Les Cigares du Pharaon + Le Lotus Bleu, par Hergé
Par : TORNADO
Tous les scans de cet article © Hergé-Moulinsart 2021
VF: Casterman, Editions Moulinsart
L’œuvre d’Hergé est protégée par le droit d’auteur. Aucune utilisation ne peut en être faite sans l’autorisation de la société Moulinsart.
Ce site est non officiel et respecte la charte de Moulinsart sur les blogs.
1ère publication le 20/10/17- MAJ le 09/10/21
Les Cigares du Pharaon et Le Lotus Bleu forment, comme souvent avec les aventures du jeune reporter à houppette, un diptyque dont les événements se suivent et forment plus ou moins un tout cohérent. L’article portera ainsi sur les deux albums.
Hergé avait réalisé ces histoires une première fois sous la forme de périodiques en noir et blanc dans les pages du Petit Vingtième, le supplément jeunesse du journal belge Le XX° Vingtième Siècle. Comme il le fera avec toutes les aventures de Tintin datant d’avant la seconde guerre mondiale, à l’exception d’un Tintin Au Pays des Soviets qu’il trouvait trop mauvais, l’auteur remaniera ces bandes-dessinées au moment de leur sortie en album en couleur chez son nouvel éditeur : Casterman. Certaines de ces créations seront entièrement refaites (Tintin au Congo, Tintin en Amérique, L’Île Noire), d’autres seront simplement redécoupées et complétées de quelques décors, afin de passer à une pagination immuable de 62 pages (par exemple L’Oreille Cassée ou Le Sceptre d’Ottokar ).
Initialement, Les Cigares du Pharaon avait été publié comme un long feuilleton entre 1932 et 1934, et Le Lotus Bleu en 1935.
Le premier sera entièrement redessiné et colorisé en 1955. C’est le dernier des albums Tintin à avoir été refait. Le second sortira dans sa version définitive en couleur en 1946. Les quatre premières pages seulement seront refaites (tout le passage en Inde), tandis que le reste sera simplement redécoupé et agrémenté de décors additionnels.
Quand j’étais enfant, mon album de Tintin préféré était de loin Les Cigares du Pharaon. D’abord pour sa première partie en Egypte, fascinante, envoûtante, surréaliste avec son égyptologue loufoque et lunaire. Probablement la lecture qui m’a fait aimer l’Egypte antique. Un véritable moment de poésie, mâtinée de fantastique et de mythologie. Ensuite pour la cadence de ses voyages à travers l’Orient, d’Egypte en l’Inde et de déserts propices aux mirages en jungles peuplée de tigres, d’éléphants et de fakirs aux pouvoirs magiques…
Je ne me rendais pas compte, alors, que cette nouvelle aventure de Tintin n’était portée par aucune structure scénaristique et qu’elle ne formait nullement une histoire, mais simplement un feuilleton en roue libre, Hergé dessinant chaque planche sans même savoir comment il allait poursuivre son feuilleton la semaine suivante, voire le lendemain…
Toutefois, contrairement aux albums précédents qui ne se résumaient qu’à une série de poursuites sans lien véritable, Les Cigares du Pharaon mettait en place un embryon d’intrigue en liant toutes ses séquences sur le fil rouge du trafic de drogue et le symbole du Pharaon Kih-Oskh, qui ornait la bague des fameux cigares.
Mais en y repensant bien, ce qui faisait le sel de cet album était la densité de ces éléments romanesques qui apparaissaient pour la première fois dans les aventures de Tintin et que l’on ne verra plus ensuite avec autant d’abondance. On plongeait ainsi pêle-mêle dans le roman policier, le mystère de la malédiction des pharaons, le fantastique discret des arts fakirs, les sociétés secrètes, l’introduction du génie du mal demeurant invisible et l’apparition initiale d’un certain nombre de personnages qui allaient faire bientôt partie de la mythologie tintinesque !
