respect de la loi, est garanti sans spoilers.
En fait, la sempiternelle question « par quoi commencer lorsque je débute dans les comics » n’a pas de sens. Tenez ! Votre serviteur ne connait du Judge Dredd que ses adaptations cinématographiques, ce qui est totalement insuffisant lorsque l’on parle d’un héros culte de la Scifi britannique sévissant depuis 40 ans !
Pourtant, lorsque Présence eut la gentillesse de me filer cette histoire, je n’ai pas eu besoin de beaucoup de temps pour me plonger dans l’ambiance de Mega City One. Et la continuité du personnage est suffisamment compréhensible pour s’immerger dans un univers ayant bercé plusieurs générations de lecteurs.
Et c’est bien de générations dont il est question ici. Ou plutôt de lignée : celle de notre flic incorruptible et psychorigide, Joe Dredd. Liens du sang propose autant de chapitres consacrés au vieillissement de notre héros qu’à sa relève. Wagner a fait vieillir Dredd en temps réel : Âgé d’une vingtaine d’année au moment de son démarrage en 77, Dredd accuse le poids des années et admet que son corps présente tous les symptômes d’un corps d’une soixantaine d’années : une certaine lenteur, un corps endolori de vieilles blessures et, plus étonnant, la présence de remords. Dont celui, essentiel à la compréhension du personnage, d’avoir tué son frère Rico il y a 40 ans de cela.
Nous sommes chez le Judge Dredd. Il ne faut pas attendre de lui de longues tirades sur les regrets et encore moins la manifestation d’une émotion ou d’une larme. Dredd reste ce bloc monolithique incarnant l’autorité et l’obéissance à la loi dans ce qu’elles ont de plus rigide. Un parallèle est même amusant avec Robocop : Alex Murphy est une machine qui a su garder une certaine humanité tandis que Dredd est un homme qui s’efforce de vivre comme une machine, sans amis, amours ou famille.
C’est pourtant de famille dont il sera question,beaucoup, dans ces Liens du sang qui se veut à la fois Polar urbain et réflexions parfois mélancolique du temps qui passe et de la bizarrerie de la condition humaine . Joe Dredd, rappelons le est un clone ultra performant créé pour être un super flic. Mais les gènes ne font pas tout, l’expérience détermine aussi le choix de chaque individu. Joe Dredd restera toute sa vie du côté de la loi tandis que son clone/jumeau Rico s’en détourne avant d’être abattu par son frangin.
Le monde que Wagner met en scène est totalement désespérant si l’on y pense. L’univers de Dredd est froid, dangereux ou chaque manifestation d’humanité constitue un délit. Dans cette histoire, il suffit que des juges mâles et femelles se caressent sous une douche pour être relevés de leur fonction. Ce geste tellement humain est remplacé par des cyborgs femelles dont l’humeur sexuelle est modulable par simple pression de boutons. Liens du Sang s’ouvre d’ailleurs avec un chapitre où l’une de ces cyborgs sème la panique dans les rues de Dredd.
A force de vouloir protéger l’homme de lui-même, il ne reste plus rien à protéger. La justice expéditive des Juges est aussi inefficace que la peine de mort puisque la carrière de notre héros est parsemée d’arrestations plus dangereuses les unes que les autres qui ne dissuadent aucunement les criminels de se ranger des voitures. Comme Frank Castle, autre grand nettoyeur psychorigide, Joe Dredd est le soldat d’une guerre sans fin où sa vie ne signifie pas grand chose. Et surtout pas pour ses huiles qui continuent de le cloner pour assurer sa lignée. Dredd a donc des clones de lui suffisamment jeunes pour être ses fils et le lecteur en rencontre deux dans ces Liens du sang : Rico âgé de 20 ans et Dolman, de 15 ans.
