Cobra Kai : Netflix
1ère publication le 10/11/20 – MAJ le 28/12/20
Un coup de pied retourné effectué avec grâce et souplesse par: EDDY VANLEFFE, La sauterelle du Mont de l’Enclus.COBRA KAÏ est une série télévisée américaine créée par Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg et et Josh Heald, directement diffusée sur la plate-forme You Tube Red depuis 2018, récupéré par le réseau Netflix en 2020 . Elle comporte deux saisons de dix épisodes à ce jour et une troisième débarquera courant 2021 si ce putain de covid veut bien nous foutre la paix.
«Spoile first! Spoile Hard! No mercy for haters!»
Il y deux mecs dans un asile de fous… Ces deux mecs s’ennuient ferme devant leur écran lisse. Le premier lance une idée:
-Et si on produisait une série pour raconter la suite de Karaté Kid, tu sais le vieux film des années 80?
Le second fou est producteur et lui répond:
-Ok, j’ai trop de pognon!
Car, qui ça peut bien intéresser la suite de Karaté kid? Précisément! Qui ça intéresse de voir des vieux qui n’ont pas forcément réussi, à l’image des leurs interprètes d’ailleurs, mettre des coups de tatanes? Ceux qui sont curieux de voir comment on vit dans la loose et comment on peut s’en sortir. Ceux qui éprouvent un plaisir à contempler les destins de ces «loosers magnifiques», bien plus proches de nous que les héros gominés et surpuissants.
Soudainement, j’ai envie casser des briques avec mes mains… mais finalement je casse surtout mes mains avec des briques.
©2020-youtube originals-netlfix
Rapidement, pour situer et cela même si vous n’avez pas besoin de vous taper les vieux films pour vous plonger dans la série, un petit résumé. KARATE KID racontait l’histoire de Daniel Larusso (Ralph Macchio), un adolescent dans une nouvelle ville. Il tombait sous le charme d’une ravissante jeune fille qui sortait alors avec le meilleur élève-mais un peu siphonné-en karaté du dojo Cobra Kaï Johnny Lawrence (William Zabka). Ce club n’était qu’un ramassis de brutes qui allaient rapidement assouvir leurs instincts sur Larusso qui allait se faire sauver in extremis par un vieux japonais adepte de Capoeira…Mais non de Karaté, faut suivre! Le vénérable sage «Maître Miyagi» décidait alors d’en faire son disciple afin de perpétuer son art en lui rendant son esprit philosophique. Le film était alors une parabole sur l’Amérique des années 80, mariée à une success story sportive dans la plus pure tradition des Rocky. Si on y réfléchit bien, amours adolescentes, volonté de puissance, progression inattendue et relation maître-disciple, vous avez aussi le parfait nekketsu américain.
A la fin le petit faible du début mettait une raclée à l’abruti costaud et emportait la coupe et la nana. «Youhou!» générique tout le monde est content. Comme tout film ayant fait plus de dix entrées, il y eut des suites, mais passons à présent aux choses sérieuses.
34 plus tard!
Les acteurs reviennent tout autant que leurs rôles, et c’est l’une des idées de génie du truc.
Nous suivons dorénavant le quotidien de Johnny Lawrence qui collectionne les boulots de merde, se fait du bide à boire bière sur bière avant de s’écrouler sur la moquette de son taudis. Ce quinquagénaire est le looser type, un peu asocial et sans amis. Entre deux verres, il se souvient juste de sa période de gloire qui remonte à son adolescence. Dès les premières minutes du show, Johnny perd son travail et n’a plus que sa voiture pour le consoler. D’ailleurs la voiture de Johnny va s’avérer être un vrai symbole tout au long de la série. Extension ou substitut par excellence de la virilité, elle est brisée au début puis va être optimisée comme un symbole de renaissance alors que son rival de toujours est quant à lui le propriétaire d’une chaîne de concessions automobiles. Dès qu’il rencontre Larusso, un véritable combat de coq s’engage, leur inimitié est viscérale. Au beau milieu de sa déchéance, les affiches criardes et les publicités géantes de son garage, lui rappellent presque à chaque instant la réussite de son ennemi et le jeu de la comparaison le fait sombrer peu à peu dans la dépression. Comble de malheur une collision va l’obliger à faire réparer son véhicule chez Larusso. Lors qu’après avoir essuyé les moqueries d’usage lors d’un face à face, il se fait offrir le bonsaï symbole du dojo Miyagi, il craque. Suite à cette ultime vexation, Johnny décide de se relever…
L’usage des flashbacks est à ce titre d’une habileté redoutable. On aurait pu en user et abuser histoire de faire bêtement le lien entre la saga filmique et la nouvelle série, mais les scénaristes vont au contraire l’utiliser comme un outil narratif à part entière, servant même à différencier chacun des protagonistes. Repenser à son lycée donne quasiment des cauchemars à Larusso tandis qu’ils sont teintés de nostalgie pour Lawrence, jusqu’à ce que les images de sa défaite transforment son visage passant de l’attendrissement à la rage la plus pure. De plus, les mêmes images peuvent être interprétées différemment suivant celui qui les raconte. Lawrence est persuadé que Larusso était un petit con qui draguait sa copine justifiant ainsi son attitude de jeune macho blessé dans orgueil. D’ailleurs chacun des deux ne parvient à sortir de son passé. Ces séquences assurent également une continuité bienvenue et bien évidemment suffisamment d’informations pour faire l’impasse sur ces bobines de plus de trente-cinq ans.
