Focus: The Tyger de William Blake dans les comics
Première publication le 15/06/16- Mise à jour le 17/02/18
AUTEUR : JP NGUYEN
L’idée de cet article a germé suite à des échanges en commentaires de l’article sur La dernière chasse de Kraven . On y parlait du Tyger de William Blake, et de son utilisation dans cette histoire de Spider-Man et dans d’autres comics.
The Tyger fait partie des Songs of Experience, un recueil publié en 1794. C’est le poème de Blake le plus connu, enseigné dès le primaire dans les pays anglo-saxons et présent dans d’innombrables anthologies de poésie anglaise. Pourquoi une telle postérité ? Et pourquoi ces références récurrentes dans les comics ? Pour le savoir, rejoignez-moi dans la chasse au Tigre…
Spoiler, spoiler, brûlant, brillant
Dans les forêts de la nuit
Quelle main, quel œil si puissant
T’amena sur Bruce Lit ?
William Blake (1757-1827) est un auteur anglais préromantique, qui pratiquait aussi la peinture et la gravure. Trop pauvre pour faire imprimer ses œuvres, il illustrait et gravait lui-même ses textes, selon un procédé « d’estampe enluminée » (qui lui aurait été révélé par le fantôme de son défunt frère !) permettant d’imprimer le texte et l’illustration à partir d’une seule plaque de cuivre gravée en relief à l’eau forte.
L’alliance du texte et de l’image : on pourrait y voir là un lointain ancêtre des comics qui, bien des décennies plus tard, reprendraient à leurs comptes certains textes de cet écrivain exalté et mystique. Mais ces textes, de quoi parlaient-ils ? Le thème récurrent de son œuvre, l’opposition et la complémentarité des contraires, pourrait être résumé par le « Le Mariage du Ciel et de l’Enfer », titre d’un de ses recueils.
Songs of Experience se veut d’ailleurs le livre-compagnon de Songs of Innocence, écrit cinq ans plus tôt et The Tyger est le poème-miroir de The Lamb (l’Agneau), qui évoquait le Créateur ayant donné vie à un être doux et pur. Avec le Tigre, forcément, c’est une autre histoire…
Avant d’aborder le poème proprement dit, attardons-nous un peu sur le choix de l’animal-titre. Un fauve exotique et redoutable possédant une aura fascinante. Blake eut-il choisi un autre prédateur, son texte aurait-il eu autant d’impact ? Ce qui est sûr, c’est que les comics ont largement exploité, avec plus ou moins de bonheur, le créneau des personnages dérivatifs du félin à rayures. En effet, pour un Sabretooth ou une White Tiger ayant laissé leur empreinte, combien d’insignifiants Bengale, de ridicules Flying Tiger ou d’anecdotiques Bronze Tiger ?
Mais le Tiger le plus célèbre des comics, est sans doute… Peter Parker, alias Spider-Man ! Mary-Jane Watson l’avait ainsi surnommé dès leur première rencontre dans Amazing Spider–Man 42. Mais ce n’est que plus de cent numéros plus tard, dans ASM 143 (par Gerry Conway et Ross Andru), que Peter interrogera MJ sur la raison du sobriquet, avec une réponse plutôt vacharde de la rouquine, mais une réaction très virile du petit Peter.
Bon, vous l’avez vu, le tigre est un animal très connoté, un symbole de puissance et virilité encore plus fort que Chuck Norris et Alain Delon réunis. Mais revenons à nos moutons, enfin non, à notre Tyger.
C’est un poème de six strophes de quatre vers, dont la première et la dernière strophe sont quasi-identiques (à un mot près : « could » est remplacé par « dare ») et qui s’interroge sur l’origine de la fascinante créature qu’est le Tigre.
Tyger Tyger, burning bright,
In the forests of the night;
What immortal hand or eye,
Could frame thy fearful symmetry?
In what distant deeps or skies.
Burnt the fire of thine eyes?
On what wings dare he aspire?
What the hand, dare seize the fire?
And what shoulder, & what art,
Could twist the sinews of thy heart?
And when thy heart began to beat,
What dread hand? & what dread feet?
