Thorgal : Le Cycle de la reine des Mers Gelées et Les Trois Vieillards du Pays d’Aran, par Van-Hamme & Rosinski
1ère publication le 23/05/16- MAJ le 29/08/18
AUTEUR : TORNADO
VF : Le Lombard
Cet article portera sur les trois premiers albums de la collection.
La Magicienne Trahie et L’Île des Mers Gelées sont les deux premiers tomes de la série Thorgal. Ils forment une histoire complète et constituent le premier cycle de la saga que l’on nommera postérieurement le Cycle de la Reine des Mers Gelées.
Les deux albums ont été édités initialement en 1980, bien que la série ait commencé à être publiée dans Le Journal de Tintin à partir de 1977.
Les Trois Vieillards du Pays d’Aran est le troisième album de la série. Il a été publié initialement en 1981.
Le scénario est de Jean Van-Hamme, et les dessins sont l’œuvre de Grzegorz Rosinski.
Cet article est le premier d’une suite explorant la saga par cycles. On y trouve cependant aussi les albums autonomes, puisque chaque tome est un élément constitutif de l’ensemble de la destinée du héros qui, tel Superman, est venu des étoiles…
Pour le menu :
Le Cycle de la Reine des Mers Gelées (+ Les Trois Vieillards du Pays d’Aran)
Le Cycle de Brek-Zarith
L’Enfant des Etoiles + Alinoë
Le Cycle du Pays Qâ
1) Le Cycle de la Reine des Mers Gelées
Le pitch : Autour de l’an Mille, au royaume des vikings du nord, le jeune Thorgal est enchaîné et livré à la marée montante par Gandalf-le-Fou, roi des vikings, qui n’accepte pas que sa fille soit amoureuse du jeune homme.
Thorgal est sauvé par une mystérieuse étrangère, qui lui fait jurer de la servir une année durant. Pendant cette période, il devra l’aider à se venger de Gandalf-le-Fou, qui l’a apparemment torturée par le passé.
Cette aventure mènera notre héros à la découverte des ses mystérieuses origines. Effectivement, Thorgal a été recueilli dans un radeau lorsqu’il était enfant par les vikings et, depuis tout ce temps, nul ne sait d’où il vient…
Relire ces premières aventures aujourd’hui, trente ans après leur sortie initiale, débouche sur le constat qu’elles ont énormément vieilli, mais en même temps que l’ensemble était déjà, dès le début, d’une très grande qualité.
Certes, il est évident qu’au niveau du scénario, Jean Van-Hamme tâtonnait un peu et qu’il ne savait pas forcément où il voulait aller dès le premier épisode. On peut ainsi percevoir quelques fautes de continuité entre les deux premiers albums dans le sens où l’auteur relie l’ensemble avec deux ou trois pirouettes scénaristiques un peu tirées par les cheveux (et il continuera à pratiquer l’acte de rétro-continuité avec les récits publiés dans l’album L’Enfant des Etoiles). Toutefois, arrivé au terme du second tome, l’essentiel de la mythologie qui formera le fil conducteur de la série est déjà mis en place et, bien qu’elle évoluera constamment par la suite, cette mythologie restera fidèle aux révélations de ce premier cycle. Il aura donc fallu deux albums seulement pour que Van-Hamme dresse la toile de fond de toute la saga !
Au niveau du dessin c’est un peu la même chose : Si les premières planches accusent le poids de l’âge et souffrent de quelques défauts de jeunesse, Rosinski corrige très vite le tir et, dès le deuxième tome, maitrise son art de manière extrêmement mature. Pour lui aussi, les choses évolueront constamment (il cessera peu à peu d’encrer ses planches et choisira la technique de la peinture directe), mais l’aspect caractéristique de son style pictural et de ses personnages restera fidèle à leur première version, rendue définitive au terme de ce premier cycle.