La musique contribue également à l’attachement qui se fait rapidement à la vison de la série. Nous avons le droit à tous les souvenirs de Johnny égrenés sous forme de pastilles de standards vieux hard rock américain qui agrémentent le voyage. Ils sont venus, ils sont tous là: les Ratt, Les Poison, Les Whitesnake, les Twisted Sister, Metallica, Queen, Boston, Foreigner et même des plus récents comme Sister Sin ou Airbourne… le son à l’appui de l’image, la musique des ringards qui un par un se sont relevés pour leur dignité. Pour ma part, je ne suis pas friand de ce versant du Hard, souvent bas du front, peu original et produit dans les studios Jacob et Delafon, mais l’effet est garanti vu comme un instantané délavé d’une époque qu’on peut tour à tour tourner en dérision ou regretter l’œil humide (certains plans sur William Zabka sont particulièrement émouvants). Rassurez-vous il n’y a pas que de la musique de chevelus peroxydés. Il y a aussi les Bananarama ou Bruno Mars.
Il y a deux mecs sur un tatami
La vengeance des exclus acte1
©2019-You Tube Origninals-Netflix
Revoilà donc, Johnny Lawrence et Daniel Larusso, face à face comme les deux facettes d’un miroir inversé auquel le tain manque parfois par endroit. Leur rivalité sans fin n’est pas sans rappeler celle de certains héros de comic-book dont les célèbres Batman et Joker, bien entendu. La série aurait même un parfum de THE WHITE KNIGHT de Sean Murphy avec son renversement.
Car la rumeur laissait à penser que cette fois les rôles s’étaient échangés, et que le gentil du film devenait le méchant et vice-versa. C’est heureusement bien plus fin que ça et c’est même l’élément qui a transformé ce vieux film un peu vieillot en série de tout premier plan. Oui la réalisation suit cette fois le point de vue de Johnny, mais ça n’en fait pas un héros. Il est tout ce qu’on ne veut plus voir à la télé. Le contrepoint de tout. Loser il était, loser il est resté. Il est l’anti «role-model» actuel par excellence: il se prétend lui-même être un mâle alpha, vieux, blanc, blond, viriliste, brutal et mauvais père. Il n’aime que les choses passées et trouve cette époque merdique.
L’autre est un ancien pauvre hispanique qui a réussi. A la tête d’une concession automobile de luxe, il ne cesse d’éclabousser son entourage de son succès, relançant la rivalité entre les deux par une humiliation de trop. Alternativement les deux hommes auront des comportements de sales cons, totalement enfermés dans le rejet de l’autre, sans vouloir ne serait-ce qu’un instant communiquer. Non, le rival a tort et permet d’adopter l’attitude la plus ignoble sans se remettre en question du tout. Larusso va jusqu’à inciter à l’augmentation des loyers du quartier de Lawrence, afin de lui barrer l’accès à son local. L’effet pervers c’est que tous les commerçants vont devoir subir cette augmentation. Devoir vendre va donc devoir une question de survie et dès lors la vente d’alcools à des mineurs va être plus tentante. Ce qui aura forcément ses conséquences. Deux Amériques parallèles ne se comprennent pas et s’affrontent persuadées d’être la victime de l’autre. En filigrane, la série parle de l’Amérique de Trump mais sans porter de jugement. La caméra pose la question: comment en est-on arrivé là?