What the hammer? what the chain,
In what furnace was thy brain?
What the anvil? what dread grasp,
Dare its deadly terrors clasp!
When the stars threw down their spears
And water’d heaven with their tears:
Did he smile his work to see?
Did he who made the Lamb make thee?
Tyger Tyger burning bright,
In the forests of the night:
What immortal hand or eye,
Dare frame thy fearful symmetry?
Il existe plusieurs traductions françaises de ce poème mais aucune qui ne soit pleinement satisfaisante, car sacrifiant soit la rime au sens ou inversement (encore que la question de savoir si « eye »et « symmetry » rimaient ou pas à l’époque de Blake semble avoir fait couler pas mal d’encre…). Afin de saisir les références qui suivront dans l’article, voilà ci-après la traduction d’Alain Suied
Le Tigre
Tigre, Tigre ! ton éclair luit
Dans les forêts de la nuit,
Quelle main, quel œil immortels
Purent fabriquer ton effrayante symétrie ?
Dans quelles profondeurs, quels cieux lointains
Brûla le feu de tes yeux ?
Aucune aile ne pourrait les atteindre.
Aucune main ne pourrait forger ton regard.
Et quelle épaule et quel art
Purent tordre les fibres de ton cœur ?
Et quand ce coeur commença de battre,
Quelle main, quel pied surhumains ?
Qu’était le marteau ? Que fut la chaîne ?
Quelle fournaise forgea ton cerveau ?
Sur quelle enclume ? Quelle effrayante étreinte
Osa fondre en toi ses terreurs de mort ?
Quand les étoiles abandonnèrent leurs lances,
Et trempèrent le ciel de larmes,
A-t-il souri de l’œuvre accomplie ?
Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ?
Tigre, Tigre ! ton éclair luit
Dans les forêts de la nuit,
Quelle main, quel œil immortel
Osèrent fabriquer ton effrayante symétrie ?
Comme souvent, le premier vers du poème est le plus connu et a été abondamment cité et détourné… Lorsque Chris Claremont, dans les années 80, envoya Wolverine à Madripoor, une métropole fictive d’Asie du Sud-Est, il le poussa dans les bras d’une partenaire peu farouche en la personne Jessan Hoan. Celle-ci était une ancienne banquière qui avait été kidnappée par un gang cyborg, les Reavers, qui lui firent subir un lavage de cerveau, entraînant un bouleversement de sa personnalité et sa reconversion dans la crime (quoique, était-ce un si grand changement pour quelqu’un venant de la banque ? – sic). Se fixant pour but de régner sur la pègre de Madripoor, Hoan se rebaptisa… Tyger Tiger ! Un nom évoquant aussitôt une grande dangerosité mais qu’on pourrait aussi relier à la transformation de l’Agneau (l’innocente banquière) en fauve…
Des années plus tard, toujours dans la série Wolverine, c’est Larry Hama qui fera un clin d’œil au félin de Blake, via le titre du numéro 79 : Cyber ! Cyber ! Burning bright, daté de 1994. Dans cet épisode, Logan est poursuivi par son ennemi Cyber, un colosse à l’épiderme en adamantium, qui se retrouvait sous influence d’une substance hallucinogène. Il s’agit d’une référence un peu gratuite jouant essentiellement sur les sonorités voisines des deux noms.
Il faudra attendre la mini-série Origin en 2001, par Paul Jenkins et Andy Kubert, pour que Wolverine lui-même fasse l’objet d’une comparaison avec le Tigre de Blake.
A part d’un point de vue zoologique (le glouton appartenant aux mustélidés et non aux félidés), cette comparaison semble assez évidente, tant la férocité inquiétante de la créature de Blake se retrouve dans le personnage du mutant griffu. On pourrait même rajouter que l’épisode de l’injection d’adamantium dans son squelette fait de Logan un être partiellement créé par la main de l’homme. Or la question de l’origine, de la création, est centrale dans The Tyger. Qui a pu façonner une si terrible machine à tuer, et est-ce bien le même qui créa l’agneau ?
