Spider-Man Hors-série #1 à 5, par divers auteurs
AUTEUR : TORNADO
VO : Marvel
VF : Panini
Cet article portera sur les premiers numéros du magazine Spider-Man Hors-série (première série), publiés au tout début des années 2000 (plus exactement entre 2000 et 2001) chez Panini Comics.
Les récits qui vont être chroniqués ici possèdent presque tous un point commun : Celui de revenir dans le passé de Spiderman afin de raconter des aventures inédites du personnage ayant eu lieu entre certains épisodes classiques des années 60 et 70. Lorsque ce n’est pas le cas, il y a tout de même un regard vers le passé en donnant la vedette à un personnage emblématique directement issu de cette période classique.
Tous ces titres sont des mini-séries publiées à l’origine de manière distinctes par l’éditeur Marvel Comics…
Cet article est la suite d’une première partie consacrée aux six derniers numéros du magazine Spider-Man Extra publiés juste avant le premier numéro de Spider-Man Hors-série.
Dans l’ensemble, ces articles peuvent être regroupés dans une même thématique que l’on pourrait intituler :
« Où peut-on trouver de bonnes histoires de Spiderman autonomes et auto-contenues ? ».
A ce titre, on peut y ajouter l’article sur les Spiderman’s Tangled Web.
Spider-Man Hors-série N°1
La Vie Après la Mort (Spiderman : Death And Destiny), qui date de l’année 2000, est une mini-série en trois épisodes entièrement écrite et dessinée par Lee Weeks, qui est habituellement un dessinateur spécialisé dans l’univers du « Tisseur ». L’artiste nous offre une relecture moderne de la « mort du capitaine Stacy ». Effectivement, le père de Gwen a jadis été tué lors d’un combat opposant Spiderman au Docteur Octopus, et notre héros en a toujours été tenu pour responsable. En fin de volume, les éditions Panini Comics ont ajouté l’épisode mythique Amazing Spider-Man #90, écrit par Stan Lee et dessiné par John Romita Sr en 1970, soit le récit original dont Lee Weeks s’est inspiré pour ses trois épisodes.
Pour l’essentiel, Lee Weeks s’intéresse particulièrement aux retombées de cet épisode mythique. Il faut avouer qu’à l’époque, les choses allaient très vite et les récits se relayaient souvent sans transition, laissant peu de temps aux personnages de se retourner entre deux aventures centrées sur le combat du jour entre Spiderman et ses ennemis.
Le postulat est donc très simple : Un tel événement, extrêmement traumatisant pour les personnages (puisqu’il y sera fait constamment référence par la suite), méritait une prolongation.
L’auteur développe ainsi les répercutions de ce drame sur Peter Parker et son entourage avec, en filigrane, une prolongation inédite, comme s’il s’agissait d’ajouter un « manque » à la série originelle.
Lee Weeks renonce au racolage en se focalisant très peu sur l’action et les combats. Le Docteur Octopus est ainsi relégué à un rôle de l’ordre de la portion congrue, quand les atermoiements de Peter et ses proches bénéficient d’une attention toute particulière. Cette approche intimiste constitue à la fois le principal intérêt et la principale limite de cette mini-série, qui se révèle parfois trop contemplative, surtout pour le lecteur avide de combats tous azimuts !
Pour l’essentiel, le mot d’ordre semble être celui de l’introspection, comme s’il fallait insister sur le blues du personnage principal et de sa destinée tragique, loin du fun et de l’insouciance qui peut le caractériser dans l’inconscient collectif des non-initiés (ceux qui ne le connaissent que de loin, c’est-à-dire sans avoir jamais lu un seul comics !)
Bien connu comme (excellent) dessinateur, Lee Weeks s’improvise ici auteur à part entière et nous gratifie d’une narration élégante, avec un découpage des planches d’un très haut niveau de savoir-faire.
L’ensemble souffre d’un manque de substance qui le rendrait inoubliable (même le dessin est parfois inégal), mais constitue une lecture chaudement recommandée, ne serait-ce que pour retrouver tous ces personnages dans un événement marquant de leur existence, avec un focus réservé aux connaisseurs. Une forme de bonus pour les lecteurs adultes en quête de souvenirs liés à leur enfance.