Pourtant les deux hommes ont certains points communs troublants. Si Johnny ne cesse de montrer son décalage par rapport à notre temps en étant rétif à la technologie, en ne comprenant rien aux repères sociaux actuels, son regard dépassé lui redonne une innocence et une naïveté assez désarmante. Ayant lui-même été du côté des bourreaux au Lycée, il tombe sur le cul en prenant conscience du sort de certains de ses élèves. De même, il peut se permettre d’avoir un certain recul avec les dogmes actuels et se moque allégrement de la notion de «discrimination». Son point de vue est qu’il est inutile de trop dorloter les gens parce que la vie ne le fera pas. Il reste fidèle au credo de son club: «Frappe le premier! Frappe fort! Pas de pitié!». Pourtant il va s’en servir pour donner les armes à ceux qui d’habitude sont sans défense. Une manière de renverser la vapeur. Ce ne sont plus les «bully» les membres de Cobra Kaï, mais leurs victimes, mais cela fera-t-il une différence?
De son côté Daniel Larusso reste toujours aussi attaché symboliquement à son senseï Maître Miyagi et même s’il a transformé cela en gimmick commercial, on découvre que derrière sa réussite, il n’a pas su transcender ce qu’il considère comme son unique fait de gloire personnel. Ses enfants lui sont étrangers et son épouse considère son karaté comme une sorte de «lubie immature» et préfère largement l’homme d’affaire au passeur d’un savoir ancestral. Pourtant le retour subit du dojo Cobra Kaï va réveiller ses besoins. Lui non plus ne maîtrise pas le langage des réseaux sociaux et il va rater totalement la promotion de son propre Karaté quand il va découvrir avec effarement qu’on lui reproche une «appropriation culturelle» et un certain racisme, lui qui ne veut que rendre hommage à son maître.
Les scénaristes avec un humour et une malice tout à fait jouissive parviennent à mettre dos à dos les snobismes des deux époques.
Johnny Lawrence est un personnage construit sur la notion de la seconde chance. C’est ce dont il a désespérément besoin pour lui-même d’abord, ce que personne ne semble vraiment vouloir le lui accorder, ni Larusso, ni son fils, il va pourtant s’y accrocher comme un forcené. En accord avec lui-même, c’est ce qu’il veut accorder également à ses disciples et même pour son malheur à son ancien maître, quand il constate dans quel dénuement le vieil homme doit se contenter de vivre. Pourtant cette traversée du désert pénible se transforme selon une mécanique diabolique en un insupportable chemin de croix. Chaque petit succès ayant son revers cuisant derrière. Pourtant, il ne démord pas, doué d’une volonté de survivre hors du commun, il parvient à traverser la plupart des épreuves blindé contre le monde…du moins jusqu’à un certain point.
En cela, il devient l’une de ses figures de loser magnifique qu’adore voir trébucher pour mieux se relever: Un rêve américain boiteux.
Les parcours croisés des deux «jeunes-vieux» vont une fois de plus se refléter dans les remous d’une eau tumultueuse et farceuse. Chaque décision entraînant sans le vouloir les conséquences contraires aux intentions de départ, enclenchent une escalade de violence incontrôlable. Les ex-champions locaux seraient ils taillés pour devenir les senseïs de la «génération Y» ivre de réussite immédiate? Anciennes victimes, nouveaux bourreaux?
La série décrit très bien aussi la culture du «bully» ou en français: «harcèlement», qui consiste pour des abrutis en bande, à s’acharner sur un individu jugé comme faible et seul. Un nouveau jeu de miroir s’opère entre passé et présent. C’est cette fois Johnny qui va aider un jeune homme martyrisé. Mais là où jadis Larusso était parvenu, grâce au vieux maître Miyagi, à transformer sa frustration en énergie positive, la tentation est grande pour cette nouvelle génération de se servir de ce nouveau pouvoir acquis pour le transformer en violence gratuite. Les disciples la plupart venus pour y trouver une forme de courage qui leur manquait, vont se muer peu à peu en une meute de hyènes incontrôlables dont le seul but est la vengeance et l’oppression. Victimes hier, bourreaux aujourd’hui, quoi d’autre demain?
De son côté, Larusso qui tente aussi de contrecarrer le dojo des Cobra Kaï en relançant le sien, ne réussit guère mieux. En apparence, il prône l’harmonie et l’auto défense, mais sa propre fille incapable de résister à la moindre provocation, fera bien attention de ne jamais éteindre les braises sur les cendres du moindre conflit. Tandis que les deux clans ne cachent plus leur animosité, le tout mènera à un règlement de compte d’anthologie rarement vu à la télévision sur ce format.