Si Blake utilise le Tigre comme symbole, le texte originel étant assez élusif, il appartiendra au lecteur de choisir ou deviner ce qu’il symbolise. Etait-ce l’incarnation du Mal comme facette indissociable du Bien, ou plus largement du versant négatif des passions humaines ? Etait-ce une façon de designer la Révolution : le poème date de 1794 et on vient de connaître la Terreur. Cette révolution française où l’homme se dresse pour contester au Roi un pouvoir qu’il tenait de Dieu fascine Blake, qui affichera beaucoup de sympathie pour les idées révolutionnaires tout en étant horrifié par tout le sang versé.
Certains critiques décèlent également dans The Tyger l’annonce d’une autre révolution : la révolution industrielle, symbolisée par de nombreuses références : chaîne, enclume, fourneau, tissage qui auraient concouru à la « fabrication » du Tigre.
Ainsi, le terrible félin ne serait que le reflet de la puissance humaine sur le point de renverser l’ordre naturel et l’ordre divin.
Si la symbolique du poème est très riche et sujette à de nombreuses interprétations, force est de constater que les références faites dans le cadre des comics sont parfois restées en surface. Par son statut d’œuvre littéraire étudiée à l’école, le Tyger de Blake fut souvent cantonné au rôle de simple clin d’œil, une opportunité de placer une référence culturelle sans pour autant entrer en résonance avec son fond.
Un exemple de citation passant un peu à côté de l’œuvre originelle est celui de l’épisode Tyger, Tyger (Le Tigre de la Nuit en VF) de la série Batman : The Animated Series (excellente série par ailleurs ). Le Tigre dont il est question dans cet épisode de BTAS, c’est une créature façonnée par Emile Dorian, un ersatz du Docteur Moreau. Ce dernier envoie son homme de main-gorille pour capturer Catwoman et l’amener sur son île pour l’accoupler avec Tygrus, homme-tigre de sa création. Evidemment, l’intervention d’une certaine chauve-souris va venir mettre de l’ordre dans la ménagerie…
L’épisode se conclut par la déclamation de la première strophe du poème par Batman lui-même, mais la citation tombe un peu à plat. Tygrus n’ayant pas fait forte impression, c’est un ajout mineur à la Rogue Gallery de Batman, déjà surpeuplée et comptant dans ses rangs des ennemis similaires mais plus emblématiques, comme Man-Bat, par exemple.
Fort heureusement, les comics comptent d’autres emprunts plus réussis au Tigre de Blake, explorant les thèmes de la dualité, de la symétrie et de la création.
Dans Kraven’s Last Hunt, Jean-Marc De Matteis effectue un détournement en remplaçant Tyger par Spyder. Ce faisant, il confère au Tisseur une aura inquiétante et imposant le respect, au point de fasciner le Chasseur, qui se targue pourtant d’avoir chassé tous les fauves les plus dangereux de la Terre. Mais Spider-Man lui a toujours échappé. La substitution de Tyger par Spyder conforte donc l’Araignée dans son statut de proie ultime et redoutable parmi toutes. Par ailleurs, la terrible symétrie du poème fait aussi écho à celle entre Spider-Man et Kraven, ce dernier endossant le costume du premier après l’avoir enterré.
« Fearful Symmetry » c’est aussi le titre du cinquième chapitre de Watchmen, qui met en scène Rorschach, dont l’enquête sur le tueur de masques va subir un revers et l’amener en prison. On peut évidemment voir dans le masque de Rorschach, aux tâches noires changeantes et symétriques, une déclinaison des rayures du Tigre. Comme pour De Matteis, la comparaison du héros avec le terrible fauve le conforte dans son statut d’être supérieur, en l’occurrence un prédateur urbain prêt à semer la terreur dans la faune des criminels.
Mais à la fin du chapitre, Alan Moore renverse la situation en transformant le chasseur en proie : Rorschach devient alors un fauve acculé dans l’immeuble ou résidait son ancien ennemi Moloch. Pris dans un traquenard, Rorschach reste très dangereux. Les policiers chargés de son arrestation en sont conscients et l’un deux lâche un « Here, there be tygers… » mais il finit par être capturé et démasqué, perdant alors toute sa superbe, comme… un tigre qui perdrait ses rayures.
