Focus : TANTE MAY
AUTEUR:THIERRY ARAUD
1ère publication le 13/01/16- Mise à jour le 03/02/18
Thierry Araud nous propose aujourd’hui le portrait de la plus increvable des mémés ! Elle a enterré Wolverine, Captain Marvel et David Bowie. Survécu à Octopus et Norman Osborn ! Les balles ne l’arrêtent pas, pas plus que les infarctus : May Parker, la tata de Spider-Man !
Il y a, dans la mythologie « SpiderMan » plusieurs personnages incontournables, indéracinables, irremplaçables.
Peter Parker en est, bien entendu, le principal et ses effacements, rares, n’ont jamais duré très longtemps (Saga du Clone, Superior SpiderMan).
Une autre figure appartient à ce tronc mythologique. Il s’agit bien entendu de Tante May, la brave tantine à la santé éternellement fragile, toute dévouée au bonheur de son unique neveu et apparue en même temps que le sus nommé neveu dans Amazing Fantasy n° 15 d’Août 1962.
Figure dramatique, voire même tragique : la pauvre femme perd son mari dans des conditions affreuses et la seule personne qui lui reste, par amour pour elle, passera le reste de sa vie à lui mentir en lui cachant sa double identité.
La relation neveu/tante est très intéressante dans les premières années de la série. Elle est entièrement placée sous le signe du mensonge et de l’amour. L’amour des deux devant s’accommoder du mensonge comme seul moyen, de faire perdurer cet amour.
Peter cache à sa tante qu’il est SpiderMan car, sachant sa tante cardiaque, il craint, fort justement, que cette révélation ne lui soit fatale.
Tante May, elle, cache à Peter les soucis financiers récurrents qui sont les leurs et ses nombreux problèmes de santé.
Ce premier acte de la relation Peter/May, s’il trouvera très vite ses limites donne toutefois des épisodes où la charge dramatique est assez intense. Le plus frappant prend ses racines dans « Amazing SpiderMan » n° 10. Peter Parker accepte une transfusion de son sang radioactif à sa tante qui se remet difficilement d’un de ses nombreux problèmes de santé. Dans Amazing SpiderMan n° 31, Tante May est victime de malaises qui conduiront à son hospitalisation. Très vite, son état de santé décline jusqu’à ce que les médecins avouent à Peter que le sang de sa tante contient des particules radioactives impossibles à déloger. Peter se souvient alors de la transfusion et comprend qu’en voulant sauver sa tante, il l’a condamnée à mort.
Avec l’aide du Docteur Connors, il arrive à concocter un antidote, mais il faut lui ajouter un sérum qui est volé à l’aéroport.
SpiderMan se déchaine alors, luttant contre la mort et le temps. Il s’avère très vite que le commanditaire du vol n’est autre que le Docteur Octopus, un des pires vilains de l’univers Marvel. S’ensuit un combat très court, à l’issue duquel SpiderMan est coincé sous des tonnes de gravats. Il s’avoue alors qu’il a échoué et qu’il est responsable de la mort de sa tante. Toutefois, dès l’épisode suivant, puisant dans ses ultimes forces, il parvient à se dégager. Les planches 2 – 3 – 4 et 5 de l’épisode n° 33 sont stupéfiantes.
Steve Ditko, dans un découpage magnifique de signifiant et une économie de moyens rare, offre aux lecteurs la vision d’un homme, parfois faible, certes pas parfait, mais qui, poussé dans ses derniers retranchements se prouve qu’il est vraiment le héros qu’il rêve d’être. Jamais SpiderMan n’aura paru plus « Amazing ».
Il est noter, pour conclure, que ce ne sera pas la première fois que les destins de May Parker et Otto Octavius se croiseront.
Les prochaines années de la série verront une relative raréfaction des apparitions de May qui, c’est vrai, commençait à devenir un personnage peu intéressant : increvable mais toujours malade.
Très vite, Peter va partir habiter avec Harry Osborn et Anna Watson viendra, elle, habiter avec May. La distance va permettre aux scénaristes de ne plus trop en rajouter sur l’état de santé de Tante May, même si cela reste l’élément déterminant du personnage.