Aparté sur les combats. Ceux-ci sont filmés la plupart du temps en grand angle et en plein jour sans trop de «cuts», ce qui permet de se dire que les acteurs effectuent la plupart des prises et des mouvements. La sobriété des coups permet de toujours rester dans le registre réaliste pour une immersion maximale. Dès la première saison qui se clôt sur le tournoi, on peut profiter d’un très bon climax émotionnel, la seconde est quant à elle, apocalyptique… tous les destins sont suspendus en attendant la troisième…
Dès le départ, COBRA KAI ne tourne pas uniquement autour de la confrontation de ses rôles principaux, mais aussi autour de la jeune génération. Autre temps autre mœurs? Pourtant la crasse demeure. Si les films montraient déjà des lycéens se faire humilier par des groupes de ce qu’on appelait de ce temps-là les «fouteurs de merde», la série se penche en profondeur sur ce qu’est devenu aujourd’hui phénomène du harcèlement à la fois décomplexé et banalisé dans une époque où succès et réputation sont des valeurs glorifiées, le tout démultiplié par les réseaux sociaux dont l’usage sert essentiellement à humilier le faible, détruire sa personnalité et annihiler toute différence.
Ainsi le jeune Miguel surnommé «gastro» entraîne à sa suite deux autres victimes Eli et Nichole. Le premier est rejeté à cause d’une cicatrice au visage dû à la chirurgie réparatrice de son bec de lièvre et la seconde est une «nerd» en surpoids. Les deux portent leur pyjama à rayures virtuel sur le dos, et le comble avec le «virtuel», c’est qu’on ne peut jamais l’enlever. Ils vont donc trouver à Cobra Kaï, certes une nouvelle famille, mais aussi les moyens de se venger. Évidemment au début c’est compréhensible et jouissif, mais rapidement les choses dégénèrent, la violence appelle la violence, puis la cruauté. Le malheur et l’exclusion n’en ont pas fait de meilleurs humains que les autres et dès que le jeune Eli se surnomme «Hawk», il n’est ni plus moins que les américains appellent la «white trash». Plus tard, la jeune Tory présente également le même genre de profil, plein de fureur ingérable.
Le personnage de Kreese lui aussi revient, lui qui était déjà dans le film une figure tyrannique issue des frustrations de la défaite au Vietnam- l’occasion de brocarder L’Amérique de Reagan- enfonce une nouvelle fois la porte de la parabole politique. Clairement xénophobe et particulièrement vis-à-vis des hispaniques, il vante un discours qu’il est incapable d’appliquer réellement pour lui-même. En revanche, il séduit grâce à l’illusion qu’il maintient et la férocité qu’il revendique comme preuve d’efficacité. Plus virulent que jamais face à un rival fantôme qu’il est facile de souiller comme Miyagi, il galvanise la jeunesse autour de lui.
Une jeunesse perdue, désillusionnée, sans rêve précis où les exclus oppriment d’autres exclus, ne supportant pas la norme tout en en revendiquant les prérogatives. Bref un public facile à manipuler pour peu qu’on lui promette un peu de pouvoir et de force. Là encore les producteurs en renvoyant dos à dos les générations, les époques et les modèles font un portrait saisissant de l’Amérique de Trump, mais avec beaucoup plus de finesse que ne laisserait supposer une série sur le karaté.
Cobra Kaï contre toute attente est l’un des succès les plus spontanés de ces dernières années, alliant personnages attachants malgré eux, action claire, nette et précise qui fait du bien aux mirettes et drame humain sur fond d’un double sens particulièrement pertinent. Faisant de l’ironie une véritable expression à part entière, la série capte le spectateur cueilli par surprise. Cette série frappe la première, elle frappe fort et n’a pas de pitié pour les fans.
Un petit rappel des films pour bien voir tous les clins d’œil.
BO Foreigner.
et petit hommage du jour. RIP Eddie.
J’ai vu que cette série est proposée par la plateforme Netflix.
Je n’ai pas encore eu le temps de m’y intéresser.
Pourtant, ado, j’avais bien aimé KARATÉ KID (le premier film). J’ai aussi un vague souvenir d’une suite.
Le problème c’est que lorsque que l’on envisage de visionner une série il faut aussi qu’elle plaise à Madame ( Qui a souvent d’autres priorités).
