Daredevil: “Fall From Grace” et “Tree of Knowledge” Par D. Chichester et Scott Mc Daniel
1ère publication le 09/02/15- Mise à jour le 08/04/24
Un article de : JP NGUYEN
VO Marvel
VF Panini
Cet article couvre les numéros 319 à 332 du volume 1 de la série Daredevil, soit les arcs “Fall From Grace” et “Tree of Knowledge” parus entre 1993 et 1994.
Le scénario est de D.G. Chichester et les dessins sont de Scott McDaniel (le 328 est un « interlude » par Greg Wright et Sergio Cariello).
Ces épisodes ont été compilés dans un album Marvel Epic Collection « Fall From Grace« , sorti en 2014 et en VF en avril 2024 (auparavant chez Semic, dans deux albums « Top BD » et dans « Special Strange »). La majeure partie des anecdotes rapportées sont tirées d’une longue interview donnée par les auteurs pour le site manwithoutfear.com.
En 1993, le personnage de Daredevil approchait de son 30ème anniversaire. Après avoir connu une descente aux enfers dans l’arc Born Again en 1986, Matt Murdock avait remonté la pente, pris sa revanche sur le Caïd au numéro 300 et repris la profession d’avocat, retrouvant un statuquo très similaire aux débuts de la série.
Les ventes déclinant, le scénariste D.G.Chichester, aux commandes depuis le numéro 292, ressentit le besoin impérieux d’apporter un changement majeur dans le petit monde de tête-à-cornes. Alors qu’il se limitait depuis le numéro 301 à des histoires courtes sur un ou deux épisodes, bravant les réticences du rédacteur en chef Tom De Falco, il imposa l’idée d’une saga plus longue au terme de laquelle Daredevil se retrouverait dans un nouveau costume et une nouvelle identité civile. Chichester brisa un autre tabou : il ramena Elektra sur le devant de la scène (exilée dans les montagnes des Chastes depuis la fin du run de Frank Miller).
Le fil conducteur de l’histoire, c’est « About Face », un virus expérimental développé à des fins militaires, pouvant être contrôlé par la pensée pour remodeler le corps de celui à qui il est inoculé. Quasiment tous les échantillons ont disparu dans les années 60, à l’exception d’un seul, caché quelque part dans New York et objet de convoitise pour les Ninjas de la Main, emmenés par le clan Snakeroot.
La clé pour retrouver le virus est détenue par Eddie Passim, ancien agent gouvernemental devenu SDF. Silver Sable, le SHIELD mais aussi le doppleganger Hellspawn, le super-vilain Venom et le vampire Morbius vont se lancer à la poursuite d’Eddie, qui va se retrouver sous la protection d’un certain diable rouge. Pendant que Daredevil se coltine avec tout ce petit monde, Matt Murdock doit faire face à la révélation de son identité secrète par Sara Harrington, stagiaire au Daily Bugle, qui a piraté l’ordinateur de Ben Urich, où ce dernier avait eu l’imprudence de consigner son enquête sur la face cachée de DD.
Commençons par le défaut majeur de cet arc : le gimmick de la guest-star dans quasiment chaque épisode donne parfois un côté très artificiel à l’intrigue. Cette dernière n’est d’ailleurs pas un modèle de clarté, au point que des pages supplémentaires ont été insérées dans l’édition TPB pour éclairer certains points de l’histoire. Il faut dire que Chichester a essayé d’intégrer dans son récit des éléments présents dans Elektra : Assassin et dans la mini-série Man Without Fear : c’est un exercice assez compliqué mais on lui saura gré de se préoccuper de la continuité, concept depuis tombé aux oubliettes.
Ajoutez à cela des costumes un peu ridicules pour le clan Snakeroot (une secte/unité d’élite de la Main) et un relooking pas forcément heureux pour la tenue de Tête-à-cornes lui-même (un costume tenant plus de l’armure, avec des renforts aux épaules, aux coudes et aux genoux) , les pages de Fall From Grace font parfois penser à un défilé de Jean-Paul Gaultier sous acide.
Mais si l’on dépasse une certaine réticence initiale, on peut se plonger dans une histoire sans temps mort, où l’homme sans peur, challengé de toutes parts, fait face à toutes les épreuves sans jamais faiblir tout en restant très humain, usant alternativement de la parole ou de la force pour juguler les menaces, sans se départir d’un certain sens de l’humour.
