Lost la série télé
Une treizième série télé-streamed par CYRILLE MLOST est une série télé créée par Jeffrey Lieber, J. J. Abrams et Damon Lindelof pour le réseau américain ABC. Elle comporte 122 épisodes de 42 minutes chacun, étalés sur six saisons. Le premier épisode fut diffusé le 22 septembre 2004 et le final le 23 mai 2010. Cet article ne serait pas le même sans Wikipedia, Tunefind, et pas mal d’autres sources dont Blockbuster.
Vous perdrez un peu de surprises à lire ce manifesteIntro
Un œil fermé filmé en gros plan s’ouvre soudainement, en proie à la panique. Il voit des sommets d’arbres tropicaux encadrer le ciel, en plein jour. C’est l’œil d’un homme blanc dans la trentaine, allongé en costume cravate au milieu des bambous. Emergeant d’une jungle luxuriante, il se retrouve rapidement sur une plage en face d’une mer bleue immaculée, d’un soleil omniprésent, de palmiers. Des cris retentissent, il accourt vers une scène de chaos : échoué sur la plage, les pales d’un réacteur d’avion tournent encore, faisant un raffut épouvantable, tandis que des personnes en soutiennent d’autres, demandent de l’aide, appellent des proches. La carcasse d’un avion est visible, éparpillée sur le sable, menaçant de rompre à certains endroits. Des explosions terminent de détruire une large partie de ce qui restait et à l’urgence succèdent la résignation et le repos. Certains tentent d’utiliser leur téléphone portable, d’autres ramassent du bois pour allumer un feu, cherchent de la nourriture et de l’eau, chacun s’occupe pour la survie immédiate.
Tout ceci est relaté en moins d’un quart d’heure, et de nombreuses informations apparaissent déjà. Immédiatement, il faut adhérer à une improbabilité de taille : comment plus d’une quarantaine de personnes peuvent-elles se retrouver saines et sauves après que leur avion de grande ligne s’est coupé en deux en plein vol ? Si cette affirmation ne vous gêne pas, alors tout ce que propose la suite pourra être accepté par votre suspension consentie de l’incrédulité.
Ce pilote a coûté plus de dix millions de dollars, ce qui constituait un record à l’époque, surtout que les scénaristes n’avaient pas révélé la trame globale, du jamais vu. ABC étant une chaîne généraliste et non une chaîne du câble comme HBO, les contraintes d’écriture sont plus nombreuses : aucune scène de sexe gênante ou trop explicite n’apparaît, les sujets de société et les opinions politiques ne sont jamais abordés. Les premiers rôles sont tous tenus par des Américain-e-s blanc-he-s, mais la diversité existe avec d’autres figures de premier plan : des Coréens, un Irakien et des Noirs d’Amérique du Nord, sans parler des diverses classes sociales représentées. Il est très agréable d’entendre du coréen, de l’arabe, du français et même du latin. LOST présente clairement un cahier des charges de divertissement tout public ou presque, idéal pour être regardé en famille.
La bande-annonce en VO de la première saison
Dès les quarante-deux premières minutes, deux éléments narratifs en assoient l’identité. Alors que le spectateur ne sait rien de ces passagers rassemblés par le coup du sort sur une île apparemment déserte, des flashbacks relatent leur passé immédiat, avant le crash, se concentrant sur une ou deux personnes en particulier. Le rythme déjà trépidant ne présentait aucun temps mort, avec ces retours en arrière sur la ligne temporelle initiale, il devient impossible de risquer le surplace : raconter la vie d’une vingtaine de personnages peut durer des décennies.
En plus de devoir survivre dans un milieu hostile après un incroyable traumatisme, les passagers du vol Oceanic Airlines 815 se retrouvent face à des phénomènes inexpliqués : ils subissent l’attaque d’un ours polaire et un monstre insaisissable rôde et tue sans pitié. A ce moment, vous et votre suspension de crédulité êtes prévenus : LOST mélange de nombreux genres littéraires. Démarrant sur le ton du survival et de l’aventure, elle embarque le mystère, le surnaturel, le polar voire possiblement la science-fiction, que cela soit sur l’île ou dans le passé des protagonistes. Un crash aérien au milieu de l’océan rappelle forcément le Triangle des Bermudes. La situation de ces Robinsons invoque d’autres références avouées par les créateurs, SA MAJESTE DES MOUCHES et SEUL AU MONDE.
Alors ?
Si vous souhaitez connaître le nom des techniciens, réalisateurs, auteurs, producteurs, actrices et acteurs, je vous invite à suivre les hyperliens, qui sont ici nombreux. Rien que pour les personnages, je dois citer Jack, Kate, Sawyer, Hurley, Sayid, Shannon, Boone, Jin, Sun, Claire, Charlie, Locke, Desmond, Penny, Michael, Walt, Rose, Bernard, Ana Lucia, Mr. Eko, Libby, Benjamin, Juliet, Daniel, Miles, Charlotte, Ilana, Richard, Jacob, Rousseau, Alex, Karl, Charles, Eloise, Christian, Naomi, Nikki, Paulo, Pierre… A part pour les trois ou quatre derniers noms, ils sont tous au cœur des intrigues, sont l’objet de longs flashbacks ou de longues séquences, voire d’épisodes entiers. LOST n’est pas un récit choral mais un récit d’ensemble, tous les personnages présentant des liens, partageant des rencontres et des aventures passées et/ou présentes. Alors que j’ai toujours évité de faire un article sur BUFFY THE VAMPIRE SLAYER, sachant combien la série de Joss Whedon a pu générer de traités et thèses étudiantes, je découvre en rédigeant ceci que c’est la même chose pour celle de Lindelof, Cuse et Abrams (même si ce dernier n’a vraiment participé qu’au début de l’aventure). LOST a créé une masse gigantesque d’articles, de discussions, d’événements, de mèmes, de phrases culte.
