Retour Aux Sources (Black Hammer)

Black Hammer tome 1, par Jeff Lemire & Dean Ormston

Article de : TORNADO

VO : Dark Horse

VF : Urban Comics

Première publication le 19/04/18 – MAJ le 21/04/54

 Une couverture qui transpire autant l’art déco que la SF des 50’s !

Une couverture qui transpire autant l’art déco que la SF des 50’s ! © Dark Horse

Cet article portera sur le premier tome de la série Black Hammer, réalisée par le scénariste Jeff Lemire et le dessinateur Dean Ormston (avec une mise en couleur du grand Dave Stewart). Il regroupe les six premiers épisodes publiés initialement entre 2016 et 2017.

Le recueil VF publié par Urban Comics offre une quarantaine de pages de bonus avec la postface de Jeff Lemire, les croquis et les recherches préliminaires effectuées par les auteurs, ainsi que les couvertures alternatives.

A noter que ce premier tome a reçu le prix Eisner 2017 de la meilleure nouvelle série indépendante.

Une entrée en matière plutôt naturaliste et bucolique…

Une entrée en matière plutôt naturaliste et bucolique… © Dark Horse

C’est l’histoire de six anciens super-héros de « Spiral City », une ville imaginaire de notre monde, dans l’esprit initial des villes de l’univers partagé DC Comics (comme Métropolis ou Gotham City). Ces six protagonistes ont été déportés mystérieusement dans une autre dimension, et demeurent prisonniers d’une petite bourgade des Etats-Unis. Là, ils vivent dans une ferme telle une véritable famille recomposée et dysfonctionnelle, obligés de vieillir ensemble sans aucune possibilité de revenir dans leur univers originel. Le seul qui a tenté cette expérience, c’est Black Hammer, et cela lui a coûté la vie…

Si certains d’entre eux ont gardé leurs anciens pouvoirs, d’autres les ont vus s’altérer. Tel est le cas de Gail, prisonnière, malgré ses cinquante ans, du corps de son avatar, une petite fille de 11 ans.
Alors qu’Abraham Ezekiel Slam et Mark Markz le martien se sont habitués à leur nouvelle existence paisible (vivant comme les autres habitants du coin, en dissimulant leur ancienne nature super-héroïque), ce n’est pas le cas de leurs compagnons, qui espèrent encore trouver un moyen d’ouvrir les portes dimensionnelle qui leur assureraient un retour sur terre…

Une drôle d’équipe (et une drôle de famille) s’il en est !

Une drôle d’équipe (et une drôle de famille) s’il en est ! © Dark Horse

Portés par un pitch très intéressant, les premiers épisodes de cette nouvelle série super-héroïque séduisent d’emblée par leur atmosphère postmoderne et intemporelle au décorum rétro-futuriste et aux accents art-déco. Le style rugueux et réaliste du dessinateur, qui renonce ici à tout artifice esthétisant, assure l’immersion dans un récit mature et mélancolique, qui n’est pas sans rappeler certaines créations parmi les plus réussies du genre super-héroïque réservé aux adultes, avec un petit quelque chose de l’univers développé par Mike Mignola  autour du BPRD.

Dès le départ, les clins d’œil appuyés aux super-héros de l’âge d’or ou de l’âge d’argent des comics de super-héros dénotent une réelle volonté de la part des auteurs de développer une forme d’hommage à certaines icônes classiques. Ainsi, les origines d’Abe Slam évoquent celles de Captain America, tandis que celles de Golden Gail sont un remake des origines de Shazam, à la différence qu’ici le principe est inversé, puisque Gail devient une petite fille lorsqu’elle se transforme en super-héroïne. Le martien Mark Markz est bien évidemment une déclinaison de Jon Jonz, le Martian Manhunter de la JLA. Quant au Colonel Weird, au robot Talkie Walkie (un robot-femelle) et à la sorcière Dragonfly, ils lorgnent plutôt du côté des EC Comics  des années 50. Autant de références consommées qui démontrent que nous sommes ici dans un récit postmoderne tourné sur l’hommage au genre super-héroïque et aux comics de l’âge d’or du medium, avant l’arrivée du Comics Code Autorithy.

Un petit côté Weird Science ! © Dark Horse

Cependant, la ressemblance avec les comics mainstream s’arrête là, car « Black Hammer est une série tournée vers le réalisme (si tant-est qu’une histoire de science-fiction avec des êtres dotés de superpouvoirs puisse être qualifiée de « réaliste ») et la question de l’intégration sociale. En bref, le matériel super-héroïque n’est ici qu’un vernis derrière lequel les auteurs développent une toile de fond réflexive, en se focalisant avant tout sur l’aspect relationnel des personnages et sur leur interaction avec leur entourage naturaliste. Où quand des êtres exceptionnels promis à un destin exceptionnel se retrouvent du jour au lendemain oubliés du public et malencontreusement réduits à se fondre dans la masse, comme un retour forcé vers une vie ordinaire, ici assimilée à une forme de prison morne et dépressive. C’est ainsi que nos super-héros doivent survivre en apprenant à renoncer à ce qu’ils furent, et par extension à la pratique de leurs dons, afin de vivre dans un monde commun. Étrangement, les auteurs insèrent ici la métaphore en inversant le processus habituel, puisque les héros sont tirés de leur monde super-héroïque pour être amenés dans un monde réaliste, ce qui est plutôt contraire à ce genre de récit.

C’est dire si l’on tient là une série moderne et adulte, dans la lignée des créations indépendantes d’Alan Moore  (on pense évidemment à Watchmen  aussi), ou des séries d’auteurs comme Astro City .

Abe Slam : Lui, il est heureux comme ça.

Abe Slam : Lui, il est heureux comme ça © Dark Horse

Par ailleurs, on peut noter quelques ressemblances de ton avec certaines séries de creator-owned n’ayant rien avoir avec les super-héros, telle Harrow County, dans le sens où les auteurs nous emmènent dans une Amérique profonde semblant rester prisonnière du temps. Comme si les comics américains opéraient ces dernières années une forme de mutation, où les époques se confondraient afin d’illustrer une Amérique mythologique, proche de ses sources, et profondément ancrée dans une grande crise économique l’ayant manifestement marquée au fer rouge de manière pérenne.

Tous ces éléments hétéroclites réunis de façon cohérente assurent la qualité de cette création super-héroïque à la fois référentielle et atypique, dont le traitement extrêmement soigné fait honneur à une toile de fond passionnante qui n’est encore, avec ce premier tome, qu’au début de son développement.

Toutefois, le lecteur peut refermer ce premier tome avec une légère sensation consensuelle, comme si ces six premiers épisodes gardaient un arrière-goût de déjà vu. Certes, on s’est rapidement attaché à cette nouvelle famille dysfonctionnelle qui n’a de super-héroïque que son passé mythique aux allures de spectacle suranné et factice. Mais, en l’état, l’ensemble demeure encore très inachevé et, en définitive, il ne se passe pas encore grand chose.

Mark Markz et Gail : Un martien gay et une quinquagénaire coincée dans le corps d’une fillette !

Mark Markz et Gail : Un martien gay et une quinquagénaire coincée dans le corps d’une fillette ! © Dark Horse

En bref, une belle entreprise de retour aux sources du comic-book, sur un mode postmoderne mature et adulte, avec, tout de même, un développement du récit qui reste pour l’instant en surface.

Je ne sais comment le dire, mais je me rends compte au final que j’ai réussi à mettre en avant les qualités de ce premier tome, mais pas les défauts. Et pourtant, en refermant le livre, je n’étais pas complètement enthousiaste avec, en arrière-goût, la sensation que tout ceci était un peu consensuel et sentait un peu le déjà vu……

The Golden Âge : Tout est dit !

The Golden Âge : Tout est dit ! © Dark Horse

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Une jeune femme qui se sent prisonnière de son destin dans une Amérique pétrifiée dans le temps ? L’occasion est trop belle d’écouter le magnifique Young Bride de Midlake !

131 comments

  • Patrick 6  

    Tornado revient sur les films de la Hammer ? Ah non pardon c’est le comics Black Hammer, au temps pour moi 😉
    Blague à part je ne connaissais pas du tout ce comics, comme tu le mentionnes en regardant les scans j’ai tout de suite pensé à Mignola. Le thème a l’air très intriguant (nous avons l’habitude de Monsieur Toutlemonde qui devient un Super héros, ici c’est le contraire) et les dessins font en effet très Comics Indé.
    Tout pour plaire en somme, même si la fin te laisse manifestement un peu perplexe…
    Quoi qu’il en soit tu as su éveiller ma curiosité je vais télécharger euh j’ai voulu dire chercher ce comics de ce pas 😉

  • Matt  

    Ah ben c’est pas Black Science mais Black Hammer^^
    On sent bien le feeling Weird Science et comics old school des années 50. J’ai cru que c’était du Remender au début vu qu’il nous faisait le coup dans Fear agent.
    Que dire ? Ben euh…forcément ce côté rétro me rend curieux. Mais là aussi c’est une série inachevée sans garantie que la qualité soit au rendez vous tout le long.
    Et apparemment y’a tout plein de spin-off aussi pour étendre l’univers Black Hammer. Je sais pas trop dans quoi je mettrais les pieds si je commençais à lire ça.

