Les illuminés, de Laurent-Frédéric Bollée & Jean Dytar
Un article de PRESENCEVF : Delcourt
Ce tome correspond à une biographie d’une partie de la vie de trois poètes à la fin du XIXe siècle. Sa parution initiale date de 2023. Il a été réalisé par Laurent-Frédéric Bollée & Jean Dytar pour le scénario, et par Jean Dytar pour les dessins et les couleurs. Il comporte environ cent-cinquante pages de bande dessinée. En fin de tome, sont récapitulés les poèmes dont des extraits figurent dans le récit : Ô saisons, ô châteaux (Arthur Rimbaud), Fin d’automne (Germain Nouveau), Matinée d’ivresse (Arthur Rimbaud), Il pleure dans mon cœur (Paul Verlaine), Parade (Arthur Rimbaud), Un grand sommeil noir (Paul Verlaine), Très méchante ballade d’un pauvre petit gueux (Germain Nouveau), Dernier madrigal (Germain Nouveau), un extrait de lettre de Verlaine à Rimbaud du douze décembre 1875, un d’une lettre de Nouveau à Mme Nina de Villard, et un extrait de la préface de Verlaine à la première édition des Illuminations en octobre 1886.
Germain Nouveau est installé sur l’un des bancs en pierre intégrés à la façade de la cathédrale d’Aix en Provence, alors qu’une femme s’approche pour entrer. Un jour de septembre 1872, Germain Nouveau marche dans les rues de Paris, se dirigeant vers un café où l’attendent d’autres artistes. Il passe devant une libraire appelée Livre moderne et ancien. Il entend une voix l’interpeller depuis une fenêtre du premier étage. Une femme lui fait observer qu’il n’y a pas que les nourritures spirituelles dans la vie. Elle lui demande s’il ne veut pas effeuiller autre chose que les pages d’un livre. Elle trouve qu’il s’exprime avec un bel accent du Sud, elle en déduit qu’il débarque à Paris. Elle continue : s’il change d’avis, qu’il n’hésite pas à revenir. Le poète parvient au café et y pénètre : il est salué par Paul Cézanne qui le présente à ses deux amis. Il lui commande une absinthe. Ils discutent et l’un d’eux informe Germain que Rimbaud a quitté Paris, avec cette crapule de Verlaine : ils sont partis pour Bruxelles. L’autre ami indique qu’il voit bien qui est Verlaine, un grand poète, en revanche il ne voit pas du tout qui est Rimbaud.
Ce même jour de septembre 1872, un navire à Vapeur accoste à Douvres : Arthur Rimbaud et Paul Verlaine font partie des passagers qui débarquent. Ils se rendent à la gare pour prendre le train de Londres. Ils s’installent dans un compartiment déjà occupé par un homme, puis une femme entre et les salue en s’installant. Lors du trajet, Verlaine demande à son ami s’il aime Douvres. Rimbaud lui répond que non, et que Bruxelles avait fini par le faire bâiller d’ennui. Verlaine estime que son compagnon n’ait jamais satisfait. L’autre répond par un extrait de poème : Ô châteaux, quelle âme est sans défaut ? Il continue : parfois il a l’impression de se faire traverser par des tourbillons de mots. Jusque-là, c’était comme s’il laissait venir à lui les visions. Il les attrapait. Puis il tentait de les dompter avec les mots. Mais désormais, ce sont les mots qui semblent précéder ses visions. Il voudrait ne plus avoir peur de leur lâcher la bride. Qu’ils soient plus libres, plus fougueux ! Sans aller n’importe où… Seulement il faut qu’il accepte de perdre un peu de contrôle.
