Something is killing the children par James Tynion IV et Werther Dell’Edera
Un article de BRUCE LITVO : Boom !
VF : Urban Comics
1ère publication le 08/06/23 – MAJ le 07/0723
SOMETHING IS KILLING THE CHILDREN est une série actuellement en cours avec 3 volumes édités chez Urban Link, un format plus petit que les albums habituels pour être faciles à transporter. Un quatrième volume arrive incessamment sous peu. Cet article couvre ces 3 premiers volumes.
Something this way comes ! Quelques spoilers mineurs livrés avec quelques dents de lait…
Dans une petite ville des Etats-Unis (les mecs, depuis le temps qu’on vous le dit : sortez de vos patelins pourraves et emménagez en ville ! Il y aura moins de monstres – mais plus de tueurs en série, on ne peut pas tout avoir !- ), des corps d’enfants sont retrouvés mystérieusement mutilés.
James, notre héros, survit miraculeusement à cette rencontre après avoir vu ses amis servir de cure-dents à des monstres invisibles aux yeux des adultes. Outre le fait qu’il va passer à peu près 400 pages à se lamenter, il rencontre une nouvelle version de l’héroïne badass, Erica Slaughter, dont le moindre mérite consiste à pouvoir débusquer et combattre ces enfoirés avec une mèche sur les yeux…
C’est un peu la nouvelle série qui enflamme la toile avec ses créatures infernales et ados apeurés, orphelins depuis la fin de LOCKE AND KEY, et la prévision d’un show live Netflix à la clé ! Fidèle en amitié et en amour, sensible aux arguments des copain (coucou Phyl Champ), Bruce Lit oublie alors son sixième sens l’éloignant habituellement de la hype, celle qui a porté aux nues des séries bas-du-front (NAILBITER) ou inabouties ou BABYTEETH de Donny Cates), pour tenter de rentrer dans la danse.
Sauf que SOMETHING IS KILLING THE CHILDREN, c’est un peu comme la macarena : si c’est marrant d’oublier 5 minutes sa fierté en singeant les chorégraphies de STRANGER THINGS avec Marie-Caroline ou 30 JOURS DE NUIT avec Jean-Eudes le temps d’une soirée avinée qui aidera à oublier son désespoir existentiel, il faut quand même reconnaître que Tynion le quatrième sait y faire pour noyer le poisson avec sa princesse Erica.
C’est bien simple : avec ce personnage charismatique il réussit à maintenir éveillé son lecteur qui guette chacune de ses apparitions. Son design est réussi, elle crève l’écran avec ses méthodes expéditives mais non dénuées de morale à l’inverse de l’ordre auquel elle appartient. S’il fallait résumer la série à un seul argument de vente, Erica en serait la monnaie de référence et il est très probable qu’on la retrouve prochainement Cosplayed par de jeunes filles qui voudront incarner autre chose que Harley Quinn ou Mikasa Ackerman.
Pour le reste, c’est à se demander comment ce machin s’est retrouvé en lice des Eisner Awards pour un meilleur scénario. La bio des auteurs nous précise que Tynion IV a eu pour mentor Scott Snyder. Est-ce un compliment ? Si Scott Snyder savait écrire, ça se saurait non ?
Le lecteur tient pourtant une piste : ce SOMETHING IS KILLING THE CHILDREN, c’est bien l’amalgame du risible AMERICAN VAMPIRE, la série de Snyder partie en sucettes, de la COUR DES HIBOUX et, répétons-le, une tentative éhontée de racoler sur le périph’ de STRANGER THINGS avec un adolescent sensible sauvé par une fille aux aisselles parfumées (le personnage le précisera à deux reprises : elle pue ! Non, ne pas faire de parallèle inconscient avec l’écriture de Snyder IV…)
Sauf que.
Mettre en scène une énième crise adolescente face à l’incompréhension d’adultes bornés c’est bien, encore faut-il l’écrire. Et c’est bien là que l’écriture de Tynion IV s’avère monstrueusement lacunaire.
Que James soit gay, pourquoi pas si ça permet à Tynion IV de mettre en scène un petit homme qui irait à l’encontre des clichés testostéronés du genre. Mais voilà : d’autres l’ont fait avant lui, beaucoup mieux et les tourments amoureux du personnage sont si superficiels que tout ça fleure bon l’amateurisme. Ici le personnage aurait pu aimer les chatons ou le lait en poudre que l’intrigue n’aurait pas varié d’un iota.
Ce n’est qu’un point de détail car l’écriture de Tynion IV est répétitive, prévisible et ennuyeuse. Durant plus de 400 pages quand même, le schéma reste le même : le lecteur voit des gamins sans personnalité se faire démembrer, James se sent coupable quand Erica fulmine et jure que c’est la dernière fois (jusqu’au prochain chapitre), sa cour des hiboux balance des maximes mystérieuses avant de se ridiculiser sur le terrain, de faire une excursion en ville et de se barrer sans que l’intrigue ne s’en ressente.