Certains scénaristes n’ont pas hésité à utiliser la pauvre May Parker de façons plutôt… inattendues. Ainsi en 1973 et 1974, Gerry Conway et Ross Andru en firent l’héritière d’une propriété sur une île canadienne, et qui se trouvait être le site d’une mine radioactive ainsi que d’un petit réacteur commercial. Toutes choses qui intéressent le Docteur Octopus (once again) au plus haut point.
Ce dernier n’hésite pas à séduire May et lui propose un rapide mariage que SpiderMan va tenter d’empêcher (Amazing SpiderMan 131). Le combat final verra l’île exploser et Octopus passer pour mort.
Le personnage de May reprendra de l’ampleur et une caractérisation qui lui convient mieux lorsqu’elle ralliera les « Panthères Grises », groupe militant pour la défense des droits des retraités et des personnes âgées. Lors d’une manifestation elle fera une nouvelle attaque cardiaque et sera, à la fin de son hospitalisation, placée en maison de repos.
Dans Amazing SpiderMan 195, rentrant chez lui après un dur combat contre la Chatte Noire, Peter reçoit une lettre de la maison de retraite, l’informant du décès de sa tante.
Mais la vérité ne fut pas longue à se faire jour : le bandit responsable de la mort d’Oncle Ben, avait tenté de cambrioler la résidence des Parker car il était à la recherche du trésor d’un malfrat, ancien propriétaire de la maison. Ne trouvant toujours pas le trésor, il convainc alors le directeur de la maison de repos de tante May, Ludwig Rinehart de simuler sa mort afin qu’il puisse l’interroger en toute tranquillité. Mais l’intervention de Peter puis le double jeu de Rinehart, en fait l’ater égo de Mystério, firent échouer l’affaire. Rendu fou furieux, Peter n’hésitera pas à se démasquer devant le cambrioleur qui, fort opportunément décède derechef d’une crise cardiaque. Jolie petite prouesse scénaristique puisque cette suite d’épisodes débute par l’attaque cardiaque de May et se clôt sur l’attaque cardiaque du cambrioleur.
Quant au fait d’enlever Tante May pour l’interroger on passera sur le ridicule du scénario : soit elle sait où est l’argent, et il y a tout lieu de penser qu’elle l’a déjà dépensé, soit elle ne le sait pas et l’interroger ne servira à rien.
Se remettant doucement de ces aventures, et après le départ d’Anna Watson partie vivre en Floride, May décida de reconvertir sa propriété de Forrest Hill en maison de pension. Elle y accueillera une demi douzaine des pensionnaires, parmi lesquels Nathan Lubensky, jovial retraité en fauteuil roulant. Une idylle naîtra entre eux deux qui ira jusqu’aux fiançailles.
Mais Nathan se rendit responsable de la mort d’un voyou qui avait frappé May. Ce fut la fin de leur histoire, jusqu’au jour où, Nathan apprend à May qu’il est atteint d’un cancer en phase terminale. May l’accueillera à nouveau chez elle où il la sauvera d’une attaque du Vautour avant de mourir dans ses bras.
Nous en arrivons à présent à évoquer l’un des épisodes où les relations d’amour de Peter et May sont les mieux transcrites. Au tout début de la saga du clone la situation est la suivante : le retour du supposé clone de Peter plonge ce dernier dans des abîmes d’interrogations. Au point de ne plus trop savoir qui il est. De plus, il va devenir papa. Le monde de Peter est chamboulé dans tous les recoins.
Et voilà que Tante May fait un nouvel infarctus qui la plonge dans le coma. Semblant aller mieux, finalement, elle demande à rentrer chez elle. Dans un superbe passage où elle et Peter se retrouvent seuls au sommet de l’Empire State Building, elle lui avoue savoir depuis longtemps qu’il est SpiderMan.
