Interview Alex Sindrome
Un diagnostic de BRUCE LIT
1ère publication le 05/07/19- MAJ le 28/12/19
Un jour que je vendais sur le blog un article sur JJ Goldman mon idole de jeunesse, je reçus d’un lecteur (Joël Rivoira) un lien étrange : une reprise batcave de MINORITAIRE. Chantée d’une voix sépulcrale sur une orchestration glaciale, je découvrais Alex Sindrome et son talent fou : transformer un titre méconnu et hard-FM en Apocalypse Dansante où le côté obscur de Goldman explosait. Impressionné je contactais Sindrome pour le féliciter et découvrais un dandy rock aussi poli et spirituel que Marilyn Manson.
Les années passèrent, accaparé par le blog je perdais Sindrome de vue. Jusqu’au jour où je découvris que son album BLACKOUT était disponible sur Spotify. Votre serviteur succomba au Syndrome du Pourquoi Pas et découvrait un album pop minimaliste redoutablement efficace aux influences assumées. L’occasion pour votre serviteur de retailler une…bavette à Alex dont chaque entretien par internet fut marquée d’une exquise affabilité.
Avec ses autographes d’Alice Cooper et de Serge Gainsbourg, ses figurines Maîtres de l’Univers, sa passion pour les slashers et la culture geek, Alex Sindrome est des nôtres, il a bu son calice comme les autres. Si comme moi, vous adorez cette interview il est possible d’acheter la musique de Sindrome (15€) juste ICI.
Bonsoir Alex (on ne dit pas bonjour à Alex Sindrome) . Tu es le premier musicien interviewé sur notre blog comics/mangas/bd et la première question est forcément geek : ton nom d’artiste a-t’il un lien avec le jeu des années 80 Alien Syndrome ? Ça te correspond bien je trouve.
Bonsoir donc ! Alors non le pseudo n’a pas de lien avec le jeu de 86 même si maintenant que tu en parles ça aurait tout à fait pu !
Quel est la place de la culture geek dans l’univers Sindrome ? Je te sais fan de Star Wars et le nom de ton premier album AUTOLARGUE est clairement un clin d’oeil à GOLDORAK.
Des références revoyant à des œuvres cinématographiques ou littéraires, il y en a régulièrement dans les textes en effet. Autolargue était un hommage direct à Goldorak comme tu l’as dit. Sur le dernier album par exemple, la chanson « La lumière de tes phares » possède deux niveaux de lectures et l’un d’eux renvoi très directement au roman de Stephen King ainsi qu’au fabuleux film de John Carpenter Christine. Il y a aussi Tous à la Batmobile évidemment. J’ignore si ça rentre dans la case « culture geek » mais je suis un enfant des années 70 et un ado des années 80 or la culture de ces deux périodes m’a marqué à jamais et représente une écrasante majorité de ce que j’aime en matière d’art, de musique ou de cinéma. La culture dite « mature » ou « sérieuse » propre à l’âge adulte ne m’impressionne ni ne m’intéresse particulièrement. Dans le monde actuel, je trouve en vérité la culture du « futile » plus vitale que jamais.
Comme Gainsbourg ton univers est tout en contraste : ta musique est sombre mais dansante, tes textes rappellent ceux de Trent Reznor, Roger Waters ou Bob Dylan : une sorte de misanthrope altruiste…
C’est intéressant que tu utilises le mot misanthrope c’est le titre d’une chanson du prochain album sur lequel je travaille actuellement et je crois bien que c’est la première fois que je le lis à mon sujet alors qu’il me paraît très bien résumer l’univers que je développe. On me parle souvent de l’ironie amère des textes, du cynisme et on a même employé le terme sarcasme une fois, mais c’est moins évident que ça selon moi car il y a aussi une forme de naïveté brisée présente et qui est très premier degré. Le contraste entre la nature des textes et la teneur dansante et accrocheuse des mélodies c’est vraiment ce qui m’intéresse. Ça établi une atmosphère très particulière qui me fascine complètement. A leurs débuts Laurent Boutonnat et Mylène Farmer étaient très fort à cet exercice. Ensuite ça s’est hélas gâté. Sinon je dois dire que la comparaison avec Reznor me touche énormément car c’est sans le moindre doute l’artiste dont les textes m’ont le plus bouleversé. J’ai découvert Nine Inch Nails à la sortie du maxi de « Down in it » en 1989. J’avais 17 ans et j’étais fan de Guns N Roses or Axl Rose parlait sans cesse de ce Trent Reznor que personne ne connaissait en disant que c’était un génie. Du coup quand Pretty Hate Machine a débarqué je me suis jeté dessus et ça reste à ce jour un des plus importants chocs artistiques de mon existence. La façon de chanter, les arrangements, les cassures de rythmes mais plus encore l’incroyable force des textes, c’était tout à fait inhabituel.
Comment définirais-tu ta musique ?
A mes débuts un critique (de Rock & Folk je crois bien) avait employé le terme « pop noire électronique » et je trouve encore aujourd’hui que c’est une définition assez juste. Je n’ai jamais été très fan des sous catégories en musique. C’est un peu ridicule et tellement réducteur pour les artistes concernés. Concrètement je crois qu’on peut dire que je fait une pop teintée de new wave 80s avec des textes plus pénombre qu’éclaircie.
Tu te lances dans la musique en 2006. Malgré le parrainage de Denis Bortek (Jad Wio) et Nicola Sirkis (Indochine), tu es resté underground. C’est en partie de ta faute : tu as refusé deux signatures de majors et privilégié le travail en studio à la scène. Un Sindrome masochiste ? Tu n’as pas faim ?
Haha ! Je mange peu ! En fait quand j’ai commencé la musique j’avais un travail qui ne me déplaisait pas trop et payait bien (créatif dans une importante agence de pub) donc la musique c’était pour me faire plaisir sans objectif de séduction externe. C’était juste des instrumentaux. Je n’ai pas pris tout ça très au sérieux car je ne pensais pas que c’était de grande qualité pour tout dire. Ce sont des proches qui ont fait circuler des titres qu’ils appréciaient, puis des personnes comme Fadya de Radio Nova, Delphine Quême ou encore The Hacker qui m’ont poussé à prendre mes réalisations avec plus de sérieux.
Tu cites Bortek et c’est vrai qu’on a plusieurs fois discuté et qu’il a été formidablement gentil, mais ce n’est pas quelqu’un que je connais ou qui m’a parrainé de quelque façon que ce soit. On ne s’est jamais vu par exemple.
Nicola par contre était déjà un ami depuis des années quand j’ai commencé la musique et il a joué un rôle immense car au début tous m’incitaient à continuer de faire des instrus très électro dans l’esprit des prods de Vitalic, Alan Braxe ou Lifelike. Mais Nicola qui connaissait mon passé littéraire, avait lu mes écrits publiés ou non et m’a dit : « Tu viens de l’écriture, tu es un littéraire, tu dois mettre des textes sur ces musiques et les chanter. » A part lui personne n’était très enthousiaste mais c’est lui que j’ai écouté et Sindrome est né. Je passais lui déposer des démos improbables gravées sur CDR je me souviens et il me donnait son avis. J’ai ensuite assez vite eu quelques opportunités, mais elles réclamaient des compromis pour moi infranchissables. J’ai rejeté deux propositions de gros labels la première année car on me demandait de mettre de l’eau dans mon vin au niveau des textes qui contenaient il est vrai des passages un peu violents ou politiquement incorrects. Pour moi l’important était de sortir un truc sincère qui me plaise, mais pour eux je me tirais des balles dans le pied commercialement parlant. Ils trouvaient que les mélodies étaient très fortes et que je pourrais même faire quelques tubes, mais que les textes n’étaient pas grand public. Je me rappelle de ce type chez Delabel me disant sincèrement consterné : « Non mais avec des textes pareils tu ne passeras jamais sur RTL2 ! » Voilà quoi. On ne parlait pas la même langue. Moi perso si pour toucher du monde je devais changer Sindrome en Sveltesse ça ne m’intéressait pas. Donc j’ai refusé net sans inciter à la négociation. Ça a surpris. Je préfère rester underground mais maître à 100% de ce que je sors. Cette liberté n’a pas de prix. Pareil pour la scène. J’ai refusé un peu honteux de chouettes propositions de concerts les premières années mais je suis quelqu’un qui est mal à l’aise en présence de trop de monde et c’est la création musicale qui me plaît.