    Psst Bruce…c’est pas Black Summer non plus. Y’a erreur dans le teaser final^^

  • Présence  

    Je suis resté un peu sur ma faim à l’issue de ce premier tome, comme Tornado. Je partage tout ce son analyse met en lumière. Je peux ramener ma fraise et ajouter que le colonel Weird amlgame des caractéristiques de Captain Comet et Adam Strange, et que Talkie-Walkie évoque fortement M-11, le robot humain des Agents de l’Atlas (une équipe Marvel constituée de personnages des années 1950). J’avais également fait le rapprochement avec Astro City, et aussi avec Wtachmen parce que le colonel Weird perçoit le temps d’une manière assez similaire à celle de Jon Osterman.

    Tu as réussi à mettre le doigt sur la notion qui m’avait échappée : la mélancolie. C’est tout à fait ça car ces superhéros se retrouvent dans un environnement où ils sont exilés, et où ils sont inutiles. C’est également une métaphore du point de vue qui veut que la notion de héros est maintenant obsolète, qu’il n’ont plus de rôle à jouer dans un monde participatif et postmoderne (au sens philosophique du terme cette fois-ci).

  • artemus dada  

    Tu termines ton billet sur cette sensation de déjà-vu, et je crois que c’est là que le bât blesse.

    Une série comme Black Hammer montre clairement que l’approche postmoderne est une impasse. À force de se servir de la culture de masse comme d’un réservoir à idées dans lequel ils piochent pour ne pas avoir à inventer, certains scénaristes (de plus en plus nombreux) se mordent méchamment la queue, et leur râle d’agonie n’est pas beau à entendre.

    Leurs bédés ressemblent de plus en plus à un QCM ; une fois enlevé les références à Thor, aux New Gods, à Mary Marvel, ou aux créateur de Swamp Thing, etc. que reste-t-il ? Quelques lecteurs dont l’ego est flatté (et je me contente parmi eux) d’en connaitre un rayon sur la sous-culture geek.
    Et un soap à la manière de Les feux de l’amour (encore une copie) ; pas de quoi se réveiller la nuit.

    Et surtout, contrairement à leurs aînés, ils n’innovent ni n’inventent, ce sont des rentiers qui vivent sur l’imagination de leurs prédécesseurs. Si ce n’était pas mieux avant comme le voudrait l’adage, ça pourrait être mieux maintenant.
    (Lemire récidive d’ailleurs avec The Terrifics, dans le genre partisan du moindre effort) [-_ô]

    Cela dit, je ne voudrais pas doucher l’enthousiasme d’autres lecteurs, j’imagine qu’on doit pouvoir prendre beaucoup de plaisir à ce type de lecture (et j’en ai pris), mais son inflation me donne plutôt, ces temps-ci, une forme d’indigestion.

    • Fred Le mallrat  

      Oui j avais pas vu les choses comme cela.. mais c’est vrai que comme Tornado, j ai aimé mais.. il y avait un petit quelque chose de deception.
      Apres n’étant pas un grand fan de Lemire (à part Moon Knight, j aime bien Hammer et Terrifics 🙂 ), ca pouvait s expliquer.
      Bon je continue la série (le T2 est dans ma pile avec une des minis spin off) car c etait quand même trés sympa et puis ca permet de retrouver Ormston que j ai toujours bien aimé.

      Sinon on revient à ce que je dis.. il faut éviter le formatage (qu on retrouve trop au cinéma par exemple), tout peut mener à une impasse sans influence exterieure.
      C est bien le postmodernisme ou autres mais c est bien de lire tout un tas de façon de faire du superheros en mélant genre, style narratif differends…
      Comme toi, quand un style devient trop pregnant et commence a ne devenir que formel.. Je m ennuie, ca m agace..

      • Fred Le mallrat  

        Bon aprés j ai aimé et je continue. C areste quand même une bonne série qui il est vrai en rappelle d autres et tient beaucoup sur son pitch (trop peut etre comme beaucoup de séries actuelles).

      • PierreN  

        « Comme toi, quand un style devient trop pregnant et commence a ne devenir que formel.. Je m ennuie, ca m agace.. »
        J’ai cette impression avec les séries DC de Tom King et ses effets de style (efficaces parfois mais pas systématiquement). J’espère que la réplique récurrente « Darkseid is » ne s’étend pas à toute la série Mister Miracle, parce que ça me paraissait déjà lassant au bout de deux numéros (mais cette impression de trop peu est peut-être aussi et surtout causé par la narration décompressé).

        • Fred Le mallrat  

          Mr Miracle j aime beaucoup… comme Sheriff ob Babylone (et un peu moins Vision). Le reste de king me passe au-dessus… Son Batman ne peut pas etre Bruce Wayne pour moi… Franck Castle au début (coté maso du Punisher de Baron), Grayson maintenant… mais pour moi on est à mille lieux de Bruce Wayne.. et oui certains motifs qu’il répète (I Am Bane.. I am otham.. Joker/Riddles) deviennent trop evident pour finir par etre comme un gavage de canard.

          • PierreN  

            « certains motifs qu’il répète (I Am Bane.. I am otham.. Joker/Riddles) deviennent trop evident pour finir par etre comme un gavage de canard. »

            Voilà. C’est un peu lourd à la longue (comme s’il avait la main lourde sur cette aspect afin de s’assurer d’être bien vu comme un auteur, et non comme un simple faiseur/artisan, alors qu’il n’y a rien de mal à ça).

          • Fred Le mallrat  

            Oui.. mais c est un peu le souci avec pas mal d’auteurs modernes comme Millar, Bendis.. on voit les ficelles de l auteur..
            La deconstruction révélait les ficelles des genres mais là .. y a plus de ficelles apparente qu un comics du silver age.
            Encore un point où le coté « adulte » des comics actuels par rapport a des comics des 70’s-80’s me parait trés exagéré, un peu à la facon de ce que je disais du secret war de Bendis avec les costumes undercover.. on te prend plus par la main que le faisaient Englehart, Gerber.. qui cachait des motifs et des références plus « adultes ». Pour moi Millar reste un auteur d histoires pour ado, par exemple… sauf sur Authority.. mais apres c est toujours formellement choquant pour un fond peu profond.

  • Eddy Vanleffe  

    J’hésite à chaque fois et je crois bien en lisant tout ça que ça passera largement derrière tout ce qui fut déjà chroniqué ces quinze derniers jours… ^^

    Lemire a l’air de faire son Astro City à lui et tout à l’air d’avoir déjà été écrit.
    la déchéance post-moderne du golden age étant le thème rabâché d’un medium incapable de dévisser son regard du rétroviseur.

  • artemus dada  

    « Quelques lecteurs dont l’ego est flatté (et je me contente parmi eux) d’en connaitre un rayon sur la sous-culture geek. » Je voulais écrire que je me compte parmi eux, merci d’avoir corrigé.

    Citer Astro City ou même Watchmen, n’est pas des plus pertinent, dans la mesure où ces deux séries, en plus d’être à l’époque de leur parution respective, novatrices (ce que n’est pas Black Hammer), avaient un projet.

    Watchmen devait, dans un premier temps, signifier l’arrivée des super-héros de Charlton dans le giron de DC Comics. Il s’agit en partie d’une commande de l’éditeur. Ensuite Moore, sur l’insistance de DC, opte pour réinventer le cheptel Charlton (ce qu’il a longtemps regretté), et s’inspire de son propre travail (Marvelman), pour déconstruire le genre. La déconstruction est ici à entendre comme la démonstration des ambiguïtés et des contradiction dudit genre (Cf. Derrida), mais insérer au coeur d’une intrigue qui a elle seule vaut la lecture.
    Busiek lui, reprend à son compte (d’auteur) son idée à la base de Marvels, des super-héros vu à auteur d’homme (de la rue).

    Lemire a peut-être lui aussi un projet, accordons-lui ça, mais victime d’un manque d’imagination (selon moi) il décompresse à mort son scénario, et arrive péniblement à un cliffhanger digne de ce nom après 6 numéros. Soit six mois de publication. C’est énorme ! (de vacuité)
    Lire cette série en recueil, gomme un peu cet aspect, mais ça reste très poussif. À sa décharge il n’est pas le seul à piocher dans le chaudron magique des idées des autres, pas plus qu’il n’est l’unique scénariste à faire de la décompression une nouvelle norme.