Commençons par les défauts que j’ai pu relever, chacun pouvant en voir d’autres, être gêné par certains partis pris. On y croise parfois des facilités scénaristiques irritantes : le manque de communication flagrant empêche des résolutions simples, alors que ces personnes, coincées ensemble, devraient se soutenir avec tous les moyens nécessaires. Bien avant GAME OF THRONES, LOST tue nombre de ses personnages principaux au fil des saisons, la plupart du temps très brutalement. Or ces morts sont rapides et irréversibles (à une exception près) tandis que les opposants, blessés comme pas permis, supposés morts, ressuscitent comme si de rien n’était. Formellement, il y a peu de surprises et encore moins de recherches esthétiques. La réalisation est typique de ce genre de série grand public qui ne tente rien dans son cadrage ni dans son montage : tout passe par le scénario et les actrices et acteurs. Elle est facilement regardable sur un téléphone. Même si certaines séquences d’action peuvent être impressionnantes, elles ne sont jamais vraiment marquantes comme dans SENSE 8, et les paysages ne coupent jamais le souffle. L’utilisation des effets spéciaux numériques, qui à l’époque était encore nouvelle, fait souvent mal aux yeux. Mais un soin particulier est porté aux décors et costumes, très importants pour le déroulement des intrigues. Ils ne sont jamais flamboyants, semblent souvent en carton-pâte, mais ils paraissent réalistes, porter une histoire : chaque détail compte. Je n’ai pas trouvé toutes les clés. Pour moi, même si cela reste souvent un peu secondaire, je n’ai pas compris tous les éléments, j’ai encore pas mal de questions en suspens. Enfin, certains arcs narratifs apparaissent redondants ou inutiles, ou auraient sans doute pu être évités. Je pense surtout au début de la saison 6 : ajouter des personnages et des lieux dans une nouvelle dynamique d’opposition donne un goût amer de répétition, induisant un soudain manque d’inspiration. En revanche, il est très agréable d’avoir des épisodes se déroulant dans un quotidien sans drames, humoristiques, surtout ceux centrés sur Hurley. A chaque fois, ils sont réussis et j’ai tout de suite eu envie de les revoir.
Dans sa forme télévisuelle, LOST constitue un divertissement hautement addictif. Comme dans BREAKING BAD, des révélations fracassantes ou des actions en suspens concluent souvent les épisodes (les fameux cliffhangers). La promesse est rapidement faite que la conclusion finira en apothéose, livrant tous les secrets distillés au compte-goutte, terminant une épopée inédite, comme LE FUGITIF avait pu le faire dans les années 60. A l’instar des émissions de télé-réalité LOFT ou KOH LANTA, cet ensemble de personnages rend accro, telle une famille parallèle que nous invitons chez nous, à laquelle nous aimerions appartenir, ou que nous souhaitons continuer à voir évoluer, au gré des péripéties et des relations mouvantes. Comme dans BATTLESTAR GALACTICA, on peut penser que cette communauté constitue un modèle réduit de l’humanité entière. Un des aspects qui m’en avait tenu éloigné était la crainte de voir des personnages trop stéréotypés, tels des héros de bd jeunesse, sans aspérités. C’est tout le contraire. La plupart ne sont pas spécialement sympathiques ou avenants. Ils montrent tous des failles et un passé lourd et traumatisant, quelle que soit leur ethnie, leur profession, leur classe sociale, leur nation. Avant d’être perdus sur l’île, ils étaient déjà perdus dans leur propre vie.
L’intrigue principale repose sur une accumulation de mystères qui sont de deux ordres : ceux sur l’île et ceux sur les personnages. Ces derniers découvrent un navire négrier du XVIIIème siècle, des souterrains aménagés faits par l’homme civilisé du XXème siècle, des enregistrements vidéo ou de films, des sigles inconnus, des écritures égyptiennes antiques, des nombres récurrents qui apparaissent sur plusieurs supports, on pense donc parfois à l’aventure archéologique à la INDIANA JONES ou à la TOMB RAIDER, voire aux jeux vidéo comme RESIDENT EVIL. Quant aux personnages, ils ont leurs propres secrets, qui ne se dévoilent que lors des flashbacks. Ces derniers ne sont pas visibles dans l’ordre chronologique, nous renvoyant à travers les époques, parfois lors de l’enfance même du protagoniste : lorsque cela arrive, aucune indication n’est donnée au début de la scène. Lindelof écrit comme il le fera dans THE LEFTOVERS : il veut perdre le spectateur, possiblement pour le rapprocher de l’état émotionnel des naufragés du vol Oceanic. Mais les dialogues ne sont pas oubliés, chaque personnage ayant sa voix propre. Sawyer semble ainsi ne communiquer qu’avec des réparties cinglantes, toujours de haute volée.