Bien qu’Hergé s’était lancé dans l’aventure des Cigares du Pharaon sans plan précis, il convient d’avouer que ce premier volet du diptyque oriental se lit encore avec grand plaisir grâce à une remarquable fluidité de la narration et un impressionnant sens du suspense. Un retour dans le passé apporte un éclairage étonnant à cet aspect addictif : Par jeu, Hergé s’amusait à lancer son récit dans de très nombreuses pistes sans savoir comment il allait dénouer les fils de sa toile d’araignée. Devant le succès grandissant de ses aventures de papier et la responsabilité croissante qui incombait à son travail, l’auteur eut alors une idée de génie : En ajoutant une nouvelle rubrique à son journal, intitulée Le Mystère Tintin, il proposait à ses lecteurs d’imaginer la suite en leur posant des énigmes. Ainsi, il faisait participer son public à l’élaboration de son histoire et accroissait par la même occasion l’intérêt de son lectorat pour les aventures de son héros !
Les Cigares du Pharaon débute en 1932. La même année, les studios Universal produisent le film La Momie, avec Boris Karloff. Le monde serait-il pris, cette année là, d’une épidémie d’Egyptologie ? En réalité, les gens se passionnent pour le sujet car, en 1920, des chercheurs ont découvert le fameux tombeau de Toutankhamon et, depuis, tous sont morts dans de mystérieuses circonstances. La terrible Malédiction du Pharaon commence alors à envahir l’imaginaire collectif !
En ces temps où la terreur venue de l’Egypte défraie la chronique, l’atmosphère gothique qu’exhale cette contrée lointaine est puissante et la seule évocation d’un sarcophage fascine le monde occidental. Cette imagerie romanesque est parfaitement saisie par Hergé dans les premières pages des Cigares du Pharaon, raison pour laquelle la fameuse séquence de la découverte des sépultures dédiées aux égyptologues qui ne sont « jamais revenus de leur expédition » fonctionne encore avec un aussi grand pouvoir de magnétisme sur notre imaginaire enfantin.
Le concept de la malédiction exercée depuis un pays exotique fascina Hergé au point que, bien des années plus tard, il allait de nouveau s’en inspirer pour ce qui demeure l’un des ses plus brillants diptyques : Les 7 Boules de Cristal et Le Temple du Soleil.
Pour l’anecdote, lorsqu’Hergé commença à refaire ses premières BDs d’avant-guerre, il s’entoura de divers collaborateurs et inaugura les fondations de ce qui deviendrait plus tard le Studio Hergé. Parmi ces collaborateurs, un certain E.P. Jacobs s’occupait d’étoffer les décors et se retrouva à l’intérieur des pages puisque c’est lui qui apparaît dans l’un des sarcophages lors de l’entrée dans le tombeau de Kih-Oskh, sous le nom d’E.P. Jacobini…
Comme nous l’avions évoqué plus haut, Les Cigares du Pharaon marque l’arrivée de certains personnages récurrents du monde de Tintin, dont le terrible Rastapopoulos et le truculent Señor Oliveira Da Figueira. Mais ce sont surtout les détectives Dupond & Dupont qui retiennent notre attention, puisqu’on les retrouvera sur presque toutes les aventures à venir, eux qui feront rapidement partie de la « famille » du petit héros à houppette. A noter qu’ils sont ici encore des inconnus pour Tintin et qu’ils cherchent d’ailleurs à l’arrêter. A ce stade de la série, leur caractérisation n’est qu’une ébauche et Hergé leur réserve un rôle peu commun pour la suite de leur contribution à la mythologie consacrée…
Pour le reste, notons également la présence du terrifiant fakir qui apporte ici l’une des rares notes fantastiques de la série, notamment lorsqu’on le voit dresser sa corde dans le vide, ou lorsqu’il manie sa sarbacane aux terribles fléchettes de Radjaïdjah (le poison qui rend fou !) qui nous plongeaient, enfants, dans l’effroi le plus total. Quant au professeur Philémon Siclone, on pourra bien évidemment y voir une ébauche du savant loufoque, qui servira de modèle au bien plus abouti Tryphon Tournesol !
Bien évidemment, relire cette quatrième aventure de Tintin aujourd’hui nous fait prendre conscience que l’art d’Hergé, à ce stade de son œuvre, en est encore à ses balbutiements et que ces histoires de voyages à travers le monde, bourrées de clichés, souffrent d’une lourdeur infantile qui va rapidement être évacuée dès l’album suivant, à savoir Le Lotus Bleu. Néanmoins, pour ceux qui ont été bercés par cette première découverte des mystères de l’Egypte et de l’Inde mythiques aux dangereuses sociétés secrètes nimbées de mystère, la fascination teintée de nostalgie demeure intacte et démontre, s’il était encore besoin de le rappeler, la puissance d’imagination de son auteur, alors seulement âgé de vingt-cinq ans.