    Mais surtout, hors l’effet postmoderne du pastiche et de la citation, que reste-t-il de son scénario qui vaille 6 mois de publication ? Je pose la question sans ironie.

    • Présence  

      Pour moi, il reste la mélancolie et l’obsolescence de l’individu, le mal-être généré par une inutilité existentielle imposée, et la nostalgie d’une époque révolue, le refus de se résigner, l’incapacité à accepter. Le deuxième tome développe ce sentiment de ne pas pouvoir appartenir, ainsi que des tentatives d’adaptation. Qu’accepte-t-on de sacrifier pour s »intégrer ? Ou pour ne pas avoir à supporter la solitude ?

  • Yuandazhu kun  

    Un bien bel article ! A la fois court et complet sur 6 premiers épisodes. Le ton est donné, j’adore la mélancolie (comme beaucoup d’autres choses hein, y a pas marqué déprimer sur mon front quand même !) et le graphisme me plaît également, mais faudra attendre de voir ce que donne sur une quinzaine d’épisodes.
    Ce qui me fait un peu peur récemment, c’est de voir souvent les mêmes auteurs (Lemire, Remender, Brubaker, Rucka etc) sur plusieurs séries à la fois et qu’on mange pas mal de leurs séries (car séries à succès rien qu’avec un nom d’auteur). Ce sont d’excellents auteurs mais on retrouve (evidemment) souvent d’une série à une autre les mêmes concepts. J’ai le choix de ne pas lire (ce que je fais) toutes leurs séries mais j’aimerais aussi qu’il y est de la place pour d’autres (avec du talent j’entends !)…Sans doute un faux débat…

    • Fred Le mallrat  

      C’est surtout la place sous les projecteurs.
      Je regardais les Solicitations pour aftershock, Image .. et je regardais des séries que j ai mises en attente sur comixology de black mask ou IDW… Il y a énormément de séries (n oublions pas ONI et Fantagraphics) avec énormément d’auteurs… mais aprés faut il que la série et l’auteur arrive jusqu’à nous.
      Là j’ai fait une conférence de Matt Kindt à Angoulème et donc j’ai pris du creator owned qu’il a fait.. C’est dans ma pile… mais sans cette conférence, je sais pas si j’y aurai jeté un oeil.

      • Eddy Vanleffe  

        Matt Kindt un mec vraiment appliqué que je me mets à suivre.

      • artemus dada  

        Matt Kindt c’est un peu le frère siamois de Lemire, ses projets mainstream, Valiant pour l’essentiel, sont dépourvus (de mon point de vue) du moindre intérêt. Divinity accumule les attaques contre ma suspension volontaire comme jamais je n’aurais cru possible. Sans parler de la langueur (dans son cas on ne peut pas se référer à la « décompression ») de ses scénarios.
        Son Stalinverse est vertigineux aussi. Avec un matériau tel que la révolution de 1917, Kindt n’arrive à rien de plus que si cet événement n’avait pas fait partie de ses références pour son scénario. Atterrant !

        Ses projets plus personnels, comme L’histoire secrète du géant, m’ont un peu vacciné aussi.

        • Fred Le mallrat  

          J’ai quelques Valiant dans ma pile de lecture.. mais je pense ne jamais arriver à eux… J’ai un peu du mal à m’interesser à un nouvel univers partagé comme ca..
          J’entend les critiques positives mais je les sens plus sur le fait que ce soit neuf que sur un vrai apport.. et s il n y en a pas.. j ai toujours mieux à lire.

          • Eddy Vanleffe  

            Je ne peux pas « convaincre » mais Bliss fait un bon boulot:

            Archer and armstrong ressemble sur les couvertures à une team-up Hawkeye & Hercules. ça m’a dérangé…5 secondes. Fred van Lente (tu le connait) est un habile qui sans esbroufe parvient à marier action et terreau solide de culture G. c’est enlevé. ça donne la pêche quoi!
            Ivar the Time Walker est un peu une suite et il y a une histoire d’amour très choupi.

            le reste, on peut toujours trouver que ça bouffe dans la gamelle à tel ou tel truc mais, c’est une bonne lecture.

        • Présence  

          @Artemus Dada – Je viens de finir les 3 Divinity et la suite Eternity. Je pense que le projet de Matt Kindt est bien présent et qu’il l’explicite de plus en plus. Il y avait déjà la fin de Divinity III où Abram Adams propose une alternative très claire à la violence du troisième cosmonaute. Il est encore plus explicite dans Eternity, en citant sa référence : une nouvelle de l’auteur fictif P.K. Verve (une de ses créations déjà mentionnée dans Revolver).

          Je ne partage pas ton point de vue sur le Stalinverse. Le propos de Kindt n’est pas politique (je comprends ce que ça peut avoir de paradoxal en partant de la Révolution de 1917), il relève plus du développement personnel. J’ai beaucoup aimé Divinity II qui montre comment Myshka a bâti son mode de vie sur sa foi, sa croyance dans le système, ou plutôt dans l’idéal communiste.

          Je reste également toujours subjugué par Mind MGMT, et Dept. H m’attend dans ma pile de lecture.

          http://www.brucetringale.com/tu-ne-sais-pas-ce-quest-la-solitude-tant-que/

          • artemus dada  

            Comme quoi un titre (le Stalinverse) et une date qui ne trompe personne -2017- pile cent après, induit un horizon d’attente, qu’il est mal indiqué de ne pas nourrir.
            [-_ô]
            Je travaille en ce moment sur le film de Spielberg The Post alias en France The Pentagon Papers, et on retrouve ce même problème, en tant que le titre français dessert le propos (bon ce n’est pas son seul problème).
            [-_ô]

          • Présence  

            Outre le fait que je n’arrive pas à m’intéresser à l’Histoire en tant que discipline, la lecture intensive de comics m’a conduit à ne rien attendre des auteurs américain en termes d’Histoire, au mieux c’est insipide, au pire ils en présentent une vision encore plus réductrice et partisane que la mienne (en général bien sûr). C’est la raison pour laquelle le titre Stalinverse n’a évoqué pour moi (avant la lecture) qu’un vague dispositif narratif sans substance. A la lecture, je n’y ai effectivement pas trouvé plus.

            Par contre, Matt Kindt a réussi à ne pas charger plus le régime communiste que le capitalisme des États-Unis dans Divinity II, ce qui a dépassé mon propre horizon d’attente, il vaudrait mieux parler d’a priori négatifs dans ce cas.

  • Eddy Vanleffe  

    On parlait d’une certaine fatigue heir dans le genre super héros mais en fait même les indépendants sont un peu victimes du même phénomènes avec des auteurs qui se rincent en sortant pas mal de titres pas si excellents que ça et des thèmes hyper récurrents très balisés (horreur, polar)

    par contre au dessin Black Hammer, c’est vraiment très joli.
    et Tornado fait un beau boulot de pédagogie…

    • Fred Le mallrat  

      Oui Red fait un bon article où on voit ses réserves mais en même temps que al série lui a plu (je ressens la même chose). Tout cela avec son style provoc habituel.
      Trés bon article!

  • Yuandazhu kun  

    Sacré Fred ! Tu cites exactement un auteur auquel je pensais, Matt Kindt(dont je suis fan !). Même si il a commencé d’après ce que je sais, vers 2010 à être un scénariste de comics, c’est son travail chez Valiant qui va le mettre sous les projecteurs.
    Et oui c’est le problème, moi lecteur de VF, je suis tributaire de ce que les maisons d’édition choisissent c’est très frustrant ! Gamin, concernant le cinéma et dévorant film sur film, je cherchais toujours des séries B voire Z ! Et je trouvais des chef d’oeuvres même si d’autres m’échappaient…

    • Présence  

      Futuropolis a commencé l’édition VF de Dept. H, la série la plus récente de Matt Kindt, terminée en 4 tomes en VO.

  • Matt  

    Eh ben ça lapide les œuvres basées sur la nostalgie dans les commentaires dites donc !
    J’imagine que c’est une affaire d’équilibre tout ça. Faire des références ça peut être sympa, mais il faut aussi que le récit soit prenant pour n’importe qui et pas juste pour les fanboys flattés de reconnaître les clins d’oeil.
    Le cinoche fait pas mal de truc dans le genre aussi avec tous les films sur les années 80.

    • Fred Le mallrat  

      Je pense que Arty vise plus les comics référencés (postmoderne) que les nostalgiques.

