Focus : BATMAN : DARK CITY et BATMAN NOCTURNE
Une inter-review de JB VU VAN par JP NGUYENVO : DC Comics
VF : Urban Comics

Dans la nuit noire, dans la nuit noire et obscure, obscure et sombre
© DC Comics
© Urban Comics
Deux gros morceaux pour cet article : les runs de Chip Zdarsky sur la série BATMAN (jusqu’à ABSOLUTE POWER pour les besoins de cet article) et de Ram V sur DETECTIVE COMICS, publiés en parallèle entre 2022 et 2024.
Le présent papier va ainsi couvrir les numéros 125 à 150 de la série BATMAN ainsi que KNIGHT TERRORS: BATMAN n°1 et 2 et les tie-ins du crossover GOTHAM WAR pour le récit de Zdarsky, et DETECTIVE COMICS 1062 à 1089 ainsi que DETECTIVE COMICS ANNUAL 2022, la mini-série KNIGHT TERRORS: DETECTIVE COMICS côté Ram V.
En VF, Urban Comics semble avoir honte de reconnaître que ces récits viennent de 2 séries régulières. La saga de Zdarsky est ainsi publiée en 6 tomes chez Urban sous le titre BATMAN : DARK CITY. Le run imaginé par Ram V sous la forme d’un opéra, baptisé GOTHAM NOCTURNE en VO, devient pour sa part BATMAN NOCTURNE en VF en 5 tomes. Si Zdarsky et Ram V sont les auteurs principaux de leurs runs, ils sont accompagnés d’autres auteurs (notamment Si Spurrier et Dan Watters) ainsi que par une kyrielle d’artistes trop nombreux pour les citer sans faire un inventaire à la Prévert. Un gros bébé en perspective, mais fort heureusement, le Dr. JP est de service pour faciliter l’accouchement.
JP : Hey, JB, je suis largué sur les mésaventures contemporaines de Batman. Je me suis arrêté vers le milieu du run de Tom King. Je sais juste que Bruce Wayne n’a pas épousé Selina Kyle et je crois qu’Alfred est toujours mort pour l’instant… Tu pourrais me faire un topo sur des runs récents du Dark Knight ?

Des nuits agitées
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JB : “Dans les épisodes précédents” : Gotham tombe sous l’emprise de Bane. Puis du Joker. Puis de l’Épouvantail. Ra’s Al Ghul meurt pour la nième fois, et Harvey Dent est à nouveau guéri “définitivement” de Double face. Jim Gordon quitte la police de Gotham et Renée Montoya le remplace en tant que commissaire. Après un passage en taule, Catwoman est devenue une cheffe criminelle.
JP : Tout cela me fait penser au sketch des Inconnus sur Thierry La Fronde : “Thierry, ils ont encore enlevé Isabelle !” Après des décennies de parution, les astuces cosmétiques peinent à cacher l’absence de nouvelles idées…
JB : Oh, on a déjà un peu tout vu. Il n’y a qu’à voir les runs de Zdarsky et Ram V, simples à résumer puisqu’ils partent de la même base. Pour employer la formule consacrée, Batman se sent de plus en plus vieux, usé et fatigué et doute de sa mission, que ses ennemis vont tenter de mener “à bien” par des moyens bien plus extrêmes. Bref, un parfum de BATMAN: KNIGHTFALL, amplifié par l’apparition chez Ram V de Jean-Paul Valley, éphémère Batman brutal (NdJP : il s’est souvenu de cet ancien personnage, quelle mémoire vive, ce RAM !)

À quand la retraite ?