J’accuse le vent de souffler loin, loin, loin…
La première fois que je t’ai vu, je me suis dit que tu étais le fils que Jacno et Bortek auraient pu avoir. Or, tu signes une reprise stupéfiante du MINORITAIRE de JJ Goldman dont l’univers ne pourrait pas être plus éloigné du tien ! C’est risqué non de reprendre un titre du chanteur le plus populaire de France que tout rocker se doit de ringardiser ?
Haha ! Oui c’est une démarche assez punk finalement ! Ca faisait longtemps qu’on me proposait de faire une reprise, mais c’était toujours d’un truc un peu évident. Bashung, Gainsbourg, tout ça. Moi je me disais quitte à reprendre quelque chose autant que ce soit risqué !
Goldman, je savais que la moitié de mon public allait hurler au foutage de gueule et que l’autre moitié se boucherait poliment les oreilles pour éviter la crise cardiaque ! Ça me plaisait aussi parce que Goldman c’est un cas étrange je trouve. Les trois premiers albums, Démodé, Minoritaire et Positif sont assez agressifs dans la tonalité et sombres dans les textes. Je les aime beaucoup. Dès 85 il a pris un virage ultra consensuel et lisse et j’ai complètement lâché, mais les débuts c’était pas ça du tout. Et puis la chanson Minoritaire n’a jamais été un single. Personne ne la connaît. Ça me plaisait aussi.
C’est Claude Engel, le guitariste de Goldman et de Gotainer (!) qui joue sur le MY WAY de Sid Vicious. Tu en avais entendu parler ?
Énorme ! Non je ne savais pas du tout ! Engel joue justement sur les albums Minoritaire et Positif de Goldman, mais plus par la suite.
Quelles sont tes influences ?
Je réfléchis et je réalise que les influences que j’aurais pu avoir sont principalement littéraires… Je pense à Cioran, Easton Ellis, Houellebecq…
Pour la musique j’ai assez vite su ce que je voulais. Ces sons très new wave 80s avec un mélange de mélancolie et d’énergie. Des mélodies fortes en cela qu’on les cerne rapidement. Ce contraste dont on parlait tout à l’heure en fait. Je ne vois pas d’artiste qui m’aurait très clairement influencé. Je ne saurais dire… Les textes et le ton des premiers albums de Nine Inch Nails ou de Marilyn Manson… Pas la musique bien sûr mais l’esprit, la démarche d’une philosophie que je partage indéniablement dans mon regard sur l’existence et l’Homme en général.
Tu as déclaré admirer Polnareff…
Mais j’ai des goûts très variés en musique ! Déjà j’admire le compositeur. Il a selon moi pondu de véritables chefs-d’œuvre dans des registres musicaux extrêmement éloignés. Les albums Bulles et Incognito étaient je trouve très en avance sur leur temps et restent totalement mésestimés.
J’admire aussi l’homme qui est sans filtre et a su le rester. A ce niveau de célébrité c’est assez rare. Il n’a pas de carapace. Je crois que beaucoup de gens ont une image faussée de lui et s’en contentent, c’est con. L’homme imbu de lui-même et déconnecté des réalités…. Les échanges que j’ai pu avoir avec lui au fil des ans, quand il était en forme ou beaucoup moins, m’ont confirmés qu’il est en vérité l’antithèse parfaite de tout cela. Nous savons tous que la majorité des artistes sont calculateurs et portent un masque dès qu’ils quittent la sphère privée. Lui pas du tout et malheureusement ça lui rapporte plus d’attaques et de préjugés issus de malentendus que d’éloges.
Désolé, on s’excuse pour le bordel…
DÉSOLÉ, L’AVANCÉE DU NÉANT sont des hommages sincères à Indochine, un autre groupe qui se fait étriller depuis 30 ans…
Oui enfin, il faut voir par qui ce groupe se fait étriller… Se faire descendre par les Inrocks par exemple selon moi c’est presque un gage de qualité. Des types qui voient Lescop comme le nouveau Ian Curtis et Booba comme un auteur de talent digne d’Eminen… Difficile de ne pas s’étrangler de rire.
Il y a aussi tout de même un tsunami de retournement de vestes qui s’est brutalement opéré chez les médias avec le succès de l’album Paradize et le retour en grâce de Nicola. Car Indochine c’est Nicola comme Nine Inch Nails est Trent Reznor, ce qui a de bons et de mauvais côtés évidemment. Je n’ai jamais volontairement composé de titre en hommage à sa musique et je pense que mon univers et bien plus sombre et amer que celui d’Indo, mais ce qui ne fait aucun doute pour moi c’est que c’est le plus grand groupe de pop/rock que la France aura jamais connu. Je le dit d’autant plus sincèrement que lorsque j’ai rencontré Nicola en 1998 ça n’avait rien à voir avec Indochine dont je n’étais pas fan à l’époque. Nos rapports reposaient sur plein d’autres choses mais pas ça. C’est après avoir découvert l’homme que j’ai progressivement découvert, compris puis adhéré totalement à ce qu’il faisait artistiquement à travers Indochine. L’album 13 est magnifique et le show de la tournée m’a laissé K.O. debout.
Que ce soit dans le timbre et la diction, impossible de ne pas penser à Daniel Darc. Que représente Taxi Girl pour toi ?
On me fait régulièrement cette remarque et c’est donc qu’elle est au-delà de légitime, mais je dois avouer n’avoir jamais apprécié la musique de Taxi Girl ni celle de Daniel Darc par la suite. Je n’ai aucun disque et ne serai capable de te fredonner que la chanson sur Paris. Ça surprend mais c’est la vérité.
La tonalité de chant un peu désabusée est venue spontanément dès le début car je n’ai pas des capacité vocales spectaculaires. Et ça correspondait aussi au ton de mes textes. Mais je n’ai pas pensé au chant d’un autre artiste sur ce point précis.
Darc, Bashung et sa pop glaciale de PLAY BLESSURES et NOVICE, la culture Corbeau d’INDOCHINE…Pourquoi ne pas avoir tenté la collaboration avec ces artistes ? Je suis sûr que Christophe apprécierait tes chansons !
Parce qu’en tant que fan de musique je déteste les duos et que c’est un exercice qui me semble mal adapté à l’univers de Sindrome. Tu ne seras pas étonné d’apprendre que Play Blessures et Novice sont pour moi parmi les plus beaux albums français que je connaisse. J’aurais beaucoup aimé avoir l’opportunité de faire écouter mes chansons à Bashung mais l’opportunité ne s’est jamais présentée et je n’ai rien fait pour non plus à l’époque.
Christophe je l’ai rencontré de façon marrante mais c’était en 96, bien avant que je fasse de la musique. Je sortais du Virgin Megastore sur les Champs. La nuit tombait et il pleuvait. Son album Bevilacqua venait de paraître Bref, je sors dehors et je le reconnais. Il était seul avec son portable et semblait attendre quelqu’un. J’ai hésité mais je suis allé le voir juste pour lui dire combien ce disque était sublime et que je l’écoutais en boucle, en alternance avec The Downward Spiral. J’allais le laisser mais il m’a retenu en me disant que son taxi allait arriver et qu’on pouvait discuter en attendant. Il adorait NIN et on a parlé musique tranquille c’était un peu surréaliste ! Je ne pense pas qu’il connaisse Sindrome. Je serai heureux de lui faire écouter mes trucs mais solliciter et déranger les autres c’est une chose qui me rebute. Une des raisons pour lesquelles je n’ai pratiquement jamais démarché aucun médias. Ceci expliquant pas mal de choses !
