Preacher-La série TV
Première publication le 09/12/16. Mise à jour le 20/04/19
Article de BRUCE LIT
Preacher est une série TV en 10 épisodes produite par Seth Rogen, Evan Goldberg et Sam Catlin pour la chaîne AMC (Mad Men, Breaking Bad, Walking Dead). Il s’agit bien entendu de l’adaptation du chef d’oeuvre de Garth Ennis et Steve Dillon. Les deux compères ont coproduit le show peu avant le décès de Dillon.
Cet article sera parsemé de spoilers (mineurs) portant autant sur le show que sur les comics. Pas la peine de m’envoyer le Saint des Tueurs….
Je ne voulais pas voir ça ! mais un copain me l’a imposé me suppliant de le venger sur le blog.Un article de commande donc…
Oh, je ne m’attendais pas à grand chose, étant donné que votre serviteur trouve naze le DD de Netflix et qu’il ne supporte plus Game of Thrones censé être le parageek perdu.
Mais, c’est l’occasion de partager un peu de temps avec Mme Lit et de lui parler du meilleur comics de tous les temps. Ce qui va s’avérer être cauchemardesque. Plusieurs fois, j’ai dû en interrompre le visionnage, ulcéré, vaguement hystérique et lorsque se termina le dernier épisode, Mme Lit eut cette phrase malheureuse : enfin, c’est fini, c’était nul ton truc.…
Ces quelques mots prononcés bien innocemment font mal. Parce que la série AMC est à Preacher ce que le film La League des Gentlemen Extraordinaires fut pour Alan Moore : une hérésie, une profanation, un blasphème, passible d’un coup de pétoire du Saint des Tueurs…
Donc…
Je vous assure que j’y ai mis du mien….Que je ne suis pas du genre à chipoter sur le fait que le show prenne des distances avec le matériel original : un Jesse Custer barbu, un Cassidy sans ses fameuses lunettes (bon, adieu le twist du numéro #65) et une Tulip noire qui connaît Jesse depuis l’enfance. Pourquoi pas.
Allez, regardez, je viens bien reconnaître que le Show tente d’être plus cohérent que le Comics. Chez Ennis, Preacher parle d’un Pasteur qui a perdu la foi et qui, doté de super-pouvoirs, part à la recherche de Dieu pour lui botter le cul. En deux pages, son passé d’homme d’église est réglé. Basta. Le lecteur pouvait se demander légitimement si on le prenait pas pour la moitié d’un con : comment croire que, Jesse Custer ce Cow-Boy moderne ait pu devenir homme d’église ?
Le show en propose une autre interprétation : ici, Jesse est un vrai Pasteur, qui connait bien sa Bible (malgré un passé de criminel, complètement foiré au passage). Cette première saison va -laborieusement- expliquer en 10 épisodes, ce qui était torché en 2 pages. Voilà pour l’originalité. Pour le reste, on alterne entre intentions loupées et barbarisme….
Cette première saison n’est donc pas le Road Movie de marginaux dans une Amérique malade mais une fable sédentaire au pays des beaufs. Format TV oblige, l’histoire ne suit plus nos trois amis mais une dizaine de protagonistes tous plus inintéressants les uns que les autres dont les scènes s’étirent pour meubler 42 minutes de vide existentiel. Odin Quincannon est ici un chef d’entreprise qui a perdu toute sa dimension comique et grotesque (on parle tout de même d’un type qui se masturbe dans de la viande) pour devenir un homme d’affaire inquiétant. Sans que le spectateur y gagne au change. Mais ça va devenir une habitude au fil de la série.
Hugo Root le Sherif parano, brutal et homophobe, maigre, sec et suintant la virilité dans ce qu’elle a de plus méchante est devenu un père de famille ventripotent et débonnaire attaché à son fils Arseface….
Arseface justement n’est plus ce gamin anonyme, involontairement comique et infiniment touchant. L’histoire d’Arseface était une tragédie aussi poignante qu’impitoyable chez Ennis qui refusait de s’apitoyer sur le suicide des jeunes suiveurs. Arseface était martyrisé, battu à mort, le lecteur ressentait un malaise grandissant, voire une très grande angoisse face à ce personnage si seul qu’il n’en avait pas de nom.