Wagner fait plus que perpétuer artificiellement une franchise qu’il pilote depuis 40 ans. Il met en scène les jeunes clones comme indicateurs du temps passé, comme une photo vivante évoluant devant soi. Dredd est supplanté par lui même. Il se sait désormais dispensable. Copiable. Mortel. Il mesure le chemin parcouru entre la fatigue de sa guerre, ses blessures jamais renfermées, ses choix drastiques et la pureté du feu sacré de la jeunesse. Tiens, ce pitch de 2002, où une version plus jeune d’un personnage rencontre son moi vieilli et aigri, ça me rappelle les Xmen de Brian Machin Bidule, non?
De son côté le jeune Dredd observe son moi vieilli. C’est une légende vivante. Une statue qui bouge, à la fois un instructeur, un collègue, un père et un frère. Dredd et lui ont le même génome après tout. Et pour dissiper tout malentendu le jeune Dredd décide de se baptiser…Rico, le frère ennemi ! Un beau choix de rédemption pour cette famille sans géniteurs qui assume un héritage aussi tarabiscoté que la famille Summers.
Rico intervient dans une passionnante aventure solo où sa rigidité morale va lui mettre à dos tout un commissariat partagé entre le respect du nom Dredd et la volonté de s’en affranchir. Un peu comme la France de De Gaulle ou l’Angleterre de Churchill, les Juges ont aussi envie de s’envoyer en l’air et de prendre du bon temps. Ce qu’ils gagnent en humanité, ils le perdent en rigueur professionnelle, et bien malin celui qui pourra choisir entre l’attitude à adopter : le laxisme des Juges ou l’inhumaine rigueur de Rico….Le résultat de cette histoire passionnante est à la hauteur de l’écriture de Wagner tout en ellipses élégantes et en sarcasmes subtils.
Tel un Peter Milligan pour son Human Target, Wagner propose sans en avoir l’air d’y toucher de passionnantes digressions sur l’identité. Dredd est l’idée d’une justice si intransigeante qu’il est un être sans visage, qui apparaît masqué même dans ses souvenirs. un mystère pour les autres et pour lui-même. Lorsqu’il apprend qu’il existe 7 clones de lui-même, il accuse le coup avec la sagesse de son âge ou la fatigue due aux cynisme du système qu’il sert ? Nul ne le sait, puisque dans ces moments, Dredd a un langage corporel plus figé que jamais, miroir déformant à toutes les interprétations possibles. Et pour ajouter encore un peu de piment à cette famille dysfonctionnelle, Wagner introduit la fille adoptive de Dredd ainsi que Dolman un clone adolescent, qui lui, décide de se révolter contre sa prédestination à devenir un superflic ! Pour ne pas trahir l’identité de son géniteur, il se fera refaire le visage ! Une absurdité bureaucratique , puisque personne ne connait celui de Joe Dredd !
En excellant aussi bien dans les histoires courtes que dans les arcs plus développés, John Wagner force l’admiration : quand même, voici un type qui a encore des choses à raconter pour un personnage monolithique créé il y a 40 ans ! Et des idées à exprimer sur l’obsession de la sécurité, de la justice et aussi, de la famille ! Car les Juges ont beau être aussi déshumanisés que des djihadistes, nul ne peut éteindre ce besoin humain irrépressible d’appartenir à quelqu’un ou quelque chose. Sous couvert de grosses pétoires, de testostérone et de flingues maousses, John Wagner avec un Carlos Ezquerra au sommet de son art nous rappelle que toute existence est une trace laissée quelque part pour quelqu’un. Fut-il déviant, criminel ou juge…..
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« Identity Crisis » 1/7
Cette année aura été généreuse pour Joe Dredd magnifiquement réédité par Délirium. Redécouvrez sa guerre des clones à lui dans l’article du jour.
La BO du jour : la chanson de Cure spéciale Dredd n’ a pas bonne haleine, et même Patrick Faivre approuvera. Alors on va chercher autre chose. Tiens, Kraftwerk par exemple et leur Metropolis sûrement aussi désincarnée que Megacity One.
