Brat Pack par Rick Veitch
Un article de PRESENCE
VO : IDW
VF : Delirium
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 6 épisodes initialement parus en 1990/1991, écrits, dessinés, encrés et complétés par des lavis de gris par Rick Veitch. Seul le lettrage a été réalisé par Gary Fields. L’édition de 2019 publiée par IDW contient également l’introduction de 2 pages écrite par Neil Gaiman en 1992, les couvertures originales en couleur, un essai de 12 pages écrit par l’auteur en mars 2018 copieusement illustré, et la proposition initiale de 9 pages de texte complétées par des esquisses des principaux personnages et soumise à Piranha Press, une branche adulte de DC Comics.
Cette histoire a bénéficié d’une VF toujours aussi impeccable réalisée par Delirium. Il s’inscrit dans une trilogie thématique réalisé par Rick Veitch : THE ONE (1985/1986), BRAT PACK et THE MAXIMORTAL (1992/1993). BRAT PACK est parfois cité comme le troisième récit de référence ayant disséqué les conventions du genre superhéros, aux côtés de THE DARK KNIGHT RETURNS (1986) et WATCHMEN (1986/1987).
À Slumburg dans l’état de Pennsylvanie, en début de nuit, l’animateur d’une émission de radio prend son premier appel. Un individu à la voix haletante pose une question sur les enfants, il veut parler des enfante, de Chippy, Kid Vicious, Wild Boy et Luna les assistants adolescents des superhéros qui forment l’équipe Black October (Midnight Mink, Moon Mistress, King Rad, Judge Jury), ceux que le public a affublé du sobriquet de Brat Pack. Dans le même temps, la vie poursuit son cours normal dans la grande métropole à l’allure peu accueillante. Le présentateur propose alors aux auditeurs d’appeler la radio pour indiquer s’il faut tuer les adolescents du Brat Pack, et par quelle méthode ils souhaiteraient les voir mourir. Celui qui a appelé le supplie de ne pas faire ça. Mais l’animateur lance le sondage et les auditeurs commencent à appeler. Dans la paroisse de Saint Bingham, le père Dunn Berkeley célèbre un baptême, assisté par l’enfant de chœur Cody. Une fois la cérémonie terminée, les parents partent et le prêtre sait qu’ils ne remettront jamais les pieds dans une église. Une fois dans la sacristie, Chippy, l’assistant (sidekick) de Midnight Mink entre par la fenêtre. Le père Berkeley demande à Cody de sortir les poubelles pour pouvoir lui parler en privé.
Chippy est venu se confesser, et surtout évoquer le comportement inadmissible de son mentor. Cody ne perd pas une miette de la conversation pendant qu’il vide les poubelles. À la radio, le sondage continue et les auditeurs déversent leur haine vis-à-vis de ces adolescents arborant des costumes aux couleurs improbables luttant contre le crime, alors qu’ils devraient être en train d’étudier. En vidant une poubelle dans un caisson, Cody se rend compte qu’il y a une boîte vide de détonateurs. Il est surpris dans sa découverte par Wild Boy sur sa planche flottante qui lui demande s’il ces détonateurs sont à lui tout en descendant une bière. Il lui tient des propos plus ou moins cohérents sur Doctor Blasphemy et repart en se cognant à une palissade, en se ramassant par terre et repartant tout en ouvrant une autre bière. Dans une ruelle un peu plus loin, King Rad est en train d’uriner contre un mur en souffrant. Alors que Cody fait demi-tour, il sent des mains le palper et une voix aguicheuse le rassurer dans l’oreille. Luna est en train d’effectuer une fouille corporelle sur lui, ce qui ne le laisse pas indifférent. Elle lui parle de ses craintes qu’un criminel s’apprête à utiliser des explosifs puissants, et lui demande d’aller dire à Chippy que les autres l’attendent à l’incinérateur. Cody s’exécute sans tarder.
La couverture promet une histoire un peu bizarre, à l’évidence focalisée sur les assistants adolescents (sidekicks) des superhéros, avec une dimension réaliste surprenante car il faut se raser les jambes. Le lecteur se retrouve très vite déstabilisé par la narration. Le procédé de l’émission de radio est assez classique et permet d’introduire le thème de la mort des sidekicks, ainsi que le jugement de l’opinion public sur eux. Dans le même temps, les images montrent des scènes de la vie de la cité : une mégapole avec tout ce que cela suppose de pollution, d’individus se croisant en tout anonymat, de saleté urbaine côtoyant les gratte-ciels rutilants. Cette ville fictive s’appelle Slumburg, mais le lecteur peut identifier 2 ou 3 endroits de New York comme le Flatiron Building et la patinoire du Rockfeller Plazza (avec une autre statue). Les dessins sont en noir & blanc avec des lavis de gris, et des formes de cases irrégulières à des bordures anguleuses. Bien vite, Cody se retrouve face à deux sidekicks au comportement un peu agressif et aux lourds sous-entendus sexuels, que ce soit en parole ou geste, ou dans leur tenue et leur posture. Le lecteur éprouve la sensation que l’auteur souille sciemment ses personnages, les montrant dépravés, sans avoir besoin de se montrer graphique. L’apparition de Doctor Blasphemy devant les 4 sidekicks est également répugnante, avec sa tenue moulante, son masque de cuir sadomaso. La fermeture éclair au niveau de la bouche n’est pas horizontale mais verticale, et il en sort une langue à la fois fragile râpant contre les dents de la fermeture, et obscène au-delà de toute description. À l’évidence, il s’agit d’une histoire pour adulte.
