Xmen Fatal Attractions par Scott Lobdell et Fabian Nicieza
Non, je ne dirais plus rien sur les maquettes…
(c) Marvel Comics
Une revue magnétique signée BRUCE LIT
1ère publication le 14/11/14- Mise à jour le 13/10/18
VO : Marvel Comics
VF : Semic / Panini
La saga Fatal Attractions contient les épisodes: Uncanny Xmen 289-305, X-Factor 87-92, X-Men Unlimited 1-2 , X-Force-25, X-Men, Wolverine 75 et Exacalibur 71. C’est le menu de l’édition américaine qui sera passé en revue ici.
Soyons honnêtes ! Le concept des Xmen ne tient pas la route ! Des Surhommes qui seraient hais et rejetés à cause de pouvoirs innés ! Vraiment ?Comment différencier alors les 4 fantastiques des hommes de Xavier ? L’homme de la rue est-il censé savoir que Scott Summers est né avec sa rafale optique alors que Steve Rogers s’est porté volontaire pour une expérience visant à créer un super soldat ? Pourquoi Angel serait un freak tandis que Ben Grimm serait adulé dans le monde entier ?
Dans un monde cohérent les Xmen ne fonctionneraient parfaitement que dans un univers Marvel où seuls les mutants seraient dotés de super-pouvoirs et seraient, par conséquent, seules sources de menaces et d’incompréhension.
80 % des événements majeurs des Xmen des années 90 se trouvent ici !(c) Marvel Comics
Prenons donc leur concept comme il a été pensé à la base. Derrière les affrontements titanesques se cachent en filigrane un commentaire social et une métaphore raciale. Les Xmen sont les juifs, les noirs, les homos, les parias, les sans papiers de Marvel. Une minorité qui veut s’intégrer. Les boucs émissaires d’une société injuste qui veut leur peau.
Lorsque la série sort des sentiers battus super héroiques pour prêcher une leçon de tolérance, elle est admirable. Claremont, Morrison mais aussi Lobdell et Nicieza l’ont compris. Ce recueil publie la meilleure période du binôme qui fit des Xmen le best sellers des 90′s.
Magnéto attaque !(c) Marvel Comics
Claremont avait choisi pour son départ de tuer Magnéto dont il se donna tant de peine à écrire la rédemption. Dans cette saga Nicieza et Lobdell mettent en scène son retour avec toutes les implications que cela engendre. Il ne s’agit pas de mettre en scène un banal retour du grand méchant. Mais, et la relecture 20 ans après le confirme, de mettre en scène la vision de deux vieillards chancelant dont les idéaux mettent en péril l’équilibre de la planète et surtout conduisent de jeunes mutants malléables à la mort !
Xavier est ici montré comme faillible, profondément attaché à ses élèves et en proie à de forts sentiments de culpabilité. Il prend une part active aux missions, débat à la TV avec Robert Kelly, utilise son image et ses contacts politiques pour faire pencher la balance en sa faveur. Et sa tâche est considérable d’une part modérer la montée en puissance du partie d’extrême droite de Craydon Creed, candidat à la présidence, rassurer la droite modérée incarner par Kelly et enfin empêcher les acolytes de Magneto d’agir comme des einsatzgruppen ! Ceux-ci tout à leur épuration ethnique de l’homo sapiens attaquent un bus scolaire, donnant ainsi des arguments à l’homme de la rue dépassé par ce conflit aussi insoluble que celui opposant Israël à la Palestine !
Une humaine assassinée, un acolyte en proie au doute et des X-Men écrasés par les responsabilités dans une plongée signée JrJr(c) Marvel Comics
Magneto quant à lui est un homme bon , qui n’a pas eu le courage de vaincre ses démons. Nicieza et Lobdell écrivent un personnage qui a une longueur d’avance sur Charles Xavier : celui-ci a mis la violence entre parenthèses pendant son séjour parmi les X-Men. Alors que l’ancien terroriste a essayé de se racheter une conduite, les meurtres de mutants continuent, des X-Men sont morts, Illyana agonise…
Le retour de Magnéto à la violence lui apparaît comme une réaction obligatoire face à l’échec du pacifisme de Xavier. Pour la première fois depuis le Leningrad , ses actions engendrent des pertes civiles par milliers. Années 90 obligent elles ne sont pas montrées ! Mais son attaque de la sphère electro magnétique dans X-Men 25 plonge l’humanité dans un monde sans électricité déclenchant accidents d’avions et la panique dans les hôpitaux.
Pour la première fois, Xavier, viole devant ses élèves médusés la déontologie pacifique qu’il leur a enseigné : pendant la saga , Xavier comprend que la fin justifie les moyens et que son rêve est mort : il désintègre l’esprit de Magnus , manipule une foule hostile , demande à Storm de voler du matériel militaire, annonce à Cyclope qu’il emmène Jean Grey vers une mort certaine et ravive télépathiquement les souvenirs d’Auschwitz de Magnus pour l’affaiblir !