Il y a dans ces quelques cases de Amazing SpiderMan 400 une telle sincérité, une immense franchise qui connaîtra son apothéose lorsque Tante May s’éteindra sereinement chez elle quelques jours après. Les adieux de May à Peter et la citation de Peter Pan, restent dans mes souvenirs de lecture de comics comme un des moments qui m’a le plus ému. Tante May mourrait comme elle a vécu : en prenant soin de Peter en lui prodiguant des conseils et en le rassurant : « But not all leave-taking is bad. I’ve had a good life. A long life. But I’m tired, Peter. It’s my time. It’s my time. » Respect total du personnage. Merci Monsieur De Matteis.
Et il eut fallu en rester là. Comme exposé plus haut, Peter est complètement déboussolé, sa vie subit une véritable révolution et voilà que la seule personne qui aurait pu encore lui montrer le Nord, celle qui l’accompagne depuis sa plus tendre enfance, sa figure maternelle, décède.
Je passerai très rapidement et avec un mépris totalement assumé sur le « retour » de Tante May et l’explication selon laquelle la May morte dans l’épisode 400 était une actrice payée par Norman Osborn. C’est, personnellement, à ce moment précis que j’ai arrêté de lire les comics estampillés « SpiderMan ».
Enfin, bref, revoilà Tante May. Quelques temps plus tard, j’apprends que Straczynski va reprendre le scénario de « Amazing SpiderMan » et j’en profite pour me réabonner à ce titre. Les débuts sont époustouflants, mais la fin du numéro 35… Comment dire ? Je crois avoir décoller de mon fauteuil. Tante May apprenais ENFIN la double identité de Peter.
Un grand moment de narration suivait avec le numéro 37 : 3 pages muettes et Romita Jr étalant tout son art dans les expressions du visage de May. Etonnée, ne comprenant pas, puis réalisant, atterrée, puis effrayée à la vue des lance-toiles, puis acceptant, puis forte, décidée, volontaire.
L’épisode numéro 38 est lui aussi exemplaire : Peter n’arrive pas à joindre sa tante et commence à se faire des idées morbides. Il imagine sa tante lui avouer qu’elle n’a plus que 6 mois à vivre, ou que c’est le cas de Mary-Jane. Ou de Flash Thompson. Ou de la planète. Ou du Docteur Octopus. Et on finit dans le délire lorsqu’elle lui demande s’il veut manger une pizza et si son chemisier s’accorde avec sa veste…
Puis vient l’heure de l’explication franche et brutale.
Mais je renvoie le lecteur à ce fameux numéro 38 car rien ne vaux la lecture de ces pages superbes d’humanité. Peter réalise que finalement, la tante qu’il croyait fragile, prête à se rompre au moindre choc est une femme forte, très forte. Et le lecteur s’en rend compte lui aussi par la même occasion.
A partir de là et pour de nombreux épisodes, surtout après le retour de Mary-Jane, ces trois personnages vont constituer un vrai clan, s’entraidant, soudés dans le secret qu’ils sont les seuls (enfin presque) à connaître. D’ailleurs, après la destruction de sa maison, May suivra Peter et Mary-Jane chez les Avengers. Elle y connaitra même un début d’histoire tendre avec Jarvis, le majordome.
Au cours de l’arc « Civil War » elle et Mary-Jane convaincront Peter de révéler son identité secrète devant les caméras. Puis, lorsque ce dernier rejoindra finalement le camp de Captain America, elles le suivront toutes les deux dans sa fuite.
On connaît la fin : un sniper payé par le Caïd retrouve la trace des fugitifs et blesse mortellement Tante May.
Dilemme moral pour Peter qui se considère, une fois de plus, responsable de l’état de sa tante. Il se lance alors dans une quête insensée pour trouver le remède qui pourra sauver la vie de May. Mais rien n’y fait. La seule alternative qui lui restera (et elle fut beaucoup commentée) sera de faire un pacte avec Méphisto : son mariage contre la vie de sa tante. Peter hésite et puis choisit… sa tante !
Retour au satu quo, Peter est célibataire et habite à Forrest Hill avec sa tante, fidèle à elle-même et ayant oublié, comme tout un chacun, le secret de son neveu. D’un personnage que Straczynski avait fouillé, dont il avait creusé la psychologie et transformé en personnage clef de la série, on retrouve la bonne vieille Tante May des années 70/80. A l’époque, elle militait au sein des « Panthères grises » ? Ok, maintenant elle rejoint comme bénévole un abri pour Sans Domicile Fixe dirigé par un certain Martin Li à l’air affable. En apparence seulement puisqu’il n’est autre que Mister Negatif, un mafieux dont la route ne tardera pas à croiser celle SpiderMan et de May Parker.
