Encyclopegeek : John Byrne
TEAMUP : PRÉSENCE et JP NGUYEN
1ère publication le 29/05/17- MAJ le 06/01/19
Bruce Tringale, le valeureux rédacteur en chef, a dépêché 2 de ses meilleures plumes (il n’y a que ça sur ce site) sur le coup : consacrer un article à monsieur John Byrne, l’idole de plusieurs générations de lecteurs de comics.
A l’apéro il lui aura suffi d’entendre que JP et Présence s’échauffaient sur le sujet et de leur dire d’accord, mais pas trop long. Nos 2 intrépides rédacteurs se sont vite mis d’accord pour dire qu’il n’allait pas se prendre à la tête à faire des recherches interminables et que leurs vagues souvenirs suffiraient bien pour évoquer des trucs que plus personne ne lit tellement ils sont vieux.
Donc : pas de longue bibliographie chronologique fastidieuse (surtout à établir), pas de revues d’une série en particulier (il aurait fallu sortir les comics de leur plastique), pas de savant commentaire de texte comparatif (très compliqué à faire pour paraître sérieux).
Ouais, bon, ils ont quand même un vague remord de ne pas avoir évoqué Doom Patrol, Jack Kirby’s Fourth Wolrd, Star Trek, mais rien qui les empêchera de dormir. Ils savent bien au fond que d’autres rédacteurs, meilleures plumes qu’eux, pourront se taper le boulot à leur place. Avis aux amateurs.
JP : Hey, tu te rappelles quand on s’était croisés sur Paris, on avait parlé de refaire un teamup…
PRESENCE : Bien sûr, on s’était presque fait un article en se répondant sur l’évolution de la taille des poitrines des superhéroïnes et de la couverture de leur costume. Malheureusement, il n’y avait personne pour nous enregistrer ou prendre des notes… Un peu dépité, je t’avais parlé de John Byrne
JP : Ah c’est donc ça ? Il y avait pas mal de bruit dans la salle, j’avais entendu « jeunes burnes ». C’était pas trop raccord avec les fortes poitrines. Quoique… Nan, l’auteur n’a pas fait que du X, quand même… Donc Byrne, why not mais le sujet est carrément vaste, par quel bout tu voudrais le prendre ?
P : Par quel bout je ne sais pas, mais pas avec des pincettes car c’est un auteur susceptible… On pourrait parler de son meilleur profil, à partir des photographies parues dans les magazines spécialisés, ou de la manière dont il taille sa barbe.
JP : Passionnant… Et si on évoquait d’abord notre première rencontre avec l’artiste ? Moi c’était en mars 1987 dans Nova 110. C’est l’une des premières revues (si ce n’est la première) que je m’étais fait acheter. Sur la couv’ j’avais reconnu la Torche et la Chose, ou plutôt l’homme en flammes et l’homme de pierre, tels que je m’en souvenais suite à la diffusion du dessin animé quelques années plus tôt.
C’est surtout le deuxième épisode du numéro (FF #249) qui m’avait marqué, avec la confrontation des FF et Gladiator, un ersatz de Superman dont le côté dérivatif m’avait totalement échappé, ma culture comics étant alors inexistante (le titre VO était des plus explicite : Man and Super-man !). Malgré le petit format de Nova, les planches de Gladiator soulevant le Baxter Building ou envoyant la Chose traverser une file de voitures d’un seul coup de poing se gravèrent dans ma mémoire. Je l’avoue, mon amour pour le genre super-héroïque s’est forgé d’abord et avant tout via les super-bastons. Et Byrne était plutôt doué pour chorégraphier les batailles de super-slips.
P : Et bien moi, c’était à l’été 1979, dans Spécial Strange 17. À cette époque ce trimestriel LUG comprenait 2 épisodes des X-Men, un épisode de Marvel Team-Up avec Spider-Man, et un épisode de Marvel Two-in-One avec la Chose . Dans ce numéro 17, il y avait la passation de pouvoir entre Dave Cockrum (épisode 107) et John Byrne (épisode 108 de décembre 1977), déjà encré par Terry Austin. À l’époque, je n’avais aucune idée de comment était réalisé un épisode de la série, et encore moins l’idée de regarder qui avait fait quoi.
JP : Et à quel moment t’es-tu intéressé aux noms des créateurs ? Et quelle était ton appréciation sur Byrne, au milieu de ses contemporains ?
P. : Je comprends vite à condition qu’on m’explique longtemps, et peut-être 2 ans plus tard, un copain qui lisait également Strange me fait observer que chaque épisode est réalisé par des vrais gens et qu’il y a leur nom dessus. John Byrne lui-même aime à raconter l’anecdote suivante. Quand il était au sommet de sa gloire (période relance de Superman, 1987-1989 ) et qu’il sortait dans les dîners mondains, il se retrouvait toujours un peu déstabilisé à devoir expliquer son métier. Ses interlocuteurs avaient l’air de penser que les comics sortaient tout fait des presses, une sorte de génération spontanée. Byrne au milieu de ses contemporains (en gardant à l’esprit que la publication des séries Marvel en France était erratique d’un point de vue chronologique, avec les premiers épisodes des Fantastic Four côtoyant des épisodes récents de l’époque), c’était des dessins plus détaillés (merci l’encrage de Terry Austin), plus jolis, plus peaufinés.
JP : OK, mais à part raconter notre première fois avec Byrne, qu’est-ce qu’on pourrait dire d’autre sur cet artiste ? Tu sais, je ne m’y connais pas beaucoup en taille de barbe… À dire vrai, je pourrais être un poil (sic) plus bavard si on causait dessin… Je ne sais si cela est dû à la qualité de son trait ou au fait qu’il soit parmi les premiers dessinateurs de comics que j’ai découverts, mais Byrne représente pour moi un mélange assez harmonieux d’élégance et de classicisme. À la longue, c’est sûr qu’on peut lui trouver des tas de tics et des visages un peu trop génériques mais quand même, l’esthétique générale de ses planches était remarquable. Ceci dit, entre sa progression en tant qu’artiste et les changements d’encreur au fil des séries, cette esthétique a quand même pas mal évolué.
P. : Dans des interviews, Byrne aimait expliquer qu’en tant que dessinateur, son ennemi, c’est la ligne droite, et qu’il préfère les courbes. Ce parti pris aboutit à des dessins plus arrondis, donc généralement plus agréables à l’œil, et plus fluides. Il est vrai que l’encreur influe beaucoup sur le résultat final. On peut distinguer la mise en page et les cadrages de Byrne, et la manière dont ses dessins ont été peaufinés. En fait, j’ai été formé par l’encrage de Terry Austin qui pour moi a figé le rendu final des dessins de Byrne, au point que c’est ce rendu que je voulais retrouver à chaque fois. Or peu d’encreurs ayant travaillé avec Byrne avait cette minutie dans le rendu final. On peut quand même citer Al Gordon sur Fantastic Four, Karl Kesel sur Superman, Mike Machlan sur West Coast Avengers (après quelques épisodes de chauffe), Bob Wiacek sur Namor (en fonction de son degré d’application), et John Byrne lui-même sur des épisodes Fantastic Four, d’Alpha Flight ou tous les Next Men, et ses derniers travaux pour IDW dans la première moitié des années 2010.