Une fois son immonde forfait accompli, le Doctor Blasphemy disparaît du récit pendant de nombreuses pages, les superhéros ne se préoccupant pas plus que ça d’essayer de le retrouver. Le lecteur fait connaissance avec eux, et découvre des individus abjects. Il suit ensuite le recrutement des nouveaux sidekicks, d’abord dans leur identité civile, puis dans leur phase de formation. À nouveau la narration s’avère avilissante pour les personnages, superhéros comme sidekicks, et par voie de conséquence pour le lecteur. Rick Veitch continue de réaliser des dessins réalistes, détaillés, à la texture palpable. Le lecteur peut lire la détresse mêlée de fascination des 4 adolescents, leur admiration horrifiée pour leur mentor qui est aussi leur tortionnaire.
Les dessins restent chargés d’une dimension charnelle obscène, sans recourir à la nudité. Les personnages ont des expressions veules et vulgaires, transcrivant un état d’esprit marqué par la souffrance intérieure. Certaines séquences continuent d’être construites sur la base de dialogues, de réflexion ou d’émission de radio, pendant que les dessins montrent des endroits choisis de la ville avec beaucoup de recul, pas au niveau de l’habitant ou de l’usager de la voie publique. Le scénario semble de plus en plus délirant, déconnecté d’une intrigue logique, les personnages semblant répondre à des motivations indiscernables. La fin arrive brutalement, à nouveau écœurante, pour une résolution peu satisfaisante. Il est quasiment impossible d’apprécier ce récit haineux au premier degré.
L’introduction de Neil Gaiman donne les clefs de compréhension nécessaires. Ce récit est paru pour partie en réaction à la mort de Jason Todd (le deuxième Robin, assistant de Batman), mais aussi à une époque où les créateurs prenaient leur distance par rapport aux superhéros industriels, propriété intellectuelle de Marvel ou DC Comics. Le titre annonce d’ailleurs bien le thème : un regard critique et peu amène sur les assistants adolescents. S’il le veut, le lecteur peut établir le rapprochement entre Chippy & Midnight Mink avec Robin & Batman, Wild Boy & King Rad avec Speedy & Green Arrow, Luna & Moon Mistress avec Wonder Girl & Wonder Woman, Jack Cricket & True-Man avec Jimmy Olsen & Superman. Mais Rick Veitch a tellement perverti les caractéristiques des duos originaux qu’il n’en reste plus que le principe d’un superhéros entraînant un adolescent dans ses aventures. Le lecteur ne peut pas reconnaître dans les dessins les superhéros bon teint de Marvel ou DC, ni même le principe. Moon Mistress est une jeune femme (27 ans) au corps marqué par les abus, au costume comportant de petites sacoches à la ceinture, chacune contenant un testicule. Il ne s’agit plus d’une perte d’innocence mais d’un basculement dans le sadisme cruel.
Alors qu’il progresse dans le récit, le lecteur comprend bien que Rick Veitch règle ses comptes avec l’industrie des superhéros, vomissant sa bile en des dessins organiques et salissant, révulsé par la voracité obscène des éditeurs ayant mis au vote la mort de Jason Todd, uniquement pour augmenter les chiffres de vente, et donc le chiffre d’affaires, assimilant les superhéros aux responsables éditoriaux qui doivent vendre toujours plus de camelote, et tous les moyens sont bons. Il remarque aussi que l’auteur pervertit également quelques symboles religieux, Chippy offrant à ses camarades de boire son sang dans un calice, telle une cène dégénérée.
Au fil des pages, le lecteur relève également d’autres éléments ajoutant encore au malaise : l’usage de drogues, l’abus d’alcool, le sadisme, la maltraitance, l’absence d’empathie, la pollution, la solitude, l’abus de confiance, la production sans cesse croissante de déchets attestant d’une surconsommation maladive, la déchéance des corps, la pulsion sexuelle hors de contrôle, la propension à la violence, la haine raciale… Ces éléments finissent par donner la nausée mais aussi par donner l’impression que l’auteur en a rajouté tant et plus. Il faut que le lecteur trouve le temps de souffler pour reprendre pied. Ce n’est pas chose aisée car l’artiste fait tout pour le déstabiliser : des formes de cases alambiquées, à une narration éclatée en double page, chacune divisée en 2, chaque quart étant consacré à un sidekick différent. Et toujours, le Docteur Blasphème est en arrière-plan : une menace sourde et mal définie.
