BARTLEBY LE SCRIBE par Sedyas et José-Luis Munuera et LE JARDIN D’HIVER par Grazia La Padula et Renaud Dillies
Special Guest : Pénélope Chapron
Nous accueillons aujourd’hui Pénélope Chapron modératrice pour le groupe Facebook Bubble Family & Friends. Retrouvez ses chroniques sur son Instagram De Fil en Bulles.
Son article fera un parallèle entre deux albums qui n’ont de prime abord rien en commun : BARTLEBY, LE SCRIBE et LE JARDIN D’HIVER.
L’un étant une réinterprétation d’une nouvelle d’Herman Melville (MOBY DICK…) par José-Luis Munuera et Sedyas et l’autre une fable onirique purement créée par Renaud Dillies et Grazia La Padula.
Welcome to elle
Bartleby est un scribe absolument parfait ! Jeune homme consciencieux, il s’est mis au travail avec ardeur dès son entrée à l’étude.
D’une discrétion exemplaire, d’une minutie proche de la perfection, il amène même ses collègues notaires, d’ordinaire enclins à la chamaille et plutôt bons vivants, à marcher dans ses pas de rigueur.
Pourtant, un jour, à l’occasion d’une relecture de groupe, il décline l’injonction de son supérieur. Poliment. Il ne se positionne pas en refus frontal, non… Il « ne préférerait pas ».
Et plus les jours passent, plus il décline, avec un détachement troublant, tout ce qui lui est demandé. Jusqu’à refuser de sortir de son bureau, puis de se nourrir…
L’interprétation de cette nouvelle d’Herman Melville est somptueusement réussie par Munuera ! Le point de vue narratif, nous laisse encore un peu plus ce sentiment de perte totale d’influence ou de compréhension, d’impuissance face aux événements, malgré une bonne volonté presque émouvante. La sensation de subir et d’en prendre conscience à travers l’autre, lentement, se met en place.
Le dessin est incroyablement parlant et léché, et la splendide mise en couleur de Sedyas apporte la touche de perfection à l’ensemble ! De quoi rester en arrêt devant certaines planches. Quelle ambiance !
On entend distinctement les sabots des chevaux sur les pavés mouillés mêlés aux bruits des moteurs naissants et des usines cracheuses de brouillard crasse, le brouhaha de la grouillante New-York, déjà effervescente, la grisaille qui imprègne l’air et les Hommes.
En immersion dans un sépia loin d’être vieillot, mais parfois sombre et étouffant lorsqu’il nous coince entre ces murs oppressants comme des barrières devenues invisibles dans l’habitude du décor, il est possible de passer un temps assez considérable sur certaines doubles pages fourmillantes de détails.
Et pourtant, la lumière ne manque pas dans cet album ! D’une touche d’or ou blafarde au petit matin neigeux, elle montre du doigt des moments bien précis que l’auteur se refuse sûrement à laisser dans l’ombre. Chaleureuse ou glaciale, elle fait son boulot.
Le jeu de contraste réaliste entre la représentation des personnages et celle des décors joue aussi beaucoup sur l’élan d’humanité que l’on peut ressentir envers les protagonistes. Ils se détachent, mis en exergue par le récit tout autant que par le trait.
Mais c’est surtout dans la retranscription du texte que la réussite est pleine ! José-Luis Munuera extrapole quelque peu le texte d’origine, sort du semblant d’huis clos pour emmener le récit à l’extérieur, apporte de l’oxygène à une situation qui en manque et en prive.
Bartleby face à son mur en plein Wall Street (si vous n’y voyez pas le pied de nez…), l’appel à la résistance passive, le cri silencieux d’un homme au combat en apparences sourd et absurde qui trouve une vraie résonance !
Faire partie d’un ensemble que l’on a pas choisi, auquel on ne croit pas, qui ne nous convainc de rien. Ne pas avoir envie de participer à toute cette agitation vaine, vide de sens. Sans heurts. Sans cris.
Difficile de ne pas transposer le fond de cette nouvelle, et donc de cet album, sur nos sociétés actuelles, pleines de modes, de contraintes camouflées sous des libertés vaporeuses, de rythmes endiablés et endiablant qui nous font très certainement perdre une part non négligeable de notre libre arbitre et de notre spontanéité.
