Encyclopegeek : L’héritage de James Dean dans les Comics
1ère publication le 09/09/15- MAJ le 14/09/19
Pourquoi cet article ?
Parce qu’il est impossible de comprendre la culture populaire sans un jour parler de James Dean. Le 30 septembre 1955, il y a 62 ans, dans un fracas de tôle froissée, disparaissait à 24 ans, la plus grande légende cinématographique du 20ème siècle : James Byron Dean. Acteur de deux films majeurs (East of Eden et Rebel without a cause/La Fureur de vivre) et d’un autre académique qu’il sauva du naufrage (Giant), il inspira 3 générations d’acteurs bluffés par son charisme, sa grâce et un jeu atypique : de Robert de Niro à Johnny Depp en passant par Di Caprio à Robert Pattinson, la vie et l’art de James Dean aura marqué le siècle plus que n’importe quel autre acteur.
A l’inverse d’un Marlon Brando qui nous aura offert l’image pathétique de la déchéance morale et physique, Jimmy incarna pendant 62 ans, un mythe de Faust moderne : doté de la beauté du Diable, il meurt alors que ses films ne sont pas encore sortis et acquiert l’immortalité post-mortem. Il aura vécu à cent à l’heure en personnifiant l’incandescence de la jeunesse d’après guerre, celle dont Jim Morrison disait qu’elle voulait le monde et qu’elle le voulait maintenant.
Vivre vite, mourir jeune, faire un beau cadavre était le leitmotiv de Jimmy dont l’attitude allait donner naissance au Rock, à Elvis, à Bowie, à Lou Reed, à Lennon , à Morrissey et à Dylan, quelques fervents disciples de l’idole. Jimmy aura été tour à tour le premier Hippie, le premier Punk, voire une figure révolutionnaire dont l’image était placardée dans les campus au côté du Che ou de Cohn Bendit. Un miroir. Un rebelle. Un insoumis. Un mystère. Un type qui malgré des milliers de bouquins échappe, comme Rimbaud, à ses biographes. 62 ans après sa mort, personne ne sait qui était James Dean. Sans doute, lui même, âme tourmentée et insatisfaite ne le savait il pas….
Truffaut disait de lui qu’il était comme le vagabond de Chaplin où la vie se nourrissait de l’art et inversement. Lorsqu’il mourut au volant de sa porsche, il survivait dans La Fureur de vivre. On peut voir les 3 films de Dean comme un trilogie, mettant en scène le personnage qu’il avait créé : Jimmy le mal-aimé dans le champ de haricots (East of Eden), au bord d’une falaise (Rebel without a cause) ou sur une réserve de pétrole (Giant). Nul doute, que s’il avait vécu, il aurait magnifié un Jimmy à la boxe dans Marqué par la haine.
Cet article ne racontera pas sa légende. A l’heure de Google c’est totalement inutile. Mais quel est son héritage ? Martin Sheen (Apocalypse Now) a déclaré: certains acteurs changèrent la manière de jouer. Jimmy lui changea notre vie. Figure indiscutable de la contre-culture, premier adolescent américain au sens moderne avant de devenir une icône comme Marilyn ou Elvis, quel est l’apport de James Dean dans le monde des Comics ?
Jimmy et les Xmen
a/ Iceberg
Au premier abord, Dean n’a que peu à voir avec les héros DC Superman et Batman, qui incarnent une virilité alpha agressive. La force de Jimmy était sa faiblesse. Chacun de ses films mettent en scène un outsider en conflit avec le monde où il va révéler une étonnante capacité d’adaptation. De ce fait, les Xmen, éternels outsiders de l’univers Marvel, craints et hais, rengorgent de « James Dean ». J’en dénombrerai au moins trois.
Le premier héros proche de Jimmy serait Robert « Bobby » Drake dit Iceberg. Bobby est l’éternel oustider des Xmen, le rigolo, le petit frère que tout le monde apprécie. Mais les filles lui préfèrent les héros plus virils et ténébreux. Et sur le champ de bataille, Iceberg est le plus faible de la bande. De Stan Lee à Chris Claremont en passant par Emma Frost, Drake fait l’objet de moqueries incessantes qui sapent sa confiance en lui tout en augmentant sa frustration. En clair, il passe à côté de sa vie.
Pour ne rien arranger, notre héros est en conflit avec son père (Wiliam Drake). Si celui-ci accepte la carrière de super héros, il ne supporte pas que son fils vive avec une asiatique ou qu’il fréquente des mutantes. Bobby Drake entre en conflit avec son père en réalisant que celui-ci est un bigot, de ceux qu’il combat tous les jours. Contre toute attente, William Drake est violemment molesté par un groupe d’extrême droite et tombe dans le coma. Bobby est bouleversé : ce père qui lui a gâché la vie a défendu son honneur. Il se réconcilie avec lui à son chevet.