Trouvant une page moins perverse, le lecteur prend un peu de recul et fait le constat d’une véritable haine, ou peut-être de l’expression d’une souffrance terrible. Évidemment, Rick Veitch se livre à une analyse critique du principe même d’assistant adolescent, c’est-à-dire de la mise en danger d’un mineur pour lutter contre le crime qui n’existe peut-être même pas. L’auteur a pris le parti de sortir de la sphère infantile pour attaquer de front le concept, mais plus en fait son exploitation par les responsables éditoriaux pour en tirer plus d’argent. C’est une charge contre la politique d’adultes qui veulent vendre plus, sans se préoccuper de l’impact sur la psyché de leur lectorat d’enfants, sans considération aucune pour les personnages qui ne sont que des moyens pour produire, une critique analytique d’un système de production dont la raison d’être d’une entreprise est de dégager des bénéfices croissants. Mais quand même… L’intensité du malaise que génère ce récit n’est pas juste générée par cette charge contre l’hypocrisie d’une industrie de divertissement qui prêche une certaine forme de morale, tout en pratiquant un capitalisme sans morale…
Une fois l’histoire terminée, le lecteur commence la postface de Rick Veitch pour voir. Ce dernier évoque son parcours professionnel, le contexte de la conception et de la parution des 5 épisodes qui constituent cette histoire. C’est une plongée passionnante dans le marché des comics de l’époque, de son évolution, de la maison d’édition Tundra fondée par Kevin Eastman, des créateurs ayant décidé de s’auto-éditer. Au détour d’une phrase, c’est aussi la terrible confirmation que derrière la déconstruction du sidekick, derrière l’écœurement généré par les pratiques éditoriales, c’est aussi un malaise viscérale relatif à la maltraitance exercée contre les enfants et les adolescents, par des adultes.
Le lecteur ne ressort pas indemne de ce récit noir, violent et obscène. Rick Veitch a composé une histoire déroutante, viscérale, malsaine et percutante. Elle a du mal à faire sens prise comme un récit de superhéros. Elle devient plus claire en tant que déconstruction du concept de sidekick. Elle devient évidente, étouffante et quasi insoutenable en tant que mise en scène du comportement abject de la maltraitance des mineurs.
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A côté de RAT PACKS et sa destruction totale du mythe du super-héros et plus spécialement des Sideckicks de DC, MARSHAL LAW et THE BOYS, c’est du Chuck Austen…
Présentation par…Présence chez Bruce Lit.
La BO du jour : c’est pas sympa, non, de savoir que tu vas mourir jeune ?
Tiens…quand j’ai vu le teaser Facebook, je me suis dit « AH, du Ennis encore, c’est pas pour moi »
Et puis non c’est pas du Ennis.
Mais c’est le même genre.
Et c’est pas pour moi^^
Dans ce cas, je te déconseille sa version trash de Superman, Maximortal. The One était bien par contre. Sa version de The Question est… étrange (un shaman urbain ?)
J’ai relu The One récemment, également dans sa version IDW, et le propos est très différent de Bratpack : sous des atours hippies, il s’agit de développer sa conviction que tous les êtres humains sont liés entre eux, une forme d’interdépendance universelle finalement assez proche d’une philosophie bouddhiste.
Je n’ai pas encore relu Maximortal.
Je n’ai pas encore réussi à mettre la main sur la minisérie The Question. Par contre, je dévore ses livres d’images sans texte dans une narration qu’il qualifie de Panel Vision.
@Matt – En le relisant pour la quatrième ou la cinquième fois, j’ai vraiment été frappé par la méchanceté du propos, et il m’a fallu lire la postface pour comprendre qu’il s’agit de l’expression d’une souffrance personnelle que l’auteur avait besoin de dire. C’est tout aussi personnel et grand guignol que du Garth Ennis, mais c’est une personne très différente.
Alors moi ce qui m’amuse c’est l’anecdote sur jason Todd…^^
parce que d’un côté, je peux comprendre la critique sur un industrie qui est très mercantile ( et aujourd’hui avec les goodies, c’est la cata…) mais qui se véhiculer des valeurs éthiques très fortes et donc « hypocrites » …du coup le sondage pour tuer ou non Jason Todd a été très mal perçu par les auteurs qui
1- se sont senti obligé d’obéir à une contrainte extérieure qui mettait à mal leur autonomie d’auteurs
2- leur paraissait moralement scandaleuse que d’exécuter un enfant sur l’autel de l’opinion public qui leur a peur comme un lynchage…
On est quand même un peu obligé de leur rappeler qu’aucun de ses personnages n’est réél et que c’est juste de la fiction. Conan Doyle a supprimé son Sherlock Holmes juste parce qu’il en avait marre de l’écrire et s’est vu contrait de tout retconner (le premier retcon de l’histoire? )pour faire plaisir aux lecteurs…
de plus la plupart des « creator owned » montrent des auteurs souvent décomplexés quant à la torture et la violence… du coup… on ne comprend pas bien le message
oui, il ya un truc étrange sur ces super héros, c’est leurs propension à sortir des pages et à inspirer les gens… que ce soit dans le bien ou la mal. Certains comme dans Kick-ass le font dans la vraie vie et se contentent de distribuer la soupe populaire, d’autres se jettent d’un immeuble. on rassure aussi les enfants malades grâce au « pouvoir » pour insuffler du courage et de la « force » à ses gamins qui se raccrochent à tout. le super héros dépassent les cases et on peut avoir besoin de dénoncer l’envers du décor…
Byrne racontait l’histoire d’un gamin qui se fout le feu pour ressembler à la torche humaine.