Non content d’établir un parallèle entre le Tigre de Blake et le protagoniste du chapitre, Alan Moore exploite en profondeur le concept de symétrie annoncé dans le titre : il a découpé son récit de sorte que, à quelques exceptions près, le découpage des planches respecte une symétrie. Ainsi, la première et la dernière page sont symétriques, de même que la deuxième et l’avant dernière et ainsi de suite, jusqu’à la double page centrale.
Outre ce soin accordé à la forme pour établir le lien avec le titre, Moore explore aussi la relation entre le héros et son ancien ennemi juré, ajoutant une autre symétrie et rappelant la thématique bien/mal évoquée dans le poème de Blake. Moore dévoile son jeu en toute fin de chapitre, en citant la première strophe du Tyger.
Dans le one-shot The Tyger de la série Punisher MAX, Garth Ennis mettra à son tour en avant ce poème, objet d’étude du jeune Frank Castle. A nouveau, la prestance et la dangerosité du « héros » répondent à celle du félin. Mais en ses tendres années, Castle n’était pas encore un tueur impitoyable. Toutefois, son interprétation du texte de Blake lui fait émettre un point de vue un peu iconoclaste, vite éludé par son précepteur. Selon Frankie, le Tigre pourrait ne pas avoir été créé par Dieu mais plutôt par son voisin du sous-sol…
Le Tigre serait donc la part d’ombre, la part du diable, prête à dévorer l’homme. Cette métaphore est parfaitement en ligne avec l’approche d’Ennis, qui actera dans la mini-série Born d’un pacte de Castle avec la Mort pour livrer une guerre sans fin. Mais en remontant avant le Vietnam, Ennis montre que la noirceur était déjà présente en Castle dès sa tendre enfance… A l’âge des agneaux, Frank avait déjà un cœur de Tigre.
Notre tour d’horizon des citations du Tyger de Blake dans les comics se termine. Ce texte au fort pouvoir évocateur et à la grande richesse thématique, intégré au socle culturel anglo-saxon, aura été une source d’inspiration remarquable pour plusieurs comicbooks. Plus largement, l’œuvre de Blake a influencé plusieurs auteurs, et pas des moindres : Alan Moore et Grant Morrison lui adresseront plusieurs clins d’œil au sein de leurs créations (V pour Vendetta, From Hell, The Invisibles).
Mais je ne pouvais conclure cet article sans mentionner une autre influence de Blake sur l’univers des comics, à travers l’un de ses descendants : William Blake Everett (1917-1973) alias Bill Everett, créateur de Namor et de… Daredevil ! Certes, il n’aura dessiné que le premier épisode de l’homme sans peur et, comme souvent, Stan Lee s’arrogera le plus grand crédit. Toutefois, d’après une interview de sa fille, Wendy Everett , qui était aveugle, sa contribution à la définition de Daredevil semble ne pas avoir été négligeable. Grâce lui soit donc rendue, ainsi qu’à son ancêtre !
——
Tigre, Tigre, flamboyant
Dans les pages des comics
Quels auteurs, quels artistes
Osèrent tracer ta terrible symétrie ?
De Wolverine à Spider-Man en passant par les Watchmen, florilège des évocations du poème de William Blake dans les comics !
La BO du matin :
Pas évident d’adapter le poème en chanson :
Teaser du matin :
Tigre, Tigre, flamboyant
Dans les pages des comics
Quels auteurs, quels artistes
Osèrent tracer ta terrible symétrie ?
De Wolverine à Spider-Man en passant par les Watchmen, florilège des évocations du poème de William Blake dans les comics !
La BO du matin :
Pas évident d’adapter le poème en chanson :
https://www.youtube.com/watch?v=42CYiUtGafQ
Oui, je sais….Je suis supposé faire un break….
Mais avec cet article, on tient vraiment le Tigre du petit déjeuner. Quelque chose qui rappelle que ce blog parle aussi de culture tout court et que lecteurs et contributeurs y mettent tous les jours des tigres dans le moteur.
Merci JP d’apporter des articles aussi suprenants que brillants.
