Encyclopegeek : Alice Cooper
1ère publication le 27/02/16- Mise à jour le 05/02/22
par BRUCE LIT
Illustrations de EDWIGE DUPONT
Cet article est une rétrospective du rocker Alice Cooper. Votre serviteur a déployé des trésors de pédagogie pour que vous puissiez le lire sans ne rien connaître ni au personnage, ni au rock, alors EXÉCUTION ! Double identité, schizophrénie, monstres, mutants et rédemption, vous êtes normalement en terrain connu…..
Oui ! Ça devait finir par arriver ! Après James Dean et Pink Floyd, il était dit que je viendrais vous bassiner avec la troisième idole de ma vie : Alice Cooper. Et si vous aimez ce blog, génuflexion imposée devant le maître ultime du Shock Rock ! Parce que sans lui, ce blog n’existerait pas (toute la story ici). Pas plus que tout un pan de la culture populaire.
Et parce que nos rockers tombent comme des mouches, il était juste que Bruce Lit lui rende hommage avant que Télérama et les Inrocks ne le fassent post mortem, eux qui ne lui consacrèrent aucun article depuis leur création.
Vous êtes prêts ? Je vous emmène dans le cauchemar de celui qui incarna la mauvaise conscience de l’Amérique des 70’s avant d’en devenir une icône après autant de come-backs que Frank Sinatra !
Years Ago
Vincent Damon Furnier est né le 04 février 1948. Son père est un ….pasteur ! Enfant tranquille et très populaire, Vince est victime d’une grave péritonite et manque de mourir. Alité, gâté par ses parents, il passera une longue période à l’hôpital devant la TV. Il en résultera que les chansons d’Alice Cooper semblent sortir toutes droit de La quatrième dimension, des films de la Hammer et des séries Z. Peut-être une première source de mépris pour tout ce pan de la culture populaire reconnue depuis peu seulement.
A l’adolescence, le jeune homme sympathise avec des graines de vauriens : Glen Buxton et Michael Bruce à la guitare, Dennis Dunaway à la basse et Neal Smith à la batterie. Nous sommes en 1969. Lors d’une séance de spiritisme à Los Angeles, Vincent apprend qu’il serait la réincarnation d’une sorcière brûlée vive au 18ème siècle nommée Alice Cooper. Le premier nom du groupe « The Nazz » (oui…) est rapidement abandonné pour qu’Alice Cooper devienne à la fois le pseudo du chanteur (qui porte désormais ce nom au civil) et celui du groupe. Une astuce bien maline, lorsque Cooper se séparera de ses copains en 1975, pour faire cavalier seul.
Avec une musique brouillonne et très agressive, mix entre le psychédélisme américain des Doors et anglais du Pink Floyd de Syd Barrett, le groupe se fait jeter de tous leurs concerts.
La roue tourne pourtant lorsque Frank Zappa, figure respectée de l’underground américain, à la recherche de groupes bizarres pour son label Straight Records, les repère en concert et les invite à une audition à 19 heures chez lui. Le groupe a mal compris et se pointe chez Zappa à …7 heures du matin, déballe son matos et hurle à la mort, provoquant une sortie furibarde de Zappa en pyjama les suppliant d’arrêter en échange de sa signature.
Le groupe côtoie à l’époque les fameuses groupies de Zappa : les GTO (Girls Together Outrageously). L’une d’entre elles, Miss Pamela s’amuse à relooker le groupe de vêtements féminins et maquille Vincent avec son fameux mascara araignée puis le look de clown macabre qui inspirera tout une génération. Sans le savoir le tueur des années Hippie apparaît, la légende d’Alice Cooper est née.
The Awakening
Un homme au prénom de fille ? Maquillé ? Habillé en gonzesse ? Jouant sur l’ambivalence sexuelle ? Peu avant Bowie ?
Furnier va inventer le premier personnage rock, un mélange de super héros et de série Z à la Ed Wood bien avant que celui-ci ne devienne Hype via Tim Burton.
Le constat de Cooper est simple: jusqu’ici le Rock a créé sa mythologie. On y trouve les premiers de la classe (The Beatles), les derniers (Les Rolling Stones), les bons en thèmes (Bob Dylan), les brutes de la cour de récré (The Who et Led Zep), les solitaires un peu bizarres (Jimi Hendrix et Janis Joplin), les vieux redoublants (Leonard Cohen), les fumeurs de colle (Pink Floyd) et les adonis défoncés (Iggy et Jim Morrison).
Mais Alice a toujours été un petit malin. Un type en rien spontané. Qui calcule le moindre de ses effets.
Il existe un créneau que les Stones et Morrison n’ont occupé que par intermittence: celui de vilain du Rock ! Celui que tout le monde aime détester et qui se sort les meilleures filles.
Le pacte de Faust est donc scellé, véritable spéciale origine à la Stan Lee : Vincent Furnier à la ville l’homme le plus adorable du monde va devenir Alice Cooper sur scène, la grande gueule à la voix de loup pervers, les yeux noirs de haine, habillé de tenues grotesques et accompagnés d’accessoires délirants. Il va repousser les limites du bon goût avec une classe inégalée, un humour ravageur et une certaine grandeur d’âme. Et puis ces chansons ! En moins de 30 albums, Alice est un vrai Juke-box ambulant, capable d’écrire des classiques même dans ses albums les plus mauvais.
Welcome to my nightmare
Très tôt l’ambition de Cooper est de transformer la scène rock en cinéma de quartier, en train fantôme des Baby Boomers.