Son utopisme va être confronté à la sombre réalité : Il est impuissant face à l’agonie d’Illyana qui meurt du SIDA mutant , il doit encaisser la trahison de Colossus qui symbolisait la pureté de son rêve. Xavier finalement est au centre du run de Lobdell et devient à l’époque le X-Man favori de bien des fans.
Xavier trahit son rêve et détruit son vieil ami ! La vache !(c) Marvel Comics
La vision de Lobdell et Nicieza est cohérente et s’appréciera d’avantage lu dans l’ordre :
1/ Xavier est victime d’une tentative d’attentat ( X-Cutioner’s Song).
2/ Il met un point final à la menace de Magneto mais commence à douter des ses ideaux. En neutralisant télépathiquement Magnéto, il absorbe inconsciemment sa rage et sa fustration.
3 / Il recueille Dents de Sabre et subit un nouvel échec : pour la première fois et contre l’avis de tous ses élèves Charles Francis Xavier échoue à réformer un mauvais mutant.
4 /Il meurt durant Legion Quest ; le lecteur réalise que sans Xavier non seulement les mutants mais le monde entier est condamné à la violence (X-Men: The Age of Apocalypse).
5/ Lorsque un jeune mutant est lynché devant son école , Xavier laisse sa frustration le transformer en Onslaught .
6/ Cette Menace donne lieu aux plein pouvoirs de Bastion durant l’opération Zero Tolerance.
Le même quelques mois plus tard…. (c) Marvel Comics
On ne peut qu’admirer la maîtrise de Lobdell , qui s’il livra des arcs parfois incomplets et aux intrigues étirées avait un avantage sur toute la racaille qui le remplacera : il connaissait la continuité mutante sur le bout des doigts . Chaque X-men (une quinzaine à l’époque) verra son histoire évoluer pendant son run. La tragédie de Xavier et de Magnus dans ce volume, est entrecoupée par le désarroi de Peter Raspoutine qui occupe une place primordiale de ce run .
La pureté du rêve de Xavier est intrinsèquement lié au destin de la famille Raspoutine. A bien des égards, Colossus, recruté par Xavier en pleine guerre froide est la meilleure preuve de la force d’intégration du rêve de son rêve : un jeune russe qui accepte de mettre ses pouvoirs au service des Etats-Unis !
Et comme cette famille aura souffert de ce choix ! Illyana, surnommée flocon de neige, verra son enfance souillée, sera transformée en démon et sera la première enfant à mourir au sein même de l’hôtel Xavier ! Colossus blâmera injustement un Charles Xavier qui aura sué jour et nuit pour la sauver. Cet épisode a toujours été pour moi du niveau de la mort de Captain Marvel !
Illyana agonise! (c) Marvel Comics
Quant à Peter Raspoutine, lui qui rechignait à la violence malgré la nature de son pouvoir, perd les siens les uns après les autres. Quoi de plus naturel à ce qu’au beau milieu de l’enterrement de sa soeur, il enterre aussi l’idéal de Xavier en rejoignant Magnéto ? Cette traîtrise sera traumatisante pour les X-Men mais déterminante pour l’avenir des X-Men. Dans l’espace Colossus restera fidèle à pacifisme de Xavier et empêchera les Acolytes de lyncher un innocent. Pour sauver le Néophyte accusé accointance avec les humains, il utilisera la dialectique de Xavier plutôt que la force brutale.
Tout ce petit monde souffre mais jamais gratuitement. Les enfants de l’atome sont devenus des adultes qui se demandent si le combat qu’ils mènent est le bon. Et nul besoin de se creuser les méninges pour deviner où Fraction et Bendis ont été cherché l’idée d’Utopia ! En effet, à l’époque, Magnéto propose aux mutants de quitter la terre pour le rejoindre sur son astéroïde nommé Avalon !
A ces deux grandes figures paternelles se disputant l’amour de leurs enfants, Nicieza ajoute intelligemment deux autres personnages dans ce drame shakespearien. Cable, qui sous sa plume réagit enfin comme un être humain. Il va chercher de force X-Force recruté par Magnéto. Et commet les mêmes excès que Xavier, son père spirituel : sauver « ses » enfants malgré eux sans même leur demander leur opinion !
Magnéto qui a supervisé les nouveaux mutants en l’absence de Xavier s’arroge le droit de les élever. Cable qui en a fait des guerriers celui de les ramener sur terre pour leur bien. Son destin, déchiqueté par un Magnéto ne supportant pas l’opposition, préfigurera celui celui de Wolverine.