PLus familier de Verlaine, Baudelaire, Mallarmé, Hugo ou Lautréamont, je connais très peu la poésie anglo-saxonne (enfin, si on considère pas le rock comme de la poesie urbaine contemporaine) et ton article me fournit déjà les bases du poëme de Blake que je ne connaissais que par fragments.
Des fragments que tu rassembles avec brio et le sparties sur Watchmen et Spiderman sont fascinantes. Je comprends avec le recul pourquoi outre la connotation macabre, c’est le costume noir qui est choisi pour cette histoire avec ses rayures.
J’ai beaucoup apprécié le sous texte sur la révolution industrielle, preuve que l’art, le meilleur, est toujours est une porte à entrée multiple. Très bien vu aussi pour Tiger Tyger, un personnage dont je n’ai vraiment jamais compris l’utilité…
Quant l’incarnation de FRank Castle comme prédateur urbain, elle est parfaite et implacable. Même si je le vois d’avantage comme un requin. A propos cet article tombe pile poile pour la réédition Deluxe de ces mini histoires de Punisher dont celle ci et Punisher The End (incontournables), The Cell (pas mal) et les histoires de Palmiotti (plus que dispensables)….
Le créateur de DD descendant du poëte ? Superbe anecdote !
Puisque on y est, est il des films qui se référent à ce poeme ?
Enfin, à titre personnel, j’adore les félins et celui-ci en particulier. PLus inquiétant que le Lion. J’ai eu la chance lors de l’un de mes voyages, d’approcher ces animaux recueillis dans une reserve d’animaux bélssés et en voie de réadaptation. Il y a vait là u tigron de quelques mois. Le poil à cette âge là est cotonneux, bien moins dur que ce que l’on pourrait en immaginer….
Tout pareil. Enfin à part que je connais peu la poésie à part celle de Baudelaire et un peu Verlaine. Mais le plus impressionnant restera sans doute Rimbaud.
Voilà un article au poil ! On touche vraiment de la griffe le coeur de notre blog avec le crédo sur les ponts entre les comics et la culture au sens premier du terme.
J’ai trouvé l’ensemble passionnant et j’ai appris beaucoup de choses. Notamment, ce poème que je ne connaissais pas because VO n’a maintenant plus de secret pour moi. Merci beaucoup !
Je ne savais pas que Bill Everett était un descendant du poète (et illustrateur). Magnifique anecdote !
@Bruce : La collection deluxe dédiée au Punisher by Ennis a uniquement repris « The Celle » dans le tome 1.
C’est la collection « Marvel Dark » (format comics, couverture cartonnée) qui accueillera bientôt (aout 2016) dans un même recueil « The End » & « The Tiger ». Et il n’y aura pas les one-shots tout pourris de Palmiotti.
Article fort intéressant.
Et on sent bien que tu l’as bossé et que tu maitrises ton sujet. Parce que j’avais quelques références en tête, et au fil de l’article, j’ai vu que tu les citais toutes. Même les plus anecdotiques comme celle de l’épisode de Batman.
J’avais beaucoup aimé cette reprise du poème dans la dernière chasse de Kraven. Cela contribuait à conférer au récit une dimension mystique.
D’ailleurs moi c’est cette référence qui tombait un peu à plat dans l’épisode de Batman qui m’a fait me renseigner sur cette phrase à la fin, et qui m’a appris l’existence du poème.
Comme quoi même une référence qui passe à côté peut nous emmener au bon endroit^^
Cet épisode c’est bien celui de la série animé des 90’s (Tyger Tyger) ?
Oui oui. Avec Catwoman qui est transformée en vrai félin par le savant aux allures de docteur Moreau. Un épisode moyen mais bon…
Waow ! Le blog n’aura jamais aussi bien porté son sous-titre « de la culture geek à la culture tout court ! »
Un travail aussi impressionnant qu’inattendu !
Il faut dire qu’en France on connait finalement peu l’œuvre de Blake, les références que tu mentionnes auront donc échappé au plus grand nombre (moi y compris d’ailleurs, je ne vais pas faire le malin).
Ceci dit la boucle semble bouclée me concernant car j’ai connu William Blake par… le cinéma !
