PAS TRES CLAIR MONSIEUR CLAREMONT (SOVEREIGN 7)

 

Sovereign Seven par Chris Claremont  et Collectif

Il y a quelque chose de familier dans cette équipe de outcasts, non?  ©Chris Claremont/DC comics

Il y a quelque chose de familier dans cette équipe de outcasts, non?
©Chris Claremont/DC comics

Par EDDY VANLEFFE

VO: DC

VF : SEMIC /

1ère publication le 16/11/18- MAj le 25/08/19

Sovereign Seven est un comics paru entre 1995 à 1998, réparti sur 36 épisodes dont seuls les cinq premiers chapitres et le premier annual ont été rassemblés en un premier et unique volume éponyme.

Inutile de préciser que je vais spoiler comme un taré. Comment? Vous n’en n’avez rien à carrer?
Moi non plus.

Au fil du temps, Bruce lit est devenu une véritable entreprise de réhabilitation de Chris Claremont, décortiquant et analysant l’œuvre de ce vénérable monsieur a grand renfort d’interview et de dossiers spéciaux. Je me suis longtemps demandé ce que je pourrais écrire pour participer à l’effort de guerre et ajouter mon grain de sel de Guérande.

Malheureusement, je voyais mal quelle pertinence aurais-je pu avoir au sein de ce corpus d’articles. Je désespérais, seul dans mon coin lorsque l’ange Gabriel m’apparût soudainement dans la clarté lunaire. Tenant un test de grossesse à la main, il m’observa et s’avisa alors de son erreur. Confus il bredouilla qu’il n’avait rien à me dire et que le divin n’avait aucun projet pour moi.

-N’ai je donc rien de spécial, aucun talent qui rendrait ma vie moins vaine et absurde?
-Ben si, t’as un petit truc! Une chiure de mouche.
-C’est quoi? C’est peut-être mieux que rien? Demandais-je curieux malgré tout.
-Ben t’es le seul et unique spécialiste français de Sovereign Seven qui existe sur ce globe…
-Ah ouais putain! Pas gâté question Karma!
-C’est de ta faute tu n’as qu’à pas être un putain de blasphémateur depuis ta naissance…
-Ma naissance? T’exagères pas un chouïa?
-Nan! T’es né en 1977 en chantant «I am an anarchist! I am an antichrist!»

Et sur ces mots, le Séraphin s’en fut dans la nuit passant devant la lune comme un E.T. Qui aurait oublié son vélo.
Mais c’était un fait. Personne à part moi-ni même au CNRS-n’avait à ma connaissance lu ce comics jusqu’au bout. Et encore moins ne l’avait relu. Et relu.

Sans vouloir revenir sur les conditions du départ de Chris Claremont de son titre X-Men fétiche en 1991, il était quand même étonnant de ne pas le voir rebondir sur un titre clé chez DC ou Marvel ni même chez Image où sa seule contribution fut d’écrire des fill-in pour ses anciens comparses Jim Lee (WildC.A.T.S 10-11-12-13) ou Mark Silvestri (Cyberforce 9-10-11). Un passage éclair chez Dark Horse pour Alien VS Predator (Deadliest of the species) et une tentation romanesque (notamment avec une trilogie sur une émule de Carole Danvers dans un univers SF.) C’est donc au cours de l’été 1995 que Chris Claremont fit son retour presque sans aucune promotion chez DC comics pour un titre qu’il a crée selon son goût: SOVEREIGN SEVEN.

Le pitch est, au beau milieu des inepties des années 90 un étonnant bol d’originalité et de cohérence. Une entité conquérante(The Rapture) ingurgite les planètes ou empires intergalactiques les uns après les autres. A chaque fois la famille régnante d’un régime qui peut s’apparenter à une sorte de modèle monarchique se fait destituer . Les sovereign 7 ne sont ni plus ni moins que sept princes et princesses héritiers en exil forcé après la chute de leurs civilisations. Ils sont menés ainsi dans leur errance par CASCADE, un leader féminin et charismatique. C’est ainsi qu’ils atterrissent sur Terre et pour mieux dire à Crossroads, ville et auberge un peu hors du temps et de l’espace, permettant à Chris d’aller et venir au gré des mythes et épopées qui hantent son esprit depuis son plus jeune âge. Ils attendent donc un jour meilleur qui leur permettra de revenir chez eux pour libérer leurs royaumes respectifs. En attendant, il tenteront de s’adapter tant bien que mal à l’univers DC en tant que justiciers et défenseurs de Crossroads.

Claremont revient aux racines de son inspiration. Shakespeare, rien de moins! ©Chris Claremont/DC comics

Claremont revient aux racines de son inspiration. Shakespeare, rien de moins!
©Chris Claremont/DC comics

IT WAS A DARK AND STORMY NIGHT…

SOVEREIGN SEVEN est-il un bon comics? La réponse n’est pas évidente parce qu’objectivement… hé bien non! Le récit est confus, verbeux et accuse à peu près tous les maux dont on accuse régulièrement son auteur? Alors, pourquoi en parler? Parce qu’à l’aune de l’analyse de sa carrière, cette série est justement capitale.