Lorsqu’il annonce dans les pages du Petit Vingtième qu’il s’apprête à passer en Chine pour la suite de son aventure orientale, Hergé reçoit le courrier d’un de ces concitoyens, l’abbé Gosset (décidément, les abbés font la pluie et beau temps !), l’aumônier des étudiants chinois de Louvain. Ce dernier supplie Hergé de se documenter et de faire attention avec les clichés car il estime que le sujet, au moment des guerres sino-japonaises, est extrêmement délicat. Hergé lui fait savoir qu’il ne demande pas mieux, mais qu’il ne possède guère de documentation valable. Et c’est ainsi que Gosset le met en relation avec l’un de ses étudiants, le jeune Tchang Tchong-Jen.
Cette rencontre, en plus d’être un véritable coup de foudre entre les deux jeunes gens, sera décisive pour la suite de la carrière d’Hergé et de son héros : c’est le déclic ; c’est le moment où l’auteur des aventures de Tintin prend réellement conscience de la portée de son travail et de la responsabilité qui pèse sur ses épaules de conteur.
Tchang enseigne à son ami l’art, l’histoire, la géographie, la langue, les coutumes, la philosophie et la littérature de son pays natal. Fasciné, Hergé embrasse la cause de la Chine contre le Japon et se découvre une véritable verve d’auteur engagé. Et soudain, les aventures du héros de papier font corps avec l’actualité, avec le contexte géopolitique du pays visité, si bien que la lecture de l’album devient à elle-seule une étude rigoureuse sur la Chine, sur son actualité brûlante et sur les injustices dont souffrent les habitants de ce pays en guerre. De fait, la fameuse scène où de soi-disants bandits chinois font dérailler un train, fournissant ainsi un prétexte idéal à l’invasion japonaise (et c’est en vérité la Japon qui commandite l’attentat en question), est tout simplement inspirée de la réalité historique.
Pour la première fois, concrètement, Hergé prend fait et cause pour les opprimés (l’opinion publique de l’époque étant favorable aux actions japonaises, alors en phase avec les intérêts économiques des grandes puissances mondiales). Dès lors, il ne cessera plus de suivre cette voie humaniste, tournant ainsi le dos aux naïvetés d’antan et aux maladresses colonialistes de l’époque de Tintin au Congo…
Hergé poussera sa collaboration et son amitié avec Tchang jusqu’à leurs extrémités puisque le jeune étudiant participera directement à l’élaboration de l’album en effectuant lui-même les idéogrammes chinois (tous fortement politisés, d’ailleurs) et en inspirant l’un des protagonistes principaux de l’histoire, qui portera son nom complet, et que l’on reverra plus tard dans le magnifique Tintin au Tibet.
Et dans la continuité de cette prise de conscience, Hergé va avoir une nouvelle idée de génie : Faire endosser aux Dupondt les clichés véhiculés jusqu’ici par les aventures de Tintin ! La désopilante séquence où l’on voit les deux détectives revêtir les oripeaux de la Chine traditionnelle pour tenter de passer inaperçus et se fondre dans la foule sert ainsi d’exutoire à Hergé, qui fera de ce gag un leitmotiv que l’on verra systématiquement dans les albums suivants, tel un garde-fou empêchant désormais son œuvre de se vautrer dans les clichés et les maladresses de jadis !