Il est aussi intéressant de voir ce qu’ont fait des encreurs à la forte personnalité quand Byrne ne faisait que des esquisses, comme Tom Palmer sur les épisodes de Star Brand New Universe), ou Joe Sinnott pour quelques épisodes de Fantastic Four (pour évoquer le duo Jack Kirby / Joe Sinnott), ou encore Tom Palmer sur X-Men : Hidden Years (pour rendre hommage au tandem Neal Adams / Tom Palmer).
M’enfin tout ça, c’est quand même moins intéressant que John Byrne et les femmes.
JP : Moins intéressant, moins intéressant… c’est vite dit. Quelque part, on pourrait relier la rondeur de son trait à son attrait pour les courbes féminines ! Bien qu’ayant découvert Byrne dans la série Fantastic Four, où il bossait plutôt sans encreur, je partage ton attachement pour le rendu fin et détaillé du tandem Byrne – Austin. Et il est vrai que les silhouettes de Jean Grey ou Ororo étaient fort agréables à regarder dans ce run historique des Uncanny X-Men . Mais qu’est-ce que tu voudrais raconter sur Byrne et les femmes ?
P. : Je ne voudrais pas faire la concierge colportant les ragots, mais il paraît que John Byrne n’est pas toujours tendre avec ses héroïnes. Pourtant il a grandement participé à leur émancipation. On se souvient encore de Susan Storm décidant de changer son nom de code, passant d’Invisible Girl à Invisible Woman dans Fantastic Four 284, en 1984, 23 ans après sa création en 1961. Il a également fait en sorte d’augmenter ses pouvoirs pour qu’elle puisse tenir tête à ses coéquipiers.
Tout au long de sa carrière, John Byrne a pris soin d’améliorer la condition féminine dans ses comics. Jean Grey est devenue l’égal d’un dieu, et Kitty Pride a trouvé sa place en tant que jeune recrue dans les X-Men. Heather Hudson est devenue la chef de la Division Alpha, alors qu’elle ne dispose même pas de superpouvoir. Jennifer Walters a développé une personnalité hors du commun au sein de sa propre série. Lois Lane a cessé d’être cantonnée au rôle de demoiselle en détresse. John Byrne a revu le niveau de pouvoir de Wonder Woman, en montrant clairement qu’elle est l’égale de Superman en termes de force brute, puis qui l’a fait accéder au statut de déesse de la vérité.
JP : Mouais… Dans tes premiers exemples (Jean, Kitty) , Byrne était seulement dessinateur ou, au mieux, co-scénariste. Et par la suite, dans Alpha Flight, Heather Hudson était plutôt malmenée par Byrne le scénariste même si ce n’est rien en comparaison d’Aurora, affligée de problèmes psychologiques et héritant d’une double personnalité fille prude / femme forte. Alors, certes, ses héroïnes sont souvent puissantes, mais leurs grands pouvoirs sont souvent contrebalancés par des failles psychologiques et Byrne leur fait aussi subir pas mal d’avanies.
P : D’un autre côté, plusieurs des épisodes réalisés par John Byrne sur différentes séries mettent en scène des humiliations faites aux femmes ou des violences sexuelles. Il y a l’étrange relation abusive de Betty Ross avec Ramón dans Incredible Hulk 314, la tentative de viol collectif de Bethany dans Next Men, le mariage ignominieux de Jasmine avec le sénateur Hilltop (toujours dans Next Men), le costume hallucinant de Susan Storm transformée en Malice, ou encore les multiples clins d’œil de plus ou moins bon goût sur la plastique de She-Hulk. Cette particularité ressort d’autant plus qu’il ne faisait pas subir le même traitement aux personnages masculins.
JP : Oui, il me semble que Byrne n’était pas en reste pour insérer, de-ci, de-là, des images sagement coquines (on était quand même sous le Comics Code Authority) de personnages féminins sous la douche ou dans leur bain, ou encore en séance d’essayage ou en petite tenue. Je pense notamment à Jacqueline Falsworth dans Namor 19. Ce recours un peu facile au « cheesecake » ajouté au pétage de plomb régulier de ses héroïnes (la femme invisible ou Aurora, évoquées plus haut, mais aussi la Sorcière Rouge) prouve bien un rapport pas entièrement sain de Byrne avec la gent féminine.
Mais quelque part, c’est la partie la plus visible d’un iceberg pouvant pas mal refroidir mon enthousiasme pour cet auteur : je suis plutôt fan du dessinateur, moins du scénariste. Il est pourtant capable de plein de trouvailles au niveau de l’utilisation des pouvoirs, des patchs de continuité (à une époque où c’était encore gérable) mais ses caractérisations peuvent être bancales et, à quelques exceptions, il a des difficultés à mener une méta-intrigue sur le long terme. Il décoche des pitchs intrigants et ne les exploite pas forcément au mieux, comme le diagnostic et la guérison d’un Namor bipolaire pour en faire un pseudo homme d’affaires confronté aux requins de Wall Street…
Mais bon, c’est pas parce que tu avais parlé de la barbe de Byrne qu’on est obligé de le tailler comme ça ! J’ai l’impression d’être sévère envers un auteur pourtant majeur dans la production des comics mainstream des années 80… On pourrait pas parler de ses points forts ou de moments mémorables qu’il a mis en scène ?
P. : L’un de ses points forts est qu’il a laissé une marque indélébile dans l’industrie des comics de superhéros et que ses comics sont encore lus maintenant, même s’ils datent de plusieurs décennies, de la fin des années 1970 pour Uncanny X-Men, de la première moitié des années 1980 pour Fantastic Four et Alpha Flight, de la deuxième moitié des années 1980 pour Superman, du début des années 1990 pour Namor et Sensational She-Hulk, de la deuxième moitié des années 1990 pour Wonder Woman, soit une sacrée pérennité pour des comics.
En ce qui concerne les scènes mémorables, il est possible d’en trouver des dizaines, en fonction de ce qu’on a lu : la mort de Phénix, mais aussi Beast & Phoenix progressant dans la neige en antarctique, le squelette de Wolverine carbonisé par une sentinelle, la féline Tigra dans un team-up avec Spider-Man, les magnifiques séquences de vol de Superman, l’étrange démantèlement de la Vision dans West Coast Avengers, de nombreuses facéties de She-Hulk, Egg-Fu dans Wonder Woman, les visages marqués par la souffrance des différents Next Men, la liste est sans fin.
Un autre des points forts de John Byrne réside dans ce qui fut qualifié a posteriori de méthode Byrne, à savoir un retour aux fondamentaux. Par exemple pour les Fantastic Four, il est reparti de la vision de Jack Kirby & Stan Lee pour retrouver l’essence de l’équipe, et développer ses intrigues à partir de là. Lors du lancement de Next Men, il a répété à plusieurs reprises que l’une des difficultés narratives à surmonter dans les univers partagés DC ou Marvel, c’est qu’il ne peut plus y avoir de première fois. Par exemple, les voyages dans le temps, il n’y en a déjà eu des dizaines et les auteurs ne peuvent plus mettre en scène le merveilleux plus intense, plus neuf de la première fois. Il en va de même pour le premier contact avec une race extraterrestre. Cette histoire est éculée dans l’univers partagé DC depuis l’arrivée du premier superhéros DC Kal-El (Superman) qui est lui-même un extraterrestre.