Magnéto pète un Cable ! (c) Marvel Comics
Autre figure tragique mise en scène par Nicieza et Peter David : Quicksilver. Alors que Xavier et Magnus se disputent le destin de leurs enfants symboliques, les enfants légitimes restent sur le carreau ! Legion à l’époque est encore dans le coma. Et Pietro en plein drame conjugual avec sa femme Crystal.
Au moment d’affronter Magneto, il lui lance ce cri de haine impitoyable : vois ce que tu as fait de moi père, un homme incapable d’aimer, de faire confiance, d’être un père pour ma fille ! C’en est trop pour Magnéto qui sans l’intervention de Wolverine, s’apprête à tuer son fils unique pour le bien de sa cause.
C’est effectivement ici que vous assisterez à la scène légendaire où Magnéto empale Wolverine avec son adamantium. Malgré l’absence de sang, la scène est éprouvante. Chacune de deux parties étant convaincu d’agir en légitime défense. Alors que le lecteur pensait voir tomber les Xmen les plus vulnérables, voilà que le pilier de l’équipe, celui dont l’adamantium représentait la solidité indestructible du rêve de Xavier, s’écroule à son tour !
Lui, le psychopathe réinséré est réduit sous la plume de Larry Hama à une masse de chair sans squelette. Dans Wolverine 75, Larry Hama propose au lecteur de s’immerger dans le traumatisme vécu par Logan avant d’assister aux adieux déchirants à une autre fille adoptive Jubilee. En sauvant Quicksilver, Logan envoie à Magnus : un type qui s’apprêtait à tuer son enfant n’a pas le droit de vivre. L’ironie voudra que quelques années plus tard, Logan tuera son fils Daken en le noyant dans l’Uncanny X-Force de Rick Remender grand admirateur de ce run….
Magnéto ne perd pas le nord et récite du Shakespeare (c) Marvel Comics
Enfin Nicieza signe pour le premier X-Men Unlimited une très belle histoire centrée autour de..Magnéto ! Un humain dont le frère a été tué parce qu’il profanait la tombe de Magda, va passer plusieurs années à s’entraîner à assassiner le maître du magnétisme avec la collaboration de l’armée.
Nicieza réussit un tour de force à construire un récit autour de Magnéto sans que l’on ne le voit jamais. Comme le Capitaine Willard dans Apocalypse Now, Adrian Eiskalt va remonter le fleuve de la vie d’Erik Magnus Leinsherr et comprendre ses motivations au fur et à mesure de sa traque. Alors qu’il tient le mutant à sa merci, il se retrouvera dans l’incapacité d’exécuter sa cible qui, sanglotant sur la tombe de sa femme, lui apparaîtra terriblement humain.
La figure torturée et romantique de Magnéto (c) Marvel Comics
Lobdell signe quant à lui un épisode inatendu : Jason Wyngarde – Mastermind meurt du virus Legacy. Sur son lit de mort, il entraîne comateux les Xmen dans une ultime illusion. Revenu à lui, il demande pardon à une Jean Grey bouleversée pour tout le mal qu’il a causé pendant la saga du Phénix noir !
Côté dessin , c’est un peu plus daté : les coupes des cheveux paraissent ridicules ; vous pourrez retrouver Joe Quesada, Bachalo et Greg Capullo débutants. Bachalo justement livre à l’époque des planches lisibles, poétiques et adaptées au huis clos oppressant d’une tempête de neige. John Romita Junior et Andy Kubert excellaient dans les poses super Héroiques mais restaient très paresseux sur les expressions des regards ; enfin Adam Kubert livre des planches superbes d’émotion pour Wolverine 75.
20 ans après, le souffle tragique de cet arc inoubliable pour ceux qui l’ont lu à l’époque reste intact. Les auteurs parviennent à un équilibre unique entre intimité et action des mutants. Les auteurs écrivent la fin d’un rêve où Héros et Vilains se raccrochent à des bribes d’illusions. Tout ce petit monde souffre, pleure, meurt. Meurtris dans leur chair, brisés dans leur âme, les Xmen héros, martyrs et famille dysfonctionnelle n’ont jamais paru si grands à leurs lecteurs ! Et la tragédie de ces nostalgiques de trouver bien fade ce qui s’ensuivra une décennie plus tard….
A l’inverse d’un Grant Morrison qui aura proposé foultitudes d’innovation lors de son passage, Lobdell et Nicieza se contentent d’exploiter l’héritage (Legacy Virus ?) que leur laissa Chris Claremont. Mais inversement, personne de Jason Aaron à Morrison en passant par Peter Milligan n’explora la psyché des mutants comme le firent Lobdell et Nicieza en leur temps.
Enter Chris Bachalo !
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Il aura fallu 20 ans pour que Panini réédite la saga Fatal Attractions, l’histoire majeure des 90’s par Nicieza et Lobdell où Xavier dézingue Magneto, Colossus trahit ses amis et où Logan perd son adamantium : Review et remise en contexte de l’époque chez Bruce Lit.