ici Veitch dénonce le coté malsain de vouloir mettre des gamins en première ligne avec des adultes déguisés forcément pas bien dans leurs tête… c’est normal qu’on puisse y voir un truc aberrant… après tous les héros de manga ont invariablement seize ans,l’âge supposé du lecteur pour mieux l’impliquer au récit, c’était pareil pour Robin et Bucky… à une époque où à quatorze ans, on bossait déjà à l’usine. le vice ne s’est vu qu’à force de vouloir le trouver…
Pour la bd en elle même, elle al’air très bien dessinée avec beaucoup d’inventivité et ça me donne envie de la feuilleter…
après je commence à connaitre la grille de Bruce et je sais que souvent ce qu’il lui plaît dans ce genre de récit, me rebute… il va falloir que je le lise pour me donner une vraie opinion. j’ai bien aimé MARSHALL LAW après tout…
ceci dit, à propre d’hypocrisie du super héros vertueux qui les agacent, il faudra aussi confronter ces auteurs à celle qui consiste à profiter pour critiquer un sujet, de son aura et de son réseau de distribution… c’est comme ces chanteurs qui gueulent contre les majors tout en étant chez Universal… (mais non je ne vise pas l’ambulance Cantat…)
Merci pour ce retour très riche.
Concernant la mise à mort des héros de papier, de mon souvenir, plusieurs auteurs ont pris conscience que ces produits (propriété intellectuelle d’entreprise) ont une valeur affective extraordinaire pour les jeunes lecteurs qui réalisent un fort investissement émotionnel, ce que tu as formulé par : leur propension à sortir des pages et à inspirer les gens. Du coup, ce n’est pas juste DC ou Marvel qui fait attention à ne pas tuer la poules au œufs d’or, c’est aussi les auteurs qui veulent se montrer respectueux de leurs lecteurs. Maintenant que tu l’as écrit, je vois bien le paradoxe entre ces superhéros industriels qui sont passés dans l’inconscient collectif, qui d’une certaine manière sont devenus intouchables, et les superhéros indépendants créés pour les besoins d’un auteur, avec un impact moindre et donc subissant des coups du sort plus traumatiques ou sadiques.
Le gamin qui se fout le feu pour ressembler à la torche humaine – Je me souviens très bien de cet épisode des FF par Byrne. Dans mon souvenir, le propos de l’auteur était essentiellement de fustiger le comportement des parents qui ne s’occupent pas de leur enfant, qui le laissent livré à lui-même, entre la télévision (de nos jours il aurait sûrement mis internet, Netflix, les jeux vidéo), et des plats à se faire réchauffer eux-mêmes.
A la lecture de Bratpack, j’ai été marqué par l’acharnement de Veitch contre le principe des sidekicks, avec une insistance démesurée par rapport à ses thématiques habituelles. En fait son propos est celui de la maltraitance infantile qu’i a habillé des atours de la relation superhéros-sideckick.
Bon, en préparant ton article il y a quelques mois déjà, je me suis laissé convaincre et je l’ai acheté dans son édition Delirium (coucou Laurent, si tu nous lis !).
Verdict : j’ai pas aimé.
Comme tu le mentionnes c’est suffoquant, violent , immoral.
Je comprends la démarche, je défends ce genre de projet et le contrepouvoir des super héros je suis pour. Mais il me manque la touche tendresse (!) que Ennis peut avoir dans The Boys ou tout du moins un peu d’humanité dans ce ramassis d’ordures et de salopards. Veitch est trop jusqu’au boutiste pour moi. Son écriture est enragée, froide, désabusée. Son dessin est suffoquant, les voix off m’ont rendu dingue à force de dépersonnalisation. Je ne travaille pas à endiguer la misère du monde pour supporter ça en fin de journée.
Serais-je comme disait l’autre un Punk imberbe ?
C’est marrant , on dirait moi qui critique Ennis là^^
Bien vu et bien envoyé. 🙂 🙂 🙂
Je suis bien content que Bruce soit rebuté par un excès de trash.
Il comprendra peut être qu’on peut ne pas aimer sans être de mauvaise foi^^
Ennis j’ai essayé mais je ne veux pas subir ça.