L’écriture est donc ludique, elle peut être vue comme un jeu de piste, un escape game, un puzzle, un labyrinthe. J’ai lu un commentaire (par Kiralios) parlant de « série interactive » : s’il est assez observateur, le spectateur pourra deviner les révélations en amont. Sa première diffusion coïncide avec la naissance des applications Youtube et Facebook, bientôt suivies par Reddit en 2005 et Twitter en 2006. Son existence se trouva donc élargie aux réseaux sociaux et aux forums où les théories des internautes alimentaient l’aura et le phénomène. Pour citer Tornado, « On perçoit dès lors pourquoi la série a connu d’emblée un tel succès et comment elle a pu durer aussi longtemps. ». Cette structure narrative permet d’en prolonger la vie : un second visionnage est presque nécessaire pour appréhender les chronologies, les indices et les réactions des personnages.
Révélations
Attention, vous entrez ici en zone de SPOILERS
Je disais plus tôt que les intrigues se basent un peu trop souvent sur des antagonistes. Ce sont notamment « les autres », une communauté résidant déjà sur l’île, dont on ne connait pas du tout les intentions ni l’historique. La question des armes arrive donc rapidement, ce qui semble naturel pour des personnages nord-américains, beaucoup moins pour des citoyens européens ou du reste du monde. C’est un peu artificiellement le moteur des mystères, qui nous emmène donc dans une course effrénée, la fiction devant sans cesse fournir des rebondissements et des séquences de tension. Pourtant, certains tentent de se tenir à l’écart des conflits, de simplement survivre : leur point de vue permet parfois de prendre un certain recul, de se demander si le jeu en vaut la chandelle.
Mais au-delà de cette forme de divertissement, Lindelof et Cuse alimentent des seconds niveaux de lecture et de réflexion. Le sous-titre français, « Les disparus », laisse entendre qu’il ne s’agit pour les personnages que de retrouver leur vie, leur famille, de partir de l’île. Mais je trouve que « Les égarés » serait plus juste, car on y parle du sentiment de la perte, que ce soit d’un être cher ou de sa propre identité, de sa vie, mais, et c’est également le cas de THE LEFTOVERS, de la question de croire, de celle du destin, des certitudes que l’on se crée, du libre-arbitre de tout un chacun et des choix que la vie peut imposer. Tous les personnages ont des problèmes avec leur père, beaucoup sont menteurs (y compris parfois sur leur vrai nom), trompent, dissimulent, sont des escrocs ou des manipulateurs. Ces attitudes peuvent être associées au jeu d’acteur lui-même, qui est un menteur professionnel.
La bande-annonce en VO de la sixième saison
La plupart des épisodes s’ouvrent sur un œil en gros plan, celui du personnage qui va nous guider pendant la durée dudit épisode, ce qui suggère que nous allons être les témoins de sa vision, que nous allons appréhender le monde selon ses croyances et idées. Les scénaristes placent ainsi leurs acteurs dans la même situation que ceux qui les regardent. Ils semblent donc interroger les spectateurs sur ce qu’ils voient en leur fournissant un opium religieux, fédérateur et source de discussions sans fin, autrement dit un objet de culte. Ils distillent ainsi des références un peu partout comme preuve de leur intention de révéler, de pousser à voir plus loin, de percevoir.
Tout d’abord, des personnages portent des noms de philosophes : John Locke, Hume, Rousseau. Le nom de famille de Jack est Shepard, or en Anglais, shepherd signifie berger. La science y est souvent confrontée à la foi (en tant que concept et non uniquement celle de la religion catholique) : par exemple, le premier épisode de la seconde saison se nomme « Man of Science, Man of Faith ». Ensuite, les résidents de l’île lisent énormément : SIVA de Philip K. Dick (VALIS en VO), VOIR de Castaneda, CARRIE de Stephen King et même NOTES D’UN SOUTERRAIN de Dostoïevski sont entre autres montrés à l’écran. Soient des œuvres qui parlent de religion ou qui questionnent la réalité qui nous entoure. Concrètement, les auteurs complexifient leur narration en perturbant totalement la chronologie : dès la saison 3, ils introduisent des flashforwards (prolepse en français), c’est-à-dire des séquences qui se passent après ce qui nous est relaté sur l’île, dans le futur, et non plus des retours dans le passé comme ils nous avaient habitué à le faire. Evidemment, aucune indication nous permet de comprendre cet état de fait avant un certain moment, déroutant encore plus notre compréhension. En parallèle, l’île entière effectue des bonds dans le temps, introduit de nouveaux personnages et antagonistes, ce qui implique de rester bien concentré : nous voilà à la fois captifs et captivés.
Il est évident, en regardant LOST, que Lindelof est fan de Alan Moore et de son WATCHMEN : en plus de ces va-et-vient dans le temps et l’espace, d’une place non négligeable donnée au navire négrier, de l’alternance entre l’intrigue principale et le passé fouillant la psyché des héros et héroïnes, la scène de la naissance du Dr Manhattan est refaite quasiment à l’identique. Pas étonnant que Lindelof a depuis réalisé la série télé WATCHMEN.