« Dredd reste ce bloc monolithique incarnant l’autorité et l’obéissance à la loi dans ce qu’elles ont de plus rigide. Un parallèle est même amusant avec Robocop : Alex Murphy est une machine qui a su garder une certaine humanité tandis que Dredd est un homme qui s’efforce de vivre comme une machine, sans amis, amours ou famille. »
D’ailleurs il me semble que Edward Neumeier et Michael Miner, les scénariste du premier Robocop, étaient fans du Judge. Tout se recoupe.
plus encore, que Robocop était leur réponse au fait qu’ils n’avaient pas réussi à obtenir les droits de Dredd !
C’est un plaisir ineffable pour moi que de pouvoir revoir ces épisodes, au travers du regard d’un autre, visiblement tombé sous le charme de l’écriture de John Wagner. Ta prose est si convaincante et enthousiaste que je me demande ce qui ne vaut que 3,5 étoiles à ce tome.
Je l’ai également lu en français car il n’existe pas d’équivalent en anglais, un tome qui rassemblerait tous ces récits. Tu pointes du doigt la continuité de Judge Dredd, tout en indiquant finalement qu’il est possible de lire ces récits sans rien en savoir, et que même les ellipses d’un chapitre à l’autre ne sont pas si gênantes que ça. J’en ai fait la même expérience : un lecteur peut commencer par n’importe quel bout sans avoir l’impression de rater la moitié du récit. Les éditeurs de 2000 AD ont réussi à trouver une formule telle que la continuité existe bel et bien, que le lecteur peut percevoir qu’il y a un riche historique, sans pour autant se sentir exclu.
J’aime bien également la manière dont tu fais ressortir la dimension politique du récit, cette société rigide et policée, cette police efficace dans la suppression de chaque manifestation d’humanité. Super article.
Jamais lu de Dredd. Le personnage ne m’attire pas plus que ça, du coup je n’ai jamais été curieux de lire les comics. C’est un peu comme pour le Punisher en fait.
J’aime bien les persos badass mais quand ils sont un peu cons ou funs comme Ash dans Evil Dead.
Mais je ne doute pas qu’il y a des récits de qualité. Et tu vends assez bien la chose d’ailleurs.
Tout ce que j’ai vu de Dredd c’est le film. Non, pas celui avec Stallone. Enfin si. Lui aussi je l’ai vu. Mais je pensais plutôt à celui avec Karl Urban. Une sorte de huis clos dans un immeuble condamné par un gang et dans lequel Dredd se retrouve coincé avec une nouvelle recrue. Un film pas mal du tout qui n’a même pas eu droit à une sortie en salles chez nous (pas assez blockbuster, pas assez de moyens, sans doute…) alors que d’autres bouses comme Suicide Squad cartonnent. Mais bon voilà c’est un petit film britanico sud-africain dont personne n’a fait la campagne marketing donc ça n’a pas marché.
@Matt : L’analogie entre Dredd et Frank Castle est dans l’article. Finalement des justiciers à l’image bourine qui cachent des merveilles scénaristiques. Lorsque je trouverais ceci chez Deadpool, je ferai mon Mea Culpa.
J’ai vu et adoré le film de Karl Urban sans connaître à l’époque la version Comics. J’en avais fait un trop court commentaire sur la zone pour le recycler ici. Mais, comme rien ne se perd, tout se transforme, j’en ai récupéré le titre.
Pour qui ça intéresse :
4,0 sur 5 étoilesThe Walking Dredd
De temps à temps , ça arrive : on attend rien d’un film et le plaisir en est décuplé .
Dredd est finalement le reboot le plus réussi de l’année et qui se justifie amplement tant la première version était en dessous de tout .