Elle fera, un peu plus tard la rencontre de John Jonah Jameson Senior, le père de J.J. Jameson, qu’elle croisa, ne tardant pas à sortir avec lui. D’ailleurs de retour d’une mission avec les Fantastic Four, Peter, débarquant chez sa tante découvre les deux tourtereaux dans le lit de Tante May.
Du coup, le personnage reprenait un peu d’épaisseur puisque étant brusquement sexué. Le mariage eut lieu malgré les tentatives peu crédibles du Docteur Otopus (vilain jaloux) pour le faire avorter.
Le mariage fut d’ailleurs l’occasion pour May de reprendre contact avec sa famille les Reilly, grâces aux efforts de Jameson senior. Le passé de May dont on ne savait pas grand chose prenait brusquement forme et consistance.
Une autre transformation du personnage fut tentée lorsque May, de passage au foyer de SDF, surprend Martin Li en plein acte de torture. Tentant de fuir, elle est touchée par Mister Negatif, ce qui fait rejaillir tous ses penchants mesquins, impitoyables et méprisants. Ce qui allait créer de nombreuses tensions avec Peter qui ne reconnaissait pas sa douce Tante. Mais comprenant finalement le mal qu’elle faisait à son neveu et tout l’amour qu’elle lui porte elle parviendra à surmonter sa corruption.
May Parker est un personnage fascinant si on observe l’intégralité de son histoire. Je m’en suis tenu pour cet article, uniquement à la série « Amazing SpiderMan ».
De personnage falot, dont le seul rôle dramatique et narratif consistait à être mal en point le plus souvent possible, voire d’accumuler les crises cardiaques en un nombre qui force le respect, où se faire enlever par l’un ou l’autre des ennemis du Tisseur, elle est devenue, à partir d’une période où les personnages et les thèmes de la série se socialisaient un peu, un personnage un peu plus complexe, même si ces monologues intérieurs ne dépassaient jamais le cadre de « Pourvu que Peter ait pensé à prendre son K-way » ou « Peter mange-t-il bien 5 fruits et légumes par jour ? ».
C’est J.M. Straczynski qui en fera une figure de proue de la série et n’hésitera pas à la doter d’une caractérisation acérée qui la transformera, pendant quelques temps au moins, une personne fragile et forte à la fois, mais surtout un personnage plus complexe que l’on ne pourrait penser de prime abord.
Je tiens à dédier affectueusement cette chronique à mes Tantes May à moi : Suzanne, Gabrielle, Jeannette et Marinette. Je leur dois beaucoup de ce que je suis.
——
Thierry Araud nous propose aujourd’hui le portrait de la plus increvable des mémés ! Elle a enterré Wolverine, Captain Marvel et David Bowie. Survécu à Octopus et Norman Osborn ! Les balles ne l’arrêtent pas, pas plus que les infarctus : May Parker, la tata de Spider-Man !
La BO du jour : et si en plus de ça, May était en fait un homme ? Syd Barrett, un modèle ès résilience pose la question qui tue :
Alors, tu m’as fait ouvrir les yeux sur une chose : Je n’ai jamais été proche de mes tantes, peut-être parce que je détestais mes oncles, des communistes de salon qui ont déserté le régime tout en prônant les idées…Des vrais hypocrites…
Bref, tout cela pour expliquer potentiellement pourquoi le personnage de Tante May ne m’a jamais réellement touché. J’ai trouvé que Peter n’a jamais su grandir ou couper le cordon (ce n’est qu’une tante mais bon…). J’ai trouvé qu’elle a toujours été un poids (prémédité) pour Peter pour lui donner une attache sociale et lui rendre par conséquent la vie plus compliquée.
