Inhumans by Paul Jenkins & Jae Lee
Un article de TORNADO
1ere publication le 16/09/14/- Mise à jour le 19/05/24
VO : Marvel
VF : Panini
Inhumans est une mini série en 12 épisodes publiée par Marvel en 1998.
Les Inhumains vivent sur Attilan, une île dressée au dessus des ruines la cité engloutie d’Atlantis (oui, oui, celle où vit le Prince Namor…). Depuis les geôles d’Attilan, Maximus, le frère déchu du roi Flèche Noire, nourrit de sombres desseins. Et bientôt, des mercenaires humains viennent attaquer la cité des Inhumains !
Le conflit prend des proportions considérables et, au sein de la famille royale, nombreux sont ceux qui désirent dévoiler leurs immenses pouvoirs à leurs assaillants.
Contre toute attente, le roi Flèche Noire décide de ne rien faire, préférant observer le désastre de manière passive, pendant que les jeunes habitants d’Attilan sont soumis au rite des brumes tératogènes, une épreuve primordiale pour ces adolescents qui accèdent soudain à l’entrée dans le monde de la différence. D’abord surpris par la passivité de leur monarque muet (car Flèche Noire ne peut parler sans déclencher des cataclysmes), la plupart des habitants de la cité décident de lui faire confiance et de respecter ses plans. Mais dans l’attente d’un quelconque dénouement, les victimes du conflit commencent à s’accumuler dangereusement…
Attention : 12 épisodes uniques, rares, inédits, insolites, atypiques, exceptionnels, extraordinaires. Inhumans par Paul Jenkins (scénario) et Jae Lee (dessin) est un comic-book à nul autre pareil.
Attention : amateurs de comics bourrins avec super-héros musclés en slip et bastons neuneus, passez votre chemin ! Inhumans est une série erratique, lente et quasi hypnotique. Ici, la psychologie et la dimension mythologique sont de mise. Attention : lecteurs élevés aux canons esthétiques hérités des comics old-school avec les beaux bruns et les belles blondes, Inhumans vous réserve un voyage au pays des « freaks ». Ici, les héros sont autres. Ils ressemblent aux dieux de la Mythologie grecque, pas à ses statues…
Je ne connaissais pas bien ces personnages. Enfant, je les avais entrevus dans des épisodes classiques des Fantastic Four, mais ils ne m’avaient pas beaucoup intéressé. Un groupe de freaks austères et peu bavards, repliés sur eux-mêmes. Dans le genre, les X-men étaient plus funs ! Franchement, je ne voyais pas ce que le label Marvel Knight allait en faire…
Le scénario de Paul Jenkins développe la mythologie des Inhumans de l’intérieur. Ces êtres supérieurs sont le résultat d’expériences réalisées par des extraterrestres, les Krees, sur des hommes primitifs. A l’adolescence, ce peuple, qui vit isolé sur une île (Attilan) et dont les enfants ressemblent à n’importe quel commun des mortels, affronte un rite initiatique extrême, celui des « brumes tératogènes », destiné à conférer une apparence et des pouvoirs distinctifs à chaque individu. Ce genre de concept est traité par le scénariste de manière viscérale, dérangeante et flippante.
Jenkins explore diverses thématiques liées, de façon inédite, à l’univers des super-héros Marvel : Le droit à la différence, la valeur ajoutée de cette différence, le passage à l’âge adulte, la place de chacun dans la société. Mais il n’a pas besoin de jeter ses personnages dans des bagarres de bac à sable pour nous raconter tout ça. Au contraire, il va même s’appliquer à contourner, par une pirouette scénaristique telle qu’il en a le secret, les scènes de combat attendues.
