Streets of Glory par Ennis et Wolfer
Un type comme Garth Ennis, c’est une bénédiction pour les éditeurs.
Âgé d’à peine 40 ans, voilà un type à la bibliographie impressionnante écrivant des comics plus vite que son ombre, intelligents, caustiques et dérangeants.
Le risque d’être si prolifique c’est que, inévitablement , le risque de redite apparaît. Et c’est le cas avec ces « Rues de la gloire ».
Un ancien as de la gâchette revient en ville pour réparer une vie de couple qu’il a sabordé 20 ans auparavant.
Joseph Dunn va y retrouver son amante mais aussi son pire ennemi et un promoteur de chemin de fer véreux. Violence, scalp, fusillades et quelques tortures bien senties sont au programme. Le talent d’Ennis est là.
En moins de 6 épisodes de cette mini série ( n’attendez pas de volume 2 contrairement à ce que nos amis de Panini annoncent sur la couverture), il réussit à poser des personnages aux interactions crédibles entre eux, une trame ultra classique mais efficace et toujours son sens du rythme et du dialogue.
Le tout se lit sans déplaisir. Dunn continue de traduire l’obsession d’Ennis pour les Badass façon Eastwood et Lee Marvin. Il a le cuir plutôt tendre d’ailleurs ce cow-boy : contrairement à la majorité des héros de l’irlandais, il sourit, plaisante et se montre maladroit avec les femmes.
Seulement voilà : il n’ y aucune valeur ajoutée à la relecture et ceci est impensable pour du Ennis. Autrement dit, il ne s’est pas foulé et entre les enfilades de clichés et des thèmes qu’il a mieux développés ailleurs ( amitié virile, un héros de guerre dépassé par son époque, le western crépusculaire), c’est un léger ennui qui pointe à l’horizon.
D’autant plus que les dessins de Mike Wolfer ne sont pas des plus ragoutants: couvertures moches, design du héros stéréotypé, langage corporel figé et décors rudimentaires. Les fans hardcore de Garth Ennis n’y gagneront pas grand chose et les autres se diront qu’il s’agit là d’un travail mineur d’un auteur majeur.