Sauf ses travaux plus soft comme Red team éventuellement. Malgré un propos toujours sensible.
A ceci près que ce n’est pas tant le trash qui m’a rebuté que le manque d’humanité des personnages.
C’est pareil. C’est le côté déprimant quoi.
J’ai vu Braindead et c’est hyper trash, mais grandguignol et rigolo.
Et je ne trouve pas vraiment d’humanité chez les persos de Ennis. Sauf si l’humanité c’est se marrer devant une bière en parlant du gros cul de la nana assise au fond et de comment ils pourraient se la faire. Alors là…c’est le côté de l’humanité que je n’aime pas^^
On a déjà eu ce débat, Nikolavitch en a parlé dans son défi Ennis, mais je ne pourrais pas te convaincre de la tendresse et de l’humanité que Ennis éprouve pour ses personnages. Je peux t’en donner des centaines d’exemple mais ça ne servira à rien 😉
Ecoute on peut trouver de l’humanité chez des gros cons dans la vie. Certains ont envie de creuser pour trouver ce qu’il y a de bien chez ces gens, peut être parce qu’ils sont obligés de les cotoyer alors autant essayer.
Je ne suis pas obligé de cotoyer les comics de Ennis dans mes temps de loisirs donc…je n’ai pas envie de chercher sous la couche de crasse s’il y a un pissenlit.
Votre échange me convainc de ne pas essayer de faire changer Bruce d’avis. Cela ne m’empêche pas d’être ému par l’humanité des personnages de Rick Veitch, par leur faillibilité inéluctable, leurs faiblesses, leurs lâchetés, leur bêtise. Il faut bien connaître l’être humain pour réussir à le décrire au point qu’il soit révulsant. Ces défauts sont bien les miens. Je n’ai aucune peine à me reconnaître dans ces travers, ces bassesses, ces mesquineries, même si je ne passe pas à l’acte avec un entrain et des répercussions aussi répugnantes que ces superhéros qui n’en ont que le costume.
Suffoquant + Enragé : merci pour ces 2 adjectifs qui ne me sont pas venus à l’esprit mais qui expriment bien mon ressenti.
La touche de tendresse – Elle m’a manquée jusqu’à ce que je lise la postface. Rick Veitch accuse les parents (de substitution) de maltraintance, et à ses yeux il n’y a aucune excuse de profiter ainsi de sa force sur les plus faibles. C’est vrai qu’il est jusqu’au-boutiste et c’est ce qui m’a mis mal à l’aise. Après coup, je le trouve très convaincant dans son discours : la maltraitance infantile est inadmissible, zéro tolérance, former des adolescents à la guerre (contre le crime) est un crime, la formation de chair à canon. Je comprends qu’il n’ait voulu introduire aucune compromission. C’est ce qui rend cette œuvre aussi puissante et aussi dérangeante.
Très belle analyse de cette mini-série.
Je l’ai d’abord lu en VO, puis j’ai acheté la VF de DELIRIUM, et comme toi, je trouve que c’est un excellent travail de l’éditeur français.
Merci pour ce retour. Rick Veitch est un auteur que j’ai redécouvert depuis un an et demi, et je prends la mesure d’à quel point il m’a marqué.
Merci pour cette présentation et analyse d’une oeuvre dont je n’avais jamais entendu parler…
Le rapport avec Jason Todd est intéressant. Je n’y aurais pas pensé moi-même. Parce que les votants avaient à choisir la vie ou la mort d’un personnage fictif. Je trouve donc ce récit beaucoup plus choquant, et en même temps, c’est le but.
La dénonciation de la maltraitance, de l’abus de pouvoir, etc, par la violence graphique, je ne suis pas fan du tout.
Je n’arrive pas à lire ce genre de récit qui s’applique à dépeindre ses personnages comme des ordures finies, sans once d’espoir, de rédemption… Sans parler du côté trash.
D’autant plus qu’on parle là de mineurs. Non, pour le coup, je passe mon chemin sans regret, mais je suis contente d’avoir pu lire un résumé de cette oeuvre pour ma propre culture 🙂
C’est une question qui revient de temps à autre dans les comics : le mal existe-t-il ? Y a-t-il des actes qui ne peuvent pas être pardonnés ? Qui sont condamnables quelles que soient les circonstances ? Rick Veitch expose sa conviction sur le sujet de manière très convaincante. Il y a le plaisir pour certains de voir un pilonnage en règle des superhéros et du concept de sidekick (ce n’est pas ma tasse de thé). Il y a une histoire vraiment bizarre, un peu mal finie par certains côtés (fallait-il vraiment inclure la scène avec le sang du héros ?). Il y a un besoin personnel de l’auteur de se confronter au mal incarné par l’adulte abusant de l’enfant ou de l’adolescent. De ce point de vue, Rick Veitch sait toucher la corde sensible, sans que cela ne puisse être réduit à une enfilade de scènes choc et provoc. Il arrive à convaincre que oui le mal peut exister, sans justification rationnelle. Je te confirme que c’est vraiment une lecture dérangeante qui met mal à l’aise ,même un vieux lecteur comme moi.