La propagation de cette idée qu’engendre Bartleby face aux sentiments qu’il déclenche, d’abord l’étonnement, puis la moquerie, la colère, la compassion, l’inquiétude et enfin la prise de conscience s’immisce insidieusement.
Tout comme le chef de Bartleby, lui bien en place dans l’engrenage, rouage bien huilé et donc totalement démuni par l’absurdité du comportement de son subalterne.
Il tente, vainement, de comprendre, et se trouve stupéfait des réflexions qu’il en tire, sur sa propre existence subconsciemment, et très certainement sur la vacuité du monde qu’il participe à faire fonctionner. Il a le mérite, lui, de s’interroger, de vouloir sûrement sauver Bartleby, d’entrer dans sa bulle. Sans comprendre qui à besoin d’être sauvé, ni de quoi.
Comment ne pas aussi voir dans ce récit une critique acerbe du capitalisme moderne et de la bureaucratie dévorante (de par le lieu choisi et la profession abordée) qui depuis l’écriture de la nouvelle d’origine, aurait paraît-il légèrement… dérapé.
Comme d’autres auteurs avant lui, Herman Melville dénonce l’absurdité galopante de la société qu’il a sous les yeux, et José-Luis Munuera en a parfaitement saisi, puis retranscrit le sens.
Comme un objecteur de conscience, il nous laisse nous faire notre propre idée de l’endroit où se trouve l’absurde. Tout d’abord évidente chez Bartleby, elle glisse pour trouver une place bien plus dérangeante…
Quelle que soit l’interprétation que l’on fasse de cet album (et de cette nouvelle datant pourtant de 1853 !), sa lecture laisse une impression puissante, émouvante même, qui mérite que l’on y réfléchisse.
Pour alléger un peu mon esprit suite à cela, je me suis plongée dans ma deuxième lecture, imaginant en sortir plus légère…
Me voilà alors à suivre Sam. Il a une vie morne dans une ville triste, un boulot monotone dont il ne profite pas des attraits, un appart crade dans un immeuble sordide où il vit seul, et une petite amie qu’il ne comprend plus…
Il reproduit chaque jour cette journée sans fin, perdu dans le flot de ces anonymes qui déambulent sous la pluie.
Mais un jour qui semble être comme les autres, son quotidien se voit perturbé par une goutte. Directement tombée dans sa tasse depuis son plafond ! Interpellé par ce petit élément nouveau dans sa triste routine, curieux, il monte d’un étage.
Son voisin du dessus, vieux monsieur un peu déroutant et étrangement chaleureux, l’accueille à bras ouverts, l’appelle « fiston », lui sert une bière et lui parle d’un temps qu’il n’a pas connu. Sûrement le prend-il pour quelqu’un d’autre… Alors Sam, gêné, préfère s’effacer (fuir ?), un peu honteux, un peu inquiet, et laisser cette goutte tomber.
Mais cette goutte le bouscule. Il perd les quelques repères qui le maintenaient dans cette sorte d’état végétatif ponctué uniquement par la chaleur de la belle Lili qu’il aime. Enfin, il croit…
Sam sort alors peu à peu de sa torpeur comme on s’éveille d’un long coma, ouvre les yeux sur les aberrations qui l’entourent au quotidien. Et c’est ainsi qu’il va découvrir son jardin secret… (je refuse de vous en dire plus, ce serait vous gâcher une lecture merveilleuse !)
Nous vivons tous un peu dans ce monde ou le rythme effréné de nos devoirs et la vacuité de nos besoins nous entrave à la cadence somnambule de notre propre vie. Ou l’on peut nous arracher notre seul lien au passé sans que quiconque ne se retourne. Ou la mort d’autrui est quantité négligeable. Ou on se demande si l’on aime au lieu d’aimer.
Si le dessin au couteau affûté de poésie de Grazia La Padula m’a attrapée du bout de ses doigts discrets (et quels cadrages !), le récit de Renaud Dillies m’a lui entraînée au rythme de son protagoniste vers un éveil salvateur. De la grisaille à la lumière, avec douceur.