Il se dit que les recueils de poèmes sont les livres qui se vendent le moins : le lecteur salue le courage de ces auteurs qui évoquent un passage de la vie des trois poètes dont deux sont passés à la postérité, connus par le grand public : Paul Verlaine (1844-1896), Arthur Rimbaud (1854-1891), le troisième, moins connu, étant Germain Nouveau (1851-1920). Ce tome se compose de dix chapitres, couvrant une période allant de 1872 à 1877, les deux derniers se déroulant une dizaine d’années plus tard en 1886. Le lecteur familier des deux poètes les plus connus retrouvent le fait que le 10 juillet 1873, Verlaine tire sur Rimbaud avec un revolver, et il voit que le récit trouve une partie de son aboutissement dans la parution du recueil Les illuminations en 1886. En phase avec une écriture très spécifique pour la poésie, les auteurs ont imaginé une narration particulière : des pages divisées en deux ou trois parties horizontales. Dans le premier chapitre, la moitié supérieure de chaque page est parée de teintes entre gris et marron, et elle est consacré à Germain Nouveau qui rencontre Paul Cézanne dans un café, avec majoritairement deux bandes de cases. La moitié inférieure est dévolue au voyage d’Arthur Rimbaud et Paul Verlaine en Angleterre, dans des nuances tournant autour du vert bouteille, également majoritairement deux bandes de cases.
Le décalage poétique commence avec la couverture : trois personnes sous l’emprise de la boisson, vraisemblablement gaies, et certainement illuminées, avec une définition des détails qui semble un peu floue, vraisemblablement un pont de Paris avec son parapet et son lampadaire caractéristiques, et sa chaussée pavée en queue de paon, mais en même temps le lecteur ne pourrait pas reconnaître le lieu exactement, ni même les personnages s’ils ne sont pas munis de leur accessoire (chapeau, pipe) dans une autre scène. Au cours du récit, l’artiste utilise cette gestion de l’imprécision pour différents effets : les visages pour laisser le lecteur projeter son émotion, la nature de certains revêtements de sol qui sont évoqués, certains arrière-plans en particulier dans les cafés quand l’intérêt du lecteur se focalise sur la discussion, et la mise en couleur. À part pour le dernier chapitre et pour les illustrations en double page du portail de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence (avec son tympan, son linteau et les montants sculptés), le dessinateur découpe chaque page par bande horizontale : deux ou trois, chaque bande suivant un ou deux des trois poètes. Pour chacune de ces bandes, une couleur est déclinée en plusieurs nuances pouvant s’échelonner entre le blanc et le noir, sans que ces deux extrêmes ne soient systématiquement présents. En outre, les dessins sont réalisés en couleur directe, sans recours à un trait de contour.
Pour autant, chaque scène fourmille de détails précis et concrets qu’il s’agisse d’une grande vue d’ensemble d’un paysage, ou d’un cadrage serré pour une discussion intimiste. Le lecteur éprouve une sensation de qualité quasi-photographique pour la finesse des sculptures décorant le pourtour du portail de la cathédrale Saint-Sauveur, pour les façades des immeubles parisiens, pour le quai de Douvres, pour la vitrine du café où Nouveau retrouve ses amis, les remparts de la prison de Saint-Gilles à Bruxelles, les immeubles face au Pont-Neuf, une vue de dessus à couper le souffle d’un escalier dans un immeuble, l’arrivée de trains en gare de Londres, l’échelle pour embarquer sur un ferry au départ de Livourne et à destination de Marseille, un désert de sable et de roches au Shoa, ou encore les chemins dans l’arrière-pays d’Aix-en-Provence. De même les personnages disposent d’une apparence spécifique qui permet d’identifier au premier coup d’œil chacun des trois poètes et Paul Cézanne, grâce à la jeunesse d’Arthur Rimbaud, et les barbes taillées différemment de Verlaine et Nouveau. La simple narration en deux ou trois bandes de couleur différente dégage une forme de diversité à chaque page, même quand l’une de ces lignes narratives repose sur une succession de champs et contrechamps en plan serré sur le buste des interlocuteurs. L’artiste sait concevoir des plans de prise de vue qui alternent plan fixe ou déplacement de caméra, maîtrisant ainsi la sensation de mouvement.