La fin
Pour moi, la fin tient dans l’intégralité de la saison 6. Cette ultime saison se pose immédiatement à part des autres en ne proposant non pas des flashbacks ni même des prolepses mais une réalité alternative présentée sous la forme de flash-sideways : tout en suivant ce qu’ils font sur l’île, nous les voyons lier d’autres relations dans leur vie civile, car l’avion ne s’est jamais écrasé.
Les naufragés ne sont pas morts en s’échouant sur l’île. Jusqu’à la fin, tout ce qui nous est narré arrive vraiment (c’est une phrase récurrente dans la bouche des acteurs, et même le titre d’un des épisodes, le onzième de la saison 5 (S05E11) : « Whatever happened, happened »). Sauf la réalité alternative, encore plus déroutante que les prolepses. C’est elle qui fournit la conclusion, qui termine LOST symétriquement à son début. Comme dans LEFTOVERS, cette fin invite à être ensemble, à coexister, se souvenir et partager des histoires, comme nous le faisons en tant que spectateur de série télé.
Fin de la zone de SPOILERSMusique
Le score, la musique d’ambiance, est de Michael Giacchino, connu pour ses musiques de jeux vidéo et notablement pour celui de The Lost World: Jurassic Park. Il s’occupera de la bande son des INDESTRUCTIBLES de Brad Bird chez Pixar et on peut dire qu’il a depuis une carrière bien remplie. Ses thèmes font preuve d’une identité reconnaissable, mais ils ne sont pas nombreux. Il s’agit d’une musique orchestrale omniprésente menée avec grand soin : elle inclut notamment des pièces de fuselage d’avion suspendus et utilisés comme instruments.
Le générique dure moins de vingt secondes. Le thème musical, écrit par J.J. Abrams, rappelle fortement THE TWILIGHT ZONE, tandis que l’image de ces quatre lettres reste floue presque tout du long, ne devenant solide et fixe que lors d’un court instant. Il est sans doute l’influence majeure de celui de HEROES.
Le générique
On y entend également des chansons issues de la pop culture, mais très rarement comme musique d’illustration. Elles sont le plus souvent intra diégétiques, c’est-à-dire qu’elles sont écoutées par les personnages, font partie de l’histoire. Jack se rend au funérarium avec Scentless Apprentice de Nirvana à fond les ballons dans sa voiture, puis avec Gouge Away des Pixies, Sawyer se murge consciencieusement au son du Search & Destroy des Stooges, Juliet se lève en écoutant un CD de Petula Clark, Desmond suit sa routine matinale au son de Make Your Own Kind of Music de Cass Elliott etc…
Ce parti-pris insiste pour moi sur l’intention de ne pas en faire un produit, avec une bande-son populaire associée. Il ajoute une couche à la distinction faite de sa réalité avec celle du spectateur, de proposer un monde parallèle : celui existant dans l’écran télévisuel qui partage des points communs avec celui en dehors de ce même écran de télé. C’est une autre caractéristique de LOST qui est souvent mise à mal : contrairement à ce que vous pourrez en lire, tous les détails sont scrupuleusement pensés, rien n’est laissé au hasard ou à l’abandon, ce qui apparaît en saison 1 trouve son sens trois, quatre ou cinq saisons plus tard.
Outro
A l’époque de sa sortie, il fallait la suivre sur TF1, et j’avais d’autres préoccupations. J’étais notamment plus intéressé par les nouveaux formats et traitements de l’exercice comme SIX FEET UNDER. Je décidai de m’y atteler presque vingt ans jour pour jour après la première diffusion, peu de temps avant que j’écoute en boucle Songs of a Lost World de The Cure. Mais attention, comme le dit Mr Eko : « Don’t mistake coincidence for fate. » (S02E09). L’épisode « The Constant » (S04E05) est pour moi le meilleur, voire un des meilleurs épisodes que j’aie jamais vu, toutes séries confondues. Le hic est qu’il est impossible de pleinement l’apprécier sans avoir vu tous les précédents.
Alors que Lindelof avait tenu des propos peu flatteurs sur la prélogie de Star Wars, fâchant George Lucas, ce dernier leur adressa une lettre admirative pendant la diffusion de la dernière saison. Après avoir moi-même changé d’avis sur ce phénomène geek qu’est LOST, je ne peux qu’abonder dans son sens. Si vous vous demandez à quoi mon titre fait référence, il s’agit de leet speak.
En BO du jour, je déroge à ma règle de n’utiliser que des titres apparaissant dans la série pour mettre la chanson qui me vient directement en tête lorsque j’y pense.
Jamais vu. Jamais eu la moindre envie de le voir.
Et ce n’est pas Leftovers, qui m’a copieusement gavé, qui m’incite à changer d’avis.
