MAD FINGERS ! (Les 5000 Doigts du Dr T)

Les 5000 Doigts du Dr T par Roy Rowland

1ère publication le 2/10/15 – MAJ le 22/12/19

Un article de   TORNADO

Une affiche de pure fantaisie !

Une affiche de pure fantaisie !

Les 5000 Doigts du Dr T est une comédie musicale fantastique (ou onirique) réalisée en 1953 par Roy Rowland et produite par Stanley Kramer. C’est d’ailleurs surtout ce dernier qui s’impose comme le véritable géniteur du film, car il rêvait de porter ces images folles sur grand écran malgré le peu de moyens alloués par le studio Columbia.

Peu connue et nettement moins souvent diffusé à la TV que les autres films du genre, la chose est pourtant devenue, au fil du temps, une œuvre culte et un total trip régressif pour les geeks, parfait mélange d’émotions enfantines et d’échappées hallucinatoires que n’aurait pas renié un certain Lewis Caroll !
Pour autant, cette œuvre incongrue regorge également de toutes sortes de thématiques que nous ne nous priverons pas de relever, puisque la culture geek, rappelez-vous : C’est de la culture tout court…

La musique rendrait-elle fou ?

La musique rendrait-elle fou ?

Synopsis : Le jeune Bart Collins suit les cours de piano du Dr Terwilliker, un professeur tyrannique et pas franchement sympathique. Bart préfère en général discuter avec Mr Zabladowski, le plombier sympa qui regarde sa maman d’un œil affectueux. Mais la maman en question n’éprouve de la considération que pour le méchant professeur, qui incarne l’éducation exemplaire dont à besoin son cher enfant…
Epuisé de répéter ses gammes à l’infini, Bart finit par s’endormir sur son piano. Il se réveille soudain dans l’institut du « Dr T », une forteresse aseptisée dans laquelle tous les musiciens qui ne sont pas des pianistes sont emprisonnés dans des cachots. Le Dr T prépare d’ailleurs l’œuvre de sa vie : Une immense pièce jouée par 500 enfants réunis sur un piano géant… (500 enfants ayant deux mains et dix doigts, le compte est bon. Ça nous fait ainsi 5000 doigts. Ce n’était donc pas la peine d’imaginer un monstre libidineux avec des doigts partout, bande de chenapans ! * ).

Mais ce n’est pas tout : Du haut de son immense forteresse, l’infâme Dr T prépare son mariage avec… la mère de Bart ! Cette dernière, veuve dans la vie, voue effectivement une admiration certaine pour le professeur de musique. Mais de là à l’épouser… Ah non ! c’en est trop ! Bart entreprend ainsi de se rebeller et tente de rallier à sa cause Mr Zabladowski, qui répare la tuyauterie dans les méandres de la forteresse infernale…

Les fameux 5000 doigts. Hé ! ce sont des enfants ! Que je vous y prenne à imaginer des choses !

Les fameux 5000 doigts. Hé ! ce sont des enfants ! Que je vous y prenne à imaginer des choses ! 
©Columbia
Source Pinterest 

Les 5000 doigts du Dr. T est à l’origine une œuvre du Dr. Seuss (écrivain et illustrateur de livres pour enfants très populaire à l’époque, notamment parce qu’il fut l’auteur du Grinch et du Chat Chapeauté), dont il adapte lui-même le contenu en rédigeant le scénario de notre film de 1953.

Dans le Fond comme dans la Forme, le film fait immédiatement penser à d’autres classiques d’Hollywood en termes de contes pour enfants tournés sous forme de comédie musicale (par exemple Le Magicien d’Oz, Mary Poppins, ainsi que la version de Jack et le Haricot Magique, produite, réalisée et interprétée par Gene Kelly en 1966 (et honteusement oubliée des distributeurs actuels !). Mais sur bien des points, il fait également figure de précurseur en annonçant les œuvres de Roald Dahl comme Charlie et la Chocolaterie, et s’impose comme une source d’inspiration pour un grand nombre d’auteurs actuels, Tim Burton en tête !