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Côté Zdarsky, la mort d’un vieil ennemi déclenche l’éveil de plusieurs garde-fous de Batman, qui se retrouve traqué puis exilé par ses propres créations. Chez Ram V, une famille liée aux origines même de Gotham juge que la mission de Batman est un échec, et compte bien conquérir la ville. La première partie de leur plan : débarrasser Gotham de Batman ! Les 2 runs ont également en commun des trucs très spécifiques : des démons intérieurs issus du run de Grant Morrison et d’une histoire de Peter Milligan, des immortels ayant des ambitions pour la ville du Chevalier Noir, et des mentalistes qui ont modelé l’esprit de Bruce Wayne. Et bien entendu, outre la Bat-Famille, le Joker et Catwoman joueront un rôle crucial dans chaque cas…
JP : Ram V est un scénariste que je connais très peu. Je n’ai lu que TOUTES LES MORTS DE LEILA STARR, que j’ai trouvé bien, sans plus. D’ailleurs, c’est quoi ce nom ? Ça se prononce Ram “Vé” ou Ram “Cinq” ? Il serait pas de la famille du chanteur Keen’V ?
Oui, dans cet article, je suis déterminé à poser toutes les vraies questions ! Les lecteurs ont le droit de savoir ! Est-ce que Zdarsky ramène Hush ?
JB : Raccourci de Ramnarayan Venkatesan selon Wikipedia. Franchement, de toi à moi, se présenter via une forme abrégée de son nom, quelle honte ! Zdarsky (de son vrai nom Steve Murray, parce que… hein ?) ne ramène pas Hush, mais son successeur immédiat, oui, avec la saga annoncée Hush 2 (d’une simplicité limpide pour le lecteur qui ne risque pas de confondre ça avec, par exemple, “Le retour de Hush” !)
Justement, en termes de style d’écriture, malgré des prémices similaires, Cracker Zdarsky et Ram V partent chacun dans des directions différentes. Ram, Ram, Rameur, Ramez propose ainsi avec BATMAN NOCTURNE une histoire à portée plutôt spirituelle. Le récit commence par un conte mythologique, et le héros passe une bonne partie des 2 derniers albums à lutter contre des visions au sein de son propre esprit, sans pour autant aller dans le surréalisme hermétique d’un Morrison.
Pour Les Bronzés font du Zdarsky, l’approche est à l’opposé. BATMAN: DARK CITY est un actionner permanent, avec du robot invincible à la Terminator, une traversée du Multivers façon Spider-Man: Into the Spiderverse (Spider-Man New Generation en VF, pour une raison qui m’échappe), une guerre croisée entre voleurs, héros, police et un invité surprise dans le crossover Gotham War, les origines du Joker, jusqu’à finir par où on a commencé : une baston contre le même androïde qu’au début du run (plus ou moins).
Chip Zdarsky est un des auteurs qui me font me sentir vieux et en décalage avec le lectorat actuel. Il est assez souvent encensé alors que son DAREDEVIL me rend malade et que son AVENGERS TWILIGHT m’a semblé juste correct.
Est-ce que c’est dans l’un de ces deux runs que Bruce Wayne perd sa fortune ? Si oui, comment est-ce exploré ?

On n’est plus chez soi
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C’est avant ces 2 runs que Bruce perd son empire, dans THE JOKER WAR. Cependant, on en ressent les ramifications tant chez Zdarsky que chez Ram V. Chez Ram V, Bruce Wayne est perçu comme un protecteur déchu de Gotham, et l’un de ceux qui comptent reprendre sa mission se lie d’amitié avec Bruce – un lien qui va s’avérer décisif dans le récit. De plus, NOCTURNE oppose l’élitisme des antagonistes aux masses silencieuses, que rejoint notre héros avec sa déchéance financière.
Par comparaison, le run de Zdarsky est très référentiel et tire ses sources de plusieurs évènements récents : la perte de la fortune de Bruce, mais aussi la mort d’un proche durant le run de Tom King. Les récentes tragédies le poussent mentalement à bout, ce qui déclenche l’émergence de la personnalité “de secours” Zur-En-Arrh déjà apparue chez Morrison. Bruce perd également une partie de son héritage avec le Manoir Wayne, et doit apprendre à lâcher prise avec le passé. Cependant, le statu quo est sacré, et il faudra attendre ABSOLUTE BATMAN pour avoir un héros vraiment démuni…
Hey, n’essaie pas de m’embrouiller ! ABSOLUTE, ça se passe dans un autre univers, non ? Vu de loin, je crois que ça correspond à une nouvelle version DC du Ultimate de chez Marvel. Revenons à nos moutons (ou à notre bélier, vu qu’on parle de Ram) : si au niveau scénario, j’ai l’impression d’un remix d’histoires déjà lues, aux dessins ça donne quoi ?