Salut Zen, merci d’être passé ! En effet, si tu n’as pas aimé LEFTOVERS, aucune chance que tu accroches à LOST. Moi j’ai fait le contraire : comme toi, cela ne m’avait jamais intéressé, mais j’ai aimé Leftovers puis la suite de Watchmen. J’y suis donc allé en laissant de côté mes a priori et rapidement je me suis rendu compte que je m’étais fait de fausses idées, que c’était un divertissement plaisant et prenant, et je n’ai pas réussi à décrocher. Je suis bien content d’avoir pu la binge watcher, de tout avoir à disposition. Et puis, apprécier une oeuvre longtemps après son actualité permet de se débarrasser du superflu, des commentaires à chaud, d’avoir du recul et donc une meilleure objectivité : j’ai la sensation d’avoir vu les qualités intrinsèques avant le reste.
« Et ce n’est pas Leftovers, qui m’a copieusement gavé, qui m’incite à changer d’avis. »
En revoyant la saison 1, je me suis le fait le constant qu’elle s’améliore dès qu’elle délaisse les adolescents et privilégie les adultes (les épisodes centrés sur Carrie Coon et Christopher Eccleston).
Carrie Coon, c’est le gros atout de la série. et je pense que c’est elle seule et son personnage qui m’ont incité à aller jusqu’au bout de la série, même si tout le reste me gavait.
Eccleston, c’est un acteur que je trouve insupportable, incroyablement mauvais.
Une bien belle chronique. On sent la prise de recul et la vision d’ensemble. Je préfère largement ça à des réactions à chaud complètement obsolètes un an plus tard.
Je n’ai pas vu LEFTOVERS et, avec le recul, WATCHMEN est un trip woke très exaspérant et donneur de leçon. Mais j’ai vu le début de LOST (une dizaine d’épisodes). Je n’avais pas aimé.
Très vite, j’avais trouvé que ça s’étirait sur des études de personnages au détriment du mystère. Et mon côté maniaque crispé avait fait que la sauce ne prenait pas. Quand on me fait miroiter un mystère, j’ai horreur qu’on tourne autour pendant trois plombes sans faire avancer le schmilblick.
En lisant attentivement ton article, je suis convaincu de la qualité du show, et de son concept. Mais je sais aussi que ce n’est pas pour moi. Je ne me sens pas de suivre plus de 120 épisodes qui étirent la sauce. Ce n’est pas un format qui me fait envie.
C’est bien, en tout cas, de constater que le pitch n’était pas une arnaque, et que la résolution est cohérente, intelligente, et bien conçue. Et que l’ensemble est construit et articulé de manière complexe mais bien pensée.
Super article.
Ah et au fait : Merci de me citer ! 🫣
La BO : Il la ferme à un moment-donné, ou pas ?
… Tu m’écroules de rire :))
Merci beaucoup Tornado ! En fait LOST n’étire pas vraiment la sauce. Les choses changent énormément à partir de la saison 3, ce sont de nouvelles péripéties, de nouveaux arcs si tu préfères. Dès la fin de la saison 2, le premier arc est fini, en gros.
De rien pour la citation, j’avais mis Thorgal comme mélange de genres littéraires parmi les mille mots que j’avais noté en amont de mon article. J’en ai donc relu un ou deux et cette phrase que tu écris me paraissait totalement pertinente ici et en adéquation avec les créations de LOST et de THORGAL.
Pour la BO, j’ai récemment réécouté tout l’album que j’aime bien (même si pas tous les titres) et j’ai effectivement remarqué que c’est sans doute celui où Robert hurle le plus. C’est étonnant, avec le recul.
Merci pour ce panorama !
Je garde l’impression que l’histoire au sens large de Lost a été plus ou moins improvisée à partir de la saison 2, avec des longueurs infernales pour permettre au scénariste d’imaginer la suite.
Bien que l’on parle de série chorale, l’histoire a un peu trop tendance à tourner autour du trio de tête, pourtant les personnages les moins intéressants de la série. Paradoxalement, les plus marquants pour moi arrivent sur le tard : Mr Eko, trop vite parti mais à forte présence (les spectateurs de OZ se rappelleront d’Adebisi), Ben, au physique transparent par rapport aux gravures de modes à la tête du générique mais qui devient absolument central dans l’histoire, Desmond qui semble détenir un savoir impossible. Et je serai toujours plus investi dans le couple Rose/Bernard que l’interminable je t’aime-moi non plus des persos de Matthew Fox et Evangeline Lily…
Merci JB pour ton retour ! J’ai le même ressenti que toi pour les personnages, ceux que je préfère arrive sur le tard. Moins pour l’histoire, que je trouve assez maligne pour se renouveler entre les saisons 3 et 5. Le trio de tête n’est pas mon favori non plus mais j’avoue adorer Sawyer malgré tout. Et ensuite Desmond, Mr Eko, Hurley, Sayid, Juliet, Jin, Sun, Shannon, Boone…
Je dois toujours voir OZ.
« Je dois toujours voir OZ.’
Bon courage.
Pourquoi ? Le peu d’épisodes que j’ai vus m’ont semblé d’excellente facture, même si souvent éprouvants.
Je trouve ça très mauvais.
Visuellement, le premier épisode avec tous ses jump cuts est une vraie horreur. Ca se calme un peu après mais j’ai tenu une saison avant de jeter l’éponge.
C’est marrant, tu supportes les sauts de caméra tremblotante de THE SHIELD pourtant ? Je trouve ça en général plus énervant que des jump cuts.