L’hallucinante forteresse du Dr T ! Et c’est plus de 30 ans avant Tim Burton !

L’hallucinante forteresse du Dr T ! Et c’est plus de 30 ans avant Tim Burton !
Source Exploriment
©Columbia

Le film se démarque également des autres contes de son temps par sa dimension politisée. En effet, en pleine période de maccarthysme et au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Dr T avec son monde où seuls les pianistes ont le droit d’être libres et où tous les enfants doivent se mettre au diapason d’une pièce unique, renvoie tout autant à la démence du III° Reich qu’aux idéologies impies de la nouvelle URSS !
Pour autant, l’atmosphère de chaque scène reste dénuée de tension dramatique et privilégie une bonne humeur constante, teintée d’un humour déluré irrésistible, où poursuites et affrontements se transforment en danses et autres pantomimes clownesques ! En définitive, la toile de fond politique est traitée avec un second degré qui désamorce complètement son impact, mais peu importe, puisque l’intention est bien là.

La dimension psychanalytique cachée dans le sous-texte suit le même chemin : Alors que le jeune Bart profite d’une relation fusionnelle avec sa mère et qu’il refuse les tentatives du Dr T d’épouser cette dernière, il cherche auprès de Mr Zabladowski, le plombier, un père de substitution. Mais, une fois encore, le script se contente d’exposer ces thèmes sans jamais faire autre chose que les illustrer avec quelques gags et autres danses comiques.
A l’arrivée, Les 5000 doigts du Dr. T est une œuvre riche en sous-texte, mais plutôt légère lorsqu’il s’agit de le traiter…

L’illustration la plus farfelue de toute idéologie totalitaire !

L’illustration la plus farfelue de toute idéologie totalitaire !
©Columbia Picture
Source NPR

Mais ce qui rend le film inoubliable, c’est sa plastique inouïe et ses matérialisations oniriques et surréalistes. Alors que Stanley Kramer se plaignait de ne pas disposer d’un budget à la hauteur de ses ambitions, chaque scène déploie une succession de décors extraordinaires, aux couleurs chamarrées, aux perspectives impossibles et aux constructions baroques inédites !

Décors, costumes, détails et ornements apparaissent tantôt dépouillés, tantôt foisonnants, mais toujours débordants d’une imagination onirique qui rend chaque scène unique dans l’Histoire du cinéma. Quelques séquences sont ponctuées de trouvailles surréalistes, comme ces deux frères jumeaux qui partagent la même barbe et ne se déplacent qu’en patins à roulette sur des mouvements chorégraphiés, ou encore cette échelle rouge vif qui monte à une hauteur vertigineuse pour ne mener nulle part ! Le tout culminant bien évidemment dans ce « piège à musique », un appareil infernal absorbant toute musique indésirable et menaçant d’exploser en libérant les pires bruits ainsi accumulés (!), distillant la métaphore de la menace atomique, complètement logique en ce milieu des années 50…


Les redoutables sbires du Dr T !

Alors que la structure du film utilise le procédé aujourd’hui éculé de l’enfant qui rêve et se réveille à la fin de l’histoire (hérité d’Alice au Pays des Merveilles), on ne peut que saluer l’une des plus brillantes tentatives, de mémoire de cinéphile, de matérialiser le monde secret de l’enfance et ses angoisses irrationnelles..

.Bon sinon, à part ça, j’ai quand même oublié de développer le fait que le film de Roy Rowland est une authentique comédie musicale ! Très franchement, les comédies musicales, moi, je ne cours pas forcément après. Mais certaines valent quand même vraiment le détour ! Et si aujourd’hui des trucs comme le Moulin Rouge de Baz Luhrmann ou le Chicago de Rob Marshall (d’après Bob Fosse) me sont insupportables et criards, des perles comme Phantom Of The Paradise ou The Blues Brothers trônent en bonne place dans ma DVDthèque, tandis que je garde d’émouvants souvenirs des films avec Gene Kelly (Chantons Sous la Pluie et Brigadoon), qui bercèrent quand même pas mal mon enfance !
Et j’ai même adoré le Fantôme de l’Opéra d’Andrew Lloyd Webber, la comédie musicale que j’ai eu la chance de voir au Majestic de Broadway, probablement le plus beau spectacle auquel il m’ait été donné d’assister en une vie !