De ces mêmes murs qui étouffent, obscurcissent la vue et l’esprit, posent un voile gris sur les pensées qui risqueraient de s’évader. Guident les pas des marcheurs habitués au parcours routinier, toujours dans la même direction, bien ensemble, comme une chorégraphie bien huilée.
L’éveil ici vient d’un retour aux sources. D’une redécouverte de la vie, de la nature, de l’émerveillement presque enfantin dont nous sommes tous capables de faire preuve devant la merveille de création dont peut faire preuve la grosse boule en rotation sur laquelle nous sommes assis.
Mais il va dans le même sens, sortir de cette monotonie dirigée et irréfléchie dans laquelle il est facile de sombrer. La perte du sens critique, Panurge et consorts…
Je suis sortie de cette lecture en ayant envie de garder le lien avec ma propre vie et celles de ceux qui me sont chers. D’aimer. De sourire. Comme Sam. Comme Bartleby aurait peut-être aimé en être capable, en avoir l’oportunité. Alors ces deux splendides lectures se sont trouvées, paisiblement, à leur rythme. Me donnant l’envie de faire bien attention à ne pas trop marcher dans les pas de gens que je ne connais pas, qui ne me connaissent pas, mais qui clament haut et fort savoir mieux que moi ce qui est bien ou bon pour moi, pour mes enfants.
Comment grandir, comment vieillir, comment aimer, comment rêver. Comment rêver ? En lisant des bd peut-être ! Allez savoir…
La BO de Pénélope
Bienvenue à Pénélope.
Merci d’élargir mon horizon de lecture, car il s’agit de 2 bandes dessinées que je ne connais pas.
J’ai pris un très grand plaisir à lire la première partie (la suite aussi bien sûr 🙂 ) consacrée à Bartleby avec l’analyse de la narration visuelle : la transcription de ‘animation sonore (sabots, moteurs), l’impression d’enfermement rendue par le sépia, les ambiances lumineuses, les contrastes. Très impressionnant et très parlant comme exposition des ressentis générés par les dessins.
J’ai donc également lu la suite 🙂 : la thématique apparaît avec la même clarté et me plaît bien. Merci pour cette découverte.
2ème partie – Nous vivons tous un peu dans ce monde ou le rythme effréné de nos devoirs et la vacuité de nos besoins nous entrave à la cadence somnambule de notre propre vie. Ou l’on peut nous arracher notre seul lien au passé sans que quiconque ne se retourne. Ou la mort d’autrui est quantité négligeable. Ou on se demande si l’on aime au lieu d’aimer. – Voilà qui interpelle direct, à nouveau une analyse prenante et parlante. Une autre découverte en ce qui me concerne et je vais me mettre en quête de cette BD de ce pas. Merci beaucoup.
Merci à toi !
C’est que j’avais le trac 😉
Ce zont deux albums extrêmement émouvants. De façon différente tant par la narration ou le sujet que par le dessin, mais la sensation d’après lecture m’a laissé le même arrière goût, et la parallèle m’a semblé évidente.
Je serai curieuse d’en avoir ton retour quoi qu’il en soit !
Bienvenue
C’est un sujet qui me parle, celui abordé dans ces BD.
Pour avoir suivi une thérapie pour…des problèmes perso, je sais qu’il est souvent recommandé de s’échapper de ce rythme, de cette routine, des influences publicitaires ou des jugements basés sur notre productivité, efficacité et utilité. Et de se ressourcer dans la nature, d’apprécier les choses qu’on prend pour acquises et auxquelles on ne prête plus attention faute d’avoir le temps, etc.
Ce n’est pas facile parce qu’au final on ne peut pas sortir de cette vie. On ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraiche. mais il faut se trouver des échappatoires, et des solutions pour rendre son quotidien moins dévorant et abrutissant.