Pour l’impression de déjà-vu, c’est particulier. Ram V part de bases familières, notamment le run de Morrison, pour composer sa propre histoire. Zdarsky est pour sa part dans une mouvance qui me dérange, celle de citer tout l’historique du personnage, quitte à réécrire des passages déjà vus à sa sauce (NdJP : la sauce Chip-otle ?) Un autre exemple de cette tendance : le Amazing Spider-Man de Nick Spencer.
Pour les graphismes, dans les 2 cas, on voit défiler beaucoup d’artistes. C’est plus particulièrement gênant dans NOCTURNE où dans des numéros portant sur des scènes consécutives, on a droit à des styles très différents, ce qui nuit à la sensation de continuité. Côté Zdarsky, le visuel est largement plus stable (Jorge Jimenez assure la plupart des planches) et orienté vers le spectaculaire non-stop. C’est surtout le tome GOTHAM WAR qui alterne la plus grosse diversité visuelle en raison du crossover qu’il héberge. En dehors de cette histoire, certains numéros de DARK CITY accueillent plusieurs artistes, souvent à dessein (NdJP : et un peu à dessins, aussi…) pour accompagner le passage du héros à travers le multivers (on croisera le Batman de Dark Knight Returns comme celui des films de Tim Burton ou de la série des années 60 !)

Joker : Année un et ses flash forwards vers un futur apocalyptique, logique quoi…
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Ceci-dit, à l’image du ton de l’écriture, les dessins de BATMAN NOCTURNE sont souvent fantasmagoriques, tendant vers l’horreur ou la sensation de perte de repères, faisant la part belle aux séquences hallucinatoires. Côté DARK CITY, les cases vont plutôt vers l’action et les combats. On y retrouve beaucoup de relectures également : ici une référence à la scène où Bane brise le dos du Joker, là un retour à THE KILLING JOKE.
Des chapitres qui sortent du lot ? Des pages mémorables ?
Paradoxalement, je retiens surtout des back-up sur BATMAN NOCTURNE. Paradoxe car elles sont écrites par d’autres auteurs, notamment Si Spurrier. Ces courts chapitres permettent de développer des personnages annexes, comme Harvey Dent / Two-Face, dont les personnalités se débattent avec un intrus dans leur esprit. Les pages mettent visuellement en scène ces moments de conflits intérieurs, avec un Harvey sans cicatrices et un Two-Face entièrement monstrueux illustrés par Hayden Sherman.

Le jeune Harvey en train de faire scission avec lui-même, complètement glucose
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Spurrier alterne l’écriture de ces back-ups avec Dan Watters, qui va s’intéresser à d’autres antagonistes : le grotesque Ten-Eyed Man, structurant les cases de chaque page de ses doigts surmontés d’yeux, alors qu’il enquête sur le trou dans l’esprit de la ville, un trou en forme d’homme chauve-souris – tout en recherchant désespérément une pizza – une parenthèse évoquant fortement les séries Vertigo, ici encore mise en page par Sherman. Ou encore la rechute tragique dans la folie et la violence de Duela Dent.
Des images créatives, baroques, qui dans cette lecture jumelée des 2 runs tendent à éclipser le travail des artistes de BATMAN DARK CITY, plus proche des standards habituels du genre. Le Gordon squelettique (NdJP : ça, c’est un coup de Chip-crevette) du deuxième tome impressionne peu par comparaison. L’apparition de Batmen colorés de différents univers est amusante mais déjà vue. Beaucoup de SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! dans d’impressionnantes scènes d’action, mais rien qui sorte de l’ordinaire. Une image qui me reste dans ce run, c’est le sourire du Batman de Zur-En-Arrh, dans une posture tout droit sortie du Silver Age mais dont l’expression est une façade trompeuse. Encore d’une back-up d’ailleurs, au titre significatif pour notre héros : “I am a gun” !