Cette richesse intrinsèque, remarquable et infinie, ce travail de titans inédit dans le monde de la bande-dessinée, est néanmoins contrebalancé par un ressenti particulier : De tous les albums de Tintin, Le Lotus Bleu est probablement celui que j’aime le moins me relire (en dehors des trois premiers). Le changement de ton effectué depuis les albums précédents est si brutal, la densité d’éléments politisés, géographiques, culturels et historiques est tellement édifiante, que cette nouvelle aventure souffre d’un sérieux et d’une noirceur telle (le principal antagoniste finit par se faire hara-kiri !), qu’elle est tout simplement moins divertissante que les autres. De plus, la refonte de l’album sous le format immuable des 62 pages, aura obligé Hergé et ses collaborateurs à revoir complètement son découpage originel. Ne voulant cette fois pas refaire les dessins (en dehors de l’ajout de décors et de la couleur), l’auteur fut donc contraint de condenser au maximum les nouvelles planches qui contiennent désormais un nombre considérable de vignettes (entre dix et vingt-et-unes !). Le résultat est parfois un peu indigeste, ou en tous les cas fastidieux. Et la lecture a perdu, en définitive, de son ancienne fluidité.
Par la suite, Hergé progressera encore continuellement et son travail trouvera un meilleur équilibre entre la richesse du contenu, la sagacité de sa toile de fond philosophique et l’aspect purement divertissant de sa narration…
Pour autant, ne minimisons pas la chose : Le Lotus Bleu est un album exceptionnel, indispensable, immanquable. Hergé devient ici le maître de la bande-dessinée moderne et par extension l’un des plus grands génies du IX° art.
Dans la première version en noir et blanc, l’auteur a par ailleurs effectué des progrès hallucinants en matière de dessin, d’expression du trait, de découpage séquentiel et de composition des images proprement impressionnants à ce stade de son œuvre. Raison pour laquelle, d’ailleurs, il ne souhaitera pas refaire les dessins au moment de la refonte de l’album, contrairement aux Cigares du Pharaon.
La voie est donc ouverte pour une nouvelle ère. Un âge où les lecteurs vont désormais pouvoir découvrir le monde en s’amusant, tout en étant éveillés aux grandes questions humanistes de leur temps. Et relire indéfiniment ces aventures exceptionnelles, de 7 à 77 ans…
—–
Le diptyque des aventures orientales de Tintin, ses mystères égyptiens, son album politique chinois, les Dupondt, Rastapopoulos : Tornado vous relate tout dans ce nouvel article combo chez Bruce Lit.
LA BO du jour En additif de la fameuse séquence d’opium….
Ces articles continuent d’être une source de découvertes en ce qui me concerne, en particulier sur le fait que les albums aient été refaits, et qu’Hergé travaillait avec un studio. Le travail d’iconographie qui permet d’avoir a version originale et la version refaite est précieux.
La fascination teintée de nostalgie demeure intacte. – En tout cas, ça fonctionne toujours sur moi, y compris quand j’ai relu ces albums à mes enfants quand ils étaient petits.
21 cases sur 1 planche : il faut que réouvre cet album pour voir ça ! Je n’arrive même pas à imaginer une telle densité.
Cet article constitue une agréable promenade pédagogique qui permet de se plonger dans ses souvenirs, tout en prenant conscience de l’unicité de ses albums, en les replaçant en plus dans le contexte de l’époque de leur parution. Chapeau bas.
C’est drôlement instructif tout ça dis donc. Notamment l’histoire du véritable Tchang ami de Hergé. Mais comment tu sais tout ça ? Et d’où tu sors les premières versions en noir et blanc ?
ça paraît bête comme question mais si j’avais du faire un article là dessus, je n’aurais pas su ou me renseigner sur tout ça.
Ma mère m’avait offert des bouquins sur Hergé quand j’étais gamin. J’avais lu et relu les ouvrages de Benoît Peeters et Numa Sadoul très jeune, et je connaissais déjà pas mal de choses à l’adolescence. Le fait d’écrire ces articles m’a permis de peaufiner ces connaissances, notamment par rapport aux événements historiques (à suivre dans les prochains articles…).
Pour les images, elles sont piochées sur Internet. mais il est vrai qu’avant de les trouver, je sais déjà très bien ce que je recherche. Je mets parfois du temps à trouver la bonne image, et c’est très frustrant lorsqu’elle est de mauvaise qualité !
Je dois confesser ceci : je suis coupable de publier ces articles Tintin au compte goutte pour en faire durer le plaisir et me délecter de ta prose Tornado.
