Mais où est donc passée la IX Légion ? (CALEDONIA TOME 1)

Interview de Corbeyran et Emmanuel Despujol pour CALEDONIA

Un article du légionnaire FLETCHER ARROWSMITH

CALEDONIA publié par SOLEIL est une bande dessinée écrite par Corbeyran et illustrée par la famille Despujol, Emmanuel comme dessinateur et sa fille Juliette pour la colorisation.

©Soleil

CALEDONIA T01 : LA IXème LEGION nous plonge au cœur de l’antiquité romaine, quand les légions de Rome envahissaient l’Europe. L’action se déroule en Caledonia, l’ancien nom de l’Ecosse où nous suivons les tribulations de la IXème Légion conduite par le centurion Caius Flavius, embourbée dans une colonisation compliquée. Nous sommes rapidement plongés dans une atmosphère pesante, où l’hostilité des paysages reflète celle des tribus locales. Les tensions au sein du commandement d’une Légion symbolisant l’ordre et la discipline en opposition aux Pictes issu d’un monde sauvage et spirituel alimentent une intrigue enveloppée d’embruns et de douches écossaises.

L’intrigue prend une tournure mystérieuse lorsqu’apparaissent des éléments surnaturels inspirés des mythes celtiques. Il se créait ainsi une ambiguïté entre les faits historiques et les légendes, nous plongeant une atmosphère où le rationnel se heurte à l’inexplicable. Les visions d’un druide, les murmures d’une forêt menaçante et les apparitions fantomatiques posent autant de questions que de pistes intrigantes pour la suite de l’histoire.

Les illustrations d’Emmanuel Despujol contribuent pleinement au plaisir de lecture de cet l’album. Les décors, détaillés et réalistes, accompagnent les brumes de la Calédonie, tandis que les scènes d’action sont dynamiques avec un sens de la mise en scène certains. Les personnages sont expressifs, et les costumes, ayant fait l’objet d’un travail de recherche minutieux, sont fidèles à l’époque. Les couleurs de Juliette Despujol, sombres et profondes, participent à l’atmosphère mystique du récit. 

A la fin de CALEDONIA nous aurons peut-être une des réponses possibles à un des plus grands mystères de l’antiquité : mais qu’est devenu la IXème légion ?

A l’occasion de la sortie de CALEDONIA, Emmanuel Despujol et Corbeyran ont été invités au 18e week-end de la bd de Gradignan (Bordeaux Métropole). Je connais Emmanuel depuis longtemps, sa compagne étant la marraine de mon fils. Les deux complices ont accepté de partager un peu de leur temps précieux, entre deux dédicaces, pour nous en dire plus sur leur dernière collaboration en date et son processus créatif.

Une nouvelle collaboration avec Emmanuel Despujol après SIDESHOW. Peut-on évoquer une connexion SUD-OUEST ?

Corbeyran (C) : En fait oui. Avec Manu on s’est rencontré la première fois ici même au festival de la BD de Gradignan. On s’est retrouvé à déjeuner côte à côté. On s’est bien branché autour de discussions sympas. Manu arrivait à l’époque à la fin de son précédent projet (ndr : ASPIC) et du coup je lui ai proposé de travailler sur SIDESHOW. C’était une volonté de d’abord travailler avec d’excellents dessinateurs avec un style de dessin recherché, très réaliste et Manu correspondait tout à fait à cela. Et en plus c’est un garçon agréable.

Je venais aussi de beaucoup travailler avec des dessinateurs étrangers ; Serbe, Russe, Italien et Espagnol. Dans ta question il y a Sud-Ouest. En fait j’avais envie de collaborer avec des gens avec qui tu peux te lancer dans des discussions autour du projet, où on ne se borne pas dans nos rôles respectifs de scénariste et dessinateur. Avec Manu on a pu se voir souvent, notamment au début où il habitait comme moi, Bordeaux. Hier soir encore autour d’un apéro on a pu discuter de la suite de nos projets. Cela n’a pas l’air mais c’est important dans la relation dessinateur-scénariste trop souvent standardisée. Et si on ajoute une véritable relation amicale, tout ne peut que bien se passer, dans les meilleurs conditions.