Du côté de James Dean, East of Eden l’oppose aussi à un père dévot (Adam Trask) qui dissimule son hypocrisie et un secret de famille derrière sa bible. Jimmy essaie d’acheter son amour à tout prix. Lorsque celui-ci fait faillite, il gagne suffisamment d’argent pour couvrir ses dettes. Après une violente dispute, le père de Jimmy fait une attaque. Comme avec Bobby Drake, le père doit être diminué, aux portes de la mort pour une réconciliation. Destitués de tout autoritarisme, Adam Trask et William Drake redeviennent des humains faillibles débarrassés de la morale pudibonde qui a détruit leurs enfants.
Au chevet d’Adam, Jimmy est enfin utile à ce père qui le détestait. Bobby quant à lui, aurait dû profiter de ce moment pour lui avouer son homosexualité. Hélas, le coming-out d’un Xman était inimaginable dans les années 90 et il faudra attendre l’autre minable de Bendis pour, encore une fois, dénaturer l’âme du personnage et transformer ce moment en coup éditorial sans âme…
Aussi bien à l’aise avec les garçons que les filles, Bobby partage d’ailleurs avec Dean une bisexualité taboue ! Il était inimaginable que Jimmy, véritable sex-symbol, soit pédé dans l’Amérique des 50’s. Pour étouffer le scandale, ses agents payaient de jeunes starlettes (dont Ursula Andress !) pour sauver les apparences.
b/ Scott et Alex Summers
Il existe un autre Xman partageant des similitudes avec Dean, c’est Scott Summers dit Cyclope. Orphelin, Scott a perdu sa mère alors qu’il avait une dizaine d’années. Son père qu’il croyait mort est un type un peu idiot qui se déguise en pirate avec qui il ne s’entend pas…. Scott, refoule ses émotions et broie du noir en permanence. Il est le beau ténébreux, un peu sinistre, qui tombe les filles sans bouger dont une rouquine, Jean Grey, incapable de résister à la beauté intérieure du jeune homme.
Dans la vraie vie, James Dean a perdu sa mère au même âge. La légende veut qu’il accompagna dans un train de marchandise le cercueil de sa mère tandis que son père se défilait. East of Eden met également en scène, une idylle entre Jimmy et Abra, une jolie rousse qui perce la défense de l’adolescente tourmenté pour entrevoir son potentiel de bonté. Abra et Jean sont des femmes fortes capables d’aller au delà des apparences pour donner naissance chez ces garçons à l’homme qui s’ignore. De vraies télépathes !
Scott a également un frère, Alex, avec qui il entretient une rivalité infernale. Alex Summers doit sa vie à son grand frère. Depuis lors, il vit dans son ombre, servant de bouche trou à chaque fois que les Xmen ont besoin d’un leader en intérim. Quelques soient les dimensions, les frères Summers sont en rivalité auprès des Xmen ou de Jean Grey ! On se rappelle que durant la saga Inferno Alex Summers s’amourachait de Jean Grey (on va faire simple…), et que les deux frangins se battaient à mort pour la belle.
Dans East of Eden, Jimmy quant à lui, vole la rouquine de son frère Aaron, un frère si parfait qu’il réussit, par un tour de manipulation mentale cruelle à envoyer à la mort ! Caïn et Abel !
Un tour de passe-passe dont rêverait certainement Alex Summers, qui partage tellement de points communs avec Jimmy qu’il apparaîtra sous les crayons de Kent Williams et Jon J Muth dans la série Havok/Wolverine : Metltdown comme un clone de James Dean ! Aujourd’hui Alex Summer tente sous la plume de Rick Remender de racheter les péchés de son frère qui a assassiné Charlex Xavier, le père adoptif en dirigeant les Uncanny Avengers au côté de Captain America.
Peter Paker
D’autres héros Marvel peuvent être considérés comme les rejetons de Dean, notamment Peter Parker et Matt Murdock.
Parker est lui aussi orphelin. Il vit avec le poids de la mort de son oncle sur la conscience et sa tante ne manque jamais de le castrer quotidiennement. Peter a besoin de se déguiser pour être enfin un homme plus léger et passer ses nerfs sur les voyous. Comme le héros de La Fureur de Vivre, il débute sa carrière égoïste, entravé par ses figures parentales qui passent leur temps à s’inquiéter pour lui, avant de s’ouvrir aux autres. Jimmy lutte contre l’ennui au volant de sa bagnole et Spidey au bout de sa toile.