Pendant ce temps, les flics locaux semblent persister à ne rien vouloir comprendre, des seconds rôles qui n’ont jamais pu exister convenablement se font égorger tandis qu’une petite fille qui a échappé à d’autres massacres lance cette réplique d’une rare puissance : Dommage, il avait plein de crayons de couleurs.
Voilà qui résume parfaitement l’inanité des dialogues de cette entreprise : mettre en scène la mort d’innocents sans que personne -auteurs, personnages ou lecteurs- ne ressente dans sa chair l’épouvante qui se déroule dans ces pages. Une horreur de supermarché à prix bradé au rayon Netlix…
L’écriture décompressée et impersonnelle, le lecteur la subit plus qu’il ne la savoure. Dernièrement, Tim Seeley avec son étonnant REVIVAL ou Matt Hawkins avec l’injustement méconnu POSTAL parvenaient à faire vivre une communauté dans une bourgade américaine en respectant à minima un principe scénaristique évident : avant de plonger des caractères en enfer, avant de les tuer, il faut les faire vivre, leur donner une personnalité, des dilemmes et des enjeux, des règles que Tynion ignore allègrement pour ne les remplacer que par des scènes aussi racoleuses que le titre de sa série (on peut lui suggérer Qui a violé ma grande soeur ? pour son prochain projet…)
Son héroïne est à son image : une rebelle qui ne suit pas les règles d’une communauté obnubilé par ses propres intérêts tout en risquant d’engendrer le chaos. Ici, c’est juste la sensation que l’histoire a déjà tout donné en 3 volumes et que personne dans ce bled n’a d’interactions avec son prochain. Les personnages ne sont là que pour du récitatif et non du narratif.
Dans cette mélasse Werther Dell’Edera donne à la série une identité graphique assez personnelle même si son parti pris de dessiner une action qui se lit à l’horizontale sur deux pages pourra en agacer certains : ce gimmick n’apporte rien de particulier au plaisir de lecture et ajoute même en confusion, voire en agacement : le scénario est déjà suffisamment étiré pour ne pas en rajouter graphiquement.
Autrement, Werther Dell’Edera livre de chouettes couvertures, une héroîne formidable à regarder et un travail soigné. Son talent méritait mieux. Le lecteur aussi…
Merci pour ce passage en revue et à tabac de ce comic book dont j’ai beaucoup entendu parler sans le lire. C’est drôle, on dirait un pitch rejeté pour un reboot de Buffy, également chez Boom depuis 2019. Tynion est probablement plus à l’aise dans les séries limitées (sa trilogie Memetic/Cognetic/Eugenic est solide) que sur la durée.
BO : tiens, je pensais l’utiliser pour un futur BD sur le Batman du chauve mégalo. Mais j’avais un plan B ^^
En fait je réalise surtout que pour la saison 10 quelqu’un va devoir se colter un article sur BUFFY, non ?
Série TV, spin-off, comics ? (sans marcher sur les plates-bandes de Jyrille si c’est déjà lancé ^^)
Je n’ai vu qu’une seule saison de ANGEL je crois, et lu aucun comics, donc moi j’avais juste noté la série principale, en ayant en tête une intro qui expliquait ou tentait d’expliquer pourquoi c’est top et un panel de quelques épisodes marquants, comme un Top 10 quoi…
Avec Oriane, on est parti pour se refaire la série ANGEL…
si je suis motivé, pourquoi pas?
pour Buffy en 2017 la toile grouillait littéralement d’articles élogieux sur le pourquoi du comment Whedon a changé la game des séries TV (épisodes muet, épisode sans musique, épisode comédie musicale etc… )
donc j’aurais eu l’impression de paraphraser…
Depuis le créateur est devenu personna non grata et j’ai oublié l’idée de faire un truc sur Buffy qui aurait encore valu des commentaires houleux…
Hey !
Bon, on comprend que tu es énervé. Les arguments sont posés, mais ..
Je n’arrive pas à être aussi négatif que toi sur ce coup.
Je connais toutes les références que tu cites, j’adore StrangerThings, et s’il faut reconnaître un parallèle avec la série Netflix, surtout sur le côté monstres « invisibles » demembrant leurs victimes, précisons que ce n’est que dans la saison 3, et sauf erreur, que ce précis d’horreur fait son entrée. Alors, « de qui la poule ou l’oeuf »…je n’en sais rien. Reste une petite série d’horreur aux attraits suffisant pour m’avoir fait acheter le TPB 1 à sa parution (presque rien que pour le titre et le dessin), puis lire la suite en français et compléter avec le 3 chez Urban link récemment. Et je m’autorise à allez voir ce que donne le 4.