Tu nous racontes ta rencontre avec Gainsbourg ?
J’avais dix ans quand j’ai fait la connaissance de Serge c’était en 1982. Un jour mon père m’annonce que je vais partir en vacances avec lui, mes parents étaient séparés, et qu’il y aura Serge Gainsbourg. Mon père l’avait rencontré car il était publicitaire et lui avait proposé la réalisation d’un spot et ils étaient devenus amis. De mon côté, je connaissais l’artiste et plus encore le personnage public qu’il était, mais c’était à peu près tout. C’était à mes yeux d’enfant un type intimidant et qui me faisait même un peu peur. Je l’avais parfois vu à la télévision imbibé d’alcool l’air hagard marmonnant des grossièretés enfin bref, le cliché Gainsbarre pas trop destiné aux enfants.
La première fois que je l’ai vu c’était dans l’arrière salle d’une brasserie cossue à Paris. Cette première entrevue a été pour moi très importante car il était loin de l’homme que je m’étais imaginé. J’avais cru que les présentations faites il ne m’adresserait pour ainsi dire pas la parole, ce qui m’arrangeait presque, mais ce fut dès le début tout l’inverse. Il était vif, très drôle et curieux de savoir qui j’étais. Je pense qu’il a tout de suite perçu ma nature renfermée et méfiante et que ça lui a bien plu. Ce soir là pour se moquer de moi mon père lui a dit que pour me faire plaisir il aurait fallu qu’il me présente Sardou dont étrangement j’étais fan et Serge a direct pris ma défense en disant que Michel était un de ses potes et une grande gueule comme lui. Ca m’a surpris ! Mon père aussi ! Et beaucoup touché au point que je me rappelle m’être dit en le quittant ce soir là : « J’adore cet homme, il est génial ! » J’avais souvent du mal à communiquer avec les adultes, mais lui était très différent.
Le tournage avait lieu à la mer. Il y avait tout un groupe d’adultes mais Serge prenait régulièrement n’importe quel prétexte pour qu’on discute tous les deux. Par exemple, on me demandait d’aller seul à la boulangerie du coin prendre du pain et Serge décidait de m’accompagner. Mon caractère et mes centres d’intérêt l’intriguaient. Il me parlait aussi de sa fille qui avait mon âge, me disant qu’on s’entendrait bien parce que elle aussi avait « la chance de ne pas être simple.» Il se faisait parfois mollement gronder par mon père parce qu’il m’avait encore acheté un truc sans raison ou m’avait laissé goûter le vin qu’il buvait. Je l’aimais énormément et suis rapidement devenu très à l’aise en sa compagnie, ce qui ne m’arrivait jamais avec les adultes.
Le Serge Gainsbourg dont j’ai le souvenir était drôle et attentionné, parfois trash mais le reste du temps posé et perspicace comme peu d’êtres le sont. Du haut de mes dix ans, j’ai vite compris qu’en plus d’être différent des autres il était d’une intelligence peu commune. Un jour où nous marchions tous les deux sur la plage, il m’a arrêté, a posé sa main sur mon épaule et m’a dit qu’il avait trouvé pourquoi j’aimais tant Sardou. J’ai levé les yeux genre « Vas-y sors ta blague » mais il m’a répondu très sérieusement : « Parce qu’il a toujours l’air malheureux et en colère contre le monde entier. » J’avais dix ans et ne m’étais jamais posé ce genre de question mais oui, il avait tout compris. Le plus beau souvenir de lui qu’il me reste est une grande photo prise par mon père de nous deux se baladant sur la plage. Elle plaisait beaucoup à Serge et il avait demandé un grand tirage. Moi je la détestais parce que j’avais une tête de crétin avec mon bob et mon K-way. Sur l’exemplaire qui m’était destiné il avait griffonné des dialogues. Sur le coup je m’en suis fichu mais elle est sous verre dans mon bureau. Ça reste une des plus belles rencontres humaine de ma vie.
Ta musique reste minimaliste : voix sépulcrale, claviers, boite à rythme. Peu de guitares électriques sauf sur AUTODÉFENSE. C’est pourtant la formule qui a propulsé NIN et Depeche Mode…
Développer des atmosphères moites et hypnotiques avec le moins d’éléments possible à longtemps été ma règle de base. Si on tend l’oreille on trouve des guitares ici et là, des violons aussi, mais la base reste une fusion de basses/synthés et de boîtes à rythmes, clairement. C’est qui m’a tant impressionné sur Pretty Hate Machine à sa sortie. Tant d’émotions et de puissance avec si peu d’ornements, d’arrangements et de décoration. Les premiers Depeche Mode étaient conçus un peu de la même façon c’est vrai et ce sont pour moi de loin leurs meilleurs albums.
A l’heure où GARAGE BAND permet de composer de la musique sur son téléphone portable, comment se conçoit la musique d’Alex Sindrome ?
Je jongle entre deux logiciels mais compose seul sur ordi. Une fois la structure du morceau à peu près formée avec des textes posés commence la collaboration avec mon complice Wil. Je dis souvent pour rire qu’il est à Alex Sindrome ce que Steve Stevens est à Billy Idol mais c’est vrai. Il joue un rôle immense dans le résultat final. On échange nos idées pour faire évoluer les compos, ajouter des choses, en virer d’autres. C’est un guitariste et mélodiste de grand talent et c’est surtout un ami.
BLACKOUT sonne comme un album conceptuel égrenant La grande escroquerie du libéralisme : cette définition te convient-elle ?
Je n’avais pas forcément pris conscience de ça mais oui c’est pas faux…
Comment échapper au stress post-traumatique de notre vie ? Roger Waters prônait la folie dans THE WALL et DARK SIDE OF THE MOON. Trent Reznor préférait l’autodestruction dans THE DOWNWARD SPIRAL. Tu es finalement moins radical en prônant la vie comme une envolée. Une grande partie du champ lexical de BLACKOUT évoque le vent et la fuite...
La vision développée dans mes chansons c’est un peu l’acceptation du « qu’importe » comme unique moteur de vie opérationnel. Sindrome, c’est un fatalisme raisonné et donc intolérable rendu digeste par l’ironie et le détachement. De nos jours être optimiste sans faire preuve d’une alarmante naïveté est devenu impossible. Une fois qu’on a pris conscience que l’Homme s’épuise à aller plus vite dans le mur et qu’on ne peut rien y changer, le seul problème est la posture qu’on adopte selon nos capacités émotionnelles. Il y a cette magnifique phrase de Cioran qui résume tout selon moi : « L’Homme va disparaître, c’était jusqu’à présent ma ferme conviction. Entre-temps j’ai changé d’avis : il doit disparaître. » Rien qu’en observant l’évolution récente des politiques et des religions… Bref.
Sindrome, comme passage entre rêve et réalité ? On les tuera tous dans nos rêves, sèche tes larmes et viens danser, on irait s’enfuir un soir sans destination…
Oui comme on disait à l’instant… Le choix d’une éphémère illusion de bien être. Le floutage de la frontière entre une réalité consternante et une délivrance aussi fantasmée que brève mais qui devient absolument vitale pour endurer le reste.
Quel est la place accordée à tes textes ? Ils sont assez travaillés mais tu ne fais rien pour les rendre audibles entre le mix et la réverbération.