JP : Les scènes que tu as évoquées sont en effet mémorables et les illustrations de Byrne ont grandement contribué à rendre ces moments iconiques. Et il y en a effectivement un grand nombre… Toutefois, je vais arbitrairement choisir un épisode, FF#262, où se déroulait le procès de Reed Richards, orchestré par un tribunal de races extra-terrestres menés par Lilandra (comme pour Jean Grey), où le leader des FF était accusé d’avoir sauvé la vie de Galactus, devenant de fait responsable de tous les morts par la suite causés par le Dévoreur de mondes.
Ce numéro m’a marqué par plusieurs aspects. Tout d’abord, John Byrne s’y met en scène en tant que chroniqueur des aventures des 4 Fantastiques. Cela pourrait passer pour un peu vaniteux de sa part, mais je le perçois plus comme une certaine marque de respect envers des personnages qui le dépassent. Il n’est pas le créateur tout puissant mais le scribe qui relate les hauts faits d’aventuriers héroïques. Un peu comme Robert E. Howard qui avait confessé avoir rêvé de certaines aventures de Conan, comme si elles lui avaient été murmurées à l’oreille par-delà les âges…
P. : Ma lecture des épisodes des Fantastic Four de Byrne a été tardive et morcelée parce que je suis passé à la VO, peu de temps avant qu’ils ne soient publiés dans Nova et Byrne était déjà sur le départ en VO. J’avais pu lire ce procès dans recueil VO lors d’un séjour en Angleterre. Que Byrne se mette en scène ne m’avait pas choqué sur le moment. En fait à mes yeux, cela s’inscrivait dans la tradition initiée par Kirby & Lee eux-mêmes. Qui étaient présents au mariage de Susan & Reed, ou dans les coulisses de la réalisation des comics.
Du coup quand Byrne se met en scène, il s’agit à la fois du scribe qui relate les hauts faits comme tu le dis, et éventuellement d’augmenter l’intimité des lecteurs avec les personnages. Avec du recul, on peut aussi y voir une forme de déclaration de la part de Byrne qu’il est l’héritier de Kirby et Lee, qu’il a repris leur flambeau sur la série, ce qui est plus un constat qu’une vantardise à ce moment-là de sa carrière (même s’il a réalisé 62 épisodes, soit moins que Kirby & Lee).
JP : Le second point marquant, pour moi, c’était l’arrivée de Galactus lui-même, en tant que témoin dans le procès de Reed. Sur un portrait en pleine page du titan cosmique, Byrne avait superposé tout un tas de visages différents, qui correspondaient à la perception de Galactus par chaque race extraterrestre présente dans l’assistance. Ainsi, alors que Galactus est traditionnellement représenté comme un gigantesque humain en armure, Byrne illustrait qu’il était une force, une entité d’ordre supérieure pouvant revêtir une apparence différente pour chaque race.
Enfin, l’épisode soulevait une question morale sur la pertinence pour Reed d’avoir sauvé Galactus et sur la justification même de l’existence d’une telle entité dans l’univers…
Cet épisode est un assez bon échantillon Byrnien, on y retrouve une grande implication de l’auteur pour ses personnages, des choix graphiques parfois surprenants mais efficaces et une touche de réflexion philosophique.
P. : Je me souviens également très bien de cet épisode et comme toi j’avais été convaincu par l’intelligence de montrer que Galactus est perçu sous une apparence différente par chaque race. C’était la continuation logique de l’interprétation de Jack Kirby qui n’avait pas hésité à faire dire à Galactus : Je suis le Verbe, c’est à dire une référence biblique lui conférant une stature divine. Je n’avais pas été entièrement convaincu par la justification de son existence, car il reste une force de destruction arbitraire, c’est-à-dire une source de souffrance pour toute vie. D’une certaine manière, cela constitue une limite indépassable à ce que peuvent accomplir les superhéros, même leur force et leur volonté ne leur permet pas d’éviter les morts causées par Galactus.
JP : Ce qui est marrant, c’est que Byrne a été capable d’écrire cette histoire qui, quelque part, dédouane Galactus, un génocideur cosmique… alors qu’en revanche, il n’a jamais pardonné à Chris Claremont d’avoir réhabilité Magnéto dans Uncanny X-Men (dans des épisodes postérieurs au départ de Byrne…). Dans un esprit un peu similaire, il se fendra d’une petite scène dans un épisode des FF pour expliquer que le Docteur Fatalis apparu aux côtés d’Arcade dans la série des mutants de Xavier (par Claremont/Cockrum) n’était pas le vrai Fatalis mais un de ses doubles robotiques
Ceci dit, je trouve que Fantastic Four correspond à une période faste de Byrne, où il livrait du divertissement intelligent, par exemple en incluant des citations d’auteurs en ouverture de ses épisodes.
P : Tiens, j’avais complètement oublié, mais il faisait exactement la même chose en ouverture de chaque épisode des Next Men : une citation en exergue.
P. : Il faut quand même que l’on fasse attention à ne pas raconter n’importe quoi, parce qu’il paraît qu’il n’a vraiment pas bon caractère. Plusieurs de ses collègues créateurs ont parlé de son égo surdimensionné, et de son manque de soutien à des collègues en conflit avec des responsables éditoriaux. Par exemple, il a quitté la série She-Hulk à l’épisode 8 parce qu’un responsable éditorial avait autorisé une minisérie She-Hulk concomitante qui ne respectait pas certaines de ses idées, ou encore il s’est fâché avec DC pour une histoire de couverture pour Time Magazine. Il a refusé d’apporter son soutien à Marv Wolfman dans le procès qui l’opposait à Marvel pour les droits sur le personnage de Blade (fin 1990/ début 2000), défendant au contraire l’employeur au regard des contrats très clair de main d’œuvre (par opposition à créateur).
P. : D’un autre côté, on peut considérer John Byrne comme un professionnel à la réussite éclatante, à la fois en termes de lectorat, mais aussi en termes financiers. Finalement sa déclaration qu’il est « corporate » traduit simplement une bonne compréhension du contrat qui le lie à son employeur du moment. Ses réponses tranchées sont celles d’un professionnel avec une solide expérience à qui les petits jeunes qui ont tout à prouver essayent de donner des leçons. Les réorientations et conseils (voire plutôt directives) de responsables éditoriaux successifs, souvent avec moins d’expérience que lui, s’apparentent surtout à des chefaillons voulant marquer leur territoire. Il est quand même difficile de jeter la pierre à un individu qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, pour être juste politiquement correct et ne pas faire de vague.
JP : Alors là, je ne te suis pas entièrement, dans la mesure où, sur son forum, il pontifie régulièrement sur sa vision des personnages Marvel qu’il érige en vérité absolue alors qu’il a lui-même, à plusieurs reprises, rebooté et refaçonné moult héros et héroïnes. Et lorsque vers la fin des années 1990, Marvel lui avait confié une réécriture de Spider-Man avec Chapter One ou des X-Men avec Hidden Years, il me semble que ce n’était pas très fameux…
P. : Effectivement j’ai eu du mal à finir le premier recueil de la maxisérie Chapter One (12 épisodes proposant une vague mise à jour des origines de Spider-Man, écrits dessinés et encrés par John Byrne) au point de ne lui accorder qu’une seule étoile. Peut-être que cet échec démontre que Byrne sait mieux faire du Kirby & Lee, que du Steve Ditko. Pour la série Hidden Years des X-Men, le concept était alléchant : raconter ce qui s’est passé de 1970 à 1975 pour les X-Men alors que les numéros de leur série n’étaient que des rééditions, sans rien de neuf. Mais pour ce projet, John Byrne avait décidé de faire du Neal Adams & Roy Thomas, avec l’aide de Tom Palmer l’encreur de l’époque, c’est-à-dire de faire un comics des années 1970 en 1999/2000. Cela a donné une forme d’hommage, confinant au fétichisme (comme dirait Tornado), assez vain et indigeste. Les lecteurs attendaient plutôt qu’il fasse du Byrne des années 2000.
