The rise and the fall of Jeff Lemire (Gideon Falls)

Gideon Falls par Jeff Lemire, Andrea Sorrentino et Dave Stewart.

Un article de BRUCE LIT

VO : Image Comics

VF : Urban Comics

Des covers splendides
©Image Comics / Urban Comis

GIDEON FALLS est une série complète en 6 volumes dont l’intégralité a été publiée en VF par Urban Comics et dont l’édition surpasse largement en qualité celle faite en VO chez Image Comics.

Sur un scénario de Jeff Lemire, le formidable duo Andréa Sorrentino (dessins) et Dave Stewart (couleurs) illustrent l’intégralité de cette histoire sans faillir.

Quelques spoilers mineurs viendront vous mettre la tête à l’envers.

Aux Etats-Unis de nos jours, une petite ville nommée GIDEON FALLS devient le théâtre d’événements paranormaux qui durent depuis la nuit des temps. Une mystérieuse grange apparaît et entraîne mort et désolation dans son sillage.
Nous suivons le destin de Norton Sinclair, un jeune homme doté de troubles obsessionnels à la limite de la psychose : il sillonne la ville à la recherche de déchets qui pourraient lui permettre de reconstituer cette grange. Il est bientôt rejoint dans sa quête par le Dr Xu, sa psychologue et un prêtre doté d’une bonne crise de foi.

Norton anti-virus
©Image Comics

En écrivant ces lignes, je réalise que Lemire avec ce trio atypique a sans doute voulu écrire son PREACHER. Même s’il ne fait aucun doute, puisqu’il cite ses influences en postface du 1er volume et qu’il recopie les paroles de SYCAMORE TREES, que son GIDEON FALLS est avant tout sa réinterprétation de TWIN PEAKS avec, en lieu et place du Mondes des loges cette fameuse grange, et Norton Sinclair en guise de Bob. Le film culte CUBE est aussi convoqué.

De la première à la dernière page, GIDEON FALLS est d’abord un éblouissant tour de force graphique aussi bien dans ses couvertures fantasmatiques que dans la composition des planches. Aérées, limpides, imposantes, les illustrations de Sorrentino constitue le liant entre chaque arche narrative de cette étrange histoire.

Il est secondé par le maître de la colorisation Dave Stewart qui, mine de rien, aura participé à tout ce que le comics US aura compté de majeur ces 30 dernières années. GIDEON FALLS est baignée dans du rouge saisissant qui en fait quasiment la signature graphique de la série.

Un rouge Lynchien pour un mal sub-terrain
©Image Comics

Les personnages ont tous une identité bien définie avec une mention spéciale à Norton Sinclair qui, visionnaire, porte un masque FFP2 avant que ça ne devienne une mondiale mode. Lemire leur donne un trait de caractère bien défini et une quête individuelle à accomplir.

Il n’a pas son pareil pour mettre en scène une bande d’outsiders qui parsèment son oeuvre : une psy paumé, un héros clodo, un prêtre badass, une sheriff en conflit avec son père. Son casting favorise d’une certaine manière le suspense que Lemire souhaite instaurer : aucun n’a de facultés physiques ou intellectuelles qui vont leur permettre de surpasser l’horreur qui les attend.

Ce n’est pas hélas suffisant car derrière la maestria graphique se cache une histoire bien fade aux enjeux quasiment nuls et parfois incompréhensibles.
Certes, ce GIDEON FALLS suit l’envers mystique de la fabuleuse série de David Lynch mais il est surprenant qu’un scénariste aussi talentueux que Jeff Lemire se plante à tous les étages sans jamais savoir comment redémarrer l’ascenseur.

C’est joli, c’est presque du Quitely
©Image Comics

TWIN PEAKS, ce n’était pas que des séquences surréalistes -plus ou moins compréhensibles- C’était aussi et avant tout une étude de caractères, l’exploration d’interactions entre des personnages parfois diamétralement opposés, un mélange de soap et de parodie. C’était surtout un thriller vertigineux dans lequel le fantastique n’était qu’un élément parmi d’autres : érotisme, humour noir, fantasmes incestueux et angoisses métaphysiques.
Sans oublier l’agent Cooper, un enquêteur du FBI féru de mystique et lunaire.