Irrationnel, fou, charmant et angoissant en même temps !

Les 5000 doigts du Dr. T ne jouit pourtant pas d’une excellente réputation en matière de comédie musicale. N’étant pas un aficionado j’avoue n’y avoir vu que du feu mais, selon les spécialistes du genre, il met en scène de bien piètres chorégraphies et des numéros de chanteurs relativement médiocres.
Les compositeurs Friedrich Hollaender, Heinz Roemheld et Hans J. Salter (pourquoi des allemands ? ou pourquoi pas ?), me sont d’ailleurs complètement inconnus et, lorsque l’on entreprend des recherches à leur sujet, on constate qu’ils n’ont pas vraiment participé à des films majeurs de l’histoire du cinéma…

Du côté du casting, les acteurs ne sont pas très connus non plus mais le jeune Bart est interprété par Tommy Rettig, qui se verra confier le rôle de Mark Calder l’année suivante dans La Rivière Sans Retour d’Otto Preminger…
Hans Conried, qui interprète le maléfique Dr T, (tremblez pauvres enfants innocents !) a tout de même bien écumé le petit et le grand écran, apparaissant dans un nombre incalculable de seconds rôles (dans la série Papa Schultz, si vous vous rappelez !), et prêtant sa voix à un nombre tout aussi conséquent de personnages animés (le Capitaine Crochet dans le Peter Pan de Disney, par exemple).

A l’arrivée, Les 5000 doigts du Dr. T s’impose comme un film unique en son genre, une œuvre bicéphale à la fois légère et balbutiante, mais inoubliable et fédératrice. Un pur trip de geek qui, finalement, a trouvé sa place tout à fait naturellement dans les pages virtuelles de notre blog qui ne fait rien qu’à parler de ce genre…

Quand le baroque rencontre le gothique : Une pure image de conte !

Quand le baroque rencontre le gothique : Une pure image de conte !
©Columbia

Source Pinterest 

18 comments

  • Matt & Maticien  

    Merci pour ce bel article sur un film dont je n’avais jamais entendu parler. (Mary Poppins étant le seul film que j’ai vu approchant cette forme).

    On note bien à travers cet article les univers que ce film aura inspiré (burton…) mais comment ce film a t il été reçu à l’époque? A t il trouvé son public tout de suite?

  • JP Nguyen  

    Voilà un article plein de doigté pour un film qui, sans être un opus majeur, ne mérite pas une mise à l’index. Décidément, Tornado ne perd pas la main !

    Pour ma part, jamais entendu parlé. Et les références à Burton ont plutôt tendance à me rendre méfiant. Son univers est parfois trop loufoque et bizarre pour moi (qui suis un type hypra-sérieux, n’est-ce pas…)

    En cherchant quel acteur de Papa Schultz incarne le docteur j’ai rebondi sur la fiche de Bob Crane, l’acteur jouant le colonel Hogan, et j’apprends qu’il est mort à 49 ans, battu à mort dans une chambre d’hotel ! Triste fin pour un rigolo de ma jeunesse…

  • Mantichore  

    « il met en scène de bien piètres chorégraphies et des numéros de chanteurs relativement médiocres. »

    Il s’agit d’un film pour jeunes enfants, et toute la forme en découle. On retrouve dans tout le film l’imagerie farfelue et quelque peu dépenaillée du Dr Seuss, connu pour ses livres pour enfants aux dessins vivement colorés et aux textes qui jouent de la sonorité des mots et de l’incongruité et de l’inventivité des rimes*; et si toutes les chansons ne sont pas inoubliables — mais rares sont les comédies musicales qui n’ont pas une ou deux chansons plus ternes, et les films pour enfants, surtout à l’époque, n’échappent à des moments plus mièvres — d’autres ont des délires tout à fait épatants, sur des mélodies réussies: « La chanson de l’ascenseur », chantée d’une belle basse lugubre; le grand numéro des musiciens au cachot, un ballet inventif et cinglé; et l’extraordinaire chanson de l’habillement du Dr T, où Hans Conreid interprète de réjouissante façon un texte surréaliste sur sa tenue de noces « I want my undulating undies with the marabout frills… », qui évoque les « patter songs » de Gilbert & Sullivan.

