Tyler Cross par Fabien Nury & Brüno
Par : TORNADO
VF: Dargaud
Tous les scans de l’article ©Dargaud
1ère publication le 12/04/18- MAJ le 24/05/20
Cet article nous offre un petit tour d’horizon sur la série Tyler Cross. Plus exactement sur les tomes 1 à 3 puisque le troisième, à l’heure où j’écris ces lignes, vient tout juste de paraître.
Au départ, le personnage de Tyler cross est l’antihéros d’un one-shot éponyme publié en 2013. Chaque album s’impose comme un récit autonome mais, peu à peu, le succès aidant, un embryon de continuité et un air de série sont bel et bien entrain de voir le jour…
– Tyler Cross, tome 1 :
Tyler Cross, ultérieurement rebaptisé Black Rock lors de la sortie du tome 2, a immédiatement connu un grand succès, probablement grâce à la popularité du scénariste Fabien Nury, auteur de la très estimée série Il Etait Une Fois en France.
Black Rock, c’est l’histoire d’un gangster frondeur, froid et méthodique. C’est l’histoire d’un braquage raté, qui tourne à la bérézina. C’est enfin l’histoire d’une ville paumée du sud des États-Unis (Black Rock), dominée par une odieuse famille ayant fait fortune grâce au pétrole.
C’est donc l’histoire de Tyler Cross, recherché par tout le monde et coincé dans un patelin hostile, où la mort rode à chaque coin de rue, jusqu’aux confins du désert et aux berges du Rio Bravo…
Black Rock. Voilà un titre qui met bien dans l’ambiance. Car nous sommes ici dans le polar pur, dans ce qu’il a de plus noir. Avec un peu moins d’humilité, on aurait même pu aller jusqu’à Black Diamond, tant cette première aventure de Tyler Cross est un bijou de précision séquentielle. Tout ce qu’il faut faire en bande-dessinée du point de vue de la mise en forme est ici appliqué avec une virtuosité de tous les instants. Le récit est mené de main de maître. Le découpage des planches est une leçon de concision et de savoir-faire narratif. Les dialogues et la voix-off sont millimétrés. En bref : une véritable leçon de mise en scène !
Il y a quelque chose de cinématographique dans cette mise en forme séquentielle, où la majorité des vignettes, qui s’étendent sur la largeur de la page, évoquent des prises de vue panoramiques. Et c’est d’ailleurs principalement le cinéma qui est cité, dans une aventure qui lorgne clairement vers l’œuvre de John Huston (et de son fameux thème de l’échec, distillé dans Le Trésor de la Sierra Madre ou dans Les Désaxés, par exemple), préférant le cadre, non pas classique des rues sombres de Chicago, mais plutôt du désert du Nouveau-Mexique, dans lequel le polar rejoint parfois le western…
La structure du récit renvoie également aux meilleurs comics (on pense parfois à Garth Ennis ou Jason Aaron ), où les flashbacks et la narration anti-linéaire (faite de bons dans le temps et dans l’espace) construisent peu à peu un édifice aux multiples réseaux finissant, en dernier lieu, par se rejoindre et concorder parfaitement. Gangsters, mafiosi, avocats véreux et rednecks dégénérés finissent ainsi par se réunir dans un mémorable bain de sang cathartique que n’aurait pas renié le grand Sam Peckinpah !
Si l’on se contente de feuilleter les premières pages, la vision du dessin de Brüno peut paraitre fruste et simpliste. Ce serait une grave erreur de s’en tenir à cette première impression car, très vite, le style épuré et expressif du dessinateur (quasi humoristique par moment) dissimule une grande maitrise de la mise en scène (cadrage, point de vue, hors-champ, clair-obscur, composition). L’immersion est donc totale au bout de quelques planches et, rapidement, il parait impossible d’imaginer le récit mis en image par quelqu’un d’autre. Tyler Cross n’a beau être qu’une silhouette à peine esquissée, l’ensemble sonne juste et il n’est plus question de l’imaginer autrement.