Que fait le peuple des Inhumains alors qu’il est attaqué par l’armée de mercenaires belliqueux envoyés sur Attilan par les dirigeants malveillants de notre monde ? Rien. La riposte, en tout cas, ne sera pas frontale…
Jamais cette réussite artistique n’aurait été la même sans la participation au projet du dessinateur Jae Lee. Avec lui, le ton onirique de la narration prend tout son sens, la magie opère à plein régime. La série a trouvé le dessinateur qui pouvait s’accorder avec son ambiance éthérée et brumeuse. L’osmose est parfaite. Une nouvelle preuve de la dimension évocatrice du dessin, où quand la forme s’accorde avec le fond…
Le style de Lee est expressionniste, au sens germanique du terme : Des contrastes extrêmes, un clair/obscur appuyé, une atmosphère sombre et écorchée, le tout enrobé d’un encrage unique en son genre, immédiatement reconnaissable, comme une signature. Le dessinateur s’est précisément révélé sur cette série.
Avec Jenkins et Lee, tous ces personnages acquièrent un charisme extraordinaire, noble et incandescent. Il faut voir Flèche noire, le roi des Inhumains, muet du début à la fin, « crever l’écran » de manière ostentatoire, simplement en fixant le lecteur… Les planches deviennent des illustrations d’un autre monde, nous rappelant davantage l’univers des contes que celui des super-héros.
Et pourtant, les Inhumains ont des pouvoirs incroyables : Flèche Noire peut faire s’écrouler des montagnes sur un simple murmure, Gorgone peut déclencher des tremblements de terre d’un seul coup de sabot ! Et Jae Lee n’a pas besoin de montrer ces figures en action pour en évoquer la menace : quelques mots en voix-off, une ombre qui s’avance, un regard menaçant, voilà qui est suffisant !
Lisez Inhumans et pénétrez un monde à part, totalement déconnecté des autres séries Marvel. Il en explore la dimension mythologique de manière inhabituelle et s’élève aux confins du féérique. Il est possible que certains lecteurs s’ennuient ferme face à cette histoire de peuple cultivant sa différence dans une ambiance sourde et envoûtante. Mais pour les autres, faites le grand saut : Dépaysement assuré.
1999. C’était l’époque où Marvel créait le label Marvel Knights. Avec cette ligne, les séries devaient être des réussites artistiques extrêmes, conduites par des auteurs au talent indiscutable. Elles étaient pensées pour offrir aux lecteurs des histoires accessibles et innovantes, se suffisant à elles-mêmes. Aujourd’hui que la politique de la « Maison des idées » a pris un chemin radicalement opposé, préférant connecter toutes ses séries autour de crossovers prétextes et minables (histoire de pousser les lecteurs à tout lire en les faisant tomber du côté obscur du « complétisme »), les séries estampillées MK apparaissent comme un trésor inestimable, vestiges d’une époque révolue. Inutile de préciser que Inhumans en est le diamant noir…
Pour la petite histoire : Les Inhumains sont apparus pour la première fois dans l’épisode #45 de la série Fantastic Four en 1965. Ils ont ensuite fait plusieurs apparitions dans diverses séries, avant d’échouer dans une maxisérie en 12 épisodes en 1977. En 1998, ils ont partagé la vedette avec les FF dans Fantastic Four/Inhumans, une autre mini-série, juste avant que Paul Jenkins & Jae Lee ne leur offre leur propre série sous le label Marvel Knight…
Aujourd’hui, Flèche Noire et son peuple ont quitté cette Terre hostile qui est la nôtre et ont choisi de s’exiler sur la face cachée de la lune. Le monarque muet a été intégré aux Illuminati et participe régulièrement aux grands events de l’univers Marvel… Flèche Noire (encore lui) tient également un rôle de premier plan dans la maxi-série/uchronie Earth X de 1999…
La BO du jour
Aïe. C’est sûr que si tu n’aimes pas le dessin ici, ça doit te bouffer pas mal du plaisir de lecture.
Je suis étonné. La dernière fois que j’ai été surpris de ne pas te voir aimer un truc que je pensais cartonner, c’était avec Donnie Darko, je crois.