Mélange de mythes médiévaux, d’Heroic-fantasy et de science-fiction, la mythologie selon Thorgal nait d’une savante alchimie entre ces trois constituants romanesques, le tout mâtiné d’une touche de réminiscences religieuses. Si, au départ, l’influence de J.R.R. Tolkien se fait ressentir (le roi des vikings s’appelle Gandalf et Thorgal ressemble comme deux gouttes d’eau à Aragorn du Seigneur des Anneaux), la série s’émancipe et trouve rapidement ses marques. A l’arrivée, cet équilibre entre l’histoire bien réelle, les mythes scandinaves, la métaphore biblique, la science-fiction et la fantasy, finit par conférer à l’ensemble une étonnante proximité pour le lecteur, qui avance au gré de ces aventures comme si tous ces éléments coulaient de source.
Sur le terrain des références, on peut également penser à Conan le Barbare, tant le destin houleux des deux personnages comporte de points communs. Mais ce n’est qu’un point supplémentaire à accorder à Jean Van-Hamme dans son entreprise de digérer les influences majeures du genre consacré.
Dans ce premier cycle de la saga, le lecteur peut d’ors et déjà mettre un pied dans un certain nombre d’éléments directement issus de quelques mythes bien connus, comme l’Atlantide et l’Hyperborée (mais oui, comme dans les aventures de Conan le Barbare et sa mythologie de l’Âge Hyboréen !), ici fusionnés pour ne former plus qu’un. Sur le terrain de ce brassage des mythes, Van-Hamme se révèle d’entrée de jeu très habile et nous offre en définitive une véritable relecture mythologique de notre monde, depuis sa réalité jusqu’à toutes ses extrapolations romanesques et fantastiques. On perçoit dès lors pourquoi la série a connu d’emblée un tel succès et comment elle a pu durer aussi longtemps, bien que la qualité de ses récits va connaitre le déclin après le Cycle du pays Qâ. Mais, nous n’en sommes pas encore là…
En définitive, Thorgal, c’est la confluence des histoires d’aventures, des principales mythologies, des grandes références littéraires liées à la fantasy et à la science-fiction, le tout dilué dans un univers qui lui est propre, transcendé par un graphisme somptueux et une magnifique écriture réalisés par deux auteurs parmi les meilleurs dans leur domaine. A posteriori, l’une des réussites majeures de l’histoire du 9° art !
Vous devrez donc commencer par ces deux premiers albums qui, s’ils ne sont pas encore les meilleurs, dressent bel et bien toute la toile de fond de la série.
Ce premier cycle est entrecoupé par un épisode postérieur publié à l’origine dans le magazine Tintin. Le temps de cet intermède, Van-Hamme & Rosinski nous emmènent dans une aventure où notre héros tombe dans une crevasse et découvre un paradis (habité par deux sublimes jeunes femmes seules et leur petite sœur !) dont il ne peut apparemment s’échapper. Il réussira finalement à s’en sortir mais apprendra que sa mésaventure lui a coûté un an de sa vie puisque, dans ce paradis virtuel, le temps s’écoule plus lentement que dans le monde réel. Ce dernier thème, à travers lequel le héros se voit priver d’une ou plusieurs années de son existence, reviendra plusieurs fois dans la suite de la série…
2) Les Trois Vieillards du Pays d’Aran
Le pitch : Thorgal et son épouse Aaricia ont enfin quitté le royaume des vikings du nord afin de vivre leur vie et de parcourir le monde. Alors qu’ils pénètrent dans une région inconnue, ils sont invités par un étrange nain, habillé en bouffon, à se joindre à la fête de son village. Arrivés sur les lieux, les jeunes mariés vont s’apercevoir qu’ils ont en réalité été attirés dans un piège. Effectivement, le royaume est dirigé par trois vieux sages, mais il n’a pas de souverain officiel. Aaricia est donc désignée comme la nouvelle reine, et Thorgal est chassé sans ambages. Bien évidemment, notre héros ne va pas se laisser faire…
Ce troisième tome de la saga constitue à la fois un récit à part, puisqu’il n’est pas intégré à un « cycle », comme la plupart des autres albums, et à la fois une aventure parfaitement affiliée à la mythologie développée de manière interne par les auteurs. Il s’agit donc d’un récit autonome, qui s’ouvre et se referme sur une histoire complète. Néanmoins, il s’intègre parfaitement dans l’évolution de la série et l’on verra plus tard à quel point le scénariste Jean Van-Hamme posait déjà certains éléments qui deviendront les constituants de sa mythologie, comme le personnage de la Gardienne des clés et son Deuxième Monde. Cette dimension magique du Deuxième Monde est par ailleurs une nouvelle marque de l’originalité de la série, qui continue de s’émanciper de ses influences initiales (les divers mythes littéraires les plus connus du genre consacré, comme les mythes scandinaves, ou même les créations littéraires fondatrices de l’Heroic-fantasy), afin de trouver une identité propre.
