Les contes de l’Ankou par Collectif
1ère publication le 08/12/17- MAJ le 04/11/18
AUTEUR : MATTIE-BOY
VF : Soleil
Les contes de l’Ankou est une série de trois tomes conçue par un collectif d’auteurs, parue chez Soleil dans la collection « Soleil Celtic » dirigée par Jean-Luc Istin.
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La Bretagne est une terre de mystères et de légendes. Des légendes qui se mêlent à l’histoire pour combler le manque d’informations historiques sur le passé des celtes qui ont occupé cette terre avant l’arrivée des romains chrétiens. Le breton est une langue celtique parlée depuis plus de 1500 ans. Les premiers écrits remontent à la fin du 8ème siècle. Ils seraient même antérieurs aux premiers textes recensés en français datant de 842.
La Bretagne est une région si spécifique de France qu’on a vraiment l’impression de changer de pays lorsqu’on s’y rend, en particulier dans le Finistère où les panneaux en breton sont prépondérants par rapport aux français. Une région qui représente un véritable chaudron d’histoires incroyables, de contes régionaux. Là bas, la mort est symbolisée par l’Ankou. En vérité, il n’est pas vraiment l’incarnation de la mort mais son valet. Il a pour fonction de collecter les âmes des défunts. Un peu comme la représentation de la grande faucheuse que l’on connait, il se présente face à ceux dont la vie est arrivée à son terme dans sa charrette grinçante (karrik an Ankoù, le char de l’Ankou) pour faucher leur âme.
C’est un passeur d’âmes représenté souvent comme une silhouette grande et maigre aux cheveux blancs, presque squelettique, affublée d’un grand chapeau et d’une faux emmanchée à rebours car il ne la ramène par à lui pour faucher mais la lance en avant. On raconte que l’Ankou est le dernier mort de l’année précédente qui doit remplir son office pour les 4 saisons à venir. Ainsi, son allure peut changer. Cela peut être un homme, une femme ou même un enfant, même si les récits n’en font pas trop mention. Si un vivant entend le bruit de sa charrette, c’est qu’il ne va pas tarder à rendre l’âme (littéralement). On dit aussi que celui qui aperçoit l’Ankoù meurt dans l’année.
Il existe aussi des variantes. Les gens du littoral parlent plutôt d’une barque, Bag noz (« la barque de nuit »), à la place de la charrette, dans laquelle l’Ankoù recueille les anaons, les âmes des trépassés, qu’il transporte vers les rives de l’au-delà. L’Ankou a son domaine dans les monts d’Arrée et les âmes des trépassés dépendent entièrement de lui. Tout le monde le redoute bien sûr, mais il n’est pas associé au diable ni à rien de maléfique. Il est simplement l’ordre des choses, le passeur qui nous attend tous.
On retrouve donc dans cette BD le domaine de prédilection de Jean-Luc Istin : les légendes celtes et bretonnes.
Pour ma part, j’ai pris connaissance de la figure de l’Ankou assez jeune au travers d’un de mes albums préférés de Spirou et Fantasio sobrement intitulé « L’Ankou » par Jean-Claude Fournier (mon auteur préféré sur la série d’ailleurs, n’en déplaise à ceux qui ne jurent que par Franquin). J’ai ensuite lu des contes bretons recueillis par Anatole le Braz (1859-1926) dans son recueil La légende de la mort .
En lisant cette BD, j’ai compris que le postulat de base était de mettre en images certains de ces contes tels qu’on les connaît. Certains sont romancés bien sûr avec des ajouts de personnages, d’autres sans doute inventés mais je pense que pour apprécier cette BD il faut être conscient du parti pris narratif choisi. On est en effet plus dans le domaine de l’anthologie de petites histoires, un peu comme les EC comics ou les Eerie et Creepy des publications Warren. Plusieurs auteurs donnent leur version d’un conte sur l’Ankou avec leur propre graphisme et s’essayent ainsi à un exercice de style dans la tradition de « l’horreur vintage » (puisqu’après tout, ce sont les vraies légendes des temps anciens qui ont inspiré l’horreur qu’on appelle à présent « old school »).
Pour mettre en scène ces contes, il y a tout de même une intrigue de fond écrite par Jean-Luc Istin et illustrée de fort belle manière par Guillaume Sorel dont on avait déjà pu apprécier le talent dans L’île des morts ou Le horla chroniqués par l’ami Tornado.