Double aïe ! Je suis en complet désaccord avec toi sur les dessins de Jae Lee. Les images sans décors donnent un aspect « hors du temps » ou poétique à certaines compositions.
Mais bon…hein…question de goûts. Et j’ai toujours autant de mal à saisir les tiens^^
Mais comment peut-on apprécier Mike Allred et pas Jae Lee ??
Je ne connais pas vraiment Mike Allred… en tout cas, oui, je sais désormais que je n’aime pas le dessin de Jae Lee. Par contre, je suis tout à fait d’accord pour dire que cette histoire est originale et un peu hors du temps, en ça c’est une très bonne surprise.
QUelqu’un a lu la série Fleche Noire de Saladin Ahmed ?
Elle a reçu un Eisner Award, ça semble bien…mais j’ai pas osé tester de peur de me retrouver face à une série qui nécessite de tout connaître de la continuité actuelle de Marvel que j’ai laché depuis Secret Wars.
Je ne sais pas si c’est autonome.
Je n’ai lu que la première moitié (commentaire au même endroit que d’habitude) : ça ne m’a pas enthousiasmé au point d’en lire la deuxième moitié. De mémoire, ça peut se comprendre assez facilement, sans être au fait de la continuité du moment.
Je te confirme que c’est assez rare : je n’ai pas trouvé les premiers épisodes mauvais, mais la direction de la deuxième moitié annoncée sur la 4ème de couverture du tome 2 ne m’inspirait pas plus que ça. Curieux comme toujours, je suis allé consulter amazon pour plus d’informations sur le tome 2 et je découvre que Frazer Irving en a illustré un épisode. Du coup, la tentation revient me chatouiller.
Je crois que la série vient d’être éditée en un seum volume en VF. Le Roi emprisonné ou un truc comme ça.
Oui j’ai vu, pour ça que j’ai demandé^^ J’ai hésité à le prendre chez mon libraire mais je me suis dit « bon…ça a reçu un award ok…mais ça ne veut pas forcément dire que je vais aimer » et « faut-il tout connaitre du bordel récent de l’univers Marvel que j’ai cessé de suivre depuis que je ne reconnais plus aucun héros suite à Secret Wars ? »
Intrigué par des images vues sur FB, j’ai regardé sur Google : dans la continuité actuelle, Medusa a trompé Black Bolt avec Johnny Storm…
Et ça a été écrit par… Charles Soule…
Euh…
Je préfère ne pas en dire plus…
Nan, mais… en fait, l’intérêt pour moi, c’est les images. Je n’ai pas lu ces épisodes. C’est l’occasion pour moi d’aborder les comics par la carrière d’un artiste, plutôt que celle d’un scénariste (ou d’un auteur complet) ce vers quoi me porte généralement mon inclination.
Techniquement, je crois qu’ils étaient séparés, non ? (bizarrement, ça me rappelle une certaine série où les personnages « were on a break ! » ^^ ). En tout cas, ça n’a pas duré longtemps… Dès qu’elle s’est réconcilié avec Black Bolt, Johnny est reparti vers d’autres bras…
Ouais m’enfin, Charles Soule écrit tout le monde comme si c’était des collégiens.
Là c’est un peu comme si la reine des elfes du seigneur des anneaux trompait son roi avec Frodon…
Sans parler que faire du Santa Barbara avec n’importe quel perso n’est pas des plus inspiré…
Y’a mieux à raconter que les coucheries de tout le monde…
Bon ça y est j’ai enfin lu ce monument Tornado. J’avais trouvé le Deluxe Panini à prix cassé et il était hors de question que je passe à côté. Je l’ai revendu ce soir. Je sais que je ne le relirais pas.
Il y a de très bonnes choses. J’ai adoré le dessin de Jae Lee, je n’ai jamais vu un Black Bolt aussi beau.
La tonalité adulte de l’histoire aussi. Elle n’a pas vieilli pour un récit sorti en 1998.