Lemire semble vouloir désosser le mythe pour le greffer sur sa propre histoire sans que celle-ci n’ait un squelette assez conséquent pour l’accueillir. En lisant entre les lignes, GIDEON FALLS ne parle que de ça : l’intrigue tourne autour d’une ossature à construire, d’un hôte capable d’accueillir une puissance bien trop puissante pour un contenu proche du chaos.

Coucou JH Williams III !
©Image Comics

Le lecteur pénètre dans GIDEON FALLS en espérant un thriller dépressif axé sur la psychologie des personnages comme Lemire en a le secret, il se retrouve avec un reboot du déjà-pas-bien brillant JUMPER . C’est flagrant à partir du Tome 3 où le lecteur réalise que Lemire a fini la caractérisation de ses personnages et que durant les 3 volumes restants, ils vont passer d’un multivers à l’autre en faisant des rencontres insolites avant de se téléporter ailleurs.

En fonction de sa sensibilité, le lecteur pourra se fatiguer de ces pièces de puzzle éparpillées qui une fois rassemblées ne racontent rien d’autre que la notice égarée d’un scénariste qui a vu trop grand.

L’action y est inexistante (normal, c’est du Lemire diront les mauvaises langues), les tentatives d’humour tombent à plat (normal, c’est du Lemire bis) et l’affrontement final fait pschitt entre des personnages qui se baladent entre des dimensions et savent instinctivement ce qu’ils doivent faire même la tête à l’envers , et un arch vilain qui apparaît sur deux pages et puis s’en va.

Coucou Mike Mignola !
©Image Comics

Entre temps, Lemire tâte aux créatures Lovecraftiennes, aux zombies, aux westerns et à la post apocalypsie sans que la mayonnaise ne prenne. Pis que ça : ses travaux pour les super-héros que ce soit OLD MAN LOGAN ou son BLOODSHOT reprennent quasiment la même histoire en nettement plus convaincant.

Hitchcock disait du mystère qu’il était un processus intellectuel et le suspense un processus émotionnel. Le problème c’est que Lemire semble progressivement s’éloigner d’une angoisse pour favoriser des situations où case ses dialogues et se désintéresser de l’émotion, son point fort.

GIDEON FALLS se conclue avec une forme de je-m-en-foutisme ahurissant d’amateurisme et d’une banalité triste à pleurer. Sans sa production artistique fabuleuse, la série toucherait le fond avec une lucidité désarmante : cette chute, ce n’est plus un titre mais un avertissement.

Le retour des WALKING DEAD.
©Image Comics

La BO du jour :

Facile, non ?

35 comments

  • JB  

    Un Bullshit Detector qui ne dit pas son nom ?
    « se plante à tous les étages sans jamais savoir comment redémarrer l’ascenseur » : superbe !

  • Surfer  

    La seule chose qui m’a dissuadé de lire ces comics c’est le nombre de tomes (pour une histoire complète ! ) et certainement pas les auteurs.
    J’ai aimé tout ce que j’ai lu de LEMIRE et SORRENTINO est l’un des tout meilleur artiste du moment.
    Car même si je n’ai pas d’étagères IKEA bas de gamme, ma bibliothèque a du mal à supporter autant de BDs.😀😀😀
    J’ai bien aimé la citation de Hitchcock… je ne la connaissais pas et je la trouve très juste.
    Faudrait que j’arrive à la replacer quelque part 😉👍

  • Eddy Vanleffe  

    « Normal c’est du Lemire… »
    Voilà qui résume toute ma pensée….
    Voilà un auteur qui m’ennuie mais qui m’ennuie…. encéphalogramme plat à chaque fois que j’essaie….
    je vais être « méchant », mais j’ai toujours l’impression de lire un type qui voudrait faire du Vertigo mais en calment toutes les outrances, C’est le Coca light pour moi….