    • artemus dada  

      Dans le cas de Black Hammer je ne crois pas à la nostalgie, ça me paraît une peu trop référencé pour n’être que cela.
      En fait il n’y a que ça, des références. Je citais l’exemple des deux chasseurs qui portent les prénoms des créateurs de Swamp Thing.
      Détail qui me pousse à voir, comme je l’ai dit, cette série comme un QCM qui flatte les connaisseurs, en faisant l’économie d’une histoire. Et celle d’inventer ses propres personnages. De la poudre aux yeux qui n’a pour effet que d’en être un. Je disais à propos d’Injection (sur mon blog) que Warren Ellis y expérimentait l’hantologie.
      Encore un concept derridien qui l’a utilisé en parlant du spectre du communisme, qui hante encore notre imaginaire politique collectif.
      Il est basé sur l’ontologie et le verbe hanter. Lemire joue exactement dans le même couloir de nage que Ellis quand bien même ne le revendique-t-il pas aussi clairement que le britannique, qui lui joue carte sur table.

      Cela dit si certains lecteurs (dont moi parfois) y trouvent leur compte, je ne vais pas les blâmer non plus.

      • Jyrille  

        Je pensais que tu t’étais trompé en tapant pour l’hantologie, mais a priori non. Pourrais-tu nous donner le lien sur ton article sur Injection ? As-tu des remarques à faire sur mon propre article ?

  • Tornado  

    Merci pour les nombreux retours !

    Comme beaucoup le disent, c’est une assez chouette lecture paradoxalement frustrante car on s’aperçoit que Lemire bosse sur un genre autrefois novateur, mais désormais rabattu de super-héros postmoderne et adulte. Contrairement à Artemus, je suis convaincu que « citer Watchmen et Astro-City » c’est pertinent, puisque ce sont les maitres-étalons du genre en question, et qu’ils en représentent un peu les deux facettes. Et il y a Mignola aussi, qui semble être une source d’inspiration sur la forme.
    Bref, c’est un bon comics, mais faussement original. En tout cas pour le moment.

    • Bruce lit  

      Mon Dieu :
      Des Martiens…
      Des poulpes démoniaques.
      Robby le robot
      Un héros à moustache
      Des héros des années 50
      Et un astronaute sous acide….

      Bref…BH se la jouait cumul de tout ce que je n’aime pas dans les comics. J’allais passer tranquillement avant que Présence me file les deux premiers tpb. J’ai fini le premier ce matin et j’ai bien aimé contre toute attente. Je trouve que pour du Lemire, c’est intéressant. Oh bien sûr, les héros comme d’habitude sont tous sous antidépresseurs et s’emmerdent mais pour une fois, ce n’est pas contagieux…
      Les dessins on réussi à m’accrocher à des univers que je déteste. Todd Klein fait encore des miracles en lettrage pour rendre l’histoire agréable au regard. Les dialogues de Lemire sonnent justes. C’est d’avantage un comics sur l’ennui, sur une prison à ciel ouvert que sur les super héros dont concrètement je n’ai rien à faire ici. J’ai même trouvé que la scène d’exposition était la plus agréable à lire depuis celle de Preacher.
      Tout n’est pas parfait hein….On est clairement dans une timeline des années 50 alors que traînent London Calling et le 1° Ramones sur le tourne disque….
      La petite fille prisonnière de son corps d’enfant….voyons…c’était pas le Pinocchio de Fables ça ? Et puis la ferme des animaux c’est pas le même concept ?
      Quoiqu’il en soit, à défaut de très grande profondeur, il y a une ambiance sympathique.
      3 étoiles pour moi.

      • Matt  

        « La petite fille prisonnière de son corps d’enfant….voyons…c’était pas le Pinocchio de Fables ça ? »

        Nan mais si tu vas par là…c’est aussi la fillette dans Entretien avec un vampire qui ne peut pas grandir (ben…parce que c’est un vampire qui a été transformé trop jeune)
        Des idées similaires on en trouve 50 si on cherche. ça devient très difficile de faire quelque chose que personne n’a fait avant. C’est le traitement qui compte, pas juste l’idée.

    • artemus dada  

      Je ne vois ni Watchmen ni Astro City comme des maître-étalon du genre, entendu qu’ils auscultent justement ce genre.
      Wachmen est un exercice de déconstruction qui montre, ou tente de démontrer l’aspect totalitaire du super-héros (pour ne pas dire plus). Ce n’est pas une histoire de super-héros mais une histoire sur les super-héros. Idem pour l’œuvre de Busiek, qui ausculte le genre, une fois passé son idée de départ de les voir au niveau de monsieur-tout-le-monde (mais dont il garde en creux l’approche) en tant que phénomène éditorial, The Dark Age par exemple, mais pas eulement, en tout cas il s’agit toujours d’utiliser le genre en tant que référence. Ce qui l’exclu stricto sensu de ce dont il parle.

      C’est dans les deux cas un regard extérieur, un vision distanciée, ou « adulte » pour le dire vite.

      Black Hammer, tout aussi référencé que soit cette série, soit ne semble pas analyser le genre, mais l’utiliser pour que Lemire monte sa propre usine à gaz controlée par le principe de continuité. Il veut faire comme les grands, être le Stan Lee du 21° siècle. Si j’étais freudien (Dieu m’en garde), je dirais qu’Œdipe n’est pas loin.

      La démarche n’en est pas moins honorable que celles de ses confrères, elle est pourtant différente (à ce qu’il me semble).
      Mais si je trouve le procédé finalement -dans son cas- assez faiblard, je le trouve aussi assez réjouissant quand même.

      Dans le genre trivial poursuit.
      [-_ô]

      • Eddy Vanleffe  

        puisqu’on est entre gens bien élevés et qu’on abordes le truc sur des détails de plus en plus pointus, je veux rebondir sur le coté Oedipe.
        Pour moi le pire: C’est JMS
        -Rising Stars
        -The twelve
        -Supreme Squadron
        -Sidekick
        -Before Watchmen

        J’ai l’impression de lire les livres du gars qui aimé être l’auteur de Watchmen à la place de l’auteur de Watchmen.
        il a passé tellement de temps à peaufiner le truc pour s’approcher de plus en plus de l’original…
        Je dois dire que c’est ce qui m’éloigne de son travail.
        Je porte Midnight Nation dans les 10 meilleurs comics indés de tous les temps mais sorti de ça…
        Ah si des fois il bouffe dans la gamelle de Neil Gaiman avec Thor… 🙂

        • Présence  

          Voilà un avis sur Joe Michael Straczynski qui m’éclaire sur des sous-entendus que je n’arrivais pas à saisir. Ses travaux pour les comics ont commencé à être remarqués alors que j’avais arrêté d’en lire. Quand j’y suis revenu, j’ai remarqué que c’était un scénariste qui jouissais d’une fort aura, sans savoir par où commencer. J’ai beaucoup aimé Supreme Power et je regrette qu’il n’ait pas mené ce projet à son terme. The Twelve était sympathique et Sidekick constituait une bonne histoire. Mais du fait de ma méconnaissance de sa réputation, il ne m’était pas venu à l’idée de le comparer à Alan Moore auteur de Watchmen. Je comprends mieux maintenant pourquoi DC était fier de l’avoir sur une série de Before Watchmen, et pourquoi JMS a défendu bec et ongle (dans une longue interview) la validité du projet Before Watchmen dont je me suis tenu à l’écart de toutes mes forces.

          En lisant ta remarque, je me dis qu’effectivement son Thor lorgne pour partie vers Neil Gaiman. Merci pour cet éclairage.

          • PierreN  

            « En lisant ta remarque, je me dis qu’effectivement son Thor lorgne pour partie vers Neil Gaiman. Merci pour cet éclairage. »

            Je crois me rappeler qu’il y avait une anecdote comme quoi c’est Gaiman qui devait s’occuper du relaunch de 2007 (celui avec Coipel), et que JMS a recyclé un de ses concepts pour sa propre version (les dieux dépendants de la foi des humains).
            http://mysterycomics-rdb.blogspot.fr/2009/04/critique-thor-1-6-de-j-michael.html

      • Tornado  

        @ Artemus : Sans vouloir t’offenser, je trouve que tu pinailles un peu. Ce type de comics de super-héros à contre-sens (adulte, baroque, satyrique) est devenu un genre différent, ou tout au moins en marge de celui du super-héros classique. Watchmen, en ce sens, en constitue bel et bien l’essence, en même temps que le maître-étalon.
        Astro-city est dans cette lignée, sauf qu’il se situe davantage dans une position d’hommage que de déconstruction, mais pour autant déconstruction il y a, à la différence que ce n’est pas sarcastique, mais plutôt respectueux de ses sources.
        Quant à savoir si Watchmen a été Watchmen parce que tel editor in chief avait telle ou telle idée en tête, là j’ai envie de pousser une petite gueulante parce que voilà une rangaine qui revient à chaque fois qu’un fanboy se prend pour un Docteur es-comics sorti d’une université fictive : Bon sang mais qu’est-ce qu’on en a à foutre de l’éditor in chiottes ! Watchmen, c’est Watchmen parce que c’est Alan Moore. On pourrait y mettre n’importe quel éditor derrière, ça n’aurait jamais été Watchmen sans Alan Moore. Le contexte éditorial, c’est juste ce qui permet à un auteur de tomber au bon endroit et au bon moment. Marre d’entendre dire que c’est grâce à lui que patati et patata, y en a un peu ras le bol…
        Désolé pour la gueulante, ce n’est pas contre toi, mais tu es juste arrivé au mauvais endroit et au mauvais moment ! 😀