Décidément, les Batmen qui rient, c’est jamais jojo
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Mouais, de ce que tu me racontes, ça m’a pas l’air canon-canon, tout ça ! Il me semble toutefois que tu es plus bienveillant envers le run de Ram V, qui aura su mener sa barque, là où celui de Chip Z sentirait davantage le paquet éventé… Mais si ce qui t’a le plus marqué se trouve dans les back-ups, ça n’augure pas vraiment d’un grand cru de Batcave pour les deux histoires principales… Entre un RAM pas gai et un Chip pas craquant, le menu n’est pas folichon. D’après toi, lequel emporte le morceau ?
Disons qu’en termes graphiques, c’est dans les back-ups que se trouvent à mon avis les pages les plus créatives. Au niveau des histoires, chez Zdarsky, je n’ai simplement pas accroché au délire du Multivers ou à celui du “garde-fou”-ception de Batman. Je n’avais pas non plus lu au préalable le BATMAN: THE KNIGHT du même auteur et comme Zdarsky fait d’une de ses “créations” (une copie carbone de Hugo Strange) un élément majeur de son histoire, bof quoi. Et les événements s’enchaînent sans impression d’impact sur le perso. Batman se fait même trancher une main sans que cela s’en ressente (j’avais même loupé l’info à la première lecture !), ou que le lecteur s’inquiète que la mutilation soit permanente… Par contre, si on s’intéresse à l’actualité de DC et à la marche vers ABSOLUTE POWER, le run de Zdarsky est un incontournable.
Ram V propose lui aussi une longue histoire, mais parvient (à mon sens) mieux que son collègue à varier les ambiances : un récit se déroulant au XVIIIe siècle et racontant la fondation (et le péché originel) de Gotham, tout un tome dédié à l’élaboration d’un casse dans le genre Selina’s Eleven, la traque du héros par un loup-garou, des affrontements entre hommes et dieux : bref, des histoires inhabituelles pour le personnage. On est moins dans la routine de DARK CITY aux ressorts très… comicbookesques. Et, mieux que Zdarsky, je trouve que Ram V sait écrire un Batman qui galère (NdJP : forcément, avec Ram) et qui échoue.

Des démons intérieurs de tous les côtés !
© DC Comics
BO :
Salut les potos.
si maintenant JB se JPise où va le monde (la bonne question de la semaine).
Bon je ne suis plus ce type de comics depuis une paie maintenant et votre article me rassure sur mon choix.
Néanmoins il y a un aspect, non essentiel à ma pauvre existence dans ce bas monde (je suis à peine quelques mètres au dessus du niveau de la mer), que j’aurais aimé lire.
Pour des « nouveaux » lecteurs ou du moins des lecteurs pas anciens, vous m’avez compris, pas des J…quelque chose ou des flèches comme moi, ces run sont ils :
– intéressants ?
– incontournables ?
– adapté finalement au public actuel ?
– ou bien est ce simplement des comics moyens dans une production moyenne mais comme c’est Batman et que c’est beau …… et que Z, Y et V cela fait des points au scrabble alors c’est vachement hyper cool de la mort qui tue.
– Obi-Wan Kenobi ?
Sympa la BO à écouter le matin.
À mon avis ? RAM V : Intéressant. Zdarsky : le scrabble.
J’ai trouvé le premier épisode de Ram V inutilement compliqué. Quant à Zdarsky, il est désormais sur ma liste noire. Je ne sais pas ce qu’on lui trouve à ce mec.
Merci pour ce teamup plein d’esprit et de bons mots.
En même temps, il y a le label JP, c’était un acquis.
