Sleeper par Ed Brubaker et Sean Phillips
Un article de : JP NGUYEN
VO : Wildstorm/DC Comics/Vertigo
VF : Panini – Urban
1ère publication le 12/02/16 – MAJ le 04/03/23
Sleeper est une maxi-série en 24 épisodes (divisée en 2 saisons), écrite par Ed Brubaker et dessinée par Sean Phillips.
Elle fut publiée sous le label Wildstorm de DC Comics entre 2003 et 2005, et ensuite republiée en 4 TPB puis en deux hardcovers reprenant chaque saison et enfin dans un Omnibus contenant tous les épisodes plus des épisodes annexes, dont la mini série Point Blank, qui constitue le prologue de la série. C’était la première grande collaboration entre les deux auteurs, après que Phillips ait encré la mini-série Scene of the Crime en 2000 et dessiné le one-shot Gotham : Noir en 2001.
Attention, des spoilers se sont infiltrés dans cet article !
Holden Carver est un agent sous couverture dans l’organisation criminelle du malfaisant Tao, apparu dans la série Wildcats pendant le run d’Alan Moore. Mais Holden a un tout petit problème : John Lynch, le directeur d’International Operations, qui a commandité sa mission, est tombé dans le coma. Or c’était la seule personne au courant de son statut d’agent-double. Désormais sans moyen de prouver sa véritable allégeance, Holden va-t-il définitivement basculer du mauvais côté ?
J’ai toujours eu un faible pour les histoires d’infiltration, gardant d’excellents souvenirs de films comme Donnie Brasco ou de Infernal Affairs (le polar hongkongais bien supérieur à son pâle remake hollywoodien The Departed). Ce genre de pitch amène toujours un suspense, une tension quasi permanente, reposant sur la crainte pour le héros d’être découvert. En général, ces histoires sont aussi l’occasion d’explorer la nature humaine et d’interroger le fonctionnement de notre boussole morale.
Sleeper exploite parfaitement ces éléments en les transposant dans un univers de super-héros, en l’occurrence celui de Wildstorm, dans lequel évoluent des équipes de méta-humains comme les Wildcats ou The Authority. Après avoir rencontré un extra-terrestre, Holden Carver a lui aussi acquis des pouvoirs, pas très clinquants mais qui le rendent redoutable. Insensible à la douleur, il est capable de la stocker et de la transmettre par contact physique. Un pouvoir de guérison vient opportunément compléter cette capacité, ce qui lui permet de survivre aux sévices qu’il subit (ou s’inflige) pour pouvoir vaincre ses adversaires.
Pauvre Holden, dès le départ, il n’avait aucune chance. Affublé de son pouvoir le prédestinant au masochisme, son destin fictionnel était aux mains d’Ed Brubaker. Et ce grand amateur de polars et d’intrigues noires n’est pas un tendre avec ses personnages. Il s’en donne à cœur joie dans Sleeper, torturant avec délectation son héros sous le regard fasciné du lecteur.
Carver se débat dans les intrigues et conspirations de l’organisation de Tao, cherche désespérément à garder son secret, à regagner son vrai camp… Mais il s’enfonce toujours plus, rompt un à un tous les liens avec son ancienne vie et tombe amoureux de Miss Misery, sa singulière coéquipière. Cette dernière tire en effet sa force physique de ses mauvaises actions. La bonté la rend littéralement malade ! Elle débute d’ailleurs sa liaison avec Holden pour braver un interdit (et donc commettre une mauvaise action) et lorsque leur relation devient sérieuse, son corps se met à la faire souffrir.
A la fin de la première saison, la couverture d’Holden est totalement éventée et Tao, qui était au courant de son double jeu depuis le début, lui propose de rejoindre définitivement ses rangs. Tao se sera bien amusé à faire marcher Holden, lui confiant la mission de démasquer la taupe dans son organisation, le confrontant à des dilemmes à répétition tout en lui faisant miroiter d’illusoires portes de sortie. Roi de la manipulation au verbe sournois, Tao semble être l’avatar de Brubaker dans le récit : il déplace tous les autres personnages à sa guise et les conduit à leur perte.
