Uzumaki par Junji Ito
Un article de : MATTIE-BOY
1ère publication le 22/12/18 – MAJ le 20/03/21
VF manga : Tonkam
VF film : StudioCanal
Aujourd’hui je m’attaque à Spirale (Uzumaki), un des plus célèbres mangas de Junji Ito, constitué de 3 tomes, réalisé entre 1998 et 1999 et que beaucoup considèrent comme un des meilleurs de son auteur.
Et pour ne pas faire les choses à moitié, je vous propose une critique comparative puisque j’ai également vu l’adaptation cinématographique de ce manga par Higuchinsky. Je vous parlerai donc tout d’abord du manga avant d’aborder le film pour voir si c’en est une bonne adaptation.
Alors que dire de Spirale ? Ce manga me narguait depuis longtemps. Je l’avais acheté mais je le gardais pour plus tard car il m’intimidait. La faute à sa réputation de manga psychédélico-morbide jusqu’au-boutiste dément (ouais, rien que ça !). Mais n’ayant plus rien à lire du mangaka (car je n’arrive plus à mettre la main sur d’autres œuvres), il a bien fallu que je franchisse le pas. Et au final…j’ai été un peu déçu. Oh, le manga a ses qualités ! Mais il n’y a vraiment rien de pire que la hype pour donner de faux espoirs ou se faire de fausses idées sur une œuvre. Vous, les mecs du net qui en avez fait des caisses, je vous déteste ! Ahem…mais le manga n’est pas mauvais pour autant. Il n’est juste pas mon préféré. Ni celui qui m’a mis le plus mal à l’aise. Pourtant, ça va quand même loin ! Cela reste une des œuvres les plus dingues de son auteur.
Le pitch est assez simple. Dans une petite ville paumée dans les collines, certaines personnes vont progressivement devenir de plus en plus obsédées par les spirales. Oui, la forme géométrique de la spirale, tout simplement. Cela commence avec le père du jeune Shuichi, un des deux protagonistes (avec son amie Kirie). Il va se mettre à collectionner toutes sortes d’objets en forme de spirale. Tout dans son atelier va finir par ressembler à une spirale, et il va se mettre à s’arrêter dans la rue en voyant toute chose qui lui rappelle cette forme (comme une coquille d’escargot).
Une sorte de malédiction semble s’abattre sur lui quand il parvient aussi à former une spirale avec sa langue ou à bouger ses yeux indépendamment l’un de l’autre comme ceux d’un caméléon. Il sera finalement retrouvé mort, le corps disloqué et enroulé comme une spirale. S’est-il fait ça tout seul ? Mystère. Toujours est-il qu’il sera incinéré et que ses cendres formeront une spirale dans le ciel avant de retomber dans le lac des libellules.
Globalement une bonne partie du manga est consacré à des manifestations de plus en plus bizarres et violentes de la malédiction de la spirale. Un trou va se former au milieu du front d’une camarade de Kirie, allant jusqu’à avaler ses yeux, puis tout son corps. Des cheveux bouclés prenant la forme de multiples spirales vont aspirer la vie de leur hôte, des personnes vont s’enrouler les unes aux autres, formant des amas de chair grotesques (mais toujours vivants), etc.
Il y a aussi un passage sur des enfants qui se rendent compte qu’ils peuvent déclencher des spirales en brassant l’air (donc des mini tornades) et qui vont s’en prendre à n’importe qui pour s’amuser comme grisés par leurs nouveaux pouvoirs. On navigue dans une ambiance de pure folie hystérique avec une entière population entassée dans des bâtiments, dont les membres sont tous déformés et noués entre eux. Un véritable cauchemar grotesque.
Et quand les habitants chercheront à fuir la ville, il leur sera impossible d’en trouver la sortie, comme si la ville entière avait pris la forme d’une spirale avec des rues qui ne font que tourner en rond. Des phénomènes de plus en plus dingues vont ravager la ville et ne laisser debout que les bâtiments les plus anciens, liés à la curieuse histoire de ce lieu maudit.
C’est visuellement toujours très créatif et malsain, avec un sentiment de paranoïa palpable chez les personnages qui vont se mettre à se méfier de n’importe quelle forme arrondie leur rappelant une spirale et vivant dans la peur de se transformer. Un des passages les plus marquants est surement lorsque la mère de Shuichi, terrifiée par les spirales suite à la mort de son époux, se rend compte que la cochlée (organe auditif interne) est en forme de spirale. La lente progression de la malédiction est également bien traitée avec des manifestations mystérieuses bien trouvées. Et visuellement, outre les diverses transformations, l’auteur fait preuve d’un grand talent pour créer des architectures en forme de spirale à l’échelle d’une ville. Cela filerait presque le vertige. Ito ne fournira pas d’explication claire à cette malédiction mais nous donnera tout de même une piste avec un bout d’histoire sur cette ancienne ville qui subirait ce phénomène à fréquence régulière au fil des siècles, et cela à cause d’un très ancien site souterrain remontant sans doute à des temps immémoriaux qui rappellera les cités perdues antédiluviennes chères à l’écrivain H.P Lovecraft.