Du coup, actuellement on regarde « Le jeu de la Dame »
Par sa thématique, c’est une série qui nous a mis d’accord direct: Le jeu d’Échecs en ce qui me concerne et l’histoire de cette jeune fille qui excelle dans un univers masculin des années 60 pour madame .
Pour en revenir à Cobra Kai, le concept de retrouver les protagonistes à notre époque et voir leur évolution a l’air, effectivement, très intéressant.
Je vais essayer de faire le forcing auprès de ma femme pour que cela soit notre prochaine série à regarder ( c’est pas gagné ☹️)
Le jeu de la dame rentre à l’aise dans les meilleurs séries que j’ai jamais vu. Du très haut de gamme pour laquelle hélas je n’aurai pas le temps d’écrire dessus.
J’aimais déjà beaucoup l’actrice Ana Taylor Joy. Désormais je la vénère.
Très bel article sur une série que j’affectionne particulièrement. Alors que je m’attendais au pire, contre toute attente comme vous dites, j’ai été conquis.
C’est une des plus belles surprises de ces dernières années parmi toutes les séries que j’ai pu regarder.
Apocalyptique : c’est le mot approprié pour designer cette violence qui se déchaine à la fin de la saison 2. Je pense sincèrement que la pression va être énorme pour cette saison 3, sans doute la plus attendue depuis les GOT.
Tout est dit, Eddy (eh!)
Tu as bien analysé le refus du manichéisme de la série où le « méchant » a autant de motivations et de noblesse que le « gentil » de travers. Il faut quand même la saison 2 pour que Daniel Larusso redevienne sympathique. Etrange personnage, ce Larusso : il faut que ce soit ses interactions avec des gens biens, pour qu’il se révèle enfin. Même dans les films originaux, sans Miyagi, le personnage était odieux.
Par contre, malgré les Flashbacks, la série oublie que Lawrence reconnaissait sa défaite à la fin du combat.
Si je devais ajouter un argument, je dirais que COBRA KAI réussit brillamment là où les nouveaux STAR WARS se sont lamentablement plantés : pouvoir faire exister ancienne et nouvelle génération en mettant en lumière les vieux et en amenant du sang neuf et un vrai commentaire sur les jeunes.
C’est brillant de bout en bout.
La musique : par contre, c’est épouvantable mais assumé. Toute ce que les 80’s ont engendré de pire.
Bon, cette série m’avait déjà tapé dans l’oeil. Comme Surfer il va falloir la jouer fine pour la vendre à ma chérie, mais comme elle adore les années 80 et le hard rock FM, c’est peut-être jouable… 😀
Bravo Eddy, tu m’as sacrément vendu la chose et tu m’as offert les arguments pour la défendre d’emblée. Elle est montée direct au sommet de la pile des séries à voir. Et ça je peux t’assurer que ce n’est pas le moindre des exploits ! 🙂
Je n’aurais jamais cru dire ça, mais j’ai très envie de regarder !
Pourtant je n’ai évidemment pas vu un seul KARATE KID. Ah si, le remake avec le fils Smith.
Je n’ai pas encore regardé les vidéos mais je pense que ça devrait confirmer mon avis. J’aime ce gris, loin du manichéisme habituelle de ce genre de séries ou films.
Juste un truc : je n’entrerai pas dans les détails personnels, mais juste, si on pouvait arrêter d’utiliser le terme « bec-de-lièvre »… Je connais indirectement assez bien le sujet, et ça heurte toujours ma sensibilité de lire ce terme… D’ailleurs, question : c’est l’expression qu’ils utilisent dans la série pour parler de la malformation d’Eli ?
sur ce détail, oui et je t’avoue que je ne connais pas d’autre si ce n’est son nom médical (fente palatine?). Sorry.
Fente labiale si ça ne touche que la lèvre, fente palatine si ça ne touche que le palais, fente labio-palatine si ça touche les deux. Evidemment c’est plus simple d’utiliser la vulgarisation. Ca me fait juste chier, mais je réalise qu’au final, va falloir que je me fasse une raison. Je t’en parlerai en MP.
@Kaori Le terme Bec de lièvre est utilisé dans la série mais par des élèves qui veulent humilier Elie. Il s’agirait donc le concernant « juste » d’une fente labiale.
@Tornado : fonce, vous allez adorer.
Merci Bruce. Ceci explique cela 😉 .
Hello à tous, Merci pour vos gentils encouragement comme toujours.
oui Bruce bien vu pour cette facette d’un Larusso qui n’est pas intrinsèquement bon, mais seulement au contact d’autres personnes meilleures que lui.
s’il avait été l’élève de Kreese, il aurait un salopard comme tout le monde!