Black Rock remplit son cahier des charges en matière de roman (graphique) noir et l’ensemble réserve son lot de violence, de satire, de pessimisme et de fatalité tel qu’il est coutume de le trouver dans le genre consacré.
Qui vit dans la violence périra dans la violence : Tel semble être enfin le crédo de ce premier album qui plonge aussi allègrement dans l’univers connoté du polar qu’il réussit à s’élever au dessus des poncifs en s’imposant, grâce à une classe de tous les instants, sous la forme d’un diamant noir, comme un « tout » indissociable et intemporel…
– Tyler cross, Tome 2 :
Tyler Cross, tome 2 : Angola, réalisé en 2015 par la même équipe artistique, est tout autant un one-shot que le deuxième tome de ce qui est en train de devenir une série à succès.
Le pitch : Tyler Cross s’est fait chopper. Il échoue à « Angola », le pire bagne des USA, perdu au fin-fond du bayou de Louisiane. Là, tous les administrateurs utilisent le travail des forçats afin de s’enrichir avec l’aide de la mafia. D’ailleurs, en parlant de mafia, Tyler Cross est désormais enfermé avec deux membres de la famille sicilienne qui a mis un contrat sur sa tête. Ainsi, condamné à 20 ans de travaux forcés, Tyler Cross n’est pas sensé survivre plus de 20 jours.
C’était pourtant un « coup sans risque », une affaire que son ami et avocat Sid Kabikoff lui avait mitonné aux petits oignons. Mais à présent que l’affaire en question l’a conduit au bagne, Tyler va devoir survivre, voire trouver un moyen de s’évader, et de se venger de ceux qui l’ont trahi…
Lorsque le lecteur termine la lecture du premier tome, la fin ouverte de ce dernier ne lui donne pas l’impression que l’aventure va se poursuivre et que le personnage donnera peu à peu vie à une série.
Mais le premier livre était incroyablement abouti dans son exercice de style aux confins du roman et du film noir. Je dis bien « film noir » tant il est évident que les auteurs semblent mettre un point d’honneur à dérouler leur narration « comme au cinéma », continuant de citer tout un pan de ce domaine du film noir avec, encore et toujours, une insistance manifeste sur la filmographie de John Huston (parce que son thème de l’échec, dont nous parlions plus haut, le vieux barbu l’aura égrainé du Faucon Maltais à L’Homme Qui Voulut Être Roi, en passant par Moby Dick…).
Puisque l’on parle encore de cinéma, on pourrait également citer Quentin Tarantino car, là aussi, on retrouve un parfum de polar mâtiné de western moderne, violent, corrosif et sans concessions, teinté d’humour noir.
Enfin, en lisant la belle centaine de pages d’Angola, on songe également à tout un sous-genre cinématographique : le « film de prison », dont le présent album évoque moult exemples sur le terrain de la référence.
On pourrait ainsi prétendre que ce second tome n’est qu’un amas de clichés et, quelque part, ce serait vrai. Sauf que la chose est parfaitement voulue et que les clichés en question sont tellement digérés, dilués et parfaitement assimilés qu’ils finissent par constituer tout le sel de l’histoire. Soit une histoire qui a du style !
Comme c’était le cas dans le premier album, Nury et Brüno ont une telle maitrise de la narration et du découpage séquentiel qu’ils transforment en or tous les clichés relevés plus haut, développant au final une fable postmoderne sous le vernis du polar dans la grande tradition du cinéma de l’âge d’or hollywoodien, le tout enrobé d’un second degré référentiel.
La mise en image de Brüno, faussement simpliste et caricaturale, est également si brillamment conceptuelle, avec tout un jeu d’ombres et une mise en couleur stylisée quasiment bichrome, que le voyage est renouvelé à chaque planche, si ce n’est à chaque vignette.
Et puisque l’on parle de clichés, on ne peut quand même pas nier que le héros de notre histoire ressemble à plein de types issus de notre inconscient collectif tout en échappant, en définitive, à un quelconque modèle préfabriqué. Anti-manichéen, redoutable, intelligent, aussi glacial qu’attachant. Réduit à la plus simple expression de quelques traits grossiers à la Tintin, il dégage un charisme étonnant et se hisse en définitive au rang des meilleurs héros contemporains.
