Barbe-Rouge à la rescousse par Charlier et Hubinon
Article de EMMANUEL BALLANDRAS
VF : Dargaud
Tous les scans de cet article © Dargaud
1ère publication le 03/10/18-MAJ le 19/01/19
Cet article porte sur le 13eme album des aventures de Barbe-Rouge, une BD écrite par Jean-Michel Charlier et dessinée par Victor Hubinon, et qui est parue en 1972.
Je n’aurais pas l’outrecuidance de vous parler du duo Charlier/ Hubinon certains parmi vous sauront bien mieux que moi vous narrer leurs exploits dans le neuvième art, notamment avec leur série fer de lance : Buck Danny.
Mais quand Charlier et Hubinon se sont décidés à changer d’époque pour créer un nouvel héros, ils n’ont pas fait semblant : Cap sur le siècle des Lumières et les guerres maritimes que les belligérants européens se faisaient entre eux pour garder (ou prendre par la force) le Nouveau Monde (l’Amérique quoi…). Et c’est ainsi que le magazine « Pilote » spécialisé dans la jeunesse publia en 1959 la première aventure d’un terrible pirate : Barbe-Rouge.
Ses aventures donneront lieu à 12 albums jusqu’à la parution de Barbe-Rouge à la rescousse. Mais au fait, pourquoi vouloir mettre particulièrement l’accent sur cet album de la série plutôt que d’autres?
Commençons par le synopsis général de la série : L’action se passe vers le XVIIIème siècle. Un pirate sanguinaire d’origine française nommé « Barbe-Rouge » (en référence à ses cheveux et sa barbe roux) sème l’épouvante dans les Caraïbes. Tous les marins européens qui naviguent près du Nouveau Monde ou des Caraïbes s’accordent à donner un surnom au forban : « le démon des Caraïbes ». Si des bateaux croisent son terrifiant vaisseau nommé le « Faucon Noir », ils savent qu’ils sont perdus, et peu de personnes ont pu réchapper aux épouvantables massacres que le rouquin borgne dirige sans pitié. Il est toujours accompagné de ses 2 fidèles lieutenants que sont Triple-Pattes (appelé ainsi car il est unijambiste) et Baba (un géant noir que Barbe-Rouge a sauvé de la mort dans le passé).
Lors d’une attaque contre un vaisseau de transport, Barbe-Rouge va recueillir un bébé qui n’a pas eu peur de lui en le voyant. Les parents du petit étant morts lors de l’assaut, Barbe-Rouge décide d’en faire son fils adoptif qu’il nommera Éric et l’élèvera comme futur pirate.
Bien des années plus tard, malgré des années de pirateries aux côtés de son père, Éric est devenu un jeune adulte. Mais il ne supporte plus la terrible violence que son père sème sur son passage. Il ne se reconnait pas dans ces actes horribles où tant de gens sont froidement pillés et tués.
Finalement, Éric tentera de s’amender en quittant son père. Il prendra le nom de Éric Lerouge pour tenter de devenir tour à tour marin, capitaine, puis corsaire pour « Son Altesse le Roy de France ». A partir du 3ème album de la série, on assistera alors régulièrement à des sauvetages réciproques entre le père et le fils qui se seront mis à chaque fois dans de beaux draps. D’ailleurs, les 12 premiers albums mettront en évidence la relation compliquée entre Éric et son père adoptif : ils ne sont pas du tout d’accord sur leur mode de vie respectifs, mais ils ne peuvent pas s’empêcher de voler au secours de l’autre si nécessaire.
A noter qu’au début de la série, l’accent est rapidement mis sur la vie d’Éric, faisant de Barbe-Rouge un personnage secondaire. On se demande même parfois si la série n’aurait pas mieux fait de s’appeler Les aventures d’Éric Lerouge L’histoire globale semble plutôt simple… Mais en réalité, comme dans Buck Danny, les revirements de situations, les traîtrises, la mort de certains personnages secondaires, et autres drames vont poursuivre nos héros. Et tout comme la série du pilote d’avion américain, une seule aventure peut se dérouler parfois sur 2 albums, voire plus.