Toutefois, dans la deuxième saison, Holden se rebiffe et tente le tout pour le tout, suite au réveil miraculeux de John Lynch. Cet ersatz de Nick Fury n’est pas dépeint de manière très sympathique car il utilise les mêmes méthodes de pressions psychologiques et de manipulation que son ennemi Tao, faisant espérer à son ancien agent un traitement pour le débarrasser du fardeau de ses pouvoirs. Holden n’est pas dupe et, pris entre le marteau et l’enclume, il va tout de même chercher une troisième voie.
Au final, rien ne se passera comme prévu pour aucun des protagonistes et bien sûr, Holden Carver n’aura pas droit à son happy end, quoique, pour une histoire de Brubaker, son sort n’est pas aussi misérable que cela…
Pauvre Holden, dès le départ, il n’avait aucune chance. Oui, je sais, je me répète mais la fatalité projette son ombre sur toute la série et le vrai tour de force de Brubaker est d’avoir déroulé un récit dont on perçoit intuitivement l’issue tragique mais qu’on ne peut s’empêcher de dévorer, vivant les tribulations du héros et espérant vainement avec lui une fin heureuse que l’on sait pourtant impossible.
Avec le recul, Sleeper contient moult éléments que Brubaker reprendra dans ses œuvres ultérieures. Un héros pris dans la nasse, condamné à emprunter une voie sans issue ? La série Criminal en regorge. Miss Misery, la femme séduisante mais toxique, qui finit toujours par faire du mal à son entourage ? C’est un peu le prototype de l’héroïne de Fatale ou la grande sœur de Lily Lucca, apparue dans son run de Daredevil. Et si Holden Carver a lâché le camp des bons pour celui des méchants (à l’instar du Winter Soldier), Zack Overkill, le héros de Incognito, a fait le chemin inverse. Enfin, dans Velvet, Brubaker mettra en scène un autre agent secret seul contre tous.
Loin de moi l’idée de dire qu’Ed Brubaker ne fait que recycler les mêmes idées depuis des années (je laisse dire ça à Bruce –Pan, dans les dents ! Ndr-) ou que Sleeper n’est que le brouillon de récits suivants plus réussis. Au contraire, les contraintes d’un univers partagé et d’une certaine continuité sont formidablement bien intégrées et exploitées. Le fait qu’Holden puisse côtoyer un personnage comme Grifter, le flingueur des Wildcats, ou que les membres d’Authority fassent des apparitions dans les pages de Sleeper, confère une saveur supplémentaire à cette série.
Le décalage entre le style noir de Brubaker et les racines flashy de l’univers Wildstorm constitue une source de scènes humoristiques, où Brubaker, par l’intermédiaire de ses personnages (dont Carver et Tao, qui ne portent jamais de costumes ou de masques) se moque gentiment du décorum super-héroïque. Les noms de code de la plupart des nouveaux personnages introduits par Brubaker (Genocide Jones, The Nihilist, Peter Grimm…) témoignent d’une certaine ironie distanciée pour la tendance des comics des années 90 à privilégier l’hyperbole et la noirceur. De même, les passages où les personnages racontent leurs origines détournent souvent les codes du mainstream. Le pompon est décroché par l’histoire de Faghag, la fille mordue par son ami gay radioactif (portrait craché de Peter Parker) et devenue une sorte de vampire aspirant l’énergie vitale des personnes homosexuelles, dont elle était pourtant l’amie et la confidente !
L’humour, voilà un élément qu’on ne retrouvera pas souvent dans les autres œuvres de Brubaker. Outre l’autodérision rampante mentionnée ci-dessus, Sleeper est parsemé de dialogues savoureux, avec des répliques qui font mouche et de personnages secondaires constituant de bons ressorts comiques (en particulier les coéquipiers d’Holden dans l’organisation de Tao). Mais on peut facilement passer du rire aux larmes, comme lorsque Genocide, la grosse brute, raconte ses origines à Carver. Ou encore lorsque le héros recroise Veronica, son ex-fiancée et ne peut lui révéler la vérité. Le triangle amoureux entre Holden, Veronica et Miss Misery constitue d’ailleurs un des nœuds de l’intrigue, dont la résolution sera tragique et émouvante.