La structure du récit invite à comparer ce qui se déroule dans une bande narrative à ce qui se déroule dans une autre placée juste en dessous, avec parfois des similitudes directes dans l’action des personnages, parfois des jeux de réponse ou de contraste. Lors de l’avant-dernière scène, le lecteur découvre le sens de ces dessins en double page, en plan fixe sur le portail de la cathédrale. La dernière scène se déroule en deux temps, d’abord cinq pages de discussion entre Germain Nouveau et un éditeur, à raison de douze cases par page, réparties en quatre bandes de trois, puis une forme très libre sans bordure montrant le poète cheminant sur un sentier comme s’il se déplaçait sur la page elle-même. Le lecteur devient ainsi le témoin privilégié des discussions entre ces trois amis, sur la poésie, sur leur art, sur leurs limites, sur leurs frustrations et leur manque d’assurance, ainsi que de leurs voyages. S’il connaît un peu la vie de chacun, il repère plus facilement les moments ayant acquis une valeur de vérité historique et participant à la légende de ces poètes. Sinon, il prend les événements comme ils viennent, les déplacements, la conviction d’être un poète sans avenir, leur façon différente à chacun des trois, d’écrire, de pratiquer leur art, de ressentir l’acte de sculpter leur vision avec des mots. Il se rend compte que l’enjeu pour eux réside dans comment mener une vie leur permettant d’exercer leur art, et également en cohérence avec leur sensibilité artistique. Comment alimenter leur flamme sans se laisser gagner par la dérision ou la futilité de simples poèmes semblant en total décalage avec l’appréhension de la réalité par le reste du monde. En filigrane, il apparaît également la fragilité de leur entreprise, totalement soumise à des contingences arbitraires, à des mouvements d’humeur ou inspirations du moment aussi ténus que fugaces, en particulier pour ce qui est de la publication de leurs œuvres, et plus précisément pour Les illuminations.
Assurément des auteurs qui prennent le risque de sortir des sentiers battus. Tout d’abord par le choix de mettre en scène des poètes, en s’attardant sur les vicissitudes de leur vie. Ensuite par une narration visuelle mêlant précision et évocation, en deux fils narratifs simultanés sur la même page, avec une mise en couleurs déclinant une couleur en plusieurs nuances. Enfin en évoquant leurs atermoiements et leurs revers de fortune, faisant ainsi ressortir leur fragilité, et les différents paramètres qui concourent à rendre leur création artistique quasi miraculeuse, tellement de choses venant la contrarier, la fragiliser, l’empêcher.
Le style graphique semble intéressant, on dirait des peintures qui s’animent. Les traits des personnages sont simplifiés mais toutefois différenciés et les décors sont très détaillés, comme sur la façade de la Cathédrale…
Je ne connaissais pas Germain Nouveau. Verlaine et Rimbaud, j’en ai forcément lu des poèmes au collège, je crois que c’était en classe de quatrième.
Des poèmes étudiés à cette époque, je préférais ceux de Baudelaire.
Les traits des personnages sont simplifiés mais toutefois différenciés et les décors sont très détaillés : il s’agit d’une technique dont j’avais lu une explication donnée par Dave Sim (le créateur et l’auteur de Cerebus), le contraste permet de donner plus de vie aux personnages.
Pareil, je ne connaissais pas Germain Nouveau.
J’avais eu l’occasion en vacances, d’écouter une émission de France Inter sur la relation entre Verlaine et Rimbaud, dont la tentative de meurtre de Paul Verlaine sur Arthur Rimbaud en juillet 1973.
Voilà qui est fort intriguant ! L’ouvrage est graphiquement riche, le thème est étonnant, bref cette BD a tout pour me plaire ! Je vais essayer de me la procurer asap 🙂 Merci M’sieur !