C’est là qu’entrent en scène les points forts de la série : Hubinon et Charlier nous offrent des aventures palpitantes et très crédibles de leurs aventuriers hors-la-loi, allant jusqu’à nous faire oublier que, malgré leur côté romantique, ce ne sont pas des enfants de chœur. On se surprend à vouloir les voir gagner, tout en omettant les terribles actes qu’ils ont fait à côté. Mais si on les aime bien ces « gentils méchants », c’est aussi parce que jamais on ne les voit faire des actes gratuits de cruauté: pas de torture, pas de viols, peu de meurtre, alors que les pirates les plus sanguinaires ayant vraiment existé n’avaient pas de limites. Là non, on est vraiment dans le « soft » au niveau du visuel.
L’autre grande force de la série, c’est son pouvoir de suggestion : les morts et les blessés ne sont jamais directement montrés mais très bien suggérés ! Ceci est bien plus efficace pour marquer l’esprit du lecteur plutôt que d’étaler des hectolitres de sang et de boyaux. D’abord, cela aurait été mal vu à l’époque de la parution de ces albums, et ensuite cela n’est pas du tout du style des 2 compères créateurs de la série.
On prend le temps de savourer l’action qui se passe dans chaque case et on se plonge littéralement à l’intérieur. Dans les scènes se passant dans une taverne, on pourrait entendre le brouhaha des clients buvant et parlant très fort. Dans les scènes de navires, on pourrait presque percevoir les vents maritimes et les mouettes. Même les grandes cases sont illustrées avec un grand détail, et on sent qu’elles ont été parfaitement réfléchies avant d’être dessinées.
Contrairement à un Tintin ou à un Astérix, Hubinon utilise peu les fameux traits de mouvements dans les dessins. On ne trouvera jamais de traces de fumées sous les pieds d’un personnage qui court, ni de gouttes de sueur autour de la tête d’un personnage s’il est surprit. Au mieux deux petits traits indiquant un mouvement très rapide, mais c’est vraiment assez rare… Ici, le dessin est figé mais donne l’impression qu’il cherche à s’animer, ce qui situe le style de Hubinon à mi-chemin entre le dessin et de la peinture.
Il y a certes les fameux encadrés narratifs dans certaines cases, mais contrairement à Blake et Mortimer , rien n’est redondant ! La narration appuie juste ce qu’il faut pour faire comprendre ce qui ne serait pas évident.
Maintenant que vous avez toutes les cartes en main, vous allez comprendre pourquoi le 13ème album de Barbe-Rouge est une vraie merveille : c’est parce qu’il catalyse tous les bons ingrédients des albums précédents. Et comme « le tout est plus que la somme de ses parties », on en a la brillante démonstration tout le long de cet album : Pour le lecteur qui n’y connait rien à la série, il n’y a aucun problème à se projeter dans l’histoire, car ce qui a besoin d’être expliqué devient limpide pour se situer très rapidement dans le contexte.
C’est un« one-shot » qui ne nécessite pas d’avoir lu l’album précédent, ou d’attendre une suite. Ceci est assez rare pour Charlier qui aimait faire des histoires épiques. Je trouve cela très confortable pour la bonne compréhension du scénario : cet album se suffit à lui-même, et permet d’éviter qu’on se mélange les pinceaux dans le déroulement chronologique de certaines actions. Sans rien dévoiler de l’intrigue, cet album va donner lieu à une décision qui va impacter la vie des personnages pour les futurs albums.
Dernier point non négligeable : on voit apparaître tous les principaux protagonistes de la série, alors que dans certains albums, Barbe-Rouge n’y figure même pas. Un comble pour celui dont la série porte le nom!
J’en profite aussi pour pointer du doigt les scénarii très bien réfléchis pour que l’impact soit au maximum lors de la première lecture. Essayez donc de comparer un comic récent ou un manga un peu après avoir lu un album de Barbe-Rouge… Effet garanti ! Ce qui est sûr, c’est qu’on aura envie de relire les histoires du pirate tellement elles sont denses.
Et que dire de la mise en page? Chez Hubinon, il y a beaucoup de détails qui marquent le lecteur, alors qu’à côté, une demi-page de comics actuelle semble parfois remplie avec beaucoup d’air et peu d’intention véritable! C’est un peu comme manger un fast-food : ça cale, ça produit l’effet escompté, mais ça ne vaut pas un vrai repas préparé dans un grand restaurant.