Pour ses débuts, il commence fort ! Alors qu’il simule des bagarres sur scène avec ses musiciens, le public lui balance un poulet vivant (oui, il y a des gens qui vont à leurs concerts accompagné de poulets…). Alice, sorti de son Arizona natale pense que les poulets peuvent voler et le jette à son tour dans la fosse. Sans savoir que le pauvre animal va être déchiqueté vivant par une foule en délire….Il n’en faut pas plus pour que le chanteur soit accusé de violences sur animal ! Sur les conseils de Frank Zappa, le groupe ne se défend pas pour renforcer l’aura de danger qu’il suscite auprès des teenagers américains.
Et c’est pas fini ! Côté coulisses, on lui offre un boa (oui, c’est tout à fait normal de se balader avec un serpent en concert…). Alice d’abord révulsé par l’animal réalise le potentiel de fascination-dégoût que suscite le pauvre reptile.
Il est donc décidé que Katina le Boa aura droit à un profil de Star pour l’album Killer, le plus grand album de garage Rock de tous les temps. Nous sommes en 1971, peu avant l’explosion de Bowie. Killer propose un concept album qui n’en dit pas le nom. Voici un disque qui raconte des histoires de tueurs à gages, de tueurs en séries et de chaises électriques !
Sur scène Alice, joue avec le reptile inoffensif en offrant au public ses fascinantes ondulations. Symbole de sexualité réprouvée autant que de malédiction religieuse, le serpent va vite devenir le totem de Cooper comme l’araignée pour Peter Parker. Alice se découvre une véritable passion pour ses animaux, cabotine avec, s’en fait une écharpe, lui tire des patins et fait bander son public en jouant avec le grand tentateur.
I Love The Dead
L’outrance va plus loin : en écho à la chanson Dead Babies, brillante comptine macabre où Alice raconte l’histoire d’un bébé mort d’avoir mangé un tube d’aspirine faute de surveillance parentale , Alice joint le geste à la parole en décapitant des poupées à la hache. Les ligues de vertus en font l’ennemi à abattre, tandis qu’il devient le demi-dieu des Teenagers en cristallisant leur violence et en leur en offrant une catharsis sanglante et divertissante. Du théâtre de la cruauté à stridence électrique.
Pourtant, les spectacles de Cooper gardent une valeur morale et sont construits selon un scénario presque immuable: la première partie plante le décor inquiétant dans lequel Alice nargue son public. Les forces de l’ordre tentent de le contenir en lui enfilant une camisole de force dont il finit irrémédiablement par s’échapper en tuant une ou deux infirmières au passage. Alice commet alors toutes sortes de méfaits avant de se faire de nouveau coffrer et exécuter !
Et là, c’est le délire ! tout au long de sa carrière, Alice Cooper va déployer des trésors de scénographie pour être assassiné sur scène: les premiers spectacles proposaient de le voir mourir sur la chaise électrique.
Mais très vite, Cooper va plus loin : il sera pendu puis…guillotiné ! Placé sous la lame, Alice chante une dernière chanson, I Love The Dead où il choque le bourgeois avec des hymnes nécrophiles au dixième degré (j’aime les morts/avant qu’ils ne soient froids/leurs yeux de cadavres ne réagissent pas à ce que je leur fais/ et pour, toi chérie, j’ai encore plein d’idées) avant que le public assiste à une vraie décapitation théâtrale (en fait, une trappe s’ouvre sous la guillotine où le chanteur tombe sur un matelas).
Choquant oui ! Provocateur bien sûr ! mais moral ? absolument ! le vilain est toujours puni de la pire manière que ce soit. Et derrière tout ce saint cirque, mieux vaut ne pas se demander si Furnier, américain conservateur et chrétien Born Again au civil, ne nous vend pas un plaidoyer pro-peine de mort….
Pendant qu’Alice change de fringues pour le final, le bourreau continue dans l’humour potache en exhibant la tête de Cooper avec crachat de sang. Cooper revient alors démaquillé, signe que le monstre est mort et que la fête commence ! Ce sont alors des lâchers de ballons et de cotillons, une ambiance de cabaret avec en fond sonore des chansons souvent joyeuses et entraînantes.
Bien loin, des concerts rock, où les fans sortent abattus du spectacle de chanteurs dépressifs, habillés de chemise à carreaux obnubilés par leur auto destruction, ceux d’Alice Cooper sont ragaillardis, purifiés, convaincus d’avoir vu un show unique, avec mille anecdotes à raconter et une symbiose géniale entre un chanteur tour à tour inquiétant et chaleureux.
We’re all crazy
Inspiré par les précurseurs Arthur Brown qui arrivait sur scène déguisé en zombie et le génial Screaming Jay Hawkins qui commençait ses concerts en sortant de cercueils, Alice Cooper devient plus qu’un Rocker. C’est un super héros doté d’un pouvoir d’invulnérabilité à la fois gouailleur, méchant et complice. Un clown, façon Joker capable de vous faire mourir de rire et de vous étriper l’instant d’après. Comme le vilain de Batman, il ne va que très peu apparaître sans son maquillage et donner l’impression que les dingues ont pris le contrôle de l’asile.
Mais ce qui le différenciera toujours des tacherons qui lui succéderont, c’est l’infinie richesse de son univers. Chez Cooper, Kubrick tutoie Ed Wood, Hannibal Lecter se tape une barre avec Freddy Krueger, West Side Story rencontre Orange Mécanique, Kurosawa discute avec John Carpenter, et la liste pourrait être sans fin ! Car tous peuvent prétendre être les enfants illégitimes de Cooper, le grand croquemitaine de la scène Rock.
