Encyclopegeek : les films de samouraïs 1/2
Article de MATTIE-BOYNouveau dossier sur le cinéma asiatique aujourd’hui. Les chanbara. Quésaco ? Les films de sabre japonais, de samouraïs quoi. C’est un sous-genre du jidai-geki . Dans ce genre-là, il y a bien sûr des cinéastes classiques incontournables. C’est pourquoi je vais commencer par parler du cinéma d’Akira Kurosawa.
Vous avez certainement déjà entendu son nom. Même les gens qui n’aiment pas les vieux films le connaissent de nom. Un des premiers réalisateurs japonais à s’être fait connaître à l’étranger. Ce n’est pourtant pas le premier grand réalisateur dans son pays, et aujourd’hui les noms de Yasujiro Ozu et Kenji Mizoguchi qui ont commencé à faire des films dans les années 1920 sont également plus connus. Kurosawa a commencé dans les années 1940, et s’est fait remarquer dans le monde durant les années 1950. Ces trois réalisateurs sont considérés comme les grands fondateurs du cinéma japonais. Pour ma part, je dois bien avouer ne pas être très connaisseur de Ozu et Mizoguchi (même si j’ai vu LES CONTES DE LA LUNE VAGUE APRES LA PLUIE de ce dernier.) Et comme je propose de me pencher surtout sur les films de sabre, Kurosawa reste la valeur sûre qui a inspiré beaucoup de cinéastes occidentaux (dont George Lucas, Steven Spielberg, Martin Scorcese, etc.)
Nous ferons aussi un petit tour par un film de Masaki Kobayashi, HARAKIRI, et nous enchainerons par certainement le cinéaste « classique » japonais que je préfère : Hideo Gosha.
Exceptionnellement, plutôt que de vous parler des films dans l’ordre chronologique, je vais plutôt vous proposer une première partie focalisée sur le cinéma réaliste avec des histoires dramatiques intéressantes mais dont l’intérêt ne réside pas spécialement dans les combats. Et en seconde partie, nous parlerons de films moins « réalistes » et plus axés sur le divertissement, avec ZATOICHI ou BABY CART : des films dans lesquels on peut voir des geysers de sang et des mecs couper des mouches en 4 avec leur sabre.
Commençons donc par Akira Kurosawa. Le plus difficile a été de choisir de quels films j’allais parler. Techniquement si vous êtes intéressés par le cinéma japonais, Kurosawa est incontournable et pas mal de ses films sont recommandables. RASHOMON par exemple, un des premiers films (si ce n’est LE premier) qui propose de raconter 3 fois la même histoire selon le point de vue de chaque acteur d’un évènement, ou plutôt de leur déposition devant un tribunal (avec ce que ça implique de mensonges pour couvrir leurs arrières.) Il y a aussi LE GARDE DU CORPS (YOJIMBO), l’histoire d’un samouraï qui joue double jeu dans une ville déchirée par une guerre de clans (mais vous connaissez l’histoire puisqu’il a été honteusement copié par Sergio Leone qui en a fait un remake non-autorisé avec son POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS. Mais la justice s’est déjà occupé de ça, donc je n’épiloguerai pas là-dessus.)
Etrangement, ceux que je ne recommanderai pas trop sont ses derniers films, en couleurs et magnifiques visuellement mais…plus figés que ses premiers films (RAN et KAGEMUSHA sont quand même, selon moi, un poil soporifiques.) Kurosawa a poussé les références au théâtre Nô peut-être un peu trop loin avec ces films.
Finalement j’ai choisi de vous parler du film considéré comme son chef d’œuvre : LES SEPT SAMOURAIS. Ainsi que de sa version de MacBeth de Shakespeare adapté dans le Japon féodal : LE CHATEAU DE L’ARAIGNEE.
LES SEPT SAMOURAIS (1954) d’Akira Kurosawa
Nous sommes durant l’ère Sengoku (environ entre 1467 et 1600), littéralement « l’époque des provinces en guerre » avant le règne des shoguns unificateurs du Japon : Toyotomi (shogun en 1582) puis Tokugawa (shogun en 1603) qui instaurera l’ère Edo et dont les descendants règneront jusqu’en 1867.
Durant l’ère Sengoku, les guerres entre clans plongent le pays dans le chaos et des bandits sillonnent la campagne pour piller des villages. C’est ainsi que débute le film, alors que des bandits rebroussent chemin devant un village lorsqu’ils se souviennent l’avoir déjà pillé trop récemment et décident d’attendre la prochaine récolte. En panique, les villageois décident d’agir pour prévenir un nouveau pillage qui causerait leur mort. Sur les conseils de l’ancien de leur village, ils décident de chercher des samouraïs pour les défendre. L’ennui, c’est que les samouraïs sont fiers et ne travaillent pas en échange d’un peu de riz. Il va donc falloir qu’ils trouvent des guerriers altruistes qui accepteront de les aider.