Peter est est le premier ado super héroïque comme Jimmy le premier ado américain. Peter comme Jimmy est petit, myope, la risée du Lycée. Peter acquiert ses pouvoirs dans un laboratoire, Jimmy rêve de fin du monde dans un observatoire. Leur destin se jouent dans des lieux scientifiques et cosmiques, comme un horoscope auquel ils ne pourraient pas échapper. Une tragédie qui aboutit à la mort de l’oncle Ben et celle de Plato, le premier admirateur de Jimmy qui meure de l’avoir trop idolâtré. On trouve également dans la rivalité / amitié entre Parker et Harry Osborn des échos de celle opposant Jimmy à Buzz pour les beaux yeux de Judy / Mary-Jane.
Spidey et Jimmy portent les couleurs de l’Amérique : bleu, blanc, rouge. Ironiquement, ces deux symboles de la contreculture deviendront au fil des années ceux de la dictature de la culture jeune : Jimmy a posé les jalons des teen movies plus stupides les uns que les autres tandis que Spidey est l’égide d’une culture Marvel obsédée par les adaptations cinéma pop-corn au détriment d’une quelconque démarche artistique.
Quant Spidey sombre dans la violence, c’est via le costume noir, reflet de son inconscient. Cette pulsion prend le contrôle de Peter quitte à le dévorer vivant sous l’allégorie du parasite extraterrestre cherchant un hôte. La même scène existe dans Giant où Jimmy trouve du pétrole. Celui-ci joue un garçon fermier (« Jett Rink ») méprisé par ses patrons jusqu’au moment où il trouve du pétrole. Comme le symbiote, le liquide noir symbolise le côté obscur de Jett qui va lui dévorer l’âme. Le gentil p’tit gars se transforme alors en magnat d’entreprise mégalomane, aigri et crevant de solitude. Une piste que Dan Slott explorera avec talent dans Superior Spider-Man.
Matt Murdock
Quant à Matt Murdock, il partage avec Dean une dépendance pour les binocles; Matt est aveugle et Dean si myope qu’il l’ était presque lui aussi !
Dans Born Again, Matt sombre dans la dépression et le fil de ses mésaventures lui permet de démêler un secret de famille : sa mère qui l’a abandonné encore en couche est toujours vivante. C’est désormais une religieuse !
Dans East of Eden, Adam Trask ment à son fils en lui disant aussi que sa mère est morte. La vérité est bien plus amère puisque Jimmy découvre que sa mère est une pute et qu’elle dirige un bordel ! La Religieuse et la Putain ! Dans les deux cas, nos héros passent de la posture foetale dans laquelle le mensonge paternel les a placés pour ensuite renaître revigorés de la vérité, aussi déplaisante soit elle. Une vérité qui va au delà du regard dont Matt et Jimmy se sont affranchis, pour ne voir qu’avec le coeur. James Dean était d’ailleurs un inconditionnel du Petit Prince dont il récitait des pages entières à son entourage.
De Jesse Custer aux Runaways
Récemment, le personnage pouvant le plus revendiquer l’héritage Deanien, est un bien étrange super héros, puisqu’il s’agit du Preacher Jesse Custer ! Dans cette saga ultra-violente Garth Ennis met en scène un personnage en rupture avec la foi dans un road movie dangereux peuplé de créatures effrayantes. Jesse a des relents de James Dean au sens spirituel notamment lors de ses origines : il est un enfant battu, étouffé par la dévotion d’une vieille femme acariâtre qui le transforme en homme brutal et insoumis. Jesse vit une existence de hors la loi à tombeau ouvert avec ses amis Tulip et Cassidy avec qui il recrée à la fois une cellule familiale et un triangle amoureux tout comme le héros de La Fureur de Vivre avec Plato et Judy.
Jesse Custer se révolte contre toute forme d’autoritarisme et dégage la même fascination/répulsion que Jimmy ainsi qu’un penchant compulsif pour les cigarettes. Tulip lui fait d’ailleurs remarquer sa ressemblance avec l’icône américaine. Une attitude de cool cat toujours pressé de dégainer un Fuck Off face à toute situation de conformisme ou de défaite de l’esprit.
B. K. Vaughan a lui aussi mis en scène un groupe de jeunes désaxés américains, les Runaways, qui, révoltés contre l’autorité du monde Marvel, se retrouvent sur un monument à la gloire de James Dean ! Le fameux observatoire Griffith évoqué plus haut ! Un personnage s’appelle même Karolina Dean ! Et Rick Remender a sûrement la légende de Jimmy en tête lorsqu’il écrit Deadly Class, cette histoire d’ados qui envisagent d’assassiner Ronald Reagan et se livrent à tous les actes de délinquance faute de parents bienveillants. Citons aussi la X-Force complètement déglinguée de Peter Milligan.
Cet article bien entendu n’est pas exhaustif et James Dean n’a pas inventé la rébellion. Il l’aura par contre incarné comme personne, en associant souffrance, révolte et glamour ouvrant la voie au Rock et au sinistre club des 27. Une révolte indéfinissable, finalement, une attitude, un état d’esprit qui comme une religion peut vite glisser au fourre tout.