Pour le reste, je ne suis pas convaincu : tout d’abord je n’ai pas aimé cette société déjà replié sur elle-même qui s’étonne avoir des comptes à rendre aux autres. Je ne pensais pas que les Inhumains seraient un peuple aussi détestable pratiquant l’Eugénisme et l’Esclavage.
Déjà en terme d’empathie, je n’ai aucune envie de voir ce peuple sauver sa peau.
Et ça continue pendant 12 chapitres où tous se font exterminer tandis que Black Bolt pratique la logique des pertes nécessaires sans jamais demander un quelconque sacrifice à son peuple qui meurt sans savoir pourquoi le mec fout rien. Ca doit être horrible de mourir en se croyant abandonné. Même Fatalis se serait remué pour ses vassaux. Ca c’est politique et je déteste. Comme je déteste cette tendance à salir les super héros introduite par Quesada. Tu fais bien de le rappeler : avec ce genre d’agissementsn BB mérite sa place avec les autres ordures d’Illuminati.
Sur l’écriture, je ne suis pas enthousiaste que toi. J’ai trouvé Jenkins bcp plus inspiré sur SENTRY et THE ACCUSED qui était passionnant. Là, purée c’est tout de même répétif et décompressé : pendant 9 chapitres, Attilan se fait bombarder, les Inhumains réduits à l’état de figurants se demande nt si Black Bolt n’a pas perdu ses couilles en plus de la voix et Maximus complote. Ca ne varie pas d’un Iota. Je veux bien qu’on est plus dans les bagarres de bac à sable mais là….5 épisodes de moins n’auraient pas fait grande différence. Avec un tel casting on aurait pu penser que les interactions entre personnages auraient été plus riches que » Majesté, ils nous massacrent, que faire ? »
Il y a des bons moments : ceux où BB doit surmonter ses émotions pour prendre de la hauteur. Le 1er chapitre que j’ai adoré avec cette fin très spirituel et le « Relax » final.
Mais c’est trop peu pour le garder dans ma collection. Crystal prononce à peine 20 phrases en 12 pages. Gorgone et Aquarius radotent.
Je suis content de l’avoir lu. Je n’ai pas autant détesté que les Ultimates, c’était important de savoir ce que c’était. Mais sans investissement émotionnel, je n’ai aucune raison de ne pas vouloir m’en séparer.
merci (quand même) 🙂
Merci pour ce retour détaillé.
S’il y a bien une chose que j’ai apprise ici, c’est que ce que l’on croit parfois être universel ne l’est pas, chacun ayant une grille de lecture et un ressenti complètement différent.
Tous les défauts que tu pointes me sont passé complètement au dessus. Je n’y ai vu que la classe narrative et picturale. Une espèce de rapport fond/forme ultime (d’où mon titre) entre le scénario indolent et les illustrations vaporeuses. Un vrai trip de lecture. Les personnages ? Ils ne m’ont guère intéressé. On en aurait mis d’autres c’était pareil pour moi, même si là j’ai apprécié le traitement mythologique de quelques figures de papier iconiques. J’ai eu l’impression de lire une excellente BD et c’est ça qui m’a emporté. Mais pas mon rapport aux personnages.
C’est ça ma grille de lecture. Et j’ai compris maintenant qu’elle m’est propre et que celle des autres peut être très différente, sinon diamétralement opposée. La preuve ! 🙂
Oui. C’est très décompressé quand même si tu compares au DD de Smith où chaque épisode renvoie le précédent 10 km en arrière. Notre grille de lecture diffère en effet car la mienne privilégie les personnages avant tout.
Et je suis sûr que le récit centré sur Triton a fait battre ton petit coeur fan de la Hammer !