Et oui, créer un héros postmoderne, quelque part entre Humphrey Bogart, Al Pacino, Clint Eastwood et Tintin, il fallait y penser !
– Tyler Cross, tome 3 :
Il aura fallu patienter trois ans avant de découvrir cette troisième aventure parue en mars 2018, toujours réalisée par la même équipe artistique.
Le pitch : Sid Kabikoff a trahi Tyler Cross. Ce dernier échappe miraculeusement à ses assassins mais il perd tout : Sa planque et sa poule…
Parti pour se venger de son soi-disant ami, il découvre que celui-ci a placé l’argent qu’il lui devait (70 000 $) dans un plan louche organisé par un gros promoteur de Miami. Puisqu’il a besoin d’argent, Tyler décide de changer son fusil d’épaule et envisage donc de mettre la main sur le magot du promoteur en question, qui doit effectuer sa transaction avec un gros bonnet de la région. C’est le début d’une aventure mouvementée dans laquelle tout le monde est susceptible de trahir tout le monde, à part peut-être Shirley Axelrod, la jeune secrétaire du promoteur, embrigadée, bien malgré elle, dans une affaire de braquage qui sent la mort…
Changement de cadre pour ce troisième récit puisque l’on quitte celui du sud pour se déplacer vers la côte-est, plus exactement à Miami. Le lecteur ne bénéficiera pas pour autant d’une aventure au soleil puisque, ici encore, c’est le polar bien noir qui règne en maitre.
On se réjouit néanmoins de retrouver cette alchimie millimétrée qui avait fait l’apanage des deux tomes précédents, à travers laquelle la maitrise du découpage et de la narration faisait corps avec la noirceur et l’élégance d’un style consommé. Cependant, si les quatre pages du prologue (muettes mais magistralement découpées) font un très gros effet, le reste de l’album dilue un certain sentiment de redite…
Le tome 2 tranchait agréablement avec le premier car, si le style restait le même, le récit était très différent de même que le cadre de l’histoire, avec un décorum et un univers dramatique qui apportait un grand nombre de nuances. Ici, on a beau changer de nouveau de décor, la rupture ne se fait pas et la recette semble se répéter, un peu comme si l’on mangeait le même plat plusieurs fois d’affilée.
Cette sensation de déjà-vu n’enlève évidemment rien à la qualité du scénario à proprement parler mais, en substance, nous prive de ce qui faisait le sel des deux tomes précédents : Une impression de nouveauté et de fraicheur, malgré un grand nombre d’éléments classiques et de références ancrées dans les arcanes du genre.
Comme on dit toujours, il n’y a que peu d’histoires mais une infinité de manières de les raconter. Hors, en l’occurrence, Fabien Nury semble peu à peu se prendre au piège d’une recette qu’il aurait lui-même mise au point, comme s’il n’arrivait plus à en sortir.
Certes, ce n’est qu’un point de critique, un détail quant la qualité de l’ensemble qui demeure d’un très haut niveau mais, au final, on perd une demi-étoile sur la note définitive…
Pour le reste, il n’y a rien à redire : C’est toujours aussi bien fichu, les personnages sont bien campés et sonnent étonnamment juste au-delà de leur représentation schématisée. Car chaque protagoniste qui nait du crayon de Brüno semble n’être qu’une esquisse, une silhouette à peine finie, à qui il manquerait des parties du corps et du visage. Pour autant, ils vibrent d’une humanité surprenante et l’on devine même, sous la carapace à priori glacée du terrible Tyler Cross, une âme capable d’éprouver de l’empathie pour son prochain, sous réserve qu’il ne soit pas un salaud, auquel cas notre antihéros ne lui fera pas de cadeau et fera parler sa pétoire…
C’est tout le talent du dessinateur que d’arriver à donner une telle épaisseur à ces silhouettes, et l’on s’attache rapidement à Shirley Axelrod, tandis que l’on devine que cette espèce de « Dark Lucky-Luke » de Tyler n’est pas insensible à ses charmes et à son apparente pureté…
Au final, si la sensation d’originalité totale que nous avait prodigué les deux premiers tomes a disparu, on ne souhaite qu’une chose : retrouver cet univers de film noir et assister une fois encore à la fuite en avant d’un héros bien sombre, à travers la silhouette duquel tout le monde peut s’identifier, et qui semble sans cesse nous rappeler que le monde du crime, c’est avant tout celui de l’éternel échec, une impasse malsaine, définitivement déconseillée pour la santé physique et morale…
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Et 1,
Et 2,
Et 3 tomes de Tyler Cross passés en revue par Tornado. Nous croiserons-nous chez Bruce Lit ?