Bref, dans les bois, il se passe des trucs plutôt agréables (enfin, faut pas craindre les coup tranchants) et on a vu des mini séries bien plus pourrites à mon avis. D’ailleurs, à propos de « Woods », j’ai adoré le recueil chez Ankama.
Is Something Brucing Lit dans le mauvais sens du poil !?
Is Something Brucing Lit dans le mauvais sens du poil
Salut Frank. Ce qui m’agace prodigieusement, c’est le sentiment de voir une série passer à côté de son potentiel.
Mais il est vrai que je suis un lecteur très sélectif avec des paramètres immuables : la lecture m’a t-elle plue ou « simplement » divertit. Puis l’argument majeur reste : « suis-je prêt à la laisser rentrer dans la famille (ma bibliothèque) et ai-je envie de relire ça, de le prêter ou le faire découvrir ?
Lorsque ma réponse à toutes c es questions est NON ! , je m’en sépare et dégaine le BS.
Ah ben, moi, j’aime bien Something is Killing the children.
Et j’aime bien ce que fait Tynion IV chez Boom, que ce soit sa trilogie Memetic/Cognetic/Eugenic, sa longue série The woods ou encore dans un registre plus jeunesse la série Wynd.
Alors, SIKTC n’est pas la série du siècle, ni même la série de l’année, mais elle ne mérite pas à mon sens le déferlement de critiques de l’article. Après, je suppose que c’est le principe du bullshit detector et que le but n’est pas de faire dans la nuance, mais ça me semble forcé pour une série qui ne mérite pas ça.
Sinon, il y a un point du texte qui me chiffonne :
« Que James soit gay, pourquoi pas si ça permet à Tynion IV de mettre en scène un petit homme qui irait à l’encontre des clichés testostéronés du genre. Mais voilà : d’autres l’ont fait avant lui, beaucoup mieux et les tourments amoureux du personnage sont si superficiels que tout ça fleure bon l’amateurisme. Ici le personnage aurait pu aimer les chatons ou le lait en poudre que l’intrigue n’aurait pas varié d’un iota. »
Comme trop souvent, ceci semble sous-entendre que l’homosexualité ne peut exister dans une œuvre que si elle est problématisée, que si elle fait sujet.
Or ici, ce n’est pas le sujet. Le personnage est juste homosexuel, point.
On ne se pose jamais la question de l’impact de l’hétérosexualité d’un personnage sur l’intrigue. De la même manière, un personnage peut porter des lunettes, être blond, roux ou que sais-je, être gros, grand, mince, petit sans que ça ait nécessairement un impact sur le récit.
Ici, le personnage est homosexuel et ce n’est pas le sujet. Il est juste homosexuel et c’est très bien comme ça.
Si j’étais homosexuel, je crois que ça me gaverait de ne voir des personnages qui ont la même orientation sexuelle que la mienne que dans le cadre de récits où cette orientation est problématisée. Il me semble positif que des œuvres présentent des personnages homosexuels sans que l’homosexualité soit un sujet et qu’ils aient droit, eux aussi, pour reprendre tes termes, à des « tourments amoureux superficiels » sans réelle conséquence sur le récit.
Salut Zen.
Ta remarque est très juste et saupoudrons un zeste de tendresse dans ce Bullshit Detector : bien entendu l’homosexualité n’est pas condamnable et chacun doit être libre d’aimer qui il veut.
Du souvenir que j’en ai de ma lecture, l’homosexualité de James est contextualisée : un village un peu reculé des States où l’on sait que ce n’est pas le meilleur endroit pour vivre son orientation sexuelle différente. J’ai également le souvenir que James en souffre et qu’il est moqué pour ça.
Enfin, et je crois que vous en parliez hier dans les commentaires d’ARCHIVE 81, Netflix a un cahier des charges concernant les personnages LGBT qui est parfois tourné en caricature.
Ma remarque légèrement acerbe vien du fait que je ne perds pas de vue que tout ceci ressemble à un pitch de série en préparation et qu’il serait naïf de penser que cela n’a pas été pensé comme tel.
Ma frustration vient non pas que le personnage soit gay mais que cela soit présenté comme un noeud à dénouer au début du récit et qui finalement n’aboutit, comme tout le reste des plots lancés par Tynion, à rien.
Nous sommes donc d’accord sans nous être compris.
Je ne pense pas que l’homosexualité dans SIKTC soit conçue dans l’optique d’un pitch Netflix ou autre. Les personnages homosexuels sont récurrents dans les séries de James Tynion IV. Il est ouvertement bisexuel.