Au début c’était pire pourtant ! Je flirtais volontairement avec les limites de l’audible et on me le reprochait énormément. J’aimais bien qu’on ne soit pas sûr de ce qu’on vient d’entendre et qu’on cherche un peu. Boutonnat faisait ça avec Farmer avant. C’était intéressant. On écoutait une chanson comme L’Âme-Stram-Gram et au passage « J’ouïs tout ce que tu susurres et l’essaim bat la mesure » c’était presque impossible à entendre sans avoir lu les textes ou réécouté très attentivement. Aujourd’hui je me suis calmé je trouve. Les textes sont pour moi incroyablement important car je viens de l’écrit et que c’est ma première passion. Si le texte n’est pas bon où me pose problème tout le morceau se retrouve en stand by.
Ta musique se mérite : on pourrait la croire uniforme et linéaire. Il n’en est rien : chaque chanson a son identité et devient obsédante à chaque nouvelle écoute.
Alors là ça me fait vraiment plaisir car c’est l’objectif fixé. Les compositions semblent parfois « faciles » d’accès musicalement et on se dit que c’est donc assez simple mais c’est tout l’inverse et je crois que si on se penche davantage dessus on perçoit soudain des éléments qui ont pu nous échapper et en font tout le sel. L’aspect obsédant est très important pour moi. Je suis très fan de Philip Glass ou Steve Reich par exemple qui sont des génies dans cet exercice très particulier et difficile. Je pense soudain à John Carpenter également dont les œuvres musicales rentrent dans ce schéma.
https://www.youtube.com/watch?v=KE8JpG2wlRE
Allons nous-faire violer comme tous les jours, allons nous immoler sur les carrefours : tu n’as pas peur que ce soit pris au premier degré par la nouvelle inquisition intellectuelle ?
En tout cas j’ai conscience que ça ne passera jamais sur RTL2 ni Ouï FM ! Bon là c’est vraiment du cynisme. Pour être tout à fait sincère voilà un texte que je n’aurais sans doute pas publié si j’avais été en maison de disque avec une sortie d’album conséquente niveau promotion etc. Pour l’instant les gens ont compris ce que j’essaye de dire à travers ce texte mais s’il touchait un plus large public je ne me fait aucune illusion sur le fait qu’un grand nombre prendrait tout de travers et me hurlerait dessus.
AU VIOL sonne comme du Depeche Mode de MUSIC FOR THE MASSES. Leur meilleur album ?
Sans doute leur meilleur oui avec Violator. Mais mon préféré reste Black Celebration même si ce n’est pas très objectif je pense car c’est à sa sortie que j’ai découvert le groupe quand j’étais jeune ado. Néanmoins la plus belle chanson de DM est sans débat possible Never let me down again !
« Désolé, on s’excuse pour le bordel, on finira mal en point, les pauvres et les vauriens qui ne servent à rien »… Si tu avais signé sur une Major, tu aurais pu écrire l’hymne des gilets jaunes !
Haha ! Oui hélas ça pourrait s’adapter à la situation. Un ami m’a fait remarquer l’autre jour que la vidéo de Autodéfense sortie il y a un peu plus d’un an était étrangement prémonitoire !
Pour un Dandy Décadent, tes chansons n’évoquent ni le sexe, ni les drogues…
Alors autant je trouve que le sexe est une chose fabuleuse et fabuleusement importante dans la vie, d’autant que je suis fétichiste, autant dans les textes de chansons ça me gave totalement. Aux débuts de Sindrome j’ai pondu quelques chansons « de cul » avec un humour amer un peu spécial mais c’est resté très anecdotique c’est certain. Je parle souvent des drogues médicamenteuses, cite régulièrement le Xanax et ses amis, aborde la dépendance aux antidépresseurs et autres, mais les drogues type héroïne non en effet car ça ne me touche pas du tout. Mais je ne pense pas être un vrai dandy dans ma posture… Et modérément décadent dans mes raisonnements car ça implique une forme de fun et de défoulement jouissif qui correspond assez peu à l’univers Sindrome.
Un mot sur la pochette ? Elle me semble dans la continuité du ADORE des Smashing Pumpkins.
Oh ? Oui je me souviens de cette pochette… Ce n’était pas voulu et comme c’est le cas pour chaque album le visuel a changé pas mal de fois avant que je me décide. Je voulais quelque chose de très figé, comme un tableau, qui dise la pénombre avec une notion d’affrontement imminent d’où la présence du bandeau qui masque le bas du visage.
Tu composes depuis 13 ans. Quel est ton bilan de cette décennie et tes attentes pour la prochaine ? Quelle est la place d’Alex Sindrome dans la France de Louanne, Maître Gim’s et Christophe Mae ?
Franchement je pensais me lasser au bout de trois ou quatre ans et passer à autre chose. Je suis très surpris. Pourtant à chaque album je pourrais jurer que ce coup-ci c’est le dernier. Mon côté Robert Smith ! Le projet Sindrome n’a clairement aucune place dans la France de Jul, Maître Gim’s ou Orelsan c’est indiscutable. C’est un truc que beaucoup de gens découvrent par bouche à oreille hormis quand certains médias se penchent sur mon cas comme l’a fait RTL2 il y a quelques temps.
Lorsque s’éteint Alex Sindrome, quelles sont les journées de Jonathan Persitz ?
Haha ! C’est vrai qu’il y a un côté Dr Jekyll et Mr Hyde… Il y a une chanson sur le dernier album intitulée Le Horla et dont le texte est exclusivement constitué d’un extrait de la nouvelle de Maupassant qui m’a toujours fasciné. Du coup je dirais que les journées de Jonathan Persitz sont visitées par l’esprit d’Alex Sindrome qui est un peu son Horla.
Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Félicitations d’avoir lu ce long entretien jusqu’au bout!
——
On sent bien tout au long de l’interview que le bonhomme est non seulement très instruit mais effectivement très intelligent et sensible. Il a beaucoup de référence culturelles ou musicales dans lesquelles je me retrouve ( je suis né fin années 70). Des qualités que j’apprécie énormément chez un artiste avant de dire si j’aime sa musique ou pas.
Interview très passionnante à lire. Et même si je ne suis pas spécialement fan des styles dark-goth-synth-electro en général, découvrir l’univers de Sindrome m’interesse davantage.
Merci pour la « mise en lumière » ( un comble pour les amateurs de Batcave) du monsieur.
je connaissais pas du tout, mais c’est un tort !
C’est bien sûr une découverte totale pour moi… et j’ai lu l’interview jusqu’au bout car c’est une conversation agréable et enrichissante.
Ces sons très new wave 80s avec un mélange de mélancolie et d’énergie : définition claire et concise qui me rappelle que c’est un courant musicale qui ne m’a jamais parlé, ça ne suscite aucune émotion en moi. Je n’ai pas le câblage approprié pour l’apprécier. Paradoxalement, j’aurais bien aimé que l’article comporte plus de morceaux choisis pour en découvrir plus.
À ma grande surprise, le dialogue comprend plusieurs références musicales qui me parlent : Richard Gotainer dont j’aime bien l’humour un peu vachard, absurde et tendre, et Philip Glass que je me suis mis à écouter à il y a 3 ou 4 ans.
Je suis surpris….j’adore le son post-punk-electro-new wave et tout ce qui me ramène à ma vieille cassette de Nina Hagen Band complétée par Edith Nylon…
C’est très vintage en fait maintenant… ^^
Une sorte de Dave Gahan français un peu dans l’univers de Ann Clarck… (mes références à moi parce que Marilyn et NIN, j’ai jamais écouté…^^)
je suis content de connaitre…
L’interview de Bruce est marrante, on sent tes marottes, je suis sûr que tu lui a posé des questions sur les X-Men de Lobdell ^^
@Eddy on sent tes marottes
C’est à dire ?
@Présence : Il n’existe pas une flopée de clips de Sindrome sur Youtube. A mon grand regret, certains fonctionnent sur FB mais ne passent pas le Wordress.
En cliquant , tu devrais pouvoir écouter TOUS A LA BATMOBILE
@Alex Sindrome : quand tu liras ces lignes, sache que mes enfants adorent cette chanson !