Rien d’exceptionnel dans tout ça, mais en même temps rien non plus de condamnable. Soit un petit moment de nostalgie bien troussé, le temps d’une émotion fugitive…
Dans notre première partie , nous avions vu que les récits qui proposaient des relectures de certains anciens arcs narratifs parmi les plus fameux n’avaient pas rameuté les foules et qu’ainsi, les séries Webspinners : Tales Of Spider-Man et Untold Tales of Spider-Man avaient été stoppées prématurément. Mais certains auteurs avaient déjà en tête quelques histoires pour la suite des « Webspinners », et on leur permit de les publier sous la forme de quelques mini-séries. C’est ainsi que Lee Weeks pu réaliser son Death And Destiny.
Il serait dommage de se priver de ce type de relectures, tant elles sont rafraichissantes et universelles, puisqu’elles ne s’adressent pas qu’à des lecteurs puristes de l’Âge d’argent et de l’Âge de bronze (les comics des années 60, 70 et 80) pour lesquels toute relecture est un acte impie. Et puisque Lee Weeks aime et respecte son personnage et son Histoire, Death And Destiny est une petite perle d’émotion et de sincérité. Le scénario est fluide et s’applique à développer de manière approfondie et plus adulte ce que le récit originel racontait en à peine un épisode.
Et c’est là que viennent s’opposer deux écoles à priori irréconciliables : celle des puristes pour lesquels seule prévaut l’histoire originale, et ce malgré sa forme naïve et enfantine. Et celle des lecteurs en quête d’une approche plus mature qui, lorsqu’elle est réalisée par un auteur talentueux, est une aubaine.
Spider-Man Hors-série N°2
Daredevil/Spiderman : Unusual Suspects est une mini-série estampillée Marvel Knights réalisée en 2001 par le scénariste Paul Jenkins et le dessinateur Phil Winslade.
Le pitch : Les deux super-héros s’associent car il y a du grabuge : En effet, un groupe de vilains a formé une sorte de commando afin de renverser le Caïd ! Qui se cache derrière cette opération ? Mystère…
Enfin ! L’ère des Marvel Knights est lancée ! C’est un nouvel âge d’or pour les comics Marvel qui vont connaitre une période fructueuse d’une qualité sans égale dans leur histoire éditoriale !
Sous l’impulsion de Joe Quesada, fraichement nommé rédacteur en chef de la Maison des idées, des auteurs prestigieux se voient l’opportunité de réaliser des projets ambitieux avec une liberté artistique sans précédent ! Ce sera le point de départ d’une petite décennie exceptionnelle, jalonnée de chefs d’œuvres, au firmament desquels va briller un excellent scénariste : Paul Jenkins (qui réalisera certaines des plus belles mini-séries de l’époque, avec notamment Les Inhumains, ou encore Sentry).
Quel étrange scénario ! Paul Jenkins contourne tous les récits habituels du genre et part dans tous les sens pour arriver finalement à une résolution qui n’a plus rien à voir avec le début de son histoire ! Et on se laisse mener par le bout du nez tellement c’est fluide, percutant et iconique.
Franchement, il faudrait relire cette histoire plusieurs fois avant d’en saisir toute la teneur, et vérifier si l’on a bien compris tout ce qu’il s’y passait. Car tout cela peut sembler extrêmement tiré par les cheveux ! Je ne peux malheureusement pas développer mes propos davantage sans gâcher les nombreux rebondissements que réservent ces quatre épisodes….
Voilà en quelque sorte un récit que l’on peut qualifier de « conceptuel », tant le script ne semble être qu’un prétexte afin de brosser des tableaux iconiques.
C’est ainsi que ces quelques épisodes offrent une véritable sensation aérienne, quasiment au sens propre du terme, dont les constituants finissent par plier le récit de manière à ce qu’il ne soit plus, l’espace de quelques vignettes, que le terrain d’une série de voltiges, comme si cette composante pouvait devenir l’essence de ces personnages super-héroïques.
Le résultat est communicatif puisque l’on a l’impression que les héros en questions « jouissent » de ce traitement, comme si on leur offrait enfin l’opportunité d’être pleinement dans leur élément.