Preacher-Le Show, baptise enfin ce pauvre Arseface. Il s’appelle donc Eugene, il est beaucoup moins laid que dans la BD et c’est la première victime de la série. La question dérangeante du suicide est gommée tout comme la relation malsaine d’un fils battu à mort par son père pour laisser place à une relecture plus traditionnelle du pauvre moche que tout le monde ignore…En banalisant les deux Root, les scénaristes passent totalement à côté de la sève de la série : Preacher est une galerie de monstres physiques et moraux en 66 épisodes qui n’ont aucune envie de se normaliser.
C’est d’ailleurs là que le bât blesse. Un prêtre voyou accompagné d’un vampire et d’une tueuse à gages se lance à la poursuite de Dieu persécutés par un cowboy millénaire ? Mais c’est n’importe quoi ! Mais le génie d’Ennis parviendra à en faire quelque chose de rock, de punk, de méchant. Il faut pourtant retenir ceci : derrière l’outrance et le trash des Sex Pistols se cachait l’oeuvre d’un auteur immense : Johnny Rotten. Trop hâtivement comparé à Tarantino, Ennis est surtout le digne héritier de Rotten. Une écriture iconoclaste et ciselée qui refuse de se prendre au sérieux en l’étant diablement.
Or la série TV ne recycle quasiment rien de tout ça. Certes il y a bien quelques giclées de sang, mais totalement déconnectée de la violence intrinsèque de l’histoire. Les personnages du comics sont vidés de leur substance. A aucun moment, Jesse Custer n’inspire le respect ni la sympathie. Le Comics en faisait un voyou avec des valeurs morales très fortes, un sens aigu des responsabilités et une maturité touchante. Ici, il est constamment dépassé, avachi, complètement largué. Trop occupé à camper une cool attitude que le vrai Jesse qualifierait de pose.
L’amitié avec Cassidy est le grand échec de la série. Car le sujet principal de Preacher, c’est bien l’amitié virile, sa résilience aux épreuves imposées, sa trahison et la rédemption de Cassidy. Ici, cette amitié ne se fonde sur rien. Cassidy arrive dans le premier épisode, trouve refuge dans l’église de Jesse, pour finalement décréter qu’ils sont les meilleurs amis du monde. Comme ça. Point.
Le spectateur se voit ainsi privé de cette improbable amitié construite au fur et à mesure de la route, consolidée lors de soirs de beuverie mais aussi lors de touchants échanges avec pour fond l’histoire politique et culturelle des Etats-Unis et celle de l’Irlande. A bien des égards, les showrunners forcent le script en oubliant les nuances de l’original : Cassidy SERA l’ami de Jesse parce que…c’est comme ça, le triangle amoureux s’installe dès le 3ème épisode sans le twist de l’arc War in the sun et surtout, et c’est triste à pleurer d’écrire ça, Preacher est d’un conformisme affligeant.
Pour qui regarde HBO depuis les Sopranos, connait son Twin Peaks sur le bout des doigts, les gentilles extravagances des personnages annihilent le volet sulfureux de l’oeuvre. Celle qui fit scandale au moment de sa publication. Et qui l’est toujours dans l’Amérique de Trump.
Ainsi, la prise de distance avec le volet aliénant de la religion est gommé. Tout comme, on l’a vu, la méchanceté et la bêtise de personnages bigger than life. Tout ce petit monde est désormais normal. La série n’a de rock que les apparences. Pas de drogues, pas de sexe, pas de perversion, même pas de beuveries, tout ce petit monde est straight, blanc et hétéro. C’est aussi crédible que les répets garage des merdeux d’Hélène et les Garçons sous le patronage d’un poster de Jim Morrison. Adapté à l’ordre du jour pour contenter la geekosphère.
Quitte à avoir une Tulip noire au fin fond du Texas, on aurait pu penser que les scénaristes exploitent le racisme et la bigoterie. Et bien, pas du tout….L’horreur de la guerre du Vietnam via le papa de Jesse, la grandeur morale de ce père qui, malgré sa mort aura construit son enfant, tout ça disparaît également au profit d’une intrigue désespérante de banalité : Jesse est l’enfant de John Custer, prêtre lui aussi. Et lorsque celui-ci aussi borné qu’injuste tabasse son fils pour une broutille, on se dit que, décidément, non seulement les scénaristes ont eu de la merde dans les yeux mais que l’investissement d’Ennis à la destruction de son oeuvre pose question.