@Alex Nikolavitch : Tous à la Bruce Cuisine !
@Manu : je ne suis pas très amateur de Batcave non plus. Mais je trouve que Sindrome parvient à aller au delà de son Turf un peu comme Manson par exemple qui lorgnait sur le classic rock tout en étant indu.
Et bien Daniel Darc, le dandyisme, Gaisnbourg, Roger Waters jusqu’à Goldman, on voit le florilège de tes repères….
Je rejoins Eddy : j’aurais bien aimé que tu lui poses la questions sur Scott Lobdell. 🙂 🙂 🙂
J’ai écouté le morceau Tous à la Batmobile, et effectivement ça me parle plus. Merci.
@Tornado : ah oui, moi aussi je suis jaloux de la photo ! Tu ne le sais pas encore mais tu es un punk…Il suffira d’un signe…
@Présence après décompte il y a 4 morceaux à écouter dans l’article ! En cliquant sur MINORITAIRE , tu entendras la reprise de Goldman mais cccchhhutttt…pas sûr que la SACEM soit au courant.
@Eddy : Penses-tu ! Un gothique fan de Goldman, j’allais pas laisser passer ça… Mince, ce que je voudrais éviter c’est de radoter !
C’est fou. Rien ne me parle dans cette musique. Mais tout ou presque me correspond dans le personnage. Les références culturelles hors la musique, la vison du monde, l’époque (on a le même âge).
C’est à chaque fois pareil, c’est dingue : Mon vécu fait que mon enfance a été bercée par le groove, le disco et la soul, le rock progressif et le hard-rock. J’ai toujours ignoré puis détesté le punk. De la New-wave je n’aime que les trucs les plus consensuels où l’on retrouve la chaleur du groove américain : Talk Talk, Depeche Mode (2° période), Tears for Fears, Simple Minds, Eurythmics, Frankie Goes To Hollywood ou Étienne Daho. Je déteste les trucs froidasses, atonals, indus et gothiques qui ont essaimé dans le giron de la new-wave et du post-punk. Tout cet univers musical est l’antithèse du mien. Et je combats chaque jour l’idée, avec laquelle je ne suis pas d’accord du tout, d’un « bon goût rock » qui voudrait que ce soit cette musique la plus légitime et celles que j’aime aux chiottes. Et pourtant… à chaque fois, c’est avec les mecs qui écoutent cette musique que je me sens le mieux car on partage le même état d’esprit sur tout le reste ! C’est quoi cette histoire ? 😀
Je le savais en filigrane mais la lecture de l’article me le confirme encore une fois de manière assez évidente.
Et sinon, merci mille fois pour ce souvenir partagé sur mon idole Serge Gainsbourg. Un souvenir qui confirme, entre autres, l’idée très précise que je m’étais faite de lui.
(et la photo est magnifique)
Je n’en ai pas parlé et ça ne se retrouve aucunement dans le projet Sindrome, mais si j’ai toujours eu des goûts assez variés en musique qui reste l’obsession de ma vie (en tant que simple auditeur), ce n’est pas du tout la coldwave ou l’indus qui ont dominé mes coups de coeurs. Ado j’ai sombré à corps perdu dans le heavy metal américain dégoulinant. J’écoutais un nombre de groupes sidérant, connus ou pas du tout, et c’était pas toujours ceux qu’il fait bien de citer lors de conversations entre mélomanes (Ratt, Cinderella, DAD, Dokken, Faster Pussycat etc etc). J’étais immense fan de Guns N Roses au début mais encore aujourd’hui je trouve le tout premier album de Bon Jovi fabuleux aussi. J’écoutais aussi beaucoup de pop/rock au sens large. Duran Duran, The Cure, Billy Idol, ZZ Top, Kim Wilde (les premiers lps)… En français rien ne plaisait à part Bashung et Polnareff que je trouvais divinement barrées tous les deux dans des styles différents. Parallèlement à ce kaléidoscope d’artistes que je « dévorais », je n’ai eu deux idoles absolues : Michael Jackson et Prince que j’ai tous deux apprécié et écouté jusqu’au déraisonnable, surtout durant mon adolescence. Avec le recul je m’estime incroyablement chanceux d’avoir vécu jeune leurs domination absolue du monde de la musique. Impossible pour moi de livrer un top 10 sans y inclure Off the Wall et Around the World in a Day par exemple. Je m’égare mais ce que je voulais dire c’est que ma culture en musique gothique ou indus est étonnamment concrètement assez lamentable. J’ai adulé The Cure mais n’ai accroché à aucun autre groupe dit gothique que j’ai pu entendre. Je peux citer Sisters Of Mercy et Siouxsie and The Banshees mais ça s’arrête à peu près là quoi. Idem pour l’indus. Trent Reznor est pour moi un génie mais les autres groupes d’indus j’ai jamais rien aimé au point d’approfondir. On dira que ça fait partie de mes paradoxes !
Effectivement je n’avais pas soupçonné une telle culture musicale aussi diversifiée… par exemple avec Ratt (que je connais) que je n’aurais pas non cité dans une discussion musicale. 🙂
@Alex Sindrome – Gasp : Bon Jovi ??? Peut-être que le spécial Phil Collins qui arrive serait susceptible de te plaire, allez-savoir…
Outre ton disque, j’ai bien envie d’écouter du Indochine, un groupe qui comme Tears For Fears, Duran Duran ou Simple Minds je n’ai jamais réussi à prendre au sérieux. J’écoutais encore tout à l’heure SEEDS OF LOVE de TFF et je trouve ça toujours aussi racoleur, insistant et ces grosses voix aussi agréables à écouter que le Pouet d’une péniche.
Alex stp more : est-il vrai que Serge sentait toujours très bon. Il buvait devant toi. Il était dans sa phase dépressive avec toi ?
Tu nous racontes ta rencontre avec Sirkis ?
@Alex : Nous trouvons désormais des horizons musicaux que je partage davantage (Of The Wall, quelle pépite quand même !). Merci pour le retour et la sincérité ! 🙂
Bruce Lit (le blog et le mec) apporte tellement au niveau de ma vie culturelle…
Merci mille fois à tout les contributeurs et dix fois plus encore à toi, Bruce, qui me fait l honneur de ton amitié en plus.
Alex Sindrome est certainement la découverte musicale de l année à mes yeux.
J ai l impression d écouter un mix de Depeche Mode, de Daniel Darc… Bref… Plein de bonnes références, le tout mixé sous acide avec une impertinence remarquable ce qui donne une identité unique à cet Artiste.
J ai hâte de recevoir le CD pour écouter ça Fort !!!
Chapô l artiste…
le tout mixé sous acide
Pour info, le gars qui écrit ça est naturopathe…
Merci beaucoup ça fait plaisir à lire !
Le tout mixé sous la voûte céleste, captant les énergies cosmiques, sentant des huiles essentielles bio tout en mangeant du quinoa équitable….
C est mieux?
ah oui, nettement plus correct. Il ne manque que des senteurs de cannelle et de basilic.
Quel article, quel artiste !!
Je suis émue, par ces propos, par la photo et ces sourires… Pour un petit garçon renfermé et en colère, ce sourire veut tellement tout dire… Je ne peux qu’aimer Serge encore plus…
Musicalement, c’est une découverte. Et à la lecture, je ne peux que me dire que peu importe que j’aime ou non la musique d’Alex Sindrome, beaucoup de ses références me parlent… Entre Mylène, JJG, Indochine et DM… Mylène, pour saisir les chansons à leur juste valeur, il faut en effet lire les textes à part…
Et elle a écrit des textes sublimes.
J’aime beaucoup la reprise de MINORITAIRE (que je ne connaissais pas !)
Les autres sont très conceptuelles, comme des œuvres d’art unique, avec un message différent à chaque fois. En cela les questions de Bruce sont très pertinentes. L’interview est longue, certes, mais parfaite comme cela, très intéressante.