Malgré l’aspect étrange de ce scénario conceptuel, j’ai pris énormément de plaisir à lire cette aventure, non seulement grâce à une intrigue pleine de rythme et de mystère, mais surtout par rapport à l’incroyable travail de Phil Winslade. Car si son dessin peut paraître classique au premier abord, il est d’une précision et d’une richesse telle que l’on pourrait passer des heures sur ces planches, souvent doubles, impressionnantes de détails et d’invention. Soit une mise en forme et un découpage à couper le souffle, avec moult vignettes obliques, de nombreux cadrages renversés, une architecture séquentielle qui épouse celle de la ville de New York d’une manière virtuose, et qui offre à nos deux héros des scènes de voltige d’un niveau iconique tel que je ne me souviens pas en avoir déjà vu dans un comicbook ! Mieux encore, et bien que je ne voudrais pas avoir l’air de fanfaronner en prétendant connaitre un peu les rues de Manhattan, le sens du détail et la précision géographique du dessinateur sont tels qu’on a l’impression de reconnaître les lieux, et tout ça au beau milieu d’un enchainement de plans d’une complexité hallucinante !
On se souviendra au passage que Phil Winslade avait déjà fait des merveilles avec ces personnages dans un arc de la série Daredevil : Daredevil : Playing to the Camera.
Unusual Suspects est en définitive une création conceptuelle construite sur un récit abracadabrantesque qui ne semble être qu’un prétexte afin de lancer une déclaration d’amour lyrique à deux super-héros iconiques et à leur alchimie avec la ville de New York.
Une histoire qui sort vraiment de l’ordinaire (il faut dire que je ne suis peut-être pas très objectif lorsqu’il s’agit de Paul Jenkins !), avec une approche graphique qui tire clairement l’ensemble vers le haut. Pour terminer, ajoutons que les couvertures originales sont l’œuvre d’Alex Ross, et que celle retenue pour le TPB (voir plus haut) donne une bonne idée de l’ambiance de certaines planches.
On notera enfin que nous faisons ici une entorse au thème « Living in the Past » puisque ce récit ne se déroule pas du tout dans le passé, mais bel et bien dans le présent de la période éditoriale estampillée Marvel Knights, dont cette mini-série constitue l’une des premières et éclatantes manifestations…
Spider-Man Hors-série N°3
Ligne de Vie (Lifeline) est une mini-série en trois épisodes réalisée par le scénariste Fabian Nicieza et le dessinateur Steve Rude en 2000.
Nous sommes de retour dans le passé puisque, comme l’avait fait Lee Weeks avec La Vie Après la Mort, Fabian Nicieza imagine la suite d’un arc narratif culte publié à l’origine dans les années 60. Soit la fameuse saga de « la Tablette d’éternité », et cette mini-série s’intercale ainsi entre les épisodes classiques Amazing Spider-Man #75 et 76, réalisés en 1969 par Stan Lee & John Romita Sr.
Le pitch : L’avocat véreux Caesar Cicéro, allié au truand Man Moutain Marko et au vilain l’Anguille, tente de remettre la main sur la Tablette d’éternité. D’un autre côté, Hammerhead s’associe avec le vilain Boomerang pour leur chiper la tablette au passage. Hammerhead tient sous sa coupe le Dr Connors, alias le Lézard, sur lequel il opère un chantage afin qu’il mette au point le sérum d’éternité, issu de la tablette…
Bien évidemment, Spiderman, allié pour l’occasion au Dr Strange, est venu pour mettre son grain de sel…
Une fois encore, Je dois résister afin de ne pas piquer un coup de gueule et de ne pas traiter tout le monde de débile. Mais voilà encore un récit sur lequel je m’interroge à propos de son âge mental (plutôt bas).
Si Lee Weeks proposait une relecture moderne et adulte d’une saga classique, voilà que Fabian Nicieza opère un virage à 180 degrés en proposant quant à lui une relecture dont la mise en forme narrative est exactement la même qu’à l’époque consacrée. Donc très naïve, trèèès enfantine, et trop régressive pour prendre de la hauteur !