Résumons : le sheriff Root est donc devenu un brave gars un peu déprimé (alors qu’il est le premier personnage dérangeant du premier arc, celui qui détermine si vous aimerez Preacher ou pas) tandis que John Custer, un homme fier et courageux devient un trou du cul idiot et obtus….
Quant à la réalisation, est il possible de faire plus plat, plus anonyme, plus insignifiant, plus branle-panneau ? Le générique n’évoque rien. Les dialogues ne retrouvent jamais l’intensité des mots d’ Ennis. Le comique n’est pas drôle.Le montage est catastrophique : on y voit le Saint des Tueurs deux minutes en ouverture du deuxième épisode,dix minutes quatre épisodes plus tard et le reste de son histoire est ensuite parsemé avant le télescopage en Season Finale. Et ne parlons même pas des cliffhangers complètement inexistants.
Et tiens, puisqu’on est dans le nivellement par le bas ! Les origines du Saint sont tout bonnement abominables : on le voit marcher au pas sur son cheval alors que le temps presse, on le voit porter secours à des innocents, on le voit se prendre des trempes sans broncher ! Lui ! Le drame du personnage qui a tenté de retrouver une vie normale loin des horreurs qu’il a commises est passé sous silence. Le huis-clos oppressant de Ratwater digne d’Impitoyable devient une vulgaire bagarre de Saloon. La rage qui anime le personnage au moment de sa descente aux enfers, éradiquée.
Tel est donc le destin pour qui découvrirait Preacher la série TV sans intention de lire le matériel original : découvrir des personnages qui n’ont que leur nom de baptême commettre des actions invraisemblables (Jesse assassinant un flic, manipuler son monde avec le Mot ou s’en prendre physiquement à des innocents, c’est un peu comme si Tintin flanquait une main aux fesses de la Castafiore) et être spolié des arcs Gone to Texas, Proud Americans, Salvation et Ancient History, tellement le travail d’adaptation est vite fait mal fait.
Ceux inédits ne servent à rien sinon alourdir la liste des péchés de ce show inepte : voir Jesse préparer tranquillement avec sa joueuse d’orgue son sermon dominical, la séquence hyper lourdingue de re-spawning de DeBlanc et Fiore. Sans oublier une scène d’assaut dans l’église de Jesse aussi absurde qu’idiote. Pour ceux qui vénèrent Preacher, en connaissent les dialogues par coeur et appliquent certains de préceptes de cette canaille de Jesse Custer, cette adaptation est un calvaire aussi lourde que la croix du Christ à supporter puisque 95 % du matériel original a été édulcoré. De la pisse pour couper la bière (les amateurs comprendront). Pour ceux qui pensent tenir la série du siècle, ils se font tout simplement arnaquer (comme les Sex Pistols, tiens !) la série n’ayant de Preacher que le nom.
Ni dérangeante, ni provocatrice et encore moins iconoclaste (pour cela, il y a avait la formidable première saison de True Blood, avant que le show ne vire aussi au grand n’importe quoi. A bien des moments, Preacher semble vouloir coller à ce modèle sans jamais y parvenir), avec son héros neurasthénique et une Tulip vulgaire et hystérique, l’adaptation est un échec total. En préparant cet article, c’est flagrant : les scans sont d’une banalité désespérante du fait de l’absence de scènes viscérales, anthologiques, mémorables. C’est au contraire mou, lancinant, sans aucun intérêt pour le spectateur lambda qui débarquerait sans son bagage geek. Quant aux couches de lectures, n’en cherchez pas, c’est à peine si la première tient la route…..
La dernière fois que l’on a assisté à pareille profanation d’une oeuvre de la culture populaire, c’était pour la vomissure ciné de St Seiya…C’est dire le niveau….
Il y a 20 ans, Preacher niquait tous les conformismes du plus médiocre au plus criminel. C’était une certaine histoire de l’Amérique où tout le monde en prenait pour son grade. Un giga FUCK à tous les traditionalismes, à toutes les défaites de la pensée, à toutes les dictatures de l’esprit. C’était enfin un regard sur le monde en soi, une alternative mature aux héros en collants de l’époque, un oasis de liberté d’agir et de penser.