Oui mais ce qui m’a emporté et ce qui a fait que je me suis dit « chef d’oeuvre » une fois le livre terminé c’est autre chose : Une BD formellement super bien écrite et dessinée, avec, derrière des héros Marvel à la noix, une parabole sur le droit à la différence. J’ai adoré le parti-pris de ne pas donner de bastons (l’extrême inverse des Uncanny X-Force de Remender) et de plonger le lecteur dans un univers de freaks. C’est ce Marvel là qui m’intéresse. Celui qui contourne les habitudes et qui parle à l’adulte que je suis devenu.
Je préfère également les récit « perso-centrés » je crois que c’est à ça que j’ai été élevé quand on y réfléchit… Mais je peux faire exception sur des « one-shots » ou des trucs particulièrement bien foutu.
Hergé en est une preuve…Tintin n ‘est pas un personnage au sens auquel l’entendent les japonais par exemple. il est vecteur d’action jamais d’émotions, ce sont les autres servent à ça. Les Dupondt, Milou, Tchang, Haddock etc…
J’ai vraiment bien aimé les Inhumains, d’abord pout le graphisme qui était une claque, novatrice en plein de choses…
Ensuite Jenkins, ne prend pas son lecteur pour un gogol, il ne le traite pas de haut…
Il y a eu une période où les scénaristes snobaient le genre avec un certain mépris hautain, et ça ne me séduisaient pas…essentiellement parce que..ben ils vivent grâce à qui ces gens?
Jenkins n’est pas de ceux là… il tente de trouver l’angle d’attaque qui permette justement de travailler sur un niveau en quinconce des autres
J’aime bien Matt Kindt parce que je le trouve très agréable à lire en lui même…ben Jenkins c’est un peu pareil.
Je déplore qu’il ne soit pas un peu plus reconnu.
Décidément je dois être le seul ici à ne pas aimer le trait de Jae Lee.
Je suis également très fan de Jenkins. C’est un de mes scénaristes de comics préférés (ses Spiderman sont bien sympas, sans être révolutionnaires parce que dans l’ombre de JMS à la même période, ils font partie de ceux que j’aime me relire. Ses mini-séries sur Cap et THOR sont très chouettes aussi). Le soucis c’est qu’il a endossé la mini WOLVERINE ORIGINS qui, malgré son succès, a attiré les foudres des puristes. J’aimerais bien découvrir son run sur HELLBLAZER.
Jenkins est très bon sur THE ACCUSED.
Pour le reste je n’ai pas été transporté par son Spider-Man.
Ses Spiderman ne sont peut-être pas renversants, mais ils font partie de ceux que j’ai gardés. Je peux les relire avec plaisir. C’est de la bonne BD.
J’avais aussi beaucoup aimé son travail sur les FRONT LINE qu’il écrivait à chaque event dans les années 2000. Par contre tout ça je ne le relirai pas. C’est tout parti au bac à soldes à l’exception de CIVIL WAR et HOM. Et les CIVIL WAR je n’ai gardé que les 3 premiers tomes. Le FRONT LINE de Jenkins n’a pas échappé à la grande vidange Marvel…
OUi je ne sais pas trop ce qu’il est devenu depuis…
Ses Spider-Man je me les relierais bien en « global » en effet, parce que à l’image de ce que je disais de ce scénariste, il reste très bon pour se couler dans « l’esprit » d’un titre et en plus c’est Mark Buckingham de Fables qui l’accompagne au début… c’était forcément joli.
Chez Spider-man, j’aimerai bien lire le run de Jenkins sans avoir à acheter 50 revues qui propose aussi la série de Howard Mackie et le spider-girl chelou de je sais plus qui.
Mais pas de réédition à l’horizon.
J’ai un peu fait du ménage d’ailleurs. Je n’aime plus le Marvel moderne, et globalement je n’ai jamais retrouvé la joie de lire des aventures de mon super héros préféré après OMD.
Donc j’ai presque tout viré, même Superior. Je n’y relirai pas.
J’ai gardé quelques sagas isolées de Brand New day dont je parlais ici http://www.brucetringale.com/on-se-fait-une-toile-best-of-kiosque-spiderman/ parce que selon moi il y a de bonnes petites histoires et c’est le format que je préfère pour Spidey : des histoires en 3, 4, 6 épisodes max. Pas des intrigues interminables avec 25 super héros au milieu.