Tout d’abord grand merci à JB pour m’avoir laissé squatter son article ! N’ayant pas lu ces runs, je l’ai laissé sélectionner les illus et j’ai apprécié les références aux Inconnus dans les légendes.
Pour la question de Fletcher : il m’est de plus en plus difficile de me mettre dans la peau d’un « nouveau » lecteur. Les quelques fois où je lis un blog francophone ou que je tombe sur une vidéo d’un fan un peu jeune, il me semble que les plus passionnés finissent par s’intéresser aux lectures patrimoniales car l’histoire éditoriale de personnages comme Batman et autres est riche et que les lecteurs éclairés comprennent qu’il y a plusieurs versions de Batman, autant que d’auteurs ou presque.
Partant de là, je pense que les récits hors continuité présentent plus d’attrait que ceux s’inscrivant dans le flux des séries régulières où X est mort, puis pas mort, puis guéri puis à nouveau méchant, tout ça sous les yeux du 45ème Robin…
Mais il y a quelques mois, j’étais dans une librairie Glénat, au rayon Comics, et je captais la conversation entre deux autres clients à propose de Batman… « Ouais, c’est le run de Morrison, c’est génial ! Et y’a le one-shot de Bermejo ! Ils sont trop classes les dessins ! »
Je ne pense pas que le lectorat soit un ensemble homogène mais la « hype » ou « l’aura » d’un auteur ainsi que l’esthétique des dessins me semblent deux facteurs influant sur les ventes. Plus Batman, of course (je ne pense pas Ram V ou Zdarsky sur Trotro, ça se vende pareil).
Je dois avouer que je fatigue sur la continuité. Je viens de lire Dawn of JSA et je trouve la série principale imbitable si on n’a pas BAC+5 en historique DC Comics (ressortir la série Eclipso et en faire un élément narratif crucial, faut oser).
Sinon, merci à toi pour ton aide ! Je ne savais pas trop comment approcher ce gros morceau.
Je sais que JP est dans le gang des rédacteurs dès que je lis une référence (pertinente, drôle, bien placée) aux Inconnus. Et là on en a deux.
Dans ma bibliothèque, je suis certain que le plus de comics que je possède concerne Batman ou la Batfamily et son univers. Mais je n’ai pas lu ces runs et même après la lecture de votre article, je n’en ai pas envie, même si j’aime bien ce que je connais de Zdarsky (dessinateur) et que je devrais tenter Ram V depuis longtemps.
Merci pour les explications éditoriales, c’est un peu compliqué, mais je trouve ça bien que Urban essaie toujours de rassembler les tomes selon les auteurs (c’est après tout une motivation importante pour moi lorsque je décide d’acheter, qui a écrit, qui a dessiné…). Ca fait beaucoup de volume au final, ces deux titres !
D’ailleurs vous allez peut-être pouvoir m’éclairer, vu qu’on en parle : c’est quoi la vraie continuité ? Celle de Batman la série ou celle de Detective Comics (surtout que bon, c’est le nom qui donne le sigle DC…) ? Pourquoi deux séries parallèles ? Se passent-elles dans le même univers, à différentes périodes ? Ou deux univers ?
« on croisera le Batman de Dark Knight Returns comme celui des films de Tim Burton ou de la série des années 60 ! » Ca a déjà été fait par Ellis dans Planetary, rien de bien neuf non ? J’avais déjà eu le sentiment de relectures – citations – redites dans le run de Morrison (surtout parce qu’on voyait bien qu’il voulait englober le Silver Age, pour ce que j’en sais), c’est encore plus flagrant dans le run de King (mais cela sert totalement son propos et ne fait pas du tout gadget, au contraire, cela alimente ses histoires) mais là ça commence à faire beaucoup, non ? A s’auto-alimenter sans plus de jus, du pur cannibalisme ?
Quant au futur post-apo, c’est pas Scott Snyder qui a débuté la chose (qui s’est même retrouvée dans les films du DCU) ?