Ce fil rouge narratif s’intéresse à un écrivain du nom de Guillaume Cadic complètement obsédé par la figure mythologique de l’Ankou depuis la mort de sa femme Maëlle et qui va chercher à le voir par tous les moyens en enquêtant dans les contrées bretonnes. Il a écrit de nombreuses histoires à son sujet suite aux informations qu’il a récoltées, et c’est ainsi que par l’entremise de ses écrits ou de ce que les autochtones lui racontent, nous allons avoir des parenthèses au sein du récit qui mettent en scène des contes populaires de cette région de France.
La toile de fond nous fera suivre le destin de cet homme qui finira par trouver ce qu’il cherche (mais pas de la façon souhaitée) et de sa fille Sofia qu’il a délaissée suite à la mort de sa femme. Cette dernière va partir en quête des souvenirs de son père qu’elle va apprendre à connaître et à moins détester en lisant le journal qu’il a laissé derrière lui et en questionnant des gens (ce qui donnera lieu à d’autres parenthèses légendaires). Ainsi elle comprendra qu’il est décédé en Bretagne en fin d’année…et en dernier. Ce qui veut dire qu’elle a encore une chance de le revoir. Mais jusqu’où ira-t-elle pour ça ? Commettra-t-elle la même erreur poussée par la même obsession dévorante de son père ?
Bien sûr, l’intérêt de la BD réside dans son ambiance et ses graphismes. L’histoire est intrigante et se suit avec plaisir, mais ne vous attendez pas à être très surpris par la tournure des petits contes. Ils sont forcément classiques et souvent prévisibles puisque ce sont des contes de ce genre qui ont forgé notre imaginaire depuis longtemps et donné naissance au genre littéraire fantastique dit « classique ». Mais il se dégage de ces petites histoires un vrai charme d’antan grâce notamment au travail graphique qui donne beaucoup de caractère aux décors et à l’ambiance mystérieuse.
Toutes les histoires ne sont pas du même niveau mais le charme opère de manière globale.
Le premier tome contient 3 mini histoires (sans compter l’intrigue principale). La première, « Le passeur de la Laïta » est écrit par Ronan Lebreton et illustré par Frank Poua. L’histoire met justement en scène une incarnation de l’Ankou sur sa barque de la nuit dans laquelle il ne faut surtout pas regarder en arrière pour éviter d’être emmené sur la rive des morts. Le dessin de Frank Poua est peut être un peu trop dépouillé au niveau des décors et un peu trop consensuel pour conférer une ambiance efficace à l’histoire mais celle-ci reste jolie sur le fond. Les deux autres contes, « Le pousseur de la Dourdu » et « La faux de l’Ankou », sont scénarisés par Jean-Luc Istin et illustrés par Gwendal Lemercier dont le style est sans doute le plus proche de celui de Sorel. Il livre des planches sophistiquées, parfois assez abstraites en ce qui concerne les décors mais dégageant une vraie atmosphère surnaturelle rehaussée par des couleurs chaudes et s’essayant au même parti pris bi-chromatique de Sorel, à savoir la cohabitation de deux couleurs complémentaires (des teintes de rouge qui cohabitent avec du vert, par exemple).
Le deuxième tome contient lui aussi 3 contes : « le filleul de l’Ankou » scénarisé par Erwan Lebreton (frère de Ronan) et illustré par Bruno Tatti et Stambecco, « les lavandières de la nuit » de Eric Liberge et « le souvenir de Sofia » par François Debois et le même Gwendal Lemercier au dessin. Le filleul de l’Ankou est certainement le conte le plus faiblard selon moi. Le dessin est assez curieux. De jolis décors et couleurs, mais des personnages aux expressions étrangement hagardes, et souffrant parfois de curiosités anatomiques. Quant à l’histoire, elle reste plutôt originale mais y perd pas mal en atmosphère avec une approche un peu plus caricaturale de l’Ankou. Bien que le dessin ne lui ressemble pas, j’ai tout de même pensé au trait de Richard Corben pour l’aspect caricatural des personnages (un peu courts sur pattes et aux visages ahuris). Et pour moi hélas, ce n’est pas un compliment tant j’ai du mal avec Corben.