Pour ma part, Jimmy, je viens d’effectuer mon devoir de mémoire en honorant un mec mort 20 ans avant ma naissance.
Jimmy, ta révolte était si douce dans sa violence : tu incarnais la capacité de bousculer l’équilibre le plus arrogant, de montrer que chacun avait sa chance de renverser les statistiques en sa faveur. Un précepte volontiers adopté par Garth Ennis qui aime lui aussi écrire des personnages à qui on ne l’a fait pas. Crois en ta propre immortalité, à rapprocher du Never give up de Miller … Mon ami, mon frère, je t’aime encore. D’un amour sans cause…..
Un article qui allie érudition avec une belle émotion. La conclusion est touchante. J’ai vu en passant qu’il existait aussi une biographie en BD de James Dean. Le parallèle avec Rimbaud m’avait échappé jusqu’à présent.
Je vois que la faim évoquée hier dans les commentaires n’est pas apaisée, vu qu’aujourd’hui, James… dîne ! Bruce mériterait-il son surnom de Bruce Fringale ?
Trève de jeux de mots poussifs, c’est un bel article, assez inattendu, dans le sens où je n’avais encore jamais vu ce genre d’article sur un blog comics.
Pour ma part, James Dean n’a jamais fait partie de mes idoles, je ne dois pas être suffisamment rebelle pour ça, mais ton article est un très bel hommage à cet acteur disparu.
Je sais que tu as pris du temps pour préparer cet article. Le résultat est aussi passionnant que superbe, précis comme une montre suisse !
Chaque exemple que tu présente est très convaincant, même s’il ne s’agit, au final, que d’un point de vue personnel.
Bravo pour les parallèles pas évidents mais plutôt géniaux entre certaines séquences de films qui font écho à certains épisodes de comics (je pense notamment à James Dean couvert de pétrole en relation avec Venom). Il fallait oser mais c’est finalement excellent !
Deux petites coquilles : Jimmy est décédé il y a 60 ans, et non 7O.
Et ce n’est pas X-force par Remender, mais X-Statix…
Ouch , j’écris mieux que je compte…..C’est embarrassant, finalement le temps passe moins vite que prévu…..
Peter Milligan a d’abord écrit Xforce avant de transformer la série en X-Statix.
Tornado, ton film préféré de Jimmy ?
Je n’ai jamais réussi à voir « Géant » en entier. Je n’ai jamais pu tenir jusqu’au bout. peut-être aujourd’hui y arriverais-je.
Par contre, je ne saurais mettre un de ses deux autres films en avant. Deux chefs d’oeuvre magistraux. Peut-être « A l’Est d’Eden », avec sa thématique oedipienne, est celui qui me touche le plus.
Géant : Longtemps, je ne regardais que les scènes de Jimmy, soient 20 minutes bout à bout pour 180 minutes de film….Et puis, lorsque le coffret est sorti il y a une dizaine d’années, je me suis tapé l’intégrale par curiosité, notamment pour le jeu d’Elizabeth Taylor. Au final, c’est pas mal, très académique, à deux vitesses mais c’est une espèce de préquelle de la série Dallas intéressante.
Les anecdotes concernant Géant sont assez fascinantes, notamment sur le fait qu’il mourut le lendemain du clap de fin après avoir joué sa dernière scène. Ce qui fit dire à certains que Jimmy donna un apperçu de ce qu’aurait donné sa vieillesse, lui, le Faust du cinéma.
La première fois, que je vis Giant, je cherchais en vain la scène de Crucifiction qui , au final est une session photo et non pas du film. Une photo, légendaire, parmi tant d’autres…..
C’est vraiment chouette cet article….je n’aurais jamais pensé à JD ainsi.
Le comparatif image est vraiment surprenant.
Bravo!
Pour une raison que je ne saurais expliquer, je n’ai jamais été mis en présence de la légende de Jimmy. J’ai donc lu cet article avec une grande attention et une grande curiosité. A nouveau, grâce à Bruce Lit, je me coucherai moins bête, et c’est vrai. Evidemment, mon esprit retors se demande s’il aurait été possible de se livrer au même exercice de rapprochement d’images, avec une autre icône publique, trouvant des similitudes entre des clichés choisis, et des images choisies. Néanmoins, je reste convaincu par la pertinence de la démonstration.
Je dois dire que m’a pris au dépourvu en commençant par une comparaison avec Bobby Drake, à laquelle je ne m’attendais absolument pas, et pourtant elle aussi m’a convaincu. Le rapprochement entre le symbiote et le pétrole était également un pari osé.
Bravo Mister East of Bruce ! Et bien voilà ma fois un article aussi orignal qu’inattendu ! Well done !