Et oui, c’est vrai que les sonorités me rappellent les débuts de DM.
Au niveau des textes, je trouve que le décalage entre la musique et les textes apportent un côté fascinant, effectivement.
Bruce emploie le terme d’apocalypse dansante, et c’est tout à fait ça. Je comprends que les médias parlent d’ironie, de cynisme et même de sarcasme. Moi j’y vois un humour grinçant. Et c’est touchant de lire qu’il s’agit en réalité de naïveté brisée.
Bravo à Bruce pour cette interview (Eddy tu m’as bien fait rire avec Scott Lobdell) parfaitement menée.
Bravo à Alex Sindrome et à Jonathan Persitz. Je ne sais que souhaiter au premier. Que ses albums se vendent, mais pas trop ? Et à Jonathan, eh bien… Juste, j’ai été ravie de faire votre connaissance par écran interposé. Vous êtes d’une profondeur, d’une lucidité inspirante. Misanthrope altruiste. Il n’y a que Bruce pour « lire » les gens et parler d’eux aussi bien.
Merci à vous deux pour cette interview vraiment inspirante qui me donne envie d’en entendre plus.
Merci pour ce message qui me touche beaucoup. « Un humour grinçant » c’est exactement cela oui. L’ironie et le sarcasme supposent une forme d’assurance et de force dans le propos qui n’est pas réellement présente dans les textes de Sindrome où transparaît davantage un équilibre précaire et une « fragile agressivité » il me semble.
J’ai immensément aimé et écouté Mylène Farmer de ses débuts jusqu’à l’album Anamorphosée. Ensuite il m’a semblé qu’elle s’était un peu mise en pilotage automatique (et de son côté Boutonnat avouaità la même période que la musique ne l’intéressait plus et que seul le cinéma l’inspirait, ce qui s’est ressenti par la suite je trouve). Mais ensemble ils ont livré des oeuvres absolument magnifiques avec un style assez unique par dessus le marché.
@Alex Sindrome
Merci pour cette réponse !
Pour ma part, je me suis arrêtée à INNAMORAMENTO. J’essayais de me remettre de LA rupture sentimentale, et ses mots, mêlés à sa voix et sa musique (albums et lives précédents confondus) m’ont fait beaucoup de bien à cette époque.
@Kaori Je ne suis pas fan du tout de Mylène Farmer et du tournant Madonne-gay icon-show démesuré de sa carrière. Ses fans me font flipper…
Mais force est de reconnaître que il n’y-a qu’elle pour savoir faire ça en France. Ces clips de la grande époque, ça faisait transpirer au lycée. Et cette femme a écrit un chef d’oeuvre mélancolique absolu : AINSI-SOIS-JE. Je serais curieux de savoir si elle est capable encore aujourd’hui d’atteindre ces notes aiguës.
@Alex : ta rencontre avec Sikris please ?
@Tornado : ce qui force l’admiration chez Sindrome c’est la non compromission de sa musique tout comme un certain respect des ainés : Farmer, Goldman, Christophe, Indo, Gotainer (?!), Polnareff,Gainsbourg : on est loin des autodafés punk (que je comprends remis dans le contexte). Je pense que c’est ça qui te plait, te connaissant un peu….
Comme Patrick par contre je ne comprends pas la désaffiliation à Daniel Darc qui parait pourtant si évidente.
« Ainsi soit je », « Vieux bouc », « Chloé »… Il y a sur les premiers disques des oeuvres incroyables ça oui. Des textes sublimes sur des mélodies et arrangements impressionnants d’inspiration et de maîtrise. J’inclus aussi Innamoramento en fait qui est je réalise le dernier album que j’ai réellement apprécié d’eux (et la dernière tournée où je suis allé la voir).
J’ai une admiration réelle pour Gotainer qui est à mes yeux un mélodiste de génie. Quand j’avais 10 ans est sorti l’album Chants Zazou. A cette période mon père publicitaire bossait souvent avec lui (pour des pubs donc lol) et il m’a offert l’album. Sur le coup j’en voulais pas mais finalement je l’ai trouvé extra et au bout d’un moment je le connaissais pas coeur. Pour l’anecdote Gotainer avait racheté la voiture de mon père (une Jaguar) qu’il a pulvérisé contre un arbre deux semaines plus tard ! Ca les faisait beaucoup rires (sales riches!). Bon contrairement à moi il faut dire qu’ils vivaient ce qu’on appelle l’âge d’or de la pub dans les 80s où les types étaient payés des fortunes en travaillant assez peu finalement. Ils en ont profité et ils ont eu raison. Ca n’a pas duré évidemment. Des années plus tard j’ai mieux connu l’oeuvre publicitaire de Gotainer et dans le milieu il est à juste titre extrêmement admiré et respecté. Son talent et son regard affûté sur ce milieu sont exceptionnels.
Je termine sur Nicola que j’ai rencontré en 98 donc. Parallèlement à mon boulot de créatif dans la pub j’écrivais gracieusement des articles pour un magazine culturel gay où j’avais des amis. Un jour ils reçoivent de JC Lattès un petit livre de nouvelles écrites par Nicola Sirkis pour le chroniquer. Personne n’est fan d’Indo, personne n’a envie de le lire et comme je suis LE littéraire de la bande ça tombe sur moi. Je traîne un peu et un soir je me lance en me disant que je vais souffrir. Une heure plus tard j’ai terminé le bouquin et je suis sous le choc. Je l’ai adoré. J’ai toujours été un grand fan de nouvelles c’est un exercice que j’adore et j’en ai moi-même écris beaucoup à une époque. Les nouvelles de Lovecraft, de Poe, de Dumas fils, de Maupassant, de King, de Ellis, de Kafka etc… Bref à la réunion suivante je surprend tout le monde en disant que j’ai lu le livre, qu’il est génial et que plutôt qu’une chronique je suggère une interview littéraire de l’auteur. Ca n’emballe personne mais j’ai un peu de pouvoir alors on m’accorde deux pleines pages pour le numéro suivant. Je contacte Lattès, on me donne le tel de l’agent de Nicola Sirkis que j’appelle aussitôt et le hasard veut qu’à ce moment là elle se trouve justement avec lui. Du coup elle me le passe et il me propose aussitôt de venir prendre le thé chez lui quelques jours plus tard pour faire l’interview. C’était quelques mois avant de décès de Stéphane et à un moment où Indochine était donné pour fini par à peu près tout le monde, survivant grâce à un petit label indé belge. En arrivant j’ai direct dit qu’on ne parlerait pas d’Indo mais uniquement littérature et ça lui a plu. Au final on a papoté durant des heures. On avais mille goûts en communs c’était fou et je suis « tombé amoureux » de l’homme que j’ai découvert et ne soupçonnais pas. Je rencontrais souvent des artistes à cette époque pour le mag et Nicola était très différent; Il était vrai, passionné, intelligent, sincère et touchant. En partant le soir, comme je connaissais très mal Indo à part les tubes il m’a donné quelques albums. Et voilà. Le début d’une amitié désintéressée et sincère intacte plus de 20 ans plus tard.
Bon, les disques à retenter alors : Indo, Mylène et Gotainer…
Merci de nous régaler de ces anecdotes.
Si un jour tu veux rédiger tes mémoires Outrepassées ou une chronique mensuelle, je signe !
« Misanthrope altruiste » ! La vache je ne suis pas près d’oublier cette formule tant je m’y reconnais 😉
Autrement je ne connaissais Alex Sindrome que par le biais du lien que tu avais partagé précédemment 😉
Il va sans dire que j’ai trouvé ça tout à fait excellent. !