On peut sans problème dire que cette série fait partie des perles de bande dessinée européenne. Au final, cet album est un vrai pivot dans les aventures de Barbe-Rouge et d’Éric, mais il est aussi le point culminant des talents de conteurs de Charlier et de Hubinon. Malgré le temps, on lira et relira sans aucun problème Barbe-Rouge à la rescousse pour se plonger dans une ambiance digne des meilleurs films de cape et d’épée.
Pour finir, sachez que les lecteurs d’Astérix ont déjà pu croiser régulièrement Barbe Rouge dans plusieurs albums. En effet, les pauvres pirates qui se font régulièrement rosser par les gaulois sont des pastiches créés par Uderzo et Goscinny en hommage aux personnages du pirate…
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Les auteurs de Buck Danny ! Des pirates ! Un conflit Père-Fils !
Emmanuel Ballandras vous présente le meilleur album de la série Barbe Rouge : Barbe Rouge à la rescousse ! Il vous explique pourquoi chez Bruce Lit.
une vraie découverte! j’ai aimé les buck Danny découvert par hasard et jebme réjouis de savoir qu’il existe cette série qui aura sand doute le même niveau d’exigence. j’avais découvert l’énorme travail préparatoire réalisé sur Buck Danny pour insérer l’intrigue au plus près de la réalité historique et les recherches documentaires sur les avions et les technologies embarquées.
Yes, c’est vrai que Barbe Rouge est bien moins connu que Buck Danny, mais pour les amateurs du style Charlier/Hubinon, on peut y aller les yeux fermés! Et je confirme que le niveau d’exigence est parfaitement rempli
Bienvenue.
très bon article instructif sur une BD de l’école Pilote (celle que je connais le moins, j’avoue)
La seule bd de piraterie que je connais un peu c’est Bruce J Hawker de William Vance.
tout ça ressort en kiosque en ce moment… à surveiller!
Merci pour l’accueil! Bon, j’avoue que Pilote, c’était déjà trop vieux pour moi ( ‘suis de fin 1977, m’sieur), mais alors quelles superbes BD ce journal proposait! Surtout pour les scénarii
Un article qui réussit promptement son objectif : me donner envie de lire une BD que j’ai souvent aperçue, mais que j’ai toujours snobée (tout comme les Buck Danny) pour son aspect old-school rébarbatif (mais ça c’est parce que je n’y connais rien, manifestement).
Merci de rectifier cette lacune, j’y jetterai un oeil dès que possible ! 🙂
Wahou, si j’ai vraiment réussi à te donner envie de découvrir tout ça, alors c’est mission pleinement accomplie pour moi. C’est le plus beau compliment que je pouvais recevoir! Merci, merci, merci! Person, j’ai pris l’intégrale directement chez Dargaud parce que les magasins ne sont que peu approvisionnés pour cette série…
Je connais les Buck Danny parce que ça paraissait dans Spirou magazine. Mais j’avoue que ce n’était pas ma came ces histoires militaires. J’avais testé la BD Angel Wings (chroniquée ici) pour le graphisme de Hugault. Mais sans ça, c’est pas trop un genre qui m’attire.
Je ne connaissais pas Barbe rouge par contre, surement parce que ça paraissait dans Pilote et ça, j’en avais pas. J’ai connu Achille Talon qui était publié dans Pilote mais parce qu’on m’avait offert des albums.
ça a l’air pas mal.
C’est assez mystérieux ça de constater qu’on a parfois une culture très partielle…
je n’ai jamais suivi les bds autrement qu’en album et pourtant je suis beaucoup plus Dupuis/Marcinelle et Journal de Tintin que Pilote. et il n’existe aucune raison pour ça…
si je devais déterrer un truc pour en parler dans un article, ce serait Vasco, l’histoire d’un banquier lombard en pleine fin du moyen age…
Qui connait Tetfôl par exemple… parfois je cherche mais je n’en trouve jamais…
Mystérieux ? Bah comme expliqué dans certains de mes articles (que t’as peut être pas lus !!^^) ma culture BD je l’ai débuté avec plein de magazines que mon cousin m’a donné. Il y avait des Spirou magazine, des « jounal » de Mickey, des Picsou Geant, des Strange, Titans.