En vieux maniaque des reportages Avant/Après je me suis demandé si les lieux de la réalité historique ont été respectés ou non. A fouiller…
Damned ! On a raté un teamp-up sur cet article pour faire une avant/après.
Pour te la procurer, un conseil : tu peux faire comme moi et l’emprunter à un ami (merci Bruce).
Bel article.
Bonne bd, même si j’avais été moins conquis à sa lecture que j’espérais l’être.
L’approche et la forme de la BD est moins classique que d’habitude pour des biographies ce qui peut générer un effet de décalage, avec des bonnes surprises, mais aussi des attentes implicites non comblées.
Merci Présence pour la mise en avant ! J’avais vu la couverture qui m’a intrigué : je la trouve très réussie. Je connais très peu la poésie, mais tout ce que j’ai pu lire de Rimbaud m’a émerveillé (Corto Maltese en déclame souvent). Je n’ai pas trop accroché à Verlaine alors que j’ai un de ses recueils à la maison depuis des décennies. Par contre, comme JP, j’ai tout de suite été fan de Baudelaire. En plus le gars traduit Edgar Allan Poe et ça n’a évidemment jamais été remis en cause. Je ne sais pas pour toi, mais à part le fait que Verlaine et Rimbaud étaient amants et que le premier a tiré un coup de feu sur le second, je ne sais rien de leurs vies ni déplacements.
Quoiqu’il en soit cette bd m’a tout l’air fort enrichissante. Je ne connaissais pas Germain Nouveau ni les auteurs de cette bd. J’aime bien ce genre de dessin, un peu impressionniste, mais pour le moment je n’ai pas de nom de comparaison qui vient. J’ai beaucoup aimé la description graphique car le parti-pris est saisissant, sur le premier scan de planche je me demandais si tu avais fait toi-même le montage. J’imagine mal voir la sensation de mouvement par caméra mais je te crois sur parole.
Très belle conclusion. A se souvenir.
La BO : je n’ai écouté que le premier poème, c’est très beau et très bien récité…
J’avais également trouvé la couverture très originale et intrigante, une belle réussite.
En général, la forme poétique écrite ne me parle pas du tout : mon esprit est ainsi fait (peut-être trop pragmatique) que je n’arrive pas à basculer en mode poétique.
En revanche, j’ai bien aimé les traductions de Baudelaire des œuvres d’EA Poe.
Laurent-Frédéric Bollée est le coscénariste de la bombe.
brucetringale.com/maintenant-je-suis-la-mort-le-destructeur-des-mondes-la-bombe/
Sur la vie de Rimbaud et Verlaine, j’avais eu l’occasion en vacances d’écouter une émission de France Inter sur leur relation et sur la tentative de meurtre du second sur le premier.
Ah oui, LA BOMBE, je me demande toujours si je vais craquer un jour ou non. Merci pour l’info Présence ! Je tâcherai de trouver le podcast dont tu parles 😉
LA BOMBE : Impossible pour moi, c’est un vrai bulletin téléphonique. FROM HELL à côté, c’est un journal TV.
radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-paul-verlaine-prince-des-poetes-maudits
Je n’avais jamais entendu parler de Germain Nouveau…
Le premier scan me parle directement : Je connais par coeur la cathédrale d’Aix en Provence, ville où j’ai vécu plusieurs années (sept ans) et où je suis revenu très souvent ensuite (j’habite à moins de 80km). J’ai toujours été fasciné par cette cathédrale. La première fois que j’ai lu CELUI QUI HANTAIT LES TÉNÈBRES, j’ai tout de suite identifié la cathédrale de la nouvelle (ma préférée de Lovecraft) à celle de Aix, qui avait instantanément enflammé mon imagination.
Je parierai que les dessins de la BD, la plupart, sont réalisé d’après des photos directement à la décalque.
La BO : « Rimbaud Remix », très drôle comme formule ! 😀
J’ai moi aussi découvert germain Nouveau dans cette bande dessinée prêté par le rédacteur-en-chef (merci Bruce).