Le problème que j’ai eu avec Spirale finalement, c’est que c’est trop long. Ou plutôt que Ito s’éparpille. Techniquement on pourrait croire que Spirale est une longue histoire unique…mais en fait pas vraiment. Elle est beaucoup plus décousue que Gyo , le mort amoureux, Black Paradox ou Rémina . Elle est techniquement plus proche de Tomié, une succession de chapitres racontant des mini histoires, mais dont les personnages récurrents sont les deux héros. Et cela pose un léger problème.
Contrairement au personnage de Tomié qui changeait d’endroit pour aller pourrir la vie de plein de personnages, ici on suit deux héros qui évoluent dans un lieu unique de plus en plus frappé par des phénomènes dingues. Du coup, plus le temps passe au fil des petits chapitres, plus on se demande pourquoi ils ne s’enfuient pas de cet endroit de dingue. On verra par la suite qu’ils n’y parviendront pas, mais en attendant ils passent beaucoup de temps à vivre relativement normalement malgré les phénomènes de plus en plus terrifiants qui se produisent. Sans doute parce que l’auteur avait des idées pour différents types de manifestations de la spirale. Mais c’est là que c’aurait peut être été intéressant qu’on ne suive pas toujours les mêmes personnages. Ainsi on aurait pu avoir l’impression que tout se passait en même temps mais du point de vue de différents habitants. Au lieu de ça, on a l’impression que les gens mettent un temps fou pour se dire « tirons-nous de là ! ». Bon…en un sens, cela donne une atmosphère irréelle, comme témoignant de la fascination de la spirale qui s’insinue en chacun et les empêche de fuir. Les gens semblent comme hypnotisés. Donc ce n’est pas vraiment le plus gros problème.
Mais en plus de cela, il faut bien avouer que tous les chapitres ne sont pas réussis. Certains ont un ton plus naïf que les autres. Et si ce n’est pas forcément gênant dans un recueil d’histoires indépendantes, c’est différent quand tous les chapitres sont liés. Les moins réussis font forcément baisser le niveau de l’ensemble.
Et certains, dont notamment un se déroulant dans un hôpital, sont même à peine liés au phénomène de la spirale. Il s’agit d’une histoire mettant en scène des sortes de femmes vampires qui vont donner naissance à des bébés tous identiques qui évoluent en des sortes de plantes dont les adultes veulent se nourrir. C’est un des chapitres les plus dérangeants mais si on oublie les quelques spirales dessinées sur les…euh…fœtus végétaux (mon dieu, mais qu’ai-je lu ?), rien ne rapproche ce récit du reste de l’histoire. Ç’aurait pu être une histoire indépendante. Et ç’aurait même bénéficié à cette histoire d’être indépendante.
Un autre chapitre est carrément too much avec des étudiants qui se changent en escargots géants et qui continuent de venir en cours. Et on atteint le sommet de la folie quand, dans une ville en ruine, perdus dans un dédale de chemins qui ne mènent nulle part, certains vont se mettre à bouffer les escargots anciennement humains pour rester en vie. Pfiou…c’est…assez cauchemardesque, mais également très étrange. Je pense que cela aurait gagné à être raconté dans des courtes histoires indépendantes car finalement relier tous ces phénomènes bizarres à la même malédiction est un peu difficile à accepter. Pourquoi des escargots ? Oui bon ok ils ont une coquille spiralée mais…c’est bien le seul phénomène qui va carrément jusqu’à transformer des gens en un animal d’une autre espèce. Pourquoi ne pas se transformer en coquillage aussi à ce compte là ?
Je pense que le récit aurait gagné à se séparer de 2 ou 3 chapitres qui alourdissent la narration et insèrent des concepts un peu trop dingues qui ressemblent surtout à des expérimentations de l’auteur qui s’écarte de son récit pour s’amuser avec son concept. Spirale semble être le manga le plus expérimental de Ito. Le plus fou. Le plus hystérique. Mais aussi peut être le moins focalisé sur son sujet. Et s’il vous faut une preuve de ce que j’avance, il existe un chapitre hors série qui ne s’insère nulle part et qui fait office de bonus proposé à la fin du dernier tome. Une autre idée (plutôt pas mal d’ailleurs) qu’a eu Ito sans doute après l’écriture de l’histoire complète sans pouvoir l’insérer nulle part. C’est dommage parce que certains chapitres sont très réussis. Mais globalement c’est inégal.
La fin, qui nous dévoile comme je le disais une étrangeté millénaire enfouie sans doute à l’origine de la malédiction, est par contre plutôt satisfaisante. Sinistre bien sûr car il ne faut pas s’attendre à un happy end avec Ito, ses personnages étant toujours voués à un sort terrible, mais cette fois, on peut dire qu’il y a une touche de poésie qui vient contrebalancer la folie hystérique des chapitres précédents. Et avec des compositions visuelles très impressionnantes.