En fait, Cooper invente étape par étape la culture geek, celle de mauvais goût, qui pue des aisselles, des pieds et de la gueule, du trash (le nom d’un de ses albums) façon John Waters puis de Tarrantino. Par la suite, il y aura des zombies, des goules, des vampires, des cyclopes, des squelettes, des Frankenstein, des araignées et des géants pour partager sa scène !
Et toujours un seul mot d’ordre: le plaisir ! On y chante que 18 ans est un âge bizarre à mi chemin entre l’enfant et l’adulte, on psalmodie des cérémonies vaudous qui tournent mal, et la fin de l’école est assimilé au premier orgasme enfantin !
En clair appuyé par des chansons sublimes, un producteur roublard (Bob Ezrin) que des pinces sans rires s’arracheront par la suite (le jovial Lou Reed, l’affable Roger Waters pour The Wall, le trublion Peter Gabriel), sa voix gouailleuse délicieusement éraillée, et des textes enviés par Bob Dylan lui même, Alice est devenu le Bouffon du rock pour une horde de morveux qui lui jurent allégeance dans l’Amérique conservatrice : Joey Ramone, atteint de la maladie de Marfan, vénère son arrogance fragile, le jeune Brian Warner jure qu’il sera Marilyn Manson ou rien, Kurt Cobain veut se casser la voix comme lui, Thurston Moore de Sonic Youth est obsédé par la stridence des guitares, Robert Cummings deviendra Rob Zombie pour recycler tout l’univers délirant du chanteur.
Mais son plus grand fan, celui lui vouera un amour inconditionnel, même lorsque Alice sera un has-been dans les années 80, reste l’immense John Lydon, futur chanteur des Sex Pistols puis de PIL.
L’anecdote est célèbre : c’est chantant sur 18, le tube de Cooper, qui passe sur le jukebox de la boutique SEX, que Lydon deviendra à son tour Johnny Rotten, le plus grand artiste du punk, acteur d’un bouleversement sociologique en Angleterre puis dans le monde. Rotten qui, lui aussi, finira par manquer d’être dévoré par son personnage.
En France, Gainsbourg cite Alice dans l’Homme à tête de chou et prend des notes pour la double identité mec charmant/gros beauf alcoolique, par la suite.
Steven !
En 1975, séparé de son groupe qui voudrait se recentrer sur la musique, Alice poursuit avec son chef d’oeuvre Welcome to my Nightmare, l’histoire d’un jeune schizophrène prisonnier d’un cauchemar dont il n’arrive pas à sortir. Du Freddy avant l’heure !
Sur scène, l’ouverture où il est entouré de créatures grotesques est la plus marquante. A fond dans son personnage, vêtu d’un pyjama déchiré, le regard noir et menaçant, il est à la fois fragile et inquiétant.
Kermesse macabre sur Years Ago, Music-Hall sur Some Folks, ultra violence sur poupée gonflable sur Cold Ethyl, ballet classique sur Only Women Bleed (superbes paroles sur la violence conjugale, en 1975 fallait oser le faire !), duel avec des araignées géantes sur Devil Food et apothéose avec décapitation d’un cyclope géant sur Steven. Poursuivi par des Zombies dans un cimetière pour le grand final, il est enterré vivant sous les vivats du public.
Welcome to my nightmare devient un spectacle total décliné en disque, en téléfilm et en concert. Et bien sûr impossible de passer outre l’influence que l’album aura sur Mickael Jackson qui reprendra éhontément l’idée des zombies dans le cimetière avec en fond sonore la voix de Vincent Price. Une pilule qui ne passera jamais dans la gorge du Coop’.
I got lost on the road somewhere….
Mais dans le gosier de Cooper passe surtout de plus en plus d’alcool. Jim Morrison dans Roadhouse Blues le citera textuellement: well i woke up in the morning / and i got myself a beer. Cooper descend une caisse de bière dès le réveil !
Au fur et à mesure le personnage d’Alice le dévore. Comme Venom dévore l’araignée, comme Peter Parker qui découvre que Félicia Hardy aime Spider-Man et non pas l’homme sous le masque, le monde entier trouve Alice Cooper cool et Vincent Furnier ? qui ?
Alice devient progressivement un people, un type qui veut prouver qu’il n’est pas si méchant et que tout ça n’est qu’un jeu qu’il ne maîtrise plus. Les TVs s’arrachent ce type drôle, au bagout incroyable dont les plus grands fans de l’époque s’appellent Salvador Dali, Groucho Marx, John Lennon et Sammy Davis Jr. On le voit chez Andy Warhol, il crée un club, les Hollywood Vampires avec Keith Moon et Lennon où la règle est simple: rester debout après une nuit de biture.
Peu à peu, Alice succombe à la tentation: être reconnu, aimé de tous, rentrer dans le rang. Il passe au Johnny Carson’s Show et chez Les Muppets ! Si aujourd’hui, personne ne songerait à traiter Alan Moore de vendu chez les Simpsons, les fans les plus hardcore ne comprennent pas ce qu’il fout là. Joey Ramone confessera en avoir pleuré de rage. Trent Reznor qui fondera NIN ne comprend pas qu’il ne veuille pas vivre constamment dans la peau du méchant Alice Cooper et s’abaisse à chanter avec Peggy la cochonne.
Pour beaucoup, Alice n’est plus qu’un vendu, un has been selon Bowie, un demeuré pour Lou Reed qui le détestait (lui, et plein d’autres). L’écart se creuse entre l’aristocratie Rock à velléité littéraire, version poètes maudits et le bouffon de la cour qu’Alice souhaite incarner. Irrécupérable, il avouera sa passion pour le sexe, les groupies, le chaos, le golf !