Les auteurs retranscrivent les perceptions de Matt Murdock de façon très convaincante, via des pavés narratifs s’attachant aux bruits ou aux odeurs et des négatifs grossièrement esquissés pour évoquer le sens radar de DD (c’est un rendu moins précis que les lignes de niveau utilisées par Rivera et Samnee dans le récent relaunch de Mark Waid mais qui, à mon sens, fonctionne plutôt bien).
Les scènes entre Matt et Karen et celles entre Daredevil et Elektra sont réussies car traitées avec sensibilité et en respectant la caractérisation des personnages. De même, la relation entre DD et NYC est bien rendue : on ressent bien son attachement à la grosse pomme et son désir ardent de protéger ses concitoyens. D.G. Chichester déroule son histoire à cent à l’heure mais prend quand même le temps d’égratigner la société américaine de l’époque (paupérisation, journalisme spectacle, société de consommation et du télé-achat, individualisme forcené dans les grandes métropoles…).
Chichester prend également le soin de faire figurer une courte citation au début de chaque chapitre, pratique un peu désuète mais que je trouve assez sympa.
Choisissant de simuler sa mort à la fin de Fall From Grace, Matt prend le pseudo de « Jack Battlin » et démarre une nouvelle vie, troquant le costume d’avocat pour une défroque de baroudeur des rues et se proclamant « ingénieur social » (un potentiel collègue pour Bruce ?), l’occasion pour Chichester de renouveler le supporting cast de la série.
L’arc Tree of Knowledge oppose Daredevil à l’Hydra du Baron Strucker. Ce dernier a monté une nouvelle équipe de super-vilains, »System Crash », dont les pouvoirs sont liés à l’électronique et/ou l’informatique. Strucker fomente des attentats pour semer la terreur à New York et ambitionne de semer un chaos total en brouillant les communications mondiales. A nouveau, comme pour le clan Snakeroot, le look des ennemis de DD n’est pas des plus réussis mais Chichester glisse çà et là des réflexions assez intéressantes sur les dérives potentielles de ce qu’il convenait alors d’appeler « les nouvelles technologies ». Internet, vecteur de progrès et d’éducation ou bien outil favorisant les échanges illicites et la perte de lien avec le réel ? Le contrôle de l’information : sécurisation indispensable ou dérive totalitaire ?
Vingt ans après, forcément, certaines idées apparaissent forcément dépassées voire à côté de la plaque mais d’autres marquent par leur pertinence. Tree of Knowledge garde un autre défaut de l’arc précédent : la valse des guest-stars, avec Iron Fist, Gambit et Captain America. Ce dernier a le rôle le plus important, et la confrontation de sa vision du futur « connecté » avec Daredevil donne un échange assez savoureux.
Dessinateur de la série depuis le numéro 305, Scott Mc Daniel transforma fortement son style à partir de Fall From Grace. Sur ces épisodes, son style fut, de son propre aveu, fortement influencé par le Sin City de Frank Miller, avec un usage intensif des aplats de noirs et des contrastes très marqués. Ses dessins ne plairont pas à tout le monde mais je les trouve, pour ma part, assez réussis.
Ses mises en pages sont souvent inventives au niveau de l’agencement ou de la forme des cases mais la lisibilité n’est pas toujours au rendez-vous. Son Daredevil est athlétique, gracieux et un peu poseur. Les duels sont en général bien chorégraphiés et ne se limitent pas à des coups échangés au hasard.
Même si j’ai critiqué plus haut le « costume-armure » que Daredevil arbore dans ces épisodes, il faut reconnaître que McDaniel n’avait pas la tâche facile. Il lui fallait revoir le look d’un perso n’ayant quasiment pas changé de costume en trente ans! Il n’aura pas ménagé sa peine (proposant près d’une vingtaine de designs !) et reste celui qui l’aura le mieux dessiné. Si certains éléments comme le tissu « bio-mimétique » sont assez fumeux, les bâtons de DD pouvant se relier tel un nunchaku ou s’étendre pour former un grand bâton étaient assez bien trouvés et seront d’ailleurs recyclés sporadiquement par d’autres artistes.