En y réfléchissant j’aurais peut être rajouté Gambit dans la liste des apprentis James Dean (mais en plus frimeur quand même)
Pour revenir au film Géant outre son académisme forcené je déplore surtout à titre personnel sa morale Américaine profondément malsaine ! Le pauvre qui a ramé toute sa vie pour s’en sortir finit tout seul et alcoolique et le gosse de riche qui ne s’est donné la peine que de naitre finit avec l’argent et la fille…
C’est du joli ! Charles Ingalls doit se retourner dans sa tombe !
@Prudence : Dear Prudence : merci le montage des images a été plus qu’ardu ! J’ai vraiment fait ça pour Jimmy….Et comme disait Marie-Pierre Casey : c’est tant mieux car je ne ferai pas ça tous les jours….
@ Présence : comme je le mentionne dans l’article la vie et l’oeuvre de James Dean se mélangent tellement qu’il y est très facile d’y trouver des thématiques littéraires et très, très romantiques : Mourir jeune, le rapport à l’oeuvre, Faust, la bisexualité, faut il fuir la mort ou la courtiser ? , tuer le père, le frère, la mère, que faire de l’argent facilement gagné (un thème Austerien), l’adolescence, la révolte etc. Jimmy incarne tout ça,et n’a tourné que trois films c’est presque trop facile …. Un travail sur Brando ou Marilyn eut été plus difficile. Je vous défie de tourner un film sur Brad Pitt ou Clooney…..
Pour construire l’article, il m’a suffi de lister les thématiques que j’aimais lire en Comics, celles qui les rendent intéressants à mon sens. Et la ressemblance avec Iceberg m’a sauté aux yeux, alors qu’à la base je partais sur Peter Parker….
Comme dirait Goldman, c’est un texte où : « j’ai laissé des bouts de moi au creux de chaque endroits ». C’est pourquoi, il sera encore à la une aujourd’hui. Je l’ai déjà fait pour certains articles: Watchmen, Matrix, Conan, Claremont…
@Patrick : Gambit ? ah ? en quoi ? le rôle de Jet Rink est compensé par le charme de Jimmy. Si l’on y pense, Rink est un rebelle qui s’intègre façon Lucas….Il débute en indépendant et devient….imbuvable par la suite. Dean réussit à humaniser une ordure qui séduit la fille mineure de son rival….
A ce propos les gars, vous suiviez Dallas ?
1981, j’avais 10 ans et le samedi soir,en famille, on suivait les Ewing vivre leur vie de petit ranch dans les derricks. C’était cool, une famille qui cultivait le goût du whisky et de l’adultère, et un générique qu’on pouvait beugler en cour de récré.
Au coeur de l’actualité, telerama fait sa couverture sur l’acteur Dane Dehaan, le nouveau James Dean à l’occasion de la sortie du nouveau film « Life » d’Anton Corbijn. Le film imagine la rencontre entre le jeune Janes Dean et le photographe Dennis Stock qui immortalisera la star avec des clichés iconiques que tu évoques. Ps. Telerama recommande le film!
@Mat : je le lirai chez mon frère, cela m’évitera de l’acheter 🙂
Tous les acteurs en vogue ont été qualifiés à un moment de nouveaux James Dean : Di Capprio, Depp, Pattinson, Rourke (qui était très bien parti avant que…), Pitt (qui physiquement lui ressemblait beaucoup), Franco.
Le meilleur héritier de Jimmy à mon sens est mort. C’était ce fou de Dennis Hopper qui fut son ami et disciple.
Très bel article. A sa lecture, je me suis rendu compte que tu avais dû le porter en toi depuis longtemps, mettant bout à bout une théorie évoluant au fil du temps.
Je ne connais rien de la légende de Jimmy, mais je reste admiratif de tes comparaisons, qui il faut bien l’avouer, semblent fonctionner parfaitement. Cependant, comme Présence et Tornado, je pense que cela reste des interprétations personnelles parfois. Même s’il est indéniable que quelques similitudes sont certainement voulues ! En tout cas, sacré boulot, le montage des scans est impressionnant.
Pour répondre à Tornado, j’ai vu La fureur de vivre il y a très longtemps et c’est tout. Je n’en ai aucun souvenir (à part peut-être des courses de voiture en haut d’une falaise ?). Je devrai essayer de voir ses trois films, de m’intéresser à ce personnage de la pop culture. Merci donc, Bruce.
@ Cyrille : l’article prochain sur The Wall, oui, ça, je l’ai porté depuis lulurre comme dirait notre chère Geneviève Coulomb.