La BO du jour : Next Motherfucker’s gonna meet my metal ! (calme toi Logan).
Passionnant de bout en bout !
D’un côté, ton article liste une accumulation de rebondissements et de coups de théâtre qui fleurent bon l’obligation d’avoir de l’événementiel très régulièrement pour que les lecteurs reviennent mois après mois. De l’autre côté, tu mets à jour la solide logique narrative de Lobdell et Nicieza, justement en faisant apparaître son ossature.
Tu m’as convaincu du savoir faire de ces 2 auteurs, alors que je les ai longtemps considéré comme des scénaristes se contentant simplement de faire fructifier l’héritage de Claremont. Plus fort encore, tu énonces explicitement ce dernier point, tout en montrant en quoi cette opération est unique dans l’après Claremont, les autres auteurs ayant préféré ajouter des innovations plutôt que de développer la psyché des personnages.
Respect.
Et bien Bruce voilà un très bel article ! Chapeau pour cette semaine de travail.
Tu met bien en lumière comment ce crossover prépare les conséquences funestes des echecs successifs de Xavier, ce manique du controle qui finalement ne controle rien.
Fatal Attractions est un crossover que j’ai lu jeune, quand le feu de la passion pour les comics brulait en moi et pendant une époque de maturation avec découverte de Watchmen, Dark knight et la ligne Vertigo.
Le drame d’Illyana, la tragédie de Colossus, les Acolytes, le retour de Cable qui s’était humanisé. Les dessins de Romita Jr faisant des muscles de plus en plus gros à ses personnages lol
Et puis mes figurines lego ! Tous les personnages de l’univers X-Men en figurines travaillées avec du tippex, des feutres et de la pate à modeler.
Toute ma jeunesse.
Merci Nicolas ! J’ai révisé le texte 22 fois et sans JP Nguyen des coquilles m’échappaient encore.
Les Xmen de Lobdell sont indissociables de ma jeunesse à la Sorbonne…. Rocknroll !! Je lisais Fatal Attractions pendant certains cours magistraux !! Et je me rappelle avoir lu l’épisode où Sabretooth s’échappe pendant les cours d’histoire du grand Pierre Miquel…
LA dimension psychologique donnée aux Xmen par Lobdell m’a toujours fasciné. Il a écrit à mon sens les meilleurs épisodes de Claremont à une époque où Claremont avait perdu le feu sacré ( et ne l’a plus jamais retrouvé d’ailleurs). Le meilleur de son écriture, sans les bulles de pensées ! J’aime beaucoup l’histoire où Cyclope relève le défi de sa vie ! Lui le charismatique leader des Xmen se retrouve incapable d’appeler Xavier par son prénom !! Voilà le petit suppplément d’âme que je n’ai jamais retrouvé ailleurs à l’exception du run de Jason Aaron !
Le meilleur est encore à venir, notamment avec l’arrivée de Sabretooth dont je guettais chacune des apparitions !!!
Ce qui était cool avec ces épisodes , c’est qu’il était possible de les apprécier en ayant de gros résumés pas trop indigestes des périodes que j’avais loupé !!
Encore un truc Rocknroll : en pleine grève de trains de 98 faire Epinay sur Seine / Paris en Stop pour lire le Xmen où Sabretooth s’évade après avoir mutilé Psylocke….
Ce Sabretooth quel personnage !
Mais Jubilé a vraiment eut de la chance que Bishop intervienne à temps pour la sauver, sinon va savoir ce qu’il lui aurait fait.
A clear and present danger comme dirait W. Bush.
Et ça malheureusement, Xavier ne l’a pas vu venir…
Ce Sabretooth de cette époque…oui.
Aujourd’hui, il est devenu un signe de fainéantise des scénaristes pour faire chier Logan….
J’ai beaucoup aimé le run de Remender pour X-Force mais même là, il sort de nulle part balance deux saloperies et s’en va…Les scénaristes sont dans l’impasse le concernant….Et pas que lui d’ailleurs…
Bon…
Cela fait un petit moment que j’attendais de le dire et que je repoussais l’échéance mais…
Je ne supporte plus les X-men !
Et le pire, c’est que les articles de la Bruce Lit team-up ont enfoncé le clou avec la mise en lumière de tout ce qui s’est passé dans les années 90 avec ces dessins absolument épouvantables, qui font que je n’arrive pas à comprendre comment ils ont pu à ce point déclencher l’hystérie collective à l’époque de leur parution.
En ce moment, j’hésite à revendre mes intégrales X-men de Paninouille. Je les ai toutes de 1976 à 1990 et je n’ai jamais rien lu au delà de 1984, à partir du moment où il commence à y avoir deux intégrales par an.