Nicieza s’amuse ainsi à singer Stan Lee tandis que Steve Rude rend hommage à John Romita Sr, un peu comme si leur mini-série avait été écrite et dessinée en 1969. C’est très écrit, rempli de dialogues et de bulles de pensées. Mais l’ensemble reste ampoulé par un premier degré assez embarrassant (en gros, j’ai trouvé ça complètement crétin). Ce n’est donc pas une relecture, mais plutôt un hommage, sous la forme d’une itération à l’identique.
A quoi ça sert ? Quel est l’intérêt de retomber dans une sphère aussi infantile, inféodée à l’époque à une mise en forme sclérosée par le comics-code ?
Je sais bien que les anciennes histoires de Spiderman ont leur légion de fans, la plupart considérant cette période comme un âge d’or. Et puis après tout c’est vrai, certaines de ces vieilles histoires étaient vraiment très chouettes ! Mais raconter aujourd’hui une histoire de cette manière, c’est un peu comme s’habiller en peau de bête ou faire Lyon-Paris en calèche au XXI° siècle. On aurait un peu l’air couillon, non ?
En fait, écrire une histoire de la même manière qu’à l’époque en prétendant que c’est génial, c’est un peu comme si d’un coup on préférait téléphoner à quelqu’un avec deux pots de yaourt et une ficelle. C’est comme si on tenait absolument à déclarer ses impôts sur un minitel.
Pour le coup, Fabian Nicieza écrit son récit comme un rebouteux du moyen-âge à qui l’on confierait un bloc opératoire dont la technologie est pensée pour une opération chirurgicale délicate. Ou comme un tailleur de menhirs gaulois à qui l’on donnerait soudain les plans d’un building dans le centre-ville du Shangaï contemporain…
Bref. Tout ça, ça s’appelle de la régression. C’est l’inverse d’une relecture.
Il y a des choses qui étaient normales dans les années 60 et 70, eu égard aux restrictions du comics-code, aux impératifs de l’éditeur, aux limites techniques, au public cible, au manque de savoir-faire de certains scénaristes. Mais aujourd’hui que tous ces problèmes ont disparu, les restituer, c’est vraiment faire preuve de la plus élémentaire régression !
Bon allez, d’accord… Arf (long soupir et très longue respiration) : On peut éventuellement comprendre que certains lecteurs sont peut-être en quête de ces sensations d’un autre âge…
Je retourne quant à moi vers Spiderman : Bleu, un bijou de relecture où le style moderne de la mise en forme réussit miraculeusement à faire corps avec le style rétro du récit et le cadre de son époque, tout en rendant hommage à la période consacrée, l’ensemble pouvant se lire avec un regard adulte !
Spider-Man Hors-série N°4 et 5
Je serais bref à propos de ces deux derniers numéros de la chronique. Car à l’heure où j’écris ces lignes, j’avoue que j’ai déjà un peu oublié leur contenu qui m’avait clairement ennuyé au moment de la lecture.
Ces deux récits se déroulent dans le présent, mais font écho au passé puisqu’ils mettent tous deux en scène le retour d’un ennemi emblématique appartenant à ce passé. Un peu comme si les comics de super-héros ne pouvaient réellement jamais s’affranchir de cet héritage…
– Le Hors-série N°4 regroupe les trois épisodes de la mini-série intitulée La Grande Illusion (The Mysterio Manifesto en VO), réalisée en 2001 par le scénariste Tom De Falco et le dessinateur Lee Weeks.
Le pitch : Un an après sa mort dans les pages de Daredevil : Sous L’aile du Diable, Mysterio est de retour ! S’est-il réellement suicidé ? Et si tel est le cas, qui se cache donc sous le célèbre masque en forme d’aquarium ?