Celui là, nom, pas tant que ça, que quelques mois, histoire de marquer le coup pour l’anniversaire. Je te conseille de voir les films plutôt dans l’ordre chronologique pour apprécier l’évolution du jeu de Dean en moins d’un an ! Boudeur façon Brando pour EAst of Eden; il s’affranchit totalement de cette méthode pour Rebel without a cause où Nicholas Ray subjugué par son talent songea à le créditer comme co-scnéariste. Je crois, qu’il en parle dans le documentaire que Wenders lui consacra avant sa mort.
Enfin Giant montre la maturité d’un acteur prêt à exploser à seulement 24 ans…
Bon j’arrête, je veux pas vous saturer avec Jimmy, ce serait contre productif ( mais quand même, cela ne vous prendra que 240 minutes minimum dans votre vie….).
A la une de « téléquoi » ? 😀
@Bruce : Je n’ai pas compris le choix de ton titre. Y a-t-il un jeu de mots ?
J’aurais personnellement choisi « Canal Jimmy ». Pour ceux qui l’ignorent, c’est le nom d’une chaine du Câble, vintage, dont le nom est un hommage à James Dean, preuve de son aura et de son héritage !
Il va falloir se cotiser afin d’acheter à notre Présence un coffret DVD avec les 10 principaux classiques de l’histoire du cinéma. En retour, une rédaction notée coef 10 ! 😀
Plaisanterie mise à part, qui n’a jamais vu les trois films de James Dean ? (moi-même n’ayant vu que les deux premiers et une partie du 3° !).
Canal Jimmy : ah oui, très bonne idée ! La chaine qui diffusa en son temps Ally Mc Beal, Friends, Dream on, les Soprano,South Park et la meilleur série flic de tous les temps : The Shield….
Le titre est un clin d’oeil à « Quelque chose de Tennessee » de Michel Berger. Remplacez Tennessee par Jimmy Dean et la chanson fonctionne très bien. Et puisque l’on est dans les coming out, il est des chansons de Johnny que j’aime beaucoup, notamment celle-là.
Pas vu A l’Est d’Eden, j’avoue.
Un film magnifique, profond, dense et d’une intelligence rare.
Pas vu mais as tu lu cette pépite de John Steinbeck ?
La fureur de vivre est mon James Dean préféré. J’aurais pu mettre A L’est d’Eden mais le roman de Steinbeck est tellement plus puissant que le film (il me semble d’ailleurs que ce dernier n’adapte pas tout, notamment la fin).
Je suis une bonne partie des précédents commentaires sur Géant : un peu trop long et académique.
Mon James Dean à moi c’est le tee-shirt blanc et le jean ; c’est Vanessa Paradis et Madonna (Vogue) ; c’est James Spader et Elias Koteas dans CRASH de David Cronenberg ; c’est les OUTSIDERS et JUSTY JAMES de Coppola ; c’est un été 1992 et l’achat de mon premier PREMIERE, le 196.
Salut Fletch’
Oui bien sûr j’avais lu le Steinbeck mais je lui ai toujours préféré DES SOURIS ET DES HOMMES.
Vanessa Paradis a dédié une chanson entière à James Dean : https://www.youtube.com/watch?v=FclZCN4Evos
Ah Steinbeck ….. je viens de finir RUE DE LA SARDINE et j »attaque TORTILLA FLAT.
Mais les RAISINS DE LA COLERE reste mon préféré. J’adore l’écriture de Steinbeck, j’y reviens régulièrement.
Je pensais bien à MAXOU pour Vanessa Paradis, qui aura aussi chanté le pendant de James Dean en tant qu’icone, avec MARILYN ET JOHN.
J’aime beaucoup ton article et ta relation à James Dean.
Une belle déclaration d’amour à une icône de l’adolescence rebelle.
Il faut reconnaître à ce « social traître » d’Elia Kazan d’avoir découvert Brando et Dean (et De Niro est l’acteur principal de son dernier long métrage).
C’est marrant, en consultant le site d’un autre poste ce jour, j’ai vu une Dame du lac tenir une épée qui a donné son nom à un film éponyme de Boorman. Ca sent la quête arthurienne et le Carmina Burana à plein nez c’t’affaire…
Kazan : Et puis d’avoir fait tourner Nathalie Wood dans « La fièvre dans le sang » (tiens, elle s’appelait Deanie dans le film). Un autre film de lui que j’adore : « L’Arrangement » avec Kirk Douglas, le dernier lion sacré encore en vie d’hollywood. Le film commence avec un accident de voiture au volant d’une porsche…..Le « Tramway nommé désir » m’ a toujours semblé trop hystérique.
Une dame du lac ? Mes fausses manoeuvres ne sont donc pas passées inaperçues….
Dallas : en revoyant la série, il y a 10 ans, j’avais été bluffé par la qualité de la réalisation. Que faisiez vous lorsque Jr a été « tué » ?
Comme tout le monde à cette époque : On regardait Dallas et on parlait de la « mort » de JR. partout, y compris aux infos !