La créature a éclipsé son créateur. Que peut bien être alors Chris Clarermont sans les X-Men? Car si la série a contribué fortement au succès et à la renommée de son scénariste, elle l’a peu à peu fait prisonnier. Jim Starlin, John Byrne, Frank Miller, Mike Mignola, Kurt Busiek ont tous réussi à préserver une poche de créativité bien à eux chez un autre éditeur, alors que Chris vidait toutes ses meilleures cartouches, et donnait toutes ses idées à ses mutants jusqu’à se confondre avec eux. Il a régné, politisé et franchisé (Uncanny X-Men, Wolverine, Excalibur et X-Men) ce qui devint un modèle économique le dépassant et le dévorant tout entier.

C’est oublier, ce que Claremont aimait et aurait voulu être avant cela. Débutant au début des années 70, il apprit le métier auprès des plus grands de l’époque chez Marvel. Il fut l’assistant de Roy Thomas puis de Len Wein côtoyant de près les Stan Lee et Jack Kirby eux-mêmes. Ce n’est donc pas pour rien que la série en elle-même soit ainsi encadrée de dédicaces pour Le King des comics sur le premier épisode et pour Archie Goodwin en guise de conclusion sur le dernier. Par là, Chris assume pleinement le classicisme de son écriture, ne cherchant rien d’autre que hisser son petit étendard parmi ses pairs et chercher sa place dans la frise historique du comics. Au delà même de la sphère purement BD, on a souvent reproché l’aspect bavard de Claremont, mais ce terme n’est tout à fait exacte. Chris possède tout simplement un style purement littéraire. Ignorant les nouvelles normes issues des médias visuels, c’est un homme de lettre qui tire son inspiration aussi bien chez les dramaturges Shakespeariens ( il faut lire un épisode à voix haute pour réaliser le phrasé particulier et quasi musical employé par ses personnages) que chez Kipling, d’où ce style si ampoulé ou maniéré à la limite du pastiche ,comme le furent les écrits de Clark Ashton Smith, Lovecraft ou Edgar Rice Burroughs et son Guerrier de Mars dans leur propres genres. Si les formules surannées «Perish the Thought» ou «Honor demands both fealty and respect» ou enfin «With such a cry as this, the fabled son of morning fell» vous insupportent, hé bien passez votre chemin.

DC un univers bien trop envahissant et parasite. ©Chris Claremont/DC comics

DC un univers bien trop envahissant et parasite.
©Chris Claremont/DC comics

Sur SOVEREIGN 7, il rendra hommage de manière flagrante à Jack Kirby et son quatrième monde dont la série pourrait être un prolongement ou une déclinaison. L’intention implicite de ces nouveaux créateurs de mythes tendrait à relier leur travaux à la grande trame des contes et légendes que l’humanité se raconte depuis la nuit des temps. Une nouvelle version du héros de Joseph Cambell qu brasse les références allant de la Geste Arthurienne en passant par certains mythes celtiques voire indo-européen.

C’est Crossroads qui rend tout ça possible. Cette petite ville se tient à la croisée de trois États et comporte en son centre une auberge qui se trouve être un nexus des réalités comme l’était déjà le Phare d’Excalibur, mais avec cette possibilité de pouvoir accéder et toucher du doigt à peu près n’importe quoi. Attention nous ne sommes pas dans une foire à la référence comme peuvent l’être PLANETARY ou TOP 10, mais dans un lieux de rencontre modelé sur les bars New Yorkais des années 70 où David Bowie ou Andy Warhol allaient prendre un café au contact de la faune local. Jamais explicite, Claremont laisse le lecteur deviner les rencontres. Ainsi il laissera la porte ouverte à Marvel à travers certains caméos, le reste de l’univers DC bien entendu, une itération nouvelle de Merlin bien plus proche d’un Cugel non astucieux (personnage de Jack Vance) que du sage à barbe. Les bois sont envahis par les esprits tels Cernunnos (protecteur celte de la forêt), la bibliothécaire blonde qui possède un loup semble venir du film Wolf, alors que les personnages ont carrément les noms des acteurs réels (Mitch et Jack). Chris Claremont multiplie alors les va-et-viens entre les dimensions mélangeant allègrement les notions de réalité, de rêve et de fiction, les juxtaposant comme des bulles de savons dont aucune n’aurait plus consistance que l’autre.
L’ensemble baignant dans une ambiance étrangement ordinaire.

SOVEREIGN SEVEN est donc une série bizarre, brouillonne et bordélique. Mais l’une des seules vraies extension de l’esprit et de la volonté de son auteur. Oserais-je dire sans masque?
Le scénariste s’il cède à tous ses tics, montre par là que sa façon d’écrire, de concevoir une histoire est vraiment personnelle et qu’il est véritablement un auteur à part entière. Perte de contrôle, manipulation mentale et délires SM oniriques seront donc bien au rendez-vous.

Mais putain il est flippant ce chat! ©Chris Claremont/DC comics

Mais putain il est flippant ce chat!
©Chris Claremont/DC comics

L’un des aspects où Claremont s’implique particulièrement est la conception de ses personnages. Ils sont à la fois des avatars aux contours habituels et familiers et diablement travaillés, voire en avance.