Serious
Accro à la biture puis à la coke, Alice perd pied. Il sort des albums moins bons. En moins de 3 ans, il perd toute son aura. A l’inverse de Bowie qui a eu l’intelligence de tuer Ziggy Stardust, Alice a joué un seul personnage toute sa vie.
Tributaire de musiciens de studio qui se fichent de sa musique, il n’aura jamais l’exigence de Bowie quant au déroulé de sa carrière. Sur scène, il n’a plus assez de souffle pour chanter. Il a tellement maigri qu’il semble tout droit sorti de prison.
Il enchaîne les cures de désintox’ dont la plus célèbre reste celle racontée dans From The Inside où, il se retrouve en psychiatrie avec des tueurs en série, des psychopathes et des infirmières sadiques ! De cette expérience découlera le premier Comics le mettant en scène pour Marvel, complètement idiot et très dispensable aujourd’hui. Roger Stern signe le script. Tom Sutton le dessinateur est encré par le légendaire Terry Austin. Les plus curieux pourront lire cette chose ici.
He’s back, the man behind the mask !
Il va falloir attendre le milieu des années 80 pour le voir revenir clean sur le devant de la scène par le biais du cinéma d’horreur. Mais le chemin de croix va être long.
Wes Craven dans son Freddy puis Shocker ne cesse de lui proclamer son amour, tout comme John Carpenter qui le supplie de faire un caméo mémorable dans Prince of Darkness.
Complètement à côté de la plaque, il publie la BO de Class 84, un film réactionnaire qui accuse le rock de la violence des adolescents soit l’exact inverse de ce qu’Alice incarna. On le verra par la suite comme père de Freddy Krueger et la saga des Vendredi 13, des Halloween, des Hellraiser achèvent de le remettre au goût du jour.
Le cinéma a toujours été friand d’ailleurs d’Alice Cooper: Woody Allen le cite dans Manhattan, les scripts de Orange Mécanique fourmillent d’italiques le mentionnant. Quant à Brian de Palma, il le met quasiment en scène via le personnage de Beef pour Phantom of The Paradise. Au début des années 80, il financera une partie de la rénovation des lettres HOLLYWOOD qui tombent en ruine.
Pour autant l’intelligentsia du cinéma continuera de mépriser l’univers de Cooper comme nos Cahiers du Cinéma snobant Carpenter, Cronenberg ou Wes Craven à peine mieux traités que des faiseurs de téléfilms. Et puis, au lieu de vouloir se la jouer artiste d’avant garde, Alice va s’associer à des métalleux de bas étage en plein Hair Metal, clones de Rambo, incapables de jouer sa musique. Son flair, flingué par la Coke, ressemble désormais à une tentative désespérée de se raccrocher à la mode. En outre, le Rock n’est plus la musique dominante et a cédé face au Disco et au Reggae.
Im the Future !
Pourtant au milieu des années 90 des signes ne trompent pas sur l’influence du Coop’ sur la culture populaire. On ne compte plus les épisodes de Comics commençant par No More Mr Nice Guy (Daredevil par Frank Miller), School’s Out (omniprésent dans Riot at Xaviers de Grant Morrison ou Wolverine and the X-Men de Jason Aaron) ou Welcome to my nightmare (le Maximum Carnage de Spiderman) passés dans le langage courant.
The Crow, le carton de 1994 ne reprend ni plus ni moins que son maquillage apposé sur le visage de Brandon Lee. Qui inspirera à son tour celui du Joker de Nolan. Et la collaboration prestigieuse de Neil Gaiman, de Mike Zulli et de Dave Mc Kean mettent brillamment en scène son dernier véritable album The Last Temptation. Un mélange irrésistible de fête foraine et d’onirisme malsain façon Sandman. Il « assistera » d’ailleurs aux funérailles de Morpheus lors du dernier arc : The Wake.
Mais la traversée du désert continue d’être longue et sèche après la mort de Kurt Cobain, le grunge ayant imposé un univers triste et dépouillé aux antipodes du cabaret latin du Coop’. Il lui faut sept ans après The last tempation pour qu’il se décide à publier Brutal Planet. Entre temps, il fait partie des légendes du Rock élégamment viré par Sony Music parce que plus assez vendeur. Oui…
Il faudra attendre le début des années 2000, soit 30 ans après ses débuts pour que Cooper soit enfin considéré comme un artiste légitime.
Le cameo dans Wayne’s World bien sûr, mais surtout la gloire naissante de Tarantino, Rob Zombie et surtout de Roberto Rodriguez qui réhabilitent le cinéma populaire, les productions fauchées, le Kitsch, le gore bon enfant, le mauvais goût, le parodique cynique dont il est quasiment le Vador. Le véritable booster sera le triomphe de Marilyn Manson en 1996 qui ne cachera jamais son idolâtrie envers son maître.
Sun Arise !
Enfin intronisé au Rock’n’roll hall of fame en 2011, star du jeu Guitar Hero, Cooper continue depuis de faire salle comble et de tourner sans relâche sans plus aucune audace artistique, avec des disques vite torchés, mais avec le même plaisir de la scène. La Hype se l’arrache et il a eu enfin l’honneur d’être convoqué par le-toujours-respectable-dont-on-se-demandait-ce-qu’il-attendait-jusque là-pour l’embaucher-, Tim Burton pour son Dark Shadows.
Son dernier guitariste en date s’appelle Johnny Depp mais tout à coup le monde semble redécouvrir Alice Cooper et bien souvent des gens qui lui ont vomi dessus pendant la moitié d’un siècle. Il vient même de faire l’objet d’une biographie française rigoureuse récemment. La deuxième, en quoi ? cinquante ans ?