Je ne connais pas Kazan (pas vu le Tramway, déjà) mais j’ai vu L’arrangement très jeune, vers 12-13 ans, et j’en garde un souvenir presque impérissable, avec un Kirk Douglas fantastique. Tu me donnes envie de le revoir.
Dallas, je l’ai effacé de ma mémoire.
J’ai toujours cette image en tête de Douglas alangui sur la pelouse d’un hôpital contemplatif en début de film.
Et moi de Douglas se battant avec des onomatopées qui s’affichent comme dans la série Batman version Adam West. Et Kirk de se voir au travers d’un prisme, tel qu’il est, hautain, dans un bureau en haut d’un gratte-ciel…
L’arrangement est terrible. Elia Kazan est un grand directeur d’acteur, il a aussi donné son premier rôle à James Woods dans Les visiteurs.
Le film de Kazan qui m’a marqué car je l’avais vu en salle (vive les salles obscures, Bruce…sans popcorn et portables) et il est d’actualité:http://www.imdb.com/title/tt0056825/?ref_=fn_al_tt_1
« qui n’a jamais vu les trois films de James Dean ? » : moi…
Mais c’est pas ma faute, des films de 3h, ça ne me tentait absolument pas !!
James Dean, comme Elvis, c’était les idoles de mon père. Chaque film qui passait, il les regardait, même si c’était pour la dixième ou vingtième fois. Je ne sais pas s’il le fait encore. Du coup ça me donnait des idées de cadeaux d’anniversaire ou de Noël : Elvis, James Dean (bon, avec trois films, ça va pas loin, c’était le coffret), et les CDs annuels de Johnny… Du coup, le titre, je l’avais trouvé tout de suite 😉
Bref, James Dean, je le connais de loin, pour sa beauté mais pas son talent, juste l’image d’idole rebelle qui avait brûlé sa vie par les deux bouts…
Ton article est très émouvant, Bruce. Un peu comme les adieux à Matt. Ce sont des articles qui me touchent beaucoup.
Concernant les références, j’ai été surprise par celle de Bobby, je ne m’y attendais pas. Mais c’est cohérent.
Scott, oui, je crois que cet aspect beau ténébreux qui broie du noir colle bien aux deux. D’ailleurs le scan choisi est une de mes scènes préférées.
Alex, je ne le voyais pas non plus comme Jimmy. Et c’est quoi cette histoire de trahison pour choper la rouquine ??? Je sais que les relations entre ces deux-là ne sont pas toujours simples, mais quand même ! Bon va falloir que j’aille mettre mon nez là-dedans.
Peter et Matt : bien vu aussi.
Mais j’ai l’impression qu’on pourrait tous trouver du James Dean dans nos héros.
D’ailleurs, il n’avait pas un look à la James Dean, le Morten de A-ha ?
Content de t’avoir émue Kaori, c’est un article qui me manquait du fait de sa remasterisation difficile.
Comme le titre l’indique, on a tous quelque chose de Jimmy Dean. Pour Morten, mise à part la cool attitude , je vois pas trop, ça manque d’intensité quand même.
Pour les stars des 80’s je verrai mieux Johnny Depp, Mickey Rourke, Rob Lowe ou Sean Penn. En musique, Morissey bien entendu.
Pour Morten, je parlais du look.
Pour les acteurs des années 80, je te rejoins, mais je me pose la question pour nos jeunes acteurs actuels… Pour ma part, je ne trouve pas. Et je trouve Robert Pattinson trop lisse pour être rebelle.
Ah, années 80, j’aurais mis Matt Dillon aussi, bien qu’on l’ait plus comparé à Brando.
Je trouve Pattinson très bon comédien. Chez Cronenberg, il est formidable. Il joue justement dans le Biopic consacré à James DEAN : LIFE.
Dans les 90’s Di Caprio et Brad Pitt étaient de bons postulants.
James Franco l’a remarquablement incarné dans un telefilm de 2001 https://www.youtube.com/watch?v=ZPKq9q2Cq8E
Di Caprio, oui.
Brad Pitt, pour moi c’est le sosie de Robert Redford, j’ai du mal à les dissocier.
Peut-être sur SEVEN ou FIGHT CLUB, oui…
Pattinson, je ne l’ai vu que dans HP et TWILLIGHT. Il faudra que je voie ceux dont tu parles.
Je veux bien croire que le « modèle » du presque encore adolescent boudeur cristallisé par James Dean soit à l’origine d’une kyrielle de personnages récurrents dans les domaines de la fiction Occidentale, qui brasse essentiellement des clichés ; mais le retrouver dans les tentatives faiblardes des scénaristes de Comic-Book pour essayer de donner de l’épaisseur à leurs héros les moins charismatiques, c’est très subjectif.