On ne vit pas dans un monde sain pour nous, ça c’est certain. Tous ces siècles d’évolution pour se construire un mode de vie qui rend les 3/4 des gens malheureux…
Vais-je apprendre quelque choses avec ces BD ? Je ne pense pas. Je suis déjà convaincu par le sujet depuis des années. Et d’ailleurs je suis bien content de bosser en milieu plutôt rural sans être dans une masse de gens qui s’agglutinent dans les métros, qui se bousculent et s’agitent comme des fourmis, et d’avoir des missions qui me font bouger de mon bureau et me déplacer dans les communes environnantes. ça permet de respirer un peu. Il y a des choses que je ne supporte plus maintenant.
mais ça n’empêche pas que les dessins ont l’air de bien retranscrire ces ambiances oppressantes, cette insignifiance face à la société. ça peut être sympa à lire. Certainement pas réjouissant mais bon…
Salut !
Je pense qu’il ne s’agisse pas tant d’apprendre quelque chose ici que de plutôt mettre une idée en exergue.
Mettre le doigt sur l’insomnie collective et la perte de sens primordial qui peut nous caractériser aujourd’hui.
La prise de conscience dont tu as fait preuve est malheureusement loin d’avoir touché la majorité, et pour ceux dont c’est le cas, c’est effectivement (d’après mon expérience perso, qui n’est bien évidemment pas une norme) à la suite d’un évènement ou acte plutôt malheureux.
Mettre en relief un ressenti, un constat personnel ou même une évidence collective permet aussi de ne juste pas oublier. C’est la facilité.
Alors oui effectivement, on est pas dans la lecture youpi tralala, y a plus fun, c’est clair ! Mais le dessin de ces deux albums, si différents soient-ils, porte une certaine forme d’allégresse aussi tellement ils sont réussis.
La joie, c’ est surfait !
Très jolie prose et très belle façon de défendre ces albums.
bienvenue.
Bon après c’est pas du tout mon champ de recherche et de plaisir, peut-être est-on trop semblables à ces héros justement, à chercher une voie de satisfaction, de plénitude dans un monde qui apparaît de plus en plus grand, incompréhensible et hostile… du coup j’ai tendance à chercher une évasion quelle qu’elle soit…
l »illustration où la lumière illumine le reflet plutôt que la vraie personne, c’est une composition dantesque
Merciii de tes gentilles paroles et de ton accueil !
Oui, je comprend tout à fait que le besoin d’évasion lié à la lecture soit dirigé vers autre chose que ce type de sujets ! XD
J’ai personnellement des lectures tellement éclectiques que je trouve du dépaysement un peu partout de façon différente, et sincèrement, je choisis aussi les moments ou je lis ce type d’albums. Parfois, l’humeur s’y prête, d’autres fois non.
Quant à la planche dont tu parles, je ne peux qu’être d’accord ! Elle m’a laissée en arrêt ! J’ai trouvé ça vraiment bluffant…
Des lectures de circonstance en cette période de retour à la vie active. Je dois avouer ne pas connaître la nouvelle de Melville que je vais m’empresser de lire avant de découvrir son adaptation BD !
C’est vrai que nous sommes en pleine remise en question, en pleine révision du « monde d’avant », et d’un éventuel retour possible à nos habitudes !
Ne serait-ce justement pas le moment de nous demander lesquelles on pourrait définitivement ne pas reprendre…?
Alors bonne découverte et belles lectures à tou en attendant. 😉
Bienvenue Pénélope ! Un bel article enflammé mais mélancolique sur des bds qui étaient passées sous mon radar. Celle de Munuera, dont j’aime beaucoup le trait depuis que je l’ai découvert dans la série NÄVIS, me fait beaucoup envie, je note ça dans un coin.
Mais comment une couverture aussi pluvieuse aurait pu te faire croire que cela allait être plus léger ?
En tout cas les thèmes semblent très proches, et de la même façon, les scans proposent des dessins qui me plaisent. Je note dans un coin aussi.
Merci donc Pénélope pour ces découvertes !
Merciii de ton accueil !
Oui, sorti totalement du contexte de Sillage, la claque a été aussi franchement visuelle sur cet album. C’est d’une beauté !!!
Et… oui, bon, d’accord… la couv’ de Le jardin d’hiver ne transpirait pas la joie non plus ! 😅
Mais je ne m’attendais pas du tout à faire un pont entre ces deux là surtout !
Dans tous les cas, c’est avec plaisir que je partage mes lectures ! En espérant que cela te plaira si tu t’y frottes.