    • Fletcher Arrowsmith  

      Avec SWEET TOOTH, Lemire a fait du Vertigo.

      Mais il y a plusieurs époques chez Vertigo et je pense que tu fais allusion à celle qui nous a donné SANDMAN, ENIGMA and coe.

      • Eddy Vanleffe  

        Je serais bien en pein de dresser un historique complet du label VERTIGO, mais oui la première vague contenant les HElLLBAZER PREACHER INVISIBLES SANDMAN TRANMETROPOLITAN nous ont quand même bien secoués dans nos habitudes de lecteurs avec un parfum de souffre qui s’est quand même tassé avec le temps 100 BULLETS Y THE LAST MAN et FABLES sont aussi vachement originaux, mais le mojo se perde peu à peu et la départ de Karen Berger signe un peu l’acte de dècès d’une gamme d’auteurs qui ont changé de système et migré vers IMAGEnouvel eldorado du creator owned

  • Présence  

    Tout comme JB : Un Bullshit Detector qui ne dit pas son nom ?

    En fonction de sa sensibilité, le lecteur pourra : m’enfin, tu m’as piqué une de mes expressions. Il va falloir que je me renouvelle…

    L’action y est inexistante : m’enfin, c’est le droit des auteurs, leur liberté de penser même, que de ne pas faire un récit d’action.

    Ces taquineries étant faites, je partage ton avis global, sur l’intrigue pas très originale, construite pour que Sorrentino ait de belles pages à dessiner.

    Mon tome préféré a été le 5 au cours duquel Lemire enchaîne les révélations, une forme de récompense par rapport à l’investissement du lecteur dans la somme de mystères.

    Après leur collaboration sur Green Arrow, puis sur Old Man Logan, le lecteur était impatient de découvrir une série personnelle réalisée par ce duo de créateurs. Au vu du degré d’implication et d’investissement de l’artiste, il est probable que le scénariste et lui aient discuté au préalable du genre de récit qu’ils souhaitaient raconter, et que ce n’était pas un travail de commande impersonnel de Lemire vers Sorrentino. La narration visuelle de ce dernier est fascinante de bout en bout avec une ambiance pesante bien entretenue par la mise en couleurs de Dave Stewart, et des fulgurances visuelles mémorables. S’il est plutôt venu pour l’histoire, le lecteur se trouve vite immergé dans un mystère horrifique obsédant et angoissant. Il ressent le fait que l’intrigue prenne le dessus sur les personnages, rendant certains passages un peu désincarnés.

    • Bruce lit  

      @JP + Présence
      Non, ce n’est pas un BD dans la mesure où la note est de 3 étoiles. Cela aurait été le cas sans les dessins et les couleurs, oui.
      Le tout est tout de même parti au bac à soldes, j’accorde souvent plus d’intérêt au scénario qu’aux dessins. J’ai longtemps hésité. Les dessins sont magnifiques. Mon critère principale reste le plaisir de lecture couplé à celui d’une relecture. Ai-je envie de retrouver ces personnages, cette intrique et ces dialogues ? Non.
      Les passages désincarnés oui Présence. Je persiste à penser que ces personnages sont parmi les moins intéressants de son oeuvre.

      • JB  

        Non, c’est moi, l’autre collaborateur d’origine vietnamienne au prénom composé, qui parlait de quasi-BD ^^
        Je dois avouer que j’ai seulement commencé la lecture de Gideon Falls. Le mystère est intéressant mais je crains déjà que la conclusion soit décevante

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Bruce,

    je ne trouve pas que GIDEON FALLS mérite un Bullshit Detector. Ce n’est pas la meilleure oeuvre de Jeff Lemire je le concède aisément mais elle mérite largement la moyenne en comparaison avec la production actuelle.