Etrange expérience que cette lecture. Car au delà de ce postulat ultra-racoleur (« Hé les gars ! Venez voir ! Y a un super événement de fou ! Mysterio est peut-être éventuellement ressuscité ! Ou peut-être pas ! »), on referme le livre sur une impression de néant qui nous renvoie immédiatement à la même situation qu’avant sa lecture ! C’est-à-dire que l’on n’apprend rien. On ne sait pas ce qu’il s’est passé, et on se retrouve au point de départ en ne sachant pas si Mysterio est de retour…
Pour le reste, Lee Weeks essaie de sortir le lecteur de sa torpeur mais il n’y parvient pas vraiment. Décidément, Tom De Falco ne me réconciliera pas avec la plupart des auteurs old-school…
– Le Hors-série N°5 est encore plus mal barré puisque la mini-série en question, intitulée La Vengeance du Bouffon Vert (Revenge of the Green Goblin), est écrite (en 2000) par Roger Stern et Ron Frenz, deux affreux tâcherons de la vieille école souvent capables du pire plutôt que du meilleur (Roger Stern, avec Tom de Falco d’ailleurs, avait déjà commis une horreur avec le Spiderman Extra N°23). Heureusement, ils s’adonnent ici à une narration pas trop vieillotte et même parfois prenante. C’est déjà ça de pris !
Le dessin est l’œuvre de Pat Olliffe, un habitué du tisseur qui avait déjà officié sur la série Untold Tales of Spider-Man.
Mais en réalité, le pire se situe ailleurs : Bien qu’étant présenté comme une mini-série, La Vengeance du Bouffon Vert est tout simplement un récit servant d’introduction au retour du personnage-titre dans la série régulière ! Ce qui veut dire que si vous êtes venus pour lire un récit auto-contenu, vous vous êtes fait avoir car ce dernier se termine sur un cliffhanger qui vous renvoie illico presto lire la série régulière Amazing Spider-Man !
Bref, comme on dit, voici un récit strictement réservé aux complétistes et aux accrocs de la continuité…
Ainsi s’achève notre tour d’horizon sur les publications en magazines dédiées à notre ami Spiderman dans l’optique de lire des one-shots, et éventuellement de bonnes histoires. Sur ce dernier point, il convient d’avouer que la pioche n’a pas toujours été bonne, et que ces diverses tentatives exercées par Marvel pour faire revivre le passé ne se sont pas toujours révélées fructueuses. Le Spider-Man Hors-série N°6 sera dédié à l’adaptation du premier film de Sam Raimi. Ensuite, le magazine va nous proposer une formidable série intitulée Spider-Man’s Tangled Web. Mais ceci est une autre histoire, qui vous sera entièrement chroniquée ici-même : Super-Vilains…
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« Make mine Marvel’ 1/6
La deuxième partie de notre Tornadesque ami : »comment faire le tri dans les aventures de Spider-Man hors série » ? « Quelles sont les meilleures histoires auto-contenues » ? Vos questions angoissées trouvent réponse dans ce dossier !
La BO du jour: autre icône de Greenwich village, Bob Dylan, à l’inverse de Peter Parker n’est pas du genre à regarder en arrière.
https://www.youtube.com/watch?v=67u2fmYz7S4
« Et c’est là que viennent s’opposer deux écoles à priori irréconciliables : celle des puristes pour lesquels seule prévaut l’histoire originale, et ce malgré sa forme naïve et enfantine. Et celle des lecteurs en quête d’une approche plus mature qui, lorsqu’elle est réalisée par un auteur talentueux, est une aubaine. »
Et il y a ceux qui apprécient les deux (j’ai de la chance c’est mon cas).
Je te rejoins en partie sur l’approche de l’histoire de Rude à l’intérêt limité, tel Van Sant qui remake Psychose, en reprenant les mêmes plans.
Cela me rappelle ce que disait Kirby: « le meilleur moyen de me rendre hommage, ce n’est pas de me copier, mais de continuer dans votre propre voie »
Sinon pour les histoires de Spidey , j’ai l’impression qu’on sera rarement d’accord (je suis fan des runs de Stern et de DeMatteis des années 80/90 qui me satisfont plus que celui de JMS) mis à part sur le niveau stratosphérique de Blue, une petite merveille du genre.
@Pierre : Hé ! Pierre ! je suis hyper-fan du run de J.M. DeMatteis ! Et tu verras dans le futur que je vais le répéter un paquet de fois. Je rêve d’une intégrale de ses épisodes. Je serais même prêt (carrément !) à investir dans une intégrale de la Saga du Clone qui ne reprendrait QUE ses épisodes, et cela même si ça signifie qu’il faut lire une saga incomplète sans le début ni la fin, c’est pour dire !