BO : Santana : Evil Ways
Il y a des gens, ils ont beau faire, ils veulent changer, ils n’y arrivent pas. Tyler Cross réussira-t-il à sortir de ce monde du crime dans lequel il s’est empêtré ? Pour ça, il faudrait qu’il change ses habitudes…
Je n’ai lu que le premier tome, qu’on m’avait prêté… Même si je peux reconnaître que le dessin est maîtrisé et avec une forte personnalité, son côté épuré ne me séduit pas, ça aurait plutôt tendance à me rebuter… Au final, c’est bien exécuté mais, pour moi, ça manque de charme.
Parmi toutes les influences et références que tu as citées, j’en rajouterais une de plus, car c’est vraiment celle qui m’a sauté aux yeux à la lecture : le personnage de Parker, le malfrat de Richard Stark/Donald Westlake. Tyler Cross a le même côté dur-à-cuire pas vraiment sympathique mais pourtant charismatique…
J’avais maté quelques planches lors de la sortie du tome 1 et effectivement ma 1ere impression avait été un rejet partiel sur la partie dessin…Des scans que tu montres, je suis bien obligé de changer d’avis car oui le découpage est superbe, me rappelle celui de Il était une fois en France. Dans ce genre polar noir, les clichés sont tout le temps de mise, reste à savoir comment sont-ils mis en image et surtout utilisés pour surprendre. Très intéressant article Tornado, qui donne envie (mais j’attendrai une éventuelle sortie en intégrale car le mètre carré est cher !)
Again: Des couvertures qui se voient et qui accrochent!
Un univers proche de celui de Eduardo Risso, la meilleure moitié de 100 bullets…
Pour un un anti héros qui l’air d’emprunter énormément au Parker de Richard Stark.
j’adore les aplats noirs si riches en évocations et ces femmes toutes en courbes…
wishlist on.
Grmlmrmlr…..
J’avais commencé le tome 1 et justement le côté Polar Brubaker m’avait gonflé et je n’avais pas été jusqu’au bout.
Mais les scans sont supers et le coté One shot à chaque épisode me rappelle effectivement le Parker de Darwin Cooke. Le tome 2 en prison notamment.
Adjugé !
Santana : jamais accroché plus que ça…..Je ne sais pas qui chante là dessus, mais j’aime pas la voix.
N’ayant jamais lu un tome de la série « Parker » (qui dort sur mes étagères) de cet immense bonhomme des comics que fut Darwin Cooke (RIP), je ne pouvais guère relever la référence. Visuellement c’est cohérent en tout cas, notamment à travers la palette restreinte de couleurs (encore que c’est plus tranché avec « Parker »).
@Bruce : Le chanteur c’est Greg Rolie, claviériste et chanteur principal de Santana. C’est l’un des titres du groupe parmi les plus funs et les plus accrocheurs, avec un côté groove qu’on retrouvera rarement par la suite. Si tu n’aimes pas ce titre, inutile d’insister avec Santana… 😉
J’oubliais Darwin Cooke, je pensais aux romans dee Donald Westlake.
Tornado toi qui es friand de films ,tu pourras voir Le point de non retour de John Boorman
et deux autres versions
Payback de Brian Helgeland
et même
Full Contact de Ringo Lam…
y’a aussi un autre film nommé Parker avec Jason Statham… c’est pas le même niveau.