C’est bien l La dame des échecs? la bande annonce m’a irradié de tellement de clichés sur l’empowerment que j’avais décidé de ne pas regarder.
La musique, tu sais que je ne suis pas du tout un amateur de ce hard rock américain, Mais…j’avoue que si une compil Cobra kai sortait, je me laisserais tenter… c’est toute une époque quand même, un peu comme le disco, le reggae ou même la New wave… l’époque de la musique qui faisait les tribu au collège. a dose homéopathique, ça me fait sourire, comme les génériques, quelque part…
C’est très bien Le jeu de la dame (dans mon bilan annuel itou), pas un chef d’oeuvre, mais suffisamment bien faite et originale pour tout mater à la suite. Il faut dire que l’actrice principale est impressionnante.
Magnifique article Eddy ! La série t’a passionné et ça se sent, c’est un vrai plaisir à lire. J’apprends en plus ce qu’est le Nekketsu.
Je n’ai pas encore regardé les vidéos (bon, j’ai vu la série), mais ton hommage à Van Halen est extrêmement bienvenu : merci à toi.
Je pense que tu as parfaitement résumé la force de cette série inattendue. Ce qui en fait justement un succès, puisque comme tu le dis, l’idée de base est complètement improbable. Mais ça marche grâce aux retours des acteurs du film. Je n’ai janais vu Karate Kid, aucun des deux, ni même le remake, mais cela ne m’a gêné en rien pour comprendre. La séquence où Lawrence explique son point de vue via des flashbacks est d’ailleurs saisissant : toujours regarder les deux faces de la pièce.
Personnellement, c’est le personnage de Lawrence que je préfère, surtout qu’il est souvent le moteur des scènes comiques (l’installation de la télé, la découverte d’internet, les remarques sur les copyrights et les réseaux sociaux, le passage Tinder, bref, c’est génial) mais je trouve que les ados ne sont pas en reste. A part Hawk, ils ont toute ma sympathie. Le personnage de Kreese par contre manque clairement de réalisme, malgré son statut social. Il n’existe que pour être détestable.
J’ai cependant des reproches à faire : d’abord, et même si on voit bien que les acteurs se sont fort entraînés, ils sont trop bons trop rapidement. La bataille de la cantine, impressionnante, reste tout de même peu crédible. Autre problème : trop rapidement également, les nerds deviennent de vrais idiots revanchards, tout comme le fils de Lawrence (que j’adore) passe trop vite du statut de petite frappe à gendre parfait. Enfin, la fin que tu qualifies d’apocalyptique n’a pas fonctionné sur moi : c’est trop. Je n’y crois pas, et surtout, je suis très énervé sur cette fin où tout s’écroule, cela ne colle pas avec tous les épisodes précédents.
J’ai adoré l’épisode où Lawrence et Larusso mangent ensemble au restaurant par exemple. C’est tout à fait crédible et poignant, c’est la vraie vie. Tout comme le dernier raid en motos avec ses potes.
Quoiqu’il en soit, j’ai mis cette série dans mon bilan annuel…
La BO : Oui, bon Foreigner c’est non, tout comme les Guns, mais dans le contexte de la série, c’est hyper bien vu, de la pure nostalgie.
Oui, moi aussi j’ai bcp tiqué avec le retour de Lawrence. D’ailleurs les épisodes où il apparait sont les moins bons, tant il n’est pas très intéressant passé le charisme de l’acteur.
Les deux épisodes où Larusso et Lawrence copinent sont effectivement les meilleurs mais s’ils le font un peu trop, la série n’existe plus.
Tiens vous avec remarqué : Larusso n’est autre que Lawrence en latino. Le blond et le brun.
Je n’ai pas été gêne par le combat final Cyrille. Il est peu réaliste oui, mais j’y ai vu un joli pied de nez empêchant que chaque fin de saison ne se termine sur un tatami.
Pour moi, c’est un peu l’épreuve de danse de West Side Story entre les Jets et Sharks transposée à notre époque. C’est joliment chorégraphié.
« j’y ai vu un joli pied de nez empêchant que chaque fin de saison ne se termine sur un tatami. » Oui, pour le coup, c’est une bonne idée.
« C’est joliment chorégraphié. » Tous les combats de la série sont agréables à regarder en effet. Sans ça, la série ne serait pas aussi bonne (c’est un peu comme si Ultra Vomit jouaient mal : cela n’aurait aucun intérêt).