Bref…sympa mais pas un chef d’œuvre. Disons que je le mets au même niveau que Gyo , bien que les défauts des deux œuvres ne soient pas les mêmes. Je lui préfère presque toutes les autres œuvres précédemment chroniquées sur ce blog. La faute à un rythme bancal, des chapitres moins bons qui alourdissent le tout mais qu’on ne peut pas sauter pour autant car ils mettent en scène les mêmes personnages et s’insèrent dans la chronologie de l’histoire, et aussi un concept qui, bien que visuellement dérangeant et très créatif, n’a pas autant de portée symbolique que certaines de ses autres œuvres. Dans Tomié , Ito explorait les sombres aspects du désir masculin exacerbé par une déesse maléfique cruelle, dans le mort amoureux les conséquences terribles de l’amour fanatique, dans Rémina la sombre nature de l’être humain, mais dans Spirale on se contentera finalement de l’idée de l’insignifiance de l’être humain face à des forces supérieures qui est une thématique qu’on retrouve dans la plupart de ses histoires. Non pas que ça me déplaise, mais pour une de ses œuvres les plus longues, ce n’est finalement pas la plus ambitieuse et elle s’égare un peu en délires expérimentaux qui représentent la marque de fabrique de l’auteur.
Junji Ito explique dans ses interviews qu’il imagine d’abord le concept avant l’histoire, plus intéressé par l’étrangeté d’un élément et sa passion pour le très beau et le très laid (Le mangaka reconnait même être admiratif du travail de H.R Giger, l’illustrateur suisse qui a conçu le design de l’Alien de Ridley Scott.) Je suis donc bien conscient qu’il est inutile de trop rationaliser ses concepts puisque l’intérêt de ses œuvres repose en grande partie sur la forme et sa force évocatrice plutôt que sur le fond. Mais dans le cas de Spirale, je trouve que la durée de l’histoire ne joue pas en sa faveur, la structure narrative chaotique étant plus visible sur la durée. Sans doute que l’auteur n’a pas pensé cette œuvre depuis le début et brodait des courtes histoires autour du concept, et par conséquent l’ensemble ne fonctionne pas vraiment comme un tout cohérent.
Détail amusant : en postface du recueil de Spirale, un ancien diplomate japonais du nom de Masaru Sato rapproche le thème de Spirale des théories marxistes. De l’aveu de Ito lui-même, ce n’était pas quelque chose de voulu. J’avoue moi-même ne pas m’y connaître assez pour comprendre d’où vient cette théorie mais il est amusant de constater que Ito ne cherche pas spécialement à donner un sens profond à son sujet, mais juste à nous faire vivre des expériences malsaines. En ce sens, c’est plutôt réussi. Donc j’imagine que votre appréciation dépendra de ce que vous en attendez. Je salue toujours l’esprit créatif de l’auteur pour l’horreur grotesque mais certains concepts m’auraient davantage intéressé si Ito n’avait pas essayé de tous les lier à la même origine.
Peut être aussi que lire ce manga après tous les autres en a réduit l’impact. Ou peut être aussi que j’en attendais trop avec tout le battage fait autour. La preuve, il y a une adaptation en film ! Et justement, on va en parler.
Uzumaki de Higuchinsky
Le film date déjà de pas mal d’années puisqu’il a été réalisé en 2000. Mais il fait partie d’un paquet de films dont on entend peu parler et qui arrivent tardivement chez nous (certains n’arrivent pas du tout d’ailleurs). A noter que Junji Ito a participé au scénario.
Pour l’histoire, c’est la même. Mais nous ne sommes pas non plus dans une adaptation à la lettre. Certaines scènes sont très proches de celles du manga, mais le réalisateur a choisi de se focaliser sur les chapitres les plus importants (un truc que le manga aurait pu faire aussi, comme je le disais) et va partir dans une direction un peu différente, tout en glissant tout de même pas mal de références à des évènements du manga. Par exemple le chapitre de l’hôpital qui semblait hors contexte dans le manga (même si plutôt bon en lui-même) est supprimé. Celui des escargots, non.
Ce qui marque tout de suite, c’est la mise en scène soignée malgré qu’on sente que le budget ne devait pas être élevé. Le film revêt déjà des teintes bichromatiques de vert et orange pour accentuer l’atmosphère irréelle et poisseuse. Et la malédiction de la spirale se manifeste jusque dans des plans de caméras tournoyants particulièrement bien trouvés. Les transitions entre les plans sont aussi assez créatives.
Le film est donc assez réussi visuellement et transcende son côté un peu fauché avec des allures de trip hallucinatoire au moyen de couleurs limitées, de prises de vue inspirées et d’effets spéciaux artisanaux qui, même s’ils ne sont pas toujours parfaits, ont le mérite de paraître réels et organiques, et donc plus dérangeants (au même titre que les effets d’un David Cronenberg) que des effets numériques qui auraient pris un gros coup de vieux de nos jours (il y a tout de même les volutes de fumées créées numériquement et qui prennent une forme de spirale qui accusent le poids de l’âge). Bien sûr on entend de partout maintenant des gens qui réclament un reboot américain plein de CGI avec plus de budget…mais ce genre de remarque m’attriste pas mal. Evidemment qu’avec plus d’argent, on pourrait faire mieux (à condition de mettre quand même un mec talentueux aux commandes). Mais si c’est pour se retrouver avec un truc plus consensuel et grand public, je dis non ! Et puis c’est un raisonnement élitiste qui interdirait le métier de cinéaste aux studios moins riches, et je ne peux pas être d’accord avec ça.
Il faut quand même signaler que l’acteur qui joue Shuichi est assez soporifique et doit avoir à peine 2 expressions faciales.