Dans les remerciements présents dans CALEDONIA tu évoques une délicate conduite du projet. Ce fut compliqué à monter ?

C : En fait tout vient de mon éditrice Adeline Fourquin. Cela fait plus de 30 ans que l’on se connait. Depuis l’époque où elle fût l’assistante de Mourad (Boudjellal) chez Soleil. Avec le temps on avait l’envie de faire un projet ensemble, d’où SIDESHOW puis CALEDONIA. Adeline est une femme que j’apprécie beaucoup avec une approche de la BD qui me plait bien. Elle nous laisse beaucoup de liberté, sans être intrusive. Elle sait nous dire les choses avec délicatesse …. D’où le terme « délicate conduite du projet » comme que je le marque dans les remerciements.

©Soleil

Et donc d’où vient la genèse de CALEDONIA ?

C : J’avais proposé SIDESHOW à Manu car je l’avais dans ma tête depuis très longtemps en plus de chercher une superbe plume pour lui donner vie. Pendant nos rencontres, Manu m’a évoqué l’envie de faire un projet autour de la IX Légion, une période historique dans laquelle je n’avais jamais mis les pieds. Cela m’a permis de découvrir et de satisfaire Manu qui avait très envie de dessiner cela. Le projet, on l’a ensuite construit ensemble mais c’est Manu qui m’a suggéré le décor et la période. On attaque en ce moment le troisième volume.

Le troisième volume ? Donc après SIDESHOW qui est en deux tomes, CALEDONIA en aura 3 ?

C : Oui c’est bien annoncé comme un triptyque cette fois ci. Et on réfléchit déjà à un prochain projet ensemble, pour préparer le «next step», comme on dit. Cela permet au dessinateur d’être très impliqué, ce qui me parait fondamental.

A la lecture de CALEDONIA j’ai été surpris par l’orientation fantastique prise, notamment dans le bestiaire, comme dans SIDESHOW ou surtout le CHANT DES STRYGES. Peut-on parler d’une marque de fabrique de Corbeyran ?

C : J’aime effectivement travailler dans un cadre historique précis, avec une intrusion du fantastique. C’est ce que je trouve de plus percutant en tout cas. Et dès le début j’avais envie d’aller dans le fantastique car on est parti de cette interrogation, qu’est-ce qu’est devenue la IX Légion ? Il y a plein de théories, certaines même dite du complot et c’est désormais compliqué de vérifier. Ce que j’adore c’est apporter une explication, qui ne peut être que fantastique. Attention je vais de lâcher des mots, qui sont des sortes de spoiler pour les tomes à venir. Donc le fantastique c’est aussi l’occasion d’évoquer et expliquer la mythologie celte comme les Fomôrés. Il va y avoir un rapport avec les grands anciens Celtes. Comme à l’époque en fait. Pendant l’Antiquité les gens vivaient leur vie avec leur dieux tout le temps avec eux. Ils avaient des icones à qui ils parlaient. Ils faisaient des offrandes. Ce n’était pas décorrélé. Le côté fantastique était lié à l’être humain.

©Corbeyran

Merci beaucoup Eric pour cet échange. Hey hello Manu (claquement de bises). Cela fait plaisir de te revoir ici, à Gradignan en terre Girondine. Tu viens rencontrer ton public à l’occasion de la sortie de CALEDONIA écrit en collaboration avec Corbeyran. Il a évoqué que le décorum de CALEDONIA venait de toi. Qu’est ce qui t’a poussé à vouloir travailler sur la IX Légion ?