Bienvenue. Je salue ta prose et ses envolées lyriques qui font entrevoir les qualités de ces deux œuvres. Après, je pense être un peu comme Eddy et ne pas forcément rechercher ce type d’ambiance. Je n’avais jamais entendu parler de ces BD. Il y a tant de parutions qui sortent, c’est assez vertigineux et mon temps de lecture étant très réduit ces dernières années, du fait du reste des choses à faire dans la « vraie vie », je fais énormément d’impasses. Mais j’essaierai de me souvenir de ces titres, pourquoi pas pour des cadeaux…
Merciiii !
L’important, c’est de garder les yeux ouverts, et de ne rien s’interdire.
Comme je le disais à Eddy, il y a aussi des périodes ou je lis ce genre de choses, et d’autres ou il ne me viendrait pas à l’esprir d’ouvrir ce type d’album !
Je suis entièrement d’accord, la foultitude de sorties tous supports confondus (je lis aussi du comics et des mangas) m’oblige a faire des choix parfois tragiques. Choisir, c’est renoncer…
Si d’aventure tu pose un œil sur un de ces deux là, tu auras déjà des pistes 😉
Bienvenue et bravo pour cette prose animée et lyrique très agréable.
Moi aussi j’ai été subjuguée par l’image du reflet ! Ca n’a pas l’air d’être très gai, mais ça donne quand même envie….
Je suis moins attirée par le dessin du deuxième, alors que le thème devrait plus me correspondre….
Merci pour ces découvertes 🙂
Merci merciii !
Cette planche est vraiment bluffante oui ! Mais cette album en regorge !
Le dessin de Le jarein d’hiver est totalement différent, mais je t’assure qu’une fois plongé dans l’album, il colle au récit et à la peau avec beaucoup de grâce et de poésie.
C’est un plaisir si jai pu te faire découvrir d’autres paysages 😉
Alors personnellement, je déteste les récits naturalistes en BD. Mais contrairement à Eddy et JP, je perçois ici que ce n’est pas du tout naturaliste. En effet j’ai un gros faible pour les récits qui parlent des choses de la vie de tous les jours sous le vernis du fantastique ou de la poésie. Et c’est cette dernière dimension qui transparait ici, notamment dans le deuxième album.
Je vais de ce pas essayer de le trouver… 🙂
Bienvenue Pénélope !
Merci de ton accueil !
Je te confirme que cette lecture n’a rien d’onirique dans son propos, et que la poésie du trait reste essentiellement un moyen de locomotion pour parvenir à tirer une reflexion bien plus concrète d’un monde tout aussi concret et proche de nous.
C’est pour cela je pense que ça m’a tant touchée !
Bonne lecture à toi alors !
Bienvenue à toi Pénélope et merci d’avoir relevé brillamment le défi de cette mise en bouche. Il est évident que le JARDIN D’HIVER va finir dans ma PAL pour toutes les questions que tu soulève ; que faire de ma vie ? Suis-je à la hauteur ? Quelle différence cette vie aura apporté à l’univers ? Qui se rappelera de moi ? La routine ou l’aventure ? La roue tourne ou la sécurité ?
Je sais que je peux lire le futur
Car je répète la même routine
Je pensais avoir une utilité
Mais là encore c’était un rêve
Autrefois, j’avais une voix,
Mais maintenant je fais ce que l’on me dit
Chaque jour est exactement le même.
-Trent Reznor https://www.youtube.com/watch?v=ysFxrPNjvNA
Merci à toi Bruce pour cette pichnette d’adrénaline et cette jolie opportunité ❤️
Je suis curieuse d’avoor ton retour sur Le jardin d’hiver à l’occasion, et je t’attends de pied ferme sur Insta !
Tu vois, il suffit parfois d’une petit coup de Bruce dans sa vie pour bousculer ses habitudes !
(Et la en me relisant je me rend compte que ma dernière phrase est en fait hyper cheloue 😂)
Je suis très touché de ces quelques lignes Pénélope. Merci.
Pour Insta, il est peu probable que j’y aille par manque de temps notamment. L’écriture, la maintenance et la supervision du blog m’accaparent suffisamment comme ça. Les 2 pages FB + Twitter, c’est du temps aussi et pourtant les copains assurent comme des bêtes sur Brucelitleblog. . Bruce Lit est à peu près où je voulais qu’il soit. La dimension du plaisir m’est essentielle. Mais effectivement dans le meilleur des mondes, ce serait bien.