Petit tour d’horizon :

1-Cascade. Jeune princesse forte et indépendante au sens de l’honneur exacerbé, toujours en conflit avec sa mère nommée Maîtresse, elle parviendra à s’affranchir de sa tutelle en échappant à leur dimension tandis que la matrone devra resté prisonnière de leur monde. Maîtresse règne, mais sur une prison. Cascade est une fugitive, mais elle est libre. Ororo n’est assurément pas loin, mais là où pas mal d’auteurs n’ont font plus grand chose depuis… quinze ans, L’entendre de nouveau parler à travers cette itération est plutôt troublant. Chris se réapproprie ce qui lui appartenait.
2-Network. Petite blondinette ingénue, elle possède la pureté et la brutalité de l’innocence. Elle est télépathe et sert de lien mental à toute l’équipe. En contrepartie elle n’ a jamais eu accès à l’écriture et en est resté illettrée. Passée à un autre stade de communication, elle ne comprend pas ce langage qu’elle considère presque primitif. Ce n’est pas aberrant. Quand on écoute certains proto-historiens, l’invention de l’écriture ne fut pas forcément un progrès pour l’humanité.
3-Cruiser: un télékinésiste dont le pouvoir se nourrit de son propre corps et qui a besoin de manger sans arrêt comme s’il avait un ténia. Il est donc peut-être le premier super héros avec un embonpoint. Profondément attaché à son monde, il est le seul «Souverain» à suivre l’équipe de mauvaise grâce.
4-Rampart: un prince musulman charmeur sorti tout droit des «Mille et une nuit». Souriant, positif et raisonnable, il est l’un des principaux soutien de Cascade.
5-Reflex:soumis aux codes graphiques des années 90, celui-ci est incroyablement disproportionné, géant difforme et hypertrophié flanqué d’épaulette par dessus le marché, il possède une tête plus petite que ses épaules. Pourtant, Claremont va en profiter pour en faire le véloce du groupe. Il est aussi paradoxalement un viking chrétien faisant démonstration d’une foi inébranlable. Optimiste et enfantin, il emprunte beaucoup à Colossus.
6-Indigo: un être étrange qui a la capacité de se fondre dans les ombres. Maître dans l’art du camouflage et de l’infiltration, il peut incarner également ce que les autres voient en lui. Il est alors incertain qu’il soit un soit un homme ou une femme (il est peut-être «l’un des premiers transgenre du comics mainstream). Très utile comme éclaireur et comme diplomate. Il aide l’équipe à dénouer bon nombres de situations épineuses tout en restant un mystère pour tous ses amis qu’il subjugue par sa grâce et sa beauté.
7-Finale: seule survivante d’une planète aquatique. Elle porte en elle toute l’âme et la culture d’un peuple disparu-un peu comme Superman. Désormais traumatisée elle ne supporte plus la vue ni le contact de la moindre goutte d’eau dont elle se protège en portant une armure intégrale. Guerrière accomplie, elle incarne l’élément instable et violent du groupe. On apprend plus tard que plutôt que de laisser sa planète aux main de l’ennemi, elle a préféré la sacrifier. Vivre libre ou mourir.
On ajoutera: Maîtresse: mère de Cascade, elle est cache derrière son apparente mauvaiseté un secret qui va ouvrir la voie de sa rédemption.
Rapture: qu’est ce que cette chose? Une sorte de fantôme, un vente folie impalpable manipulant les autochtones afin de les asservir. On peut le voir comme une sorte de «Roi d’ombre». Quand on sait que Chris a du écourter sa saga de l’île de Muir, avant de partir de Marvel sans même pouvoir la finir…
Pansy Smith et Violet Jones: propriétaires et gardiennes de Crossroads. Elle sont inspirées par le projet musical Flash girls dont les textes étaient parfois signés par Neil Gaiman. Dans ce comics, elles sont les jumelles personnification double de Roma, au centre du multiverse.

Dès la première page,  on sent que le scénariste a bien campé ses personnages, leur donnant des expressions, des tics verbaux, des convictions ou encore du vocabulaire. Trop peut-être et nous touchons là ce qui commence à clocher dans la série.

Auto-citation ou réappropriation? ©Chris Claremont/DC comics

Auto-citation ou réappropriation?
©Chris Claremont/DC comics

L’ENFER EST PAVE DE BONNES INTENTIONS.

«Ad res», c’est le maître mot de la série, l’équipe de monarques débarquent dans l’histoire comme un cheveu dans la soupe et le lecteur avec. Intrus sur terre à Crossroads, ils en deviennent presque les figurants de leur propre histoire. Les dialogues très ardus à suivre-et nombreux-n’aident pas à l’immersion dans un intrigue voulue pleine de mystères. A peine arrivés sur terre, qu’ils sont aux prises avec les Furies de Darkseid au sein d’une intrigue qui ne les concerne pas. Ils découvrent ensuite qu’un passage dans la cave mène vers les Enfers et possiblement aussi vers la prison de Maîtresse la mère de Cascade. Ils sont donc résolus à la laisser fermée. Ils affrontent ensuite un serial killer. l’esprit de la nature qui se réveille à la saison de la chasse pendant la fête de Halloween, saison propice aux expériences inter-dimensionnelles surtout à Crossroads. Chaque épisode introduit une, voire plusieurs menaces antédiluviennes, posant à chaque fois plus que questions que de réponses et il faut avouer qu’on ne peut qu’attaquer la seconde année de parution que muni d’une boite de solides antalgiques.