Dans une interview en 2014, il disait ceci : « I promised myself in High School that if I started writing books or comics, that I’d always have LGBT characters in it. »
L’intégrale de l’interview sur le thème (très intéressante) :
https://bleedingcool.com/comics/recent-updates/tales-from-the-four-color-closet-talking-with-james-tynion-iv/
Soit.
Je te crois sur parole.
Pour la bo : jamais aimé Offspring. Une copie gentillette et édulcorée de Bad Religion.
Un article à marquer d’une pierre blanche : Bruce a été plus patient que moi avec cette série. J’avais lâché l’affaire à la fin de la lecture du premier tome, en me demandant ce que je n’avais pas su voir, et que tout le monde appréciait.
Je suis plutôt d’accord avec Zen Arcade : dans la vie de tous les jours, l’orientation sexuelle des unes et des autres n’est que très rarement problématisée. Je n’ai pas besoin qu’elle le soit systématiquement dans mes lectures. A la réflexion, c’est aussi ça ne m’a pas accroché avec le personnage principal : comme tu l’indiques, on la remplace par un personnage masculin, et on a une série aventure / horreur assez classique.
D’un autre coté, il y a plusieurs séries de James Tynion IV que j’aime beaucoup : Detective Comics m’avait enchanté, et j’attends avec impatience la suite de The nice house on the lake.
Ayant décidé de ne plus me lancer dans de nouvelles séries sauf auteur à suivre (ma PAL est trop haute), je passe allègrement sur cette bd, surtout que je ne connais pas les auteurs. Je vais rejoindre Présence et Zen sur l’orientation sexuelle et JB sur le fait que ça ressemble à du Buffy. Merci pour la présentation boss.
La BO : pas mon délire ce groupe mais ce titre est assez réussi, dans mon souvenir, le seul avec Self Esteem que je peux écouter de The Offspring.
Ah ? Je suis surpris ! Il me semblait que c’était toi qui m’avait fait découvrir la série.
Que je suis fier de moi d’avoir zappé cette série dans laquelle j’avais flairé le nouveau NAILBITER (quelle arnaque celle-là !).
Je ne dis pas que ça ne mérite pas une lecture. Mais en médiathèque ça suffit à la limite. Or de question que j’investisse de nouveau dans une série hypée comme ça qui promet beaucoup et finit en eau de boudin.
Tu parles de POSTAL. C’est une série finie et entièrement publiée en VF ou encore un truc abandonné en plein envol ?
La BO : Pas du tout dans mes horizons musicaux mais c’est quand même bien. Je pense l’avoir écoutée à l’époque, ou tout au moins entendue.
« Je ne dis pas que ça ne mérite pas une lecture. Mais en médiathèque ça suffit à la limite. Or de question que j’investisse de nouveau dans une série hypée comme ça qui promet beaucoup et finit en eau de boudin. »
Vu que la série est toujours en cours, on va peut-être attendre pour savoir si ça finit en eau de boudin.
Et, si la série possède évidemment des aficionados et des contempteurs, elle ne me parait ni justifier une hype exagérée ni le torrent de critiques de l’article. Une lecture en médiathèque pour se faire une idée par soi-même, ça me semble constituer une bonne option.
Pas lu ni Nailbiter (qui a l’air vraiment tout pourri) ni Postal (qui part pour moi avec le très très gros handicap d’être publié par Top Cow et en plus je trouve les dessins très laids).
POSTAL n’a vu qu’un titre publié en VF chez Panini. C’est bien dommage car la récit est complète en VO avec une fin en bonne et due forme.
Les gens qui n’aiment ni Nailbiter, ni SIKTC sont de méchantes personnes, nah ! Vous êtes des pas beaux !!! Ouin !!!
NAILBITTER donne le change avant de sombrer dans du grand n’importe quoi. Mais vraiment, n’importe quoi.
Quand à la beauté, elle est toujours bizarre.
La BO
Offspring a produit de bons singles en son temps. Tu as dû entendre celui-ci dans l’OST de THE FACULTY.
Le dessin me fait par endroits penser à du Tim Sale.
L’histoire ne me branche pas plus que ça.
Allez, petit aveu, des fois, il m’arrive de m’aventurer dans des BD « qui font peur ».
La dernière fois, c’était il y a quelques mois avec THE AUTUMNAL, de Daniel Kraus. J’en avais lu une critique très enthousiaste. J’ai été happé par l’intrigue mais j’ai trouvé le final classique et prévisible. En fait, je ne sais pas pourquoi le côté souvent fataliste des récits d’horreur (il va y avoir des morts, souvent à foison) me séduit moins que l’aspect tout aussi fataliste des récits noirs.
Ah oui, bien vu pour Tim Sale.
Je ne connais pas du tout AUTUMNAL.