Tous ces éléments de la mythologie Hergé je les ai connus après avoir dévoré les bouquins de Serres, Peeters, Tisseron et Sadoul. Mais faute de pratique j’ai presque tout oublié de tout ça à tel point que plus le temps passe, moins j’ai envie d’écrire sur Tintin car j’aurais d’avantage une approche spontanée que d’aller vérifier les dates de dépression de Hergé ou les noms de ses collaborateurs sur le Tibet.
Comme toi, Le Lotus Bleu me gonfle un peu. Il est sombre et l’humour de Hergé est dans l’entre-deux. Les Dupondt sont là pour sauver l’honneur, oui, et je trouve que Mitsuhirato est l’adversaire le plus flippant de Tintin. La séquence où il simule la folie est très angoissante. Pour le reste, l’album est tellement politique que je n’y avais pas compris grand chose enfant. Par contre, il s’agit certainement pour moi de la couverture la plus iconique de la série.
Le Cigare : ah oui….Mon passage adoré reste ce passage psychanalytique où Tintin meurt en rêve et renaît dans un cercueil en pleine mer. Avec le requin sous marin plus tard, je me rejouais ces scènes des milliards de fois dans mon lit que j’imaginais flottant dans l’océan à l’abri du danger. Pour le reste, le génie d’Hergé est de rendre incroyablement divertissant des scènes d’une extrême violence : Tintin fusillé et enterré vivant (merde, j’ai un doute, c’est dans l’Oreille Cassée non ? ).
Le Fakir avait une aura très sexuelle je trouve et la dernière scène avec la base cachée dans l’arbre, c’est quand même un peu too much…En tout cas le signe qu’effectivement Hergé naviguait à vue.
Merci, merci, merci !
Ah oui ! Et le professeur Philemmon dans sa folie totale était aussi vachement inquiétant. DAns l’aspect fantastique, tu oublies quand même que c’est là que Tintin apprend à parler….L’éléphant !!
Moi j’avoue que je me souviens davantage du dessin animé…
Vous allez hurler au blasphème mais bon il était pas mal le dessin animé, non ?
https://youtu.be/qe8B5nwuy8A?t=2361
Le fakir était flippant dans la version animée, avec la musique lancinante qui l’accompagne. C’est vrai que la folie des personnages empoisonnés était inquiétante.
Sans hurler, je n’aime pas du tout les dessins animés….
En fait je me rends compte que mise à part Hulk, je n’ai jamais aimé les adaptations de bd à l’écran et ce depuis ma prime enfance…
(si on exclut Ulysse 31, Tom Sawyer que je trouve excellent, mais ça c’est des romans)
Mes tintin préférés restent le dyptique sur la lune et la secret de la licorne/le trésor de Rak…Rac…machin le rouge. Surement parce que j’aime bien les récits d’exploration, de chasse au trésor…en plus il y a des flash back avec un récit de piraterie.
@MAtt : Rackham le rouge. Ce qui nous fait penser à Requin ou Requiem (la même étymologie).
Bon on est tous d’accord Tintin et Hergé déchirent tout.
il y a là une oeuvre en construction qui possède un lien privilégié avec l’histoire, l’évolution de la pensée durant le xxe siecle. c’est fascinant à plus d’un titre.
l’article de Tornado synthétise tout ça admirablement pouvant attiser la curiosité d’un néophyte.
En tant que BD pure, celles de Tintin sont juste parfaites et fondatrice. les tables de la loi de la narration BD sont dans Tintin. c’est simplement invisible. une telle fluidité dans les mouvements, dans les cadrages dans la mise en place des événements jusqu’au visages jamais gratuit
Je relis en ce moment le dyptique lunaire et c’est juste une leçon. si on fait gaffe le traître de l’histoire est visible dès le départ, il est juste insoupçonnable de par sa bouille tellement inoffensive. tout est étudié. et crédible en plus…
Wolff, le loup dans la bergerie….
Je ne sais plus pourquoi Wolff fait ça mais je n’ai jamais eu la moindre antipathie pour le personnage. Il a une excuse, non ? Et puis il se tue pris de remords si je me souviens bien.
@Tornado: Qu’as-tu pensé du film de Spielberg au fait ?