Alors le verdict, votre honneur ? Bien que non-exempts de défauts, ces deux récits se lisent plutôt bien, notamment grâce à un rythme élevé et des intrigues foisonnantes, à mille lieux de la décompression Bendisienne. La vivacité de l’écriture est soutenue par le dynamisme et l’inventivité des dessins. Daredevil apparaît comme un personnage fort et non pas une victime dépressive. Il est résolu à accomplir sa mission en effectuant des sacrifices mais en gardant son humanité.
On pourrait arguer que la décision d’upgrader son arsenal l’éloigne de son titre d’homme sans peur mais cette évolution est assez bien amenée et gérée par Chichester. Il prévoyait de toute façon de ramener un jour DD dans son habit rouge mais n’aura pas l’occasion d’écrire cette histoire. Après le départ de son compère McDaniel, il devra quitter la série pour divergences éditoriales et signera ses derniers épisodes sous le pseudo d’Alan Smithee.
A une époque où Wolverine se baladait sans son adamantium, pendant que Spider-Man faisait le clone et que Avengers et X-Men achetaient leurs costumes en solde avec pochettes et blousons, Daredevil n’était pas si mal loti que ça (enfin, dans les épisodes suivants, ça se gâte pas mal pour lui…). Ces deux histoires du duo Chichester-McDaniel sont menées tambour battant et malgré les bouleversements provoqués par les auteurs dans l’univers de l’homme sans peur, on perçoit un grand respect et une réelle affection pour le personnage et son histoire. Une (re)lecture à tenter pour tout fan du diable rouge (et gris).
J’ai souvent hésité à me prendre les deux albums Semic de la collection Top BD. L’article de JP me donne envie de me lancer mais deux choses me retiennent encore : La laideur absolue (avis strictement personnel) des comics estampillés 90’s avec leur découpage illisible. Et la probabilité d’une narration peut-être encore trop enfantine.
Pour remettre DD dans le contexte de l’époque, Rappelons ( comme tu le fais d’ailleurs) qu’il fallait à l’époque trouver des choses à faire à nos super héros hors Xmen. J’ai fini par revendre cette saga que j’avais lu à plusieurs reprises. Tout d’abord parce que les scenarii de Chichester, comme pour Fall of The Kingpin ( qui veut s’en charger de celui-là ? ) me semblait inutilement embrouillés. Les dialogues de Hellspawn qui n’en finissait plus de répéter qu’il voulait être libre dans le monde physique….Les épisodes de Venom qui ne servaient à rien. Et surtout les dessins au découpage zarbis où par moment, on ne savait plus qui était qui…. Attention Tornado, sois averti !
Je trouvais que pour aller du point A au point B, Chichester empruntait de trop nombreux de chemins de traverse. Restent, comme tu le mentionnes, de beaux moments, de très bonnes idées, qui seront par la suite inexploitées….
Et bien sûr Chichester mériterait d’être torturé façon Game of Thrones pour avoir signé sous le pseudo Smithee la saga Kruel….
A préciser : cette histoire a été vendue en France sous le titre…..Renaissance !
L’expérimental c’est bien mais encore faut-il que le comics aille quelque part…
J’en garde le souvenir d’une grande confusion, du sentiment fort d’avoir loupé un truc entre chaque épisode (et pour cause il faut lire le TPB pour lire l’intégrale) à l’époque je m’étais dit que cette saga était le Born again du pauvre :))
Par contre on note quand même une grande créativité au niveau des couvertures (notamment celle qui brille dans le noir) elles tranchaient nettement du reste de la production de l’époque (Le contenu aussi me direz-vous mais c’était déjà plus maladroit)
Je ne connais pas du tout mais l’article est super.
Vous avez vu la BA de la série qui va arriver sur Netflix ? Ca a l’air basé sur le Miller / Jrjr que j’avais pas aimé.
Cette bande annonce ne me dit rien qui vaille…
Bonjour,
Merci pour cet article qui m’a donné envie de lire cet album.
Les dessins qui illustrent ta critique sont très à mon gout.
Merci encore.
Bonne journée.
C’est vrai que par rapport à d’autres dessins de l’époque, ceux-ci me plaisent.
Bon, là, j’ai un peu plus de temps :
En sortant cette histoire des archives, c’est encore une fois la preuve que Bendis n’invente rien….Il a tout mieux plutôt bien exploité un matériel non développé par les autres.