ED (Emmanuel Despujol) : Bonjour Fletcher, bises en retour. Oui, Gradignan c’est un peu la maison. J’ai commencé la bd quand j’habitais Bordeaux et j’y connais la plupart des auteurs, ça fait plaisir de les retrouver ici.

Avec Éric, entre les tome 1 et 2 de SIDESHOW on s’est demandé ce qu’on allait faire après. C’est chez Éric au cours d’un dîner très bien accompagné en bons vins comme il sait si bien le faire, qu’on a confronté nos envies, nos goûts et nos idées. De fil en aiguille certains ressorts narratifs se sont imposés et il nous restait à trouver le contexte. De mon côté j’aime bien varier les époques et j’étais en train de faire SIDESHOW et j’avais fait ASPIC juste avant, 6 albums qui se déroulent fin 19eme, début 20eme. J’avais besoin de changé d’air et d’atmosphère, de partir quelque chose de plus dynamique et épique. Éric avait proposé raconter l’histoire chez les vikings, il m’a semblé sur le moment que le sujet était déjà un peu trop traité. On a juste traversé la mer du nord pour trouver le contexte qui nous convenait à tous les deux. L’histoire des romains en Ecosse étais suffisamment riche et épique pour y placer notre histoire. Éric a fait le reste.

©Soleil

Comment définirais-tu ta relation avec Eric ?

ED : On a le même âge, les mêmes goûts, la même culture et surtout le même sens de l’humour. Les moments ensemble sont toujours trop court et mon rythme de dessin bien trop lent pour toutes les idées qu’on partagent et qu’on voudrait mettre en œuvre. Sa façon de travailler me laisse une très grande liberté de collaboration. Déjà dans le choix des sujets autant que dans la mise en scène des albums. Tout ça pour dire qu’il est très agréable de passer du temps ensemble et de travailler avec lui. Une belle amitié.

Comment t’es-tu préparé pour illustrer les paysages de CALEDONIA, l’ancien nom de l’Ecosse ?

ED : Je ne suis pas allé très loin, juste à ma fenêtre. Je m’explique. Le premier tome se passe entièrement en Ecosse comme tu viens de le souligner, et l’époque de l’année n’était pas précisée. Mes rapides recherches sur les Highlands m’ont vite fait réaliser que c’étaient pratiquement les mêmes paysages que la vallée d’Aspe où j’habite actuellement. C’est armé de mes chaussures de marche et de mon téléphone,  pour les photos, que j’ai fait les repérages qui ont illustrés les ambiances de ce premier tome. La brume, les arbres dénudés, et les monts enneigés étaient tellement inspirant que c’est naturellement que ce premier tome s’est déroulé en hiver. Comme celui pendant lesquels je l’ai fait.

CALEDONIA n’est pas si éloigné des époques historiques évoquées dans le 10ème PEUPLE ou dans LA MORT N’EST PAS UNE FIN. Je me rends compte que ta production est majoritairement située dans le passé (ASPIC également). Coïncidence ou bien réelle volonté de ta part ?

ED : Réelle volonté de ma part ! Je n’ai, jusqu’à présent, pas trouvé d’intérêt à raconter et surtout dessiner une histoire qui se déroulerait à notre époque. J’ai besoin de voyager et de faire voyager avec mon travail. Le passé n’est pas une obligation, le futur reste une option. Malgré tout, il y a beaucoup d’écart entre les périodes que j’ai visitées. SIDESHOW et ASPIC comme évoqué précédemment se situe il y a entre 100 et 130 ans. CALEDONIA, il y a 2000 ans. LA MORT N’EST PAS UNE FIN il y a 4000 ans et le DIXIEME PEUPLE il y a 12000 ans environ.  En dehors des deux prochains CALEDONIA, un de mes prochains albums sera mi 19ème et dieu seul sait où se passeront les suivants.

©Soleil

Je pense que peu de lecteurs te connaissent comme moi. Je suis admiratif de ta progression et surtout comment tu mènes ta carrière. C’est l’occasion de nous parler de ton parcours et comment tu es devenu un dessinateur professionnel.