Alice , c’est finalement comme la Marvel: une drogue dure dont il est difficile de se séparer quand bien même tout est méthodiquement rodé. L’héritage de Cooper est simple : il s’agit de l’histoire de tous les rebelles qui finissent par être adorés après avoir essuyé les crachats les plus glaireux.
Il s’agit aussi d’un authentique super héros qui a combattu les ligues de vertus tout au long de sa carrière avec le sourire, rappelant les affres de la double identité et capable de continuer à hypnotiser son public en lui faisant croire qu’à 70 ans, il en a encore 18 et que l’école est finie ! Alice, c’est finalement un peu le Stan Lee du rock, un type à la vie et à l’influence incroyable qui s’est perdu, retrouvé, stars des plateaux TV et parfois sujet à controverse (il a laissé tomber comme de vieilles chaussettes son ancien groupe).
Du grand guignol sur scène. Vraiment très grand !
Un petit mot sur les pochettes de disques : un calendrier dans Killer, une petite culotte pour School’s Out, un billet pour Billion $ Babies dans une pochette en forme de portefeuille, l’ancêtre du Pop-up pour From The Inside, un comic book pour The Last Temptation et une porte de prison pour le coffret The Life and Crimes of Alice Cooper.
Quant à la richesse des quelques 300 chansons qu’il a écrites, nos Bruce Liseurs savant qu’elles reviennent le plus souvent dans les BO’s du jour tant par la force des images que la pertinence des paroles.
My God !
Alice Cooper, c’est le refus de se prendre au sérieux quoiqu’il arrive, d’imposer une distance salvatrice entre l’horreur de notre monde et celle du vaudeville. Une capacité à créer sa bulle face au sérieux du rock. De mettre en scène les angoisses de la folie et de la schizophrénie où il faillit se perdre sans jamais tomber dans le pathos. Et de hisser le divertissement au niveau d’une oeuvre d’art.
Voilà ce que sera Alice Cooper finalement : le cancre qui, caché derrière ses cheveux longs, en remontre aux premiers de la classe. Capable de pondre en dix minutes ce que d’autres plus respectables que lui mettent 20 ans à accoucher. Le papa du mauvais goût, de l’iconoclasme, de l’irrévérence et de l’esprit des Simpsons qui lui doivent beaucoup.
Alice, a toujours été désinvolte en n’ayant l’air de rien. Et n’a jamais massacré autre chose que des poupées, lui qui est marié à la même femme depuis 40 ans. Alors que ses amis tombent comme des mouches, Alice partage avec son pote Iggy un pouvoir guérisseur digne de Wolverine ! Hannibal Lecter, Dexter, Freddy Krueger, Michael Myers, Sam Raimi, George Romero, Tim Burton, Edgar Wright, peut être Garth Ennis…. il est le père de tous ces gens !
A l’heure où Walking Dead est le phénomène mondial que l’on connaît, on se rappelle que depuis 50 ans, Alice est un zombie que l’on continue de tuer encore et encore. Le poil à gratter de la conscience américaine toujours enclin à se foutre de ses congénères et de la suprématie de son pays. Comme Frank Zappa finalement qui lui a donné sa chance.
C’est tout simplement en ce qui me concerne, de l’amour pur, le souvenir de la découverte du rock et de l’avoir défendu mille et mille fois lors de soirées pas inoubliables où l’on ne parlait que de Bjork, Massive Attack, Beck, Goldie, Chemicals Brothers ou Laurent Garnier comme des piliers de la culture rock (c’te blague…).
Alice : un type profondément adorable à qui l’on pardonne tout, les disques merdiques, le manque de spontanéité, le radotage en interview, le vote George Bush, et le menton pélican façon Balladur, Il mérite amplement sa part au soleil après avoir passé l’intégralité de sa carrière dans les cimetières. Remember the Coop’ ! Always !
Discographie sélective
Killer (1971) : Violent, méchant et mélodique, le meilleur disque rock de tous les temps à ranger à côté du Fun House d’Iggy et the Stooges (dont il a signé la préface).
Billion $ Babies (1973): Alice donne des concerts dans des stades, Elected est l’un des premiers clips de l’histoire du rock, Donovan vient pousser la chansonnette, il faudra le Dark Side of The Moon de Pink Floyd pour le détrôner
Welcome to my Nightmare (1975) : Le chef d’oeuvre solo du maître sans qui Thriller n’aurait sans doute pas existé. Le rock théâtral (et pompier) à son apogée !
From The Inside (1978): En moins de trois ans, la carrière du Coop’ s’est effondrée. Il raconte sa chute et sa rédemption dans son disque le plus personnel à la pochette délirante si l’on passe outre les guitares …funky ?!
Dada (1983): au pire de sa période picole, Cooper livre une new-wave glacée avec son chef d’oeuvre absolu : Former Lee Warner ou l’histoire d’un homme qui a enfermé son frère à vie dans un manoir !
The Last Temptation (1994): le dernier grand disque de Cooper où il a prit le temps de peaufiner ses compos et son histoire. Neil Gaiman signe l’adaptation graphique.
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Grand guignol, schizophrénie, cyclope et décapitation : tout Alice en une chanson ! Steeeeven !
Alice Cooper sur un site Geek ! On aura tout vu :))
Quoi qu’il en soit mine de rien tu as écrit la première nécrologie d’un artiste encore vivant (enfin vivant c’est relatif) ! Tu as raison autant prendre de l’avance ;))
Quoi qu’il en soit excellent article qui souligne bien que si dans la discographie du Sieur Cooper il y a quand même a boire et à manger ! (surtout à boire) mais qu’au demeurant son impact sur la culture populaire fut important !.