Eric Liberge, qu’on connait bien sur le blog puisque j’ai déjà parlé de son travail sur Monsieur Mardi-Gras Descendres signe l’histoire la plus mémorable de ce tome. Celle des « lavandières de la nuit », des sortes de spectres qui nettoient le linceul d’une personne vouée à mourir et qui demandent de l’aide à des passants pour tordre le linge. Une demande qu’il vaut mieux refuser. Le trait d’Eric Liberge est toujours fouillé et l’ambiance est très réussie. Par contre les décors sont assez curieux. On jurerait qu’il a retravaillé des photos. Si ce n’est pas le cas, je ne saisis pas la technique utilisée. Mais il s’en dégage une sensation curieuse que les personnages sont posés sur des photos (ou des décors bien moins détourés que les personnages, plus abstraits). Le niveau de détails sur les personnages est toujours impressionnant mais la mise en couleur est assez étrange également, assez uniforme, manquant de relief. Pour cette raison, je dirais que le résultat n’est pas du niveau de Monsieur Mardi-Gras Descendres (est-ce lié au fait qu’il ne dessine pas de squelettes ?) mais l’auteur nous livre tout de même un petit chapitre mémorable.
La dernière histoire « le souvenir de Sofia » est un flash back étroitement liée à la trame principale qui raconte la mort de Maëlle, la mère de Sofia. C’est une bonne idée que ce soit Gwendal Lemercier qui l’illustre puisque son style est le plus proche de Sorel qui gère la partie se déroulant dans le présent.
Un de mes regrets tout de même sur cette BD est l’absence de Guillaume Sorel sur le 3ème tome. Ce dernier illustrait normalement l’histoire du père et de sa fille qui sert de toile de fond mais comme en témoigne un mot de Jean-Luc Istin à la fin du dernier tome, il n’aurait pas pu travailler sur celui-ci pour des raisons personnelles. Son remplaçant, Laurent Paturaud, fait le boulot de manière satisfaisante mais son trait plus classique souffre forcément de la comparaison avec celui de Sorel, en plus de paraître moins légitime puisque ce n’est pas lui qu’on attendait.
Il n’empêche que ce dernier tome a son lot d’histoires sympathiques, cette fois-ci s’éloignant un peu de la figure de l’Ankou. En effet, excepté le conte « la longue nuit » écrit par Henri Fabuel et dessiné par Olivier Ledroit racontant une histoire d’amour morbide, les trois autres histoires « l’eau noire » et « Marie » dessinées par Jacques Lamontagne ainsi que « vengeance divine » par Lemercier, ne font pas mention de l’Ankou. « L’eau noire » se penche plutôt sur les anaons, ces spectres qui peuvent errer dans notre monde s’ils sont retenus par le chagrin des vivants. Une bien jolie histoire. Quant à « Marie » et « Vengeance divine », elles sont toutes deux scénarisées par Jean-Luc Istin et sont étroitement liées à l’intrigue principale dont je ne vous révélerai rien de plus.
Finalement, malgré ce foisonnement de dessinateurs et de scénaristes, cela reste assez harmonieux, justement parce que la présence des contes au milieu du récit principal justifie l’alternance des styles. Cela permet même de bien dissocier l’histoire de fond de celles des légendes populaires. On apprécie davantage les divers styles que lorsque leur mélange est dicté par des impératifs éditoriaux (sur certains comics Marvel manquant d’homogénéité graphique par exemple). Le seul moment où c’est un peu gênant c’est justement quand Sorel s’absente sur le 3ème tome alors que ce n’était pas prévu.
Mes préférences en matière de dessin vont au trait de Sorel, de Lemercier et d’Olivier Ledroit. Ce dernier en particulier nous livre une atmosphère gothique aux tons noirs et blancs du plus bel effet. J’ai plus de mal avec ses planches surchargées de détails et dominées par la couleur rouge dans Requiem, chevalier vampire , mais ici tout est lisible, aéré, et on retrouve ce principe bi-chromatique avec une dominante de noir dans des décors enneigés d’une blancheur immaculée. Quant à Guillaume Sorel, il livre un travail de qualité assez proche de ce qu’il a fait pour la série Algernon Woodcock .