J’ai lu quelques trucs des 90’s (« Génèse Mutante », « Onslaught », « Opération Tolérance Zéro », « Les enfants de l’atome » et « La croisade de Magnéto »), mais quasiment rien ne m’a emballé. J’ai aussi toute la collection « l’Age d’Apocalypse » en 4 tomes mais je ne l’ai pas encore lue.
Dans les années 2000, j’ai aimé le run de Morrison et toute la période « House of M » et « Les 198 ». Mais toute la « Saga du Messie » jusqu’à « AvX » c’est plutôt mauvais.
Alors voilà quoi : Est-ce que je ne garde pas juste « Dieu Crée l’Homme détruit », le run de Morrison et les quelques histoires des « 198 » et que je revends tout le reste ? Parce que franchement, je n’en peux plus des « X-men » ! Douze milles personnages, douze milles séries, douze milles époques temporelles, douze milles réalités alternatives avec personnages circulant entre les unes et les autres et douze milles sagas nullissimes ou pas terribles auront eu raison de ma patience.
L’article de Bruce est excellent et m’aurait donné envie, il y a encore quelques temps, de me ruer sur cette saga « Fatal Attraction » que j’ai longtemps espéré voir arriver en librairie VF. Mais aujourd’hui je sature. Bishop, Cable, Jubilee, Hope, Machin, Bidule… Je ne peux plus les supporter !
Je suis désolé.
Tornado, tu gardes PRECIEUSEMENT tes intégrales X-Men par Chris Claremont car sinon après tu risues de les regretter. C’est Claremont, quoi !
Tu peux toujours avoir envie de les relire, de les feuilleter, de dévorer un épisode ou deux.
Traites tes Intégrales comme un buffet gourmant, ok ?
Cordialement
Heu Tornado ….Have a break, have a kit-kat….
Pour enfoncer le clou, House of M est quand même bien pompée sur Age of Apocalypse… Je comprends ta réaction, mais je pense que c’est d’avantage la politique éditoriale de Marvel qui t’indigne que les personnages.
Moi, c’est lorsque John Byrne a ressuscité Tante May dans les années 90 que j’ai eu la même récation. Depuis je lis du Spider-Man au compte goutte…Et est complètement passé à côté du run de Strazyncki du coup.
Effectivement, c’est cette politique éditoriale qui m’insupporte. Mais l’imbroglio est quand même total. Et aujourd’hui c’est pire avec les deux générations de X-men.
C’est d’ailleurs surtout quand je vois ce que représente les lectures X-men post Marvel NOW que j’ai la nausée.
Ma formule ? « TROP de mutants ont tué les mutants »…
Et encore désolé de torpiller ton article, qui lui est irréprochable..
Trop de mutant on tué les mutants, en effet.
C’est comme si je ne mangeais que du gateau au chocolat au lieu de varier, ça finirait par m’écoeurer à vie !
Voila ce que c’est de vieillir mon Titi !!
Je te taquine ! Je dis souvent (seul, car à part ici, ça n’intéresse personne) que les Xmen sont trop bien pour la Marvel !! Je pense que ce ras le bol, tout fan de comics l’a ressenti, cette désillusion, cette trahison…
Et comme le disait BK Vaughan; les Xmen sont une drogue qu’il est difficile de décrocher….
Ce ras le bol dépend de nos souvenirs de lecture et de notre prédisposition aux concessions à faire à Marvel qui devrait vendre une noix de vaseline avec chaque album…
Par curiosité et-un peu- par provocation j’avoue, la politique éditoriale de Batman est elle plus cohérente ? Peut être plus facile à suivre du fait de son statut de héros solitaire !
J’aime les Xmen et je lis tout d’eux ! Même Bendis, même Liu… Leur compagnie me manque, je pense à eux tous les jours comme à des personnes réelles….
Lobdell n’est d’ailleurs pas dupe ! Dans cet Omnibus il fait dire à Magnéto : » Je me suis beaucoup diverti Charles en t’observant : X-Men, X-Force, X-Factor, toutes ces équipes de mutants ! ton rêve semble s’éparpiller »
Ailleurs dans Xmen Flashback, Lobdell met en scène Stan Lee disant » Quii eut crû que 5 mutants allaient se multiplier comme des lapins jusqu’à la nausée ? »
Dans un numéro, où il parodie Age of Apocalypse, Lobdell met en scène le vilain avec un oeil sur les courbes d’Action Figures en hausse depuis la mort de Xavier…
Les Xmen de Lobdell ont laissé chez moi et peut être chez Nicolas, Sam et Vincent Martini, des souvenirs de bonheurs de lecture tellement récents que je ne peux me résoudre à les abandonner. Un secret ? Je les relis au moins une fois par mois depuis 20 ans….En Tpb, en volume simple…. Les dessins ne sont pas si affreux que les couleurs ! Et Jr Jr a fait de bien belles planches ! Mais voici aussi ce qui fait que les Xmen de Bendis, de Fraction, de Brubaker ne fonctionnent pas chez moi !