Je dois avoir dans un coin la figurine Mc Farlane, tu es jaloux Bruce ? 😉
Lorsque je l’ai vu en concert j’ai été un peu déçu dans le sens où le Monsieur ne fait pas de concert en tant que tel mais un show à l’Américaine ! Tout est minuté à la seconde prés, les même morceaux tous les soirs dans le même ordre… Exactement comme Marylin Manson d’ailleurs !
Le détail amusant c’est de voir sa fille, Calico, avec lui sur scène habillée en infirmière sexy et perverse courir après son père pour lui faire la peau… La famille Cooper c’est un peu la famille Addams :))
Ah petit détail quel dommage que même en agrandissant la photo on ne peut pas lire l’article écrit par Lydon 🙁
@Patrick Faivre : J’y remédie pour Lydon de suite ! tu peux lire ça ici
Si l’on voit les spectacles de Cooper comme une grande pièce de théâtre, il est certain que tout y est scripté dans ses moindres détails, et ce depuis le début de sa carrière. C’est justement le manque de spontanéité que j’évoque dans l’article. Comme pour les show de The Wall d’ailleurs….
Bon pour Cooper, il vaut mieux néanmoins que tout soit en place lorsqu’il se fait décapiter. Voir un concert d’Alice Cooper, c’est finalement voir le remake d’un film que l’on a adoré mille fois ! Par contre, lors de la tournée « Dirty Diamonds’, il était venu sans aucun accessoire, pour faire son show de manière sobre et ça dépotait quand même…..
Tout l’inverse de Marilyn Manson qui est pathétique sur scène depuis Golden Age of Grotesque…..Avec moitié moins le double de l’âge du Coop’, il a perdu tout glamour (au moins 20 kilos de trop), il se traîne sur scène, chante mal, laisse passer des blancs interminables entre les morceaux, n’a plus aucun jeu de scène pour des albums souvent frustrants…
Au final, le plaisir de la scène est là pour Cooper, et la différence est impitoyable.
Mince je viens de voir des photos récentes de Marilyn Manson… euh quelqu’un a soufflé dedans ou il a eu la même maladie que Robert Smith ? 😉
Concernant Alice Cooper petite anecdote amusante : La première fois que j’ai entendu parler de lui c’était à la télé au journal de 20h (quelque part fin 70 début 80 je pense) et il disait +/- « Ma plus grande peur est de me réveiller un jour sur scène entouré de serpents et de squelettes, du maquillage plein la tronche et de me dire : euh mais c’est moi ça ??? » :))
Son imagerie m’a finalement séduit avant sa musique !
La minute de l’inculte : avant de fréquenter le blog, je ne connaissais quasiment pas Alice Cooper (tout juste était-il parfois cité par un pote aux goûts plus « rock » que moi). Ceci dit, malgré cet article très didactique, je ne suis pas vraiment attiré par cet artiste.
Je viens d’essayer une ou deux videos au hasard sur youtube et, mis à part une énergie remarquable sur scène, musicalement, ça ne me branche pas… Sorry, Boss.
Ceci dit, entre l’article d’hier sur KISS et celui-ci, ça m’a décidé à me lancer dans un custom de Lobo, ben oui, il a un maquillage facial plus ou moins ressemblant, non ?
Début d’article parfait : rien ne serait arrivé sans Frank Zappa. Voilà un rédacteur qui sait rendre à César ce qui lui appartient. 🙂
Comme ce n’est pas la première fois que je vois l’appellation The Nazz utilisée, la curiosité a eu raison de moi. Il semblerait que celui puisse être une contraction / déformation de nazaréen.
Un superbe article : j’ai appris plein d’anecdotes que je ne connaissais pas (le poulet, l’origine du boa, la petite culotte de School’s out…). J’ai beaucoup aimé la manière dont du présente la spécificité de la démarche artistique de Vincent Furnier.
Superbe iconographie, plein de photographies que je ne connaissais pas et incroyable : Lady Gaga, Salvador Dali, la comparaison avec The Crow.
Alice n’est plus qu’un vendu – Je suis rassuré de voir que 2 de mes albums préférés d’Alice Cooper figurent dans ta sélection (From the inside, Dada), finalement il nous reste quelques points communs. Par contre, j’ai un autre ressenti (qui n’engage que moi et qui m’appartient) sur la suite de sa carrière. Je trouve qu’Alice Cooper reste un excellent parolier, que ce soit sur Brutal Planet & Dragontown, ou les très bons The Eyes of Alice Cooper & Dirty Diamonds.
Merci beaucoup pour cet article qui me permet de découvrir de nombreuses caractéristiques de cet artiste, et pour ce regard analytique captivant.
@Présence et JP : Lobo ? Jamais lu ! Je crois que je le confonds toujours avec Pitt (qui n’a rien à voir et que je n’ai jamais lu non plus…).
Alice reste un très bon parolier, mais qui assure le strict minimum notamment sur Eyes of Alice cooper. Son dernier chef d’oeuvre à ce jour reste « The last man on earth » sur Welcome 2 my nightmare.
@Tornado : comment peut on revendre Killer, fou que tu es ???? Remarque il y a pire puisque il y a quelques heures, le jeune Patrick Faivre n’en connaissait même pas l’existence.
Par rapport aux muppets, il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Nous avons beaucoup de recul, et effectivement l’humour d’Alice est synchro avec l’univers Geek, je l’ai assez seriné dans cet article (coupé à hâche, car il était deux fois plus long….).