Bref, ça c’était pour la forme. Sur le fond par contre, le film ne va pas aussi loin que le manga et la fin est plus abrupte, laissant encore plus de questions que le manga. Ici, c’est un peu comme si le film s’arrêtait à la fin du tome 2 du manga donc on n’a quasiment aucune réponse. Au mieux il y a quelques pistes. Le film suggère qu’il y a eu un étrange culte du serpent il y a longtemps ou que le lac des libellules cache un secret, mais rien de plus. Mais compte tenu de la date de sortie du film (en 2000), il est fort possible que lors de sa production, Ito n’avait pas encore fini d’écrire toutes ses histoires sur la spirale. Il faut donc voir ce film comme un projet parallèle au manga plutôt qu’une adaptation stricto sensu.
On ne verra pas la ville entière partir en ruine et se transformer. On imagine aussi que les délires visuels de Ito auraient été un vrai cauchemar à reproduire pour une production au budget limité. Par conséquent, le film se focalise sur les évènements les moins dantesques mais insuffle malgré tout une atmosphère inquiétante en prenant davantage son temps que le manga pour insérer du surnaturel dans le quotidien. Cette fois la structure narrative est moins chaotique puisque les différents évènements se déroulent en parallèle les uns des autres et font planer le suspense sur ce qui va se produire alors que dans le manga, les évènements se succèdent au fil des chapitres. C’est évidemment compréhensible puisque les histoires de Ito étaient destinées à être publiées mensuellement dans des magazines avant de former un tout. Mais par conséquent on ressent moins ce sentiment étrange que les personnages prennent leur temps pour essayer de fuir la ville.
Le film s’achève sur des images fixes qui montrent ce qui va arriver à certains personnages, comme s’il nous annonçait la suite du manga. On peut voir ça comme un moyen un peu facile de contourner les problèmes de budget mais force est de constater que cela participe aussi à donner un aspect réaliste, comme s’il s’agissait de photos de reportage prises durant les événements.
Cela me fait regretter de ne pas avoir vu le film avant de connaître le manga parce que j’ai du mal à me rendre compte s’il peut s’avérer satisfaisant pour qui ne connaît pas le manga car le tout reste assez flou. D’un autre côté, les explications ce n’est pas le fort de Junji Ito non plus. Donc difficile d’être hyper exigeant à ce niveau. Seulement le manga est tout de même moins avare en indices concernant l’origine de la malédiction.
En gros ce n’est pas un film simple à juger. Pris pour ce qu’il est, il représente un effort que je trouve louable avec un parti pris narratif qui ne cherche pas à plaire à tout le monde et qui réussit à créer une ambiance étrange. Conscient de ses limites, il ne cherche pas à adapter les passages les plus dingues du manga au risque de paraître trop ridicule ou mal fichu. Les escargots géants seront d’ailleurs vu de loin ramper sur un mur au travers d’une caméra d’un journaliste et parfois certains évènements sont suggérés avec des bruits inquiétants hors champ. Mais on peut aussi se demander à qui est destiné le film. Le fan du manga pourra regretter que le film ne propose pas la même folie visuelle que le manga, et le néophyte risque de trouver le film trop obscur.
Bref on est clairement en présence d’un OVNI cinématographique tiré d’un manga tout aussi barré qui de toute façon ne plaira pas à tout le monde non plus.
Personnellement je trouve que sans être une grande réussite, c’est un film correct fidèle à l’esprit du manga et plutôt réussi visuellement. Mais pas vraiment substituable au manga. En gros si c’est votre truc, il faut lire le manga. Mais je vous aurais prévenus. C’est pas mal tordu. Au moins autant qu’une spirale…
dès le début, voilà un article généreux qui en donne plus que ce que l’on en attend : un gif imparable (la spirale tourne encore dans mon esprit quand je ferme les yeux) et le bonus inattendu de la comparaison avec le film.
La présentation du manga est impeccable et répond à toutes les questions que je pouvais me poser sur cette histoire dont j’ai souvent vu des cases ou des pages, mais sans jamais l’avoir lue. La comparaison avec le film est édifiante, tout d’abord grâce à tes explications qui permettent de comprendre les contraintes budgétaires et la manière dont le réalisateur les gère, ensuite par le rapprochement des dessins et des photographies. Ce travail précieux d’iconographie fait ressortir avec encore plus de force les idiosyncrasies des dessins de Junji Ito, leur force, et le défi de les transposer en film sans qu’ils perdent en puissance d’évocation.
Arf, Bruce, tu as osé faire référence dans ton teaser à ce dessin animé qui passait sur M6 et qui, je crois, n’était pas terrible – terrible. !
Pour le manga, c’est forcément pas mon truc mais faut quand même saluer l’originalité du concept…
Voilà le dessin de Juni Ito possède une puissance d’évocation sans borne.
C’est la première BD d’horreur qui m’ait laissé une impression de « flippe ».
Parce que voilà pour moi, la bd d’horreur est un truc presque voué à l’échec tant la suggestion et les autres ressorts habituels que permettent la littératures ou le cinéma (d’une tout autre manière) ont pris l’habitude de faire. la Bd perd par le filtre du dessin la pouvoir « d’y croire ».
Enfin sur moi, c’est rare.
Spirale de Junji Ito
Tomié du même auteur
The Lord of Misrule est très réussi aussi notamment au graphisme très noir et blanc de Peter Snejberg pas assez connu à mon goût.
peut être la Dame de la chambre close de Minetaro Mizoguchi
et Mermaid’Forest de Rumiko Takahashi parce que ça prend bien en traitre ce truc.