P. : De toute façon, comme il ne nous lira jamais, et qu’en plus il ne parle pas français, on peut se lâcher. J’ai lu avec plaisir ses dernières productions datant de la première moitié des années 2010 : les 14 épisodes venant conclure la série Next Men (plutôt bons), Cold War (un ersatz de James Bond pas très fameux), Doomsday (du post-apocalyptique un peu fade), The Highways (de la SF dans l’espace très bien pensée), et ses 2 amorces de séries de superhéros classiques Trio et Triple Helix (sympathique). Néanmoins toutes ses œuvres pour des éditeurs indépendants s’adressent à la même tranche d’âge que ses comics de superhéros. C’est comme s’il n’avait pas souhaité créer une œuvre plus personnelle. En particulier ses Next Men sont une variation sur le thème des superhéros, sans beaucoup d’innovations. Quand il a décidé de partir pour la deuxième fois de Marvel, il l’a fait en même temps que d’autres créateurs et ils ont fondé une sorte de label assez vague chez Dark Horse, appelé Legend, avec des comics réalisés par Art Adams, Frank Miller, Mike Mignola… Autant Frank Miller et Mike Mignola ont réalisé des œuvres très personnelles (Sin City pour le premier, Hellboy pour le second), autant John Byrne a continué à faire du superhéros, sans velléité de faire autre chose. Il a pu écrire toutes les premières fois qu’il souhaitait avec Next Men, proposer une nouvelle variation de Fantastic Four avec Danger Unlimited, et une variation plus originale de She-Hulk avec les 2 miniséries Babe.
JP : C’est vrai qu’il n’a pas signé de Creator Owned très marquant… Mais je pense que son empreinte sur le mainstream a été énorme et a influencé toute une génération d’artistes, enthousiasmés et inspirés par les X-Men illustrés par Byrne et Austin. Il y a eu des artistes avec un style plus ou moins dérivatif de Byrne comme feu Paul Ryan (qui avait le même âge et collabora avec lui sur Avengers et Iron Man), Dale Keown ou Paul Pelletier. Et même des dessinateurs au trait plus éloigné, comme Jim Lee, doivent beaucoup à Byrne, dans l’approche esthétique et le niveau de détail incorporé dans les planches. Et puis, il y a des créateurs contemporains qui lui rendent des hommages évidents comme Chris Malgrain . Mais ses influences à lui, tu les verrais où ?
P. : Aucune idée ! Je dois bien avoir lu une ou deux interviews où il en parlait, mais je n’en ai rien retenu. À mes yeux, il avait déjà digéré les influences de Jack Kirby et de Neal Adams avant de travailler pour Marvel. Par comparaison avec la génération de dessinateurs précédents comme Sal Buscema ou Ron Frenz, il avait tiré les leçons graphiques de Kirby et Adams, et avait déjà dépassé la phase de simple copiage, pour proposer des postures plus naturalistes, et des descriptions plus réalistes.
JP : Plutôt que de parler de réalisme, je pense que Byrne parvenait à atteindre un très bon niveau de vraisemblance. Comme lorsqu’il insérait dans ses épisodes des plans du complexe du projet Pegasus ou du Baxter Building. La pertinence de l’aménagement de ces lieux fictifs, la cohérence des volumes, tout cela ne résisterait pas à un examen approfondi mais effectivement cela « faisait vrai » tout en restant très superficiel. Mais cette relative distanciation avec la réalité lui permettait d’insérer dans ses planches des éléments presque cartoonesques comme des étoiles lors des coups de poing ou encore les monstres géants : Toundra, la masse de terre vivante dans Alpha Flight ; Spore, l’arme biologique dans Wolverine, Sludge la créature de boue dans Namor ou Giganto, créature au service de l’Homme Taupe dans West Coast Avengers.
En revanche, pour les postures et le langage corporel, je te rejoins, la direction d’acteurs de Byrne le dessinateur lui permettait de mettre en scène des personnages très expressifs. Il était également maître dans l’art de chorégraphier des affrontements d’êtres doués de superpouvoirs, ne se limitant pas à de simples échanges de gnons ou de lasers mais sachant exploiter tactiquement les caractéristiques de chacun.
P. : Bon, je critique, je critique, mais c’est un bon indicateur de mon degré d’investissement affectif dans les travaux de ce créateur d’exception. Je reste sous le charme de nombreuses de ses séries, et je relis régulièrement du John Byrne. Parmi ses travaux les plus connus pour Marvel et DC, ses X-Men garderont toujours une saveur inimitable de première fois. Avec ses épisodes de She-Hulk, il a montré qu’il était capable de sortir de sa zone de confort pour tenter une incursion dans l’humour en brisant le quatrième mur. Le résultat n’était pas toujours drôle, mais certains détournements des conventions des comics, ou de la culture comics fonctionnaient bien. Difficile d’oublier She-Hulk s’adressant au lecteur, ou sortant de la case pour s’en prendre à John Byrne en lui reprochant l’ineptie de son scénario. Côté DC Comics, j’ai un petit faible pour ses épisodes de Wonder Woman dans lesquels il lui a rendu une prestance qui en impose, et il a joué d’une manière originale avec les éléments de sa série, jusqu’à mettre sa mère à sa place en tant que Wonder Woman. Des dizaines d’années plus tard, je reste toujours aussi épaté par la cohérence de son redémarrage de Superman, que ce soit pour avoir conservé ses parents en vie, pour le fonctionnement et les limites de ses pouvoirs, pour les belles séquences de vol, pour sa capacité à intégrer même les personnages les plus ridicules comme Prankster (Oswald Hubert Loomis).
P : Toujours dans ses réalisations pour Marvel et DC, John Byrne fait montre d’un étonnant respect pour la mythologie interne de chaque série, et pour des personnages jugés idiots ou ringards. Alors même que la série She-Hulk se prêtait bien à la moquerie, à la dérision, et à tourner en ridicule des personnages trop connotés, il met un point d’honneur à leur donner une personnalité. Razorback (Buford Hollis) est un individu qui a un costume avec une tête de sanglier comme couvre-chef et qui se déplace dans un gros pick-up. Contre toute attente, John Byrne en fait un sympathique routier de l’espace, prêt à dépanner She-Hulk.
JP : Mais dis-moi, j’ai un doute affreux… on ne va pas pouvoir causer de toute la carrière de Byrne, non ? Vu la longueur de notre article, je vois d’ici le Boss nous faire des gros yeux à travers ses lunettes cassées (mais ma parole, ils me détestent ! -Ndr)… Y-a-t-il un « moment Byrne » que tu affectionnes particulièrement et qu’on pourrait aborder avant de conclure ?