Heu… Par contre, Roger Stern, ah non, là. Pas du tout. C’est un peu comme David Michelinie et Steve Englehart pour moi. Des auteurs mainstream laborieux que les fans de mainstream essaient de comparer à Alan Moore. Je ne peux pas. Je choisis JMS ! 🙂
Le seul truc que j’ai lu de cette période « saga du clone » c’est le début avec Judas Voyageur que je trouvais super classe mais qui est resté un personnage obscur sans motifs bien définis.
Je n’ai jamais trop voulu me lancer dans ce gros bazar éditorial avec des révélations dans tous les sens qui reviennent en arrière et annulent tout, etc.
Je n’ai presque rien lu de Dematteis du coup.
Judas Traveller : un personnage qui fera hélas pshhitt par la suite. Même avant la saga du clone De Matteis a fait de grandes choses pour le tisseur. Il y a un vrai prélude avec un début de dépréssion de Peter où il s’enferme dans un cocon de toile pour ne plus subir d’agressions extérieures. C’est juste après la mort de ses vrais-faux parents….
Tu as réalisé un très impressionnant travail de scan pour illustrer l’article.
Effectivement, les images de Phil Winslade sont exceptionnelles et font vraiment envie. Par contre, je n’ai pas trouvé de comics ultérieurs dans lesquels Paul Jenkins reviennent au niveau d’Inhumans ou de Sentry.
Les images de Steve Rude sont tout autant magnifiques, plus esthétiques encore que celle de John Romita junior, à mes yeux en tout cas. Il y a une discrète touche d’exagération ou de maniérisme pour rendre ces pages intemporelles, pour décrire une Amérique plus rêvée que réelle.
Je suis d’accord. les planches de Steve Rude sont magnifiques. Mais Nicieza est par contre complètement à côté de la plaque !
Sinon, effectivement, cela fait un moment que Jenkins n’a pas fait quelque chose d’aussi bien qu’à l’époque de Sentry et Inhumans.
@Tornado: le WordPress ne me permet pas de laisser des commentaires avant publication. Donc entre temps, ma mémoire risque de flancher car grâce à ce dossier j’ai presque tout acheté De Tangled Web à ces épisodes. Et j’ai vraiment tout aimé : l’histoire amusante de Darwin Cooke, celle sympathique de Zimmermann. Et je suis encore soufflé par le récit de Zeb Wells qui à chaque fois m’épate un peu plus.
Lee Weeks: d’accord avec toi, l’histoire manque de substance, c’est loooooong, mais l’ambiance est suffisamment prenante pour être indulgent.
Par contre, et tu le dis toi même, tu n’es pas très objectif concernant Jenkins. Je n’ai lu ni Sentry ni Inhumans. Du coup, il a vraiment brillé à mes yeux au moment de Civil War. Je me rappelle de son Prelude to Schism chez les Xmen où il alternait de bons dialogues sans paraître savoir où aller….Là, c’est encore la même chose. Les dessins de Winslade sont superbes pour le reste ce complot contre le Caïd sent le fromage cru. Mais tout son run sur SM avec Buckingham au dessin ne m’a pas convaincu. Il y manque un peu d’énergie je trouve.
Sinon, à ton inventaire il manque un SM hors série fort aimable : une histoire où Spidey doit sauver un bébé façon Guardian devil et où tous ses adversaires lui tombent dessus. C’est situé post OMD et c’est dessiné par Paul Azaceta je crois.
// Roger Stern : c’est pas lui qui a écrit la saga du costume noir originale, les histoires avec le Puma, le coming out de MJ ? J’en garde de bons suvenirs. Par contre ses Xmen Vs Avengers étaient catastrophiques. Mais il a écrit aussi cette histoire émouvante.
De mémoire il a laissé la place à DeFalco au moment de la saga du costume noir, c’est donc lui qui a écrit les histoires avec MJ, le Puma, et la longue intrigue sur le Hobgoblin hérité de Stern.
Stern c’est aussi et surtout les histoires de Docteur Strange avec Paul Smith, l’histoire de Spidey avec le Fléau, les Vengeurs de Buscema des années 80, ou encore le graphic novel Doctor Strange & Doctor Doom triumph and Torment.
