Prendre le Zorro par l’écorne (Zorro)

Un article de BRUCE LIT

VO : Zorro Productions

VF : Urban Comics

Le clin d’œil malicieux du renard
©Urban Comics

ZORRO, D’ENTRE LES MORTS est une histoire complète en 4 épisodes écrite et dessinée par Sean Murphy. Simon Gough y apporte une colorisation soignée qui donne un cachet mexicain irrésistible à ce récit.
Aucune connaissance approfondie de l’univers de Zorro n’est requise pour apprécier cet album.

Au Mexique, dans la ville de La Vega, deux enfants, Rosa et Diego assistent le jour de Los Muertos à l’exécution de leur père par un baron de la drogue, alors que celui-ci évoquait la présence de Zorro dans ces murs il y a 180 ans,
20 ans plus tard, nous retrouvons Rosa qui est devenue chauffeur de l’assassin de son paternel quand le petit Diego, convaincu d’être la réincarnation de Zorro, s’est durement entrainé au maniement du fouet, de l’épée et de l’équitation.
Séparés depuis deux décennies, ils se retrouvent pour enfin venger leur père et sauver La Vega en étant persuadé que Diego porte en lui l’héritage spirituel du cavalier qui surgit du fond de la nuit.

C’est vrai quoi…Arrêtez de tuer les parents devant leurs enfants !
©Urban Comics

Le lecteur commence la lecture de ce nouvel album de Sean Murphy le sourire aux lèvres : il n’a pas oublié que Murphy a réinventé la mythologie de Batman avec un classique du Murphyverse : BATMAN WHITE KNIGHT.

Il ne peut que jubiler au vu de l’aisance de Murphy à aller et venir entre ces deux personnages : le fan du Batman de Miller se rappellera que les parents de Bruce Wayne meurent au sortir d’un film de Zorro. Ici, comme le petit Bruce, Diego et Rosa assistent à la mort de leur père assassiné par un trafiquant de drogue.
Et si Batman revêt un masque rappelant celui de Zorro, celui de Murphy -pas en reste- se réfugie dans une Zorrocave pour ourdir sa lutte contre le crime.

Ambiance mexicaine assurée
©Urban Comics

Le plaisir de lecture va crescendo avec ce comique de situation que Murphy exploite jusqu’à la lie : l’affrontement entre un type persuadé d’être un justicier du 19ème siècle et qui parle avec panache comme dans les serials de Walt Disney (avec Guy Williams) contre des mafieux qui armés de leurs mitraillettes ne parviennent pas à défaire un mec à cheval avec, en guise de mascotte, un petit renard qui viendra jouer le rôle de Milou lors de l’avant dernier chapitre.

Disons-le : faire du sergent Garcia un narco-trafiquant impitoyable secondé d’un homme de main ayant les traits de Danny Trejo a quelque chose de jouissif. Les scènes d’actions sont à l’honneur avec des splash pages que le lecteur de comics -néophyte ou éclairé- sait d’emblée qu’elles seront amenées à devenir iconiques.

Les personnages de Sean Murphy ont toujours autant de choses à se dire…
©Urban Comics

Murphy se donne toujours autant de mal en tartinant ses planches de dialogues sans grande envergure et qui viennent parasiter la beauté de ses planches. Chaque page suinte l’amour de l’américain pour le panache de ce personnage mythique qu’il assaisonne à la sauce de séries contemporaines (BREAKING BAD, NARCOS) et de folklore mexicain.
C’est un véritable tour de force graphique qui parvient à provoquer l’indulgence du jury. Car disons-le, cette histoire de vengeance est terriblement fade et que Murphy, comme son copain Millar, n’arrive pas en seulement quatre chapitres, à l’amener plus loin que son pitch.

Chaque chapitre est très répétitif : Diego est-il complétement psychotique ou l’incarnation de la justice ? Rosa qui, passe son temps à pester et jouer les badass, semble être la copie de Glory de DEATH OR GLORY de Rick Remender avec qui Murphy collabora pour TOKYO GHOST. A tel point que souvent Murphy semble vouloir se Remenderiser sans pouvoir atteindre le mojo du meilleur héritier de Garth Ennis et qui, avec le personnage de Maria de DEADLY CLASS, n’était pas le dernier à utiliser le folklore mexicain pour ses scènes d’action. C’est sans doute la première fois que les personnages de Sean Muphy souffrent d’un cruel manque de consistance et de caractérisation.