Alinoé dans la saga de Thorgal aussi.
EVA de Comès pour finir
C’est à peu près tout ce qui me vient à l’esprit
un article qui rend justice.
On a plein de Ito chroniqués ici si tu veux^^
Et merci pour les autres titres cités, ça peut m’intéresser.
@JP, c’est une zone d’où personne n’a pu ressortir vivant.…(et surtout regarder jusqu’au bout). Puisque je me sens d’humeur punitive voici le générique made in Bernard Minet : https://www.youtube.com/watch?v=o77ufEKzs8s
@Matt : tout d’abord quelle classe ce gif pour couverture. Et très chouette choix iconographique pour tout l’article.
Sur le film, je ne l’ai jamais vu, mais le fait qu’Ito y ait participé est évidement intéressant. Sur ce que tu expliques du Coïtus Interompus par rapport à la BD, j’ai eu la même sensation en visionnant le film Ikigami même si le film reste très bon.
Pour la bD, je ne l’ai pas lue, les Ito se faisant désormais rares en neufs et en occaz en librairie (c’est plutôt un bon indicateur quand même, de ne jamais trouver un bouquin en occaz’. J’ai le même souci avec le chanteur Lee Hazzlewood). Mais je reconnais bien les idées tordues de Ito, et malgré ma haine de la géométrie je foncerai dessus dès que je le trouverai. Il y a effectivement toujours un moment ou l’empilement des nouvelles font que l’auteur semble moins inspiré qu’à certains moments. Mais même dans ce cas, je pense qu’on sera d’accord pour dire que c’est du haut de gamme, bien au dessus de la moyenne.
Concernant la paralysie des personnages malgré ce qui leur arrive, c’est quand même une constante chez cet auteur. Que ce soit dans Le mort amoureux ou la Fille perverse, on a des personnages qui s’obstinent à se mettre en danger voire à revenir des années après dans un lieu leur étant dangereux. Souvent je trouve ses personnages pas très futés quand même, vidés d’eux mêmes, comme des condamnés acceptant plus ou moins consciemment leur sort.
On touche du bois pour que ce bel article trouve son public aujourd’hui.
Pour les persos ça dépend. Oui il y a ceux qui veulent savoir, qui sont plus ou moins fascinés. Là dans Spirale ça m’a un peu plus gêné car ils finissent par avoir peur et vouloir fuir. Et donc on se dit « pourquoi juste maintenant ? » Mais je crois que c’est aussi lié aux formats des histoires de Ito qui devait fournir des chapitres qui racontent des histoires complètes pour les magazines qui le publiaient. Par exemple la narration du film qui laisse planer le suspense avant que tous les trucs dingues arrivent à la fin, ça parait plus logique mais si Ito avait fait ça avec le manga dans des histoires publiées mensuellement, il ne se serait rien passé pendant 3 mois de publication^^ Je sais pas, je dis ça comme ça, peut être que je me plante et que c’est un choix de sa part et pas une contrainte éditoriale mais qui sait ?
« Il y a effectivement toujours un moment ou l’empilement des nouvelles font que l’auteur semble moins inspiré qu’à certains moments. Mais même dans ce cas, je pense qu’on sera d’accord pour dire que c’est du haut de gamme, bien au dessus de la moyenne. »
Après avoir lu Spirale je me suis dit « bon ce chapitre-ci était naze…mais putain celui-là il est dingue, flippant et…merde, où est-ce que je verrais ça ailleurs ? » ^^
En fait je regrette juste que tout soit lié. Je n’ai pas de souci pour accepter une mini histoire peu inspirée si elle est indépendante, c’est un auteur qui expérimente pas mal et peut se planter. C’est juste plus gênant quand le moins bon est lié au bon dans une même histoire.
Et si tu n’es pas gêné pour lire du Ito en anglais, tu peux te procurer « Shiver » qui contient 9 courtes histoires éparpillés dans des volumes VF hors de prix (en plus d’une histoire inédite en VF) et aussi Fragments of horror qui contient uniquement de l’inédit VF qui semble n’intéresser aucun éditeur chez nous.
Je préfère lire en VF mes mangas en général. En fait j’aime être frustré et chercher un bouquin pendant des années s’il le faut. Si vraiment j’en avais envie je réglerais ça en 3 clicks sur la zone. Mais depuis la naissance de mon fils, j’ai repris plaisir à passer des heures à chercher LE bouquin en librairie.
Concernant le traitement de l’histoire, tu m’apprends que Ito préfère lui préfère le concept. Tout est dit.
Pour moi en général c’est VO ou VF mais…je sais pas lire le japonais donc…l’anglais ça me va^^
Pour « fragments of horror » il n’existe pas de VF donc le choix était vite fait pour moi^^ C’est un travail récent de l’auteur qui a recommencé à produire. Et le volume est bien sympa.
Bruce, je n’ai jamais vu ce générique de dessin animé… ça a l’air encore plus nul que les trucs que je matais à l’époque !
Déjà, superbe idée le gif dans la page d’accueil ! Ca claque bien.
Je vois que mon petit gif a eu du succès^^
Non mais quelle idée ce pitch !!!