Respect pour la mise en page des scans, pas évident de faire se répondre et illustrer pertinemment deux oeuvres différentes.
OK tu avais déjà fait une blague sur l’informatique avec RAM, mais sur la dernière question, je suis certain que tu aurais pu trouver mieux entre RAM et Chip…
Hop, je vais directement mettre cet article dans mes préférés de l’année, j’ai adoré cette interview des deux J! Les Js!
La BO : chef d’oeuvre.
Les 2 récits sont en continuité. Plusieurs des back-ups évoquées aboutissent à des séries limitées ou régulières (le Pingouin de Tom King, un run sur The Question, une série sur Two Faces, etc). Mais Absolute Power est davantage intégré à la préparation de l’event Absolute Power.
Batman et Detective Comics sont supposés se dérouler en parallèle, mais bien malin qui saura articuler le tout, sans compter les autres titres comme Le Joker qui a également un impact sur les personnages, notamment Jim Gordon.
Bah, le post-apo, tout le monde y a mis du sien : Momo et son Damian adulte dans Batman 666 par exemple.
Merci pour ta lecture !
Merci pour tes réponses ! Batman 666 ça ne me dit rien, je dois pourtant l’avoir… mais ma lecture du run de Morrison remonte à bien des années maintenant.
Batman n°666 (de la série régulière) est un flash forward sur Damian adulte devenu le Batman d’un Gotham au bord du gouffre.
Pour Cyrille : il n’y a pas deux mais trois références aux Inconnus et deux ont été faites par JB (dans les légendes…)
Cool : le retour de l’incontournable Batman.
Le format de l’interview fonctionne parfaitement, avec des jeux de mots bien placés.
Je découvre avec plaisir comment deux scénaristes inventifs s’installent chacun sur une série Batman et concilient l’obligation de respecter les canons du personnage et tout ou partie de son historique, avec le fait qu’il existe tellement d’histoires de Batman que c’est un défi au bon sens que d’essayer de faire original. Puis je tombe sur cette remarque :
Mais si ce qui t’a le plus marqué se trouve dans les back-ups, ça n’augure pas vraiment d’un grand cru de Batcave.
Un jugement de valeur tranché, mais il est vrai que Simon Spurrier et Dan Watters sont des auteurs à la forte personnalité.
Merci beaucoup pour cette présentation.
Merci pour tes retours ! Je suis un grand fan de Spurrier, ça a pu jouer ^^
coucou les gars.
Bravo l’article m’a bien fait marrer avec ces incessants jeux de mots (RAM pas gai…je me bidonne…^^)
Merci de me faire économiser des brousoufs avec ces histoires visiblement écrites sous Chat GPT.
C’est le festival de l soupe tiède ce que vous décrivez, donc ce sera sans moi.
Si on peut aider ! Toujours un plaisir de te voir passer !
« Entre un RAM pas gai et un Chip pas craquant, le menu n’est pas folichon » -> 🤣
C’est une super idée cet article en forme de rétrospective doublée par une ITW ! c’est vachement ludique et du coup tout devient parfaitement compréhensible ; alors que, si on ne suit plus la continuité (c’est mon cas et on est pas près de m’y revoir), c’est devenu un gloubiboulga de fou ces séries ongoing multiples.
Sincèrement, je ne comprends pas qu’on puisse continuer à lire cette continuité devenue complètement déglinguée. Je ne comprends pas pourquoi les big 2 n’arrêtent pas les frais et fassent enfin des albums autonomes, quitte à continuer à écrire sur les mêmes persos. Les lecteurs ongoing actuels sont devenus des extraterrestres pour moi.
Et merci pour la super BO !
Ah ça, la série Batman, entre City of Bane –> Joker War –> Fear State –> Shadow War –> Planète Lazarus –> Gotham War –> Absolute Power, difficile de trouver un instant pour respirer. Même moi, je sature, c’est dire !