P. : Des moments Byrne que j’affectionne, il y en a plein dans chaque série. Je vais prendre un exemple qui sort de l’ordinaire que nous n’avons pas encore évoqué. À l’occasion d’un portefolio, John Byrne avait réalisé une histoire complète en noir & blanc, qu’il a ensuite reprise pour en faire un numéro spécial de 25 pages publié par Dark Horse : Critical Error. Ce récit présente la particularité d’être dépourvu de tout mot, la narration ne s’effectuant que par le biais des dessins. L’histoire se lit de manière facile, sans incompréhension, un routier de l’espace qui se retrouve sur une petite planète et qui découvre une splendide jeune femme. Pour le portfolio, Byrne s’était un peu lâché sur la nudité, pour la version Dark Horse il avait un peu rhabillé la demoiselle. Il s’était fendu d’une petite introduction expliquant qu’en tant que routier, il ne fallait pas s’attendre à ce que le personnage soit très futé. Du John Byrne tout craché : une intrigue inventive, une science-fiction bien gérée, des dessins propres et portant toute l’histoire, la capacité de réaliser un récit adulte (et pas pour la nudité), et un soupçon de condescendance.
JP : Comme souvent, tu as le sens de la formule ! Tu as tout résumé en quelques mots, à part un élément qu’on avait envisagé d’aborder en début d’article : la barbe à Byrne ! Alors je vais m’empresser de combler ce manque pour conclure notre petite conversation : dessinateur de grand talent, capable de nous friser les moustaches avec de superbes planches, John Byrne a longtemps été un créateur au poil dans les comics mainstream avant de commencer à raser son lectorat vers la fin des années 90 et de friser le ridicule avec certains opus très mineurs. Mais pour toute une frange de lecteurs nostal-geeks, il est resté parmi les auteurs favoris, ayant marqué de sa patte nombre de personnages. Sans avoir passé sa carrière au peigne fin, nous espérons que notre balayage rapide de son œuvre ne vous aura pas paru trop échevelé !
La présence de Byrne lors du procès de Richards s’explique aussi par le fait que cet épisode a été publié lors de l’initiative du « assistant editors month », qui permettait aux personnages d’interagir avec leurs propres scénaristes et éditeurs (Hulk qui se rend dans les locaux de Marvel pour discuter avec Nocenti, ou encore Ben Grimm qui se plaint auprès de Byrne et Nocenti à propos d’un épisode de sa série régulière). Mais bon, comme le dit Présence, Byrne n’est pas le premier à avoir utilisé le procédé (Gerber intervient à la fin de son run sur Man-Thing, et Morrison a organisé sa propre rencontre fictive avec Animal Man).
Et il n’a pas été le dernier : je garde également en tête la rencontre entre Cerebus et son créateur Dave Sim.
Hello,
Merci à vous pour ce long article où je pense que tout à été dit !
Pour ma part, j’ai découvert les dessins de Byrne dans les pages de Spécial Strange avec les X-Men et Spiderman.
S’ensuivront Iron Fist, Superman ou les Champions…
C’est le dessinateur qui m’a fait adorer l’es comics…
Plus jeune, j’ai toujours cru naïvement, qu’il resterait toujours avec Claremont pour nous offrir d’autres runs mémorables…
Certes, je trouve le trait de Byrne plus prononcé et plus gras sur ses oeuvres plus récentes.
Néanmoins, mes yeux pétillent dès que je lis son nom (il en est un peu de même avec George Perez)…
Mais non, mais non, tout n’a pas été dit. Chacun a ses propres souvenirs de John Byrne, sa série préférée, son ordre de découverte des récits, sa recherche des épisodes manquants qu’on veut absolument lire…
Au vu de la longueur de a carrière de John Byrne, il est normal que chaque lecteur ait ses moments préférés dans de séries différentes. J’attends avec impatience la réédition de la première moitié de ses épisodes de Wonder Woman, prévue pour dans 15 jours, et je croise les doigts pour que DC réédite Batman & Superman: Generations.
Super article en effet qui fait un bon tour d’horizon du bonhomme et de ses travaux avec légèreté et humour.
JP, encore en train de faire des team-up sous forme de discussion ? C’est quoi cette addiction ?^^
Pour ma part, j’aimerais bien lire les FF de Byrne. Je n’arrive pas à me décider à les acheter en VO. Bon sang, pourquoi on n’a pas droit à ça en VF ?? C’est pas une série obscure pourtant.
Du coup Présence tu as lu les épisodes de She-Hulk après le retour de Byrne ? Pour le coup je les ai trouvés moins bons que les 8 premiers (qui seront édités en VF dans la collection rouge de Hachette d’ailleurs, mais pas avant un moment). Un peu trop de cassage de 4ème mur justement, et d’engueulades entre Shulkie et Byrne qui, à force, ressemblent à une excuse pour faire n’importe quoi.
Il y a de très bons passages, mais certains un peu navrants. Qu’en as-tu pensé ?
J’avais dû en lire un ou deux, mais j’avais rapidement abandonné à l’époque de leur sortie mensuelle initiale. Du coup j’ai sauté sur le recueil VO qui est sorti en fin d’année 2016, mais je ne l’ai pas encore lu.
Oups, je te spoile un peu alors^^
J’ai ce même recueil…et je l’ai lu. Et j’ai préféré le premier recueil de 8 épisodes.
Rien de grave concernant les spoilers potentiels, parce que je l’ai déjà feuilleté à de nombreuses reprises, et que j’en ai déjà vu pas mal en effectuant les recherches d’iconographie pour le présent article. 🙂
« Pour ma part, j’aimerais bien lire les FF de Byrne. Je n’arrive pas à me décider à les acheter en VO. Bon sang, pourquoi on n’a pas droit à ça en VF ?? C’est pas une série obscure pourtant. »
Il y a pourtant le choix entre les Nova (en petit format) et le best of marvel qui reprend le début du run (depuis le temps de sa sortie vers 2005, il doit être assez cher sur le net je parie), mais pour avoir l’ensemble, le mieux cela reste effectivement la V.O. (qu’il s’agisse des deux omnibus ou des huit volumes des visionaries). J’ai cru comprendre que les FF ne se vendaient pas très bien chez Panini ces dernières années (avant le hiatus de la série en 2015).
Il y a le best of Marvel, oui. Mais comme tu dis il reprend vraiment QUE le début.
Et les Nova…ça va pas non ? Débourser des fortunes pour ces petits formats tout nazes qui ont subi les dégâts du temps avec un papier jauni et de la censure ?
Jamais !
Je respect le boulot de Lug malgré la censure (nécessaire pour la continuation des parutions) et j’avais moi-même pas mal de Titans et Strange qui m’ont permis de découvrir Marvel.
Mais racheter ces revues maintenant, c’est hors de question.
C’est très dommage en effet que les omnibus VO ne soient pas édités chez nous. Non, Panini nous propose « atlantis attack » ou « evolutionary war » et « acts of vengeance »
La classe le catalogue omnibus VF !
Surtout qu’à certains moments, c’est la voix de Byrne qu’on entend au travers de She-Hulk. Comme quoi elle se plaint que sa série devenait un peu n’importe quoi depuis le départ de Byrne.