Rosa, une carricature d’héroïne badass peu convaincante.
©Urban Comics

Ses dialogues sont souvent fades et répétitifs et certaines ellipses rappellent l’écriture à la truelle de Grant Morrison avec qui il commença sa carrière. Le lecteur froncera les sourcils façon Nicholson au moment des retrouvailles entre Rosa et Diego après 20 ans de séparation, une séquence aussi maladroite que sans émotion.
Murphy continue de sentir le renard avec une scène de mitraille où Diego est récupéré aux pieds d’une armée de Narcos qui tire à bout pourtant sans toucher personne.

Des défauts bien réels mais qui paradoxalement ne viennent pas le plaisir de retrouver une âme d’enfant à la lecture d’un héros anachronique dont l’esprit vient inspirer les habitants de la Vega comme V dans V POUR VENDETTA même si le Zorro de Murphy ne dispose pas de la portée politique de celui de Matt Wagner. Pour l’auteur de PUNK ROCK JESUS, c’est embêtant.

Murphy parvient à saisir l’essence séminale du héros en chacun de nous, de la force des symboles et de la fascination que peuvent exercer les créatures de fictions sur les anti-héros du quotirien qu’une vie de compromis et de renonciation est venue affadir. Le pouvoir de Zorro n’est autre que celui des comics : croire que l’impossible est possible et que juché sur un cheval au galop prévaudront justice et fraternité.
Vous pensez que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul…

La BO du jour

Du Zorro et du Alice Post-Punk(Rock Jesus)

37 comments

  • Bruno :)  

    C’est vraiment du beau boulot, graphiquement parlant ; mais cette planche d’introduction donne direct le ton sans qu’on ait besoin d’aller plus loin et, puisque tu confirmes la fadeur de l’entreprise, scénaristiquement parlant, je n’essayerai donc même pas.

  • JB  

    C’est l’impression que me fait souvent le Sean Murphy auteur/artiste, un parfum du Image Comics des débuts : l’esbrouffe graphique masquant l’indigence de l’écriture. Même l’idée d’un Zorro moderne n’est pas particulièrement nouvelle : les séries MASKS chez Dynamite proposait déjà un Zorro version XXe siècle.

    • zen arcade  

      Je peux comprendre que l’on parle d’indigence de l’écriture, même s’il y aurait à mon avis débat sur certaines oeuvres scénarisées par Murphy, mais où se trouve-t-on avec lui dans l’esbroufe au niveau graphique ? Je ne comprends pas trop.

      Sinon, merci pour l’article qui me confirme que je vais passer mon tour sur cet album.
      Même si je trouve le travail graphique de Murphy toujours aussi passionnant, je peine à trouver l’intérêt d’un tel album.

      • JB  

        Je vais avouer que de Sean Murphy auteur, je n’ai lu que ses séries du Murphyverse, j’ai donc une vision limitée. Quand je dis « esbrouffe », c’est que le visuel est magnifique mais que l’écriture n’est souvent pas à la hauteur selon moi.

        • Tornado  

          De mon point de vue, PUNK ROCK JESUS a tout d’une oeuvre d’auteur et c’est une grande bande-dessinée. De ces créations évidentes, desquelles on peut dire que, si elles n’existaient pas, il faudrait les inventer. Maintenant, c’est la seule que j’ai lue de Sean Murphy en tant qu’auteur complet, alors…

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Présence …. ah non Bruce (oui j’ai cru à un article de Jean au début, en tout cas le style y ressemble fortement).

    Bon ta critique confirme tout ce que je pense de Sean Murphy et notamment de ce Zorro que j’ai vite reposer après l’avoir feuilleté. En fait j’avais envie de lire du Zorro pas un de ses avatars dans notre société avec tout le ridicule qui va avec.