Globalement les décors font bien bretons, pas forcément reconnaissables (quoique je n’ai pas parcouru toute la région), mais souvent on sent bien un mélange de lieux existants ou inspirés par eux. Sorel nous représente d’ailleurs la ville fortifiée de Dinan d’une bien belle façon.
Si les contes peuvent être prévisibles, je dirais que la force de la BD n’est pas tant dans les rebondissements du scénario que dans son atmosphère, dans la manière de mettre en image ces histoires et de leur donner un charme via une identité visuelle qui n’existe pas dans la version écrite de ces contes. D’ailleurs, celle-ci ne brille pas forcément par la beauté de son écriture. Attention, je ne voudrais pas froisser les fans d’Anatole le Braz, mais il faut bien reconnaître que son ouvrage La légende de la mort fait davantage office de recueil de témoignages et de documentation folklorique plutôt que de roman. Certes, certaines histoires sont joliment écrites, mais cela reste assez académique. Anatole le Braz a surtout fait beaucoup de recherches pour compiler des légendes de la tradition orale bretonne. Nous ne sommes pas dans le domaine d’une adaptation de Victor Hugo ou autre auteur reconnu comme un génie littéraire, mais dans la transcription visuelle de contes régionaux couchés sur papier pour des raisons historiques ou culturelles. L’intérêt de cette BD pour moi est donc d’apporter une plus-value à ces histoires en faisant vivre ces croyances au travers de styles graphiques variés. Une BD d’atmosphère donc. Et pour ma part, je trouve le tout réussi malgré quelques styles de dessins qui m’ont moins plu. Cela dit, je pense que pour apprécier cette série, il faut être amateur d’histoires courtes exhalant le parfum d’une culture singulière et accepter de se laisser porter par leur dimension poétique.
Kenavo !
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Bruce Lit vous emmène aujourd’hui en Bretagne et ses légendes horrifiques, notamment celles de L’Ankou. Dans la tradition des Comics Warren, Guillaume Sorel, Eric Liberge et Jen-Luc Istin vous donne rdv avec la Mort ! Mattie Boy est envoûté et vous en fait la revue.
BO du jour :
Selon Yogan, l’Ankou peut inspirer des airs festifs :
J’ai beaucoup apprécié la première partie de présentation de l’Ankou, car je n’avais connaissance de cette figure que par quelques cartes postales humoristiques vues chez des marchands de journaux. La précision relative à la faux emmanchée à rebours est précieuse car je ne la connaissais pas… et je ne l’aurais peut-être pas remarqué.
J’avais beaucoup apprécié les pages de Guillaume Sorel dans la série Algernon Woodcock, avec Mathieu Galié, pour laquelle un article repose au fond de la réserve dans les caves de Bruce. Effectivement l’iconographie permet d’apprécier la maîtrise de la couleur de Gwendal Lemercier. La dernière planche (celle d’Olivier Ledroit) est somptueuse et moins chargée que celles de Requime comme tu le fais observer.
Cette présentation d’une semi-anthologie trouve bien sa place dans une semaine BD atypique.
Ma première connaissance de l’Ankou était aussi humoristique avec ce Spirou :
https://www.bedetheque.com/media/Couvertures/Spiroufantasio27.jpg
L’Ankou n’est pas systématiquement représenté avec une faux emmanchée à rebours selon les représentations nombreuses de cette figure, mais c’est souvent le cas et ça fait partie d’une légende que j’avais lue et qui est justement adaptée dans le premier tome. L’Ankou vient demander à un forgeron de lui réparer sa faux. Le forgeron lui fait remarquer qu’elle est à l’envers mais l’Ankou lui demande de ne rien changer. A la fin, puisqu’il a rencontré l’Ankou, il est condamné…mais comme il a également fait du bon boulot pour le dépanner, l’Ankou lui laisse le temps de faire ses adieux à sa famille avant de l’emmener.
Tu parles avec une belle fougue de la culture Bretonne à laquelle je ne connais rien. Grâce à toi je sais ce qu’est un Ankou.
l’Ankou est le dernier mort de l’année précédente qui doit remplir son office pour les 4 saisons à venir ; pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
A tenter en médiathèque.
Ah c’est rarement simple les mythes et légendes. Mais culturellement intéressant.
J’ai des petits recueils de légendes aussi sous forme de « romans » illustrés. Ils sont plein de Korrigans, de Hopper Noz, d’Ankou et autres lavandières de la nuit ou cités englouties (comme la cité d’Is)
Faut aimer tout ça après.