Évidemment la parenté avec les précédentes créatures mutantes de l’auteur se fait parfois criante et comment ne pas reconnaître Ororo chez Cascade ou Nightcrawler chez Indigo. Toutefois, ce serait un mauvais procès à faire dans une époque où toutes les équipes de super héros étaient pompés dessus. Il serait bien dommage que Chris soit le seul à ne pas pouvoir le faire, surtout qu’il nous évite tout de même le clone d’un Wolverine déjà bien essoré au milieu des 90s.
S’il martèle à longueur d’interview, que les personnages Marvel ne sont pas les siens, mais bien la propriété de Marvel et qu’il faut savoir les laisser aux autres, la vérité est bien plus compliqué pour celui qui a inextricablement liée son destin à ses fantasme de papier.

Les caméos de Wolvie uniquement incarné par un «bub» et le «Snikt» caractéristique de ses griffes et celui d’une Ilyana bien vivante, sont les échos douloureux d’une époque où l’un venait de perdre son squelette de métal et l’autre de mourir misérablement.

De la part de Chris, avec ses regrets éternels... ©Chris Claremont/DC comics

De la part de Chris, avec ses regrets éternels…
©Chris Claremont/DC comics

L’autre gros défaut de la série est de ne jamais trancher sur sa nature profonde. Pour la première fois nous avons bel et bien un titre en mode Creator Owned de Chris Claremont, il a réfléchi, travaillé chaque concept, chaque intervenant, possède chaque personnage, fait preuve d’un éclectisme délirant quant à ses inspirations, comme pour ces antagonistes Esher qui contrôle la perception de l’espace, Archiboldo qui peut transformer les gens en patchwork végétaux, ou animaux et Bosch qui crée des monstres infernaux. Ce trio sert un mystérieux Néron du nom de cet empereur fou obsédé par l’art. La richesse de son univers va rapidement dépasser son créateur. Surtout que Chris se fera un devoir d’intégrer un univers DC classique qui ne cessera de parasiter son intrigue qui pourtant se suffisait à elle-même.

On peut imaginer les Sovereign Seven comme faisant partie de la grande tapisserie du quatrième monde, certes mais ce cela devient vraiment intrusif lorsque la série passe par Gotham en plein crossover «Contagion» ou encore Final Night. Certains guests sont inutiles et de trop comme imposés par un arbitraire extérieur. Impluse, Hitman, n’ont pas grand chose à foutre là, il faut bien le reconnaître. Chris ira même jusqu’à intégrer Power Girl à la série (pour ceux qui sursauteraient, Power Girl n’avait pas la même histoire à l’époque) afin de mieux intégrer sa création au sein d’un univers dont ils ont toujours été les intrus. Avec le recul, le lecteur réalise que l’auteur ne tranche jamais entre creator owned normal et logique et comics mainstream de super héros sans autre but que de ramener ses fans mois après mois. Pire que de ne jamais trancher, Claremont esquive la moindre réponse au point d’en faire oublier les enjeux. A trop complexifier sa trame et à trop la diluer dans un univers qui ne l’intéresse pas, certaines choses s’oublient peu à peu et se font totalement bâcler quand le glas des vente vint sonner l’heure de ranger les jouets. Entre ambition démesurée et travail de commande, Claremont se perd et nous perd…

La saga de ces naufragés dimensionnels, se découpe grosso-modo en trois périodes.

1/Une première année prometteuse mettant en place une atmosphère très inhabituelle dans les comics de super héros. Cascade et ses compagnons découvrent leur nouvel environnement sur terre et font face à plusieurs menaces, tout en jurant de protéger ce monde du danger que représente Rapture. Comment ne pas s’interroger devant cette araignée qui conseille les personnages tout droit sorti de «Charlotte’s Web» où ce Ramirez de Highlander, tandis que plus loin Neil Gaiman s’avère être un obsédé de la bouffe…

2/Une deuxième année où les auteurs se démènent pour amener un certain sens de l’épique dans un climax assez bâclé, Après un détour vers Gotham City, les Sovereign affrontent une multinationale qui kidnappe les bébés pour en faire des télépathes à leur solde. Suite à ça, un nouvel agent de Rapture sépare et attaque les membres de l’équipe un par un jusqu’à ce que Superman vienne sauver tout le monde. Cette séparation permettant un focus sur chaque membre, certains numéros sont très réussis.

Voyons, monsieur Claremont, retenez-vous! ©Chris Claremont/DC comics

Un hommage à la peinture vient également pointer le bout de son nez.
©Chris Claremont/DC comics

3/une dernière année où l’univers DC viendra étouffer le propos et précipiter la série vers le n’importe quoi dans le quel surnagent les dernières réponses importantes en terme de résolution de personnages. On sens un Claremont démotivé qui pratique la «terre-brûlée». A l’arrivée de Power girl, tout tournera soudainement autour d’elle, tandis qu’une dernière intrigue en Russie enclenchera finalement l’attaque de Rapture qui sera enfin repoussé. Un épisode spécial avec Hitman est toutefois très amusant à lire. Claremont qui s’amuse avec le tueur de Garth Ennis vaut son petit pesant de cacahuète. Le vieux rendant hommage à son cadet en imitant le ton (en soft) de son personnage désabusé et amateur de bière brune irlandaise.