Le pire qui pouvait arriver à Preacher était de devenir sage, raisonnable, statique. Chiant. Et foutrement ordinaire. Et c’est diablement le cas ici. D’associer Preacher à tout ce qu’il a toujours combattu : les super héros et leur prise en otage de la culture populaire. A l’orée de la présidence Trump, de la montée de tous les conservatismes et intégrismes religieux, Dieu peut retirer ses mains des couilles : ce n’est pas ce Preacher là qui viendra les lui briser…..
——-
Les rediffs de l’été
Au secours, la saison 2 de Preacher commence sa diffusion ! Pour les indécis, voici un rappel de la catastrophe humanitaire de la saison 1 !
——-
« Seuls sont les indomptés » 5/6
Bon…Dans l’article du jour, je vous explique pourquoi en ces veilles de fêtes, investir dans l’adaptation TV de Preacher est autant une perte d’argent que d’espérance de vie….Le procès de Jesse Custer commence chez Bruce Lit.
La BO du jour : en 10 heures de show, une seule note de bon goût : l’utilisation du tube de Question Mark and the Mysterians : 96 Tears. Car après un nanar pareil, il y a de quoi pleurer effectivement….
https://www.youtube.com/watch?v=LiQbtRYty1Q
AH, voilà tout ce que je hais dans une adaptation. Une adaptation qui s’éloigne du matériau de base, on a déjà dit que j’étais ok quand c’était bien fichu et que ça conservait l’esprit de l’œuvre initiale.
Quand c’est mal fait par contre, ça fait une TRES mauvaise pub pour le comics. Et comme c’est la TV ou le ciné, ça restera toujours LA référence des gens. Donc pour beaucoup de gens à présent, Preacher c’est de la merde politiquement correcte^^ ça fait mal, hein ?
Bon après je ne connais pas le comics. Moi et Ennis, hein…
Mais je comprends que ce soit gonflant d’être témoin de ça.
ça ne donne pas envie c’est sûr :)) Dans la série les adaptations absurdes qui ne reprennent que le nom de l’original on pourrait aussi citer League of extraordinary gentlemen, From Helll… (mince que du Moore)
Ceci dit je rend hommage à ta pugnacité : tu t’es quand même tapé l’intégrale de la série dans ces conditions ! Un bel esprit d’abnégation ! Bravo.
Maintenant tu peux revendre tes dvd 😉
Oula, From Hell Tornado ne sera pas d’accord^^
Et euh…moi non plus en fait. Enfin c’est surtout que pour moi le film tient debout et a des qualités. Même si c’est éloigné du comics.
Je n’ai pas l’impression que ce Preacher ait beaucoup de qualités même sans le comparer au comics.
Entre la réflexion d’Angelica à la fin du visionnage de Preacher et celle de ma femme pendant le visionnage de la saison 2 de DD-Netflix, je trouve que nos compagnes ont un sens de la formule concise pour donner leur appréciation sur ces adaptations ratées… (bizarre, elles ne seront pas citées sur les jaquettes de DVD…) Dommage, effectivement, que ceux découvrant le concept via la TV gardent une image négative de nos héros alors que le matériau de base est bien supérieur…
Bruce, tu es tout de même un incorrigible curieux. Non mais qu’est-ce qui t’a pris de regarder ce machin ???
Je me suis détourné de cette option à l’instant même où j’ai appris qu’une adaptation TV était prévue. Et il est bien hors de question que j’en regarde la moindre seconde ! D’ailleurs, plusieurs personnes n’ayant pas lu le comics mais sachant qu’il s’agissait d’une adaptation d’un comics que j’aimais m’en ont parlé, et je les ai systématiquement envoyés chier ! 😀
Dans le genre « défense d’adapter », Preacher se posait là, pourtant. Que s’est-il passé dans la tête de Garth Ennis pour qu’il adoube un projet pareil ? Il voudrait se saborder, il ne pourrait pas mieux faire.
En tout cas, j’adore ta conclusion. Le paragraphe où tu résumes les qualités de la série de comics vaut peut-être l’ancien article entier !