Après avoir fait face à plusieurs refus de samouraïs fiers, ils rencontrent Kanbei, un vieux sage qui accepte de les aider. La première heure du film nous raconte ensuite le recrutement des six autres guerriers : Katsushiro qui veut devenir l’élève de Kanbei, Gorobei le bon vivant joyeux, Heihachi qui se recycle comme bucheron, Shichiroji l’ancien bras droit de Kanbei, Kyuzo le mystérieux maitre d’armes…et enfin un septième homme qui prétend s’appeler Kikuchiyo et qui n’est de tout évidence pas un vrai samouraï.
Le second acte du film se focalise d’ailleurs sur cet étrange personnage qu’est Kikuchiyo (en plus de l’organisation de la défense du village.) Fanfaron, un peu fou et drôle, tantôt agaçant, tantôt futé, il est l’électron libre auquel le spectateur s’identifie. Incarné par le grand Toshiro Mifune qui tourna 16 films avec Kurosawa, Kikuchiyo n’est en réalité qu’un paysan qui se rêve guerrier, un imposteur au grand cœur qui sert de pont entre les samouraïs qui ignorent tout de la vie des paysans et ces derniers. La performance de Mifune est mémorable, notamment lors de son monologue furieux dans lequel il accuse les paysans de mentir, de pleurnicher, d’avoir assassiné des blessés de guerre pour récupérer des armes…pour mieux demander ensuite qui en a fait de telles brutes à part les samouraïs qui ont pillé, violé, brulé leurs maisons pendant les guerres. Le code d’honneur de nos héros et leurs grands principes se heurtent alors à la dure réalité.
Le dernier acte est évidemment l’attaque des bandits, la stratégie, la solidarité nécessaire pour remporter une bataille, le massacre, l’horreur de la guerre. Et de nos sept samouraïs, il n’en restera que trois.
Kurosawa est un excellent metteur en scène pour son époque. La composition de ses plans est un modèle. Beaucoup de mouvement (si ce n’est pas la caméra qui bouge, il se passe toujours quelque chose à l’image : intempéries, mouvements de foules), et toujours beaucoup de richesse visuelle avec des décors qui laissent voir beaucoup de profondeur.
Ce film en particulier a bénéficié d’un grand soin d’authenticité de la part du réalisateur et du scénariste. Kurosawa et ses collaborateurs se sont même rendus malades pour réaliser ce film, que ce soit par leurs efforts ou par les difficultés qu’ils ont eu à le réaliser à une époque où l’occupant américain ne voyait pas d’un bon œil les films sur des samouraïs qu’ils associaient aux kamikazes.
Mais si le film est globalement positif et pas très critique, Kurosawa glisse tout de même des allusions au fait que certains samouraïs sont arrogants et dangereux, et qu’au service de seigneurs corrompus durant la période Sengoku, beaucoup ont commis des atrocités. Nos héros ne sont d’ailleurs que des ronins, des samouraïs sans maitre dont le clan n’existe plus ou qui ont quitté leur fonction pour suivre leur propre chemin. S’ils sont valeureux et honnêtes, c’est aussi peut-être parce qu’ils sont hors-caste. Le samouraï est un personnage très ambivalent qui peut tout aussi bien être cruel ou héroïque, ce qui en fait une source inépuisable d’histoires de fiction.
Le film est long, on ne va pas se mentir. Plus de 3h. C’est une durée considérable, surtout pour un spectateur d’aujourd’hui habitué aux films américains épileptiques dans lesquels il se passe 3000 trucs en même temps. Le cinéma japonais, surtout à l’époque, prenait son temps. Les films étaient pensés comme des pièces de théâtre, qu’on ne va pas voir pour l’action et les effets spéciaux ébouriffants, mais pour des acteurs, des dialogues et de l’émotion.
Mais toujours est-il que c’est un grand film que je qualifierai de social, sur la guerre, sur les inégalités, sur la dure réalité face à des principes abstraits. Un film qu’il faut voir une fois dans sa vie.
LE CHATEAU DE L’ARAIGNEE (1957) d’Akira Kurosawa
Après une bataille (toujours durant la guerre des provinces de l’ère Sengoku), les généraux Washizu et Miki doivent retourner voir leur suzerain au château de l’araignée. Pour cela ils traversent la forêt du même nom et rencontrent un étrange esprit qui leur prédit leur avenir. Selon lui, Washizu deviendra seigneur du château de l’araignée et le fils de Miki sera lui aussi amené à prendre le contrôle de ce château. Comme il s’agit d’une transposition de la pièce MacBeth de Shakespeare, à la manière de Lady MacBeth, la femme de Washizu va tout faire pour forcer le destin afin que la prophétie se réalise au bénéfice de son mari. Washizu va donc assassiner son seigneur pour s’emparer du pouvoir, puis Miki pour que son fils ne lui dérobe pas le pouvoir. Mais la culpabilité et la paranoïa va le pousser lui et sa femme dans la folie.