Graphiquement, nous sommes en 1995 totalement sous l’emprise esthétique d’ Image Comics où chaque série d’équipe est dessinée en mode «sous-Jim Lee». A ce titre Dwayne Turner souscrit aux épaulettes, tiares, mitaines et autre accessoires inutiles qui ne sont là que pour donner un look, pourtant, il serait injuste ne pas lui reconnaître une certaine personnalité. Déjà son dessin va plus loin en lorgnant parfois du côté caricatural de Todd Mac Farlane et une expressivité qui n’est pas sans rappeler Michael Golden. J’ajouterais que sa façon de vouloir rendre les saisons et particulièrement l’automne sur l’épisode 7 est assez jolie à revoir. Les planches sont donc globalement agréables, même si parfois assez rushées. Il faut dire qu’il ne laisse presque jamais place au moindre fill-in et signe les douze premiers épisodes sans faiblir. Ce sera Ron Lim qui lui succédera à partir du 17 jusqu’au dernier. Ce ne sera donc malheureusement pas l’occasion de relancer la série. Malgré tout, et en dépit des seaux de merde que se prend ce bon vieux Ron sur la gueule, il livre une prestation honnête, détaillée et claire. C’est juste assez plat et sans vraie fantaisie. Le titre perd donc la fraîcheur qu’il avait jusque là. Fini les caméos improbables, les cadrages bizarres et la mise en couleur semble se faire plus criarde également. Les plus sentimentaux remarqueront que Dave Cockrum vient croquer une back-up, et cela pendant 5 épisodes. L’occasion pour lui de refaire équipe avec son vieux comparse du début d’Uncanny, Byrne viendrait il se joindre à la fête? Non je rigole!
Sur la fin Lim tire la langue et les derniers épisodes ne sont vraiment pas à la hauteur.

Voyons, monsieur Claremont, retenez-vous! ©Chris Claremont/DC comics

Voyons, monsieur Claremont, retenez-vous!
©Chris Claremont/DC comics

LE DEBUT DE LA FIN

Revenons plus en détail sur la fin d’une série. Elle est symptomatique de tout ce qui ne va pas dans les univers partagés lorsqu’ils mettent à la barre un auteur dont la voix est trop forte ou trop personnelle. Si SOVEREIGN SEVEN fut son exutoire et son va-tout, à vouloir l’intégrer au DC universe, Chris a en fait perdu de vue son fil conducteur. Cas étrange et unique dans l’histoire des comics, cette série appartient pourtant à son créateur. Ainsi il devra la saborder plutôt que d’en perdre la propriété, Chris ne sachant que trop ce que c’est que de se sentir dépossédé. Peter David ne fit pas la même erreur sur Son FALLEN ANGEL, dérivation de son run sur SUPERGIRL. Il en extirpa tous les scories de la continuité pour finalement concevoir une série pouvant tenir debout toute seule.

Chris se débrouille donc pour ne pas négliger son lecteur à répondre à peu près à toutes les question qu’il se posait, mais au moment de conclure, sort de la route, demande à son dessinateur de ne faire que le crayonné, et avoue: tout est faux, tout n’est qu’un conte, une histoire inventée par l’un des personnages. Chris fait le choix de tout casser lui même plutôt que tout perdre. La dernière page à travers le dialogue n’est qu’un gigantesque commentaire «méta». L’auteur donc de cette fan-fiction, une femme prénommée Morgan (ultime référence à la mythologie arthurienne) soupire en disant adieu à ces personnages qui avaient bien d’autres aventures de prévues. «Bah,se dit-elle, il y aura bien d’autres manières de les raconter…C’est juste dommage qu’il faille attendre longtemps avant de pouvoir les lire…»
Avant de conclure, elle monte dans la chambre de sa fille afin de lui dire bonne nuit, cette fille porte le même prénom que Cascade. Clin d’œil? Flashback sur ce qui va finalement se produire? Une manière de tout recommencer? On ne saura jamais. DC n’aura pas la permission ni l’envie d’utiliser ces personnages.

Chris Claremont ne crie pas «Fuck!»
Il ne claque pas la porte non plus.
Il referme juste un livre pour en ouvrir un nouveau.

En guise d’épilogue, des années plus tard j’eus le privilège de laisser un commentaire sur le livre d’or de son site et c’est très gentiment que lui-ou son assistant- m’a répondu.
J’avais fait part de mon affection pour cette série mal-aimée et du fait que j’aurais aimé en lire la suite.
La réponse qui me fut faite, précisait que l’idée prenait vie doucement sous la forme d’un roman jeunesse. Des rumeurs en 2018 font état d’une parution prochaine? Info ou intox? Tout est possible sur le net. En tout cas j’attends.