Et il y a au moins un point positif qui ressort de tout ça : J’ai envie de filer relire le premier tome illico ! 😀
ça soulève aussi la question du « pourquoi tout adapter ? »
Non sérieusement…des fois je m’interroge.
Tenez prochainement Ghost in the Shell adapté en film live.
Je ne sais pas ce que ça va donner et je n’ai pas forcément de problème avec le fait que le casting ne soit pas japonais…mais juste WHY ? Il faut aussi adapter les dessins animés en film live maintenant ? Des œuvres qui sont déjà des longs métrages cinématographiques, il faut en faire des longs métrages avec de vrais gens ?
I don’t get it. Except for money…
@Tornado
« Non mais qu’est-ce qui t’a pris de regarder ce machin ??? »
Ben, comme je l’explique en intro, c’est un copain qui m’a demandé de le venger. Le fait de tenir le blog aussi. Sans celà, j’aurai décroché dès la fin du premier épisode. Mais l’intégrité voulait que je critique en sachant parfaitement de quoi on parlait.
@Matt : pourquoi tout adapter ?
C’est effectivement une bonne question. Deux Bd’s réputées inadaptables : Preacher et Watchmen ayant déjà été tournées, rien n’empêche que ça continue.
Il existe cependant des séries qui pourraient gagner au change. Je pense notamment à 100 Bullets ou Sandman, dont les story arcs laissent suffisamment de liberté aux showrunners pour faire un truc interessant.
Quand on voit qu’ils ont adapté aussi des livres de Dr Seuss…en des espèces de comédies débiles à base de blagues de pet, de cul, etc…
Non, n’allez pas voir ces trucs qui se font passer pour des films !
Ok ç’aurait pu être fait autrement, mais à la base pourquoi vouloir faire de tout et n’importe quoi un film ?
Prochainement : Les Barbapapa et Sonic en live action movie ! Et puis Garfield et Super Mario Bros (ah merde c’est déjà fait ?)
Dans le genre adaptation foireuse, je n’ai toujours pas osé voir le film live Dragon Ball (celui avec Chow Yun-Fat), vu la réputation qu’il se traîne…
Ayant été biberonné au manga plutôt d’au dessin animé, je préfère éviter tant qu’à faire.
Ahaha ! Bruce Lit, quel style ! Je connaissais pas l’expression branle panneau mdr !
Merci pour cet avis aussi féroce que drôle.
et ça aussi :
« Dieu peut retirer ses mains des couilles : ce n’est pas ce Preacher là qui viendra les lui briser….. »
ta phrase pète grave !
@Bruce : Tu ne devrais pas accepter ce genre de mission. Ce n’est pas bon pour ta santé et ça gâche rétroactivement ton amour pour certaines séries ! 😉
Non, rien de pourra me faire désaimer Preacher…Pas même Genesis…
@Fab_5 : Merci du compliment. Tant mieux si tout le boulot abattu est apprécié.
@Pat 6 et Jyrille (qui arrivera encore en retard) : l’acteur qui joue Cassidy est le même zouave qui a flingué la saison 3 de Misfits.
Je peux faire la voix discordante ?
Au risque de me faire tomater la gueule, j’ai bien aimé. Quand, au premier épisode, j’ai pigé que la série allait complètement s’écarter de la temporalité du comics et prendre un chemin de traverse, j’ai décidé d’oublier comic book le temps du visionnage.
Là où vous voyez un truc tout mou, je vois un objet qui prend le temps d’installer son récit (je préfère. je vomis devant Michael Bay et ses montages frénétiques qui se veulent cool de mec qui a éternellement 13 ans dans sa tête). Les auteurs de la série ont décidé de se l’approprier, justement parce qu’ils ont compris que l’échec de Watchmen, c’était cette fidélité acharnée qui rendait d’autant plus insupportable les trahisons.
La scène de respawn de Deblanc et Fiore ? je l’ai vue un verre à la main, et elle m’a bien fait marrer.