D’un point de vue simplement formel, cette seconde aventure après le Cycle de la Reine des Mers Gelées est une éclatante réussite. Le scénario est rondement mené, ménageant un suspense et une montée en puissance sans faille, qui va culminer au final par un « twist » inattendu redistribuant les cartes et remettant en cause tout l’ensemble du récit ! Une très impressionnante leçon de savoir faire dans le domaine de la narration, sans fioritures, qui sera maintes fois recopiée dans le futur, mais rarement égalée.
Parallèlement, Van-Hamme et Rosinski continuent d’affiner le caractère de leur héros, dont l’apparente passivité dissimule une profonde philosophie pacifiste, contrebalancée par une ténacité et un courage admirable. Une manière, plus nuancée que d’ordinaire, de composer une figure de héros indestructible, moins lisse et monolithique que la plupart des figures de ce genre. Un héros qui connaitra un destin atypique, car Van Hamme intègre ici la ligne directrice de la série pour tous les albums à venir : Thorgal est destiné à souffrir et son existence sera jalonnée d’épreuves toutes plus douloureuses les unes que les autres, pour un parcours quasi-christique (bien qu’il ait commencé comme celui de Moïse…), histoire de boucler la boucle en matière de mythologies… Soit une véritable réflexion sur le destin, ce dernier ne cessant de rattraper notre héros chaque fois qu’il tentera d’y échapper.
En bref, le parcours d’un héros qui, à force de rechercher la tranquillité, ne fait que déclencher les affres de son destin tumultueux…
Ce n’est que le troisième album de la série, et l’on tient déjà un chef d’œuvre !
Quelle bonne surprise que cet article !
Un peu de franco belge, ça fait du bien. Et sur une série dont je n’ai jamais rien lu.
Mince alors ! ça a existé le journal de Tintin ? Parmi tous les Strange, Picsou magazines, journaux de Mickey ou de Spirou que mon cousin m’avait laissé quand j’étais petit, il n’y avait pas un seul journal de Tintin. Jamais vu ça.
J’ai toujours aimé les couvertures de Thorgal mais je n’ai jamais franchi le pas d’en lire un. Ce que tu en dis est très intéressant, surtout que je suis assez friand de fantasy à la sauce Conan. J’apprécie d’ailleurs beaucoup les premières années du Savage Sword of Conan de chez Marvel (pour parler de quelque chose de pas très récent non plus)
Je ne suis pas sûr de comprendre ce qui te fait ressentir la vieillesse de cette BD cela dit. Certes je ne l’ai pas lue, mais je n’ai que rarement moi-même ressenti ce sentiment de vieillesse en lisant une BD, à l’exception bien sûr de certains vieux comics Marvel naïfs dont les bulles de dialogues décrivaient l’action en dessin. C’est globalement je crois le seul truc qui me fait ressentir une narration vieillotte, quand c’est trop bavard et que ça nous explique davantage que ça nous montre.
La dernière image et ce que tu dis sur l’évolution graphique au fil des albums m’interpelle. Y a-t-il des BD entièrement dessinées comme ça par la suite ?
En tous cas merci pour cet article, j’attends les suivants sur cette saga avec intérêt.
Le FB du jour: « Nous aussi, on sait faire » ! 1/6
Difficile d’aborder l’Heroïc Fantasy à la française sans se pencher sur la cas Thogal ! Tornado revient au source du mythe de Van Hamme et Rosinsky en passant en revue la première trilogie du viking balafré.