Quelle drôle de question, de se demander si le mal existe…
Pour ma part, j’en suis convaincue, que ce soit par maladie mentale ou pur sadisme, et ce que je recherche dans mes lectures, c’est plutôt un moyen d’oublier cela que de m’en convaincre…
Mais je suppose qu’une piqûre de rappel est nécessaire de temps en temps, quelque soit le média…
Je me suis mal exprimé : comme tu le dis, le mal existe. Le questionnement arrive quand on dit que les nazis étaient tous des salauds, des incarnations du mal ou possédés par le mal, un raccourci utilisé quasi systématiquement dans les comics, souvent dans les films. Les nazis forment un ennemi générique prêt à l’emploi, sans se poser de question..Bien sûr, dès qu’on commence à se poser des questions, et qu’on descend au niveau de l’individu, cela se complique. Du coup, le mal en tant qu’action existe, mais en tant qu’individu, c’et plus complexe.
Je ne connaissais pas du tout. A la lecture de l’article, j’étais partagé entre curiosité et répulsion. Mais l’influence Présencienne a été plus forte sur ce coup et j’ai lu cette série en ligne dans les transports ce matin. Je ne commente que maintenant car la journée a été dense.
C’est très bien réalisé, je ne connaissais pas trop Rick Veitch. Son dessin est bon mais le sujet traité n’est pas vraiment ma tasse de thé.
Cette lecture m’a un peu fait penser au Miracle Man de Moore, ou encore à un des arcs de Top 10, toujours de Moore, où les héros abusaient de leurs sidekicks. Et à The Boys de Ennis, bien sûr. Une oeuvre méconnue, de qualité, et qui a sans doute influencé certains créateurs. Mais un plaisir de lecture plutôt faible et je ne pense donc pas lui trouver une place dans mes étagères.
Rick Veitch a régulièrement et longtemps collaboré avec Alan Moore, entre autres sur des épisodes de Miracle Man, de Swamp Thing, sur les Tomorrow Stories de la ligne ABC, sur la première version de Mirror of Love, sur 1963, sur Supreme.
Et ben ça alors : voilà que j’apprends qu’il existe un troisième récit qui déconstruit la figure du super héros après Watchmen et Dark Knight Return dont je n’avais jamais entendu parler ! (Je pensais que cette place revenait à Marshall Law, que je n’ai toujours pas lu !)
Je ne savais pas non plus que Rick Veitch, que je connaissais pour sa collaboration avec Alan Moore, était un auteur de ce qualibre. Et enfin je n’avais pas eu vent de cette édition Delirium qui a l’air énorme comme toujours !
Ce qui m’étonne au final c’est que la chose ne me fasse pas envie, alors qu’il y aurait tout pour me plaire la dedans. Peut-être que je ne suis pas si pourri que ça finalement 😀
@Presence : Kwwwaaaa ???? Tu as lu la chose en vf ???? 😀
Meuh non : je l’ai lu en VF, épisode par épisode lors de sa parution initiale en 1990/1991, et deux ou trois fois en recueil par la suite.
Il est vrai que je m’étais déjà en partie éloigné des comics à cette époque, mais je ne garde aucun souvenir que Bratpack ait bénéficié de telles louanges dans The Comics Journal. A la relecture, je m’interroge sur cette montée sur le podium de avec Watchmen et DKR, avec l’impression que les critiques qui l’ont ainsi promu sont restés à la déconstruction qui pour le coup est très en deçà des 2 autres œuvres.
Ce n’est qu’en en parlant avec vous que je me rends compte que la notoriété de Rick Veitch est quasiment inexistante en France, alors que c’est un auteur majeur pour moi.
Oh le beau lapsus ! Tu veux dire VO ?
Là, je n’ai aucune explication qui me vienne en tête, autre que celle du beau lapsus. 🙂
Oui, je voulais dire en VO.
Cela fait longtemps que je suis intrigué par cette couverture, merci Présence de m’expliqer de quoi il retourne ! En commençant la lecture de ton article, j’ai immédiatement pensé à THE BOYS, mais cela a l’air d’être beaucoup plus désespéré. Surtout que le sujet est bien plus précis et angoissant (la maltraitance des enfants). En effet, ta conclusion est glaçante et tous tes passages analytiques quant à l’abus de pouvoir d’une compagnie moraliste sans morale m’impressionnent par leur profondeur.
Je ne suis pas du tout certain d’avoir envie de lire ça mais je suis prévenu. Par contre je trouve les dessins de toute beauté. Il y a un peu d’indépendant là-dedans, je pense notamment à Peter Bagge alors que cela n’a rien à voir… et à Liberatore aussi.
La BO : jamais écouté ce groupe. Extrait sympa sans plus.