Après, mon goût en séries est rarement majoritaire. J’ai jamais tenu plus de dix minutes à la file devant Lost (je trouvais ça bidonnissime), Prison Break me navrait, Arrow j’ai pas pu même sous la contrainte, et Walking Dead me semble être une forme particulièrement vicieuse de l’ennui. Donc bon, mon avis ne vaut que ce qu’il vaut…
Monsieur Nikolavitch a donc finalement matière à son bilan 😉
Est il possible d’apprécier GOT sans se taper les bouquins , oui !
True BLood itou. On y parlait du Sida, de religion, des minorités etc.
Que Preacher prenne son temps, pourquoi pas. The Wire la série la plus lente du monde est fréquemment classée dans le Top 5 des meilleures séries au monde pour son impertinence et son intelligence. Là, comme je le mentionne dans l’article, il n’y a rien….Pas l’ombre d’un commentaire sur les Etats Unis. Un peu comme si en adaptant Scalped, on y parlait jamais des Indiens….
(et pour les tomates, c’est plus la saison)….
The Island c’était pas mal dans mon souvenir non ?
Au delà de la mise en scène, ce que je trouve le plus affligeant dans ses Transformers, ça doit être les tentatives d’humour, lourdingue et pas drôle (pour ceux qui se souviennent de la scène du campus dans le 2 histoire de situer le niveau).
The Island était sympa, mais Pain & Gain est sans aucun doute le meilleur Michael Bay. C’est simple, c’est une bonne comédie ! C’est en fait assez étonnant. Pas vu 13 hours.
Je suis d’accord, il est possible d’apprécier GoT sans lire les bouquins. Personnellement, je n’ai lu que les deux premiers en poche (les vieux, ce qui correspond en fait à la première saison), mais je trouve ça tellement mal écrit ou traduit que je préfère regarder la série. Et en plus, je n’ai commencé à la trouver intéressante qu’à partir de la fin de la saison 4 ! A partir de là, c’est génial. Avant, ça me gonfle.
Tu fais bien de préciser pour Cassidy, je ne l’avais pas reconnu sur les scans ! J’ai enfin compris pourquoi tu es le rédac chef et que c’est toi qui a créé ce blog : tu es le Grand Animateur, Bruce. Tu es l’humoriste de stand-up, le conférencier marrant, tu es un showman. Alors que je ne t’ai jamais vu bouger, je t’imagine très bien faire un sketch avec cet article, nous montrer tes scans avec force moulinettes et des intonations rageuses mais libératrices dans la voix. Franchement, ça se lit tout seul, c’est très drôle, c’est énergique. J’adore.
Pour la série, je te crois sur parole, surtout qu’au moins deux amis m’ont dit à peu près la même chose. D’ailleurs j’ai le tome 4 de Preacher qui m’attend depuis sa sortie… je me tornadise, j’ai une pile de bds à lire qui grandit.
Pour l’article avec nos moitiés, c’est une super idée, mais je pense que la mienne ne sera pas intéressée, vu qu’elle ne connaît rien de ce que je lis ou regarde. Ca ne l’intéresse pas. C’est avec Maël et Zoé que je partage le plus de choses sur les lectures, les films et la musique. D’ailleurs, avec Maël on s’est regardé les quatre saisons de The IT Crowd, je pose une option pour en faire une chro.
@Matt : pourquoi tout adapter ? Tu as toi-même répondu à la question, pour le fric, pardi !
Il faut quand même se rappeler que tout ça est une grosse industrie, que ça fait travailler des tas de gens et que côté idées, c’est pas l’originalité qui les étouffe (se rappeler l’invasion des « Procedurals », séries de flics pseudo scientiques, suite au succès de CSI dans les années 2000…)
Actuellement, les comics sont populaires, alors les producteurs tentent de se faire du blé avec cette mode. C’est tout. L’adaptation a l’avantage de pouvoir disposer déjà d’une fanbase. Qui pourra être déçue ou dégoutée, c’est pas grave, dans le tas, ils viendront quand même un peu voir et ça permettra d’alimenter le buzz avec les teasers, les annonces de casting etc.
Rappelez-vous la grève des scénaristes il y a quelques années… Les séries et les films, très souvent, ne sont pas des oeuvres issues d’un élan de création pure, ce sont des produits. Fabriqués à la chaîne, pour les chaînes.