Objectivement ça a l’air bien mais c’est vraiment très connoté. Du manga pur jus.
En regardant les scans je me disais des trucs du genre « ça manque de couleur », « ils ont tous la même tête », des trucs comme ça. Avant de me faire la réflexion que décidément je n’étais pas très ouvert au mangavers !
Evidemment, si en plus c’est dans le sens japonais, et qu’en plus c’est introuvable, il y a peu de chance pour que j’essaie de voir si ça peut quand même me plaire ! 😀
Je passe donc mon chemin, y compris pour le film car ta critique ne motive pas beaucoup le spectateur débordé par les trucs à voir que je suis. Mais merci, en tout cas, de parfaire ma culture parce que je ne connais rien à tout ça.
C’est dommage. grand nombre de BD en Noir et blancs sont merveilleuses manga ou pas.
et le sens de lecture, on s’y fait très vite…
ma gosse saute de l’un à l’autre suivant ce qu’elle lit sans que cela lui produit le moindre effet neurologique secondaire 🙂
Au furet du Nord, il me semble avoir pas mal d’intégrales Itô de chez Tonkam. il me semble donc que ce n’est pas si introuvable que ça…
C’est vraiment une sorte de BD ovni à laquelle il faut donner sa chance. ça ne peut pas plaire à tous, mais honnêtement c’est dans les mangas à tester, parce que c’est pleins d’idées graphiques que tu ne trouveras nulle part ailleurs.
le film est pas mal malgré son manque de budget un peu comme HIRUKO the GOBLIN …
C’est surtout introuvable sur le net maintenant^^
Tornado est allergique au sens e lecture japonais, on a tous essyé de le convaincre. Maintenant faut pas le titiller là dessus^^
Je ne ferais pas le snob en disant que le noir et blanc c’est mieux. Les mangas de Ito pourraient être chouettes en couleur oui, mais je crois que dans l’industrie du manga c’est toujours une question économique l’absence de couleur.
Pour ce qui est des visages qui se ressemblent, il est vrai que les mangakas ont culturellement une manière de dessiner les visages qui se ressemble d’un auteur à l’autre. Après je me fais parfois aussi la remarque sur les comics de super slips ou les jolies femmes ont toutes la même tête et qu’on les reconnait que grâce à la couleur de leurs cheveux ou leur costume.
En tous cas Ito n’est pas le meilleur dessinateur du monde, il le dit lui-même. Il considère même dans cette interview
http://fuckyeahjunjiito.tumblr.com/post/55163529496/the-junji-ito-interview-a-conversation-with-the qu’il ne veut pas que son trait devienne trop raffiné, qu’il veut conserver un petit côté crade et brouillon car ça renforce, principalement lors des scènes choc, l’aspect inconfortable :
Il dit aimer le style de Hideshi Hino.
Je ne veux pas faire le snob…
En général, je préfère les couleurs mais certains trucs n’existent qu’en noir et blanc. il a bien fallu que je m’y mette pour voir et heureusement sinon, Pas de Tardi, pas de Comès, Pas de Pratt, pas de manga, pas de Sin city, pas de savage sword of Conan…
Je veux lire la bd, toute la Bd… j’aime pas me « construire » de limite, même si j’en ai forcément.
certains types d’intrigues me font souffler comme un buffle. J’ai du mal à lire un Marvel actuel par exemple… je ne fais pas une fixation mais c’est une constatation.
Le sens de lecture, bon et bien tant pis, parce qu’on peut pas trop l’éviter.
Ah mais moi j’suis d’accord hein^^ (et Sin City c’est FAIT pour être en noir et blanc, en couleur je vois pas trop l’intérêt. Les mangas c’est pas forcément stylisé comme ça, certains pourraient avoir de la couleur)
Je disais juste que je ne voulais pas sortir l’argument un peu de mauvaise foi qui dit que le noir et blanc c’est forcément mieux. Non. ça dépend. Et Ito je peux l’imaginer en couleurs (pas comme Sin City) Mais ça ne me bloque pas que ce soit uniquement en noir et blanc, on est d’accord.
Ah ben voilà. Je voulais préciser que j’adore le N&B en général mais que je trouve que tous les mangas ne rentrent pas dans la catégorie d’un Sin City ou d’un Corto Maltese avec le parti-pris du clair/obscur. Encore que pour Corto Maltese, j’ai commis une hérésie absolue puisque je me suis acheté la version couleur, que je trouve super bien foutue, et plus encline à faire participer le lecteur au voyage autour du monde proposé par la série. Par contre j’ai tenu à garder la première version du « Grand Pouvoir du Chninkel », car la version couleur, même si elle est bien fichue aussi, ne vaut pas le magnifique travail de Rosinsky sur le N&B, justement. Donc ça dépend, quoi.