Mais y’avait pas de Pilote. Il devait y avoir 1 ou 2 Metal Hurlant que ma mère a éloigné de moi quand j’avais 7 ou 8 ans parce que…y’avait des trucs coquins dedans^^ Il y avait des trucs bizarres comme un volume de Cinemastock de Gotlib. En gros un fourre tout plein de BD^^
A côté on m’achetait des albums de Spirou, des Schtroumphs, Garfield. Et mon frère avait déjà la collection des Asterix, Gaston, Boule et Bill et Tintin.
Mais je n’ai jamais touché un Pilote ni un journal de Tintin.
le « mystérieux » réside dans le fait qu’on ait eu accès à telle source ou telle autre et occulter une autre sans qu’il y ait la moindre raison à cela.
j’ai jamais lu de mag de prépublication (si quelques A SUIVRE…) et j’ai toujours été inconsciemment attiré vers les bd belges… un chauvinisme détourné en quelques sorte.. 🙂
Ben la raison des fois c’est le hasard^^ Moi j’ai pas eu de Pilote parce que y’en avait pas dans les affaires de mon cousin. S’il y en avait eu…peut être que j’aurais connu d’autres trucs.
Bruce, Présence et d’autres n’ont jamais ouvert un Spirou magazine selon leurs propres aveux. Donc quand j’ai parlé de Soda, Natacha et autres trucs, personne ne connaissait^^ Sauf Jyrille et toi.
Il y a peut être la disponibilité en magasin aussi pour ceux qui ne suivaient pas de magazines de prépublication. Les comics à l’époque…y’en avait pas de partout comme maintenant.
Je n’ai eu de Pilote qu’une fois dans ma vie… Et honnêtement, si j’avais eu ce genre de magazine étant petit, j’aurai demandé l’abonnement direct! Achille Talon, c’est vraiment du petit beurre : la prose et les tournures de phrase placent la barre très haut dans la diction française! Cocorico!
En BD de piraterie j’ai Long John Silver et Shi Xiu pour ma part, toutes deux en 4 tomes.
Si Bruce n’a pas égaré mon article sur Shi Xiu, il arrivera peut être un jour^^
N’en déplaise à notre cher rédacteur du jour, le dessin de Barbe rouge ne m’attire pas trop et les graphismes des comics récents me plaisent parfois davantage, même s’il y a moins de détails^^ (Jae Lee par exemple n’aime pas trop dessiner des décors, mais c’est la classe quand même son dessin)
sur Long John Silver le graphisme de Mathieu Lauffray est magnifique.
Hello Matt, merci pour le commentaire. Et oui, les égouts et les odeurs… euuuuh… je veux dire les gouts et les couleurs, c’est personnel, et c’est justement ça qui est cool et qui empêche le monde d’être trop uniforme et rasoir au possible. Mais en lisant tes commentaires sur le site, je vois bien qu’on est d’accord là dessus.
Je tiens quand meme à préciser mon propos quand je parle de comics ou mangas parfois remplis d’air : comme me l’a fait remarquer un ami, je parle surtout des séries mainstream, et non pas de séries indépendantes où on trouve souvent des pépites. Je ne généralise pas hein?
L’appréciation d’un dessin est tellement subjective…^^
C’est comme les collègues qui causent musique. Moi je me tiens éloigné de ça. Le seul truc qui peut être objectivement analysé en musique c’est la technique. Comme pour le dessin. Mais c’est pas forcément la technique qui détermine si on va aimer ou non, si ça va plaire à notre sensibilité auditive ou visuelle. Donc bon…débattre sur les dessins ou la musique souvent ça ne mène nulle part^^
Un scénario et des personnages déjà on peut davantage critiquer ça objectivement, on compare avec ce qui existe dans la société, les comportement humains, ou la structure d’un récit qui va captiver un spectateur et conserver un rythme.
Mais après le scénario le mieux écrit du monde ne plaira pas forcément à tout le monde non plus^^ Certains privilégient la forme au fond.
Absolument d’accord avec toi!