La cathédrale d’Aix en Provence : pour être sûr de ne pas raconter trop de bêtise, il a fallu que j’aille chercher des images sur internet, car je ne dispose pas de ta familiarité avec ce monument.
Travailler à la décalque : je ne me rends pas compte du niveau de doigté que cela exige pour réussir à réaliser des cases qui ne soient pas trop figées, avec une telle méthode.
Pour l’anecdote, la cathédrale renferme un chef d’oeuvre du XVème, le triptyque du BUISSON ARDENT de Nicolas Froment.
wikipedia.org/wiki/Le_Buisson_ardent_(Froment)
À ma grande honte d’ancien étudiant de Lettres Modernes, je connais peu les poètes et Germain Nouveau est inconnu au bataillon.
Très intéressant, ce jeu de superposition. Les exemples montre un jeu avec un élément du décor (les barreaux), les sous-entendus sexuels qui clivent ou rendent complices, la rencontre et la solitude.
La couverture me dit quelque chose, j’ai l’impression d’avoir vu ces positions en tableau…
Merci pour cette découverte !
Ouf ! J’ai au moins l’excuse de ne pas avoir été étudiant de Lettres Modernes. 😀
Je me souviens avoir dû étudier au lycée, un poème de Jules Supervielle (1884-1960) : totalement hors de porté de ma sensibilité. Je n’en avais retenu que l’adverbe Incontinent (sur le champ).
Plus tard, je me suis trouvé confronté au recueil Éloges d’Alexis Leger (dit Saint-John Perse, 1887-1975) dans le cours de mes études : totalement hermétique et incompréhensible, j’en frémis encore rien que d’y repenser.
fr.wikipedia.org/wiki/Éloges
Une bien belle chronique Présence qui rend bien plus justice à cette BD que je ne l’aurais fait.
Comme Zen Arcade, j’ai été un peu déçu, il m’a manqué ce je-ne-sais-quoi d’émotion pour que je me sente transporté par cette saga littéraire.
Bonjour Bruce,
Merci pour le prêt gracieux, qui m’a permis de sortir de ma zone de confort (la poésie me reste hermétique).
Ce récit choral m’a également déconcerté, tout en découvrant des vies hors du commun, et en mesurant la part de hasard dans la transmission d’une œuvre, le cheminement chaotique pour qu’elle parvienne jusqu’au grand public, les aléas de postérité.
Bonsoir Présence.
J’ai vu cette bande dessinée ici et là, attiré par la couverture sans pour autant sauter le pas. Hasard de la publication je viens de termine run pavé sur Oscar Wilde où Verlaine et Rimbaud sont également évoqué.
Comme Patrick, je pense que je vais me laisser tenter, peut être pas le biais de ma médiathèque.
le choix de mettre en scène des poètes, en s’attardant sur les vicissitudes de leur vie …. Ah ces poêtes … tous maudits 🙂
comment mener une vie leur permettant d’exercer leur art, et également en cohérence avec leur sensibilité artistique. 130ans plus tard c’est finalement toujours d’actualité.
Bonjour Fletcher,
Les poètes maudits : en tout cas une forme de sensibilité idiosyncratique et d’atypisme social qui conduit à une vie en marge, ou au moins différente.
Intrinsèquement, la vie d’artiste n’est pas compatible avec des horaires fixes. 🙂
« Intrinsèquement, la vie d’artiste n’est pas compatible avec des horaires fixes. 🙂 »
Ca dépend.
Il y a des auteurs qui ont des routines et qui travaillent avec discipline jour après jour selon des horaires fixes.
Je me souviens par exemple que Paul Auster expliquait qu’il procède chaque jour de la même manière : lever tôt, petit-déjeuner et lecture du journal, écriture jusque midi, lunch et temps libre, écriture l’après-midi, crevé le soir.