Le script de Chichester est quand même un léger…. Urich qui laisserait des secrets dans son ordi jusqu’au jour où une stagiaire puisse le trouver ? Vraiment ? Je peux vous dire les copains, que lorsque il m’est arrivé de prendre des stagiaires, je ne laissais pas mes identifiants de Carte Bleue près de l’ordi…
Les Guest-Stars : D’accord avec toi, c’était déjà chiant à l’époque. Morbius, berk ! Mon pire souvenir restant Maximum Carnage illisible aujourd’hui avec au moins deux guests par épisode….
JP : t’es tu déjà demandé comment Matt se démerdait ensuite avec l’état civil ? Parce que sur ce coup là, c’est la X fois qu’il disparaît….Là, il était enterré quand même…. Il faut donc qu’il mentionne être toujours vivant pour récupérer ses droits. Et annuler son enterrement. Et il dit quoi ? Voilà qui n’a jamais trotté dans la tête de personne. En tant que flic, ce serait pourtant une bonne piste pour mener l’enquête DD = Matt Murdock…. Mais nous en reparlerons demain…
Le dynamisme et l’inventivité des dessins – Comme Bastien, je trouve les dessins très dynamiques. Comme l’explique, JP Nguyen, on voit l’influence de Sin City, avec une exagération systématique des contrastes.
J’ai lu cet article avec plaisir, car je ne garde aucun souvenir de cette période dont je n’avais dû lire que le tout premier tome « Fall from grace » en 1994 (il y a plus de 20 ans).
Dans le même registre, je me souviens d’un comic-strip où Red Skull fait payer à Captain America des pénalités de retour à la bibliothèque pour un livre emprunté en 1945…
Oups, je répondais en fait à Bruce sur les à-côtés pratiques des vies mouvementées de nos héros, émaillées de morts, résurrections et autres décongélations…
@Tornado : je pense que c’est un peu mieux que Knightfall mais pas beaucoup plus évolué non plus. Il est donc probable que tu trouves la narration « enfantine », ou du moins peu sophistiquée, surtout que les guest-stars sont parfois insérées au chausse-pied. Mais il y a des moments sympas et plein d’idées (qui, pour le coup, elles, ne sont pas enfantines)… Après, vu ton retard de lecture, je ne me vois pas te le recommander en lecture prioritaire
@Bastien : ravi de t’avoir donné envie de lire ces épisodes
@JP :
« Après, vu ton retard de lecture, je ne me vois pas te le recommander en lecture prioritaire » :
Tu m’étonnes !!! 😀
Merci de cet article qui me rencarde bien sur une période de Dédé inconnue pour moi et sur une collection épique qui me faisait de l’œil dans les sugg d’amazon depuis quelques mois. A dire vrai, je pense que je vais dégrader un peu l’ouvrage dans le classement de mes achats prioritaires !
@Stan : Je dois préciser que dans l’epic,il y a des épisodes en plus que ceux de Chichester-McDaniel (un annual notamment) mais visuellement c’est très très moyen et au scénar c’est Greg Wright, qui est un bon coloriste (mais donc, au scénar…)
Tant mieux si l’article a pu t’éclairer sur la priorisation de tes futures emplettes (même si c’est au détriment du bouquin… au moins tu sais à quoi t’attendre…)
Aussi 90’s soient-elles, je trouve ces couvertures de toute beauté !
Il y a de l’idée dans le costume-armure, certes avec quelques changements le rendu pourrait être plus acceptable mais c’est loin d’être le pire costume made in 90’s que l’on ait eu ! Avant que tout rentre dans l’ordre (costume rouge, identité civile, etc…) Matt devient agent du SHIELD quelques numéros c’est ça ?
Les problèmes d’identité civile de Murdock remontent comme vous le savez aux toutes premières années de la série avec l’inénarrable Mike Murdock qui, je suis presque sûr, déjà été évoqué dans les commentaires (voire dans un article ?) par le passé. A quand un scénariste qui nous ressortira le faux jumeau du placard ?
Oui Matt devient agent du Shield après une opération esthétique et le retour de sa vision via une horrible histoire par….Scott Lobdell. Tout sur Mike Murdock ici
And Welcome back Marti !
Au temps pour moi, je lis l’article suivant dès que j’ai un peu le temps… Je suis pas mal overbooké à un mois et demi de mes concours, mais je vais essayé de revenir poster des commentaires dès que je peux !