Ah et je me suis toujours demandé ce que valait la série Barracuda de Dufaux.
Très bel article. Lisible et séduisant pour le néophyte. Sans dévaloriser le travail d’Hubinon, je préfère les albums dessinés par Pellerin. Et la série de celui-ci, « L’Epervier » est un bel hommage au travail de Charlier.
Si mes souvenirs sont bons, Tetfol paraissait dans Tintin. Il s’agissait des aventures d’un enfant abandonné et recueillit par les loups qui lui apprennent leur langage. Il me semble que l’auteur s’appelait Eric.
Que de compliments, Merci beaucoup Lionel. J’ai beaucoup apprécié aussi les autres dessinateurs qui ont suivi, chacun ayant son charme….
Ah mais c’était une vraie question à propos de Tetfol, Eddy ?
On trouve la série sur des sites comme BDtheque. Auteur : Eric, 7 tomes parus chez Le Lombard.
j’achète vraiment qu’exceptionellement en ligne. mon plaisir sur lille est de farfouiller des petites boutiques comme Vauban collection ou la vieille bourse et de « tomber sur des trucs »…
je suis un mec très concret… sinon je pourrais m’acheter ce que je veux il est vrai…
Tetfol n’a jamais été réédité et pourtant j’aimais bien les lire chez ma cousine…
Welcome my son to the machine…
Autant les dessins ne me tentent pas, c’est un peu trop figé pour moi, autant la couverture de l’album est magnifique !
Je ne connaissais pas cette série et n’avais jamais fait le lien avec le pirate d’Asterix qui me fait toujours hurler de rire à chaque lecture.
L’affrontement entre le père et le fils a une fin au moins ?
Bruce, tu connais Barracuda par Dufaux ? Avec comme dessinateur Jeremy Petiqueux qui s’est occupé des couleurs sur 4 tomes de Murena.
Nope. Je découvre Dufaux comme Zidrou assez progressivement.
Merci à toi d’avoir accepté mon modeste ouvrage maître vénéré de ce site! Pour les couvertures des albums, au départ, c’était des couvertures dessinées par Hubinon lui-même, mais l’éditeur a ensuite voulu partir dans un style des affiches de cinéma des films de cape et d’épée. Et franchement, je les trouve toutes magnifiques
J’ai pas répondu pour l’affrontement père/fils : il y a un hic dans l’histoire à cause des éditeurs, notamment dans les 2 derniers albums qui sont parus. Mais je pourrai en parler plus longuement si l’occasion se présente ( no spoil!)
Ce n’est pas que j’étais plus Journal de Tintin, ou Pilote ou Spirou, c’est que je n’étais que Pif Gadget. 🙂
Du coup, Charlier et autres séries de Pilote évoquent pour moi des couvertures aperçues de ci de là, dans des librairies ou dans des magazines quand j’étais enfant. Pire encore, si tu n’avais pas indiqué qu’il s’agit des auteurs de Buck Danny, je n’aurais même pas fait le rapprochement, et pourtant j’ai lu quelques albums de cette série. Cet article est donc une occasion en or pour découvrir un trésor du patrimoine de la BD franco-belge. Merci, et bienvenu sur le site.
J’ai beaucoup aimé comment tu assures ta fonction de passeur qu’il s’agisse d’indiquer que cet album peut être lu indépendamment des autres, et pour quelle raison tu as choisi celui-ci plutôt qu’un autre, ou la mise en lumière d’une narration qui n’ a pas besoin de montrer sang et blessures pour faire comprendre l’horreur des combats. J’ai également bien apprécié la remarque sur les récitatifs non redondants. Comme Tornado, ton article m’a mis l’eau à la bouche.
Que de compliments Présence, j’en suis très touché merci beaucoup. Je me sens honoré de tes remarques!
Ah oui moi aussi j’étais à fond Pif Gadget, mais pas ceux du début car j’étais trop jeune…
Malgré un article bien troussé, qui vante les qualités de l’oeuvre sans trop dévoiler l’intrigue, je ne pense pas partir en chasse de cette série. Le dessin ne m’attire pas. Les couleurs en aplats ne me séduisent pas non plus.