    C’est réellement dommage car graphiquement cela envoie de la buche, Sean Murphy étant un des dessinateurs les plus doués de sa génération. Mais qu’il reste dessinateur, qu’il trouve un vrai scénariste pour sublimer son talent. Où est passé l’artiste qui nous avait impressionné par OFF ROAD et PUNK ROCK JESUS.

    • Doop O Malley  

      qu’est devenu cet artiste ? Il a pris un melon digne des plus grosses stars de football. Je considère Punk Rock Jesus comme sa toute première arnaque, qui m’avait deja fait dire que oui, c’était un sous-remender. Et comme Remender est déjà une pseudo fraude à mes yeux, ça ne peut pas fonctionner. Il est effectivement sauve par ses dessins et la puissance de ses compos.

  • Bruce lit  

    Je vous trouve incroyablement dur les ex-Top Comics avec Murphy.
    Certes, sur cette histoire je ne trouve pas que le scénario casse trois pattes à un canard mais bon Murphy, c’est pas du Millar quoi. PRJ n’avait rien de honteux.
    Et je soutiens que Remender est un très bon scénariste. DEADLY CLASS n’est pas à la portée du premier venu.

    • Tornado  

      Les deux auteurs que je suis encore aujourd’hui : Garth Ennis et Rick Remender. Je ne prends pas tout, mais je surveille de très près tout ce qu’ils font. Ce sont mes deux scénaristes de comics en activité préférés. Et de très loin.

      • Matt  

        Au fait c’est fini BLACK SCIENCE ? Et c’est bien ? Pas de déception pourrie à la fin ?
        Parce que ça sort en intégrale donc c’est le moment (pour moi)

        • Tornado  

          Bon ben soit tu as un gros trou de mémoire, soit tu as raté mon article ici-même qui revient sur toute la série (finie depuis des lustres) 🙂

        • Jyrille  

          Revue complète de Tornado ici : brucetringale.com/secrets-de-famille-black-science/

          Perso j’ai laissé tombé après un tome (ancienne édition) et là j’ai pas envie d’investir. Mais ça doit être pas mal.

        • Matt  

          Ouais possible que ça me soit sorti de la tête^^

    • Fletcher Arrowsmith  

      Oui enfin on n’emprunte pas tous le même chemin pour arriver à ce chemin.

      Sean Murphy m’a impressionné dès OFF ROAD, son travail que je préfère. PRJ est en effet une grande œuvre, marquante. Je ne suis personnellement pas complètement rentré dedans, mais je ne l’ai lu qu’une fois et elle m’a fait forte impression, notamment avec le choix du noir et blanc.

      Mais depuis son arrivée chez DC je trouve qu’il se repose trop sur ses acquis et sa notoriété. Comme l’a relevé Cyril, ce Zorro semble être comme ses Batman. C’est là où SM ne m’intéresse plus depuis longtemps. Il ne cesse de faire du Batman.

      THE WAKE n’était pas bon mais la faute à Snyder et son scénario tout naze (je lui ai dit en direct d’ailleurs).

      Pas relu L’AVENTURE INTERIEUR depuis un moment mais il m’était tombé des mains à l’époque.

      Son truc avec Millar, CHRONONAUTS : beurk (de l’esbrouffe à la Millar)

      TOKYO GHOST : pas lu, je faisais une overdose de Remender et j’ai du mal à avoir envie de m’y remettre souhaitant rester sur mon extraordinaire impression de DEADLY CLASS. Là je relis ses Uncanny X-Force et je trouve encore à y redire.

      Et puis ses Batman ….. je trouve cela mauvais, tout simplement. Et comme le choc graphique n’est plus là, avec en plus cette tendance à répéter les mêmes compositions et bien oui je peux dire et écrire qu’actuellement Sean Murphy ne m’intéresse pas, ne m’impressionne plus. Plus aucune surprise.

      Donc oui je tombe sur Sean Murphy comme on peut tomber sur les X-Men ou autres vieilles conneries comics.

      • Bruce lit  

        Je plussoie sur ce que rappelle Présence : Innover dans l’univers de BAtman n’est pas à la portée de tout le monde.