« Oui, moi aussi j’ai bcp tiqué avec le retour de Lawrence. D’ailleurs les épisodes où il apparait sont les moins bons, tant il n’est pas très intéressant passé le charisme de l’acteur. »
Lawrence etant le personnage principal, je suppose que tu voulais dire Kreese?
My bad. Oui, Kreese.
J’ai pas vu le film, pas vu la série… mais j’ai lu l’article. 🙂
Rassurez-vous il n’y a pas que de la musique de chevelus peroxydés. Il y a aussi les Bananarama ou Bruno Mars. – Non, mais moi ça m’allait très bien sans les 2 derniers. 🙂
Mâle alpha, vieux, blanc, blond, viriliste, brutal et mauvais père : ça fait lourd à porter. 🙂
Deux Amériques parallèles ne se comprennent pas et s’affrontent persuadées d’être la victime de l’autre : j’ai été atterré par les résultats de l’élection américaine qui entérine ce clivage républicain/démocrate, cette façon d’envisager une société fonctionnant sur une polarité de clans qui ne peuvent fonctionner que sur le mode de l’opposition.
Bon, j’ai regardé les vidéos. C’est très émouvant, ces clins d’oeil et hommages à Pat Morita. Pour moi il restera toujours O’hara ^^; .
En regardant les souvenirs des combats, on avait l’impression que Johnny questionnait la moralité des ordres de son sensei. A-t-il eu des remords ? Aujourd’hui on dirait bien que non…
Enfin, c’est quoi cette histoire de morgue ? « Envoie-le à la morgue ». Je n’ai pas compris la référence dans la vidéo.
Pour finir, j’ai oublié de te dire que ton intro sur les deux fous m’avait bien fait marrer. C’est vrai qu’il faut être un peu timbré pour penser à ce genre de truc, et imaginer que les acteurs de l’époque voudront reprendre leur rôle !
Bien joué aussi pour les légendes, j’ai particulièrement bien aimé le dialogue « bad-ass » familial !
C’est bon, c’est vendu, on commence la série ce soir. Merci Eddy ! 😉
J’ai commencé la série il y a plusieurs semaines mais je me suis arrêté après deux épisodes…
Je reprendrai peut-être un jour mais je n’ai pas suffisamment accroché… Je me rappelle assez bien des deux premiers films et la transposition avec les persos âgés, dans notre époque, est bien faite. Le personnage de Lawrence est pas mal écrit. Mais la fille de Larusso est totalement inepte et certaines ficelles ressemblent à du « Plus belle la vie ». Le côté soap, ça me fait fuir.
Très bel article. J’ai adoré cette série. Outre le côté revival (j’avais beaucoup aimé les films), cette série est très profonde. Les deux protagonistes sont enfermés dans un moment, celui du fameux coup de pied du premier film. It was an illegal kick n’arrête pas de dire Johnny. Daniel lui aussi est enfermé dans ce moment, même avec sa réussite professionnelle. On le voit bien lors du procès de Cobra Kai devant la commission. Il est resté cet adolescent martyrisé qui a eu la chance de croiser Mr Miyagi. D’autres comme Elie ou Miguel ont croisé Johnny puis Kreese et leur « philosophie » mortifère qui aboutit au drame de la fin de la saison 2. C’est une série qui peut intéresser les jeunes et les moins jeunes. Cette fameuse leçon sur l’équilibre de Mr Miyagi dans le premier film prend tout son sens dans la forme de la série : les jeunes et les vieux, le bien et le mal, le clair et l’obscur (ce retour de Kreese dans la pénombre…), le zen et la violence, la main tendue de Daniel et le poing fermé de Johnny, l’amour et la haine, le passé et l’avenir… Et ce regard sur deux Amériques qui se toisent : cette Amérique multiculturelle un peu élitiste qui a réussi et cette Amérique des Rednecks, dépassée par l’époque qui regarde son passé avec une nostalgie pleine de frustration. Une Amérique comblée qui a pour seul horizon un hobby désuet et une Amérique frustrée pour qui ce « hobby » était une raison de vivre. Et toutes ces questions sur la responsabilité : celle du père, celle du professeur ou du mentor, celle du fils ou de la fille, celle du chef d’entreprise qui tourne le dos à sa propre réussite pour revivre un passé glorieux qu’il ne rattrapera pas pendant que son rival veut retrouver un avenir qu’il n’aura plus. Et la plus importante : celle de la rédemption. Celle de Johnny qui a tout raté et celle de Daniel qui comprend qu’il a tout réussi sauf ce qu’il désirait le plus : rendre honneur à son senseï. Vivement la saison 3…
Superbe commentaire Sébastien.