    Quant au message politique qui ne serait pas développé: le message est là, il est parfaitement clair, pas la peine d’insister lourdement, ce que le point de vue du film — par les yeux de Bart — rendrait maladroit, de toutes façon.

    De bien piètres chorégraphies… c’qui faut pas lire. è____e

    —————
    * « Cat in a hat » and « Green eggs and ham » sont des classiques absolus de ce qu’on lit aux petits enfants. Dans NYPD Blue, Sipowicz lit tous les soirs à son fils « Green Eggs and Ham », hypnotique et délirante comptine scandée.

  • Tornado  

    Le jour où Patrick Marcel viendra dire un truc gentil ici, les poules auront des dents. Surtout qu’il ne sait pas lire, le fameux traducteur. Donc, je réécrit la phrase que j’ai écrite plus haut :
    « Les 5000 doigts du Dr. T ne jouit pourtant pas d’une excellente réputation en matière de comédie musicale. N’étant pas un aficionado j’avoue n’y avoir vu que du feu mais, selon les spécialistes du genre, il met en scène de bien piètres chorégraphies et des numéros de chanteurs relativement médiocres. »
    Conclusion : J’ai aimé. Ce sont les critiques spécialisées qui n’aiment pas…

    • Mantichore  

      C’est en effet souvent l’indignation qui me pousse à répondre à une chronique. Si je suis d’accord, je trouve un peu redondant de le signaler. Perversité du système.

      La formulation qui m’a hérissé reste ambiguë: « Moi, j’ai aimé, mais je me hâte de signaler que, quand on s’y connaît, on trouve ça pas terrible ». Le problème est peut-être de voir le film comme une comédie musicale, alors qu’on n’emploie pas, par exemple, le terme pour des Disney d’animation. « La Belle au bois dormant » ou « Blanche-Neige » sont-ils des comédies musicales? Oui, sans doute structurellement. Et pourtant, personne ne les voit vraiment comme telles. Comparer « Les 5000 doigts du Dr T » à « Chantons sous la pluie » ou « West Side Story » est un brin incongru, à la base.

      • Tornado  

        Ah mais je n’ai pas cherché à établir de comparaisons ! 🙁
        Plus sérieusement, en écrivant l’article quasiment d’une traite (commandé par Bruce pour sa semaine « cinéma & musique »), j’ai eu peur de passer pour un « faux connaisseur ». J’ai pensé : « Si tu dis que le film est profond, on va te dire que c’est quand même pas si terrible ». Et « si tu dis que c’est bien fait, on va te dire que non et tout ça »… Et paf ! c’est là que je me fait attaquer ! 😀
        C’est vrai que c’est un film que j’adore malgré tout. Alors sur ce point je reconnais mes torts : Je n’aurais pas dû être dans la demi-mesure et rester frileux. J’aurais plutôt dû assumer mon affection sans bornes et opter pour davantage de subjectivité. Tant pis pour moi. Et comme m’a dit Bruce : « On a le troll qu’on mérite ».