D’une part, c’est pas fair play…mais il semblerait que ce soit typiquement du Byrne.
D’autre part, ça donne à She-Hulk les travers de Byrne. Bof bof.
Après Byrne est aussi capable de se tourner en dérision. L’épisode final où She-Hulk doit valider des propositions de continuation de sa série avec d’autres auteurs, et que Byrne est séquestré et passe pour un nul que She-Hulk balance d’un immeuble…c’est assez marrant.
Du coup ça souffle un peu le chaud et le froid.
Si la « conclusion » de JP me laisse sans voix, je trouve ce papotage bien intéressant
Nous voilà tous prêt pour le spécial Byrne de chez Neofelis qui sort le mois prochain 🙂
Byrne est un incontournable absolu du super héros, que l’on aime ou pas
Gamin il me fascinait, tant son approche était fun et moderne dans le dessin, tout en respectant les canons
Probablement de la même manière que Neal Adams (son influence majeure) devait être un choc pour les kids des années 70 Byrne fut un détonateur pour ceux des 80
L’un des rares auteurs mainstream dont je relise des bouts de runs
Nous avons effectivement choisi le mode papotage, parce que nous souhaitions rendre compte du nombre important de comics réalisés par John Byrne que nous avons lus, sans pour autant passer en mode catalogue, ou réaliser un article de 10 kilomètres de long.
Comme toi, j’ai du mal à me représenter ce qu’a pu être l’impact de Neal Adams pour les jeunes lecteurs des années 1970.
Ben quoi, Phil, qu’est-ce qu’elle a ma conclusion ? Tu as trouvé qu’elle arrivait comme un cheveu sur la soupe ?
tu pousses l’art du « calembour » jusqu’à une forme d’abstraction
C’est pas désagréable ce format « discussion ». La lecture de l’article est fluide alors que sa longueur m’a un peu fait peur au début.
C’est plus aisé à lire qu’une analyse intellectuelle super technique de la même longueur^^
Pour les femmes, je ne suis pas forcément choqué par une mise en scène de tentative de viol. Après tout ça existe. ça me gêne plutôt quand c’est utilisé comme un cliché « grim & gritty » obligatoire pour faire plus « dark ».
Par contre la scène dans laquelle she hulk doit se déshabiller devant les agents du Shield, ça m’a fait bizarre aussi. Ce n’est pas tiré de la série Sensational She Hulk, mais d’un graphic novel. Ce qui est gênant c’est que She-Hulk doit être interrogée et que les agents du Shield profitent de ça pour lui demander de se foutre à poil devant je ne sais pas combien de mecs. Certes celui qui ordonne cela est le méchant de l’histoire, mais que foutent les autres à mater comme des enfoirés ? C’est Dum dum Dugan qui vient arrêter tout cela.
Et puis comme il y a un côté humoristique dans cette histoire, cette scène malsaine fait super bizarre au milieu. On ne sait pas trop si c’est censé être « drôle » selon les standards de Byrne ou si c’est volontairement malsain.
Ah Byrne ! Que de souvenirs ! Je ne savais pas comment prononcet son nom en 87 (Birne ? Bairne ? Beurni ?) Les premières planches que j’ai découverte de lui était son dernier episode sur Alpha Flight avec l’Omega Flight en fuite dans Strange 211. Beaux dessins, un trait rond et élégant qui capture l’œil. Plus tard dans mes années facs la flamboyance et l’intelligence des Next Men puis une lecture des X-Men avec de vieux spécial strange. Les FF dans Nova avec les drames de Jane Richards.
Petit à petit une impression se dégage : Byrne a-t-il des comptes a régler avec les femmes ? Quand une femme a des super-pouvoirs c’est dans la souffrance et l’horreur : Mouira MacTaggert, Aurora, Phoenix, la pauvre Jasmine et son IVG forcée. She-Hulk ridiculisée dans sa propre série.
On a l’impression que le Canadien est un ours aigri qui ne conçoit pas une femme puissante et forte sans une souffrance intime, qu’elle ne puisse pas devenir l’égale des super-héros sans en payer le prix. Alors, Byrne = mysogine ?
Ça se confirme : on a tous notre première fois avec Byrne. 🙂
Misogyne ? Je ne sais pas…
D’un côté on aurait envie de dire oui quand on voit ce que certaines femmes subissent.
D’un autre côté faire souffrir des personnages, c’est leur donner de l’épaisseur aussi. Des troubles, un vécu. Et mettre en scène les hommes comme des salauds qui s’en prennent aux femmes, c’est pas non plus super flatteur pour l’homme.
Quant à She hulk ridiculisée…disons qu’il n’y a pas grand monde de PAS ridiculisé dans cette série puisqu’elle est ouvertement parodique.
@OmacSpyder – J’ai failli intégrer cette image du Fauve & Pénix dans l’article, mais le nombre d’images étant limité, j’ai préféré en proposer une tirée d’une autre série, à JP.
Je dis ça sans spécialement chercher à défendre Byrne, mais à mon humble échelle, en tant que dessinateur amateur de BD, j’ai déjà créé un personnage féminin de « méchante » dont on apprend qu’elle a fait une fausse couche en chutant dans les escaliers après avoir été battue par son mari.
Mais ce n’est pas du tout pour m’acharner sur la gente féminine que j’ai fait ça^^ Mais pour donner un aspect sympathique ou ambigu à un personnage méchant et bourré de rancœur au premier abord.
Dans le fond, il y a une question d’égalité de traitement. S’il n’y a que les femmes qui souffrent par le biais de traumatismes d’ordre sexuel, cela aboutit à une représentation biaisée de la moitié de l’humanité. Si en plus, c’est un auteur masculin qui leur inflige ces souffrances par récit interposé, il s’expose à des critiques. S’il fait subir des souffrances similaires (similaire, c’est-à-dire pas identiques parce que ça n’a pas la même portée) à ses personnages masculins, ou s’il effectue une condamnation claire du comportement masculin, en mettant en avant sa méchanceté comme une faiblesse de caractère, ça change effectivement la donne.
Et bien c’est passionnant tout ça. Ça ne rend pas le Byrne plus sympathique mais bon…
Je trouve votre conversation fluide, tant et si bien qu’on croirait qu’elle retranscrit votre échange au bar.
Concernant le machisme ou le sexisme de Byrne, je pencherai du côté de Matt. Peut-être voir en lui un fantasme de domination féminine. Donner du pouvoir fut-il divin à une femme pour se montrer plus fort qu’elle…Je me méfie des étiquettes. Est-ce que l’on est sexiste comme ça ? Claremont a mis en scène des viols à tire larigot dans ses Xmen.
Parfois la sublimation, c’est pas mal non ? ça évite le passage à l’acte. Parfois. Les fantasmes de Ennis, on en parle ? C’est un psychopathe ? Et que dire de ceux de Lapham….Les fantasmes de Byrne de domination féminine, quel mâle ne les a pas partagés à un moment donné? C’est même le contre pied d’une série comme Y the Last Man qui jouait avec nos attentes de lecteurs autour de ça, non?
Je rebondis sur Tintin et le fait que la plupart du temps on emmerde Hergé avec son absence de Femmes ! Et alors? on est libres d’écrire ce que l’on veut non? Par contre les agissements dans la vie réelle témoigne d’une petitesse d’âme qui me questionne. Et je t’admire Présence : tu es le Vergès des Comics, toujours prêt à te faire l’avocat des bonhommes les plus sulfureux.