    • Doop O'Malley  

      Mouais. Remender, vraiment c’est très difficile. Je trouve qu’il n’a rien à dire, enfin, qu’il a déjà dit tout ce qu’il avait à dire dans FEAR AGENT (que j’ai énormément aimé) et que depuis, il tourne en boucle : héros cradingues, pseudo-provocation souvent à base d’excréments, histoires violentes et punk. DEADLY CLASS je n’ai pas dépassé le deuxième tome : je n’y ai rien trouvé qui m’ait donné envie de poursuivre, notamment après une scène de diarhée. Mais ca se démarque un peu de ses récits indé toujours construits pareils.
      PRJ n’était certes pas honteux, mais loin aussi d’être LE chef d’oeuvre tant applaudi qui a ouvert grand les portes à la notion de « Murphy sait écrire ». Et clairement, Millar je le place au dessus de Murphy sur l’ensemble de sa carrière.
      D’ailleurs, (mais là je te provoque un peu), je trouve que Millar et Remender, c’est un peu la même trajectoire : une écriture qui tombe dans la caricature et la facilité. Millar l’a poussé nettement plus loin !

      • Tornado  

        On peut en discuter un moment (et c’est cool), mais je ne suis pas d’accord. Millar tombe dans la facilité en recyclant, d’accord. Mais avec Remender, tu as un auteur, au sens noble du terme, qui fait « oeuvre » en développant une série de thèmes sur chacun de ses projets, dont le plus évident est celui de la Famille. C’est ce que font TOUS les auteurs (d’Hitchcock à Eastwood, de Woody Allen à Spielberg). Je n’y vois aucune paresse car entre BLACK SCIENCE, DEADLY CLASS et UNE SOIF LÉGITIME DE VENGEANCE (pour ne citer que les trois derniers que j’ai lus), il développe ces mêmes thèmes de manière différente, variée et à chaque fois très réussie dans son genre. Et très originale, malgré les hommages à divers auteurs (la diarrhée dans DEADLY CLASS clairement dans la lignée d’Ennis, déjà cité comme référence principale dans FEAR AGENT mais aussi dans son dernier arc du PUNISHER), les polars de Brubaker/Phillips dans UNE SOIF LÉGITIME DE VENGEANCE. Quant à BLACK SCIENCE, il s’agit avant tout d’une nouvelle déclinaison -après FEAR AGENT ou FRANKENCASTLE par exemple- des oeuvres de SF ayant bercé son enfance, notamment les EC Comics, auxquels il rend hommage à la manière de Stephen King, qui devient donc une référence supplémentaire. C’est à chaque fois riche, profond ou léger, mais maitrisé.
        J’y vois, au contraire de toi, une bibliographie passionnante à décrypter.
        Il faut que je lise encore d’autres séries que je n’ai toujours pas commencé. Mais jusqu’ici, bien que je n’ai pas tout aimé (notamment dans son travail pour Marvel), je m’attache fortement à cet auteur qui possède une voix propre, à la fois très personnelle, et universelle. Un digne héritier de Garth Ennis et de Stephen King.

        • JB  

          Team Tornado sur ce coup là, il n’y a guère que le faux départ d’Uncanny Avengers que je n’ai pas aimé (et je pense que c’était dû aux demandes éditoriales). J’aime bien le suivre sur ses séries Big 2 ou indés : Seven To Eternity, Strange Girl, ses runs sur Venom et Punisher, The End league…

        • zen arcade  

          100% Team Tornado

      • Bruce lit  

        ARgh, en fait nous différons sur tout.
        Remender ne pose pas, ne fait pas de pitch et sait terminer ses histoires. Sa fin de DEADLY CLASS transcende son medium pour jouer dans la cour d’un écrivain. Je m’étais fait la même réflexion avec le Punisher de VALLEY FORGE pour Garth Ennis.
        Pour l’instant Remender après une quinzaine d’années de carrière fait un sans faute. Rares sont les auteurs qui peuvent en dire autant.

        • Tornado  

          Ah ! et tiens : la fin de DEADLY CLASS avec le personnage principal qui devient écrivain dans la fiction en avatar de l’écrivain dans la réalité -> encore une référence à Stephen King !