Le film moi j’avais trouvé ça sympathique mais très américain (comprendre « très exagéré^^) quand même, avec des cascades et des scènes folles inutiles et WTF. A la fin il y a tout un pan de montagne qui se détache je crois et une scène d’action over the top. ça peut marcher dans un film comme indiana jones mais c’est pas spécialement ce que j’attendais d’un Tintin.
En gros je ne regrette pas spécialement de l’avoir vu mais je ne vais pas aller me l’acheter pour le revoir.
@Bruce : Que tu postes les articles au compte-goutte me parait très bien, au contraire ! Et merci de les aimer !
C’est marrant, mais le passage où Tintin entre dans l’arbre qui mène au passage secret me dérangeait aussi quand j’étais gamin. Jusqu’à ce que je comprenne qu’il ne montait pas dans l’arbre, mais qu’il descendait dans un sous-sol ! C’est un des rares détails où Hergé n’a pas pensé que le lecteur confondrait son intention (descendre dans le sous-sol et non pas monter dans l’arbre !).
« Parler l’éléphant » : Ah oui ! Ça c’est vachement infantile pour le coup ! 😀
Je trouve aussi que non seulement la couverture du Lotus Bleu est magnifique, mais que le titre aussi est une merveille. Hergé trouvait à l’époque des titres absolument fabuleux pour ses albums (« Les Cigares du Pharaon », « Le Lotus Bleu », « L’Oreille Cassée », « Le Sceptre d’Ottokar », « Le Crabe Aux Pinces d’Or », « Le Secret de la Licorne »). Mais après « Les sept Boules de cristal », il perd un peu de son imagination en la matière, à l’exception des « Bijoux de la Castafiore » (je trouve).
@Eddy : Merci. J’espère que mes prochains articles seront aussi appréciés ! Je suis évidemment d’accord à propos de cette « magie Hergé » qui consiste à livrer un travail de Titans donnant l’impression que tout est simple !
@Matt : Wolff a une véritable excuse (je m’en souviens très bien, alors que je ne l’ai pas encore relu). Je salive d’ailleurs à l’avance à l’idée de me replonger dans ce dyptyque merveilleux du voyage sur la lune !
@Pierre : J’adore le film de Spielberg. J’en ai écrit un commentaire Surlazon mais il est perdu au milieu des 290 autres, dont celui de Bruce ! Je pense qu’il viendra un moment où Bruce et moi devront reprendre ça ensemble…
Et les dessins zanimés tu les aimes pas non plus toi ?
Moi quand j’étais gamin je découvrais les BD quasiment en même temps que le dessin animé donc j’aimais bien, et j’associe toujours Haddock à son doubleur Christian Pélissier.
@Matt: je laisserai donc à Tornado la primeure de la trahison de Wolff….En fait, il est le fils de Lex Luthor !
@Tornado ; c’est vrai, les titres des albums sont effectivement très chouettes, ma préférence allant au si mystérieux Coke en stock!
@Pierre : j’avais bcp aimé le film pour le coup et je l’associe à un événement très heureux de ma vie : en sortant de la salle m’apprenaient qu’ils quittaient le 9.3 pour s’installer à côté de la maison 🙂
Personnellement je suis resté sur les dessins animés Belvision qui passaient le soir dans mon enfance (et qui sont très différents de la BD) et des deux films live (dont un commentaire ici sur le blog). Je n’ai quasiment jamais regardé ceux des années 90.
Je suis le seul représentant de ma génération ici, snif…
Personne n’a connu les mêmes trucs que moi gamin.
@Matt: Non non, moi aussi j’ai connu le dessin animé des 90’s, mais à part le générique, mon souvenir en est assez lointain (la transposition méticuleuse n’aide pas à les dissocier des albums).
Ceux-là, je les ai relus cet été. Pour être honnête, j’ai survolé les Cigares mais davantage lu en détail le Lotus. Ma précédente lecture remontait à… un bout de temps.
C’est vrai que le Lotus Bleu est assez dense avec des passages un peu sombres mais bon, il y a quand même un Happy End. Je ne suis pas un fan absolu de Tintin mais je trouve que le trait d’Hergé possède un charme intemporel, avec une sophistication cachée sous une apparence « simple ».