Mon premier contact avec Byrne, c’est l’épisode avec Dazzler au club des damnés pendant le Phénix Noir. Tout à coup, moi qui ne connaissait que les Xmen de Lee et Kirby, je rentrait dans une histoire sombre, mature et désenchantée. Comme Présence, je n’ai jamais retrouvé la grâce de ces épisodes graphiquement parlant. Même si j’aime bien le retour de Cockrum, par contre Paul Smith pas du tout. Et effectivement, même si je ne m’y connais rien en encrage, j’aime beaucoup moins sans Terry Austin.
Merci pour le passage sur l’hommage à Ditko. Je me rappelle d’une couverture que je trouvais atroce à la fin de la saga du clone où je me disais que Byrne avait perdu la grâce. Je me rends compte maintenant qu’il s’agissait d’un hommage.
Galactus : alors ça, c’est le passage préféré de votre article car je sais maintenant d’où vient l’idée de Gaiman de représenter Sandman avec un visage différent en fonction des peuples et des animaux qu’il côtoie. Ce jugement existe en VF ?
Et Présence : c’est Kitty PrYde 😉
Visiblement je n’y arriverai jamais pour la pauvre Kitty Pryde. 🙁
Puis-je être de mauvaise fois et dire que JP ne s’en est pas rendu compte à la relecture ?
Concernant Lapham et l’aspect psychopathe, je me pose la question quand même^^
Ah non ! Ne me tombez pas dessus ! C’est une vanne ok ? Je n’insulte personne.
Oui ça me pose souci de coller des étiquettes comme ça. Frank Cho dessine tout le temps des femmes sexy peu habillées. Est-ce un machiste ? Ou est-ce qu’il aime juste dessiner de belles femmes ? Il faudrait s’excuser d’aimer les jolies courbes ? ça n’implique pas forcément dans la vie qu’il considère les femmes comme des objets ou comme des personnes inférieures ayant moins de droits que les autres. Or, être machiste ou misogyne c’est plutôt ça.
Un fantasme de domination féminine : c’est également comme ça que je l’aurais formulé. Je partage ton avis sur la sublimation, et c’est ce que je recherche dans la série Crossed, avec en prime la transgression.
Mais du coup, ça devient une question de contexte. Je ne m’attends pas à un traitement des personnages féminins (et masculins) de même nature dans une série tout public, et dans des récits d’horreur à destination d’adulte.
Au fait, je dérive un peu mais ce reportage (déjà pas récent) est intéressant sur la censure de l’époque Lug
https://www.youtube.com/watch?v=NldtYWBR_mg
Il y en a un autre qui passait sur ciné frisson « french comics : les super héros dans l’hexagone » mais aucun moyen de mettre la main dessus. Et je ne veux pas dire sur youtube. Non, aucune moyen légal d’acheter le documentaire non plus. Rien. Dommage parce que c’était intéressant, on y voyait Ciro tota, Jean-Yves Mitton, etc.
Et bien… Quand je pense que je participe à une semaine « spéciale John Byrne », étant donné que je fais partie des rares lecteurs qui n’admirent pas du tout le bonhomme, ça me fait tout drôle. Et alors rien de que de penser que je vais devoir lire un article sur le Division Alpha, j’appréhende déjà la sanction…
Enfin, quand je dis que je ne l’admire pas, j’exagère. J’ai toujours admiré son dessin, notamment lorsqu’il était encré par Austin. Et Omac a bien raison : Lorsque j’ai relu le run Claremont/Byrne sur les X-men il y a quelques années, certaines vignettes, en provenance directe de mes souvenirs d’enfance, sont immédiatement remontées à la surface.
Par contre je n’apprécie pas du tout l’auteur. Pour moi, c’est un auteur de comics de super-héros old-school, avec les pires défauts inhérents au medium (pour faire court, je trouve cela
infantilecontraire à ma sensibilité).Je fais également partie de ceux qui n’ont jamais su prononcer correctement son nom. Je l’ai toujours prononcé « Baïe-rn » (et je le prononcerais toujours ainsi).
Pour ma part j’ai pris l’habitude de le prononcer « Beurrene » (alors que our Sienkiewicz, je le prononce « Sinkievitch »).
Bêtement, et pendant des années, je prononçais son nom à la française : birne.
Bah c’est ce que je fais toujours moi^^ : Birne.
Pourtant c’est très bien sa Division Alpha 😀 (même si Byrne n’a cessé de répéter à qui voulait l’entendre qu’il n’était pas fan des personnages, or à mon sens c’est son côté sans pitié envers eux qui a justement participé à l’attrait de la série, pour en faire une sorte de « non-équipe » comme les Defenders des 70’s).
Jamais lu cette série.
Mais ça me tenterait bien aussi.
Tornado l’aurait-il lue et détestée ? Hum…pas de VF pourtant. Dans les Stange peut être ?
Si c’est à cause des personnages, en ce qui me concerne j’aime bien les équipes de héros un peu obscurs. Après tout les premiers gardiens de la galaxie en sont une.
Dans les Strange en effet, et en V.O. dans un omnibus sorti récemment ou encore dans une collection de trois tpb (visionaries ou classic j’ai un doute) devenus assez difficiles à acquérir.
La « DA » est arrivée dans Strange dans la période où j’étais un lecteur assidu de ce magazine culte. J’étais fan de Rom. Un fan complet. Et paf ! à l’issue de Strange N° 178 (en novembre 1984, après vérification), la série Rom est stoppée de manière brutale au profit de cette Division Alpha, face à laquelle j’ai développé une allergie immédiate.
J’ai dû arrêter de lire Strange peu après le N°200 (fin 1986 je pense, vers 14/15 ans). A ce moment là, même Iron man avait disparu du magazine ! Après coup, chaque fois que je suis retombé sur un épisode de la DA, l’allergie s’est révélée persistante. Je ne comprends pas le succès de cette série. Et dans l’absolu je n’aime pas les équipe de super-héros.
Tiens, quelles équipes de super-héros aimez-vous/détestez-vous ? Dans les équipes classiques, je peux aimer quelques sagas éparses de la JLA, des Avengers ou des FF quand c’est écrit par un Grant Morrison, un Mark Waid, un Geoff Johns, un Mark Millar ou un Joe Casey, mais ça reste très exceptionnel. La plupart du temps je déteste. Et bien sûr j’aime encore certaines sagas des X-men. Le reste, je ne supporte pas (JSA, Defenders, Teen Titans). Et la plupart du temps je déteste toutes les sagas old-school portées aux nues.
Mes équipes préférées sont des équipes d’enfants ou d’ados : Les Runaways, les Young Avengers et les Secret Warriors. Mais je peux aussi nommer The Authority, The Boys, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, la Brigade Chimérique et Planetary. Encore que pour ces derniers, le genre super-héros est moins représenté de manière directe.
Enfin, je suis un fan absolu des Thunderbolts de Warren Ellis. Nettement moins des autres auteurs.