Et comme je préfère le pré-OMD, j’aimerai me faire les Jenkins un jour !
Mais si faut attendre les intégrales c’est pas gagné avant 10 ans. Il y a encore toutes les années 90 (assez nulles, majoritairement chaperonnées par Michelinie et dessinées par Bagley…beuh…), la saga du clone, les machins de Byrne et Mackie…avant d’arriver à Jenkins.
Du coup…en VO peut être ?
Mais ça fait du bien de se dire que j’en ai presque fini avec Marvel. Je ne renie pas mon affection pour les sagas que je conserve, mais je ne cours plus après ce qui sort, ça me laisse complètement de marbre et depuis un moment.
Panini vient d’achever la collection Icons dédiée au run de JMS. Auront-ils l’idée d’enchainer avec le run de Jenkins ? Après tout, Spiderman se vend bien. Mais bon, rien n’est moins sûr…
Je suis d’accord avec toi. Spidey dans les 90’s c’est pour les fans hardcore de cette période parce que bon, c’est quand même très mauvais. Et depuis JMS c’est très irrégulier.
Des années 90 il y a quand même les trucs de Dematteis à sauver comme L’enfant intérieur (même s’il t’a déçu, ça reste mieux que le reste.)
J’aime assez aussi les mini séries de McFarlane pour l’ambiance (pas celles de Michelinie, les trucs qu’il a fait en solo avec le lézard, le Wendingo. Pas extraordinaire mais quand même classe.)
Mais c’est au tout début : 1990/1991. Après ça se gâte grave.
Le truc c’est qu’avec Panini, ils sont capable de tout. ils sont vraiment imprévisibles…
Bon il rééditent tous les ans Wolverine Origins et reviennent sans arrêt sur un période qu’ils considèrent comme culte/rentable c’est à dire l’apogée de l’époque Bendis/Millar…
Ça n’est pas du tout mon opinion et je préfère largement faire mon petit marché à travers les époques.
Depuis 2015, l’éditeur cherche vraiment à renouveler son public et à capitaliser sur le succès des films rigolos/pouet/pouet…
Forcément quand on aime une narration un chouia adulte, sophistiqué ou simplement qui nous prend pas pour un débile amnésique , on est malheureux …
ou pas, parce que du coup je prend les titres qui éventuellement me parlent d’une manière ou d’une autre et m’en balance du reste avec un détachement que j’ai rarement eu.
C’est très bien, je retrouve l’envie quand je vois un livre presque à l’abandon et que d’un seul coup, je me pose la question: Tiens, ça raconte quoi ça? Hé ça a l’air pas mal… tout ce qui est Xmachin ou Avengers truc… je laisse ça aux gamins/gamines qui veulent savoir avec qui peut bien coucher Wolverine cette semaine? (oui parce que les enjeux c’est devenu une sorte de fausse presse people..;hallucinant!)
Oui les Spider-Man de Mc Farlane à défaut d’être intello, c’était quand même bien fun et pêchu…
ça fait partie des machins que je garde!
Oui, pareil. J’ai gardé les McFarlane (tout seul). Et les DeMatteis. Comme je l’ai déjà dit j’achèterai les yeux fermés une collection « DeMatteis présente Spiderman » même s’il y manquait les épisodes crossover de la Saga du Clone par les autres auteurs (à la noix). Dans la saga du Clone il n’y a que les épisodes par DeMatteis qui sont bons (voire très bons). Le reste est nul de chez nul.
Par exemple j’ai gardé la mini FRERES ENNEMIS. Même sans les autres épisodes de la saga du Clone autour, ça reste un petit bijou. J’espère que Panini tentera encore de sortir des Marvel Classic dédiés à des arcs de DeMatteis.