Et Matt a expliqué le tout avant moi, alors… :)Ah et je préfère largement lire les EC Comics, les Warren Comics et les Savage Sword of Conan en N&B aussi ! 🙂
soyons clair, je discute pas les goûts. ceux-ci sont dictés par notre perception et notre sensibilité.
historiquement, les mangas sont n et b par nécessité économique, mais c’est devenu à la longue comme une spécificité à part entière.
si c’est pas des « à plats », ils ont développés une culture de la trame qui s’accommode très mal de la couleur. une épure graphique pour le dessin soit clair. si certains gagneraient couleur, d’autres sont très bien comme ça. Spirale justement semble être conçu tel quel…
Bien sûr. J’ai lu des Tanigushi (à l’endroit) et je les ai trouvés très bien comme ça (en N&B). Je disais juste que, sur le moment, j’avais fait mon gros relou de mec pas ouvert qui se disait : « Aaaallez ! Eeeencooore du manga que je lirai pas ! » De la mauvaise foi instantanée, quoi ! 😀
Je deviens de moins en moins ouvert en BD. C’est terrible. D’où mon expression (auto-critique) : « Ça manque cruellement de vampires et de karaté »…
Bon, là, il y a tout ce qu’il faut, c’est juste que c’est du manga pur jus et j’ai du mal avec le format, quoi… Enfin, bref, je m’enfonce… 🙁
Bon, en plus y a l’père Omac qui élève le débat (brillant, d’ailleurs), alors je m’enfonce encore plus… 😀
Ha ha ! Je fais ça aussi mais parfois ça ne marche pas. Certaines courtes histoires de Ito (dans un article que j’ai préparé et qui viendra donc un jour) traitent d’un sujet de manière assez claire (le désir, le deuil, le fanatisme des humains) mais d’autres histoires sont…complètement bizarres et imperméables à mon analyse (bon j’suis pas un pro après^^) Mais Ito aime les concepts avant tout et parfois c’est juste l’idée terrifiante, qui défie toute logique et qui menace implacablement les humains qui donne de la force au récit.
Et je trouve qu’on s’énerve aussi facilement contre les personnages dans les films car on est confortablement installés dans un fauteuil et qu’on oublie que dans la panique, la peur, on n’agit pas forcément de manière super intelligente.^^
J’ai encore 2 articles sur Ito en réserve. Le fameux Rémina que je cite souvent (pas tendre non plus celui-là, avec un commentaire social assez évident) et un articles sur 3 recueils d’histoires courtes.
Et j’ai encore de la matière pour en écrire encore un avec un tome en anglais. Mais j’espère aussi mettre la main sur un autre recueil.
C’est une très bonne idée que d’avoir mis en parallèle le manga et son adaptation ciné (ce qui est moins courant que l’adaptation anime, qui est souvent plus populaire que le manga, d’ailleurs), surtout sur dans ce genre d’histoire, bien éloignée de nos habituels seinen. Je n’ai toujours rien lu de Ito mais décidément il faut que je tente, que j’en trouve, car j’aime son trait pour ce que je peux en voir dans les scans. Et je pense que son esprit tordu pourrait également me plaire.
Merci donc pour ces présentations claires et argumentées, Mattie ! Je pense que le choix de la BO n’est pas de toi ? Ce disque est un chef d’oeuvre.
Nan, moi quand je choisis des BO c’est des trucs que personne ne connait ou dont tout le monde se fout^^ Genre des compositeurs japonais, ou des musiques de films ou de jeux.
Sur un prochain article de Ito (sur Rémina) j’ai choisi un bout de BO de Kenji Kawai.
Merci pour ton retour en tous cas.
Ah mais on s’en fout pas : tu me fais connaître des trucs, je suis toujours preneur.
Sinon rien à voir mais j’ai acheté le dernier tome de Preacher édité par Urban aujourd’hui : je vais enfin bientôt pouvoir lire l’article de Bruce 🙂
Kenji Kawai – Excellent choix, je suis curieux de voir quel morceau tu as choisi. Je ne me suis toujours pas remis de sa BO pour Avalon de Mamoro Oshii qui figure en bonne place dans ma CDthèque.
Tiens d’ailleurs un de ses travaux injustement méconnu c’est sa BO pour la série animée « seirei no moribito », une excellente série qui ressemble à un mélange de Miyazaki et d’épopée de fantasy médiévale dans un japon féodal imaginaire où une lancière aguerrie joue les gardes du corps pour un jeune prince qui doit tout apprendre de la vie. Et cette série qui a déjà 10 ans n’est jamais arrivée en France. Juste dispo en fansub par des passionnés. C’est une série assez contemplative mais très chouette.
https://www.youtube.com/watch?v=u-4eF5NCVtU
Mais j’ai choisi un morceau de sa BO pour une série documentaire sur la seconde guerre mondiale. Vous verrez lequel.
C’est dommage je ne trouve pas cette BO sur Deezer…
@Tornado : tu parles de NIN ?
@Cyrille : Heu… non non !!! 🙂
(je parlais de Kenji Kawai)
Cette série c’est un des nombreux trucs dont j’aimerai parler dans un article mais en ce moment…j’ai surtout des idées mais pas de courage pour les coucher sur écrit.
Et j’aime bien cette chanson aussi :
https://www.youtube.com/watch?v=AjrIQChdj0A
Raah j’aimerai bien avoir cette série en DVD avec une meilleure qualité d’image que la version fansubée. Des fois on se demande ce que foutent les éditeurs français qui sortent tous les animes de petites culottes mais pas les séries géniales comme celle là. Elle est dispo aux USA, god dammit !
Mais je m’égare^^
Ah oui, cette BO je le connais bien. Et je la trouve magnifique moi aussi ! 🙂
Voilà, j’ai cru que j’en viendrai jamais à bout. C’était très bien .