Dans son entreprise, Ed Brubaker est très bien servi par les dessins de son complice Sean Phillips, qui amène un niveau de détails et de réalisme satisfaisants tout en agençant savamment les ombres, où le danger semble toujours tapi, à coups d’aplats noir bien choisis, entretenant l’atmosphère de paranoïa propre à la série. Les visages sont croqués avec une certaine économie de traits tout en étant très expressif, quand aux décors et véhicules, ils sont travaillés quand cela est nécessaire. Phillips utilise des références photos mais arrive à les intégrer sans couture dans ses dessins. La stature des personnages, dans l’ensemble très ordinaire, tranche avec le style historique Wildstorm et renforce l’identité de la série.
Le découpage des planches est aussi très typique de la série, utilisant très souvent une grande image sur laquelle les autres cases sont agencées, délimitées par des gouttières blanches pour guider l’œil du lecteur, baladé de plan en plan mais toujours privé de l’image d’ensemble. La colorisation se base sur une palette un peu terne mais qui colle après tout parfaitement à l’ambiance de la série.
Qui sommes-nous vraiment ? Celui que nous pensons être en notre for intérieur ou celui que les autres perçoivent au travers de l’interprétation de nos actes ? Vers la fin de la première saison, Tao expose magistralement l’hypocrisie de la comédie humaine à un Holden déboussolé, en totale perte de repères. C’est une de mes scènes favorites de la série et des comics en général. Même si nous ne sommes pas tous des espions infiltrés devant sauver le monde, tout au long de Sleeper, le dilemme moral du héros nous renvoie à nos propres petits arrangements entre nos idéaux et nos agissements.
Au fil de ses mésaventures, Holden Carver égratigne aussi les concepts de juste cause et de mal nécessaire, renvoyant dos à dos impérialisme et terrorisme. Sleeper est une série suscitant la réflexion sur les fins que l’on évoque pour justifier les moyens, une œuvre existentialiste habilement empaquetée dans un comics de super-héros noir, constituant la matrice des creator-owned d’Ed Brubaker et Sean Phillips et faisant d’Holden Carver une taupe… modèle.
Et ben!
Un article d’une précision chirurgicale qui m’a donné envie de relire Sleeper.
Et Criminal.
Et Fatale.
Et Cap,aussi.
Tout comme JP a dit. – Ces 2 saisons ne m’avaient pas paru être un galop d’essai non plus. J’y avais également trouvé un Ed Brubaker au meilleur de sa forme avec une maîtrise exceptionnelle des conventions (ou moments attendus) spécifiques au récit d’espionnage en général, et d’infiltré en particulier.
Sean Phillips agençant savamment les ombres – A nouveau je partage entièrement cet avis. Les formes dessinées en apparence un peu grossièrement, mangées par les ombres, participent à montrer des environnements et des personnages présentant une part de mystère insondable.
Tu n’as pas pu t’empêcher de conclure sur un jeu de mot un peu trop facile, JP ! Mais merci pour la découverte, je ne savais pas ce qu’était ce Sleeper avant ton article. J’avais vu la bd en rayons il y a longtemps mais je ne savais même pas que cela faisait partie de l’univers Wildstorm. Et je n’ai toujours pas lu de Brubaker, pourtant Criminal me tente bien.
Je suis comme toi, j’adore les histoires d’infiltrés, mais je n’ai pas encore vu Infernal Affairs (The Departed est un très bon film, il doit juste souffrir de la comparaison avec son original, mais pour moi qui l’ai vu avant, c’est loin d’être pâle comme copie).
Pas grand-chose à voir mais j’ai appris que Planetary allait sortir chez Urban en deux tomes. Je vais me les racheter, vu qu’il me manque le troisième tome !
@Cyrille : ben le jeu de mot était présent dès le titre !
Sur « The Departed », ce n’est que mon avis, mais je trouve vraiment ce remake moisi. La notion d’immersion prolongée et de valeurs morales chamboulées par trop d’années passées « à faire semblant de », tout cela était beaucoup mieux traité dans l’original. Par exemple, le flic infiltré recroisait une de ses ex, qui promenait sa petite fille et après deux-trois politesses d’usage, il poursuivait sa route alors qu’on apprenait que son ex avait menti sur l’âge de la petite fille, sous-entendant une filiation ignorée. Cette scène montrait bien le lourd prix à payer pour le flic à cause de son boulot d’infiltration.
Dans « The Departed », Scorcese a rajouté un triangle amoureux qui n’apporte, selon moi, pas grand chose et mis une fin « morale » (enfin, une bête « vengeance » et justice expéditive). La fin de Infernal Affairs était beaucoup plus tragique et ironique (tout le monde meurt ou presque et celui qui reste vivant a quand même tout perdu).