La BO du jour: a chaque fois que j’imagine des vikings comme Thorgal sur leurs drakkars, je pense à la musique mélancolique et gothique de Paradise Lost. Et puis un titre comme « Enchantment », ça va bien avec une magicienne trahie non ? https://www.youtube.com/watch?v=N_WQ9mmdal0
@Tornado: une présentation limpide et passionnée de ce qui fait le charme de Thorgal. Très bon choix de scans également. Moi qui suis nul en Conan, j’ai enfin confirmation de ce que Thorgal lui doit ! merci !
quelques fautes de continuité entre les deux premiers albums: ah bon ? Mince lesquelles, d’habitude je suis fort à ce jeu là.
J’aime tous les Thorgal de manière générale, même les plus médiocre, il y a toujours quelque chose à boire et y manger. Par contre, alors que je sais pertinemment ce qui se se passe où et quand dans les albums de Tintin, j’ai parfois du mal à me situer dans les albums de Thoragl. et c’est pas faute de les lire et les relire. Je serai bien incapable par exemple de citer combien de fois Thorgal rencontre la gardienne des clés. Ou de réciter de manière exacte la chronologie du héros.
Comme TIntin, d’aileurs, j’ai toujours lu Thorgal dans un ordre bordélique, en fait du fait des volumes présents en bibliothèque….Et je me rappelle de ma première lecture. Je devais avoir environ 10 ans et les dessins me paraissaient tellement adulte au regard de ce qui se trouvait dans une bibliothèque de banlieue dans les années 80 ! C’était la galère noire. j’avais été happé par la noirceur du récit et la mort d’Aaricia (ramenée à la vie aussi souvent que Tante May, elle aussi). La fin était aussi sinistre que poétique ! J’ai beaucoup d’affection aussi pour la période où il perd la mémoire….souvenirs d’époque où Thorgal traversait peu ou prou les mêmes tourments que Matt Murdock de Fall From Grace. Merci en tout cas de me replonger dans ces histoires magnifiques auxquelles comme pour Marvel d’ailleurs j’ai décidé de mettre le mot fin après le départ de Van Hamme.
@Matt: oui le journal de Tintin a permis de découvrir plein d’auteurs et les histoires de Tintin avant leur reliure en album. Pour te faire une idée du graphisme de Thorgal, voilà à quoi ça ressemblait déjà il y a quelques années ici et là.
Ah, j’avais loupé ces articles. Ou peut être que je m’étais dit que ce n’était pas le début de la série.
Je crois que j’ai toujours été un peu intimidé par l’étendue de la série, ses multiples spin-off, etc. Comme si j’allais devoir tout acheter si j’avais l’audace d’en lire 1 tome ou 2.
Il est toujours possible de s’arrêter bien sûr, mais c’est aussi frustrant de se dire qu’on effleure à peine l’univers avec 2 ou 3 tomes.
Les dessins sont beaux. J’aime bien l’utilisation de la peinture en BD, ça change.
@Matt : Les planches de Rosinsky sont entièrement réalisées en peinture directe autour du 20° album (de mémoire).
Le sentiment que les premiers albums ont pris un coup de vieux se fait ressentir si l’on a lu toute la série, et que l’on revient au début. On voit que les auteurs tatonaient un peu, ce qui est tout à fait normal par ailleurs.
Le parallèle avec Conan est très léger. Mais il est réel : Les deux personnages ont une allure un peu similaire si l’on excepte la musculature, et leur mythologie respective emprunte autant aux mythes de l’histoire (Atlantide, Hyperborée) qu’à la fantasy. Enfin, leur parcours possède également quelques similitudes. Evidemment, les puristes de l’un ou de l’autre de ces deux personnages viendront dire le contraire ! 😀
Tu ne devrais pas être intimidé par cette série. Tout d’abord elle est 1 milliard de fois moins étendue que celle des X-men ( 😀 ), ensuite les spin-off sont complètement superflus. On peut très bien ne pas les lire. Tu devrais au moins lire la série jusqu’au tome 13 qui boucle le « Cycle du pays Qâ ». Tu ne le regretteras pas. Le reste de la série est en dessous et les 13 premiers tomes constituent un tout largement auto-suffisant.