Des super héros bucoliques dans un paysage quasi forestier, loin des délires urbains habituels. ©Chris Claremont/DC comics

Des super héros bucoliques dans un paysage quasi forestier, loin des délires urbains habituels.
©Chris Claremont/DC comics

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En 1991, viré des Xmen, Chris Claremont tente d’intégrer une équipe d’Outcasts à l’univers DC avec Power Girl en guest star. Ça s’appelle Sovereign 7 et Eddy Van Leffe vous en raconte la saga chez Bruce Lit. 

En illustration musicale, la mélodie doucereuse de Pansy Smith et Violet Jones, les Flash girls sur un texte de Neil Gaiman.

41 comments

  • midnighter  

    je suis tombé sur quelques épisodes quand c’est paru en vf chez semic;

  • Ben Wawe  

    Ça me donne envie de lire, tiens !

  • nicolas  

    C’est vraiment triste pour cet homme, se retrouver ainsi piégé par son propre succès. Dommage.

  • Présence  

    Je confirme : je n’ai pas lu Sovereign 7 jusqu’au bout, juste quelques épisodes VO, peut-être même pas 6, même pas de quoi faire un recueil. Autant dire que je me suis jeté sur cet article de quelqu’un de plus curieux que moi et de plus persévérant.

    Le paragraphe sur le phrasé particulier et quasi musical est extraordinaire : tu énonces clairement le propre de l’écriture de Chris Claremont, que je ressens sans arriver à le mettre en mots. La présentation des personnages met en évidence une équipe multiculturelle, avec une bonne représentation de la gente féminine, à la fois tout à l’honneur de Claremont, à la fois la reprise à l’identique du schéma des nouveaux X-Men. Du coup ta phrase sur le fait que Claremont ait donné le meilleur de lui-même pour les X-Men prend une autre dimension. Ta remarque éclaire comment le système de travail en main d’œuvre pompe les fluides créatifs des auteurs, avec le risque de les laisser exsangues à vie.

    Le principe d’un série où Claremont conserve les droits des personnages mais dans l’univers partagé DC était intéressant a priori. Le créateur conserve ses personnages, ce qui lui permet de de conserver la maîtrise de sa création et lui donne confiance pour intégrer plus de nouveautés (ce qui insuffle du sang neuf dans l’univers partagé, donc un plus pour l’éditeur). Dans le même temps, sa création bénéficie d’un niveau d’exposition identique aux autres séries DC, sans qu’il n’ait besoin d’investir dans un effort promotionnel de titan. En même temps, DC peut promouvoir l’arrivée de Monsieur X-Men dans leur équipe d’auteurs. Enfin, il dispose d’un univers prêt à l’emploi, sans devoir faire l’effort de tout construire et de tout exposer et expliquer. Au final, ce type d’arrangement contractuel s’est avéré ingérable. L’exemple que tu cites (Peter David avec Fallen Angel) montre bien que le créateur reste prisonnier de l’éditeur.

    Dwayne McDuffie : tu as à nouveau mis le doigt sur ce qui m’avait aussi incité à m’éloigner de la série à l’époque, c’est-à-dire que je n’avais aucune envie d’encore lire des pages à la Jim Lee en moins bien.

    Merci beaucoup pour ce passage en revue d’une série très prometteuse mais que je n’avais pas suivie.

  • Jyrille  

    Rien à voir, je le mets juste ici pour appeler Tornado et Mattie (il est sur l’article Universal monsters) : J’ai finalement vu VAN HELSING. C’est hyper mauvais. Le film ne sait jamais quelle direction prendre et malgré la présence de bons acteurs (je craque complètement pour Kate Beckinsale et son accent transylvanien, et le Frère est vraiment bon) c’est une catastrophe visuelle. Je mets ça ici car au début, on sent la volonté de rendre hommage aux films Universal (plus que de la Hammer je pense) avec cette reprise du « It’s alive !! » de Frankestein. Mais après c’est en roue libre. Dracula est ridicule. Enfin bref, c’est mauvais.

    Et promis je reviens une fois l’article lu, Eddy !

    • Matt  

      Je ne l’ai toujours pas vu pour ma part. Donc bon…pas vraiment d’arguments à t’opposer^^
      Par contre j’ai vu Hansel et Gretel chasseurs de sorcières de Tommy Wirkola (réalisateur de « seven sisters » et « dead snow »).
      Outre le côté nawak pas du tout respectueux du conte qu’il faut accepter d’avaler, visuellement c’est au contraire très chouette avec juste ce qu’il faut de CGI et un troll en animatronique très chouette. ça gicle bien aussi (en version non-censuré) avec une baston dans une assemblée de sorcières qui semblent sortir d’un film de Terry Gilliam.
      Après c’est du cinéma un peu couillon, hein, mais ça passe bien. Et Famke Jannsen en reine sorcière est carrément cool^^

      Euh…promis je reviens aussi sur l’article de Eddy après.

  • PierreN  

    Une couverture de Strange, ça doit être guère que le seul souvenir brumeux que je garde de cette série.
    Bel effort de réhabilitation (avec cette veine littéraire/dense, pas étonnant que le Black Panther de McGregor, lui aussi jugé comme un auteur verbeux, soit à ton goût Eddy).