Bobby Drake/Iceman (Iceberg, en VF) est le plus parfait exemple d’un concept qui, pourtant pas plus idiot qu’un autre, ne « prend » pas. Les auteurs successifs, incapables (ou renonçant…) à lui insuffler une quelconque personnalité finiront, pour les plus consensuels (puisque c’est à la mode) par lui inventer une identité bisexuelle dans l’espoir de lui donner un peu de couleur. Le « truc » venant se coller au personnage avec la grâce d’une verrue sur la main ne peut franchement pas être pris au sérieux, et dessert encore d’avantage le Super-Héros ; non seulement en le confirmant à sa position de troisième couteau MAIS avec, en sus, un trait de caractère aussi artificiel qu’inefficace à le définir (si tant est qu’on puisse efficacement définir qui que se soit au travers de sa sexualité : même Northstar est bien plus identifiable à son caractère de cochon qu’à ses inclinations ! Encore un bon point pour Byrne, scénariste !). Franchement, la sensibilité « culturelle » de Hank, l’hyper-virilité animale de Logan ou l’esprit iconoclaste et humoristique de Kurt (avant qu’il vire catho bon teins !) aurait pu servir « d’encrage » beaucoup plus crédible à pareille itération outrée ; et je mets même notre bon vieux Wolverine des familles en tête du peloton (surtout par Miller !) : j’en ai croisé pas mal, des comme ça.
En leur temps, Gerry Conway, Gil Kane et John Romita Sr avaient carrément décidé de se débarrasser de Gwen Stacy, tant ils n’arrivaient pas à l’intégrer dynamiquement aux aventures de Spiderman : il arrive parfois que des personnages dont on pense contrôler les destinées refusent d’obéir à nos directives, et ce quelle que soit l’importance présumée qu’ils sont sensés avoir dans le récit.
Le benjamin des premiers X-Men n’avait pour lui que cela, justement : sa jeunesse auto-proclamée. Une fois celle-ci enfuie (La fin de la première série, les Champions, X-Factor, Etc…), il eût été nécessaire qu’une bonne fée se mette sérieusement au boulot sur son cas, quitte à l’éloigner radicalement de sa position arrière. Le couple Simonson aurait pu y arriver, lui ayant prêté une sorte de toute-puissance assez cohérente. Hélas, jamais cette extrapolation de ses capacités n’est venu nourrir sa personnalité : quasi invincible, il demeure néanmoins presque invisible au niveau du caractère, simple interlocuteur de ses camarades, mieux achalandés (toutes proportions gardées : les Simonson ont transformé tous nos joyeux mutants en hystériques pontifiants aux mœurs d’adolescents attardés…).
Et sinon, non : Alex et Scott ne sont pas, à l’origine, en rivalité. Dés le départ, le cadet préfère son idylle avec Lorna à une carrière de Super-Héros, un point qui sépare radicalement les deux frères dans leur vision de l’existence. La refonte partiale du couple d « outsiders » n’apparait que bien plus tard (X-Factor nouvelle version) quand les scénaristes, pour s’amuser un peu avec les magnifiques jouets mutants que sont Havoc et Polaris, n’hésitent pas à balayer leur passé d’universitaires plutôt baba cool pour en faire des clones (grotesques) du couple mythique Jean & Scott.
Et Alex ne s’est jamais amouraché de Jean : Madelyne, bien que clone de la belle rousse, possède un charme complètement différent -plus vénéneux…- et n’hésite pas à jouer de sa féminité pour ensorceler l’ahuri ; ce que notre si digne Phénix n’aurait même jamais songé à faire.
Je pense sincèrement que, si l’on peut aussi facilement faire référence à cette icône (entre autres !) de la culture américaine au travers de si nombreuses créations, c’est qu’il n’y a pas plus américain, justement, que le Comic-Book. Et ce dernier, à l’instar de toute la culture moderne, ne cesse de recycler les clichés hérités de l’après-guerre. Je doute que les parallèles identifiés ici soient tous des hommages directs/concrets au pauvre James Dean : plutôt la preuve d’un substrat « adolescent » encore très présent chez tout amateur de Super-Héros qui se respecte ; et aussi qu’il est difficile pour n’importe quel créatif de réellement innover.
Encore un truc : « l’alibi » de la starlette maquée au gros jules en manque de crédibilité hétérosexuelle est toujours et plus que jamais d’actualité. Autant il est « banquable » de vanter son côté « pluridisciplinaire » selon la niche commerciale qu’on occupe, autant clamer au monde qu’on est Homosexuels et jouir en même temps des privilèges de monsieur tout le monde demeure une rareté possible uniquement aux plus friqués (Elton John…) et quasi suicidaire, populairement et professionnellement, aux autres (…).
Il n’y a rien de très neuf, là aussi : plus ça va et plus c’est la même chose.