Ah oui le film de Statham avec Jennifer Lopez…
Nanar…
John Boorman et Brian Helgeland sont des noms qui me parlent dans le bon sens du terme. Les autres moins ! 😀
J’ai adoré le « Chevalier » de Brian Helgeland. Un film unique en son genre qui me met à chaque fois une pêche d’enfer.
Merci du conseil, en tout cas, car je n’ai jamais vu ces films.
Bon je voulais faire le malin en disant que ça me fait penser à Eduardo Risso dans certaines BD comme « point de rupture », mais Eddy l’a dit avant moi^^
J’ai un peu de mal avec le style épuré, mais je sais qu’on peut se laisser prendre dedans si la lecture est fluide. C’est juste que sur les scans, c’est pas super vendeur.
Je note que ça semble sympa comme série. Je ne sais pas si je vais tenter parce que bon…y’a trop de trucs à lire dans le monde^^ mais je le garde dans un coin. Ce qui est bien c’est qu’on peut visiblement s’arrêter avec ce format one shot. Il ne risque pas d’y avoir une fin pourrie qui gâche tout.
@Bruce : C’est quoi ton souci avec Brubaker ? J’ai lu son Fondu au noir et c’était très cool. Et j’aime bien Gotham central pour l’instant. Je trouve qu’il est meilleur en dehors de Marvel. Enfin pour ma part j’ai trouvé son run sur captain america assez bon mais trop décompressé avec trop peu de persos attachants ou intéressants. Son Iron Fist est déjà mieux selon moi.
@Matt : j’en ai parlé un peu hier dans l’article Marilyn.
Brubaker à mes yeux hein, n’a rien pour m’intéresser dans la durée. C’est un bon scénariste mais dont je trouve l’écriture fade, limitée dans les dialogues et très répétitive. Ses personnages parlent tous avec la même voix pour en venir aux mêmes conclusions que ce soit dans le mainstream ou dans ses créations.
C’est une des raisons pour lesquelles je pense que c’est une BD qui plaira peut-être moins à Bruce et davantage à Matt car c’est avant tout basé sur l’ambiance et l’état d’esprit, voire sur le style (qui est noir mais finalement très fun) que sur le destin des personnages. Encore que ces derniers sont plutôt bien écrits pour le peu d’espace qu’on leur offre. Je suis en revanche étonné que ça ne plaise pas plus à JP, qui m’avait semblé aimer ce genre (le Frank Miller de Sin City ou le Darwin Cooke de Parker ont aussi un style très épuré).
Ça pourrait effectivement être froid mais il y a ce petit quelque chose en plus dans l’écriture de Fabien Nury qui fait la différence, je trouve. Mais je vais paraphraser Présence en disant que j’apprécie tout de même d’avoir des points de vue différents sur la chose car, je le reconnais, mon impression est assez subjective dans la mesure où le langage de Nury & Brunö correspond, en définitive, drôlement vachement beaucoup à ma propre grille de lecture (en gros : de l’ambiance et un style bien connoté, de la classe dans la narration et le découpage, et des références cinématographiques) ! 🙂
Ah ! ça fait plaisir de retrouver Tornado sur de la BD de genre. Je me souvenais d’avoir lu sa prose sur la série, mais, comme toujours, les images apportent un plus pour apprécier les commentaires sur les images et la qualité de la narration visuelle. Les développements sur les dessins de Brüno sont d’ailleurs très enrichissants. À bien regarder l’iconographie, j’ai l’impression qu’il a encore accentué son épure pour les pages du tome 3.
Ce second tome n’est qu’un amas de clichés. – Je me souviens de plusieurs séries utilisant ainsi les conventions propres à un genre et les asservissant totalement à la manière de raconter l’histoire, leur rendant ainsi leur saveur, ou les détournant avec adresse. C’est d’ailleurs ce qu’on vient chercher dans un récit de genre : la familiarité avec les conventions dudit genre.