        Cela fait un bon moment que je constate la chose suivante : Lorsqu’un auteur s’amuse à ringardiser le genre super-héros old-school, il y a une levée de bouclier de fans qui tentent de démontrer que le old-school n’a pas à rougir de la comparaison. Et du coup, l’auteur reçoit moult critiques assassines. On va dire que sur le principe c’est de bonne guerre. Mais il y a tout de même beacoup trop de mauvaise foi en face, dans le sens où l’on essaie de faire passer des vessies pour des lanternes et tentant vainement de mettre des petites productions pour enfants, brimées par les censures, au même niveau qu’une création pour adultes en liberté.

        Cela-dit on en revient au propos de départ : Pour le moment, Lemire n’en a pas encore assez montré pour que l’on sache s’il a les moyens de ses ambitions ou si, au final, il nous pond une énième déclinaison sans réelle saveur de Watchmen ce sous-genre qu’est le super-héros adulte et postmoderne.
        Et puis, après tout, pourquoi serions-nous si sévère avec une série si l’on passe tout de même un très agréable moment de lecture ? Si ce n’est pas aussi bon que la hype le prétend, il faut le préciser. Mais est-il nécessaire de le faire avec tant d’insistance ?
        Pour ma part, même si je reste réservé en l’état, j’ai pris nettement plus de plaisir à lire ce 1° tome qu’à me relire une vieillerie old-school. On ne se refait pas (et encore pardon si je suis gueulard sur le coup, mais c’est avec le sourire 😉 )…

        • Eddy Vanleffe  

          j’avoue avoir du mal à comprendre si ce n’est la raison, du moins l’intensité de ton ire.
          Tu réagis comme si les gens « critiquaient » Watchmen ou Alan Moore. Je ne pense pas avoir lu ça…
          et quand à mettre tout sur le même plan, ben…. le second n’existe pas sans le premier…
          Tu trouveras toujours des gens qui diront qu’Elvis Presley c’est le top, et cela même si les Who ont fait « Quadrephonia » ou Pink Floyd « The Wall »
          si des gens s’éloignent de Watchmen, c’est aussi parce qu’on nous a imposé par le fer et le sang que c’était l’alpha et l’oméga du comics étudié en université et tout et tout, que si tu devais en lire un, c’est celui là et pas un autre. parce que les articles de télérama ont longtemps chié sur le comics Sauf Watchmen.
          C’est l’arbre qui cache la forêt en permanence. si on veut flâner dans ces bois, on peut aussi regarder les fleurs non?
          Perso, ce n’est pas mon comics préféré (j’oscille entre Planetary ou Strangers in Paradise), ni même mon Alan Moore préféré (V pour Vendetta)
          je l’ai lu par obligation pour ne pas passer pour un con et depuis il dort sur l’étagère.
          a ma décharge, je suis obligé d’avouer un penchant pour l’humour qui ne tient à distance des trucs complètement sérieux et cérébraux.
          Le Moon Knight de Lemire et son Bloodshot sont très cool aussi.

          • Tornado  

            Oh ! Mais mon ire est déjà retombée ! J’espère qu’Artemus n’en prendra pas ombrage parce que ce n’est pas contre lui. C’est surtout une réaction de lassitude de lire toujours les mêmes arguments à charge ou à décharge de l’un ou l’autre des genres.
            Ça ne m’a jamais dérangé que des lecteurs lisent et aiment les comics old-school que je n’aime pas. Mes deux premiers amis historiques dans notre petite communauté sont Bruce et Présence et ils aiment beaucoup les comics que je n’aime pas.
            Mais c’est vrai que cette contextualisation m’agace. En fait il n’y a rien de plus qui m’agace que cette idée qui veut que la qualité d’une création soit bonne parce que le contexte éditorial était comme ci et pas comme ça. Je pense que c’est juste le résultat qui compte.
            Black Hammer n’est pas aussi bien que d’autres créations du même genre ou d’un autre genre ? ce n’est pas si grave si elle est quand même bien. Non ?

          • Fred Le mallrat  

            T inquiète! on est pas d accord mais c est pas grave.
            C est ce que je dis: l imprtant c est qu il y ait de la variété, de la diversité et que chacun puisse s eclater avec des comics!

        • Fred Le mallrat  

          Je dis ca sans penser à mal mais la mauvaise foi me semble pas mal partagé. Tu oublies aussi toute portée adulte diffusée sous la « censure » et accroît certaines portées qui serait plus adulte en liberté alors que c est assez ado.

          Je dis ca gentiment .. je pense qu on exagère tous des traits pour justement discuter.
          En même temps, le ton exagéré est mon préféré.. parfois à trop de finesse, on finit par ne plus vvouloir rien dire ou par ne pas être compris.. le trait exagéré est outrancier mais au moins la direction est claire.

          • Tornado  

            Merci. Il n’y a aucune animosité dans mon post. Je gueule plus dans mon coin que contre quelqu’un en particulier ! 🙂
            Et il est probable effectivement que la mauvaise-foi soit souvent contagieuse.

          • Fred Le mallrat  

            Il en faut de la mauvaise foi 🙂
            tant qu on se comprend 🙂

        • Fred Le mallrat  

          Ensuite je crois pas qu Artie n aime pas ringardiser les superheros…
          Quand tu aimes Pat mills.. ca ne te dérange pas.
          Mills va bien plus loin (forme et fond) que Ennis sur le sujet par exemple.
          Donc c est un peu « facile » de penser que toutes les critiques seraient car on « ringardise » le old-school.

          D abord qu est ec que le old school.. chaque mouvement jusqu aaux 2000’s ringardiait le précédent (en comics ou ailleurs : musique, ..)
          Justement aujourd hui c est plus le cas.. on stagne et sur le fond et la forme, je trouve.

          Perso, je nage faiclement du silver age à aujourd hui.
          Je ne trouve pas que les 70’s sont meilleures qu aujourd hui.
          Je trouve qu il y a du bon et du mauvais partout.

          Apres moi aussi j ai du mal avec le golden age… je vois que Everett ou Eisner et les EC sont différends mais il manque des choses pour m accrocher vraiment.

          Apres je trouve que les auteurs vedettes des 70’s ou 80’s comme Gerber, Englehart puis Moore, Morrison, Miller .. faisaient avancer forme et fond…
          Millar ou Bendis (lemire et les autres) ne le font plus. Ils reprennent des procédés anciens à chaykin ou Moore et Miller et l adapte au superheros.
          Ce qui m ennuie, c est qu ensuite, ils pourraie,nt aller pluis loin que leurs ainés sur le fond… mais aujourd hui tu n as pas en superhero maintstream l equivalent du parcours suicidaire de warlock, du président des USA qui se suicide dans Cap, des attaques contre le systeme que pouvait donner Gerber dans man-thing ou Howard…
          Au mieux c est plus des attaques formelles que sur le fond.
          Les auteurs actuels sont bien meilleurs ecrivains que les gens qui je citait mais les autres avaient plus d idees à faire paser et ce coute que coute.

          • Fred Le mallrat  

            Ceci dit le niveau général des comics de 2000 à 2018 est meilleur qu a n importe quelle époque. Tu n as plus trop de gens qui savent vraiment pas ecrire ou dessiner. On peut raler contre x ou Y mais en général le produit fini est quand même de meilleure qualité générale.
            Mais le plafond est par contre devenu plus bas…

            Tout s est recentré.. quoi

          • Tornado  

            Oui, expliqué comme ça je suis tout à fait d’accord.

          • Eddy Vanleffe  

            oui je ne saurais citer un comics qui parle de sujet qui fâche…
            même si c’est plus ou moins vendu comme tel.
            On n’embauche pas Tansehi Coates, G willow Wilson par hasard…
            et pourtant…
            je trouve ce qu’ils font très…bizarrement anonyme, lissé…édité quoi.