  • Ozymandias  

    Je m’incline devant l’effort, mais je me souviens trop bien des quelques épisodes publiés dans Strange pour avoir envie de m’y remettre. De fait, il est des histoires qui inciteraient à devenir amnésique, d’autant que l’éditeur français (SEMIC, je crois) avait débuté la série en plein milieu (épisode 14), qui plus est en remplacement de l’excellent Wonder Woman de John Byrne. Ou comment saboter la réception d’une série en 10 leçons…

    Je me souviens vaguement de ces quelques épisodes et ils m’avaient confirmé le peu d’estime que j’avais pour les intrigues de Claremont. Ton article, cependant, est très intéressant car il replace cette série dans le contexte de l’époque et nous en livre les tenants et les aboutissants. Tu sais faire montre d’objectivité tout en rappelant les principaux points forts du titre, qu’apparemment tu continues à apprécier. Rien que pour ça, ma lecture n’aura pas été inutile. 🙂

    Il est vrai aussi que les années 90 auront été, à mes yeux, dans leur quasi-globalité, une des pires périodes en matière d’esthétique et de narration en ce qui concerne les comics. Je ne compte plus les séries pour adolescents boutonneux, les clones de Jim Lee en particulier et des scénarios bâclés de la première période d’IMAGE COMICS. Impossible pour moi d’être nostalgique.

    Le côté verbeux, les références ne me posent aucun problème ; en revanche, cette filiation artificielle avec l’univers partagé de DC fut une belle balle dans le pied pour Chris Claremont. Contrairement à un JIM STARLIN qui aura su s’affranchir de ses personnages tout en étant capable de pondre des intrigues plus élaborées, Chris Claremont demeure à jamais prisonnier de son run sur les X-Men. En témoigne sa participation récente à X-MEN BLACK.

    Une chronique savoureuse à lire, mais qui ne me convaincra pas de (re) tenter ma chance avec SOVEREIGN 7.

  • Bruce lit  

    Où Eddy boucle sa première saison avec son premier dossier d’une série dont je n’avais jamais entendu parler. J’en ai appris beaucoup et partage ton opinion : Claremont a tout donné aux Xmen. Je n’ai jamais été tenté d’aller voir ses autres créations. La vie de ce mec semble être un flux ininterrompus de resucées de mutants et de frustrations éditoriales.
    Je trouve les couvertures atroces et tellement caricaturales qu’on les croirait sorties de THE BOYS.

  • Jyrille  

    Je repasserai plus tard (c’est long !) mais je peux d’ores et déjà te dire que ton introduction est de toute beauté. J’ai franchement ri !

  • Matt  

    Jamais entendu parler de cette série non plus.
    J’ai appris des trucs, mais ça ne me donnera pas envie de lire ça^^ En plus les dessins sont vraiment typiques des années 90 dans tout ce qu’il y a de plus caricatural.
    Le pauvre Claremont semble n’avoir jamais réussi à relancer une autre série comme les X-men.

  • Michel  

    Intéressant. Mais trop long. De la synthèse svp.

  • David Brehon  

    Enfin ! Un frère !! Quelqu’un qui a également lu cette série ! J’en attendais tellement, Claremont libéré des contraintes éditoriales. Malgré une ambiance chaleureuse et certains personnages très réussis, la série n’a jamais vraiment décollé. Pire, elle s’est effondrée avec l’arrivée du très fade Ron Lim. Finalement, le mérite de cette série a été de montrer que le rôle des éditeurs sur les X-MEN a pu être très positif car Claremont peut partir en roue libre et s’autocaricaturer si on ne le cadre pas. Je me rappelle avec nostalgie un court récit sur Maîtresse dessiné par Alan Davis et paru dans Showcase. Un épisode particulièrement réussi qui montrait tout le potentiel de Claremont sur cette série. Potentiel qu’il n’a que trop partiellement exploité.

  • Eddy Vanleffe....  

    Merci à tous pour vos encouragements.
    @Présence. tout ce sur quoi tu a réagis m’encourage vraiment et tu me donnes l’impression d’avoir réussi à communiquer ce que j’avais à dire.

    @Pierre N: ben ouais j’aime assez le récit. la Black Panther de Mac Gregor est quand même assez épique et plein de trouvaille de mise en scène assez dynamique. On est dans le post Will Eisner ou proto-Miller, je ne sais pas… 🙂

    @Ozy. J’avais au départ surtout voulu défendre la double idée que Claremont est un vrai auteur avec ses tics, manies, ses influences et un style vraiment à part. C’est vrai que j’aime vraiment. après j’ai passé beaucoup de temps à les relire et je conçois que cela ne plaise pas à tous. Il y a des moments, où je me disais, Là il y va fort dans la caricature de son écriture. Même quand je défends, j’essaie de rester lucide et agréable. L’oreillette me dis que tu t’es gentiment prêté au jeu d’une relecture nécessaire. Je t’en remercie infiniment.

    @Matt. il m’apparaît que de plus en plus l’auteur ne peut être jugé seul dans les comics mainstream tant le poids éditorial est devenu écrasant.