@Bruce : La manière dont Van-Hamme boucle le premier cycle est quand même assez tirée par les cheveux. Il parait évident qu’il tricote les origines de Thorgal au fur et à mesure des épisodes (publiés initialement dans le journal Tintin), avec 2-3 ficelles un peu grosses (La mère de Thorgal prend la mer pour une mission alors qu’elle est à deux doigts d’accoucher ???).
Même si j’ai toujours lu la série dans l’ordre (à part au début*), en recommençant systématiquement par le 1° tome, j’avoue que je suis également perdu par rapport à certains éléments chroniques, notamment les aller et venues dans le Deuxième Monde.
Et au fait, ce sont les aventures de Conan qui doivent être lues dans le désordre normalement (une volonté de Robert Howard), pas celles de Thorgal ! 😀
* J’ai commencé par « Au delà des Ombres » (tome 5) à l’âge de 15 ans. Puis ensuite j’ai lu « Les Archer » (tome 9). Bon, après deux albums, j’ai compris que le tout se suivait et j’ai recommencé par le début ! 😀
Ouais, la volonté de Robert Howard fait que c’est un peu galère de retracer le parcours de Conan quand même. Je n’ai jamais trop pris la peine de faire une chronologie. Je crois qu’il a débuté comme voleur…mais après y’a Conan le pirate, le bandit du désert, etc etc…avant Conan roi.
Je me doute bien que c’est moins étendu que les X-men^^, mais si je ne me suis jamais bien plongé dans DC, c’est parce que j’avais déjà assez à faire avec Marvel. Pas besoin d’un autre univers qui va me bouffer mes étagères.
13 tomes c’est plus accessible déjà. Le best serait une édition intégrale moins chère et qui prend moins de place. Et je viens de voir que ça existait (yeah !) Après voilà, si c’est prenant, c’est un peu le piège ce genre de série.
J’y songerais surement. A inscrire dans ma liste d’achats.
Si le coeur t’en dit, j’aborde la question de la chronologie de Conan dans un article hyper-long :
http://www.brucetringale.com/un-barbare-pour-les-gouverner-tous/
😀
Je ne vais pas être original, je pense la même chose de ton article que Bruce :
– super clair et limpide
– hyper bien vu
– intéressant car tu fais référence à des mythologies que je ne connais pas bien (Hyperborée ?), pour le parallèle avec Conan que je ne connais pas, et pour la prépublication dans Tintin
– étonnant pour les histoires de fautes de script… Surtout que j’ai relu les 14 premiers tomes il y a très peu de temps !
– scans splendides
Bref, super article qui fait bien plaisir. Bravo.
Ce ne sont pas des fautes de script, mais plutôt des raccords tirés par les cheveux.
La moitié des scans, je les ai fait moi-même ! 😀
Et, au fait, je viens d’achever la relecture du « Cycle du pays Qâ » 😉
Ah ah ! J’attends ton mail 😉
Et oui, pour les raccords un peu gros, je veux bien en convenir.
Le FB du soir:
« Nous aussi, on sait faire » ! 1/6
Dans le troisième album de Thorgal, il est question d’Alexandre le Grand, mais aussi des Bienveillant(e)s. M’enfin, c’est quoi ce mélange ? Tornado passe en revue la construction d’un mythe au travers des 3 premiers albums de Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski.
@Tornado: mais dis moi, Thorgal par moment ce héros pur et sans reproche et ses bulles de pensées, vertueux face à Kriss de Valnor, ce n’est pas trop infantile pour toi ?