            Les cap de Spencer sans doute mais là, je m’en remets à Fred

          • Matt  

            D’un côté je suis d’accord avec Tornado sur l’œuvre qui doit se suffire à elle-même sans qu’on doive tout analyser autour. D’un autre côté, chaque œuvre (BD, film) est un produit de son temps. Et il est impossible de juger la plupart des œuvres si on les sort de leur contexte historique. Un film de Hitchcock qui sortirait maintenant, ben il n’aurait plus rien de novateur par rapport à la claque que ça devait mettre à l’époque. Il pourrait cela dit rester plaisant à suivre mais sans doute qu’il ne mériterait pas le titre de film culte.
            Donc je peux comprendre l’idée que les références ça va un moment mais qu’à trop en faire, ça finit par viser un public de niche. Les personnes étrangères à ces références ou qui n’aiment pas les trucs référencés trouveront peut être l’œuvre creuse et peu originale. Ce ne sera pas forcément pourri pour autant non plus^^
            Pour ce qui est de ce débat adulte/ado/infantile machin, il y a deux soucis : les comics modernes plus adultes sont extrêmement critiqués dans les moindres détails pour démontrer que c’est pas si profond que ça (genre les costumes undercover de Secret War qui pour moi sont un détail insignifiant). Alors que ce n’était pas forcément leut but non plus d’être hyper intelligents ou profonds. Juste plus moderne sur la forme.

            Et pareil : les comics old school sont parfois décriés comme étant pas assez osés, pas si adultes que certains prétendent. Mais pareil, je ne pense pas que c’était leur but. ça restait des lectures pour enfants et ados avec parfois des petits messages intelligents et critiques sur le fond (autant qu’il était possible d’en glisser avec la censure)

            De nos jours la baston moderne VS old school pousse chaque camp à chercher la petite bête pour prouver qu’aucun des deux type de comics n’est si adulte que ça. Mais je crois qu’aucun auteur de comics n’a fait du super slip en pensant écrire un pilier de littérature intelligente et profonde. C’est une récréation divertissante avec parfois des propos critiques et intelligents glissés dedans mais pas bien plus qu’avant (sur le fond). C’est surtout la forme qui a changé et qui peut faire plus adulte comme le perçoit Tornado (plus de censure, une narration plus cinématographique)
            Et tout ça dépend quand même de l’époque et du contexte politique^^ (et aussi du talent des auteurs bien sûr)

          • Fred Le mallrat  

            Ben C est bien sur le fond (la forme c est autre chose.. trop de dessinateurs et mal adaptés).. mais ensuite?
            Le discours est là mais ne me semble pas plus fort que Englehart ou que les Panther de McGregor (si j eprend Sam Wilson).. Le pire c est marvel qui serait revenu en arrière sur la fin.. et qui me semble frileux.

            Je ne crois pas qu on verra chez Marvel, le président se suicider.. même pas sur qu on le voit avoir été un escroc…
            Alors la saga du Watergate, c est pas clairement dit mais tout le monde a compris.. aujourd hui je suis même pas sur que la scene serait même fait à l identique (sans nommer).

            On parle de censure mais si le comic code était là… jusqu’à Shooter les auteurs contournaient l editorial marvel (pas assez nombreux) souvent en donnant les scripts au dernier moment…
            Donc si la forme restait dans le comic code.. le fond.. Thomas a pas apprécié que Starlin le fasse passer pour le toutou de Sten Lee dans Warlock.. (certes c est pas direct mais tout le monde a compris)…

            On reverra jamais ca.. jamais. Aujoyrd hui ca passe pas l editorial qui est bien en amont.

          • Fred Le mallrat  

            Bon apres je dis cela sur le fond.
            Bien sur qu apres les comics d aujourd hui sont faits par des professionels plus aguerris, souvent plus compétent et que la forme permet de ne plus s adresser aux enfants.

            Cependant j etrouve que même aujourd hui.. on va plus loin avec la métaphore et que les bravades de Millar sont souvent plus inoffensive.

            C est pour cela qu il n’y a pas de meilleures periodes.

            C est comme comparer Pele, Platini, Maradona, Zidane, Messi et Ronaldo… tu compares des choses differentes où la forme et le fond mais aussi le contexte, l environnement, la technique ne sont pas pareil.
            En comics c est pareil… la technologie a evoluée, le public, la technique des creatifs…
            Et puis tout est lié.
            Le meilleur scenariste actuel ou le meilleur dessinateur actuel… il est rien sans Siegel et Shuster (et d autres avant eux)… Pour jouer avec les codes, pour parfaire une technique… il faut déjà les inventer.

            Bref tant qu il y en a pour tout le monde et qu on peut en discuter 🙂

          • Fred Le mallrat  

            Le truc avec Secret War qui m enerve c est surtout que Bendis le dise lui même.
            Il te dit texto que dan les scenes où les héros sont censés être incognito, ils ont des costumes juste noir mais reprenant les costumes normaux car sinon le lecteur les reconnaitraient pas. Je pense que s il se donnait la peine de trouver un moyen.. il pourrait faire en sorte que le lecteur soit pas perdu sans cela. je trouve qu on nous prend pour des idiots et en plus on nous l explique.

            Sinon, moi j ai pas de camps.
            Je lis plus de comics aujourd hui que j en ai jamais lu.. si le moderne me debectait je n en lirais pas.. il y a assez de reeditions.
            Je dis juste que le comics actuel n est pas forcement plus adulte ni plus profond.
            Déjà car beaucoup (pas sur ce site) confondent adulte avec sexualité apparente, gore et cynisme.. ce qui peut juste être adolescent.
            Je pense qu il y a de l adulte, de l ado et de l enfant à toutes les époques.

          • Eddy Vanleffe  

            on aime bien ce débat parce qu’on aime bien se taquiner 🙂
            il y a un truc aussi…
            le type d’écriture tout simplement.
            je ne pense pas que ce soit intelligent ou bête, c’est une façon d’écrire.

            J’ai lu comme nous tous énormément de récits modernes et décompressés. j’ai adoré ça et un beau jour, j’ai du tomber sur celui de trop… j’ai vraiment été frustré de l’avoir lu en 5 minutes top chrono pour avoir une frange d’histoire plus que ténue qui ne tient qu’en six épisodes…
            pire je me suis aperçu en lisent un truc vintage que c’était devenu fastidieux à lire.
            double frustration.
            je me suis forcé à re muscler ma patience et mon attention pour en relire un que j’avais vraiment envie…
            j’y ai trouvé un bien-être renouvelé.
            depuis je panache.
            et je suis interpellé par cette thématique, notamment sur ce point de détail qu’est l’absence de texte…
            je ne considère pas l’absence de texte comme un progrès, un style certes mais des fois si on considère tel ou tel récit comme non abouti, ça peut venir que certaines choses auraient mérité d’être montré autrement que par le caméscope du dessinateur…

          • Matt  

            « Le meilleur scenariste actuel ou le meilleur dessinateur actuel… il est rien sans Siegel et Shuster (et d autres avant eux)… Pour jouer avec les codes, pour parfaire une technique… il faut déjà les inventer. »

            C’est une impasse de dire quelque chose comme ça. Parce que celui qui invente un truc n’est pas forcément celui qui saura le mieux s’en servir ni le plus talentueux…et il n’y a aucun moyen de prouver que les meilleurs auteurs d’aujourd’hui n’auraient rien pu faire ou n’auraient pas pu inventer eux-même des codes. Justement parce que d’autres auteurs ont déjà inventé ces codes. A partir de là on peut très bien dire que personne n’aurait pu remplacer Siegel et tout ça…mai on peut tout aussi bien spéculer que quelqu’un d’autre aurait pu le faire aussi. On peut faire dire ce qu’on veut à l’histoire après…

            L’idée n’est pas de nier les anciens auteurs. Oui heureusement qu’ils ont fait des trucs…mais la BD ou le cinéma c’est une succession d’évolutions, un mur construit pierre par pierre. On ne peut pas dire que seulement 4 pierres sont importantes sinon ton mur s’écroule. Mais on peut trouver qu’il y a 4 pierres plus jolies que les autres et qu’on préfère en tant que lecteur^^ Même si c’est pas les 4 premières qui soutiennent le mur, aussi importantes soit-elles aussi.

          • Fred Le mallrat  

            Ensuite il y a aussi des idées recues.
            Les comics jusque dans les 50’s sont lues aussi par les adultes.
            Le gros des lecteurs durant la guerre sont aussi des soldats. EC Comics était destinés à des adultes.

            Le comic Code change cela mais dés le marvel age, le lectorat Marvel est aussi universitaire.. Lee faisait la tournée des universités de 67 à 74..
            Puis avec la chute des ventes dans les 70’s et le phénomène de fandom.. les adultes sont devenus de plus en plus nombreux. Puis avec le direct Market dans les 80’s (les comics shops et quasi plus de présence en kiosques pour finir par plus de présnce du tout) le phénomène s intensifie.