Maintenant, je me rappelle avoir eu la même réaction que Joey Ramone lorsque ma dernière idole Rock, Marilyn Manson, apparu sur M6 pour chanter Personnal Jesus en Playback chez Charlie et Lulu…..
Un article sur Gainsbourg….Le défi est intéressant mais pas tout de suite….
Ouf !
Jene suis pas le seul à vénérer Dirty Diamonds…
Ca me rassure
Et bien c’est un bien beau bébé que tu nous as conçu !
J’ai appris pas mal de choses, même si je m’aperçois que j’en connaissais déjà un bon paquet, sans me forcer !
Je suis fan d’Alice depuis mes années étudiantes et je ne m’en suis jamais lassé, même si je continue de préférer les albums 70’s. Pourtant ta checklist me correspond fort bien. Je pense que j’y ajouterais -fan de disco et de 70’s oblige- « Lace & Wiskey » (« It’s Hot Tonight », c’est génial !).
Mes deux titres favoris, avec le temps, restent « Steven » et « Pass the Gun Around ». Et mes trois albums préférés sont « Billions Dollars Babies », « Welcome to my Nightmare » et « Dada », même si, grâce à toi, j’ai redécouvert « Killer » (que j’avais revendu il y a une vingtaine d’années !), que je tiens désormais en très haute estime.
Sur le passage au Muppet Show, je ne suis pas d’accord avec la tendance. Je trouve que le second degré du spectacle de Jim Henson correspond très bien à Alice. Etant donné que je déteste les Ramones, le pauvre Joey peut toujours pleurer, je m’en fout complètement ! 🙂
Je trouve le concept du Muppet Show complètement iconoclaste, et j’estime que la folie, la méchanceté décomplexée et inoffensive de ces marionnettes correspond parfaitement au sieur Alice. D’ailleurs, le numéro qui le met en vedette reste l’un de mes préférés et l’un de ceux que j’aime le plus me repasser, avec ceux de Peter Sellers et de… Star Wars et Vincent Price ! (un grand moment de n’importe quoi furibard !) 😀
Côté comics, il faut absolument que je me fasse la version de David Mack, une de mes idoles !
Avec le recul, je me demande si ce n’est pas le côté éclectique d’Alice qui déplait aux rockers puristes. Il y a du rock, du glam (le côté « Phantom of the Paradise » !) et même de la variétoche ! Et le père Alice peut aussi se la jouer crooner quand il le veut (le superbe « No Time For Tears », par exemple).
Pour le reste, j’ai adoré tous les ponts que tu as mis en lumière avec la culture geek, avec les films d’horreur, ses icones (en particulier Vincent Price) et le monde des comics (je ne m’étais jamais rendu compte à quel point « The Crow » était un sosie d’Alice Cooper !).
Tu as réussi à intégrer la musique au blog Bruce Lit de la manière qui soit. Je pense que tu es prêt pour l’ultime étape : Un article sur notre Gainsbourg bien aimé !
Tiens l’anecdote préférée de Cooper : celle de sa rencontre avec Elvis.
Notre héros rencontre donc le King qui est déjà bien barré dans sa caboche. Celui-ci tend un …poignard à Cooper et le défie de le couper (couper = Cooper, ‘comprenez ?). Alice s’exécute de bien mauvaise volonté, il ne veut pas être celui qui a tué Elvis !
Et tout à coup, il se retrouve par terre ! Elvis venait de lui faire une prise de Karaté pour lui montrer qu’il n’avait pas besoin de bodyguard 🙂
Hello, comme JP, j’ajouterai donc ma minute inculte : si évidemment, je connais le nom d’Alice Cooper et son look, je ne connais quasiment rien ni à sa musique ni à sa bio. Grâce à Bruce, mes lacunes sont en grande partie comblées, je ne pensais pas que ce personnage avait eu une telle influence et j’ai bien aimé que tu le replaces dans un contexte plus général en citant ses contemporains et ceux qui ont été influencés par lui.
Cet article est un très bon point de départ pour des ignares de mon espèce qui ne jurent que par Patti Smith (hop je l’ai placée !!) et je t’en remercie d’autant plus que, bien qu’amoureux de ton sujet, tu sais rester parfaitement objectif et c’est une belle performance.
Et bin cette semaine Rock’N’Roll aura tenu toutes ces promesses. Je fus long à lire ce topic sur Alice Cooper mais je ne le regrette pas. Objectivité, découvertes… Je reste fan de l’Alice des années 70 : Killer, Billion dollar Babies, Scholl’s out surtout… Pour le reste : Dirty Diamonds qui fut une grosse baffe à l’époque pas si lointaine.
Bien. Il me reste encore pas mal de pépites à découvrir me semble-t-il. J’en ai une petite dizaine dans ma discothèque et je m’y attelle dès que possible. On dit quoi ? On dit Merci ! Merci Bruce !!!
Oui, Dirty Diamonds est un très bon disque de…. Vincent Furnier, très rock façon Rolling Stones pour qui Alice faiaist la première partie à l’époque. Il est assez homogène et bénéficie pour la dernière fois du guitariste Ryan Roxie, le seul à la hauteur durant la dernière décennie pour lui composer de bonnes chansons. Par la suite, ça allait se compliquer…..Je n’ai même pas acheté Hollywood Vampires….
Je te déconseille Hollywood Vampires que j’ai acheté et que je n’écouterai plus beaucoup. C’est sympa, une bande de potes qui s’éclatent, mais sans âme et le raboutage School’s out / Another brick in the wall part 2 ne laisse qu’un goût artificiel. Ils ont plutôt bien choisi les chansons, elles sont interprétées de manière professionnelle, mais ça reste un moment juste pour s’amuser, très propre sur lui, un simple disque de reprises qui n’apportent rien aux originaux, qui ne laissent pas transparaître la personnalité des interprètes, qui ne sont pas réinterprétées.