D’ailleurs sur le thème des histoires de Bretagne, l’album récent « Ar-men : l’enfer des enfers » d’Emmanuel Lepage me fait de l’œil en ce moment. Apparemment c’est l’histoire de la construction du phare le plus éloigné mélangée à une histoire de gardien de phare qui évoque les légendes de l’Ankou et de la cité engloutie d’Ys.
Et sinon un article sur la série « les druides » est dans les caves de Bruce. Une autre déclinaison de légendes mélangées à l’histoire. J’avoue que quand c’est bien fait j’adore le format BD pour évoquer les légendes.
Ce qui me fait penser que je n’ai pas encore lu Comme une odeur de Diable de Laurent Lefeuvre.
Je viens de jeter un œil sur une critique (positive d’ailleurs) pour savoir de quoi il s’agit et ça semble sympa en effet. Je ne connaissais pas.
hardcore ? Du genre il m’aurait engueulé pour avoir dit que la Bretagne est une région de France ?^^ Ils veulent leur indépendance aussi non ?
Enfin j’ai dis ça sans mépris aucun moi, hein ! Les bretons que j’ai croisés durant mon séjour là bas étaient sympas.
Et c’est marrant de voir un KENAVO sculpté au dessus de la sortie d’un Intermarché^^ (dans le Finistère bien sûr, ils sont à fond là bas)
Je ne suis pas allé dans les Monts d’Arrée, demeure de l’Ankou. Mais j’ai fait pas mal de côtes, de Saint Malo à la pointe du Raz en passant par le cap Fréhel, les côtes de Granit rose de Ploumanac’h, et le Crozon.
Et bien sûr une visite contée de la forêt de Paimpont (la supposée Brocéliande légendaire), la ville de Dinan, celle de Quimper.
Je plussoie sur l’intérêt de la première partie de l’article donnant des explications sur l’Ankou.
Je ne suis pas plus attiré que ça par les histoires, même si les dessins choisis pour illustrer sont très jolis.
Contrairement au personnage principal… comme on dit : « Quel Ankou laid, ce type ! »
Je ne pensais pas vous apprendre des trucs. Tant mieux alors. Moi je suis tombé petit dans la marmite des histoires de squelettes et de grandes faucheuses^^ Je crois que c’est ma mère qui m’a dit ce qu’était l’Ankou justement quand je lui ai demandé la signification du titre de la BD de Spirou et Fantasio. Elle m’a expliqué et m’a acheté l’album.
Ah monsieur est breton ?
« La tradition de transmission bretonne est une tradition orale » : c’est bien le drame, et le sujet de l’article d’aujourd’hui qui a fait que leur culture s’est effacée un peu au profit d’une version chrétienne.
Non je ne suis pas breton du tout. Juste un passionné^^
Les éditions bretonnes « au bord des continents » ont de jolies éditions de contes régionaux, et une version de « la légende de la mort » d’Anatole le Braz justement.
Tiens d’ailleurs Fournier (qui a écrit le Spirou sur l’Ankou) était de culture bretonne aussi. ça ne devrait pas m’étonner mais je l’ignorais^^
C’est sympa ce bouquin, une version BD de tout plein de légendes hyper célèbres.
Une porte d’ouverture vers Anatole Le Braz
Les planches de Sorel ici présentes ainsi que celles de Ledroit sont assez renversantes. Il faut vraiment que je m’achète du Sorel…
Cela pourrait me plaire si je ne devais pas acheter douze mille autres trucs, ça doit être une bonne détente et les dessins peuvent être beaux.
Je ne comprends pas comment tu peux préférer Fournier dans Spirou. Je préfère même ceux de Morvan et Munuera et ceux Yoann et Vehmann ! Bref, Fournier, j’ai du mal.
Tu connais la série Le Marquis d’Anaon ? J’aime beaucoup, y compris le dessin qui est pourtant un peu avare.
La BO : j’aime bien la seconde partie, quand ça s’emballe. Avant, ça m’ennuie profondément.
Bah ouais j’aime bien Fournier. Le dyptique Des haricots partout et Kodo le tyran doit être une de mes histoires de Spirou préférée. Et l’Ankou aussi.