            C est la difficulté du Comic code (comme chez nous de la loi de 49) les autorités estiment que la BD est par definition pour les enfants alors qu on rentre déjà dans des periodes où le lectorat ado et adultes se developpent et finit par etre ultra dominant.

            Je rappelle que si le comic code est défunt.. la loi de 1949 en france est toujours d actualité!

          • Fred Le mallrat  

            @ Matt: je me suis surement mal exprimé mais au fond je pense comme toi.
            Je dis Siegel et Shuster pour en citer..
            Mais je dis juste que pour arriver à un stade de maitrise puis de deconstruction puis de post modernisme, il faut qu il y ait !

            Peut etre que sans les années 30 à 80, des auteurs auraient été déjà des génies aussi bien formels que sur le fond (puisque on s sinpire aussi des autres medias).
            Mais le niveau global serait pas le même.
            Pour arriver au niveau global actuel où la maitrise est partagée.. il a fallu le passé.

          • Eddy Vanleffe  

            métaphore musicale
            métaphore cinéma
            métaphore écolo
            et voilà la métaphore du maçon… 🙂

            mais sur ton point Matt, là encore personne n’a dit que scénaristes actuels ne pouvaient pas en effet atteindre les sommets, bien au contraire…
            j’ai envie de citer A–Star Superman de Grant Morrisson qui offre une vision moderne, intemporelle et quasi définitive sur l’homme d’acier tout en s’inclinant bien bas envers ses créateurs sur la dernière vignette.
            voilà qui pourrait mettre tout le monde d’accord… 🙂

          • PierreN  

            @Fred: Il y a aussi le cas l’armure noire/bleu nuit furtive que porte Stark lorsqu’il va à l’étranger pour sauver Bethany Cabe et son mari. Mais là au moins les fonctionnalités de l’armure lui permettent de rester incognito.

          • Fred Le mallrat  

            @Pierre: oui mais comme tu le dis: elle est furtive.
            Ensuite Layton et Michelinie ecrivent pas en appendice que si l armure érait pas la même .. tu n aurais pas compris qui c etait.
            Au fond, je critique plus l idée que Bendis le formule.. car là il formule que le lecteur n est pas en capacité de comprendre et donc qu il ecrit un trucs pour des personnes qui n ont pas toute les capacités. Donc lui même n’écrit pas un truc adulte (ensuite on peut discuetr du fond.. et là non plus… les persos sont caricaturaux dans cette histoire et pas grand chose ne tient)

          • artemus dada  

            C’est surtout que je ne vois pas bien d’où sort l’angle « ringard ».

            Je n’ai pas parler de bédés ringardes, et rien ne me laisse croire jusqu’à maintenant que Lemire ringardise les super-héros. D’autant qu’il pastiche et plagie à tour de bras pour alimenter son récit, qui pour le coup manque beaucoup d’humour.
            Je pense plutôt que Lemire croit en ce qu’il fait, et qu’il se prend pour Stan Lee. On a connu des modèles moins inspirant. Et je lui souhaite de réussir. Même s’il manque de souffle épique et de densité.

        • artemus dada  

          Dire qu’on n’en à rien à foutre de l’editor ou de l’editor-in-chief c’est franchement méconnaître le fonctionnement de la bédé étasunienne. Cela dit je te laisse libre d’y croire.

          Pour le reste, entre le docteur ès comics, le fanboy et la mauvaise foi, j’avoue que je suis perplexe ; quand bien même suis-je insulté avec le sourire.

          C’est finalement assez désespérant d’utiliser un peu de son temps, et de devoir se farcir ce genre de sortie.

          • Matt  

            Moi ce que je comprends et ce avec quoi je suis d’accord c’est que le fonctionnement e l’industrie de la BD, qu’on le connaisse ou non, n’a aucune raison de nous faie changer notre avis sur le résultat final. Donc oui on s’en fiche un peu de qui est l’editor in chief, même s’il a une influence sur ledit résultat.
            C’est comme quand on me dit que c’est pas la faute à Sam Raimi si Venom est tout pourri dans Spider-man 3 parce que c’était une commande des producteurs. Ok, ça va peut être me permettre de comprendre et d’être moins sévère envers Sam Raimi, mais le résultat restera mauvais (pour moi).
            Comprendre, c’est bien. ça permet d’être plus ou moins bienveillant envers les auteurs en fonction de leurs contraintes (reprocher le manque de sang pendant la période CCA, c’est absurde par exemple) mais si on n’aime pas le résultat, ben on n’aime pas le résultat.
            Le contexte est important pour ne pas faire des reproches absurdes aux gens (comme reprocher à un petit film de ne pas avoir les mêmes effets spéciaux qu’une super production pétée de thunes), mais si au final le résultat souffre beaucoup de ces manques, ben…peut être qu’il ne fallait pas avoir les yeux plus gros que le ventre en voulant faire par exemple un gros film de SF type Star-wars avec juste 2000 dollars. En gros le résultat peut quand même être un peu naze même si on étudie le contexte autour.

  • Fred Le mallrat  

    Le truc qui m’inquiète un peu avec ce comics comme d’autres creator facon animosity.. c est que ca grouille de spinn off avant que le succés soit confirmé (avec le systeme des precommandes, il faut bien 6-7 nuùeros à une série pour se stabiliser en terme de précommandes). On croirait Marvel avec les Gardiens, Inhumans, Panther et Doc Strange où tu avais un ou 2 spinn off alors que les ventes étaient bonnes mais sans confirmations reelles du potentiel de la franchise.

    • Matt  

      Oui j’avoue aussi qu’après avoir jeté un oeil sur Google, j’ai vu qu’il y avait déjà la mise en place d’un univers étendu avec plusieurs spin-off de Black Hammer. J’aime pas beaucoup ça moi. ça donne l’impression qu’il est plus important de bâtor un univers partagé que juste une bonne série ou histoire.
      ça fait flipper au cinoche aussi avec les Universal monsters qui ont tenté de créer un univers partagé comme Marvel (je dis « tenté » au passé parce que’avec leur gros navet « la momie » ça semble être mort dans l’oeuf leur projet)
      Et puis le prochain King Kong vs Godzilla est aussi la rencontre du Godzilla de 2014 avec le Kong de Skull Island. Bon…au moins ils ont fait l’effort de faire des films qui fonctionnent seuls avant de faire se croiser les univers…mais on dirait qu’il n’y a plus que ça qui compte de créer un univers partagé maintenant.

      • PierreN  

        « mais on dirait qu’il n’y a plus que ça qui compte de créer un univers partagé maintenant. »

        Malheureusement. Ils veulent tous copier la recette du MCU, mais c’est rarement un succès.

  • Tornado  

    @Eddy : « on aime bien ce débat parce qu’on aime bien se taquiner 🙂  »

    Oui, mais il y a aussi le problème des discussions sur internet qui fait qu’il manque le son et l’image. Si tu vois et si tu écoutes Marine Lepen invectiver un adversaire politique avec 1/4 de mensonges et une bonne louche de populisme, t’as pas envie de rigoler. Alors que si tu vois et si tu écoutes Jean-pierre Coffe entrain de râler sur la malbouffe, tu te marres, même si tu aimes bien le McDo. Je veux que tout le monde sache ici que mon état d’esprit est celui de Jean-pierre Coffe, pas celui de Lepen… 🙂

  • Ozymandias  

    C’est une question qui occupe mes pensées dernièrement : le classicisme, cette impression de déjà-vu quand on lit un bouquin ou visionne un film, est-elle préjudiciable au plaisir ? Il faut bien distinguer ici le plaisir de répétition qui, in fine, est un peu vain et le plaisir de la référence. Je crois qu’il existe des oeuvres phares, qui sont comprises ou non, et dont le matériel est par la suite recyclé par d’autres artistes. Le talent serait donc la capacité des épigones à se démarquer suffisamment pour ne pas donner l’impression de pondre un simple plagiat ou une intrigue copier/coller. L’autre problème qui se pose avec BLACK HAMMER, c’est qu’il s’agit d’un projet à long terme, en témoigne les deux séries spin-off sorties jusqu’ici. Il faut donc se montrer patient car JEFF LEMIRE, s’il se repose pour l’instant sur un énorme vivier référentiel, finira peut-être par s’en émanciper pour donner une forme originale à cet univers qui se crée devant nos yeux. Au pire, le projet reste, en l’état, fort divertissant, par le jeu des références d’une part, mais aussi par celui des interactions entre les personnages. Tornado, en constatant qu’il avait omis d’évoquer les défauts nous incite à nous montrer optimiste. Il y a toujours des points négatifs que l’on découvre a posteriori de la lecture, mais ils marquent l’arrivée du rationnel, de l’intellect, venus perturber la suspension d’incrédulité, condition sine qua non pour savourer le sense of wonder des comics de ce type. Lire et réfléchir en même temp, c’est un peu comme assister à un tour de magie en voulant ABSOLUMENT découvrir le « truc ». C’est plaisant intellectuellement, mais ça gâche une grande partie du plaisir.