Le scénario ne mettra pas votre cerveau en surchauffe : Dredd et son apprentie enquêtent dans un immeuble de 200 étages sur un triple meurtre . Au sommet de cette pyramide , Lena Headey , spécialisée dans les films Geeks : elle aura été la reine Leonidas dans 300, Sarah Connor dans les (affreuses) aventures tv de Terminator et actuellement la reine incestueuse de Game of Thrones. Elle incarne Ma , une redoutable caïd qui contrôle le trafic d’une drogue permettant de percevoir le temps au ralenti . Lorsque le juge impitoyable jure de lui faire la peau , la mafieuse barricade le secteur et nos deux héros se retrouvent seuls contre…200 étages de racailles qui n’ont pas peur du Kârcher.
De l’humour second degré , une mutante télépathe , une scène sur le plan astral , des gunfights jouissifs avec une scène d’anthologie à la Peckinpah , Dredd satisfait le geek de base . Pourtant il n’aura droit qu’au mépris de Telerama et cie alors que les mêmes encenseront Tarrantino , Moebius et Jodorowski …Allez comprendre…
Pourquoi ça fonctionne ? Dredd , on le sait est invulnérable ; il ne fait aucun doute qu’il va tous les fumer . Mais cela est fait avec une telle passion , de manière si chaleureuse et au delà de toute vraisemblance que le spectacle finit par emporter l’adhésion .Avec Dredd , vous retrouverez le plaisir coupable du premier Terminator qui massacrait le commissariat . Vous vous rappellerez les statistiques désespérés du premier Piège de cristal où le héros tenait tête à tout un gang dans un immeuble .Vous rigolerez au caractère pète sec du héros , ridicule dans sa rigidité comme Robocop. Et les fans du Punisher se sentiront chez eux avec un héros imperturbable et d’une résistance insensée à la douleur avec une bleusaille qui tente en vain de l’humaniser.
Et bien sûr les amoureux de John Carpenter et des séries B atteindront l’orgasme.
Des fois le bonheur ne tient qu’à cela : renoncer à faire un film d’auteur pour faire coïncider la pellicule avec les codes du matériel original. C’est avec un plaisir furieux que le film terminé , j’ai eu envie de me plonger dans les aventures papiers du Juge .
Le meilleur film d’action depuis Hyper tension… et tellement plus fun que Batman – The Dark Knight rises
Tu vois Matt que je ne suis pas hermétique au pur divertissement ^^
@Présence : j’adore être surpris et encore plus conquis. je suis enthousiaste à la découverte de ces histoires qu’à celles de Punisher il y a une quinzaine d’années de celà. Et en plus c’est de la scifi intelligible !!!
La notation : Pourquoi 3 étoiles et demi ? J’en ai aucune idée ! sûrement un mauvais copier coller de ma part des étoiles en question !
La continuité : cette question m’agace de plus en plus en fait. Les comics, c’est une histoire de passion. Et la passion ça s’entretient et de préférence sans dogme. On commence où on veut, si on veut, quand on veut. Faut il écouter en priorité Abbey Road ou Please, please me ?
La question n’a pas de sens. Les super héros sont désormais suffisamment populaires pour que le grand public connaisse leur essence, leur histoire. Et j’ai adoré ces histoires de Dredd alors que j’arricve à la fin du film ! Et bien je vais patiemment remonter le temps et faire plein de recherches et acheter mes belles éditions Delirium. Point.
@Pierre N : l’exemple vivant qu’un gamin de 20 ans capable de tutoyer ses quarantenaires sur le comics justement.
Robocop et Dredd ont ceci de commun que j’ai aussi bien aimé leurs reboots respectifs au cinéma.
« Tu vois Matt que je ne suis pas hermétique au pur divertissement ^^ »
J’avoue, je n’aurais pas mieux dit sur le film^^
« Finalement des justiciers à l’image bourine qui cachent des merveilles scénaristiques. »
Bon ça va, hein ! Figure toi que je me suis commandé le Icons Punisher de Ennis, celui que Tornado m’a recommandé en disant que c’est un des travaux les moins trash de Ennis. On va voir.