Je n’ai pas vécu, ni lu sa mort, ni sa résurrection et à priori, je n’ai rien raté…
Malgré tout, j’ai beaucoup aimé l’article parce que je suis un grand fan malgré tout de « l’araignée » pendant la longue période Strange…
Et bien justement si. Peter a sut couper le cordon (Partir vivre sa vie ailleurs qu’avec sa tante/mère) et par la même occasion s’offrir une « moto » (années 70). May a été une attache sociale pour que finalement, Peter apprenne à s’en détacher. Justement pour nous montrer Peter et ses difficultés à s’en détacher. Donc le rapport de force est, dirait-on, inversé : May est un révélateur des faiblesses de Peter. Et en découvrant sa double identité, Peter deviendra, à son tour, un révélateur de la force de May
Exemple : Peter n’a jamais voulu montrer sa force alors que May n ‘a jamais voulu montrer ses faiblesses…
Et May est une vraie figure MATERNELLE; Même si c’est par défaut.
Je ne sais pas. Peut-être que l’expression « couper le cordon » n’est pas appropriée ? Ce n’est pas seulement vivre ailleurs ou faire des choses en toute autonomie de décision. La figure maternelle, je suis d’accord (d’où l’utilisation de l’expression citée) mais justement cette relation n’a jamais réellement évolué. Dans les yeux de l’un de l’autre, personne ne change réellement (je fais bien entendu abstraction des plus de 15 ans non suivis sauf par brides) et c’est bien cela qui me gène. Je comprends pourquoi, je pense même quelque part que c’est beau, mais cela me déçoit un peu. Toute proportion bien gardée, c’est comme la maman de Castle dans la série du même nom où j’avais suivi les 2 ou 3 premières saisons : Quand elle apparaissait, je disparaissais. Et pourtant, j’aime ma mère profondément (des 7 enfants, j’étais son préféré). Mais il était apparu clair pour moi qu’à un moment donné, elle était devenue trop envahissante pas en termes de présence (puisque je ne la voyais plus tant que cela) mais elle a voulu garder les mêmes rapports, les mêmes niveaux de conseils, les mêmes discours, les mêmes sujets de discussion et moi pas du tout. Je voulais qu’elle me voit autrement et je la voyais également autrement. J’ai mis des années à la « déconditionner » en douceur et parfois pas toujours. Alors attention, je ne prétends pas avoir raison mais en racontant ma vie (désolé), je voulais juste expliquer potentiellement pourquoi la relation Peter-May m’a toujours perturbée. Ma plus grosse déception dans Ultimate Spider-man d’ailleurs, cela a été ce presque copier-coller de la relation, comme si c’était le modèle à suivre et justement, je ne le pense pas.
Le teaser de Présence
« Parfum de femme » 3/6
Indéboulonnable, un boulet, un nombre de crises cardiaques qui force le respect : May Parker. Thierry Araud retrace, avec affection, la vie mouvementée de cette personne essentielle dans la vie de Peter Parker.
Ce qui est drôle en fait chez Tante May, c’est qu’elle est désormais immortelle. Peut-être le seul personnage Marvel dont on est sûr qu’elle ne mourra plus jamais !!
@Wildstorm : ton expérience démontre encore une fois à quel point nous remplissons ces avatars de bande dessinée de ce que nous sommes. Ce que Mc Cloud montre très bien dans l’Art Invisible en en faisant un fondamental philosophique : un rond , deux points, un trait deviennent un visage, tout comme le capot d’une voiture pour ne pas renvoyer à l’humain la peur du vide.
Concernant expériences des mères affectueuses, on peut ajouter que Peter lors de la Dernière chasse de Kraven s’extirpe de force de la terre qui le dévore. Comme Pink fait tomber le mur de The Wall….
Une rétro qui fait bien ressortir les caractéristiques et les temps forts du personnage.
La référence au K-Way et aux 5 fruits et légumes en fin d’article était bien rigolote.
Pour ma part, depuis OMD, je ne lis plus Spider-Man et le sort des Parker me désintéresse.
Tout, de même ils sont increvables, ces Parker !
Indéboulonnable. Ne dit-on pas : « Parker, les vis, ne perd jamais ! »
Celle là, je la mets dans mon… panier
Alors là, JP, bravo. Parker Lewis. Culte.