Je me rappelle avoir lu du Buck Danny en bibliothèque il y a… un paquet d’années et je ne suis pas plus tenté que ça de me replonger dedans.
Sorry, « Manu » !
Dernière chose : concernant l’aspect non-redondant des pavés de texte avec les images, ça ne saute pas forcément aux yeux sur l’exemple choisi de la colonne d’eau… (désolé, je ne le fais pas exprès, promis !)
Merci beaucoup pour le commentaire JP 🙂
Bah pour l’exemple choisi, c’est un des rares cas où cela arrive… L’exception…
Pour le reste, pas de souci, comme on disait avec Matt, on est amateur ou pas de certains styles.
Avec le temps, j’apprécie plus ce genre de dessins… Surement un reste de souvenir qui a dû me marquer à la jeunesse. Par contre, le scénario est si bien ficelé dans cet album qu’il peut éventuellement faire passer le reste
J’espère que ce retour franc ne sera pas interprété comme trop agressif…
En fait, en réfléchissant, ma réaction face aux dessins de cette BD me fait reconsidérer ma position concernant un lecteur sur FB il y a quelques jours qui disait avoir lâché « The Dark Knight Returns » à la moitié du récit, car il trouvait les dessins trop moches.
Je me suis « étranglé mentalement » car à la base, j’ADORE DKR. C’est une de mes lectures cultes en comics !
Ma relative indifférence face aux planches de Barbe-Rouge que Manu tient pourtant en haute estime me rappelle qu’il n’y a pas lieu de s’émouvoir plus que de raison si quelqu’un ne partage pas nos goûts/notre appréciation d’une oeuvre. Ce n’est pas forcément qu’il n’en saisit pas les qualités, simplement qu’il ne voit pas les mêmes choses que nous et n’y trouve pas ce qu’il cherche…
Ah non, non! Pas de souci, vraiment!
Je discute souvent âprement avec d’autres musiciens comme moi sur d’autres blog/forums à propos de matériel musical. Je donne toujours ma citation favorite : « ce n’est pas parce que je n’aime pas les épinards que je dois décréter que ça doit être banni pour tout le monde, et que celui qui n’est pas d’accord avec moi devient un ennemi ». Sinon, on s’en sort plus!
Bah là, c’est pareil
Ah ça les dessins…
Jyrille me fend le coeur parfois en déclarant certains styles de dessins trop figés, trop classiques, trop « beaux » Bah…je…enfin…c’est beau le beau…bref…
Mais tant pis hein^^
Emmanuel Civiello par exemple, qui a bossé sur Korrigans ou La dynastie des dragons (très chouette cette petite série) ce sont des tableaux, des peintures. C’est figé, clairement. Mais c’est parfois génial un style comme ça. Mais ça en laisse certains indifférents.
Après, ça veut pas dire que je ne lirais que des trucs dessinés ainsi.
Bienvenue Emmanuel ! Un premier article prometteur et synthétique qui m’apprend beaucoup de choses : je ne savais même pas que le pirate de Astérix était un hommage des auteurs à cette série notamment. Je connais peu Buck Danny, et je t’avoue ne pas du tout aimer le trait de Hubiron. Il me fait penser à du sous- Jacques Martin, et la ligne claire ou presque n’est pas trop ma tasse de thé.
Par contre je suis fan de Blueberry et je connais bien Charlier : même dans les quelques Buck Danny que j’ai lus, il met un point d’honneur à enchaîner les péripéties et les informations, tout en gardant un réalisme étonnant pour de la bd pour enfants et adolescents. Dans Blueberry, il faut boire, dormir, penser à la poussière au loin, il n’y a pas de détails passés sous silence.
J’imagine donc que c’est le cas aussi pour Barbe Rouge. Tu donnes envie d’aller voir, un peu de classique ne fait jamais de mal.
La BO : du Doors inconnu pour ma part, rien de bien folichon.
Un énorme merci pour ton commentaire super sympa et la bienvenue. Oui, en effet, il faut aimer la ligne claire, ce style est aussi ancrée dans son époque. Les premiers albums ne datent pas d’hier ( première parution dans Pilote : 1959! Ouch, ça ne rajeunis pas le style!), donc on est en plein classique de cette école.