Tout le délire autour du triangle avec le personnage de Ito Kata (un brin cliché^^)
De Franquin j’aime surtout les tomes avec Zorglub.
Et de Tom & Janry les épisodes avec Vito la déveine.
Après je ne suis pas un inconditionnel de Spirou. J’en ai lu beaucoup gamin, mais ouais de nos jours c’est Fournier (pas tous ses albums non plus) et Tome & Janry que je préfère.
Je connais juste de nom Le Marquis d’Anaon. J’étais tombé dessus dans mes recherches de BD.
J’ai commencé Spirou avec Machine qui rêve.
j’ai adoré et j’ai fait presque tout Tome et Janry depuis…
Morvan, j’ai pas trop accroché…
La dernière équipe a l’air pas mal…
Machine qui rêve est le truc qui ressemble le moins à un Spirou, drôle de départ^^
ça ressemble presque davantage à SODA.
Moi j’ai commencé gamin avec de plus vieux albums.
En fait j’aimais pas Spirou quand j’étais gamin.
Enfant j’ai fait le rejet de deux trucs: les gros nez et les picsou.
c’est pour ça que j’ai eu le coup de foudre pour les super héros qui avaient des têtes d’humains normaux et puis très rapidement pour Gotlib, et pour Thorgal et Corto Maltese.
Le reste c’est ma passion qui m’a fait sauter un mur à la fois que ce soit les manga, les Dupuis Marcinelle, le comics indépendant etc…
Longtemps j’ai pas aimé Machine qui rêve. En même temps mets toi à la place du gamin qui lit les Spirou de Franquin et qui tombe là dessus.
J’ai reproché à Tome ce que tu reproches à Morrison. Une sorte d’impression qu’il disait « bon allez fini la BD pour gogol, maintenant c’est sérieux et triste, et Seccotine déclare s’appeler Sophie » Euh…Spirou et Fantasio c’est pas réaliste non plus comme noms. Doivent-ils s’appeler Bob et Richard ? A ce moment là, pourquoi c’est étiqueté Spirou cet album ?
Bref j’avais cette impression que les auteurs rejetaient l’héritage de Spirou.
Après pris tel quel, c’est un bon album. Mais ça fait vraiment pas « Spirou » dans mon esprit.
C’est pas faux ^^
Par contre ils ont fait pas mal de tomes très « traditionnels » avant de lancer celui là et j’avoue que je le prends plus comme une sorte de parenthèse. un récréation.
il ya le droit d’inventaire mais j’ai pas ressenti l’agression. sans doute parce que j’étais pas impliqué.
sur moi, il a totalement fonctionné puisque je me suis lancé dedans en me disant que si je devais posséder un spirou, ce serait celui là et puis j’ai pris Luna Fatal, Spirou à New York, le repaire des murènes, le rayon noir et deux ou trous autres. j’ai pris aussi les Spirou vu par Yann parce que j’adore cet auteur… et voilà.
Du coup s’il y avait fracture, je l’ai plâtré très vite…
Oui, vaste débat qui n’a pas lieu d’être pour moi, ce Machine qui rêve. Je comprends ceux qui l’ont rejeté, la colère des fans etc… mais moi ça ne m’a pas dérangé, je le sentais aussi comme une parenthèse. C’était sans doute la volonté des auteurs, mais ils en ont payé les frais malheureusement…
C’est marrant, lorsque mon fils a voulu se mettre à Spirou (il devait avoir huit ans), c’est le premier qu’il m’a brandi. Le premier qui l’a attiré. Il fallait que ce soit celui-là d’abord… alors que même si j’en avais moins que maintenant, j’avais déjà une vingtaine d’albums !
Oui ça dépend aussi par quoi tu commences.
Bizarrement les Tome & Janry ne sont plus mes préférés même si plus jeune j’étais très fan. Je fais tout à l’envers moi, j’aime Fournier que personne n’aime et Tome & Janry m’ont usé. J’aime surtout les épisodes avec Vito la déveine, mais sinon j’accroche plus trop aux autres Tome & Janry. Peut être les ai-je trop lus plus jeune aussi…
La vallée des bannis m’avait traumatisé avec un Fantasio qui devient dingue aussi^^
Mais les autres…mouaif.
J’aime pas Virus, Aventure au Australie, l’horloger de la comète et le réveil du Z c’est pas à la hauteur du dyptique Zorglub de Franquin.