Il y a aussi pas mal de séries sur des équipes dont je n’ai jamais rien lu, comme Doom Patrol ou the Rifle Brigade, et certaines qui dorment dans mes cartons : Wildcats, Nextwave, Stormwatch, BPRD…
Bah finalement ça en fait pas mal des équipes que tu aimes^^ Même si je te l’accorde, ce sont des équipes moins « super héroïques » (Planetary par exemple)
Mais tu as lu la division alpha, ou tu as surtout eu les boules de voir ta série disparaitre du magazine (ce que je comprends très bien) ?
Les équipes que j’aime ?
Dans le genre « pas trop super héroïques », il y a celles que tu as cité : Authority et Planetary.
Sinon il y a aussi les gardiens de la galaxie, mais là je les vois moins comme une équipe de super héros que comme des types qui se retrouvent…ensemble…en équipe. Euh…c’est paradoxal ce que je dis, mais dirais-tu que Luke, Ian Solo et compagnie sont une équipe de super héros ? L’ambiance cosmique de Marvel ne m’a jamais trop donné l’impression d’être dans un récit de super héros en fait. C’est aussi pour ça que j’aime. J’ai la sensation d’être dans une mythologie tentaculaire comme la mythologie grecque ou un truc du genre.
Donc ce sont des équipes mais…je ne le vois pas comme ça. Les inhumains non plus du coup. Je les vois comme une famille bizarre. Donc que ce soit chez Jenkins (ah oui j’ai lu les 12 épisodes au fait, très chouettes) ou DnA, j’aime bien.
Sinon j’aime surtout les X-men. Mais c’est quasiment tout.
Pour le reste c’est comme toi, j’ai apprécié certaines sagas grâce à des auteurs comme les FF de Waid vendus par Bruce ici-même ou les thunderbolts de Ellis après civil war.
Sinon je préfère les héros solitaires. Mais là encore, à part Spidey ou je peux avoir du old school de Gerry Conway, du Millar, du JMS, du Slott, du Dematteis parce que j’aime le perso et son historique, le reste c’est surtout des runs spécifiques d’un auteur précis parce que je m’intéresse moins à l’évolution de ces héros. Genre le Iron Fist de Brubaker, le DD de SMith ou Bendis.
C’est aussi pour ça que je n’ai jamais plongé dans le run de Miller de DD. Je m’en fous un peu de DD, je n’aime pas particulièrement le personnage (JP va me taper !)
En fait Spidey, les X-men et le cosmique (avec Starlin au début) c’est ce que j’ai aimé au début chez Marvel. Jamais accroché à Iron Man, Captain America, DD. Jamais rien eu à foutre des avengers.
Bien sur les gouts évoluent et on se rend compte un jour que lire un Iron Fist de Brubaker c’est mieux que de lire un Spidey de Michelinie. Que lire une mini série de la veuve noire bien foutue ou une She-Hulk de Slott, c’est mieux que les X-men de Chuck Austen.
Du coup j’ai élargi mes lectures et j’en suis bien content. Mais il n’en reste pas moins que je suis surtout attaché à Spidey, aux X-men et…pas spécialement de personnage particulier dans le cosmique mais à l’univers.
Oui oui, j’ai lu la DA. Et je n’ai jamais supporté cette team. Pour moi les personnages n’étaient pas charismatiques. C’était pareil avec les Nouveaux Mutants, par exemple.
C’est difficile pour un auteur de donner du caractère et de l’épaisseur à tous les personnages d’une équipe. C’est pour ça que je n’aime pas les équipes en général. Les Avengers par exemple, c’est surtout des enveloppes vides qui se bastonnent (y compris chez Hickman récemment). Je préfère quand le personnage évolue dans sa propre série.
C’est pour ça que je continue d’admirer Claremont même si je ne suis pas fan de sa narration. Lui savait donner de l’épaisseur au moindre de ses personnages. Miller aussi, d’ailleurs (mais lui, c’est l’unique puisque même la narration était top !).
Ce qui m’intrigue dans les team obscures c’est juste la possibilité d’une dynamique différente.
Les premiers gardiens de la galaxie sont une équipe carrément bizarre par exemple, assez dysfonctionnelle au début. Avec un perso ou 2 écorchés vifs. Après oui, si c’est mal foutu, c’est mal foutu. J’attends de lire cet article sur la DA.
J’imagine que les vengeurs, personne ne se fatigue à les développer dans la série « collective » vu qu’un paquet de membres ont leur propre série (iron man, cap, ant-man, même spidey et wolverine si on compte les vengeurs « modernes », black widow aussi qui a eu droit à pas mal de mini séries,etc.)
Mon équipe préférée ? Ben les Xmen ? What else ?
La pire ? Les New avengers…What else?
@Bruce : Pour dire les new avengers c’est que t’as même pas du prendre la peine de lire les Mighty Avengers^^ Ou même certaines variantes des « avengers » tout court. Ou même que tu as oublié que X-force version Rob Liefeld existait.
Au moins le premier arc des New avengers avec l’évasion du raft est sympa.^^
TU as raison Matt, au moins les New Avengers font illusion durant le premier arc. Ce qui me fait penser qu’il y a pire: les Thunderbolts de Way et Soule…
« J’imagine que les vengeurs, personne ne se fatigue à les développer dans la série « collective » vu qu’un paquet de membres ont leur propre série (iron man, cap, ant-man, même spidey et wolverine si on compte les vengeurs « modernes », black widow aussi qui a eu droit à pas mal de mini séries,etc.) »
L’intérêt des Vengeurs est ailleurs à mon sens, Cap Thor ou Iron Man ce sont les personnages « stars » qui permettent au bouquin de bien se vendre, mais c’est bien dans leurs séries solos qu’ils sont le plus développés.
Ils ne constituent pas véritablement le coeur de la série, puisque cette distinction revient aux personnages secondaires plus malléables (Vision, Hawkeye, Black Knight, Hank Pym), qui permettent aux auteurs d’avoir une plus grande marge de manoeuvre. Mais ça c’était avant que Bendis ne fasse voler en éclat ce socle de Vengeurs « classiques », tout ça pour mieux imposer son chouchou (Luke Cage) et les personnages vendeurs (Wolvie, Spidey). En se débarrassant temporairement de Vision et Scarlet Witch, c’est une partie de l’âme de la série qui disparaît (et le Clint Barton des New Avengers est pratiquement méconnaissable).
Néanmoins dans les séries Avengers actuelles, cette logique de mise en avant des second couteaux est toujours présente, et ce sont les nouvelles recrues qui permettent d’apporter un peu de sang neuf salutaire (Adam Brashear dans les séries d’Ewing, la nouvelle Guêpe et les héros adolescents dans le run de Waid).
Merci pour cet article complet et drôle.
Par contre ? La femme invisible a avorté ???
Fausse couche en effet.
Preuve ici :
http://enterthestory.com/comics/Susan_Storm2.html
(voir à « The miscarriage »)
J’avoue bien volontiers que je n’ai pas tout suivi. J’ai comme l’impression qu’il me manque des morceaux. Par exemple, je ne saisis pas en quoi incarner un pouvoir tout puissant exclut d’être dans une position féminine. Je ne saisis pas pourquoi on ne pourrait pas dire d’un homme qui incarne un pouvoir qu’il le rend tout puissant que lui aussi n’aurait pas besoin de s’en dédouaner. Je sens qu’il me manque des gros morceaux de culture pour comprendre (c’est un aveu d’inculture, pas un reproche).