Oui….Je m’attendais pas à un truc très ambitieux….Spider, Welcome 2 my nightmare ont de bonnes chansons mais ont été vraiment enregistrés à la sauvette. Mais ce truc, Hollywood Vampires, non, c’est pas possible…Et le pire c’est que je retrouve Johnny Depp sur les galettes de mes icônes…..la dernière fois c’etait chez Manson…..
Je ne connais pas bien Alice Cooper. Pour moi, pendant longtemps, c’était surtout le gars dont les musiciens faisaient partie d’une tournée de Lou Reed qui a donné le Rock N Roll Animal, dont l’intro avant le premier titre (Sweet Jane) était composée par Steve Hunter.
Et puis j’ai écouté quelques disques, il y a une dizaine d’années. Je n’en connais que quatre : Killer, School’s Out, Billion Dollar Babies et Welcome to My Nightmare. Je les adore tous les quatre, je les trouve excellents, mais ils ne font pas partie de mon histoire à proprement parler. J’avais été étonné d’y voir un peu de Queen, beaucoup de théâtre. Du coup je les ai tous réécoutés, le Billion Dollar Babies reste mon préféré. Surtout que la version que je possède contient un live de 73 pas mal du tout. Par contre je n’ai jamais eu le courage d’écouter ses autres albums.
Du coup tu m’apprends plein de choses et j’adore ta vision des choses quant à ses rôles au cinéma. Des trois articles personnels que tu cites ici, c’est celui où j’ai pris le plus de plaisir, car totalement joyeux. Je trouve que tu abuses un peu en le traitant de père pour tous les noms que tu lâches, mais je le prends comme un ressenti 🙂
Un vrai bel article qui mérite largement sa place ici, merci Bruce !
You’re welcome (to my dreams) ! Je ne comprends cependant pas pourquoi School’s Out ne fait pas partie de tes albums favoris, je le trouve très original. Et comparer Killer à Fun House m’étonne, pour moi, cela n’a rien à voir. Mais je dois lire un article de Lester Bangs sur Killer, il est facilement trouvable sur le site de Rolling Stones.
Je l’avoue…School’s Out est celui que j’aime le moins dans la formation du AC Band. Parce que la chanson éponyme intervient trop tôt (j’aurais préféré en ouverture « Looney Tunes » que j’adore). Que je la trouve mal mixée (une version mono, j’aurais préféré). Qu’il est très jazzy et que je n’aime pas le Jazz. Parce qu’il manque de chansons : sur 9 titres 1 est une reprise de West Side Story, un autre est un instrumental est un peu pompier….
Killer/ Fun House : les albums sont très différents. Pour autant, il s’agit de rock en fusion de Detroit à associer aussi à celui du MC5. Blur, Pulp et Oasis n’avaient que peu en commun musicalement parlant. Il s’agit pourtant de la même scène. Ainsi-fais-je.
Ah je comprends mieux ton rapprochement alors ! Je suis d’accord, je ne savais pas qu’ils venaient tous de Detroit !
Brillant ! Bangs était brillant ! Et je ne connaissais pas cette review ! Merci Cyrille !
Ça donne envie de s’intéresser au gars…
Hello Eddy.
Ouais et dépêche toi, Alice a 69 ans ! Ce qui ne m’empêchera pas d’aller l’applaudir à l’Olympia au mois de décembre.
Je connaissais Alice étant jeune seulement par ouïe dire, et grâce a sa tenue de scène…. Puis vint Waynes’ World… Mais pour moi ça s’arrêtait la. Les rares articles parlant de sa biographie ne m’intéressaient pas du tout car c’était toujours publié par des incompétents ou des incultes.
Du coup, je lis avec une grande passion ce superbe article. Bravissimo maestro!
Après côté musique, je pense que le show doit vraiment faire partie intégrante de l’univers de Vincent pour l’apprécier a sa bonne valeur. Excepté « Poison » et 2 ou 3 autres dont le nom m’échappe, je ne connais pas bien le reste. Ça me fait un souvenir de grand écart de style musical. Mais je me ferai ça a l’occasion.
Merci Bruce
Yo
Merci Manu. Les biographies d’Alice sont effectivement inexistantes en VF, tout comme en VO d’ailleurs. J’ai reussi à mettre la main en PDF sur SON autobiographie écrite dans les 70’s et introuvable désormais : ME, ALICE (aucun intérêt). Une autre plus intéressante écrit par un journaliste qui les accompagna durant la tournée Billion $ Babies : Rock N Roll CIrcus.
Il y a trois ans est sortie chez Le mot et le reste : Remember the coop, enfin une bio correcte en VF. Jerôme Soligny est le grand spécialiste du Coop’ chez Rock’n’folk.
La discographie en fin d’article peut t’aider à faire ton choix dans la disco du maître.
Et Love it to death ? Premier chef d’oeuvre.
Et depuis Trash, que d’excellents disques.
Bien entendu.
Et je peux même affirmer beaucoup apprécier EASY ACTION et PRETTIES FOR YOU.
Je le connais surtout comme le préfacier de l’anthologie « Shock Rock » qui mélange horreur et rock (Sans doute un pléonasme) avec des textes de John Byrne, Peter David et Mark Verheiden au milieu de cadors du genre: F Paul Wilson (La forteresse noire), Nancy Collins (La volupté du sang), Graham Masterton (Manitou et ses suites)
Now you know !
Intéressant, je ne savais pas qu’Alice avait préfacé cet ouvrage que je ne connais pas.