Et le Captain America de John Byrne également.
Ah oui. Alors là pour le coup. respect. Cette histoire demeure superbe. Je note dans un coin de redonner sa chance à Roger Stern, si l’occasion se présente…
Super article.
Death & Destiny est le meilleur du lot pour moi. Je n’ai pas trouvé ça long. Ou disons que pour une fois, j’ai apprécié que ce soit posé plutôt que bourré d’action. Et tout le volet émotionnel sonnait juste.
Pour ma part je n’ai pas trop accroché à Unusual Suspects. Comme tu le dis c’est abracadabrantesque. J’ai trouvé ça assez bizarre et du coup oubliable. On retrouve bien là ton affection pour la forme qui est certes classe. Mais ça ne m’a pas suffi personnellement.
Je n’ai pas lu les autres et je vois que je ne manque pas grand chose.
Faudra que tu m’expliques ce qu’est une mise en forme enfantine quand même^^ Attention je comprends bien ce que tu reproches aux vieux comics, je comprends qu’on trouve la narration lourde, maladroite, bavarde, etc…mais c’est quoi une forme narrative enfantine ? Est-ce que tu veux dire par là que c’est une narration qui prend son lecture pour un gosse en expliquant tout dans des bulles de pensées ?
Par contre j’aime bien le style de John Romita Sr copié par Rude. Des dessins old school oui, mais qu’on pourrait surement mettre en service d’une narration plus moderne. Je trouve ce style élégant.
@Matt : « Enfantine. Est-ce que tu veux dire par là que c’est une narration qui prend son lecteur pour un gosse en expliquant tout dans des bulles de pensées ? »
Par exemple oui. Ou bien lorsqu’un héros en slip arrive et parle de lui à la 3° personne en déclamant des formules moyenâgeuses, un peu comme les dessins animés Hanna Barbera de notre enfance, du style « Mightor » ou « David & Goliath ».
C’est vrai que je n’ai pas assez parlé des planches de Steve Rude qui sont superbes. Sur des scénario de type « Spiderman Blue », il pourrait être l’homme de la situation, sans doute.
Je n’ai lu que la mini Unusual Suspects. J’en garde un souvenir sympathique mais sans plus. J’avais préféré la prestation de Winslade dans Playing to the Camera. Je crois quand même que le scénar faisait poindre une potentielle relation entre Foggy et Natasha Romanov, piste qui ne sera pas explorée par la suite.
De Jenkins, j’avais moi aussi beaucoup aimé Inhumans. Par contre, son Wolverine : Origins ne m’avait pas du tout convaincu…
Parmi tout le reste, les dessins de Rude ont la grande classe tandis que le dernier scan légendé « Le retour de la revanche » est assez moche…
Il faudrait que je note certaines de ces références de mags VF pour mon prochain passage chez un bouquiniste (mais ça n’arrive que tous les 6 mois environ…)
Arf, je viens de me relire (enfin survoler) un arc avec Judas Traveller (Pouvoir et responsabilité, où Spidey retrouve son clone et où Traveller met la grouille à l’institut Ravencroft).
Ben ça pique un peu les yeux avec des artistes comme Steven Butler ou Tom Lyle qui singent vaguement Mark Bagley…
Déjà, le look de Traveller, cumulant manteau + cape et grigris… il ressemble à rien ce personnage !
Et j’avais totalement zappé la fine équipe qui constitue sa suite : Shakra, Herr Nacht, Médée… des clichés ambulants…
Et dans ce marasme, les textes de JM De Matteis éclipsent totalement ceux des autres scénaristes. Ils sont plus profonds, mieux ciselés. Mais à coup d’un bon épisode par arc, c’est quand même pas folichon…
@JP : Heu… JP; t’es gentil là, mais tu es entrain de miner mon futur article sur cette saga, où je vais dire exactement la même chose scrongnugneu !
Ah ? Tu as un futur article là-dessus, Tornado ?
Vite, il faut que je prépare une figurine de Traveller ! Euh… finalement non, je préfère faire sans !