Werther Dell’Edera, il vient plutôt de l’école n/b italienne.
J’avais bien aimé son travail sur le one-shot Hellblazer en n/b dans la série Vertigo Noir (l’histoire scénarisée par Ian Rankin) et sur le Loveless d’Azzarello.
J’avais aussi lu un de ses trucs italiens à l’époque mais je ne me souviens plus du titre.
Je prends beaucoup de plaisir à le revoir sur SIKTC.
J’ai un bon souvenir d’Autumnal.
Pas de quoi se relever la nuit mais bien fait dans son genre.
Le final classique et un brin prévisible, c’est très souvent le cas dès qu’on aborde le genre fantastique / horrifique, je peux vivre avec.
Dans le même rayon fantastico-horrifique classique et bien foutu sans être fondamentalement indispensable, il y a aussi The plot que je trouve pas mal.
fidèle à un instinct qui me fait perpétuellement nager à contre-courant (sans même le vouloir-je le précise).
je trouve qu’actuellement l’indépendant américain est encore moins enthousiasmant que le mainstream.
l’aspect qu’on dirait des pitch pour plateforme n’y est pas pour rien. le graphisme est à mes yeux terne et à part les auteurs que j’ai l’affection de suivre (Terry Moore ou Brian Vaughan), personne ne me séduit vraiment.
J’ai jamais été un gros fan de vertigo, MAIS il faut bien reconnaître qu’ils ciblaient un public vraiment adulte et que j’ai l’impression qu’on tente désormais de séduire les « young adults » avec des problèmes adolescents d’identité, de regard de l’autre etc.. ça me passe au dessus…
ça a l’air en effet d’être une sorte de sous-Buffy et bon ben comme dirait Claremont : »been there-done that »
tu parles de REVIVAL, c’était en effet une bonne série mais c’était quand même plan plan, avec des cadrages de série TV bien sage qui fait le job. Pro, sans plus! Avec un dessin fonctionnel…
c’est pas pour ça que je lis de la bd ou plutôt que je l’achète…
Pour l’homosexualité, oui c’est vrai ça n’a pas besoin à tout prix d’être « utile », mais le souci c’est que dans un fiction
s’il y a pas de gays, ça va râler
s’il a des gays , ça va râler
si le fait d’être gay n’est pas utile à l’intrigue, ça va râler
si c’est utile, on va utiliser des tropismes et ça va aussi râler
ce n’est pas un truc neutre en fait et ça doit être casse gueule pour un scénariste qui n’a rien à dire là dessus…
Bruce tu parles de Cosplay, j’ai fait le GEEKS DAYS en début de mois et je peux te dire que tu surestimes grandement l’aura d’un titre indé américains lu par 10 personnes (qui tiennent chacun un blog…)
90% des costumes sont issus de la japanime et du jeu vidéo…là tu vois le personnage clé c’est les héros de Demon Slayer et d’un jeu dont j’ai déjà oublié le nom… et Mikasa est totalement dépassée par Levy (attaque des titans) figure androgyne par excellence attirant les unes comme les autres…
Ben ça alors, moi qui voulais faire Djeun !
Mikasa est déjà has-been ? Je vois toujours passer son nom sur les hashtags Twitter. Je ne vois pas qui est Levy.
@Bruce : au fait, j’aime bien ton titre, il annonce la couleur dès le début, avec un détournement en bonne et due forme.
Sinon si on parle de James « Snyder » Tynion ze fourth, quelqu’un a lu Department of truth ? C’est d’un autre niveau (à mon sens). J’aime beaucoup James… Plus que Tom King le bavard en tout cas
Oui, quelqu’un a lu Department of Truth : extraordinaire.
http://www.brucetringale.com/il-ny-a-pas-de-vraie-reponse-the-department-of-truth-1-the-end-of-the-world/
Là, je suis raccord. Curieux de lire le second tome en VF. Merci pour l’article qui m’avait échappé en mars.
DEPARTEMENT OF TRUTH : pas adhéré au premier tome. Je laisserais une seconde chance à la série avec la suite, mais j’ai trouvé cela aussi lent, prétentieux et incompréhensible que du Tom King.
J’ai commencé la série, sans pouvoir franchir le cap du numéro 6… Bravo à toi Bruce d’avoir pu lire 3 volumes entiers !!
C’est marrant, le titre me hypait, les commentaires me hypaient, mais la lecture ne m’a pas du tout embarquée… Rythme très, trop lent…
Pour l’homosexualité de James, je l’avais oubliée, c’est anecdotique, mais ce n’est pas si mal.