D’un côté, ça a vieilli (j’aime pas cette expression mais à défaut de mieux…)c’était le fameux moment où il change de costume qui souscrit à l’esthétique 90 sans renoncer à l’aspect funambule gracieux du personnage. avec le recul, est il pire qu l’actuel en simili négatif rappelant la série?
Bizarrement la série TV m’a fait vachement pensé à ce costume avec ce coté « armure noire et rouge sur le plastron.
par contre j’ai l’impression que certains arcs 90s vont être réhabilitées progressivement pas le temps
Le costume actuel est trop bourrin, avec ces bandages aux mains et ces bottes à lacet façon rangers. Le côté bourrin est privilégié au détriment, justement, de la grâce.
Sinon, j’ai regardé, par faiblesse, la série Defenders de Netflix. Franchement, c’était pas si pourri mais pas génial non plus. Daredevil est réhabilité grâce à la présence au casting d’Iron Fist, qui se retrouve vraiment avec un charisme d’huitre !!!
Et, je ne sais pas si je dois consulter, mais dans la série, sous certains angles, je trouvais que l’acteur jouant Iron Fist ressemblait à… notre Rédac Chef, Bruce !!! (ce dernier point n’a aucune corrélation avec le précédent, pas taper !)
N’aimant ni les huîtres, ni Iron Fist, je n’en prendrai pas ombrage mon cher JP. Il y’a pire dans la vie d’être comparé à un acteur hollywoodien, fut’il mauvais. Je ne regarderai pas cette série ni aucune autre Netflix et je fuirais comme la peste celle consacrée au Punisher. Je ne peux donc me baser que sur quelques images de Daniel Brand de petit écran pour établir un quelconque rapprochement.
Quant à ma pratique des arts martiaux, je te rappelle mon cher JP que tu as assisté à la facilité déconcertante que j’avais à briser les tables…
Allez, rappelle-toi, Bruce, quand t’étais plus jeune et que tu faisais des arts martiaux :
http://media.vanityfair.com/photos/5909e4396f58e778093fbf21/16:9/pass/defenders-trailer-iron-fist.png?mbid=social_retweet
C’est pas le physique de l’acteur ni son jeu qui m’ont dérangé, c’est l’écriture du personnage… Purée, quelle tarte ! A la base, Iron Fist est sensé en distribuer, des tartes, pas en être une…
Et c’est Danny Rand et pas Brand 😉
Dure période. Si j’avais bien aimé la saga « Renaissance » (Fall from Grace) en Top BD, j’ai souffert du retour de la série Daredevil en revue. Tree of Knowledge dans Special Strange était rendu encore plus incompréhensible par la longue attente entre chaque numéro.
Pour Fall from grace, j’avais bien aimé le retour d’Elektra et son sacrifice tragique pour résoudre la situation, même si l’affrontement contre le double maléfique est franchement un trope surutilisé en fiction. Le coup de Hellspawn qui prend la forme de Matt Murdock sort un peu de nulle part (le Doppleganger de Spidey n’a pas pris la forme de Peter Parker à sa mort) et est bien pratique pour résoudre la situation du journaliste, mais la transfo radicale de Murdock est au moins osée (et va finalement permettre la magnifique saga de JM DeMatteis)
Avec le recul, l’influence de Frank Miller sur MacDaniel est manifeste. Pourtant, je l’ai trouvé plus clair sur d’autres titres avec le même style (Nightwing, Richard Dragon), mais son style n’est pas adapté aux délires cybertechnologiques de ce run.
Ca reparait en EPIC demain je crois.
Je me le prendrais c’est sûr!
L’inverse pour moi : Je le prendrai pas, c’est sûr ! 😀
Je sais désormais ce que j’aime ou je n’aime pas. Cette période n’est pas pour moi.
Je serais beaucoup plus intéressé parce qu’on fait des Warren Ellis ou des JM DeMatteis sur les franchises d’horreur de Marvel à une certaine époque. Mais je ne sais plus comment ça s’appelle. J’attends aussi désespérément une publication en bonne et due forme de l’intégralité des SPIDERMAN’S TANGLED WEB et de l’anthologie SPIDERMAN UNLIMITED VOL.2.