La BO du jour : et si en plus de ça, May était en fait un homme ? Syd Barrett, un modèle ès résilience pose la question qui tue : https://www.youtube.com/watch?v=8cIgt5CUZMI
La tante la plus célèbre du monde du comics (à égalité avec Pétunia) méritait bien un article !
Il est amusant de constater que 50 ans plus tard l’aïeul sans cesse agonisante à toujours bon pied bon œil !
J’aime bien la scène où Peter surprend Tante May au lit… ça sent bon l’œdipe mal résolu tout ça 😉
Merci donc pour cet up-date instructive d’autant plus que je me rends compte que tous les événements récents m’avaient totalement échappés !
Merci Thierry pour ce portrait de femme qui brosse la continuité d’un personnage qui n’a que peut évolué en 60 ans. C’est fluide, carré, drôle. Et surtout atypique ! Donc je prends !
Je te rejoins complètement : j’ai aussi totalement arrêté le SM après la résurrection de May : non seulement l’explication était stupide (qui a écrit ça déjà ? Mackie ? Byrne ? Kavannagh ?) mais, oui, c’était également un gâchis d’une histoire qui m’avait ému aux larmes. Un peu comme si Captain Marvel avait simulé son cancer pour parer à une invasion Alien. La rupture entre Marvel et moi a bien commencé ici et en pourcentage représente bien 50% de mon ressentiment rien que pour cette résurrection.
Sur le personnage en soi, difficile d’être indifférent à la vulnérabilité de May et sa profonde gentillesse apparente sur le dernier scan. Je dirais ceci quitte à me contredire : May a à mon sens aujourd’hui une importance fondamentale dans l’univers Marvel en ce qu’elle représente un des derniers personnages avec des valeurs et humaine dans tous les sens du terme face à des héros de + en + perchés sur leur Olympe. Mais j’y reviendrai dans un prochain article….
Enfin, comme toi, je trouve que cette pauvre May a été plus qu’utilisée comme élément castrateur de la série, conservateur et casse bonbon.
Et, une fois encore, désolé Boss d’avoir oublié le commentaire de la BO.
Mais j’aurais pas fais mieux
De toute façon
Hé, Patrick ?
Un article sur Tante Pétunia ?
Là, il y aurai largement de quoi se lâcher !
Ahah merci Thierry mais puisque May t’a inspirée je suis sûr que Pétunia t’ira encore mieux 😉
J’ai également beaucoup apprécié cet article, à la fois pour les souvenirs émus de mes lectures (le mariage entre May et Otto, lu en français dans Strange), et pour la découverte d’une époque que je n’ai jamais lu (sa mort dans ASM 400, visiblement très émouvante sous la plume de JM DeMatteis).
Je partage entièrement ton opinion sur le travail de caractérisation de Straczynski sur le trio de May, MJ et Peter.
Accumuler les crises cardiaques en un nombre qui force le respect – Très belle formule, j’en souris encore.
Là encore, un article surprenant auquel je n’aurais jamais pensé ! C’est déjà très original (et fédérateur), de réaliser un focus sur un tel personnage dans une mythologie dominée par des êtres tout puissants !
L’article est rondement mené, concis et rigolo. L’essentiel y apparait. Et puis une chose m’a surpris : J’ai lu quasiment tous les épisodes cités ! La preuve que ce personnage au départ « barbant » est finalement une figure majeure de la mythologie consacrée. Bien vu !
C’est quand même fort : Un personnage au départ grabataire, fragile, mourant, qui meurt d’ailleurs à plusieurs reprises ou presque. Ce personnage non seulement va enterrer tout le monde, survivre envers et contre tous, mais en plus va rajeunir et gagner en vitalité tout au long de ses presque 55 ans d’existence éditoriale ! Elle arbore effectivement un look nettement plus dynamique aujourd’hui dans la série phare, et apparait clairement plus jeune et plus « sexy » dans les nouvelles adaptations, notamment dans « Ultimate Spiderman » et surtout dans les derniers films (Amazing Spiderman 1 & 2), où elle revêt l’apparence d’une superbe cougar sous les traits de Sally Fields !