Bref, je fais partie de ceux qui pensent que Scorcese aurait mérité bien des oscars pour ses films, mais certainement pas pour « The Departed » (et forcément, c’est sur celui qu’il l’a décroché, monde de merde).
Je suis à 300% de ton avis sur Infernal affairs par rapport à la version de Scorcese. Surtout que pour moi, les 3 films hongkongais forme une trilogie indissociable (une trilogie qui m’a marqué tout comme celle des « vengeances » de Park Chan-wook -sacré coréen-).
Bref, Scorcese étant aussi un de mes dieux (je suis un peu vikings^^), j’ai consenti à regarder son film mais pour moi, il a certes d’autres qualités (filmé au scalpel comme d’hab chez lui et avec de solides acteurs) mais on est très loin du tripe jouissif offert par la version originale…
Puis 1 film contre une trilogie, il n’y a même pas match^^
Qu’est ce que c’est ces Histories of Violence X/5, Final Fantasy X/5 et Cie??
J’aimerai que l’on m’explique,please.
@Farid : Bruce, le rédac-chef, choisit de regrouper les publications d’articles ayant des sujets avec une certaine parenté pour faire des semaines ou des cycles thématiques (médiéval-fantastique, historique, musique, horreur, sexe, daredevil, batman…)
Encore un super titre ! Où vas-tu chercher tout ça ? 😀
Cette série dort sur mes étagères… A propos, Semic avait publié un « Sleeper tome 1 » dessiné par Colin Wilson. Je pense que ce doit être le « Point Blanc » dont tu parles dans ton introduction (je l’ai aussi). Est-ce que c’est aussi bien que le reste ? Faut-il le lire avant, pendant, après ?
Pour ce qui est du film « Les Infiltrés » de Scorcese (pas un pour l’appeler par son titre français ici !), je ne l’ai pas du tout aimé. La fin avec tout le monde qui meurt était un peu trop Grand-Gugnol à mon goût.
@Tornado : pour ce titre, je dois avouer que c’est à 99% une vague réminiscence d’un titre déjà utilisé dans la presse hebdo que je lisais il y a une dizaine d’années… En plus de retenir les noms des artistes Marvel des années 80-90, mon cerveau a également tout un espace alloué à la mémorisation de jeux de mots idiots.
Et pour être exhaustif, le titre auquel vous avez échappé : The Torn Identity (preuve que le Bruce privilégie toujours les calembours dans les titres…)
Pour Point Blank, je ne l’ai tout simplement pas lu, preuve qu’il n’est pas indispensable à la compréhension du reste. Il met d’ailleurs, je crois, davantage Grifter en scène que Carver. Mais j’aime bien le dessinateur Colin Wilson, alors j’y jetterai bien un œil, si un jour je fais l’acquisition de l’omnibus… De Wilson, j’avais aussi bien aimé « Du plomb dans la tête », scénarisé par Matz (un BD qui a d’ailleurs été traduite en anglais chez Dynamite…)
Point Blank est le prologue de la série Sleeper, déjà sur le mode espionnage. Il faut donc le lire avant. Il y a la première apparition d’Holden Carver, ainsi que le directeur Lynch. On peut également traduire ce titre par « à bout portant ».
Une chronique au taupe. Et puisqu’il est question de cinéma et de traduction, Point Blank est aussi le premier film américain de John Boorman, avec le laconique Lee Marvin et la belle Angie Dickinson, en VF il est sorti sous le titre du Point de non retour: https://www.youtube.com/watch?v=N2sKgsKTeEM
Point Blank, c’est aussi une chanson marquante du Boss sur l’album The River, un live au son pas terrible à l’époque où il était tout keuss:https://www.youtube.com/watch?v=kX8M_1r0LDs
Pour Infernal affairs et The departed, le casting est impressionnant pour les deux films mais le personnage du parrain bénéficie de la performance « hénaurme » de Jack Nicholson dans le Scorcese, alors qu’à contrario Anthony Chau casse la baraque en commissaire dans le Wai-kung Lau (alors que Martin Sheen la jour en père peinard). Mais JP à raison, y a pas photo en terme d’intensité et de duplicité.