Warren Ellis avait écrit Druid, Hellstrom, un Satana resté inédit et un story arc de Doctor Strange. JM DeMatteis avait commencé un run sur Man-Thing sur quelques numéros de Strange Tales avec Liam Sharp au dessin, il me semble (ce court run avait connu sa conclusion dans un annual de Spider-Man, je crois) Dans la même idée, il y avait un Werewolf by Night illustré par Leonardo Manco, de toute beauté.
Les comics estampillés Dead of Night devraient te plaire : ils réimaginent Werewolf by Night, Devil Slayer et Man Thing sous le label MAX. Malheureusement, ils restent inédits en VF à ma connaissance
En tout cas, j’avais beaucoup aimé ça :
bedetheque.com/serie-21375-BD-Legion-des-monstres.html
Ce que je ne suis plus, c’est la continuité des Univers ni l’actualité (la plupart des persos sont objectivement rincés et ont déjà abordé ce qu’ils pouvaient raconter à quelques poils du culs près…)
Mais quand je peux rattraper un bouquin par ci par là je ne boude pas pour autant
Tangled Web si ça revient, je le chope direct…j’avais adoré la plupart de ces one-shots (sauf le premier…pas géant au vue de l’équipe créative) les récits courts sont souvent plein de petits bijoux (j’aimais déjà bien les Marvel Fanfare, les Marvel comics present etc…)
Ce qui est récent représente pour moi un fatras à la fois confus, redondant, très snobinard et en même temps souvent pas très intelligent (un comble), la cerise étant ce côté « méta » insupportable.
Je ne prendrais pas celui-ci par contre je vais prendre sans aucun doute le REDEMPTION qui ressort aussi demain en MARVEL MUST HAVE
brucetringale.com/diable-davocat/
REDEMPTION m’intéresse aussi je fais parti de ceux qui ne veulent pas vraiment comparer les deux types de récits.
REDEMPTION, je vois bine que c’est sans doute adulte, socialement tendu, avec une structure de suspense, mais quelle est la différence entre ca et THE OFFICE?
est-on encore dans du DAREDEVIL
BORN AGAIN est le récit qui a trouvé le cul à tout le monde et c’est souvent ce qu’on retient de Miller sur DD..
Or ce que j’adorais mais alors, ce qui m’a amené à décortiquer ses planches, les décalquer etc… c’était tous ces combats acrobatiques entre DD et Elektra, puis entre DD et Punisher, puis entre Elektra et Kirigi, puis le second combat DD/Elektra, Bullseye/Elektra pour terminer le DD/Bulleye
les planches étaient découpées d’une manière que je n’vais jamais vu avant ni vraiment non plus depuis (La mini Wolverine de Miller essaie de faire la même chose mais en moins bien)
Depuis Miller aime faire des pleines planches dans les quelles il peut jouer avec la grâce de ses personnages (Miho dans Sin city), mais il préfère saisir une photographie d’un mouvement en suspension que dé découper sa planche pour mettre en valeur les corps comme si on regardait se décomposer un numéro de patinage artistique martial.
Dans les DD de l’ère Marvel Knights, j’aime bien l’atmosphère de certaines histoires, les intrigues, la dramaturgie mais au bout d’un moment, je finis toujours par me poser la question: mais où est passé l’acrobate?
c’est pour ça que j’apprécie les passages de Romita Jr et Mark Waid, ils renouent avec cet aspect sans sacrifier au ton « adulte »
Sur le run de Chichester, c’est une chanson d’amour dédiée au passage de Miller (puisqu’il repêche Assassin qui était hors continuité (en label EPIC). Mc Daniel en mainstream fait le grand écart entre Miller/Scienkiewicz et mode 90’s. j’adore ses planches qui partent dans tous les sens. ELEKTRA ROOTS OF EVIL est une de mes bds préférées (scénar dans la foulée d’un Dixon à 100 à l’heure)
n’empêche quand je vois ces comics judiciaires, dans des salles d’interrogatoires, des court d’appel, je me dis quand même: qu’est ce que le dessinateur doit se faire chier….
-qu’est ce que tu as fait de ta journée?
-j’ai dessiné des mecs en costard, du papier peint et des distributeurs d’eau…
tu m’étonnes que Fred Steinmetz fait des fausses couv’s…
Je suis faible et je travaille à coté d’un espace Culturel….j’ai pris les deux….
Ah ah !
A la place de THE OFFICCE, ‘j’aurais plus du citer SUITS ou DAMAGES..