        • Bruce lit  

          Content que l’affaire se tasse.
          @Mantichore: je pense quand même que le blog et toi avez une p’tite histoire hein ? Au fur et à mesure Patrick, le blog s’est étendu d’une petite sphère de copains à plus de lecteurs extérieurs. Comme je le disais en « off » à Tornado, si les critiques sont argumentées, elles nous font avancer. Moi le premier. Tes critiques sont redoutables dans la mesure où nous avons à faire à un érudit ultime et un fin connaisseur. Cerise sur le gâteau, tu as du goût et de l’humour. Par contre, il a été flagrant que lorsque tu n’étais pas d’accord, tu nous le disais et le disais vivement ! C’est ton droit le plus absolu Patrick, et ce d’autant plus que parfois, je viens chercher ton avis. Simplement ton indignation (justifiée ou pas, c’est un autre débat), pourrait s’accompagner (à mon avis) d’un zeste de bienveillance (dont je te sais capable, notamment en « off »).
          Lorsque je parle de « Troll méritant », c’est que des Mantichore j’en préfère tous les jours à des : » ah ouais, trop naze, mdr » etc. Je ne cache pas mon orgueil d’avoir des lecteurs comme toi lettrés, cela veut dire, qu’il y a à boire et à manger chez Bruce Lit. Et que ce site a sa spécificité.
          De mon côté, de tous les rédacteurs du site, Tornado et moi affectionnons les formules chocs et provocatrices. Je plaide amplement coupable (notamment pour Hellraiser) où je suis conscient d’avoir (parfois) la déception méprisante. En fréquentant d’avantage le site Patrick, tu verras aussi que je suis capable de contrition et de recul.
          Voilà ! les choses sont dites, une fois pour toutes, et je le redis, tes interventions restent les bienvenues. D’autant plus que politiquement parlant, ton mur correspond totalement à ma perception des événements et que je reste convaincus que nous avons à apprendre les uns des autres.
          Peace les mecs ?

  • JP Nguyen  

    C’était normal que ce titre soit restauré dans une version digitale…
    Promis, j’arrête pour aujourd’hui.

  • Présence  

    Superbe iconographie qui fait rêver. J’aime beaucoup le piano s’étendant à l’infini, la forteresse du docteur T., ou encore les jumeaux en patin à roulettes (incroyable idée). J’ai eu le sourire tout du long de la lecture de ton article. Merci.

  • Bruce lit  

    J’avoue avoir fait grise mine en découvrant tes premiers scans pendant la mise en page. Je me disais :mais il est fou le Tornado, quel rapport avec le blog »? Et puis au fur et à mesure de ton article, je me suis laissé convaincre car la photographie semble magnifique.
    Ton article me fait prendre conscience d’une chose: je suis nul en littérature enfantine (tu vois, je n’ai pas dit infantile….). J’ai dû lire une bonne partie des bouquins d’Hitchcock avec son detective rondouillard Hannibal, le Petit Prince bien sûr puis je suis passé à Tintin, le Robin des Bois de Walter Scott et l’Odyssée d’Homère. Donc les histoires d’Oz, de chocolaterie et de ce monsieur Seuss me ont totalement inconnues…Le fait qu’il participa à l’écriture du scénario est forcément un plus.

    Les références au nazisme pour un film à destination des enfants me semblent d’autant plus audacieuses pour un truc sorti à peine 8 ans après la grande boucherie hitlérienne.
    Par contre, je ne partage pas ton opinion sur la comédie musicale en général. C’est un genre que j’apprécie beaucoup, souvent synonyme, quand c’est réussi, de fantaisie qui m’amuse beaucoup. J’ai vu il y a quelques mois pour la première fois « Mamma Mia » et j’ai trouvé vraiment chouette. Au dela de l’histoire, c’est frais, enlevé, un beau film de femmes sur la crise de la quarantaine…West Side Story reste ma comédie favorite et Chicago dispose d’une BO détonante. Et que dire du délirant Tommy de Ken Russell ?

    Dîtes moi les sbires du Dr T ne vous font pas penser aux Dupondt ????

    • Présence  

      Si c’est tout de suite à eux que j’ai pensé, période On a marché sur la Lune, les couleurs de barbe en moins.

      • Bruce lit  

        Voilà et l’Or Noir ! Tornado, une explication ?