Dans Oz, je trouve ça complètement gratuit, inutile et ça me gonfle. Ca n’a aucun sens. C’est complètement toc.
Pour The Shield, je ne suis pas le plus grand fan de son esthétique mais ce sont des parti-pris tranchés, assumés et qui me semblent fonctionner.
Après, ce sont des questions de sensibilité.
Dans THE SHIELD, c’est surtout dû, à la base, au manque de moyens :
lepoint.fr/pop-culture/the-shield-autopsie-d-une-serie-visionnaire-sur-les-ripoux-de-l-a-04-06-2020-2378493_2920.php#11
Merci pour cet article, qui fait donc clairement comprendre (à ceux qui, comme moi, ont calé bien avant d’avoir atteint la moitié de la série) qu’il y a une logique scénaristique aux avatars subis par les naufragés : c’est toujours rassurant de savoir que tout n’est pas que de l’esbroufe, là-dedans.
J’avais beaucoup aimé la caractérisation des personnages, très riche, même si induite par tous ces flashbacks ; un processus que j’apprécie moyen tant il a tendance à ruiner une atmosphère, un rythme, dans le déroulé d’un récit. Mais ici, les mystères et les antagonismes me laissant pas mal indifférent, j’ai pris du plaisir à l’évocation des souvenirs des uns et des autres (Kate mais surtout Hugo, dont « l’origin story » est « Kinguienne » en diable…).
Mais je n’ai pas eu la patience de suivre tout le déroulé : trop de pistes et de trucs en suspens à la fois (l’ours ?!, le gamin « visionnaire », les monstres invisibles, Etc…).
Elle n’est pas la seule, d’accord, mais je trouve que Evangeline Lilly crève l’écran, et ce dès les premières minutes ; et ça va bien au delà de sa plastique.
Merci Bruno pour le retour ! Je pense sincèrement que les flashbacks sont tout autant important que le présent sur l’île. Ce sont deux histoires en parallèle, sans que l’une n’empiète sur l’autre, mais au contraire elles s’enrichissent l’une de l’autre.
A quel « King » fais-tu référence pour Hugo ? Kirby ?
Je suis d’accord pour Evangeline Lilly, il est juste dommage que son personnage soit si irritant la plupart du temps. Mais sinon, sa présence est magnétique et elle relève toujours les scènes où elle apparaît.
« A quel « King » fais-tu référence pour Hugo ? Kirby ? »
Stephen, je suppose, non ?
Ah, voui-voui : c’est le Stephen. Cette histoire de chance miraculeuse qui crée des catastrophes pour les autres, en contrepartie, ça résonne pas mal avec l’esprit de nombre de ses romans, où rien n’est jamais gratuit (La Peau Sur Les Os, Simetierre, Etc…). Un de mes moments préférés est quand Hugo apprend qu’une des usines (située à Pétaouchnok) dont il détient des actions a brûlé, mais qu’il va faire un bénéfice sur ses pertes grâce à son assurance ; et qu’à ce moment précis, un ouvrier laveur de vitres tombe de l’immeuble en hurlant, passant devant la baie vitrée du bureau où il se trouve. Doux-amer, comme gag, mais vraiment bien trouvé.
Maintenant, puisque vous m’y faites penser, au niveau carrure générale, il a bel et bien quelque chose dans le style des personnages de John Kirby, le Jorge Garcia : hors-normes -j’aime bien.
Merci pour les explications Bruno, je suis peu connaisseur des romans de King (j’ai lu, en tout et pour tout : Carrie, Salem, Le Fléau, Peur Bleue (ou L’année du loup-garou), Ca, Shining, Plein Gaz co-écrit avec son fils Joe Hill et Le Talisman co-écrit avec Peter Straub). Bien vu pour la carrure de Hugo, aussi.
Carrie et Salem condensent la majorité de ses thèmes de prédilection et sont, avec Dead Zone, mes préférés. De ce que j’ai lu de lui, Simetierre a été le plus pénible, because too much pour ma sensibilité.
Bon, il y a Patrick Hockstetter, dans Ça, qui est pas mal difficile à digérer, aussi ; mais je digresse.
De ceux que j’ai lus, Salem est de très loin mon préféré. Je n’ai pas du tout aimé Shining, trouvé Carrie trop long à la détente (alors que ça fait moins de 200 pages), Le Fléau et Ca interminables. Mais il y a toujours de bons passages et ça se lit très bien sans être ni pédant ni simpliste.
Alors pour le coup je suis totalement passé à côté de cette série dont je n’ai même pas vu un seul épisode !
Plus tard, un certain Bruce me dira le plus grand mal de la fin en queue de poisson de la série (je spoile son futur commentaire ahah)
Bref, au final, je ne suis pas sûr le côté alambiqué et étiré me plairait vraiment (surtout si je sais que la série n’a pas de fin littérale).