  • Jyrille  

    Merci pour la review chef ! Je l’ai feuilleté mais reposé car pas certain que j’en aie besoin en ce moment. J’ai adoré le Murphyverse sur Batman et là j’ai immédiatement senti le même genre de narration au premier oeil. Alors pourquoi pas puisque ça a l’air bien marrant et fun, ce qui devient un peu la marque de fabrique de Murphy scénariste : après tout, après Batman, il revisite un autre héros d’enfance.

    C’est pourquoi je ne comprends pas vos réactions : Bruce, j’ai l’impression que tu attends un truc politique à la Punk Rock Jesus, or on parle de Zorro quand même, de surcroît dans le monde contemporain. Un scénario à la hauteur du dessin : pourquoi ? Dans ce cas, il faudrait refaire la moitié de tout Vertigo non ? Avoir des dessins à la hauteur des scénarios.

    Le TOKYO GHOST de Remender et Murphy n’est pas totalement réussi. J’en sauve beaucoup de séquences, mais il manque un liant, ou un univers plus riche et moins caricatural. Et je devrais la lire en couleurs… Mais pour autant, Remender n’est clairement pas une fraude pour moi, y compris sur ces autres oeuvres que tu cites.

    « l’écriture à la truelle de Grant Morrison » Je ne vois pas du tout en quoi. Il a beau avoir des personnages froids, l’écriture de Morrison n’est jamais brutale ou superficielle. Et JOE L’AVENTURE INTERIEURE est toujours un voyage agréable (pas aisé mais agréable).

    La BO : je ne connaissais pas ce titre, il est cool. Bon choix, il est aussi fun que le sujet du jour.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Dans ce cas, il faudrait refaire la moitié de tout Vertigo non ? Avoir des dessins à la hauteur des scénarios.
      Pas du tout d’accord. La plupart des dessins des comics Vertigo étaient en adéquation avec les scénarii et surtout la politique de ce label.

      • Jyrille  

        Comment peux-tu en être sûr ? Et 50% et la plupart, est-ce si éloigné ? De toute façon, mon but n’est pas là, je voulais surtout signifier que l’expression « être à la hauteur de » est totalement subjective. J’aurais pu dire pareil pour les bds de Alan Moore. Avoir des couleurs de Watchmen à la hauteur de l’oeuvre (je n’ai toujours que ma vieille édition de chez Zenda), avoir un V pour Vendetta plus joli etc…

    • Bruce lit  

      Je connais parfaitement le corpus de Morrison. Il n’est pas un seul de ses bouquins où tu ne passes pas d’une scène à l’autre sans une ellipse souvent complétement cheatée. C’est ce que je note dans ce Zorro.
      Sur le Zorro politique je me réfère à la version de Wagner très ambitieuse. L’époque importe peu ou si. Puisque l’ambiance est à la OZARK ou BREAKING BAD autant leur ressembler jusqu’au bout. Mais finalement ce ZORRO est sans prétention et efficace. Je n’ai jamais pensé à le remiser au bac à soldes, ce qui est un critère en soi.
      Concernant Vertigo, je suis en désaccord total : Vertigo a permis au contraire un osmose unique entre dessins et scenarii.

      • Jyrille  

        « Vertigo a permis au contraire un osmose unique entre dessins et scenarii. » Tu peux (je veux dire, tout le monde) trouver que les dessins ne soient pas à la hauteur des scénarios parfois. Les Hellblazer de Ennis dessinés par Will Simpson, c’est pas très joli non ?

        • Doop O'Malley  

          Je préfère nettement Will Simpson à une grande partie des dessinateurs actuels de comics, lissés par une numérisation de leurs dessins et dont tout le style a été bouffé par la colorisation. Justement, c’est pour ça que c’était bien Vertigo, ça sortait des sentiers battus graphiquement et scénaristiquement ! D’où l’adéquation !

          • Jyrille  

            Il n’en reste pas moins que c’est très subjectif tout ça 🙂 Personnellement je n’aime pas du tout le style de Will Simpson qui ne me semble pas maîtrisé. Ni celui de Steve Dillon, mais ça c’est uniquement une question de goût esthétique. Je sais très bien que la Doom Patrol de Morrison sans Richard Case ne serait pas pareille et qu’il est au final impensable d’imaginer un autre dessinateur.