P.S : il a 20 ans le PierreN ? Eh ben ! Je comprends pourquoi vous parlez souvent de sa culture à « son âge ». Même moi, j’suis bien plus vieux, snif…
23 ans plutôt, et puis j’ai commencé les comics dans les 90’s, donc j’ai eu le temps de me forger une certaine culture dans le domaine.
Je vois que le Ghost Rider d’Aaron est teasé sur facebook pour la thématique de cette semaine, ma parole Matt, tu devient un habitué des histoires de squelettes. 😉
Ouais…
Je l’avais dit qu’on allait m’appeler le skeleton guy. Figure toi qu’il y a encore un autre article à base de squelettes dans les tiroirs de Bruce.
Moi non plus, je n’ai jamais lu un seul Dredd. Je suis par contre très curieux de savoir ce que vaut le très long run du jeune Garth Ennis sur cette série.
Lorsque l’on parle de continuité, je me sens immanquablement visé.
Pourtant, je n’ai jamais rien fait d’autre que de dire que la continuité était une question inutile. On se fait soi-même sa propre continuité, en choisissant ce que l’on veut.
Non, ce qui m’exaspère, ce sont les fans hardcore qui placent cette notion comme un critère de qualité majeur en avançant que « Telle histoire est importante non pas pour ses qualités intrinsèques, mais pour sa place importante dans la continuité »… 🙁
Et pourtant Tornado, je ne te visais pas du tout 😉
C’est surtout une réflexion personnelle qui chemine depuis la conférence avec Alex Nikolavitch. Il s’agit d’arguments façon pensée d’escaliers qui trouvent leurs places ici. Et pour info, je suis à fond dans les Conan de BW SMITH.
« Telle histoire est importante non pas pour ses qualités intrinsèques, mais pour sa place importante dans la continuité »… 🙁
Je serai plus partagé là dessus. Tout dépend dans quelle type de lecture souhaite t’on s’inscrire. Monter à bord du vaste soap qui dure depuis 70 ans pour Batman ou de se contenter de récits indépendants.
Pour avoir lu les premiers épisode de Dredd ce WE chez Delirium, je me suis rappelé pourquoi en premier lieu pourquoi j’avais revendu ma première anthologie chez Soleil : tout simplement parce que les procédés infantiles que tu écvoques souvent dans les vieux sont présents ici aussi et quand on ne l’a pas vécue, c’est une lecture sans grand interêt. Si ce n’est que j’aime bien me dire, tiens, c’est la première apparition de…., c’est l’épisode où…., c’est là que machin meurt etc.
La même veine je pense qui nous poussait à guetter les Strange Special Origines je pense.
D’un autre côté Tornado, je n’ai pas ressenti comme toi un besoin d’avoir un doctorat en continuité dans Uncanny X-Force ou Annihilation et GoG de DnA.
Pour moi c’était suffisamment bien écrit pour comprendre sans avoir lu les histoires auxquelles il est fait référence. C’est davantage un bonus pour les fans qui s’y connaissent. Je n’avais lu que le gant de l’infini en récit cosmique avant DnA, et même pas lu AoA avant X-force (pfiou, GoG, Dna, AoA, ça va tu suis ?^^)
Je pense donc aussi qu’il faut accepter de ne pas piger toutes les allusions faites au fil des pages, ou alors se renseigner si vraiment c’est insupportable comme le dit Bruce.
Après il est vrai aussi que c’est parfois plus ou moins bien raconté et les auteurs se soucient plus ou moins d’être accessibles. Donc ça peut être chiant dans certains cas, je te l’accorde.
L’inaccessibilité (dans le style) est justement ce que je reproche à l’écriture de Petit Morrison….
Euh…ouais, si tu le dis. J’sais pas. J’ai lu peu de trucs encore une fois. Je ne suis pas un de ses défenseurs. Mais j’ai compris les New X-men et Joe l’aventure intérieure, donc je n’ai pas de plainte à adresser. Enfin…au niveau du style en tous cas.
Je défie n’importe qui de me faire un résumé, clair, net et limpide de The Filth voire des Invisibles….