ED : Merci Fletcher. D’album en album je m’efforce d’explorer de nouvelles techniques et de faire évoluer mon trait. J’espère qu’en 10 ans de métier, 13 albums et plus 750 planches publiées, je suis allé dans le bon sens.  J’ai commencé sur le tard, à 50 ans, après une précédente vie de graphiste que tu as connue et j’ai faim de cette nouvelle vie et de tous les projets qui me trottent dans la tête ou qu’on me propose. Je ne suis pas près d’arrêter !

CALEDONIA est ta seconde collaboration avec ta fille Juliette (que j’embrasse au passage, elle doit avoir bien grandi depuis la dernière fois que je l’ai vu) après SIDESHOW. C’est important pour toi ce travail en famille ?

ED : C’est une opportunité très agréable qui s’est présentée à l’un comme à l’autre.  Il faut savoir qu’une collaboration avec un coloriste est, pour moi, un ensemble de compromis. J’ai ma vision de ma planche et le coloriste y voit la sienne et on essaye de trouver un juste milieu. C’est pour cela que j’ai essayé de trouver des coloriste, disponibles (!!), avec qui je trouvais une vibration proche de mon but. Il y a eu des collaborations très difficiles et d’autres très satisfaisantes. En particulier pour SIDESHOW où je suis très  content du résultat !

Pour revenir à Juliette, c’est face à ces compromis que je lui ai proposé de faire des essais de couleur parce qu’elle n’en avait jamais fait et n’avais aucun à priori sur ce métier. Cela lui a plus et j’ai pu la guider vers ce que j’avais en tête très facilement. Et après deux albums et d’autres pages pour des collectifs, ses dernières planches tombent juste du premier coup. C’est un grand plaisir et d’un grand confort. Je ne pourrais pas dire si c’est en raison de notre proximité mais il se trouve que les collaborations en famille ne sont pas rares dans ce métier.

La bise à la famille, Manu. Et bonnes dédicaces, je vois que la file d‘attente est longue, preuve de ton succès.


La BO proposé par Corbeyran 

LEAVES’ EYES – Across The Sea

14 comments

  • JP Nguyen  

    Malgré le titre de l’article, cela semble assez différent de la septième compagnie !
    En BD, les Romains, je connais surtout via Astérix et Alix…
    Merci pour la présentation, qui donne une bonne idée d’à quoi s’attendre sans toutefois spoiler.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour JP.

      Je savais qu’un titre pareil te ferait réagir.

      J’ai évité les spoilers en me focalisant sur la rencontre avec les auteurs, plus importante et ludique.

  • JB  

    Merci de partager cette double interview, quasi familiale semble-t-il !
    Je ne connaissais pas la IXe Légion, qui semble être un de ces mystères de l’histoire comme la disparition de la colonie de Roanoke ou le sort de l’expédition Franklin, qui alimentent l’imagination des auteurs !
    Mélange des mythes, superbes décors et scènes d’action dantesque, tout cela me semble bel et bien bon. Un élément me fait sourire : la mention du rôle de Juliette Despujol voit l’arrivée d’images en noir & blanc ^^
    Très belle collaboration entre auteur et artiste, qui s’assurent mutuellement de ne pas se répéter.

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour JB.

      Pas de noir et blanc dans l’album. J’ai choisi cette image pour mettre en valeur le travail de Manu, avant colorisation.

      Je confirme une belle alchimie entre Corbeyran et Manu.

      Une histoire qui pourrait te plaire.

  • Nikolavitch  

    Dans le même esprit, Les ombres de Thulé, de Mallet et Marty, aux Humanos, joue avec l’opposition Romains Pictes (et adapte librement Robert E. Howard)

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Alex.

      Je ne connaissais pas ce titre. Je prends note.