Piste de réflexion pas du tout étayée mais que je lance comme ça:
Après avoir longtemps couru après le mythe du « renouvellement du lectorat », les éditeurs se seraient résigné au moindre des deux maux: « le remplacement du lectorat ».
Les dernières fois que je lisais commentaires sur les réseaux ou encore que je voyais des vidéos sur le sujet…J’ai réalisé que les intervenants n’ont pas automatiquement lu (voir même évité) les « classiques du genre » (et j’inclus aussi bien des trucs vintage bien « naïfs » que DARK KNIGHT)
Qui se soucie à présent que les séries ne sont pas raccords avec des trucs qu’ils n’ont pas lu…?
Qui se soucie d’une série qu’il ne lira plus jamais de sa vie?
Les seuls embêtés sont ceux qui tentent de raccrocher les wagons et qui peuvent être à même d’énumérer toutes les incohérences, répétitions…
mais ces derniers sont de moins en moins nombreux…ils jettent l’éponge, meurent (oui parce que les comics qui partent encore pour la plupart des années 60 voire des années 40, ben ça nous rajeunit pas…)
A chaque fois que je lis un titre récent du bout des cils, j’y vois un révisionnisme douteux (SPIDER-MAN LIFESTORY), une itération très éloignée du sujet (Wonder Woman de plus en plus violente en mode Conan le barbare), voire même un contresens complet (HOX/POX), le plus souvent un personnage réduit à trois ou quatre traits dominant éliminant d’office toute ambiguïté qu’on pouvait retrouver même dans les récits les plus naïfs…J’ai complément perdu le plaisir d’en lire…
Je ne sais pas du tout comment font les Xavier Fournier et consorts pour continuer à analyser le sujet. Je les admire pour ça.
Et vous JB et JP?
Je me souviens d’un lecteur étant venu à Batman via les films de Nolan et qui trouvait les dessins de DKR moches, alors que pour moi, c’est l’œuvre culte qui m’a rendu fan de Batman (avec le DA BTAS)
A chacun son vécu de lecteur et son horizon d’attente.
Sur la production contemporaine, je fais une veille très light et de temps en temps, je tombe sur des récits qui me font passer de bons moments de lecture, voire que j’aurais plaisir à relire.
Il y avait eu Catwoman Lonely City par exemple.
Là, je suis la mini Black Canary en 6 numéros par Tom King et Ryan Sook.
Je lis très peu de tout ce qui sort et j’espère tomber de temps à autres sur de bonnes pioches. « Je prends mon temps, la vie n’est que moments. » (Non, cette citation approximative n’est pas des Inconnus).
Pff, Black Canary… Je vois un de mes personnages préférés, Lady Shiva, cracher au visage de son adversaire, je me dis « Ouais, Tom King, quoi… »
Le fameux néo-fan qui ne jure que par Batman: White Knight, Morrison ou Hush comme des classiques, ce sera aussi le premier à s’indigner d’une adaptation qui ne respecte pas l’apparence physique du personnage comics. Que Batman tue, que Flash soit un rigolo, on s’en fout. Mais surtout, ne mettez pas des femmes, des persos gay ou des acteurs de couleurs !
Il se plaindra que le Captain Marvel moderne est woke parce que c’est une femme en ignorant qu’il y a des décennies, c’était une femme noire ou un perso LGBTQ+. Qui se plaindra qu’un personnage de seconde zone comme Wonder Man est casté avec un acteur de couleur pur le politiquement correct alors qu’on a une Catwoman et un Harvey Dent blacks depuis plus de 40 ans.
Le néo fan considère que ce qui est plus vieux que lui ne vaut pas la peine d’être lu (un peu comme ceux qui refusent de regarder des films en noir et blancs…), mais est aussi fanatiquement dévoué au respect de l’image d’Epinal que la pop-culture s’est faite de ces persos de papiers.
Hello camarades et merci pour votre topo. Je n’étais pas convaincu au feuilletage je ne le suis pas plus maintenant. Comme avec presque toutes les séries régulières actuelles DC…