La BO : rah j’adore ! Je kiffe le WHAT THE HELL IS GOING ON ! Y a un sentiment de désespoir et d’urgence dans ce titre, je kiffe. Et ce qui est marrant, c’est que la mélodie de l’intro m’a toujours fait rappeler le générique de la série TV BUFFY. La boucle est bouclée ! (https://www.youtube.com/watch?v=6stIFV34uMc)
Bonjour Bruce,
je te trouve dur avec cette série mais cela je te l’avais déjà dit. Cela n’enlève rien au fait que tu n’es pas aimé et à la pertinence de certains de tes arguments. Néanmoins rien de pire que plein d’autre lecture encensé ou démonté ici et là. Personnellement, je ne trouve pas que cela soit le meilleur travail de James Tynion IV, que j’apprécie assez comme scénariste notamment sur ces travaux autre que mainstream (quoi que son DETECTIVE COMCIS doit être la dernière bonne chose que j’ai lu sur du Batman), mais j’ai apprécié de lire ce SIKTC (oui car quand on est in en 2022, on parle en acronyme).
Pour moi les principaux problème de la série se situe plutôt, et je te cite, ici :
*C’est un peu la nouvelle série qui enflamme la toile avec ses créatures infernales et ados apeurés, orphelins depuis la fin de LOCKE AND KEY, et la prévision d’un show live Netflix à la clé !. Tout fait le buzz de nos jours. Netflix et les réseaux sociaux ont appauvri les esprits.
* Pour le reste, c’est à se demander comment ce machin s’est retrouvé en lice des Eisner Awards pour un meilleur scénario. Pareil. Le niveau d’exigence a bien baissé. L’an dernier on a quand même eu le droit à Chip Zdarsky également pour son extraordinaire DAREDEVIL et cette année le NIGHTWING de Tom Taylor, au demeurant sympathique, est également très bien nommé.
Je retiens également
L’écriture décompressée : clairement un problème d’écriture et de plan narratif qui est devenu un virus depuis des décennies. Il faut apprendre à faire avec mais c’est d’un lourd, surtout sur de pareil titre et au regard du prix.
Maintenant, si on prend le comics pour ce qu’il est est et pas pour ce que l’on nous a vendu ou ce que l’on aimerait qu’il soit, et bien c’est pas si mal. Mais oui rien de révolutionnaire.
A signaler quand même que James Tynion IV a lancé des spin off à cette série.
Sur l’homosexualité : James Tynion IV est un grand défenseur de la cause LGBT+ (plusieurs fois cité ou récipiendaire de divers award ou autres…) étant lui même bisexuel. Il convie pratiquement dans l’ensemble de ses travaux des personnages LGBT,+ quand il n’en fait pas les personnages principaux. Comme quand les scénaristes hétéros blancs n’écrivent-aient que sur des personnages hétéros blancs, James Tynion IV lui écrit avec des personnages LGBT+. Et depuis le temps que je lis du James Tynion IV, rien ne m’a jamais paru ni forcé, ni gratuit, ni démonstratif. Voilà, il y a 1 ou plusieurs personnages LGBT+ comme il y en a d’autre qui ne le sont pas.
La BO : j’ai utilisé pour le Squadron Supreme un titre de The Offspring. J’aime bien celui là même si je dois avouer qu’il ne fait plus le même effet que lors de mon adolescence.
« je te trouve dur avec cette série mais cela je te l’avais déjà dit. Cela n’enlève rien au fait que tu n’es pas aimé »
Comment ça, je ne suis pas aimé 😉
Je ne me trouve pas particulièrement dur mais peut-être est-ce dû au fait que je suis relativement indifférent à la carrière de tYnion IV ce qui m’empêche de relativiser ce que je considère être une écriture assez mauvaise. Pour tout te dire, je ne suis pas sûr d’avoir envie de lire d’autres trucs de lui.
C’est toi même qui dit que le niveau d’exigence a baissé. Pas le mien.
Des Spin-offs ? Mon Dieu, mais le mec n’arrive même pas à raconter son histoire principale !
belle faute de conjugaison en effet (et on ne peut pas corriger …).
Le premier spin off (co écrit avec Tate Brombal) s’intéresse à la fameuse société : HOUSE OF SLAUGHTER.
Pour le niveau d’exigence, le mien non plus n’a pas baissé. Je n’érige pas, comme on lire ici et là, SIKTC comme un chef d’oeuvre moderne et un truc ultra flippant et révolutionnaire. Je l’ai pris comme un comics « indé », qui n’arrive pas à la cheville des récits Vertigo. Mais pas une mauvaise lecture non plus. Pas certains de continuer au delà du premier arc (donc du tome 3), on verra mes priorités.
Maintenant en effet je suis la carrière de James Tynion IV, un scénariste avec lequel je me sens plutôt en phase. Plus que les Dan Slott, Donny Cates, Chip Zdarsky …. Je préfère lire du Tynion IV que du Tom King. Mais je le mets dans les bons faiseurs comme Tom King (même si le trouve supérieur).