Moi je trouve toujours que la baston entre Spidey et le Lézard dans Tourments c’est à mettre à côté de celle contre Morlun de JMS dans le top des scènes de baston qui font pas rigoler ! L’ambiance des tambours, le lézard « zombifié » qui ne dit pas un mot, Spidey incapable de faire une vanne tellement il s’en prend plein la gueule et ne comprend pas ce qui se passe. C’est assez glauque comme baston.
Après c’est très très très light niveau scénar^^
ça tient plus de l’exercice de style qu’autre chose.
Mais cette BD m’a toujours marqué pour son atmosphère cauchemardesque.
La sorcière que McFarlane est allé chercher, je ne savais même pas que le perso existait avant (Calypso, une ex copine de Kraven), mais pareil, même si elle ne brillera pas par sa présence ou ses motivations, le fait qu’elle ne dise rien et essaie juste de défoncer Spider-man contribue à cette impression de cauchemar irraisonné et d’un Spidey complètement dépassé et impuissant face à ce qu’il affronte.
Ce récit a toujours bien marché sur moi^^
il est très bien raconté…
on transpire avec le tisseur…oui la ressemblance avec Morlun est bien vue.
on peut même aller plus loin, Spidey a souvent des bastons avec des mecs qui le surclassent, le mettent au tapis etc…
Ce que le lecteur voit, c’est que Spider-Man se relève, encore et encore, il se dépasse toujours…
ces histoires là fonctionnent à très bien sur moi…
bien plus que celui qui fait du stand-up en se fightant…
C’est ça. C’est une histoire light, mais bien mise en scène. Avec une ambiance très recherchée et très immersive.
Moi le Spidey qui fait des blagues (soi-disant pour trouver son courage…), c’est vraiment pas mon préféré. Ça reste un gimmick très infantile et ce sont les histoires les plus sérieuses où il ne fait aucune blague qui ont marqué son histoire éditoriale (la mort de Gwen, de Jean DeWolf, la 1° saga du clone, Kraven, Morlun, etc.).
C’est un tout en fait.
Il faut des passages plus légers ou il vanne des guignols faciles à appréhender si tu veux qu’à côté, la violence d’un affrontement terrible soit plus marquante.
Tout comme il faut des moments calmes dans un film pour mettre en valeur l’action quand elle arrive.
Mais les affrontements faciles à coups de vannes ne doivent pas constituer l’histoire en soi. ça doit être un moyen de décrire son quotidien habituel où il est fort et a même le temps de déconner, pour mieux faire le contraste avec ce qui se passe quand il est surclassé.
S’il se faisait sans arrête démonter on se dirait « mais c’est quoi ce héros en carton ? » ^^
Le « Perceptions » avec Wolverine est sympa aussi, avec un méchant qui n’est pas celui qu’on pense. Bon…McFarlane n’est pas le meilleur auteur pour aborder un scénar de cette noirceur techniquement mais ça reste un effort appréciable.
Sub-city avec les mutants chelou de Morlun est sympathique aussi.
Celui que je n’aime pas c’est Masques, avec un Ghost Rider qui se pointe sans qu’on sache d’où il sort, et un Jason Macendale en Super bouffon démoniaque dont j’ai jamais compris d’où il sortait (la version démoniaque, ça sort d’où ?) qui a enlevé un gosse et qui peut visiblement le défigurer…euh…ça semble faire références à des trucs précédents que je connais pas et donc c’est pas top.