J’ai vu les choses comme l’intégration de la violence d’une génération à une autre. Celle des Cobra Kai a été parfaitement intégrée par la nouvelle génération, celle capable de regarder les Dents de la mer, ce film qui nous terrorisait à 9 ans. Le Cobra commence inoffensif et pathétique avant de se frayer un chemin séduisant et venimeux même dans la vie de John Lawrence, pas un mauvais bougre.
Voilà c’est déstabilisant cette facilité avec laquelle les étudiants de Johnny avalent les idées perverses de Kreese. Et cette manière de transformer les martyrs d’hier en bourreaux. J’y vois une métaphore de cette Amérique contrainte de baisser l’échine et qui maintenant plébiscite la force et le sans gêne de Trump… c’est dérangeant mais intéressant.
COBRA KAI est effectivement une magnifique illustration des méfaits de la victimisation à outrance. En celà, l’enseignement et la personnalité de Lawrence montre une certaine fraicheur et une vraie honnêteté : Fuck That ! Avant qu’il ne goutte à sa propre médecine. Pourvu que la saison 3 ne soit pas celle de trop. Pour moi tout pouvait s’arrêter avec la fin de la saison 2.
Bon, finalement j’ai commencé par voir le film de 1984 (le 1° KARATE KID). Je ne l’avais jamais vu en entier en fait (et c’est bien pour ça que je n’en gardais quasiment aucun souvenir).
Alors désolé pour les nostalgiques, mais c’est une pure kitscherie moyen-âgeuse. Un sous-sous Rocky (c’est le même réalisateur et le même compositeur, d’ailleurs), plus proche d’un téléfilm que d’un film grand spectacle (même la musique du grand Bill Conti est à chiotter). Mais il y a une bonne demi-heure franchement réussie, celle où le vieux japonais entraine Danny Larusso. Là, on a du bon cinéma, avec des personnages bien écrits et de belles scènes d’interaction et de philosophie zen. Mais autour, c’est assez débile et miteux. Loin des grands classiques de l’époque.
Je commencerai la série ce soir et je reviendrai tantôt pour en parler !
Ayé, j’ai fini la saison 1. C’était super. Ma femme m’a bien fait rire, en commençant par râler comme quoi c’était bourré de clichés, puis en étant un peu plus à fond à chaque épisode ! 😀
Je suis d’accord en tout point avec ton article, Eddy. Mais pour moi, en plus de tout ça, cette série c’est du Shakespeare en 2020 ! Et à la fin de la saison 1 on est vraiment pas loin de ROMEO & JULIETTE version karaté !
Les personnages sont incroyablement attachants, et surtout Johnny. Je suis étonné qu’un acteur aussi charismatique n’ait pas réussi à obtenir une meilleure carrière. Pour lui aussi, la série offre une bien belle revanche.
Je reviens pour la fin de la saison 2 ! 🙂
Bon, je viens faire mon dernier compte-rendu, bien que manifestement tout le monde s’en fout ! 😀
La fin de la saison 2 m’a laissé sur le carreau. Quelle poisse !
Je me suis vraiment régalé. Le tout est complètement improbable, mais en même temps d’une logique et d’une cohérence implacable ! Avec des personnages tellement bien écrits et interprétés !
La saison 3 est programmée pour janvier prochain. En revanche j’ai lu que Netflix avait racheté la série et fait signer une saison 4 avant même la mise en chantier de la saison 3… Doit-on craindre le pire ?
Bon, je viens faire mon dernier compte-rendu, bien que manifestement tout le monde s’en fout !
C’est surtout que les commentaires en chassent un autre.
La saison 3 est déjà tournée, nous l’attendons avec impatience. Je n’avais aucun doute sur le fait que tu puisses aimer la série.
mille pardons Tornado…
Je suis super content de pouvoir lire les mêmes ressentis que j’ai pu avoir en visionnant la série par tes mots.
mais je suis tellement d’accord qu’après mon gros article, je ne vois pas trop quoi ajouter.
pour le nombre de saison, on sent bien que la 3 est obligatoire pour conclure le parcours de rédemption de Johnny.
une quatrième pourquoi pas, mais il faudra arrêter là à mon avis.
mais on sait que les ricains fonctionne sur le raisonnement encore! encore!