« belle faute de conjugaison en effet »
Tant que ce n’est pas un lapsus….
Cates, Zdarsky, Tynion, Taylor pour l’instant tout ça ne me touche pas des masses.
J’ai le RORSCHACH de King dans la PAL.
Celui qui s’en sort le mieux pour l’instant reste Lemire capable de beaucoup écrire. Lorsque c’est réussi, Lemire est vraiment grand.
Tant que ce n’est pas un lapsus…. je ne me permettrais pas (et je ne le pense pas, de plus).
On est d’accord sur Lemire mais de plus en plus de voix commence à s’élever contre lui également.
Il faut finalement accepter la critique.
Je pense également essayer le RORSCHACH de King. Là dans ma PAL de la semaine j’ai RADIANT BLACK (nommé aux Eisner également, sic) de Higgins et Costa que je suis en train de terminer et surtout le à priori extraordinaire TOUTES LES MORTS DE LAILA STARR de Ram V et Andrade dont j’attends beaucoup.
Des voix contre Lemire ?
Oui, Lemire peut être très bon.
Après, comme beaucoup de scénaristes, il produit trop et tout ne se vaut pas.
Je trouve aussi qu’il a besoin de séries au long cours pour donner toute sa mesure. Ses mini-séries sont souvent plus faibles.
J’ai bien aimé le Rorschach de King et son Strange Adventures aussi.
Je n’aime pas tout ce qu’il fait (certains trucs me tombent des mains) mais c’est un vrai auteur avec un vrai univers et une vraie personnalité. Pas un faiseur comme l’écrit Arrow à mon avis à tort.
Et je préfèrerai toujours un vrai auteur qui se vautre parfois qu’un aimable faiseur qui fait tout bien mais sans que ça soit jamais super bien.
Laila Starr : bof. J’ai trouvé ça dans une bonne moyenne, sans plus.
Moi Lemire m’ennuie totalement
mais c’est une histoire d’incompatibilité entre ses marottes et mes goûts. pas une question de talent…
si, en mainstream il est vraiment à chier (les x-men qu’il a fait en enfer…c’était…. passons!)
Oui, je suis une voix contre Lemire : Son BLACK HAMMER, sans être mauvais (je parle de la série ET des spin-off (j’ai acheté la série et lu les spin-off en médiathèque)), me parait très surestimée et, en tout cas, j’ai trouvé l’ensemble bien banal et ennuyeux, ayant l’impression de lire quelque chose d’assez lénifiant.
« * Pour le reste, c’est à se demander comment ce machin s’est retrouvé en lice des Eisner Awards pour un meilleur scénario. Pareil. Le niveau d’exigence a bien baissé. L’an dernier on a quand même eu le droit à Chip Zdarsky également pour son extraordinaire DAREDEVIL et cette année le NIGHTWING de Tom Taylor, au demeurant sympathique, est également très bien nommé. »
Le problème, c’est qu’on a dans les comics aujourd’hui un niveau moyen qui ne me parait certainement pas avoir baissé par rapport aux périodes précédentes mais dans le même temps il y a trop peu de titres vraiment extraordinaires qui sortent du lot.
Par ailleurs, je trouve plutôt exagérées les affirmations qui voudraient faire croire que tout est pitché pour devenir une série télévisée. Certaines séries le sont, clairement. Et elles figurent sans doute parmi celles qui retiennent le plus d’attention mais je ne ressens pas cela dans la grande majorité de ce que je peux lire. Mais c’est sans doute dû à mes goûts qui ne me portent pas naturellement vers ce type de titres.
Et puis quand Bruce écrit ça « C’est un peu la nouvelle série qui enflamme la toile avec ses créatures infernales et ados apeurés, orphelins depuis la fin de LOCKE AND KEY, et la prévision d’un show live Netflix à la clé !. « , ça me passe au-dessus de la tête.
Je n’avais aucune idée qu’il y avait un quelconque buzz autour de SIKTC et que ça enflamme la toile. Je sais à peine qu’il existe une série télé Locke and key et elle ne m’intéresse pas le moins du monde (et pourtant j’adore le comics). Que SIKTC soit un jour adapté, je m’en contrefiche.
Tout ça ne m’intéresse pas. Ca fait partie d’un monde qui ne m’intéresse pas. C’est un monde de geeks et je ne suis pas un geek.