Pour le reste, c’est tout de même incroyablement incompréhensible qu’elle ait survécu au dépends de son mari (éjecté dès le premier épisode), de Gwen Stacy et même de Captain Marvel…
Quant à « One More Day », allez un peu m’expliquer en quoi sa survie était plus importante que tout le reste de l’univers, sachant que le décès d’une personne âgée, c’est quand même dans l’ordre des choses…
Entièrement d’accord au sujet de « ONe More Day ». Si la base du récit frôle le grand n’importe quoi, c’est quand même un arc très émouvant quant à la relation Peter/Mary-Jane. Mais je suis peut être trop sensible…
Ah et aussi je me rappelle de cet épisode sinistre pour un gamin de l’époque où Peter croit que sa tante a été tué par un cambrioleur : le responsable de la mort d’Uncle Ben.
Oui : Amazing 195 et 196. C’est Mystério, recyclé en directeur d’hospice médicalisé (ne me demande pas pourquoi ni comment) qui simule son décès. J’ai relu ces épisodes pour l’article. Ils m’avaient moi aussi traumatisé lors de la première lecture et la relercture m’a surtout montrer que le scénario ne tenit vraiement pas debout.
Et bien merci Thierry pour ce très beau résumé ! Je viens de lire quelques épisodes de Civil War et il faut bien dire que si on ne suit pas la continuité, on ne comprend pas grand-chose. Evidemment, si on prend le temps réel et l’âge de May, tout ceci est bien ridicule, surtout que les auteurs se contredisent (elle sait que Peter est Spidey puis elle ne le sait plus), mais cela prouve une chose : pour être immortel, soyez un personnage de comics de super-héros, même secondaire. Vous pouvez même ressusciter !
Je remarque aussi que souvent, le principe scénaristique veut que toute nouvelle relation de May soit toxique, voire un super-vilain, pour que tout recommence, à jamais…
De rien, en la mariant à JJJ senior, Slott semble vouloir mettre le personnage soit de côté soit changer (enfin) ses relations avec Peter. A suivre
Que voilà un article bien mérité ! Et plein de références que j’ignorais, ayant lâché Spiderman à la fin des Eighties. Merci !
J’ai adoré la tante May de Conway/Andru : elle me faisait mourir de rire ; autant en militante sans mesure ni concessions, qu’en éternelle otage des plus crétins des ennemis de Spiderman. Sans compter le ressort scénaristique si singulier qu’elle représentait pour ce Super-Héros-là, décidément unique dans l’histoire étant donnée sa complexité.
Tiens, c’est vrai, ça : y-a-t-il eu une dynamique qui ait ressemblé, peu ou prou, à celle-là, dans d’autres Comic Book de Super-Héros ?! Je suis curieux…
Au sujet du mensonge qui entache, originellement, la relation affective de May et Peter, ça va bien au delà de la simple histoire d’identité secrète de ce dernier : n’oublions pas qu’il est, indirectement, responsable de la mort de son Oncle. Il y a plus qu’un soucis de préserver la tranquillité de sa tante, dans ce silence-là : il y a la terreur suffocante de perdre à tout jamais son affection ; et peut-être avec raison. Il a quand même fichu leurs trois vies en l’air, avec sa réaction si infantile -mais je ne juge pas : l’existence peut nous jouer de très sales tours, de façon toute à fait anecdotique… Nous ne sommes tous là que pour apprendre, n’est-ce pas ?!
Assez clairement, on obtient ainsi, de manière détournée, une mise en lumière très explicite du caractère du héros : son manque de confiance en lui va bien au delà de ses complexes avec les filles : il est directement impacté dans son identité profonde par le drame et, Spiderman lui permettant de biaiser son malaise sur le long terme (l’anonymat du masque et le pouvoir bien concret conféré par la morsure de l’araignée radio-active), il va trimballer cette tare imposée toute sa vie, convaincu -en tous cas inconsciemment- de ne pas valoir grand chose. Jusqu’à la naissance d’une relation un poil plus « mature » que les autres, avec MJ. Encore un grand personnage : c’était n’empêche une sacrée époque !!