Ceci dit pour un artiste aussi underground et pointu je ne m’attendais pas à l’entendre citer des artistes comme Sardou, Gotainer, Mylène Farmer ou Goldman ^^
Mais pourquoi après tout ! Aucun de ces noms n’est honteux euh à part ce dernier, ahahah
J’ai été aussi très surpris qu’Alex n’aime pas outre mesure Daniel Darc tant le lien de parenté me semble évident. Mais les influences sont parfois subliminales…
A titre personnel je n’ai jamais compris le Indochine-bashing (je dois avoir la plupart de leurs albums) mais le problème principal du groupe reste à mon sens les textes ! (Je paie ma tournée à celui qui comprend de quoi parle les chansons de Nicola)
Il n’en reste pas moins que j’ai écouté en boucle le morceau « Un été Français » lorsque j’étais au Japon en ayant presque les larmes aux yeux ^^
Quoi qu’il en soit j’apprécie la démarche d’indépendance de l’auteur, même si ça veut hélas dire pas de format physique pour les premiers albums et pas de vinyle pour les derniers (j’ai vérifié) ! Pas de bol pour un fétichiste… de la musique comme moi.
(Mince un disque qui s’appelle Autolargue j’aurais envie de l’acheter rien que pour le nom ^^)
Bref en tous cas merci à Alex pour l’interview et à Bruce pour la découverte !
Je vais écouter cela pour le reste de ma soirée 😉
Ah les textes de Nicola ! Je pense qu’il met des mots en fonction du nombre de notes. Et pour que ça fasse des rimes jolies. Et que ça ait un rapport avec le thème choisi.
Je blague, j’ai plein d’albums d’Indo, j’aime la voix de Nicola, sa façon de se renouveler et de bousculer.
Certains ne lui ont jamais pardonné d’avoir poursuivi l’aventure sans son frère… ELECTRASTAR me fait pourtant toujours un truc…
Je parlerai d’Indo dans un de mes prochains articles…
@Kaori : Il n’y a que Bruce pour « lire » les gens
Lit vous en prie !
Ah les textes de Nicola ! Je pense qu’il met des mots en fonction du nombre de notes.
Je déconnais avec Patrick là dessus justement l’autre fois :
Dans une maison close
On les retrouve chacun dans leur chambre
Comme des fauves
Un secretaire d’etat, une Eurasienne
Les cosaques attaquent Natacha !
Le vice-consul prefere les coups de fouet
Une buddha affaire qui va eclater
Mais qui a fait tuer Leon Trotsky
Les Yankees s’amusent a Varsovie
Elle en veut aux tzars…
Mais qu’est ce qu’il raconte ???
@Pat : Le Indochine Bashing a de mémoire été assez porté par Libé et les Inconnus bien sûr.
Il existe un générateur automatique de texte d’Indochine (si si je t’assure) et en plus ça marche parfaitement ^^
Tiens le voilà d’ailleurs : https://www.fier-panda.fr/generator/generateur-indochine/
@ Bruce
Le pire, ce sont les chansons où il retire (ou ajoute) des mots pour que ça colle.
« Et on se reverra tous les jours dès notre retour
Prends tes vêtements et tu as froid
Et mets-les sur toi
Mais tu cries dans l’eau même en hiver
Et brillent tes yeux noirs »
Oh, et les paroles de LA MACHINE A RATTRAPER LE TEMPS sont fabuleuses !
On pourrait croire que c’est seulement sur les vieux titres, mais pas du tout !!
Extrait du GRAND SECRET :
« Si tu devais un soir
Est-ce que tu m’emmènerais ?
Mais t’envoler sans moi
Est-ce que tu m’emmèneras ?
Mais si un jour
On pouvait s’en aller
On pourrait bien enfin s’emmener
Mais si un jour on pouvait
Se quitter
On pourrait bien enfin
Se retrouver »
Le génie d’Indochine, c’est que cette chanson est magnifique !!! Une de mes préférées !!
@ Patrick : tu m’as tuée avec le coup du générateur de paroles !!!
Merci beaucoup pour ces mots ! Oui les albums ne sont hélas disponibles qu’au format compact disc car le pressage vinyle n’intéresse pas une part suffisante de mon modeste public pour justifier le coût et le volume d’exemplaires. On m’en réclame régulièrement y compris à l’étranger, mais mais ça reste anecdotique. L’amoureux de vinyles que je suis aimerait bien pourtant. Un jour peut-être via un contrat spécifique avec un label/distributeur sait-on jamais…
Concernant les textes d’Indochine, j’en profite pour vous faire profiter du seul t-shirt officiel dont j’ai eu l’idée et que Nicola avait fait produire en quantité limitée : http://i64.tinypic.com/xg9q4i.jpg
Il s’agit d’un extrait audacieux et je trouve très beau de la chanson « Venus » sur l’album Dancetaria. Un soir nous étions à un concert de je ne sais plus quel groupe tous les deux et je lui dit : « Le t-shirt Masturbe-Moi c’est juste obligé. » Je ne pensais pas qu’il le ferait mais si. <3
Jusqu’ici, Syndrome m’évoquait surtout le méchant du film les Indestructibles…
C’est donc une totale découverte.
J’ai écouté « J’accuse » et « Tous à la Batmobile ».(ben ouais, il me fallait une accorche geek…).. Il y a un côté un peu hypnotique mais ce n’est pas du easy-listening, notamment pour saisir les paroles…
Total respect pour l’intégrité de l’artiste qui a refusé les compromis quitte à ne pas passer à la radio
(Digression : dans le morceau « Balance ton quoi » de Angèle, le passage « j’passerai pas à la radio » alors qu’elle se censure pour précisément pouvoir passer à la radio me hérisse le poil)
Sinon, j’ai aussi apprécié la simplicité dans la façon de raconter les anecdotes, sans fausse modestie, mais avec une vraie émotion…
Je comprends que Brucie soit sous le charme… Musicalement, c’est éloigné de mon turf, mais chapeau l’artiste.
@JP Ah ah, le contraire m’eut étonné.
@Patrick + Alex J’ai réécouté du Indochine toute le journée. Le pire cotoie le meilleur. CANARY BAY est une chanson très sympathique avec de belles harmonies asiatiques. Je pense que ma préférence va aux premières chansons du groupe et ecte guitare reconnaissable entre mille. TES YEUX NOIRS : jolie mélodie, arrangements épouvantables. LES TZARS du bon rock Funky encore très efficace malgré ses paroles incompréhensibles. J’ai redécouvert aussi cet instrumental charmant : BUDDHA AFFAIRE et LA CHEVAUCHÉE DES CHAMPS DE BLE.
Le pire c’est LE MÉPRIS ET GRAND CARNAVAL où les textes semblent avoir été écrits par un ado de 13 ans. C’est là, la force et la faiblesse du groupe classique des 80’s : ce mélange de naïveté et d’énergie qui passe ou qui casse.
Dans le répertoire moderne, il y a bien sûr J’AI DEMANDE A LA LUNE pas toujours bien chanté mais très sincère. Une chanson qui me reste douloureuse, mon travail m’ayant amené à traiter ces fameux enfants de la Lune qui vivent dans des conditions impensable. Je vais écouter DANCETERIA pris aujourd’hui en médiathèque.
Danceteria est l’un des meilleurs (avec ou sans masturbation ^^)
LA BÛDHHA AFFAIRE, j’adore. LE PERIL JAUNE est sympathique aussi. Mais bon, j’aime énormément le BIRTHDAY ALBUM, je peux plus facilement dire quels titres je n’aime pas (DIZZIDENCE POLITIK par exemple) que le contraire.
Nicola, un peu comme Etienne Daho, a pas mal travaillé sa voix vers les années 2000. Enfin, il a appris à la poser. La différence s’entend sur les albums post Paradize.