Dans le film « Deadman » de Jim Jarmusch qui raconte l’histoire d’un comptable (ahah) dans l’ouest sauvage portant le même nom que le poète !
« That weapon will replace your tongue. You will learn to speak through it. And your poetry will now be written with blood ».
Un franc chef d’œuvre étrange et intimiste.
Merci à tous pour vos retours !
Cet article m’a demandé plus de préparation que d’autres mais ça en valait la peine. Il est à la fois atypique et représentatif de la relative originalité que peut proposer le blog parmi les nombreux blogs comics francophones.
Débuté suite aux commentaires sur Kraven, comme indiqué en début d’article, je réalise que j’ai pu trouver des liens vers tous mes persos fétiches : Batman, Wolverine, le Punisher et Daredevil !
Heureusement que tu as indiqué où nous avions eu cette précédente discussion, parce que je me souvenais bien d’avoir lu l’article wikipedia, mais sans pouvoir me rappeler à quelle occasion.
C’est article qui se lit tout seul, très intéressant, sans être pédant, beaucoup plus agréable et instructif que la lecture de l’article de wikipedia. Merci beaucoup pour cette page culturelle.
Parmi les scénaristes fortement sous influence de William Blake (mais pas uniquement de ce poème), il faut rajouter Mike Carey dont la série Lucifer doit beaucoup à une autre de ses poèmes sur l’ange déchu.
Anecdotique Bronze Tiger – Je ne peux pas laisser passer une remarque si condescendante… Pour un vieux lecteur comme moi, Bronze Tiger (Ben Turner) est un personnage inoubliable de par sa présence dans l’incarnation du Suicide Squad des années 1980, par John Ostrander et Luke McDonnell. D’autant plus que DC est en train de rééditer ces épisodes (sortie du film oblige) et que je prends grand plaisir à les relire.
Et le poème de clôture spécial DD est sympa aussi.
Je me confonds en excuse pour avoir manqué de respect au Bronze Tiger, Présence !
Il faut dire que j’ai moins d’attachement pour l’univers DC…
Mais j’aurais sans doute du mentionner à la place des personnages plus gratinés comme Armless Tiger Man ou Lady Tiger Fist (pour le fun, j’avais vérifié qu’on pouvait effectivement citer 36 noms de personnages de comics inspirés du tigre)
Et sinon, pour répondre à une autre question de Bruce, en préparant l’article j’avais aussi repéré un lien entre The Tyger et la série Mentalist.
Mais ne suivant pas la série et souhaitant de toutes façons me limiter aux comics, je ne l’ai pas citée…
C’était une simple taquinerie de ma part (j’oublie souvent que l’intonation ne passe pas lors des échanges écrits sur internet), empreinte d’un soupçon d’autodérision pour m’être ainsi attaché à un tel personnage.
Rassure-toi Présence, j’avais saisi l’intention dans ta remarque, mais je voulais surenchérir en citant d’obscurs personnages !
Par ailleurs, le Bronze Tyger apparait deux fois dans les scans de l’article (dans le pêle mêle et sur la cover de Suicide Squad)…
J’ai découvert ce personnage dans un épisode du dessin animé The Brave and The Bold. Il m’est apparu quand même assez générique. Mais sans doute n’était ce pas la meilleure introduction au perso…
Et d’ailleurs puisque vous parlez de personnages dont le nom contient « tiger », ça vaut quoi white tiger ? Il y a eu une mini série dessus et tu sembles dire qu’elle a laissé son empreinte, cher JP.
Le personnage de White Tiger a eu droit à son coup de projo dans le run de Daredevil par Bendis… Il y a même eu deux incarnations du personnage dans ce run. C’est la version « Angela Del Toro » que je préférais, avec Maleev qui lui avait collé un look et un visage « banal » et pas un look de top model…
De mémoire, j’avais lu la mini-série qui avait suivi en format électronique et je l’avais trouvée totalement fécale. Héroïne bimboïsée et intrigue totalement WTF.