    @Michel: j’ai du mal à faire court. Sorry ! 🙂

    @David: oui je suis assez d’accord et même si je respecte totalement Ron Lim (car je n’ai rien de concret à lui reprocher, les persos sont là reconnaissables, les décors, les objets etc rien n’est mal fait), son style est juste factuel et sied mal aux délires quasi oniriques de Claremont. Tout retombe assez vite. Toute fois j’ai passé un agréable moment sur les 18 premiers numéros. Après ça se délite et l’arrivée de Power girl est vraiment une fausse bonne idée…

    • Matt  

      Ron Lim, je ne le connais que sur Infinity Gauntlet. Et j’ai pas vraiment de quoi lui reprocher un truc sur cette saga.

  • Tornado  

    1° réaction : Ah non, j’en n’ai rien à foutre de cette série. Je ne vais pas lire cet article !
    2° réaction : Ah ! Mais l’écriture d’Eddy est chouette ! Je vais lire cet article ! 😀

    Tu fais un boulot formidable de réhabilitation de « l’auteur Claremont ». Pour moi qui entretient un rapport ambivalent avec le bonhomme (je l’aime beaucoup par nostalgie et j’adore une poignée d’arcs des X-men, en même temps que je suis exaspéré par sa narration ampoulée et verbeuse sur les 3/4 des épisodes), c’est vraiment une révélation tout ce que tu écris :

    Il a régné, politisé et franchisé (Uncanny X-Men, Wolverine, Excalibur et X-Men) ce qui devint un modèle économique le dépassant et le dévorant tout entier.
    – Oui. Avec le recul on perçoit bien cette fatalité.

    Chris possède tout simplement un style purement littéraire. Ignorant les nouvelles normes issues des médias visuels, c’est un homme de lettre qui tire son inspiration aussi bien chez les dramaturges Shakespeariens ( il faut lire un épisode à voix haute pour réaliser le phrasé particulier et quasi musical employé par ses personnages) que chez Kipling, d’où ce style si ampoulé ou maniéré à la limite du pastiche ,comme le furent les écrits de Clark Ashton Smith, Lovecraft ou Edgar Rice Burroughs et son Guerrier de Mars dans leur propres genres. Si les formules surannées «Perish the Thought» ou «Honor demands both fealty and respect» ou enfin «With such a cry as this, the fabled son of morning fell» vous insupportent, hé bien passez votre chemin.
    – Hélas, moi qui ne lit pas de VO, je suis bien incapable de percevoir tout ça. Du coup je passe à côté et prend les « coulomberies » des intégrales Panini pour du Claremont… Et je suis donc à côté de la plaque.

    Le scénariste s’il cède à tous ses tics, montre par là que sa façon d’écrire, de concevoir une histoire est vraiment personnelle et qu’il est véritablement un auteur à part entière. Perte de contrôle, manipulation mentale et délires SM oniriques seront donc bien au rendez-vous.
    – Voilà. Tu perçois ce que je n’ai pas réussi à percevoir. Et je me dis que les fans énamourés de Claremont ont finalement cette récompense que de réussir à avoir une vue d’ensemble sur son oeuvre qui permet d’en prélever les véritables tenants et aboutissants.

    C’est dommage que cet auteur n’ait pas pu avoir l’opportunité de créer quelque chose dans un contexte réellement libre comme ce fut le cas pour les auteurs ayant eu la chance de bosser sur Vertigo par exemple ; sans être obligé d’écrire au km des épisodes dans l’urgence. Parce que, quand on lui laissait le temps de s’appliquer, Clarement montrait qu’il pouvait écrire de manière beaucoup plus classe. Je pense notamment à son travail sur les « Vignettes » et, bien évidemment, sur « Lifedeath » ou « Dieu Crée L’Homme Détruit ».

    • Matt  

      « Du coup je passe à côté et prend les « coulomberies » des intégrales Panini pour du Claremont… Et je suis donc à côté de la plaque. »

      Ah ça je te l’ai déjà dis hein^^ Juger les dialogues sur les trad de Coulomb…non ! Juste…non ! Unfair !^^

  • JP Nguyen  

    Je me joins tardivement à mes petits camarades pour saluer l’accroche humoristique de ton article.
    Tu es également parvenu à bien exprimer ton affection pour l’écriture Claremontienne dans ses particularismes et ses fixettes, tout en restant un minimum objectif. Même si les planches de Dwayne Turner que tu montres sont moins moches que ce dont j’avais vaguement souvenir (mais peut-être était-ce déjà du Ron Lim en petite forme sans Strange ?) que tu aies suivi et lu toute la série relève un peu de l’exploit !
    Et si tu l’as relue, alors, tu peux carrément prétendre à une médaille de fan émérite du Chris…

    • Bruce lit  

      La récompense de Mr Van Leffe ?
      avoir été liké hier par le sieur Claremont himself.

  • Matt  

    Bon, et à propos de Claremont, Eddy, son Iron Fist c’est bien ? T’as peut être chopé le volume Hachette « à la recherche de Colleen Wing » ?
    Je me souviens de quelques épisodes dans les Titans que j’avais, mais je n’avais aucune histoire complète donc c’est flou dans mon esprit, j’ai jamais vraiment pu juger du truc.

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