Que nenni ! Thorgal n’est jamais infantile ! Et quasiment toujours bien écrit ! Les bulles de pensées sont réduites à une portion congrue et elles ne remplacent jamais les images. Tout au plus la « vertueusité » et la virtuosité de Conan lors des combats (notamment au tir à l’arc) sont too much. Bon, allez, je suis d’accord que certains arc sont plus enfantins que d’autres. On en reparle dans le 3° article ! 🙂
Que ça fait plaisir ce superbe article introductif sur cette magnifique série ! Merci et bravo Tornado ! Tout pareil que vous j’ai commencé Thorgal en bibliothèque dans un ordre sacrément bordélique ! Mais même ainsi j’en garde des souvenirs clairs plein de plaisir ! Et j’aimais essayer de comprendre ou d’imaginer ce qui s’était passé dans le tome précèdent Les yeux de Tanatloc que je n’avais pas lu…Par contre le changement de cap de Rosinski dès le tome 15 Le maître des montagnes amorcé dans les tomes précèdents n’est pas de mon goût…je trouve le trait plus fin (trop), des couleurs plus fades (comparé au cycle de Brek Zarith qui est le plus beau de la série à mes yeux), et avec Sacrifice cela devient un autre style…Beaucoup de changements en 29 tomes c’est normal…
Les ayant relus récemment, je te rejoins sur la partie graphique de Brek Zarith qui est superbe, et sur le fait que le déclin commence au tome 15. La gardienne des clés est un personnage savoureux et adorable mais l’album du même nom un des pires de la série. Le maître des montagnes est plutôt bon par contre.
[…] comme si tous ces éléments coulaient de source. – Il s’agit à la fois d’un dispositif pratique qui permet au scénariste de gagner du temps de narration en évoquant des références connues du lecteur dont la mémoire étoffe inconsciemment les situations en faisant appel à ce dont il se souvient. C’est également à double tranchant car finalement cet usage d’archétypes donne aussi l’impression que l’auteur survole ces références, sans vraiment les exploiter ni les faire siennes (au moins pour ces premiers tomes).
Vivement les articles sur les tomes suivants !
Bizarrement, je n’ai jamais trop accroché à Thorgal.
Quand j’avais 12 ans, je faisais du JdR chez un pote (c’était le MJ) et il avait les premiers tomes, que je feuilletais avant de les reposer. Un autre pote (c’était le mago) les empruntait à la bibliothèque mais ça ne m’intéressait pas. Pourtant, c’était de l’heroic fantasy, à une époque où je m’intéressais aux nains et aux dragons (je jouais un elfe) mais, chai pas, un truc faisait que je n’accrochais pas. Mon intégrisme comicsien naissant, peut-être. Conan, avec son bourrinisme plus franc et son aura marvelienne, trouvait davantage grâce à mes yeux…
Cela n’enlève rien à la maîtrise tornadienne (tornadesque ?) habituelle pour cet article mais je voulais simplement me dévouer pour être le chieur de service qui a moins aimé cette BD que les autres (rôle habituellement campé par le Boss).
Tu devrais réessayer, tu en aurais forcément un autre regard aujourd’hui, sans doute plus en phase avec tes goûts actuels !
@JP: à un moment de la série, Thorgal se fait passer pour mort pour protéger ceux qu’il aime. Exactement aux alentours de Fall From Grace. Une décision évidemment catastrophique…Thorgal est une miscélanée de plein de choses, si ce n’était que de l’Heroic Fantasy, je n’aurai pas accroché plus que ça. Il y aussi bcp de Tintin dans le personnage….
Coucou 🙂
J’avais adoré les périodes où j’ai découvert et suivi cette ‘série’. C’est via l’impulsion de mon ex que j’avais commencé à lire et à collectionner autre chose que des comics…Puis on s’est quittés. Elle m’avait tout laissé par gentillesse. Cinq ans après, pour tourner la page et peut-être par manque de place (à savoir), j’ai tout revendu…Voilà un clin d’œil à Tornado qui a revendu tous ses x-men mais pas pour les mêmes raisons 😉
Ah ça ! Je ne risque pas de vendre mes Thorgal !!! C’est vraiment une de mes séries préférées tout genre et tout medium confondu !
Et merci à tous pour vos retours ! 🙂
A ce point là ? Diantre !
Est-ce la nostalgie qui parle un peu ? Ou dois-je vraiment m’attendre à du lourd ? Vous êtes tous de vils tentateurs videurs de compte en banque.