    C’est flagrant à partir du Tome 3 où le lecteur réalise que Lemire a fini la caractérisation de ses personnages et que durant les 3 volumes restants, ils vont passer d’un multivers à l’autre en faisant des rencontres insolites avant de se téléporter ailleurs. je situe également à cet endroit la cassure. Jusque là, le récit se tenait. Certes on peut argumenter qu’il y avait peu d’action, que c’était lent, mais suspense et mystère se posaient tout comme une caractérisation des personnages à la Jeff Lemire avec leurs failles, surtout leurs failles.

    J’ai également fait le parallèle avec Twin Peaks mais tardivement, dans cette seconde partie de l’histoire. J’en suis venu à me demander si le duo n’avaient pas changé ses plans en cours de route tant la cassure me semble brutale. Lassitude ? Trop ambitieux ? Manque de temps ? Pas assez vendeur ?

    Lemire et Sorrentino mènent quand même leur récit au bout, avec, il faut le souligner un rythme mensuel sans faillir (j’ai suivi en VO et single la série). En cela ils ne laissent pas tomber le lecteur. Je reste donc également déçu mais je ne peux nier que j’ai quand même passé de bons moments de lecture à suivre à tenter de percer le mystère de la grange.

    Et en effet Andrea Sorrentino déchire tout, meilleur en tout cas que sur le Joker qu’il a produit avec Jeff Lemire également (là j’ai trouvé cela mauvais tout simplement).

  • zen arcade  

    Lu il y a un bon bout de temps et j’aurais bien du mal à en discuter en détails mais je trouve cette chronique très sévère.
    Gideon Falls n’a sans doute pas d’autre ambition que de livrer un récit horrifique qui se situe dans l’imposant héritage kingien sans pousser plus loin (avec des références cosmétiques à Twin Peaks et quelques autres oeuvres) et de procurer à Sorrentino un véhicule pour ses expérimentations graphiques mais, à mon sens, ça le fait bien.
    Ca reste quand même très largement au-dessus du tout venant de la production comics.

    • Bruce lit  

      @Zen + Fletch
      Aargh ! Mais ce n’est pas un BS ! Présence pourra témoigner que j’apprécie souvent les récits -plutôt réalistes- de Lemire. C’est une grande déception, oui. Je me suis investi dans cette lecture très sérieusement sur une semaine pour tout lire dans sa continuité. L’ennui est arrivé et a persisté au fil des volumes. Un certain dépit aussi en réalisant à la moitié de son dernier volume que Lemire était en train de foirer la fin de sa série.
      La référence à Twin Pekas est effectivement cosmétique : je me garde cette expression pour plus tard : embellir et maquillée une histoire assez plate sous de jolies couleurs…
      C’est tout à l’honneur de Lemire and co d’avoir mené la série jusqu’au bout. On pourrait dire que c’est normal si l’on oubliait que bon nombre de séries indépendantes sont abandonnées en cours de route.

  • Jyrille  

    Merci de ne pas me faire acheter un truc d’auteurs que je ne connais pas. Les planches ont l’air chouettes, Sorrentino a l’air d’être un bon, j’ai bien envie de voir ses productions un jour, quand même. J’adore tes légendes où tu compares avec d’autres auteurs, c’est exactement ça. Toujours pas lu de Lemire.

    En tout cas un article où encore une fois tu tiens la forme en grande forme, bravo.

    La BO : un classique d’un groupe que je n’ai jamais écouté.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Lemire c’est perdu t-il en route sur GIDEON FALLS, cela questionne. Est il déjà cramé car trop productif et en surmenage ? J’ai tendance à penser qu’il n’est jamais aussi bon que quand il assure également la partie graphique, comme si ce qu’il a en lui ne pouvait finalement s’exprimer que par son propre trait, un prolongement ultime et continu des ces névroses.

    Là j’ai dans ma pile SNOW ANGELS dessiné par Jock. Je vais le faire passer en priorité pour conforter mon hypothèse. Egalement THE NOBODY ressorti justement hier soir où là il assure scénario et dessins.