Comme JP, je ne suis pas sûr de trouver mon compte à la lecture de cette série, après avoir autant apprécié les premiers tomes de l’adaptation de Parker. D’un autre côté, si j’ai bien lu le commentaire, il semble y avoir des références sensiblement différentes, comme les œuvres de John Huston et de Sam Peckinpah. J’hésite, j’hésite.
Tiens, ça me fait penser qu’à part les Misfits (très bien mais un peu hystérique) et son Moby Dick (vu l’année dernière, ‘me suis terriblement ennuyé), je n’ai quasiment rien vu de John Huston. Il a fait un film avec Brando je crois.
Rooo il est bien Moby Dick avec Gregory Peck.
A voir absolument dans sa filmographie :
– Le Faucon maltais
– Le Trésor de la Sierra Madre
– Key Largo
– African Queen
– La Nuit de l’iguane
– Juge et Hors-la-loi
– L’Homme qui voulut être roi
Et sans doute quels autres encore !
Ah si La nuit de l’iguane avec Richard Burton. J’en garde un bon souvenir d’autant plus qu’on y retrouve Sue « Lolita » Lyon.
@Matt : j’en attendais sans doute trop. Mais j’ai apprécié de le voir avec ma fille.
… hum, je voulais dire « quelques autres »…
« Quand la ville dort » (1949) est l’un des premiers films de Marylin Monroe. Mais je ne l’ai pas vu.
Le film avec Berando, c’est « Reflets dans un œil d’or » (1967). Pas vu non plus.
@Tornado : pourquoi j’apprécie davantage le Parker de Cooke ou le Sin City de Miller ? C’est tout simplement une affaire de goût. Même si leur style est épuré, le rendu visuel me plait suffisamment pour que je puisse imaginer en avoir un poster sur un mur (ce que je n’ai quasiment pas chez moi par manque de place sur les murs…), enfin bref, c’est juste que je trouve que c’est « beau » tandis que pour Bruno, malgré la cohérence de son style et la maîtrise nécessaire pour aboutir à sa « fausse simplicité », le résultat me parle moins.
Côté scénario, j’avais aussi lu WEST par Fabien Nury, et malgré la différence de genre (western fantastique vs polar), je trouve des points communs entre cette série et Tyler Cross : les intrigues sont bien construites mais les personnages ne sont pas vraiment attachants. En énoncant cela, je peux effectivement faire un lien avec le style de Ed Brubaker, que Bruce aime tant…
Merci Tornado pour le tour d’horizon ! Je n’avais vraiment pas compris, à l’époque du second tome, si c’était une réédition ou un nouvel opus… puisque je pensais que ce Tyler Cross était un one shot. Et puis je ne suis pas fan des multiples éditions TL ou TT de la franco-belge en général, je me sens comme une vache à lait… Bref, j’aime beaucoup Brüno dont je possède plusieurs bds, et je n’ai pas lu tout Il était une fois en France mais j’avais beaucoup aimé (j’ai dû en lire trois ou quatre tomes), tout comme WEST d’ailleurs. C’était il y a longtemps, quand j’avais accès à une bibliothèque gratuite et que j’avais tout le temps de lire dans le train.
Je me rends compte que j’ai un retard abyssal en polar, que ce soit en romans ou en films. Je n’ai vu aucun des films que tu cites je crois bien. Mais j’ai entendu tous ces noms (Parker, Westlake…) depuis pas mal de temps déjà. Tu me donnes envie de m’y mettre, mais bon, faisons des économies. J’aimerai bien me payer le Pornopia de Brüno tiens.
La BO : pas du tout ma came. Jamais accroché à Santana.
Mes Brüno : avec Nury toujours, un one shot pas mal du tout
https://www.bedetheque.com/serie-29776-BD-Atar-Gull-ou-le-destin-d-un-esclave-modele.html
Michel Swing, pour moi un chef d’oeuvre d’humour que j’ai déjà lu quatre ou cinq fois.
https://www.bedetheque.com/serie-13364-BD-Aventures-de-Michel-Swing.html