Il faut bien comprendre qu »à l’epoque Tornado, X-Force, X-Factor, X-Calibur, Wolverine, Cable, Xman étaientt chapeautés par Lobdell et Nicieza qui allaient et venaient entre les séries, faisaient des liens entre les épisodes, une sorte de crossover sans événementiel en quelque sorte.
Et Peter David et Larry Hama pour Wolverine suivaient de près ce que s’y passait, tout était donc plutôt synchro et cohérent à l’inverse de maintenant. Tu serais étonné de savoir qu’à l’époque je suivais inconditionnellement les aventures de ….Cable, écrit de manière émouvante par Jeph Loeb !!
Ton rejet, quant à moi, je le transpose sur les films en me disant que c’est déjà ça de pris et que cette addiction ne prendra pas chez moi …
Et rappelez vous ce qui nous a fait marrer il y’a tant d’années :
Les Xmen ? J’arrête quand je veux !
Effectivement Bruce, dans les années 90 il existait une cohérence entre les titres et c’est vrai que Lobdell et Nicieza connaissaient leur affaire.
Cable aussi je lisais pour Loeb, X-force pour Pollina.
J’ai tout arreté après Onslaught quand toutes ces équipes se sont séparées au fil du temps, ce n’était plus la même chose.
Avec le recul j’ai le sentiment que c’est après Age of Apoca que l’univers X pars vraiment en c… avec Xavier qui pete un cable, Joseto, Wolverine sans son nez, les histoires débiles des x-babies et du Crimson Dawn, etc..
J’hésite vraimetn a racheter les tp Road to Onslaught et les Compelte Onslaught Epic.
Quand a etre accroc aux X-Men ? Bendis, la blague a assez duré ! Je n’achete les X-Men de Brian Wood qu’à cause d’une affection sincère pour Jubilé, qui apprend le dur métier de maman.
Il y a une part de nostalgie pour les années 90, mais plus encore pour les années 80 (ma chronique sur X-Men Ghost est toujours prévue) et pour moi Claremont reste le meilleur, aussi has-been soit-il devenu.
Lobdell et Nicieza sont par contre ses dignes successeurs, au moins jusqu’à Age of Apocalypse inclu. Je n’aime pas comment cet univers s’est encore plus assombri., mais il m’aura régalé pendant toutes ces années.
Onslaught : Pour la première fois ( vous pouvez immaginer ? ) sous les injonctions de Bob Harras, le reste de Marvel participait -enfin- à un événement Xmen ! Il s’agissait de préparer Heroes Reborn, ce qui explique le fiasco de l’affaire, car sinon la colère de Xavier était vraiment bien amenée…
Je n’aime pas beaucoup Phalanx, je n’aime pas Warlock et donc toutes ces histoires de techno-virus me gonflaient déjà au plus haut point.
Il y a effectivement des coups d’épées dans l’eau de la part de Lobdell : le retour des plumes d’Angel inexpliqué, Adam X, la lutte fratricide entre Havok et Cyclope. Mais jusqu’au bout, Lobdell propose de bonnes histoires. Même pour son retour pour préparer le run de sa Diva Morrison, il met en scène un épisode intéressant entre Corsair et Cyclope….
En fait c’est après son départ que tout part en sucette dans les 90’s: Moins de trois scénaristes en un an pour Xmen : Kelly, seagle puis Alan Davis. Larry Hama et Loeb s’en vont également et Mackie avec l’épouvantable Jeff Matsuda coulait X-Force….
Moi aussi j’aime bien cette période des X-Men. Mais l’effet nostalgie y est aussi sans doute pour beaucoup. Il me semble que l’écriture de Lobdell pouvait être assez lourde, pour appuyer ses messages (enfin, toujours moins lourd qu’une Ann Nocenti sur DD, par exemple).
La coordination éditoriale existait encore à l’époque. Les conséquences des Events étaient quand même assez durables (Wolvie pendant des années sans adamantium…).
Je me rappelle…
J’étais en Term. A la journée porte ouverte de janvier pour découvrir le Campus, mon souvenir le plus marquant était d’avoir pu dénicher la « VI » (Version Intégrale !) de Serval contenant l’épisode 75 de Wolverine, avec les super dessins d’Adam Kubert. Hé oui, à l’époque, je n’avais pas mon pareil pour guêter les enseignes jaunes des maisons de la Presse dans la rue, pour traquer mes revues préférées (qui avaient la fâcheuse tendance à être mal distribuées…)
Comme Nicolas, j’ai arrêté de suivre les X-Men après Onslaught et depuis, je n’ai replongé qu’une fois pour les Astonishing de Whedon (pas mal mais au final quand même décevant avec Kitty coincée dans un suppo géant…).