Mais, qui sait, un jour peut-être…
En tous cas merci pour ton article qui me permet de compléter ma culture générale sans me taper 6 saisons 😉
En tous cas, c’est amusant que tu aies regardé la série en même que la sortie du dernier album de Cure (lui aussi perdu dans son monde). Concernant la BO, je n’écoute presque jamais l’album homonyme de 2004 ! Le producteur Ross Robinson aimait tellement la voix de Robert qu’il l’a EXTREMEMENT mis en avant, noyant la musique et, à mon sens, écrasant toute la dynamique de l’album. Un des deux pires albums du groupe ! Doux paradoxe, j’aurais tendance à donner raison à Tornado : « Hey Bob tu vas la fermer ta p**** de bouche ??? » :))
Merci Patrick ! Je peux déjà te dire que Bruce t’a raconté n’importe quoi : il n’a pas vu les deux dernières saisons, autant dire qu’il n’a rien vu de la fin (qui existe bel et bien).
Oui c’est étrange cette coïncidence, surtout que j’ai commencé à regarder avant la sortie de l’album et que je n’avais pas consciemment fait le lien sur le mot commun (j’avais dû lire le titre futur du Cure). Ca se sent sur l’album de 2004 que la voix est très en avant, même si je la trouve trop poussée dans le sens criard, les instruments sont pour moi parfaitement dosés. J’adore les vingt secondes de feedback à la fin du morceau BO. Pour moi, ce n’est pas du tout l’un des pires, je le mets même devant Kiss Me désormais (en tant qu’album hein). Pour moi, les pires sont Wild Mood Swings, 4:13 je sais plus quoi et Bloodflowers. Et je suis pas fan du tout de la compile Japanese Whispers (The Walk, un des pires titres de Cure, je ne l’écoute jamais, mais Robert ne cesse de la jouer).
4:13 Dream est le moins bon à mon avis : l’album commence avec le meilleur morceau et après on s’ennuie. Et, là aussi, la prod est désastreuse.
Pour le reste, l’album est mal aimé, mais je garde toute ma tendresse à Wild Mood Swings, le dernier grand album de Cure à mon humble avis (« grand » dans le sens surprenant, marque de fabrique du groupe sur la 1ere décennie).
Japanese Whispers c’est tout une époque et il a le son qui s’y rattache 😉 Mais je comprends qu’on bug dessus. Pour moi, le simple fait que le morceau Lament y figure en fait un incontournable du groupe 😉
Euh Bruce faut qu’on parle ^^
Hello Cyrille et merci pour cet article très complet. Je n’ai pas eu ta patience concernant cette série. J’ai tenu la première saison qui m’avait beaucoup intrigué et j’ai lâché après quelques épisodes de la seconde. Dans mon souvenir c’était au moment où ils découvrent un bunker souterrain dans la jungle. Je trouvais certains personnages très irritants comme « le blondinet » James Ford et j’ai le souvenir de supporter difficilement le côté boyscout un peu fake de Shephard ainsi que les errements sentimentaux permanents du personnage d’Evangeline Lilly, tiraillée entre le bad boy et le gentil garçon. Ca m’était apparu comme une espèce de pensum biblico-moral comme seuls les Américains peuvent le faire … Globalement ce qui m’avait dérangé aussi au fil du temps, bien au-delà de l’intrigue était qu’en fait je ne ressentais ni empathie ni intérêt pour aucun des personnages. Je crois que c’est à partir du moment où j’ai réalisé qu’aucun ne m’était sympathique, que je me désintéressais royalement de leur sort et que ça commençait à mon goût à partir dans tous les sens que j’ai lâché. Je me suis ensuite à nouveau fait avoir avec ce type de série, notamment sur les 4400 (jamais allé au bout …) et aussi sur Manifest. Le mystère pour le mystère je trouve ça assez vite frustrant en fait.
Merci Sébastien ! Je comprends tout à fait ton ressenti. Tu as parfaitement raison, c’est au début de la seconde saison que le bunker est découvert. Mais contrairement à toi, je me suis rapidement attaché à Sawyer, Hurley, Sayid, Shannon, Boone et Sun. Le côté boyscout de Jack, c’est justement un de ses points faibles, il a une évolution étonnante tout au long de la série. Quant au pensum catholique, ce n’est pas vraiment le cas si tu réfléchis bien SPOILER : Kate est une criminelle, ses errements ne l’aident en rien, ni elle ni les autres, c’est le contraire d’une morale, c’est l’affirmation de sa perte morale et de sa perte d’empathie. Elle ne fait qu’accumuler les bourdes, les erreurs graves ou non. Elle aussi aura une évolution inattendue. FIN SPOIL
Je n’ai jamais tenté les 4400 ni Manifest ni The OA, je ne crois pas essayer un jour, mais bon, on ne sait jamais.
The OA est absolument dépaysant, dans son genre. Mais je n’ai aucun argument très solide à fournir pour étayer mon enthousiasme, sinon que j’ ai attaqué cette série d’abord parce que je connaissais l’actrice/productrice principale, via un film de S.F. dont elle interprète le premier rôle et qu’elle a coécrit, et que j’avais trouvé très réussi, malgré son pitch outrancier et son manque de moyens : Another Earth.
Le fait qu’il n’y a pas de suite à the OA rend son visionnage un peu déprimant , car ça vole quand même assez haut, au niveau originalité scénaristique de la mise en scène de l’intrigue ; ce qui fait que, si on fonctionne à la démonstration, la frustration est insupportable, à la fin.