Méeuh bande de méchants ! Il était classe Traveller. Un peu habillé en mode 19eme siècle certes…mais bon. Disons qu’au delà de son look, j’aurais bien aimé que ce perso soit davantage développé. Son côté médecin qui étudie la folie était sympa.
Tiens bah pour faire écho à l’article d’aujourd’hui, Traveller aurait pu psychanalyser Peter, ç’aurait été une bonne idée. Il le fait plus ou moins à Ravencroft mais son rôle aurait pu évoluer dans ce sens. Un méchant plus psychologique.
Vous êtes durs avec la saga du clone. Remettez vous dans le contexte de l’époque. Marvel, c’était que les Xmen quoi !
DD c’était Fall from grace. Et tout à coup l’ambiance de Spidey devenait incroyablement oppressante.
Avec le recul, oui, cette histoire de Judas et ses tests n’ont aucun sens. Et bcp d’histoires semblent toutes droit sorties de Batman avec le Jackall version Joker. mais à l’époque, mazette, on y croyait !
Bah c’est dommage en fait que ça n’ait aucun sens. Les tests de Judas auraient pu avoir un sens si le perso avait été développé. Genre c’est une sorte de médecin qui étudie la nature humaine en foutant le bordel sans se préoccuper des conséquences car la connaissance est plus important pour lui. Non franchement je lui voyais un potentiel à ce perso.
Et puis son look on s’en fout un peu. On parle des vilains de Spidey là. Il est plus classe avec son pyjama vert Octopus peut être ?^^
Bon, on en reparlera, mais dans la saga du clown, ce personnage est un véritable ballon de baudruche !
Ben par la suite je ne sais pas ce qu’il devient. Je me base juste sur la saga à Ravencroft.
Ensuite, il y a tout un passage intitulé le « Procès de Peter Parker », et c’est vraiment très mauvais (par Tom DeFalco). Je crois qu’après ça, les responsables éditoriaux, ne sachant plus quoi faire de ce personnage devenu embarrassant (à force d’être écrit n’importe comment), on trouvé cette idée lamentable d’en faire un simple pantin illusionniste (tout n’était qu’illusion, une fois encore…).
Ah…mouais…dommage.
Encore une fois j’aimais bien son côté psychanalyste mystique. Une sorte de deus ex machina qui permettait de creuser dans les troubles de Peter. Il aurait pu rester super mystérieux comme personnage d’ailleurs. Il aurait juste fallu lui donner un but plus clair, comme étudier la nature humaine ou je ne sais quoi…
Je n’ai pas une vision d’ensemble. Juste de la saga Ravencroft dans laquelle il m’avait laissé une impression classe d’érudit en quête d’on ne sait quoi contre lequel personne ne peut faire grand chose et qui servait de prétexte à faire plonger Peter dans les méandres de sa folie.
Enfin perso j’ai lu ça gamin et c’était la première histoire où je voyais Spidey aussi vulnérable et je trouvais Traveller classe et flippant.
c’était la première histoire où je voyais Spidey aussi vulnérable et je trouvais Traveller classe et flippant. Pareil !
J’avais bien aimer la saga du clone moi aussi. Du moins le début avec cette ambiance hyper angoissante, Peter qui pète un cable. Mais sur la longueur je m’étais éssouflé et perdu pas mal d’intérêt pour l’histoire vers la fin de Peter Parker en prison.
Ce sera sympa de lire un article sur cette saga qui a bien partagé les fans du tisseur de toile.
@Thierry : la première partie de la saga du clone est chroniquée ici. Je crois comprendre que Tornado a la deuxième dans les cartons.
Première partie déjà lue, Boss. Vivement la seconde…
Bon, juste pour dire que j’ai lu l’article, merci pour le panorama ! Je ne connais rien ni même les auteurs, mais je rejoins Présence et Tornado et JP pour les dessins de Rude et de Winsdale. J’adore les couvertures de Alex Ross également.
Par contre je n’ai pas lu tous vos commentaires car je ne connais rien à tout ça. Le seul Spider-man que j’ai lu là-dedans, et que j’ai en version kiosque, c’est le Garth Ennis dans la série Tangled Web. Enfin je crois…
Et j’adore le titre de Dylan.