A la réflexion, il y a bien eu empreinte, mais de couleur marron et malodorante…
Dans le run de Daredevil de Bendis ? Beh…quand ça ? J’ai lu les 3 deluxes (ou les 10 tomes en 100% marvel) et je n’en ai aucun souvenir. A part vite fait le procès de l’ancien White Tiger. Mais Angela del toro avec Maleev ?? ça ne me dit rien du tout.
En fait il y a eu une demi douzaine de personnages à porter le nom de White Tiger. Le premier s’appelait Hector Ayala et est apparu dans Deadly Hands of King Fu (magazine Marvel) en 1975. Une fois passé l’âge d’or des arts martiaux dans les années 1970, il a été mis sous les feux de la rampe dans l’univers Marvel, par son créateur Bill Mantlo qui l’a intégré à quelques épisodes de Spectacular Spider-Man. Par la suite il a fait des apparitions sporadiques au gré de la fantaisie des scénaristes, sans jamais marquer l’univers partagé Marvel de manière durable.
https://en.wikipedia.org/wiki/White_Tiger_%28comics%29
J’étais pressé de lire cet article, et j’avais bien raison ! Inutile de dire que je ne connais qu’une seule référence à ce poème (celle de Watchmen) mais j’ai appris une tonne de choses ici. Vraiment un superbe article extrêmement intéressant et comme le dit Présence (avec lequel je suis complètement d’accord) ça se lit tout seul.
Je ne connaissais pas la référence dans Calvin et Hobbes, je ne les connais pas tous. Mais comme mon fils a eu l’intégrale en VF à Noël, va bien falloir que je lise tout ça.
Je vais encore une fois ressortir mes Watchmen pour vérifier cette fameuse symétrie, mais je suis toujours un peu circonspect…
Je ne sais plus pourquoi j’avais lu quelques articles sur ce poème récemment, mais une chose est sûre, ton article est de loin le meilleur !
@Matt : Angela Del Toro sauve Matt Murdock des griffes d’Alexander Bont et du Gladiator à la fin de l’arc Golden Age
Ah ! Le tome 11…celui qui coutait bien cher à l’époque où j’ai lu ça.
Pas pu le lire forcément^^
Merci en tous cas.
Une chronique venue d’ailleurs, et qui donne matière à reflexion avec des scans qui font plaisir, Calvin et Hobbes ou la cure de jouvence d’encre et de papier.
Comme Patrick, je ne connais pas William Blake et j’ai découvert son existence également au cinéma, il y maintenant 30 ans de cela…, dans Manhunter de Michael Mann, l’adaptation du Red Dragon de Thomas Harris.
Première rencontre avec Hannibal Lecter, et avec le tueur en série Francis Dolarhyde, obsédé par une des aquarelles de William Blake, The red dragon and the woman clothed in sun. Et il y a cette scène marquante, où Dolarhyde, amoureux, emmène de sa collègue aveugle dans une excursion sensuelle chez un vétérinaire:
https://m.youtube.com/watch?v=y07Z8YVbjbs
Merci pour la ballade. JP
Encore merci pour vos feedbacks.
@Cyrille : j’ai largement consulté tout ce qui pouvait se trouver sur le Web à propos de Blake et du Tigre pour écrire l’article et il y a des tas d’analyses passionantes. Mais en choisissant l’angle purement comics et avec les possibilités d’illustration du blog, je pense effectivement avoir pondu une synthèse sympathique.
@Lone : Ma connaissance d’Hannibal Lecter se limite au silence des agneaux. C’est étrange, bien que fan de comics, je n’aime pas trop ce « super-vilain ».
C’est marrant : coup sur coup, je découvre SPIDER-MAN : LA DERNIERE CHASSE DE KRAVEN et le WOLVERINE ORIGINES qui en effet citent toutes les deux ce poème. Je vais devoir relire ton article JP !
6 ème sens, le livre est un bouquin absolument traumatisant. Mais je ne garde pas un souvenir très exaltant du film de Mann que je n’appércie pas plus que ça par ailleurs…
Vu tes fréquentations, il ne pouvait pas en être autrement….Mais je suis bon prince, je veux bien lire des articles sur votre Mann pour la saison 4.
Moi, je suis un fan absolu du film Heat de Michael Mann.
Il est dans mon top 5 perso.