The Boys comprend également des moments insoutenables ou au moins très difficiles, mais le traitement des sidekicks est plus dans l’outrance et le grand guignol sadique, que dans Brat Pack.
J’ai un problème : mon esprit est plus axé sur les différences que sur les ressemblances, du coup je n’arrive pas à voir du Peter Bagge (il y a toujours une touche d’exagération comique dans ses dessins), ou du Liberatore dont j’associe les dessins (mais ça fait longtemps que je n’en ai pas lu) à une forme esthétisante de la puissance physique. Rick Veitch est plus dans l’effort physique, la souffrance de la chair, sans plaisir physique de l’effort.
Je ne connais pas non plus ce groupe qui est un choix du chef.
Pour la comparaison avec les dessinateurs, c’est purement du ressenti. Dans les textures, les exagérations, les détails physiques.
Ah au fait : tu dis que c’est détaché de Marvel ou DC, mais tous ces couples de héros / sidekicks que tu cites sont exclusivement du DC. Est-ce dû à l’éditeur ?
Pour Brat Pack, Rick Veitch a choisi l’autoédition en créant son propre label King Hell Press. Je ne saurais pas dire s’il a pris comme point de départ des personnages DC parce qu’il en est plus familier, ou parce que la tradition du sidekick est plus développée (voire systématisée) chez DC.
J’avais totalement oublié le nom de Rick Veitch collaborateur de Moore sur Supreme. D’ailleurs je ne me souviens pas du tout de cet arc de TOP 10 dont parle JP…
Oui, Rick Veitch est un des rares collaborateurs d’Alan Moore dont la relation de travail a perduré au fil des décennies, sans fâcherie.
Pour Top 10 : il s’agit de l’épisode 10 où Smax et Toybox enquêtent sur la mort de Gleen Garland, un superhéros adolescent.
… Heuu… Alors, je ne connais pas du tout, hein ; mais, à la vue des quelques images (!) et de l’analyse du Comic, j’ai quand même du mal à croire que ce récit puisse être totalement assimilé à un pamphlet contre un système commercial et/ou sur la dénonciation de la maltraitance enfantine : en mettant le (à priori…) jeune lecteur devant des scènes aussi crues que cette langue obscène -et, en effets, la nudité est loin d’être nécessaire pour choquer, après quelque chose d’aussi explicite que ça !-, l’auteur adopte la même démarche que ce qu’il critique.
Son argument, pour valide qu’il semble au départ, ne peut conserver son authenticité si, sous ce traitement graphique si racoleur, on peut l’assimiler aussi facilement à une facilité mercantile.
Bon, je ne l’ai pas lu, alors ça vaut ce que ça vaut ; mais puisque je passais par là (j’ai cru qu’il s’agissait d’un article sur Power Pack !).
… Avec votre manie des titres plein d’esprit, hein !!
Il y a peut-être une incompréhension : Rick Veitch ne s’adresse pas à de jeunes lecteurs, mais à des lecteurs adultes, à la fois du fait des scènes graphiques, à la fois pour les thèmes.
Racoleur : ce n’est pas de la violence esthétisante, c’est plutôt un auteur qui s’interroge sur les conventions implicitement admises des comics de superhéros, à commencer par cette violence, cette manière de régler tous les problèmes par des coups de poing, le prix à payer par des individus qui encaissent des coups physiques à chaque sortie en costume et qui continuent à agir de la sorte, c’est-à-dire de manière masochiste jusqu’à la perversion.
En le relisant, j’ai fini par comprendre en quoi consiste ce malaise si dérangeant, qui induit qu’il ne s’agit pas de racolage, mais d’une souffrance authentique.
Ben, même pour des adultes, je pense qu’il y a un aspect séducteur, dans ce genre de mise en scène (sans « trauma » consécutif, bien évidemment.). Le fait que tu précises plusieurs fois que la nudité n’est jamais explicite tant à prouver que le contexte la suggère implicitement : racolage « manifeste », même si pas, subjectivement.
La couverture elle-même est déjà un « appel » à suivre plusieurs pistes : la crue -et un peu pathétique !- intimité de l’acte, qui suggère le côté personnel de ce qu’on va lire, ainsi que le sang, qui pointe la souffrance implicite liée à l’histoire proposée.
Il est souligné qu’il faut un certain recul pour ne pas s’arrêter au ton exprimé par l’oeuvre : je doute que tout le monde en soit capable, en face de choix esthétiques pareils : sans aller chercher les sadiques purs et durs, un « simple » amateur de gore va sans doute prendre son pied à la peinture de souffrances physiques si explicites, que le sous-texte lui parle ou non. Ce qui serait, si le Comic est bien un cri de révolte, un peu contre-productif.
Encore une fois, je n’exprime qu’un ressenti très superficiellement motivé par mon survol des images. Je ne connais pas et il y a peu de chance que je creuse : je n’ai plus aucune capacité à me distancier de ce que je vois ; alors je serais bien en peine de digérer des pages cauchemardesques pleines de sous-entendus déprimants (et de langues mortifères !!).