J’ai lu LE JARDIN D’HIVER. Je ne saute pas au plafond mais c’est très bien. J’ai vraiment du mal avec ce style de personnages (comme déjà dit je ne comprends pas pourquoi la BD francophone « pour adultes » s’emploie à nous infliger sempiternellement ce style de dessin « pas beau »), mais par contre les décors et l’ambiance sont absolument magnifiques (j’aimerais bien connaitre la ville dont se sont inspiré les auteurs. J’y ai vu une sorte de mélange entre une ville française de type Le Puy en Velay et une ville anglaise avec pubs et échoppes). C’est effectivement très poétique, même si on reste un peu sur sa faim une fois l’album refermé (la fin est un poil trop précipitée). Merci pour cette découverte.
C’est vrai que c’est plus un album d’albiance et elles sont, je trouve aussi, vraiment réussies, immersives ! Pour le reste du style graphique, ma foi, c’est une question de goûts 😉
J’ai trouvé la sortie de cet album ouverte sur une réflexion personnelle, mais la développer un peu plus ne m’aurait effectivement pas déplu, sans non plus me déranger…
Il y a clairement de l’inffluence britannique dans les ambiances, ça c’est net !!!
Oui certains bâtiments arborent d’ailleurs des panneaux écrits en français et d’autres en anglais !
Franchement ça m’a beaucoup plu et quant à mon soucis avec le dessin des personnages, il est surtout dû à un systématisme de la BD francophone dès qu’il s’agit de s’adresser à des adultes, un peu comme s’il fallait ne pas faire dans le « joli » pour être crédible comme c’est le cas dans le rock par exemple. Mais c’est un détail car objectivement les planches sont magnifiques.
Pour la fin : Elle est également magnifique, lyrique, poétique. Seul soucis : On se la prend sur la figure en deux planches alors qu’on s’attendait à ce qu’il y en ait encore une bonne dizaine. Ce n’est pas la première fois que j’éprouve cette frustration avec la fin d’une BD.
Pour le sous-texte, il résonnera certainement de manière différente avec chaque lecteur. Et rien que ça, ça en dit long sur sa profondeur…
Merci encore Penelope.
Salut Pénélope, j’ai lu ça ce matin, j’ai trouvé ça bien mais trop court.
Ambiance à couper au couteau (mais avec une faute d’orthographe dès la 1ère planche, ça la fout mal), super travail sur les couleurs, intrigue à la fois simple et mystérieuse.
Les dessins peuvent parfois m’évoquer du Sandoval biscornu notamment pour tous ces nefs rouges. Il m’a quand même fallu quelques pages pour comprendre que Sam n’était pas un enfant.
Mais le défaut rédhibitoire pour moi est qu’il s’agit d’un pitch remarquablement mis en images. L’histoire aurait mérité un meilleur développement pour que je puisse totalement m’impliquer émotionnellement.
Je ne regrette pas de l’avoir lu et effectivement la comparaison avec THE WALL toute proportion gardée n’est pas impossible. Sam est prisonnier de sa routine jusqu’en faire une prison qu’il a construite briques par briques.
Tu devrais lire PETITE VOLEUSE. On est dans de le même ordre thématique et à mon sens plus abouti : . http://www.brucetringale.com/que-faire-de-ma-vie/
Aaaaaah la fameuse faute ! Oui, aïe !
Pour ce qui est du développement, j’aurais sûrement aimé qu’il soit plus abouti, plus détaillé, mais il ne m’a pas gênée ni freinée, je n’ai pas ressenti de vides dans le récit…
Par contre totalement d’accord avec toi sur le Sandoval biscornu !!! C’est sûrement aussi ce qui a participé à mon attachement à cet album. Cette torture poétique dans le dessin… aussi.
Je jette de ce pas un œil à Petite Voleuse (je cours, je vole, again…)
Merci de ton retour Bruce ! Et du reste.
Ah ah !
Je ne suis pas le seul donc à avoir repéré ce Financiez la bombe !