  • JP Nguyen  

    Il y a un certain buzz sur cette série… L’article est moins vendeur que d’autres que j’ai pu lire… Le dessin a de la personnalité mais c’est pas trop mon truc, ces visages tout en longueur, comme s’ils étaient passés dans un étau. Comme qui dirait, c’est pas que je trouve que c’est moche, mais je trouve que c’est pas beau…
    Et puis y’a trop de trucs à lire, alors sur celui-là, je pense que je vais passer mon tour…

    • Bruce lit  

      Je les aime bien les dessins moi. C’est très clair, harmonieux aéré. Un mélange de Mignola et de Kevin o Neill sur les Gentlemen.
      Sans ça j’aurais assurément passé mon chemin.

  • artemus dada  

    @ Matt, ben je ne vois pas bien où j’ai pu dire que j’excusais untel ou tel autre, à cause du contexte éditorial. Si j’ai répondu sur ce sujet c’est parce que Tornado m’a fait un package.

    Il n’est pas question d’excuser, ou de minimiser travail des uns ou des autres en invoquant l’editor ou l’editor-in-chief, mais il se trouve que justement c’est leur travail d’éditer. Non pas dans le sens qu’on lui prête souvent de « publier », mais de faire un travail de relecture, de recentrer, de demander des ajouts, des retraits, bref de faire de l’édition. Dire que ça n’a pas d’importance c’est ne pas connaître comment fonctionne les maisons d’édition US (et le franco-belge).
    Et il me semble que c’est la moindre des choses, lorsqu’on se propose de « critiquer » des objets culturels.

    Et je le redis, je ne vois pas bien pourquoi on me fait ces commentaires.

    Le seul moment où j’ai évoqué l’éditorial, c’est lorsque j’ai contextualisé Watchmen ; qui n’aurait pas été ce qu’elle est sans les décisions qui ont été prises alors par le staff. Tout comme cette maxi-série n’aurait pas été ce qu’elle est sans Alan Moore. Faut-il vraiment le rappeler.
    (J’invite quiconque le veut sur mon blog pour y voir tout le matériel que j »y ai publié autour de Moore, dire que je méconnais son travail relève de la galéjade).

    • Matt  

      Bon j’ai pas trop suivi les embrouilles moi (pour une fois^^), je disais juste pourquoi l’éditeur n’est pas fondamental dans la critique d’une œuvre. Le seul moment où ça me parait être la moindre des choses c’est quand on fait des reproches justement. Sans connaître le contexte, tailler un short à un auteur pour X raisons n’est pas toujours pertinent (comme lui reprocher la censure par exemple, comme si c’était sa faute). Quand il s’agit de dire qu’une œuvre est de qualité, à moins que ce soit grâce à l’éditeur qui se serait impliqué dans le scénario, il n’a pas grand chose à faire là.

    • PierreN  

      La définition qu’a récemment proposé le coloriste (mais aussi editor visiblement) José Villarrubia sur les réseaux sociaux m’a paru plutôt bien délimiter ce qui distingue l’editor américain de l’éditeur européen :

      « Editor » and « publisher » are two different things in English, but they use the same word in Spanish and French (« editor », « éditeur »)
      A comics editor in the US does the following tasks, to different extents depending on the project:
      1- Supervise the entire job and the creative team: brainstorm, make suggestions, revise and correct the script, artwork, lettering and design.
      2- Art direction: choosing the right artist, overlooking their approach, working with the designer and supervising the general look and specific visual aspects.
      That is what I am doing in « Infidel ». In addition, I’m coloring it.
      The Publisher is Image Comics.

      • PierreN  

        Et Xavier Lancel (Scarce) valide justement cet important distinguo :
        « That’s exactly what I say to people who don’t understand why I don’t translate the word « editor » in Scarce Comics-mag. The closest french translation to it would be superviseur or directeur de collection. »

        • PierreN  

          Ce n’est certainement pas un hasard si la série Uncanny X-Men prenait des contours plus « sociaux » pile poil au moment où Ann Nocenti occupait le post d’editor du titre vers 84-85 (là où les périodes associés aux dessinateurs comme Cockrum ou Paul Smith étaient plus portées sur l’aventure et les héros globe-trotters, pour grossir le trait). Les connaisseurs de son run sur DD savent bien que certains sujets lui tiennent à coeur (le nucléaire, l’écologie, la violence à l’encontre des animaux, les limites de la violence comme solution, les rapports de Murdock avec les femmes comme Karen, Typhoid Mary ou encore N°9, etc…).

          Claremont avait déjà remis au centre de l’échiquier le thème (ou plutôt le sous-texte) des X-Men comme représentants ultimes de minorités avec le séminal God Loves, Man Kills et les épisodes axés autour de la jeunesse de Magnéto, mais au long cours, c’est plutôt vers les épisodes de Romita Jr que cet aspect devient de plus en plus prépondérant (l’histoire avec Magnéto et Kitty Pryde face aux étudiant anti-mutants étant peut-être l’histoire la plus symptomatique et représentative de cette tendance).

          • Bruce lit  

            Ahahaha….
            Ahem….
            Les gars ?
            Les gars ?
            LEEEEEEES GAAAAARS !!
            -Ahem-
            Qui veut une tisane ? Un digestif ? Je baisse la musique ?
            Bien…
            Pas la peine de s’énerver , hein….Ce qui nous réunit, la passion des comics, est-normalement-plus fort que ce qui nous divise.
            Pour faire dans la synthèse, je dirais que l’histoire des comics, comme celle du rock et du cinéma fourmille d’anecdotes participant à la création directe ou indirecte d’une oeuvre (le cambriolage de l’appartement de Miller pour Born Again). A ce titre, Artemus veut aller du côté du miroir de l’histoire des oeuvres et des auteurs. C’est cette profondeur qui rend ses propos pertinents et c’est ce que nous essayons de faire dans nos articles depuis 5 ans : aller plus loin que Jeff Lemire, wesh trop d’la balle….
            Nos querelles sont donc ceux de puristes qui allons s’accuser d’être plus ou pas assez puristes.

            Ce qui es drôle pour connaître mon ami Tornado, c’est qu’il déteste le punk alors que son attitude l’est : envoyer chier les théories pour se concentrer sur le plaisir simple de trouver une histoire bonne ou mauvaise. Je me sens entre les deux : j’aime les ponts entre les oeuvres mais j’aime la simplicité.
            En tant que fan de Watchmen, je peux me contenter du polar de cette histoire sans me demander d’où viennent ses personnages.
            Je peux adorer The Wall sans m’emmerder à savoir ce qui l’ouvre de Roger Waters ou la production de Bob Ezrin.
            J’ai adoré la fin du Phénix Noir gamin sans me soucier de savoir la part de Shooter là dedans.

            Mais effectivement, je sais que lorsque oeuvre m’accroche, je veux tout savoir sous l’envers du décor. Et je sais que Tornado ne s’y interresse pas plus que ça au regard de nos longues conversations sur le rock. Peace les gars.

            (Combien de sucres dans la tisane ?).

      • Matt  

        C’est comme un producteur de cinéma quoi en gros. ça peut être sa faute si c’est de la merde. Ou en partie grâce à lui si c’est bien. Ok.

      • artemus dada  

        Un editor n’est bien évidemment pas un éditeur dans le sens de celui qui publie, genre Delcourt ou Glénat.

        C’est un poste entre rédacteur en chef et directeur de collection, et ce poste a évolué au fil du temps, et il n’est pas toujours le même d’une maison d’édition à une autre. D’autant qu’il y eu prolifération de nouveaux postes du côté des « créatifs éditoriaux ».

        Bien sûr qu’un editor a une part très importante dans l’élaboration d’une BD, ne serait-ce que par son rôle de choisir le dessinateur, le coloriste et l’encreur, et de coordonner le travail des uns et des autres, quand il ne « pitche » pas lui-même les série.
        J’ai récemment cité le cas de Warren Simmons chez Valiant, qui a justement pitché la relance de Shadowman, écrit par Andy Diggle. Une série très recommandable par ailleurs [https://artemusdada.blogspot.fr/2018/04/shadowman-1-andy-digglestephen-segovia.html].

        Je crois même avoir cité ici même le cas de la série Vision écrite par Tom King, dont King justement expliquait la genèse, et qui passe par les désirs de son editor.
        Les exemples documentés sont très nombreux.

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