J’ai commencé SIKTC parce que j’aime suivre le travail de James Tynion IV et que le plus souvent j’y trouve mon compte et ça ne va pas plus loin.
la période actuelle du comics me parait de ma fenêtre avoir des standards bien plus costauds qu’avant. d’un coté la moyenne des titres sont quand même au dessus de ce qu’on lisait gamin, conçus pour des gamins et on ne verra plus des Hercule trainer New York avec une chaine de vélo, mais d’un autre coté , il y a quand même une adaptation du marché se ce n’est au plateforme de type Netflix, au moins au langage télévisuelle avec des éries qui sont articulée en quasi saisons avec une façon de les écrire avec des regular cast, des intrigues très similaires à ce qu’on peut voir sur petit écran etc. Que la série soit optionnée ou pas par une chaine n’a que peu d’importance… ce lissage est partout. Vertigo a disparu au profit du black Label chez DC, c’est un indicateur de la façon dont évolue le medium. le black label sort sans doute des trucs qu’on peut pas faire en mensuel mais c’est de ce que j’ai lu toujours mouais pas mal sans plus…. d’ailleurs tout ce que je lis venant des usa depuis quelques années se résument à pas mal sans plus…pas de quoi faire des Bullshit Detector, mais on le finit et on le relit plus jamais de sa vie.
rien d’excitant…
Paradoxalement dans ce monde sans vague, il m’arrive d’avoir un sursaut de curiosité pour un projet un peu plus « beau » ou « ambitieux » que la moyenne comme une série de Tom King, ou Immortal Hulk où j’ai enfin l’impression que les auteurs (osons ce gros mot) se sortent un peu les doigts du cul. ou la mini SUPERGIRL que je trouve graphiquement attrayante.
je ne crie pas au génie.
De toute façon vu l’immaculation prônée dans la pop culture, on pourra plus avoir de trucs géniaux, ça suppose quand même le faire de se salir un peu l’âme et les mains tout ça….
en ce moment ils aiment bien « effrayer le bourgeois » avec des histoires d’homosexualité… j’ai envie de dire c’est déjà du réchauffé, des perso lgbtq+ , ça fait 50 ans qu’il en a régulièrement dans les manga (Moto Hagio) et puis, on vit quand même dans un monde qui a déjà connu jean Cocteau etc…bien sur que l’homophobie existe (ça existera toujours puisque c’est irrationnel) mais c’est bon on sait ce que c’est…
a part ça au niveau messages, c’est morne plaine…
le vitriol, c’est juste de la limonade.
Je comprends que l’on puisse s’en contreficher. Mais nous vivons un âge d’or des comics comme le mentionnait Présence il y a quelques années ainsi que celui des séries.
Être Geek est quasiment un boulot à plein temps : séries, films, comics, jv,jdr, animés….
Et pour moi, le fait que SIKTC soit formaté pour une adaptation TV est une évidence.
« AGE D’OR »?
tu veux dire en terme d’accessibilité?
parce que le contenu actuel….
mais NEXUS est dispo je ne peux être que joie.
En terme de production, oui.
Je ne trouve pas que l’on vive un âge d’or des comics.
Comme je l’ai dit plus haut, le niveau moyen est sans doute plus élevé qu’auparavant mais on manque cruellement de propositions qui bousculent un peu le train-train du moyen+.
Et pour moi, l’âge d’or des séries est passé.
L’âge d’or des séries, pour moi, c’est le règne du cable avec les grandes séries de HBO qui ont créé un espace dans lequel d’autres chaines se sont engouffrées (FX, Showtime, AMC,…). Ca a donné entre autres The Sopranos, The Wire,Six Feet Under, Mad Men, Treme pour n’en citer que quelques-unes parmi beaucoup d’autres. Même si certaines étaient plus mémorables que d’autres, il y avait un réel bouillonnement de propositions profondément singulières.
Maintenant, on est passé au règne des plate-formes avec des propositions souvent très normées, cadenassées, lissées pour plaire au monde entier.
Et on croule sous les franchises. Mais vraiment, on croule. Et j’en ai tellement rien à faire du nouveau machin dans le monde de Star Wars ou de la dernière série du MCU.
Ou d’une série Willow par Disney.
Moi, j’appelle pas ça un âge d’or.
Sinon, pour revenir à SIKTC, que la série soit formatée ou pas pour une adaptation TV, je m’en fous. Même si je la range dans la catégorie des « moyen+ » que j’évoquais plus haut, je prends plaisir à la lire pour les qualités que j’y trouve etsi un jour c’est adapté à la tv, ça ne me fera même pas lever un sourcil tellement j’en aurai rien à foutre.
Je suis d’accord sur le fait que « l’âge d’or » vient de s’achever. On entre à présent dans un âge « de récup ». Le fric reprend la main et toute la culture avec.
Cela ne m’empêche pas de prendre du plaisir au passage (lés séries STAR WARS parfaitement calibrées pour ma fibre nostalgique, la mode des années 80/Stephen King itou), mais je ne suis pas dupe (enfin, j’espère).