Comme le dit Bruce, c’est l’histoire d’un mec qui gagne des super-pouvoirs dans la voix et qui part botter le cul de Dieu en compagnie d’une délinquante et d’un vampire. Non mais quelle histoire à la con !
Franchement, c’est complètement con comme histoire. Sauf… sous la plume de Garth Ennis. Ça n’appartient qu’à lui. Il faut être complètement aveugle pour penser qu’on peut s’approprier, adapter tout en s’en éloignant un postulat aussi spécial et couillon sur le principe.
Et même si l’adaptation serait à moitié, voire bien réussie, ce ne serait encore pas du Garth Ennis et donc ce ne serait pas Preacher (seuls ceux qui ont lu la série peuvent comprendre ça).
Bref, je ne comprends pas une seconde que quelqu’un ait eu l’idée d’adapter ça. Et franchement je n’envisage pas un atome de seconde de m’y intéresser même de loin, même en image ou même en rêve. Et je fais un effort pour trouver des trucs à dire afin de commenter l’article de Bruce… 😀
Bravo quelle énergie ! Juste une chose : tu lui reproche quoi à Tarantino ?
Bon, euh, ben merci, l’article casse la baraque ça fait plaisir. Ca donne presque envie d’aller à l’église et surtout d’écrire que des articles méchants….
Alors :
@Pïerre N : Transformers est un naufrage. Une scène plutôt rigolote dans le premier opus : lorsque un Autobot de la taille d’une maison marche sur la pointe des pieds dans un jardin…Pour le reste, c’ets effectivement affligeant.
@Cyrille : merci mon grand ! C’est toujours agréable d’être complimenté sur son style. Moi, une star du stand up ? C’est une évidence ! Le comique préféré de Jesse Custer, c’est Bruce ! Lenny Bruce !
C’est un des points qui me manque dans ce truc pourri. La Bd de Ennis est parsemée de discussions sur la culture américaine : pourquoi Lenny Bruce est un grand, pourquoi il faut préférer Laurel et Hardy à Chaplin,le mythe de John Wayne bien sûr, sans oublier la féroce parodie des talks shows, des gothiques ou des voyages délicieux au pays des vaudous.
@Farid : Welcome on board. Tarrantino ? J’avais bcp aimé ses Kill Bill. Et c’est tout. Les références à Ennis me gonflent le plus souvent parce que paresseuses. Bendis à la rigueur du temps de sa grandeur avait un style à la Tarrantino avec ses dialogues souvent interminables. Et encore…Ennis, c’est un punk, quoi, un vrai ! Tarrantino, pour moi c’est un rigolo. Sympathique, mais qui se cacher derrière sa technique et ne m’a jamais vraiment ému. L’ouverture de Inglorious Basterds, c’est épuisant, ces mecs qui jactent pendant une demi heure. C’est le dernier de lui que j’ai vu. Je suis passé à côté de Django Unchained et le dernier, tout simplement parce que physiquement me poser devant un film pendant 3 heures est désormais au dessus de mes forces.
Inglorious Basterds est insupportable. Je me fais pourrir par les fans de Tarantino souvent parce que globalement j’aime bien ses films (Reservoir Dogs, Pulp Fiction, les Kill Bill, même Django) mais pas celui là.
Inglorious Basterds ce ne sont que des scènes de dîners, de mecs autour d’une table, on les voit à peine faire autre chose que jacter en effet. Ils sont combien d’ailleurs déjà les fameux Bastards ? On les voit à peine, certains doivent à peine dire une phrase.
Et le délire potache des nazis ridicules me semble assez facile comme manière de se moquer d’eux. Comme s’il comptait sur le fait que personne ne va défendre les nazis pour qu’on accepte ce choix de « parodie ». Ben moi j’ai pas aimé. C’est chiant, grotesque, ça ne fait que parler…
Et son film Grindhouse ? Ça aussi c’était chiant non ?
Deathproof était chiant oui. Sauf les 20 dernières minutes, ou disons la dernière demi-heure, ce qui pour le coup ressemble un peu au premier Massacre à la tronçonneuse. Là ça dépote. Avant c’est insupportable.
Inglorious Basterds a quelques bons moments. Et de grands acteurs, et des scènes bien marrantes. Au moins Tarantino a de l’humour.