Aujourd’hui chez Marvel, les suppos sont encore plus gros mais ils ne se perdent pas dans l’espace, ils sont dirigés vers les fondements des vieux fans…
Et Bruce, je crois que Mackie/Matsuda, c’était sur X-Factor, pas X-Force…
Merci pour la madeleine, je me tâte pour racheter cette saga en VO et en Omnibus (je dois avoir facile 50-75% du contenu…)
Bruce, on gagne quelque chose avec la VO sur ces épisodes ?
Oui je confirme aussi mon attachement pour cette période au cours de laquelle j’ai découvert les X-Men. Lorsque j’ai débuté les comics, les X-Men apparaissaient comme une bête étrange avec des crossovers permanents, des évènements tragiques en cascade et des personnages par millions. Bref un univers au sein de l’univers Marvel.
Je savais que si je me lançais, je ne m’arrêterais plus. Et vous savez quoi ? cela fait plus de 17 ans maintenant et je n’ai presque jamais arrêté.
Et la période où l’on commence marque je pense la manière dont on va apprécier la franchise sur la durée; Je suis arrivé sur la fin du run de Lobdell, peu avant Zero Tolerance. Et à quoi avais-je droit : les X-Men dans l’espace, et les X-Men à Hong Kong contre le Kingpin + Shaw + tout un tas de trucs.
Ce qui m’a séduit c’est avant tout la richesse de cet univers. Ces personnages à l’histoire recherchée et bien caractérisés. Ces intrigues au long cours avec des menaces par milliers, si bien que j’avais l’impression d’un réservoir inépuisable d’intrigues.
Et puis Lobdell est parti..;
Je vois maintenant avec le recul combien son départ a fait du mal à la franchise. Bien évidemment il ne pouvait rester aussi longtemps que Claremont. Comme l’explique Bruce, Lobdell s’inscrivait dans les traces de Claremont et était moins un innovateur.
Il faudra attendre Morrison pour cela, qui tout en respectant la tradition va profondément moderniser les codes de la série. Sauf qu’une fois parti, Marvel ne trouvera personne à la hauteur de la tâche. Whedon aurait pu l’être mais plombé par les délais il n’a pu vraiment instaurer sa marque.
Ensuite viendront les tâcherons comme Fraction, Gillen…Des gens qui ne vont que recycler sans rien inventer, sans rien apporter.
On cite la trilogie messiah comme le successeur de ces grands crossovers des années 90, mais le fait est que la cohérence de l’ensemble est assez pitoyable. A titre personnel j’attends toujours que Marvel et ses auteurs éclaircissent les origines de Hope « deus ex machina » Summers !!!
Quant à Bendis…que dire qui n’ait pas déjà été dit mille fois. L’auteur n’est plus ce qu’il était il y a 10 ans. Il passe la plupart de ses arcs à rallonger la sauce de ses histoires. Il y a quelques bonnes idées ici ou là, mais tout est dilué dans une décompression toujours plus insupportable.
En fait, je me demande même si la question ne devrait pas être : est-ce que l’âge d’or des X-Men n’est pas définitivement derrière nous. J’aurais tendance à dire non, car le public est toujours là, il attend la renaissance.
Si l’on regarde les meilleures ventes de Marvel après tout que voit-on ? Spidey loin en tête. Et derrière ? les Avengers, les GoG ? Non les X-Men. Je me demande même comment Marvel peut autant mettre en avant ses Avengers au vu des derniers chiffres de ventes !!!
@JP : Je crois que ton destin est de me corriger ! Oui Mackie-Matsuda c’était Xfactor ! Tu aimais ? L’écriture de Lobdell ne laissait aucune place à l’équivoque ou au doute. C’était un narrateur omniscient façon Chris Claremont avec ce que ça pouvait corroborer de lourdeur ! On est aux antipodes de l’écriture subjective de Morrison. C’est le jour et la nuit ces deux là !
L’omnibus propose pas mal de bonus, couvertures alternatives et surtout crayonnés et élaborations des hologrammes. Aucune interview des auteurs par contre.
@ Sam: Toute la force des Xmen provient de leur continuité. C’est qui fait leur force et leur faiblesse ( on peut fuir ou se décourager comme Tornado). Pourtant les histoires simples façon Warren Ellis ne fonctionnent pas. Je reste convaincu qu’il est possible d’écrire pour autant des personnages avec un auteur installé connaissant les grandes lignes des personnages comme Jason Aaron. Rick Remender fait des allusions constantes aux 90. Et comme par hasard, ce sont les deux meilleurs auteurs de la série actuelle. Il n’ y a pas de miracles !
Il y a quand même vraiment quelques chose qui ne va pas dans les comics de super-héros, qui consiste à toujours compliquer davantage un univers. Quel intérêt à terme ?