  • JP Nguyen  

    Je suis allé lire en ligne ce Zorro.
    La composition qui m’a le plus marqué est vers la fin avec un Z rouge dessiné par du sang sur un escalier.
    Sinon, c’est très convenu, on a l’impression d’avoir lu cette histoire mille fois, avec de meilleurs dialogues et des personnages plus attachants.
    Pas séduit.

  • Présence  

    Cool ! Le retour d’un proto superhéros chez Bruce Lit, avec un bon artiste de comics.
    Le principe de base a l’air assez rigolo : un Zorro et son cheval, à l’époque contemporaine.

    En voyant les planches, j’ai l’impression que j’aurais été un meilleur public (oui, bon, c’est vrai que je ne prends pas trop de risque 😀 ).

    En tant que scénariste, Sean Murphy a réussi à proposer une variante inédite de Batman, ce qui est déjà un sacré tour de force en soi, avec une narration visuelle dynamique. Visiblement, i est plus difficile de donner une interprétation personnelle de Zorro qui tienne la route.

    • Doop O'Malley  

      Inédite ? Non, De Matteis avait déjà fait ça à l’époque me semble-t-il !

  • Hectorvadair  

    Ah bein là, ca calme.
    Merci pour cette critique encore bien détaillée. ca fait toujours autant plaisir.
    De fait, la « lecture » de ces quelques planches résume bien la situation.
    J’avais envie de dire presque la même chose du dernier Assassin’s Creed chez Black River (Origins : le meurtre de César), mais c’est encore pire, parce que là, même me dessin ne suit pas. Il faut voir le (non) traitement des décors…
    Je ne sais même pas si je vais prendre la peine d’en parler… pffff…

    • Bruce lit  

      Merci HECTORVADAIR.
      Pour ASSASSIN’S CREED, je n’ai jamais fait partie de ceux qui goûtent aux adaptations comics de jeux vidéos fussent-ils sensationnels. Je te crois donc sur parole.

      • JB  

        Il y en a qui sortent du lot. Je pense aux comics Bloodborne par Ales Kot, que j’ai adorés sans connaître le jeu.

  • Eddy Vanleffe  

    Personnellement je ne voue plus de culte à aucun auteur de comics.
    C’est ainsi que finalement je m’autorise à être surpris par certains titres…
    Sean Murphy, c’est quand même toujours un joli boulot et après si l’histoire tient en haleine (même sans sous texte ou de truc auteurisant, ça meut marcher)
    Tout le monde ici a l’air de vomir les WHITE KNIGHT, j’ai trouvé que sans prétention, ces histoires faisaient le job surtout en tant qu’hommage à l’animé des années 90.

    Remender, je n’aime pas du tout ses thèmes et ses fascinations pour les connards patentés. du coup, il m’a surpris sur son cycle Uncanny X-Force/Avengers qui sautille gentiment sur des personnages assez bien tenus et des idées souvent assez surprenantes et bien vues.
    Je ne garde de lui que FEAR AGENT, le reste pour moi c’est du MIllar justement, de la provoc, des persos détestables et un feeling américain à mort.
    Encore des trucs qui attendent sagement leurs adaptations sur plateforme.
    Deadly Class et Black Science, je m’en suis débarrassé il y a longtemps.

    • Jyrille  

      Hey man ! Content de te lire. « Tout le monde ici a l’air de vomir les WHITE KNIGHT » Tu n’as donc pas lu mon article :

      brucetringale.com/le-coup-de-soleil-de-minuit-batman-beyond-the-white-knight

      Ni celui de Présence : brucetringale.com/reformes-batman-white-knight/

      Ni enfin celui de JB : brucetringale.com/come-back-ou-clap-de-fin-batman-white-knight-harley-quinn/

      • Eddy Vanleffe  

        Hello, je faisais un raccourci sur les commentaires plus haut.
        Oui je me souviens de ton article, je crois même que c’est ce papier qui m’a fait acheter le premier.

        Depuis j’aime bien. Je ne vais pas le mettre dans le top 10, mais c’est sympa, enlevé et les personnages donnent envie de les suivre.

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