J’arrive après la bataille mais j’ai tout lu et tout écouté ! Il faut déjà que je souligne que je suis en total accord avec ceci : « Dans le monde actuel, je trouve en vérité la culture du « futile » plus vitale que jamais. »
Je n’accroche pas plus que ça à l’univers musical, mais je le trouve très abouti. Cela sonne très années 80 (Jad Wio clairement !) mais on pourrait également se rapprocher de groupes comme Bruit Noir, plus expérimentaux et sombres. Je n’ai toujours pas essayé Taxi Girl et Daniel Darc (sérieusement je veux dire)… Pop noire électronique colle très bien. Je comprends tout à fait le rapprochement avec Carpenter, cette recherche de l’hypnose musicale… Bruce, Alex Sindorme, vous avez écouté Tool ?
La photo avec la veste de MJ dans Thriller me fascine : quelle classe.
C’est assez incroyable de partager ces moments d’échange avec de véritables stars du rock français. Merci beaucoup pour l’enrichissement, tout comme les secrets de fabrication.
Au final, une interview de haute volée et très riche, merci à vous deux ! Bruce, je regrette seulement qu’en miroir de certaines interviews ici-même sur les auteurs ou éditeurs de bd, tu ne lui aies pas demandé quelles étaient ses lectures manga comics franco-belge…
@CYrille
J’ai toujours confondu Tool avec Prong, mais en fait je ne connais aucun des deux. Je sais que Reznor en disait bcp de bien en itw.
Un lecteur m’a fait remarquer que la pochette de BLACKOUT et sa femme masqué, c’est du MJ.
Pour les lectures, je n’ai pas posé la question , ben euh…parce que je voulais me renouveler mais visiblement c’est loupé et doublement 😉
Oui c’est vrai qu’on dirait du Michael Jackson cette pochette… Je ne peux que t’inciter à écouter Tool, un groupe incroyable. Commence avec Aenima, enchaîne sur Lateralus et termine avec 10,000 Days. C’est l’essentiel.
Merci beaucoup pour ce retour qui me fait plaisir. J’ai dans mon entourage des amis qui ne sont pas sensibles à l’univers développé par le projet Sindrome mais apprécient à divers degré l’écriture ou les mélodies etc. J’ai longtemps eu un ami musicien qui insistait pour que j’abandonne les instruments et arrangements typés new wave 80s et tente un habillage plus classiquement « pop/rock ». Je peux comprendre qu’on ne soit pas sensible aux nappes de basses et synthés dégoulinants !
Pour ce qui est de Tool oui bien sur je connais ! Prong aussi d’ailleurs. J’avais beaucoup apprécié l’album Rude Awakening à sa sortie. Dans un genre (un peu) différent j’ai été un immense fan de Filter que j’ai de très nombreuses fois vu en concerts à leurs débuts et dont j’avais absolument tous les albums, maxis, etc. « Where Do We Go From Here », « One » ou encore « Take a picture » sont pour moi des chefs-d’oeuvres et leurs vidéos sont magnifiques.
Concernant les bandes dessinées je n’en ai jamais été un grand client. Je suis un fou de romans, d’essais etc et je dévore des livres sans arrêt mais je suis moins BD. Il y a eut des exceptions néanmoins dans ma vie comme quand j’étais ado et dévorais tous les Kebra de Tramber et Jano ainsi que les Margerin des 80s. J’ai encore pas mal de BDs format souple de chez Les Humanoïdes Associés. A 17 ans j’ai eu un accident assez grave qui m’a obligé à rester cloué au lit dans ma chambre durant trois mois sans bouger. Quelqu’un m’avait acheté 2 ou 3 albums des Tuniques Bleues. Je pensais que j’aimerai pas et en fait j’ai trouvé ça fabuleux. Au final j’ai acheté tous les tomes que j’ai adoré. Bien plus tard j’ai lu la série Lock&Key et Kick Ass que j’allais acheter chaque moi religieusement à la librairie Album à Paris où je passais au moins une fois par semaine. Je suis aussi un grand fan de la série des Rat’s de Ptiluc, ce qui ne surprendra aucun fan de Sindrome !
Grâce au récit d’Alex Sindrome concernant sa rencontre avec Nicola Sirkis, qui montre que Nicola est plus que le leader du plus grand groupe de rock français, j’ai regardé quelques interviews récentes. Et j’aime la démarche et la philosophie de l’homme. Il a quand même imposé que toutes les places au Stade de France soient à prix unique ou presque et ne dépassent pas 45 euros…
Et il y a ce clip que je trouve fascinant. A la fois effrayant de voir l’état d’idolâtrie dans lequel sont ses fans (presque comme si Dieu arrivait sur Terre) et incroyable de voir comme il se laisse toucher, attraper, embrasser, comment il ose aller au contact de son public hystérique… Et de ce qu’on m’a dit, il le fait régulièrement… A chaque concert, je ne sais pas, mais bref, ça force le respect, quand même.
Voici le clip en question :
ww.youtube.com/watch?v=S9Ur4ruX5HA
(les paroles ne sont pas très recherchées, mais la symbolique est forte). Je le trouve beau et émouvant, ce clip.
Par la même occasion, j’ai écouté l’album 13 (j’ai fait l’impasse sur BLACK CITY PARADE, et je pensais faire de même pour 13…) et bien que certains morceaux me rappellent d’anciens, je ne peux qu’admettre que j’aime pas mal de titres. LA VIE EST BELLE, UN ETE FRANCAIS, 2033, SONG FOR A DREAM, KHARMA GIRLS…
Malgré le copier-coller, le lien ne marche pas. C’est quelle chanson ?
Je vais m’acheter 7000 DANSES, c’est sûr. Par contre j’ai écouté DANCETERIA et j’aime pas du tout.
Kharma Girls : ://www.youtube.com/watch?v=Tvd8cLaKtmA
Ah ! Je connaissais cette chanson sans la connaître ! Elle est vachement bien ! Et le clip est touchant.
Merci.
Tu as gagné Kaori ! Je réécoute DANCETERIA et c’est bien.
@Bruce, c’est Patrick qui t’a conseillé DANCETERIA 🙂 . Moi je suis plus période PARADIZE et après. Mais du coup je vais aller écouter DANCETERIA 😉
Indochine, un groupe trop sous-estimé…
Contente que tu sois « rentré » dedans 🙂
Ah oui y a de très bons titres sur 7000 DANSES. Bon, je ne connais que celles parues sur le Birthday, donc LA CHEVAUCHEE, LES TZARS (incontournable… et dire que j’ai cru pendant des années qu’il disait « et tché et tché et tché.. débarras ! »), LA MACHINE A RATTRAPER LE TEMPS (une de mes préférées à l’époque… LA BHUDDA AFFAIRE, je ne l’apprécie que depuis quelques temps seulement. Les instrumentaux ne m’intéressaient pas à l’époque.
DANCETERIA, je ne connais que JUSTE TOI ET MOI.
Le clip est vraiment beau (l’officiel, pas celui qui est psychédélique même s’il est joli) mais la chanson ne me parle pas… les paroles sont vraiment plates, la musique efficace mais un brin kitsch. De toute façon je me suis arrêté au Paradize. Je crois que Danceteria est bien oui. C’est pas sur celui-là qu’il y a Kissing My Song ? Ah non je crois pas… enfin bref j’aime bien cette chanson.
Ah j’adorais KISSING MY SONG. Niveau musique/mélodie, je me fais toujours avoir par les morceaux d’Indo. Et peu importe que les paroles ne me parlent pas. Ils ont quelque chose d’obsédant. Je me suis retrouvée avec KHARMA GIRLS dans la tête encore toute la nuit, jusqu’au réveil…
Et sinon, Jyrille, j’attends toujours ton retour sur DM 😀
Oh je sais crois-moi… j’ai noté tous les articles que je dois lire…
Courage ^^ ;;
Peut-être que quelqu’un ici connaît VvvV ?
https://www.mowno.com/extras/vvvv-nouvel-album-en-avant-premiere-jusquau-25-octobre/?fbclid=IwAR0ZcEHtbWlun3zNf4no1UyucRSd9NvVUtVKr4xPd0vY1x2iUtvZMTU30M0