Qui va aujourd’hui pouvoir plonger dans la continuité des mutants s’il n’en a jamais rien lu ?
A présent, quand je vois les nouveaux comics liés aux X-men, ça me fout la nausée et j’ai envie de balancer le comicbook. Et ça me le fait aussi avec ces comics des 90’s, tellement je trouve les dessins abominables, surchargés et boursoufflés de personnages multiples.
Je fais vraiment un rejet.
Les comics X-men dont je suis sûr de ne pas me séparer :
– Dieu Crée l’homme détruit
– le RUN de Morrison
– House of M
– X-men extra 58 à 60 : Les 198 et Génération M
– X-Factor : The Mountain Top
http://www.brucetringale.com/new-x-men-front-lines/
les autres comics liés que je ne pense pas revendre :
– Je suis Wolverine
– L’Arme X
– X-île (Wolverine)
– X-23 et NYX
– X-men extra N° 36 (Diablo)
– X-men extra N° 42 (Domino)
Tout le reste est sur ma liste de revente probable…
Ah j’ai oublié : J’ai déjà revendu « X-men : la FIN ».
Par contre, si je revends mes intégrales, je devrai renoncer à l’arc « Life & Death » qui est dans l’intégrale 1984, et que j’adore…
Non. C’est vraiment les X-men que je ne supporte plus. Avec les Avengers pas loin derrière…
Je n’ai pas suivi les X-Men jusque là, je découvre donc ce qu’il en est des années 90. Je me cultive grâce à vos articles. Cela dit, les scans ne me donnent toujours pas envie. Bravo pour cette synthèse de 800 pages, c’est un travail de titan !
« L’équipe de l’assaut sur l’astéroïde M est bancale. » Oui, on se demande ce que Gambit fiche là… Cyke étant le fils spirituel de Xavier, et celui-ci ne pensant pas y réchapper, il est clairement dit qu’il attend de Cyke qu’il reprenne les reines.
Moi chevalier du bélier….
Gambit a fait partie de la Guilde des Voleurs à la Nouvelle Orleans, un spécialiste des infiltrations en tout genre. Je suppose que Xavier l’a choisi pour cette raison. Et aussi pour son coté amoral : comme avec Quicksilver, Rogue, Wolverine.
Mouais….entre voler les poches et infiltrer un astéroïde….Xavier aurait pu tout aussi bien choisir Storm…
Magnus qui est rancunier s’en souviendra puisque c’est lui qui jugera Remy sous les traits d’Erirk le rouge dans une histoire atroce qui mériterait à elle seule que je la passe au crible…..Ca vous dirait ?
Trial of Gambit ? Volontier ! Cette histoire est nulle.
Tu te souvien quand Mangeto présente deux Morlocks supposée avoir été assassinée par les Marauders ? Prism (un Marauder !) et Scaleface, tuée par un flic sur les rues de NY après la fin du massacre des tunnels.
Et puis ce semblat de procès absolument débile, les X-Men qui laissent leur compagnon de route mourir dans la neige.
Débile.
Ou Gambit et Rogue qui profitent d’avoir leurs pouvoirs supprimés pour tirer un coup dans une caverne….
Elle n’est plus vierge les mecs !! Gambit lui a fait sauter son couvercle !
Ca faisait depuis l’époque From the Ashes qu’elle attendait ça la malheureuse mdr
Il a été gentil avec elle ?
Voyons… C’est la veille de son procès, Gambit a besoin de se défouler….Le lendemain, Rogue l’abandonne nu dans la neige…Je crois que non, il n’a pas dû être très performant…
Et je ne veux pas de jeu de mot avec Gambit !!!!
Il est truffé d’erreurs de continuité cet episode et surtout le fait que Gambit soit suppose avoir guide les Marauders dans les tunnels Morlocks alors qu’au depart ils ont pisté une jeune Morlocks nommé Tommy (dessinée par Romita jr, très belle jeune fille) jusqu’à l’entrée des tunnels.
Puis ils l’ont abattu.
Nicolas, d’ailleurs pourquoi les morlocks ont été abattus. Si je me souviens bien, ils sont le résultat d’expériences ratées de Dark Beast que Sinistre a souhaité effacé ? Parce que en cherchant bien, Claremont n’a jamais donné d’explications.
Claremont en avait marre des Morlocks tout simplement ! Et comme il mijotait une histoire dans laquelle the Fury et Jim Jaspers allaient massacre uen partie des mutants, il a trouvé les Morlocks tout trouvés. Sur ce Alan Moore a fait le cake et voilà les Marauders en expedition contre la peuplade de Callisto.
A part ça Sabretooth explique brièvement à Logan que les Morlocks sont des electrons libres qui genaient son patron, sinon c’est tout.