Personne pour citer Jackie Brown ? Pourtant c’est sans doute son meilleur. Même si j’ai plus souvent revu Pulp Fiction. Après KB, j’ai moins suivi. Faudrait que je voie son dernier, il a l’air pas mal.
Ah oui, Jackie Brown est effectivement assez personnel. Et puis Quentin sait les choisir ses actrices….
De Tarantino, j’ai vu Reservoir Dogs, Pulp Fiction et Kill Bill. C’est tout (enfin, je peux peut-être ajouter True Romance, écrit par lui et réalisé par Tony Scott).
De Reservoir Dogs, je peux réciter par coeur la tirade en VO sur « Like A Virgin »… C’est très con mais l’effet comique fonctionne bien chez moi. Une analyse approfondie sur une chanson pop mineure. Après tout, on fait un peu ça, ici.
De Pulp Fiction, je n’aime finalement pas grand chose en revanche, j’adore Kill Bill, avec des tas de répliques qui font mouche, et un speech sur Superman par David Carradine qui parle forcément au fan de comics…
Et les BO des films sus-cités claquent vachement bien (enfin, bon, c’est le co-participant à l’Anti-BO du Joker qui vous le dit, alors…)
Ah True Romance ! Un sacré chef d’œuvre que j’ai du voir des dizaines de fois ! Bon le film n’est pas sans défaut mais il fonctionne à tous les niveaux et l’émotion est au rendez-vous ! C’est le film qui m’a fait aimer Elvis (et m’identifier à Christian Slater).
Inglorious Basterds j’ai déjà eu plus de mal car après la scène d’introduction (LA meilleure scène de Tarantino à mon sens, tout simplement incroyable), le film s’enlise un peu par la suite. En tous cas le film mérite d’être vu au moins pour la prestation de Christopher Waltz qui sauve littéralement le film du naufrage ! Un sacré acteur (hélas un peu trop souvent cantonné dans les mêmes rôles) .
Les apparitions d’Elvis dans True Romance évoquent d’ailleurs celles de John Wayne dans Preacher… Et Elvis fait aussi du stop dans Preacher…
True Romance était sympa, j’en ai un vague souvenir, mais bon comme toujours la réalisation de Tony Scott m’insupporte. Je suis d’accord avec JP pour les dialogues de Reservoir Dogs sur Madonna et avec Patrick pour la première scène de Inglorious Basterds. Et bien sûr, des BO au top.
J’ai oublié de dire que la fille qui joue Tulip joue aussi dans Agents of SHIELD pendant au moins deux saisons, dans un rôle pas simple, un personnage ambigu qui évolue énormément. Je la trouve jolie et vraiment bonne actrice.
Oui tout à fait ! Pour info c’est Val Kilmer qui interprète Elvis (même si on en voit jamais son visage).
True Romance est culte, et le score de Hans Zimmer est une vraie madeleine, avec cette version asiatique virtuose: https://www.youtube.com/watch?v=qiyUf-OZz0U
Il y a surtout ce face à face plein de tension entre Denis Hopper et Christopher Walken (et le regretté James « Soprano » Gandolfini) où l’on prend une leçon d’histoire iconoclaste et savoureuse sur la Sicile: https://www.youtube.com/watch?v=S3yon2GyoiM
Ce qui est marrant Bruce c’est que tu sembles t’amuser à écrire des articles méchants^^
Je ne sais pas comment tu fais. Moi j’ai surtout envie de faire connaître des bons trucs. Parler d’un truc nul j’imagine que ça soulage mais j’ai aussi l’impression de perdre mon temps.
Eh ! Je ne dis pas que c’est désagréable à lire pour nous. L’article est super. Mais à écrire, je trouve ça peu satisfaisant. Il ne manque plus après que des gens mécontents qu’on touche à une vache sacrée dans les commentaires et en plus d’avoir été pénible à faire, ça attire les embrouilles…
A la nuance près que l’article « méchant » de Bruce vient de nous faire économiser une dizaine d’heures de visionnage et une trentaine d’Euros dans la foulée, donc…
En ce qui concerne les vaches sacrées il me semble que cela ne te pose pas de soucis de leur tirer un boulet rouge dans les commentaires, la même logique s’applique dans le cadre d’un article.
En résumé tout va bien.