    • Présence  

      J’ai tendance à penser qu’il n’est jamais aussi bon que quand il assure également la partie graphique : intéressant comme idée. Parmi ses œuvres, j’ai beaucoup aimé Royal City, Roughneck, deux histoires qu’il a dessinées. En revanche, je n’ai pas été enthousiasmé par Trillium et Frogcatcher, deux histoires qu’il a également dessinées. Quand je parcours la liste des récits dont il est seulement scénariste, j’en trouve plusieurs qui m’ont enthousiasmé : Doctor Star and the Kingdom of Lost Tomorrows, Skulldigger + Skeleton Boy, Barbalien: Red Planet. Finalement cette distinction ne fonctionne pas bien pour mes goûts personnels.

      • Bruce lit  

        Un auteur surprenant qui à mon sens est meilleur sur les sorties de route que sur le chemin principal. Je trouve ses spinoffs de Black Hammer parfois meilleurs que la série mère.

      • Fletcher Arrowsmith  

        TRILLIUM (label Vertigo) est une œuvre que j’aime beaucoup, d’autant que l’ai suivi mensuellement (cela joue beaucoup l’objet et la façon de lire et comment également à été construit l’œuvre, support compris). De la bonne SF mais surtout j’ai apprécié comment il joue avec la forme, comment il déconstruit le format d’un single papier pour construire son récit. Alors oui ce n’est pas Alan Moore et son coup de crayon n’a pas la même maestria qu’un Dave Gibbons mais quand même, c’est une proposition surprenante, qui tient la route et finalement pas si facile à faire et proposer.

        Jeff Lemire reste un des rares auteurs à encore concevoir ses récits avec un côté feuilletonesque, même si on voit bien la construction en arc pour de future publication en TPB ou HC.

        On a peut être des expériences de lecture différente, ceci peut aussi expliquer nos différences d’appréciation.

    • Présence  

      Snow angels : j’ai lu le 1er tome, c’est un peu léger en termes d’intrigue.

  • Matt  

    Toujours jamais lu de Lemire.
    Et cet article ne me donne pas envie de tenter cette série.
    Dommage, la partie graphique semble super. Mais bon…

  • Tornado  

    C’est marrant mais, même sans rien savoir au départ, en apprenant que le titre GIDEON FALLS était le nom de la ville, je me suis tout de suite dit « tiens, ça sonne un peu à la manière de TWIN PEAKS » ! La preuve que la référence semble extrêmement appuyée.

    En lisant le pitch ici même (je ne me suis jamais intéressé à cette série (*)), ça m’a fait vachement envie parce que c’est le genre de pitch que je recherche. Mais ensuite l’article m’a vite calmé. Je lirai éventuellement ça en médiathèque si l’occasion se présente.

    (*) : Désormais, j’arrête de me ruer sur une série avant qu’elle soit terminée/chroniquée/jugée réussie à la quasi-unanimité. Entre les séries inachevées que j’ai adoré (COFFIN HILL, SOUTHERN BASTARDS), les séries stoppées en VF en plein milieu que j’ai adoré (HARROW COUNTY, THE UNWRITTEN, GOTHAM ACADEMY), et les séries terminées que j’ai trouvé complètement ratées ou vraiment pas terribles (NAILBITER, BLACK HAMMER), j’ai été bien trop souvent déçu et/ou pris pour un jambon.
    Là c’est très bien : Une série achevée, entièrement publiée en VF qui est loin de faire l’unanimité : Ce sera médiathèque dans le meilleur des cas…
    Dommage. Le pitch est chouette et les images encore plus.

    La BO : (je vais paraphraser Cyrille mais à l’envers) un classique d’un groupe que j’ai toujours écouté. J’ai aimé tous leurs albums, je les ai vus en concert, j’ai joué certains de leurs titres (dont celui-ci). Bref, i’m F.A.N. !

    • Jyrille  

      Ne dis pas ça Tornado, je garde la foi pour THE UNWRITTEN !