  • Jyrille  

    Excellent titre, Fletcher ! Merci pour la présentation, cela fait longtemps que je n’ai pas jeté un oeil à la production de Soleil. Et malgré sa production monumentale, je crois bien n’avoir jamais lu de Corbeyran – mais c’est à confirmer.

    Ca a l’air sympa cette histoire, je n’en avais jamais entendu parler. Et les dessins très agréables à regarder également. Je note dans un coin, sait-on jamais…

    Belle interview où on en apprend plus sur ces auteurs, c’est bien l’essentiel. GG Fletcher!

    La BO : je ne connaissais pas du tout, c’est pas du tout mon truc. Autant musicalement que cette chanson un peu traditionnelle version grawl. Et je me doutais bien que ce n’est pas ton choix, trop metal. C’est un groupe breton ou écossais ?

    • Fletcher Arrowsmith  

      Bonjour Cyrille

      De Corbeyran : Le chants des Stryges peut être.

      Pour la BO j’ai laissé le choix aux artistes. Pas d’avis particulier mais j’aime bien le principe.

      • Jyrille  

        Je suis d’accord pour la BO ! Bonne idée que de leur laisser le choix.

        Sinon je confirme, je n’ai rien lu de Corbeyran, pas même un Chant des Stryges.

  • zen arcade  

    Merci pour l’article et l’interview mais bon, pour rester mesuré, on va dire que ce type de bande-dessinée n’est pas du tout ma came. Mais vraiment pas du tout.

    La BO : atroce

    • Fletcher Arrowsmith  

      Il en faut pour tous les gouts et les publics.

      C’était surtout l’occasion de rencontrer Eric et Manu et de faire découvrir des bd plus grand public.

  • Eddy Vanleffe  

    Les légions Romaines VS les Pictes, ça me fascine depuis que j’ai lu Brak Mac Morn de Robert Howard.
    ça peut me brancher même si je n’achète pas beaucoup de franco-belge.

    Je plussoie la BO, pour une fois que c’est un truc que je connais… ^^

  • Présence  

    En fait tout vient de mon éditrice Adeline Fourquin : cela fait plaisir de voir un scénariste qui loue l’apport de son éditrice, qui dépeint une relation de travail saine.

    Un projet autour de la IX Légion, une période historique dans laquelle je n’avais jamais mis les pieds : surprenant de penser qu’il reste des territoires vierges pour le scénariste aux 400 albums, et que l’envie d’explorer et de découvrir reste intacte.

    Évoquer et expliquer la mythologie celte comme les Fomôrés : voilà qui fait remonter des souvenirs de l’exploration de cette mythologie par Pat Mills dans sa série Sláine.

    Pendant l’Antiquité les gens vivaient leur vie avec leur dieux tout le temps avec eux : c’est une façon de présenter les choses que j’aime beaucoup, qui permet de montrer les croyances, sans moquerie ni condescendance.

    Mes rapides recherches sur les Highlands m’ont vite fait réaliser que c’étaient pratiquement les mêmes paysages que la vallée d’Aspe où j’habite actuellement. – Voilà qui est inattendu : avoir l’Écosse sous sa fenêtre.

    Je me rends compte que ta production est majoritairement située dans le passé (ASPIC également). Coïncidence ou bien réelle volonté de ta part ? – Très belle question, qui atteste à la fois de la connaissance de la bibliographie de l’artiste et d’une prise de recul, très intéressant.

    10 ans de métier, 13 albums et plus 750 planches publiées : une autre prise de recul, avec la sensation du chemin parcouru et de ce qui a été accompli.

    Seconde collaboration avec ta fille : une configuration de duo artistique peu commune dans le monde dans le monde de la bande dessinée, il ne me vient que Sean Phillips et son fils Jacob en tête.

    Merci pour cette découverte et cette visite guidée réalisée par les deux créateurs.

    • Nikolavitch  

      Pour avoir bossé avec Adeline, je plussoie. C’est une super éditrice.

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