D’accord en tout point avec ta critique. C’est long et parfois c’est n’importe quoi (l’histoire des dévoreurs de placenta).
On sent un flottement dans l’écriture de Ito entre le volume 1 , le plus réussi et le 3 où l’intrigue est continue. Entre les deux, les histoires restent bonnes, oui, mais comme tu l’écris se pose le problème de héros récurrents. La limite de de l’écriture de Ito est là : ce n’est pas un développeur de personnages, ses héros sont assez ternes et n’évoluent pas du tout en 600 pages.
Comme dans TOMIE, tous sont écrasés par la fatalité : le mal est plus fort que tout. A aucun moment chez Ito, on ne peut renverser la tendance c’est ce qui fait son charme et sa limité. La fin Lovecraftienne est effectivement à la hauteur.
Comment j’ai envie de voir le film maintenant !
Oh n’aie pas trop d’attentes, je précise bien que le film n’adapte pas tout, il ne peut pas. Et ça ne va pas jusqu’au tome 3.
Pour moi le souci n’est pas tant que les personnages n’évoluent pas, mais qu’en suivant les mêmes, ça ne fait que renforcer l’étrangeté qu’ils ne s’enfuient pas après avoir été témoins de tout ça.
En variant les protagonistes, on aurait pu lire les mêmes choses mais en supposant que ça se déroulait à différents endroits auprès de différentes personnes.
Tu n’as pas trouvé que c’était presque « mignon » la fin ? Enfin…ça finit mal hein, mais tu vois ce que je veux dire^^ Par rapport à tout le reste.
Voila : tu as tout à fait raison sur la gestion des persos.
Mais je pense que c’est impossible : tous les personnages de Ito se ressemblent, ils sont même interchangeables d’un livre à l’autre.
Le film : euh tu l’as ?
Mais à la limite on s’en fout qu’ils se ressemblent. Je parle en termes de structure du récit. Si tu mets en scène plus de personnages, tu peux donner l’impression que tout se passe dans un laps de temps plus court, ce qui rendrait moins bizarre l’immobilité des persos face à ces phénomènes.
Le film je t’avais filé un lien…
Sinon Oshikiri, le perso principal de Hallucinations, sort du lot pour moi. Faut pas se baser sur la première histoire, tu verras pourquoi. Après c’est un jeune homme un peu sinistre et cynique, mais il a de la personnalité.
Oh et d’une certain façon Kaori a une personnalité aussi dans Gyo, même si elle est chiante^^
Je ne sais pas si j’en ai déjà parlé mais Ito a récemment sorti une adaptation de « la déchéance d’un homme », un roman de Osamu Dazai
Description : C’est l’un des romans les plus célèbres de la littérature japonaise contemporaine. Son auteur controversé et brillant, Osamu Dazai, a incorporé de nombreux épisodes de sa vie agitée dans les trois cahiers qui composent ce roman et raconte, à la première personne et de manière saisissante, le déclin progressif de Yozo, un jeune étudiant de province qui mène une vie Dissolute à Tokyo. Rejeté par sa famille après une tentative de suicide et incapable de vivre en harmonie avec ses hypocrites similaires, Yozo vit comme un caricaturiste et subsiste grâce à l’aide de femmes qui tombent amoureuses de lui malgré son alcoolisme et sa dépendance à la morphine.
Je me demande ce que peut donner une version manga de Junji Ito.
Apparemment il aurait abordé le sujet de la sexualité qu’il n’a pas trop utilisé dans ses propres créations (peut-être faut-il l’en remercier parce que le connaissant, ça pourrait être complètement répugnant)
Bon ça n’existe qu’en anglais sous le titre « No Longer Human »
Oh voilà qui m’intéresserait.
La Déchéance d’un homme a déjà été adapté en manga, en sens de lecture français, je l’ai encore vu en occaz aujourd’hui et j’en ai parlé ICI
C’est probablement un peu différent, mais ça peut être intéressant de voir la vision de Ito.
Interview here :
https://www.youtube.com/watch?v=ZpPIJC45RG8
ça a l’air déprimant à mort cette histoire…
Et Ito qui dit « j’aimerais que les lecteurs se rendent compte que cette œuvre est une histoire d’horreur »
ça promet…
Le manga de Ito fait l’épaisseur d’un parpaing.
Il y a de bons retours sur sa version.
Je pense me le prendre.
Et aussi « Venus in the blind spot » qui publie quelques unes de ses histoires inédites en VF (et une ou 2 déjà publiées en VF)
Oui c’est très déprimant, je ne pense pas que cette lecture te fasse du bien Matt si je puis me permettre. Je regarderai ton lien plus tard.
Ah, une note plus légère : Junji Ito a liké et partagé ton article sur son Twitter 😉
Ouais c’est ce que je crains, et pourquoi je n’ai pas tenté l’autre adaptation…
Mais ça fait chier, je vais devoir faire l’impasse sur du Ito alors ^^
Yozo gâche sa vie sans aucun espoir de remonter la pente. Son égoïsme détruit également la vie des rares personnes qui l’aiment. Aucun espoir, aucun humour, fin noire. Tu n’as vraiment pas besoin de ça.
Papa Bruce…
Après…est-ce que ça ne peut pas produire un effet inverse ? Genre « putain, finalement ma vie est cool à côté » ^^