    • Bruce lit  

      Le volume 2 de GODAMNED arrive en juin chez Urban. Il peut se lire de manière auto-contenue avec une fin (ouverte) en bonne et due forme

      • Tornado  

        C’est quand même rageant qu’Aaron ait bouclé cette série en 2 tomes tandis qu’il écrit du Marvel (moisi) au km. Quant à l’arrêt de SOUTHERN BASTARD, je préfère même pas en parler tellement je suis dégoûté.
        Je n’ai vraiment pas de chance avec mes séries coup de coeur. La plupart sont abandonnées en VF, voire en VO…

        • Bruce lit  

          Remender, Lemire sont partis de Marvel pour leurs propres créations. Aaron est en contrat avec Marvel et je le soupçonne d’adorer ça sinon il serait parti je pense.
          Présence et bcp d’autres te diront que son travail pour THOR fait d’ores et déjà partie de la mythologie du personnage. Le malheur des uns (nous) fait le bonheur des autres.

  • JB  

    Fini, enfin. Ce comics m’a énervé par son incohérence. Pourquoi « Norton » est-il l’élu ? Pas vraiment expliqué. Le principe d’un paradoxe de prédestination ? Pas compris par l’auteur. D’ailleurs, si le voyage entre les dimensions est « expliqué », les retours dans le passé ne le sont pas dans mes souvenirs.
    J’ai l’impression d’un rush final où Lemire, pressé de terminer son histoire, oublie la moitié de ce qu’il a établi. Pourquoi 5 personnes (d’ailleurs, les 5 correspondent-ils bien à ce qui était annoncé ? La flemme de vérifier…) ? Que deviennent la prostituée cyberpunk et la paire de gosses ramassés en chemin?

    • Présence  

      J’ai pris ça comme un récit d’ambiance, avec une composante onirique, donc plus orienté sensations que intrigue.

  • Bruno :)  

    Tiens : j’en avais pensé ça, à l’époque. On a un peu le même ressenti (déçu…).

    Ça démarre plutôt pas mal : horreur et fantastique se mêlent assez intelligemment pour créer un suspense réel ; surtout que les trajectoires parallèles entre les protagonistes -personnalités crédibles très adroitement exposées en peu de cases- intriguent rapidement.
    Le dessin de Andrea Sorrentino, très figuratif, avec un encrage contrasté au rendu proche du travail de Jae Lee (mais sans les effets esthétiques), accentue la tension par l’impression de réalisme « magnifié » ainsi créée. Très cinéma d’Art…
    Malheureusement, à peu près après la moitié du récit, l’ajout plutôt S.F. du concept des dimensions parallèles ruine complètement l’atmosphère originelle de l’histoire ; et les péripéties du petit groupe de « héros » s’apparentent soudain alors d’avantage à une course-poursuite pour échapper aux zombies… Le côté expérimental du découpage des planches, franchement raté du point de vue stylistique ET narratif (cases et bulles à l’envers ! Non mais OH ?!) achève de ficher en l’air la lecture : j’ai carrément sauté certaines pages ! Et la conclusion est, à la fois (!), tirée par les cheveux et archi-banale. Hou ! L’escroquerie.
    Déception, donc : m’est avis que le Jeff Lemire, étant donnée la formule utilisée pour vendre son idée, visait d’autres média que le Comic-Book. Hélas, ce qui fonctionne pour la Télévision -et encore !- ne passe pas forcément avec le même bonheur via le format papier illustré. J’ai un peu l’impression de m’être fait eu, sur ce coup-là, tant la chose semblait sérieuse, au départ.
    … Enfin ! J’aurais eu au moins le plaisir de côtoyer Lucy Liu pendant une heure ou deux !

    • Bruce Lit  

      Elle devient quoi d’ailleurs Lucy Liu ?

      • Bruno :)  

        Ma foi ! Ça fait des années que je n’ai plus rien vu de récent, avec elle. La dernière fois que je l’ai aperçue, elle jouait un Dr Watson fille pour un Sherlock Holmes « politiquement correct » -et un peu à gerber : j’ai tenu deux épisodes.
        Mais, comme beaucoup de monde, je ne me suis jamais remis de son personnage « crazy », dans Ally Mc Beal alors, même en « cliché » esthétique d’un Comic, je suis preneur.

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