Depuis la rédaction de cet article, j’ai eu l’occasion de réaborder la question de « qui nous sommes ? » entre l’apparence et notre moi intérieur. J’en ai discuté une fois au boulot, où il s’agit parfois d’enfiler un costume ou de jouer un rôle le temps d’une réunion, et quelques temps après, je suis tombé sur une citation de Carl Jung qui m’a bien plu :
« “Nous nous rencontrons maintes et maintes fois sous mille déguisements sur les chemins de la vie.”
Une de mes chansons préférées qui en parle bien : youtube.com/watch?v=BD3YiqsCb94
genius.com/The-cure-play-for-today-lyrics
Tiens, truc rigolo, j’ai retrouvé dans mes archives la préface que j’avais faite pour l’édition Panini, y a déjà un bail :
https://nikolavitch-warzone.blogspot.com/2013/03/guerre-du-sleeper.html
Excellent papier Nikolavitch ! Merci pour le partage car je ne l’ai pas dans mon édition : j’ai commencé la série, j’ai lu un peu plus de la moitié du premier tome Urban qui ô bonheur, contient POINT BLANK en introduction. Et pour le moment je ne suis pas déçu mais également content de connaître un peu l’univers Wildstorm grâce à Authority (on les voit un peu dans cette bd).
Je reviendrais une fois les deux tomes consommés 🙂
Voilà, j’ai fini la lecture de l’intégrale, POINT BLANK et les 24 numéros de SLEEPER. Sans surprise j’ai adoré. J’ai été un peu désarçonné par les planches constamment construites avec des cases en cascade, ou sur des pleines planches, un découpage jamais en gaufrier, mais ça fait partie intégrante de l’oeuvre. Phillips n’a pas non plus la maîtrise que l’on peut voir dans FONDU AU NOIR ou les derniers HS de Criminal, surtout pour les visages, souvent, mais le ton est parfait. J’ai vu le film AKA sur Netflix très récemment et je les ai pas mal rapprochées : même type d’histoire, même personnage central.
J’ai également été un peu étonné d’y voir Midnighter et Jack Hawksmoor, j’avais oublié que cela prenait place dans Wildstorm / Stormwatch / Authority (seule autre bd que je connaisse dans cet univers) mais au final ne pas tout connaître n’est pas gênant. J’ai parfois été surpris par le déroulement, parfois pas du tout tant on a déjà un peu vu ce type d’histoires (la fin est presque logique et me rappelle beaucoup MARVEL AGENTS OF SHIELD) mais ce n’est pas grave du tout.
Je pense aux posts FB que vous faites sur vos personnages préférés (exercice difficile, je suis totalement admiratif de vous voir les lister, Fletcher apportant du franco-belge et du manga bienvenu que je partage (Kaneda, Larcenet…)) et à la lecture je me disais que les personnages de Holden Carver, Madame Malheur et Génocide auraient largement pu en faire partie si je devais en établir une. Ils sont superbement caractérisés en peu de temps tout en étant complexes et profonds, un peu comme lorsque je vois les personnages de BUFFY.
Si c’est vraiment leur premier essai ensemble, c’est un coup de maître. Merci pour la découverte ! Et maintenant je relis ton article.
Et bien à part ton appréciation lapidaire de THE DEPARTED, je suis complètement d’accord avec toi dans ce très bon article qui synthétise parfaitement tous les points de SLEEPER. Tu as notamment bien vu de parler de l’humour.
« Le pompon est décroché par l’histoire de Faghag, la fille mordue par son ami gay radioactif » Clairement ! Quelle imagination, jamais vulgaire : il arrive à faire passer ce moment comme réaliste, avec toute la détresse qu’il engendre, on ne voit pas ça comme un délire prenant place dans le second degré ou l’absurde. C’est très fin.
Merci Cyrille pour ton retour de lecteur ! J’avais placé Miss Misery dans ma liste de personnages sur Facebook, car je tenais à mentionner Sleeper. Même si depuis, le duo a excellé sur du polar ou de l’horreur, dans la catégorie Spandex, c’est leur meilleure prod (j’ai été moins séduit par Incognito).
Oh il faut que je retrouve ton post sur FB ! Et Miss Misery est la chanson qui a fait connaître Elliott Smith, remember : brucetringale.com/grossiere-etoile-top-11-elliott-smith/