Bruce, c’est en lisant ce genre d’articles que je vois ton travail derrière ta vision : l’analyse des caractères et la psychologie sont prégnants, c’est tout ce qui donne sa saveur à ce genre d’article. Je n’ai pas lu tout ça (et franchement les scans ne me donnent pas du tout envie, ce genre de dessin ne m’attire pas) mais tu me convaincrais presque d’essayer. J’ai lu quelques Dredd, mais de mauvaise qualité, je ne pourrai même pas dire qui en sont les auteurs. Rien de vraiment marquant. Et je n’ai vu aucun des films !
Par contre tu ouvres également une boîte de Pandore en comparant Dredd à Robocop et au Punisher, c’est logique mais cela ne m’avait pas paru évident jusqu’à aujourd’hui. J’adore Robocop (le premier seulement, les autres je les ai oubliés et je n’ai pas vu le remake) pour son second degré et sa violence sans concession mais sans gratuité non plus. Alors qu’avec Dredd et le Punisher, je ne ressens pas encore ce détachement, cette distanciation. Je dois avouer que tu m’intrigues fortement. Et tu as totalement raison pour comparer la continuité à une carrière de rockers. C’est marrant puisque désormais, je préfère tout redécouvrir d’un groupe ou d’un artiste, dans un ordre chronologique : là je me suis fait plusieurs Dylan que je ne connaissais pas, et j’ai encore pas mal de temps avant de comprendre un bout du truc. Comme pour Miles. Mais comme toi, je pense qu’une oeuvre parle également d’elle-même et je suis évidemment contre la continuité vue par Marvel et DC.
Pour Morrison, je serai incapable de te résumer les Invisibles ou The Filth, mais tâchons :
The Filth : un type quelconque apprend qu’il est un agent secret et doit reprendre du service pour sauver le monde d’un nombre non négligeable de complots et de vilains particulièrement tordus.
The Invisibles : un jeune délinquant apprend qu’il a le don de magie et qu’il doit rejoindre un groupe de magiciens afin de déjouer des complots qui mettent à mal le monde moderne.
Enfin, encore merci mille fois pour le cd de Kraftwerk qui illustre l’article du jour. Je le trouve vraiment super alors que l’electro, ce n’est pas trop mon truc. Mais c’est tellement moderne ! C’est clairement des précurseurs, on sent bien que Jean-Michel Jarre les a beaucoup écoutés. L’artwork est chouette, il y a une réflexion, un travail sur l’image et les textes, le propos. Les photos du livret sont superbes, je trouve. Merci ! Tu me rappelles également que je n’ai vu que M le Maudit de Fritz Lang. Il faut absolument que je voie Metropolis.
je ne pourrai même pas dire qui en sont les auteurs
Et si je te dis deux mots ? Brian Bolland ?
LA musique : je redécouvre avec beaucoup de plaisir la discographie de….Renaud ces temps ci, en lui trouvant beaucoup de points communs avec Dylan justement.
Pour The Filth et The invisibles, tu as bien relevé le défi. Néanmoins, les pItchs de Morrison ont moins difficiles à résumer que leur exécution.
Kraftwerk : j’ai bien entendu pensé à toi sur ce coup là. Il était impensable qu’un rocker tel que toi passe à côté de ce disque. POur ce que j’en sais les gras de Kraftwerk ont également beaucoup Jarre. Et moi aussi cette année ! Notamment Equinoxe, Oxygen 2 et Métamorphoses.
Non ce n’était pas Bolland au dessin, voyons, je t’ai dit que c’était mauvais ! Des vieilles bds types RCM avec des dessins moches, très 80s et 90s.
Merci pour tout le reste. Je tenterai peut-être Jarre un jour. Et oui pour Morrison, j’ai pris la facilité. D’ailleurs je dois relire The Invisibles, et je devrai en faire un article… Mais je dois en faire plein d’autres d’abord ! Il faut que je mette des priorités à ma to-write list (jargon taffistique inside).