Mon intérêt pour The Cure s’arrête à la fin des années 80. La suite ne m’a jamais beaucoup intéressé.
Le problème, c’est que Disintegration, avec son apparence de somme, a dans un même élan proposé une synthèse mais aussi figé le groupe. Je n’aime d’ailleurs pas beaucoup Disintegration, que je trouve auto-indulgent avec ses morceaux étirés souvent beaucoup trop longs. The Cure y sombre à mon sens parfois dans la complaisance. Il y a déjà pour moi quelque chose dans cet album qui anticipe la mort artistique du groupe. C’est un album qui calcifie la musique du groupe.
Avant ça, The Cure, c’est au contraire un groupe qui ne cesse de varier les ambiances, même si on le réduit souvent à sa trilogie déprimante qui culmine avec Pornography. Et c’est d’ailleurs pour ça que j’aime beaucoup la compilation Japanese whispers. C’est une des multiples facettes du groupe, qui n’hésitait pas à sortir par exemple des albums foutraques comme The Top ou Kiss me x3 par exemple.
Après, ce qui joue certainement sur mon avis, c’est que j’ai découvert tout ça à l’époque. The Cure, c’est mon premier concert de rock quand j’avais 15 ans. Mon rapport au groupe est lié à ça. Je me souviens encore parfaitement de l’impression très étrange que j’ai ressentie lors de la première écoute de Seventeen seconds, qui restera à jamais mon album préféré du groupe. Et puis Charlotte sometimes version live 1984, c’est un monument.
Par acquit de conscience, j’ai écouté l’album sorti en 2024. Je peine à en distinguer le moindre intérêt.
A la sortie de « Kiss me » en 1987, je me souviens que Robert avait déclaré que cet album était une sorte de compil de tous les genres de ce que Cure avait fait jusqu’à présent et qu’il ne savait pas ce qu’il allait faire ensuite, mais il faudrait que ce soit « autre chose ».
Le problème c’est que, justement, avec l’album suivant Disintegration en 1989, ce ne fut pas du tout « autre chose » ! Fini l’innovation, fini la surprise, Cure fait ce qu’il sait faire (et le fait bien), mais sans vraiment étonner.
Disintegration reste un très bon album (surtout en concert) mais un poil surcoté à mon avis. Il n’est pas dans mon Top 5 des albums du groupe. Le dernier non plus d’ailleurs, mais après 16 ans d’absence c’est un tel bonheur de les retrouver, que l’on pardonne tout ^^
Ce retour sur LOST me renvoie à une époque ou je regardais beaucoup de séries (ça prenait de nombreuses heures de ma semaine et ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui) mais aussi à un mode de consommation désormais révolu: j’avais commencé à voir la série lors de sa diffusion à la télévision francaise puis dans un second temps en suivant le rythme de la diffusion US en attendant chaque semaine le nouvel épisode. Je continue de penser que c’est une manière idéale de voir une série, en tous cas certaines séries, en tous cas une série comme LOST.
Reste que LOST n’est jamais resté dans mon panthéon de séries fétiches, aujourd’hui j’ y repense comme à un objet un peu monstrueux, qu’on ne pourrait sans doute plus refaire et qui existe plus sur un plan théorique qui explore ce qu’on peut faire à travers le médium série et en ce sens ça reste une œuvre passionnante et digne d’intérêt.
Ca fait des années que me dis qu’il faut que je voie THE LEFTOVERS mais je me suis jamais lancé par contre j’avais beaucoup aimé le travail de Damon Lindelof sur WATCHMEN.
Merci Ludo pour ton retour ! Je te rejoins sur certains points : je pense en effet que certaines séries méritent de n’être vu qu’un épisode par semaine (Monthy Pythons’ Flying Circus est le premier exemple qui me vient, même si c’est une anthologie de sketches et blagues) mais je n’ai pas cette sensation pour LOST.
Moi c’est le contraire : avant les plateformes, je ne regardais plus de série ou très peu, au bon vouloir de la télé, de ce que mes potes pouvaient me filer en VHS ou DivX ou des DVDs que je pouvais chopper.
Est-ce qu’elle restera dans mes séries fétiches ? Je ne pense pas non plus, mais en tout cas pour sûr c’est une série phare, un jalon, ce que tu résumes si bien avec ta phrase « en ce sens… ». Il faut laisser le temps faire son oeuvre, surtout que je ne suis pas un spécialiste : je ne l’ai vue qu’une seule fois en entier (et trois ou quatre épisodes deux fois).
Si tu as aimé WATCHMEN, tu devrais apprécier LEFTOVERS alors 🙂
Mazette quel article !
Je n’ai pas vu un seul épisode de cette série (lors de sa diffusion, je savais que mon organisation de vie ne me permettrait pas de suivre d’épisode en épisode sur la durée), et l’article m’a passionné de bout en bout.
Quelle analyse splendie : à la fois éclairante, enjouée et pénétrante. Cela a été un régal de bout en bout.
J’en sors fort impressionné par l’ambition des auteurs qui ont conçu un récit à l’échelle de 121 épisodes, répartis sur 6 saisons et autant d’années… et qui sont parvenus au terme de leur entreprise, en conservant leur cohérence narrative. Chapeau bas.