Pour Macendale démoniaque, il me semble que cela vient d’Inferno
Bon, sinon l’article a enfin sa BO. Pas sûr que les paroles racontent ce que je pensais au départ (l’âge de l’adolescence comme un rite de passage), mais bon, j’adore cette chanson quand même…
Décidément, j’adore lire vos articles quand leur auteur est encore sous le coup de la (bonne !) surprise (^^) : l’enthousiasme presque enfantin qu’on peut ressentir à voir renouvelé ce miracle plein de joie émerveillée, qu’on ressentait quasi systématiquement au temps lointains de notre enfance en feuilletant nos périodiques favoris (ou n’importe quoi d’autre qui nous passait entre les mains, hein !) est une émotion qu’on ne se lasse pas de partager, tant elle s’est faite rare à mesure qu’on a tous pris de la bouteille -et que l’industrie en charge de nous distraire s’est pervertie au service de la rentabilité…
Merci, donc, pour la spontanéité et l’absence de retenue dans tes commentaires : ça fait beaucoup de bien à l’âme.
L’avis de Bruce donne matière à réfléchir sur l’organisation fasciste de la société Inhumaine mais, emporté par mon enthousiasme « ado attardé » de lecture, j’avoue ne pas m’être posé plus de questions que ça… Shame ! Comme seule excuse valide, j’invoque l’état de manque du vieux machin que je suis qui s’est vu, depuis une bande d’années, obligé de combler ses frustrations de lectures Super-Héroïque avec une production de plus en plus médiocre ! « Mercy, mercy me ! », comme dirait Robert Palmer… Jenkins semble juste utiliser tel quel l’univers (naïf ?!) mis en place par Lee et Kirby pour en faire juste une peinture un poil plus détaillée : aucun parti-pris ni jugement n’est objectivement formulé (les pertes « nécessaires », l’esclavagisme de facto des Primitifs Alpha, le passage obligé par la « chambre à gaz »…) et je sympathise complètement avec le rejet instinctif ressenti par Bruce.
Néanmoins, le cas de Woz semble ouvrir une brèche assez profonde dans cette organisation quasi nazie et suffit, en ce qui me concerne, à balayer la moindre ambiguïté sur la position des auteurs vis-à-vis de ces questions-là.
En guise d’avis, j’avais posté ça sur Bédéthèque :
Le dessin de Jae Lee, avec son encrage très délié, a ceci de particulier qu’il ralentit considérablement l’action présentée dans chaque case – ce qui semble un comble dans l’univers généralement mouvementé des Comic Books ! Ce faisant, il octroie à son sujet un rendu presque surréaliste, mais sans jamais verser dans l’exagération dans sa représentation du monde: les lois classiques de proportions et perspectives sont respectées. On se trouve néanmoins devant une réalité très graphiquement sublimée, où seules les expressions des visages, prodigieusement bien saisies et elles aussi » dramatisées » par le trait, rythment la progression de l’action en cours. Quelle que soit la scène dépeinte, il décale automatiquement l’ambiance vers quelque chose de plus onirique, plus contemplatif, sans pourtant nuire au récit lui-même ni gêner la lecture. Le tout apparait comme pris dans l’ambre… Et c’est beau à ne pas croire !
Il n’est pas le premier – ni le dernier – à » enluminer » ses planches: P. Craig Russell s’en est fait une spécialité et a longtemps été décrié pour ses arabesques savantes, qui décorent le moindre nuages, le moindre plis de tissus, le moindre reflet de miroir. Même combat ici, sauf que le travail stylistique de Lee joue d’avantage sur l’ambiance ( toujours très sombre ) plutôt que sur le soucis du détail dans l’image ( en général lumineuse ), comme Russell.
Au service de cette histoire des Inhumains, prétexte à une exploration/exposition passionnante de leur culture ( longtemps attendue ! ), ce style si personnel magnifie le sujet et l’aura des intervenants d’une coloration presque mythologique et, d’un Comic de super-héros, on se surprend à lire les jours de dieux païens dont on aurait, jusqu’alors, seulement vaguement entendu parler.
Beaucoup d’esthétisme, donc; mais pas que ça: il y a de vrais enjeux dans cette intrigue politico-psychologique ( Woz ! Magnifique et bouleversant personnage/concept sublimement représenté ! ) et, comme d’habitude, tout n’est pas de neige, au royaume du Danemark !
À lire, donc. Pour plein de bonnes raisons.