Sur l’un des sujets à priori ciblés par l’histoire, j’avais déjà ressenti un certain malaise à la lecture du Batman consacré aux trafics d’enfants (Night Cries) qui, pourtant, ne faisait pas dans « l’exposition », côté images. Néanmoins, malgré les précautions prises par les auteurs (à cause d’elles, aussi, peut-être…?!), je n’avais pas pu me défaire d’un sentiment d’artificialité à vocation vaguement commerciale -mais je ne remet pas en doute l’intégrité de la démarche de Archie Goodwin : tout ce que j’ai lu d’important de lui témoigne de son soucis de l’autre.
En règle générale, je trouve casse-gueule les démarches militantes, dénonciatrices et même revendicatrices quand elles sont traduites via ce médium si universel : il y a beaucoup trop de risques de rater le public ciblé, tant la forme doit prioritairement plaire pour justifier financièrement la production des ouvrages.
À la différence de cette approche volontairement dérangeante décrite dans l’article (que l’artiste, à moins d’être franchement biscornu dans sa tête, a volontairement choisi pour traduire son sentiment -et doit nécessairement affectionner sous peine de souffrances créatives que je n’imagine pas !), les grands auteurs y sont parvenus en manipulant le biais et l’ellipse ; et l’information transmise n’est jamais aussi bien assimilée que lors ce qu’elle s’impose comme une évidence à l’esprit, alors qu’elle n’a même jamais été directement évoquée lors de la lecture : comme la discussion, en psychanalyse, qui oriente sans révéler ; et c’est le patient qui, dans le meilleur des cas, trouve toutes les réponses tout seul, quasiment.
Bon, ça n’est qu’un avis. Il doit y avoir des tas d’autres BD, films, romans (et même chansons !) où ma perception a biaisé le propos des auteurs -à tort ou à raison.
Mon expérience de lecture fut un peu différente du fait du contexte. J’ai lu ces épisodes au fur et à mesure de leur parution orginale.
Déjà à l’époque, je lisais beaucoup de superhéros DC & Marvel, ayant ainsi absorbé les repères culturels correspondants. J’avais également lu d’autres ouvrages de Rcik Veitch. Il me semble que cet auteur avait déjà développé une bonne compréhension de l’industrie des comics, au contact de plusieurs autres auteurs comme Alan Moore et Dave Sim (Cerebus, avec Gerhard). En particulier, ce dernier avait compris que cette industrie du divertissement était polarisée (et l’est encore) sur le genre Superhéros, au détriment de tout le reste. Ainsi les chiffres de vente de toute série étaient intrinsèquement dépendants de la proximité de l’histoire avec les conventions du genre superhéros.
Dans le même temps, de jeunes auteurs souhaitaient écrire sur d’autres sujets que les superhéros. Dans ce sens, Brat Pack est une réaction à cet état de fait : utiliser les conventions du genre superhéros pour en faire la critique.
Par ailleurs, Dark Knight returns & Watchmen (Moore et Miller) avaient poussé la logique du genre plus loin, entre autres pour la violence sadique, en la rendant explicite, en la montrant pour ce qu’elle est, avec sa dimension de perversion au sens clinique du terme, avec son corollaire masochiste. Dans sa manière de dessiner, Veitch pousse le bouchon encore plus loin, en débarrassant cette violence de toute dimension esthétique. Il représente les coups et les blessures, les cicatrices et les plaies avec une approche très organique qui les rend hideux. Ainsi tout plaisir cathartique généré par la violence s’efface derrière la souffrance et la réalité de faire physiquement mal à autrui. A nouveau, cette lecture, ou cette perception, est contextuelle, par rapport à l’époque de parution de ces épisodes, et par rapport à ma propre expérience de lecture qui n’a rien d’universel.
La forme choisie par l’auteur me semble, à mes yeux, cathartique pour lui : exprimer clairement sa frustration de ne pouvoir réaliser que des histoires de superhéros ou connexes au genre pour espérer être publié, et exprimer sa souffrance d’enfant maltraité. Il fait siennes les conventions de genre, comme des outils au service de son œuvre, et non des clichés à respecter, vidés de leur sens à force de duplications à l’infini.
Batman Night cries m’avait également fortement marqué : le constat que la maltraitance des enfants ne disparaîtra jamais, et que le mode d’action des superhéros n’y changera rien, qu’il faut agir autrement.
Avec mon parcours de lecture, ma sensibilité, mon ressenti de Brat Pack diffère du tien, et l’œuvre fait sens dans ce contexte. Je comprends que ce soit différent pour un autre lecteur n’ayant pas la même appréhension de la culture superhéros dans les comics.
… Pas seulement celle-là OUARFF !
Mais je suis d’accord avec ton argumentation : tout est dans la perception -et donc la subjectivité de sa propre personnalité- quand on est confronté à une création sujette à interprétations.