@Matt : j’ai vu la plupart des épisodes de la série des années 90…. C’est ok mais un peu inégal. A une époque lointaine, ça passait par tranche de 5 minutes vers 20h ou 20h30 sur France 3… Ce format court et ultra-découpé était assez frustrant…
Superbe chronique ! Les albums qui m’ont le plus marquée sont « Le sceptre d’Ottokar » et « L’île noire »…
J’ai relu des albums de Tintin récemment et je trouve qu’un ou deux suffisent parce qu’à grosse dose je trouve ça un peu ennuyeux.
Je n’ai absolument aucun souvenir de ces albums que j’ai pourtant lus, c’est une certitude. Alors que je n’avais pas eu le temps de lire ton article à l’époque. J’apprends donc une tonne de choses ici, le plus intéressant étant sans doute le revirement et la documentation de Hergé sur la Chine. Faire endosser les clichés aux Dupondt est en effet une idée géniale.
Mais pour autant je n’ai aucune envie de me replonger dedans ou de les trouver. Je ne sais même pas quels Tintins il me reste, sachant que j’avais tout revendu avant la fin du lycée.
Je suis également très étonné du propos très sombre sur la drogue, voir des fumeries d’opium montre un grand courage de la part de Hergé. Plus tard, ce sera Coke en stock qui m’étonnera par son sujet révoltant.
La BO : un film que je dois absolument revoir et une musique qui me parle.
Addendum : je trouve la planche du rêve incroyable, la tête de Milou sur un corps d’homme est complètement refaite mais on le reconnaît, il y a une assurance du trait impressionnante, avec peu de démonstration, c’est à la fois clair et maîtrisé.
Je suis également d’accord pour dire que Le Lotus Bleu a la plus belle couverture. J’ai récemment trouvé un hommage de Beltran que j’aime beaucoup (mais je ne retrouve pas le dessin là).
Si tu devais réessayer un Tintin, il faudrait piocher à partir du Crabe Aux Pinces D’Or. Et mieux encore à partir des 7 Boules de Cristal.
Pour la couverture du Lotus Bleu, il existe une magnifique statuette. J’adorerais avoir ça (ainsi que celle du fétiche Arumbaya) mais jamais je mettrai un prix pareil pour un bibelot ! (https://www.collectorbd.com/fr/tintin-et-la-potiche-moulinsart?gclid=Cj0KCQjw-4SLBhCVARIsACrhWLV9YjG3eb9ag19SOOXx7TtreKSF888aYqm3EllggA0b88fN_n275vsaAnacEALw_wcB)
On n’a offert al fusée Tintin par contre. Elle est sur mon bureau.
Oui je dois avoir lu tous les Tintin à un moment ou un autre. J’ai relu les 7 boules de cristal il n’y a pas si longtemps et en effet c’est très bien, c’est le versant enquête mystérieuse qui me plaît. Je crois bien que L’étoile mystérieuse par contre je ne dois plus aimer du tout.
Je suis d’accord pour la statuette. Ce doit être chouette d’avoir la fusée pour un fan, mais j’avoue que c’est un élément décoratif trop souvent vu et définitivement pas pour moi.
Merci pour l’article. Les albums de Tintin sont ceux que j’ai le plus lu de toute ma vie. C’est bien simple j’en ai littéralement ruiné à force de les lire.
Très bon approche de ces albums.
Je suis content de constater que malgré l’embrouille passée avec les ayants droits de Tintin, ils ont laissé publier ces images dans l’article. A moins que…
J’avoue que le lotus bleu et celui qui était le plus difficile à lire pour moi etant gamin pour sa tonalité trop sérieuse pour moi a l’époque. Ça parle de politique, de coutumes étrangères, d’un méchant qui se fait Hara-Kiri à la fin… Dur dur. Mais en même temps, mes albums préférés restent là où Haddock est présent.
Ce sont également, je pense, les BDs que l’ai lues le plus dans ma vie. Pour l’écriture de cet article j’ai pris un plaisir auquel je ne m’attendais pas en relisant les CIGARES qui, bien qu’étant une vieillerie sans scénario, m’a encore emporté par sa magie envoûtante. En revanche je me suis de nouveau heurté à l’austérité du LOTUS BLEU, alors que j’étais persuadé que j’allais enfin lui trouver toutes ses qualités avec mon bagage d’adulte…