Enfin voilà, je ne suis plus un grand fan de Spirou, et malgré tout j’aime toujours certains Fournier. Fantasio amoureux d’Ororea aussi, ça date de Fournier et c’était sympa de voir les persos avoir un coup de foudre. J’sais pas…sans doute que la nostalgie joue un rôle aussi. Bref…voilà^^
La dernière équipe est très bien. Meilleure que Morvan et Munuera alors que ce sont deux auteurs que j’aime beaucoup.
Matt, je comprends tout à fait, j’ai stoppé net mes Tuniques Bleues et peut-être un jour complèterai-je mes Sodas. Mais si je devais acheter Natacha (je n’en ai qu’un tome, en version souple !), je ferais comme toi. La différence, c’est que j’ai des enfants. C’est de leur faute si j’achète encore Spirou (oui oui même maintenant, on est fans avec Maël… d’ailleurs ile me les a tous volés, ils sont dans SA bibliothèque… il ne me manque qu’un Franquin puisque je ne compte pas acheter les Fournier) et Thorgal. Si si juré.
T’es méchant avec Fournier^^ C’est bizarre j’entends partout qu’il n’est pas bon sur cette série. Mais moi j’aime bien. Suis-je anormal ?
Ah les gosses…
J’en ai pas. J’ai des neveux qui dépuillent la maison de mon père de ses Boule et Bill (m’en fous, j’aime pas…et c’est pas les miens, c’était ceux de mon frère)
Z’ont pas intérêt à toucher à mes BD. J’suis un relou protecteur collectionneur moi, hein !
Je pense que je devrai relire les Fournier, mais c’est trop gentil pour moi. Pas de folie, du personnage lisse. Alors qu’ils ne l’ont pas été (lisses) dès la reprise par Franquin. Et puis beaucoup moins d’humour.
Moins d’humour ? Ah ben dis donc…je sais pas ce qu’il te faut.
Tu as lu Kodo le tyran et des haricots partout ?
Lisses les persos ? Bah…j’sais pas Fantasio tombe amoureux déjà, alors qu’ils sont asexués avant ça.
APrès oui c’est peut être un peu « gentil », enfantin…
Quoique…certaines planches de l’Ankou font presque peur (toutes proportions gardées, mais il y a une atmosphère sympa)
C’est le souvenir que j’en ai en tout cas. Ou alors c’est de l’humour qui ne marche pas sur moi, je ne sais pas, en tout cas je sais que je n’aime pas cette période. Ce qui est sûr, c’est que je les ai tous lus par contre… mais ça remonte, maintenant.
Bon…chacun son truc j’imagine^^
Sinon pour Machine qui rêve, je n’en veux à personne pour ma part^^
Mais j’étais gamin et je comprenais pas, j’étais perplexe face à cet album après avoir lu des Franquin et quelques Tome & Janry plus colorés. Limite j’étais un peu triste que ça devienne comme ça Spirou. J’ai arrêté à ce moment là d’en lire de nouveaux d’ailleurs.
Réaction bête de gamin si vous voulez, mais je savais pas que ce serait une parenthèse, ma mère suivait les parutions et me les offrait. Et celui là…m’enfin c’est quoi ? J’avais rien compris à l’histoire non plus.
Les albums de Morvan et Munuera et ceux Yoann et Vehmann, je ne connais pas.
J’ai arrêté les frais après Tome & Janry. Plus ça va et plus je ne garde que les albums que j’ai connu gamin pour ce genre de BD de jeunesse. Parce qu’on peut pas tout acheter, et j’ai pas envie de suivre les mêmes personnages pendants des décennies.
Les Natacha, comme indiqué dans mon article, je m’arrête aux 10/12 premiers tomes.
Les Yoko Tsuno pareil.
SODA, y’en a pas des tonnes donc je l’ai ai tous, mais si la série continuait, je sais même pas si je serai intéressé.
J’échantillonne moi^^ Je prends des bouts de bonnes séries, jamais au complet. C’est ruineux après. Et je veux varier.
@Tornado : j’adore Anita Bomba. Je les ai rachetés lors de la précédente réédition, qui a vu un nouveau tome arriver. Le dessin est terrible. Mais il faudrait que je les relise, je ne m’en souviens que vaguement. Cela pourrait te plaire en tout cas.