  • Tornado  

    J’ai dû mal m’exprimer en ce qui concerne les comédies musicales. J’adore ce genre autant que je le déteste selon les films en fait. J’ai horreur de la comédie musicale pour la comédie musicale, où il faut que ça chante tout le temps y compris quand les personnages discutent (voir le sketch hilarant de Gad Elamaleh sur le sujet). Faire chanter Richard Gere devient tout de suite embarrassant dans ces cas là…
    Par contre j’adore les comédies musicales où le concept se marie avec le sujet. Et j’ai également adoré « Mamma mia » !

    Je n’ai aucune explication sur la ressemblance des personnages avec les Dupondt, qui semble probablement voulue puisqu’à l’époque, les aventures de Tintin étaient déjà populaires.
    Et pour répondre à Matt, il me semble que le film a été un échec à sa sortie et a fini par tomber dans l’oubli, avant d’être exhumé et de devenir culte au tournant des années 2000.

    Afin d’essayer de vous répondre, je suis allé voir diverses critiques sur divers sites. Ce que j’avais refusé de faire jusqu’ici afin d’écrire mon article sans être sous influence. Je n’ai trouvé aucune information sur les Dupondt et sur les résultats au box office. mais j’ai lu, encore et encore, les mêmes choses que j’ai écrites plus haut. A savoir que les chorégraphies sont souvent brouillons et que le message politique est parfois léger, ou plutôt pas toujours bien distillé…
    Je trouve aussi que ce n’est pas la peine de trop appuyer un message, quel qu’il soit. Et encore une fois je n’y connais rien à la qualité des chorégraphies. Vous vous y connaissez vous ? Vous avez fait de la danse classique ? du Jazz ?

    • Bruce lit  

      Et j’oubliais cette superbe comédie musicale signée Serge Gainsbourg ; Anna

  • Army of Jy  

    J’avais entendu parler de ce film sans jamais savoir de quoi il retournait. En voyant tes scans, c’est un choc, car oui, la filiation avec Burton et la Chocolaterie est évidente ! Rien que pour son esthétisme, j’ai envie de le voir. Cela fait aussi très expressionnisme allemand, comme les films de Fritz Lang (frites langue ?). Merci donc, Tornado, de parfaire encore une fois ma culture avec un article impeccable.

  • Patrick 6  

    En effet Flash gordon meets Mary poppins meets Charlie et la chocolaterie meets…
    Comme ça au moins on sait d’où Tim Burton a puisé son inspiration !
    Bravo pour la référence au Prisonnier sous la photo des boules géantes car j’ai tout de suite pensé au Rodeur de McGoohan… mais en noir !
    Tornado ton article donne envie de voir ce film mais une question me taraude : La prise de drogue est-elle indispensable pour apprécier ce film ? 😉

  • Tornado  

    Absolument ! Mais les geek ont de la chance, car avec eux, retomber en enfance est une drogue complètement naturelle et sans danger pour l’organisme ! 😀

  • Bruno :)  

    … C’est la première fois que je lis un avis sur ce film sans aucune référence à son contenue ouvertement pro-pédophile décomplexé ! Je ne vais pas tenter d’en énumérer toutes les séquences suggestives : suffisamment de blog cinéphiles sur la toile y font référence, pour ceux que ça intéresse. Je ne l’ai visionné moitié que pour ça -curiosité malsaiiiine !!- et, au delà de ce qui était assez manifestement « orienté », j’avoue avoir été néanmoins un peu surpris par la qualité intrinsèque de cette réalisation, assez marginale pourtant pour être automatiquement vouée à l’échec commercial. C’est visuellement très beau, musicalement honnête et relativement bien interprété -très « pièce de théâtre/vaudeville : outré, quoi.
    Du cinéma d’auteur, presque ! Très ciblé, côté audience ; et je doute qu’un seul enfant d’aujourd’hui (et peut-être même d’hier, d’ailleurs…) puisse y trouver matière à rêver… Ou alors un gamin très précoce, comme je l’étais, confronté aux prisonniers tout huilés et gratuitement à poils -et à poils !- dans les cachots de Terwillichose…

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