En plus d’être l’adaptation d’une pièce de théâtre transposée dans le Japon féodal, Akira Kurosawa emprunte beaucoup au théâtre Nô pour ce film. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, le théâtre Nô est une forme traditionnelle de théâtre qui utilise beaucoup de costumes et de maquillages spécifiques, ainsi que l’utilisation de masques et d’une musique particulière qui vient renforcer la surprise, les coups de théâtre de l’histoire. La gestuelle des acteurs est stylisée et exagérée, tout comme le jeu d’acteur grimaçant. Si vous avez déjà eu l’impression dans certains vieux films que les japonais surjouent, c’est en partie culturel, un héritage de leur théâtre. Dans ce film, si le début ressemble à un film « normal », tous les passages montrant la descente aux enfers de nos personnages paranoïaques et de plus en plus fous utilisent des codes beaucoup plus stylisés et exagérés. Atmosphère oppressante, jeux d’ombre et de lumière, apparitions fantomatiques, maquillages et expressions exagérées (comme dans le cinéma muet), on se croirait presque dans un film d’horreur.
Il ne faut pas s’attendre à de grandes batailles dans ce film, même s’il y a quelques poursuites et de nombreuses morts. Mais cette fois le film fait 1h40 seulement. Majoritairement tourné en intérieur, on pourrait craindre le côté théâtral trop prononcé ou le film trop bavard. Mais non. Les longues tirades font place à des choix d’images, des silences, une atmosphère. Kurosawa ne fait pas que filmer du théâtre. Il se sert juste de certains codes du Nô pour renforcer certains évènements de l’histoire.
Les scènes dans le brouillard, celles de la forêt avec l’esprit, les intérieurs sombres, tout contribue à une mise en scène efficace.
Que vous soyez familier ou non avec l’œuvre originale de Shakespeare, cette interprétation de Kurosawa mérite amplement le détour. Kurosawa glisse aussi dans son adaptation un peu de folklore japonais avec cet esprit (ce mononoke) qui joue avec les humains.
HARA KIRI (1962) de Masaki Kobayashi
HARA-KIRI est initialement un roman de l’écrivain Yasuhiko Takiguchi, mais il a été adapté au cinéma par Shinobu Hashimoto, le même scénariste que RASHOMON et LES SEPT SAMOURAIS de Kurosawa. A la réalisation, Masaki Kobayashi (réalisateur de LA CONDITION DE L’HOMME.) Ce film a eu droit à un remake signé Takashi Miike en 2012, mais ne l’ayant pas vu, je n’en parlerai pas. J’ignore même si c’est un remake feignant identique à l’original, ou une réadaptation plus libre du roman.
Japon, 1600, ère Edo. Le général Ieyasu Tokugawa a terminé d’unifier le pays et en prend la tête en instaurant la dernière dynastie des shoguns : les Tokugawa. Les guerres constantes de la période Sengoku sont du passé. Le pays est en paix.
Comme vous le savez, hara-kiri était le nom du suicide pour l’honneur que les samouraïs devaient pratiquer après avoir commis une faute grave ou, raison plus discutable, si leur maître s’était déshonoré ou avait péri. Son nom plus courant est le seppuku. Le film propose justement de pointer du doigt ce code de l’honneur poussé à l’extrême, et l’hypocrisie de certains clans qui brandissaient ce code de l’honneur par fierté sans en respecter une ligne.
Il met en scène un rônin (Hanshiro Sugumo, joué par le grand Tetsuya Nakadai, un acteur de la trempe de Mifune selon moi) qui se rend chez le clan Ii pour demander à ce qu’on l’aide à se faire hara-kiri (en général, il y a un rituel solennel, des habits blancs, et il faut un exécuteur pour mettre fin aux souffrances du samouraï qui s’ouvre le ventre) et l’intendant du clan, Saito, qui va lui raconter l’histoire d’un autre rônin, Chijiwa, qui est venu frapper à leur porte en prétendant vouloir mourir.
Il va s’avérer que certains rônins miséreux dont le clan a été dissous usent de ce subterfuge pour inspirer l’admiration et se faire accepter dans un clan, ou tout du moins recevoir des aumônes. Bien évidemment, les chefs du clan Ii trouve cela inadmissible et honteux. Pour eux, il s’agit d’une perversion du code d’honneur des samouraïs. C’est pourquoi ils essaient de percer à jour les menteurs. Hanshiro Sugumo est-il l’un d’eux ? Si oui, il cache bien son jeu. Que cherche-t-il vraiment ? Au travers de flash-backs, nous allons découvrir son histoire, et la raison de sa visite au clan Ii.
Le film nous montre comment le code du bushido (qui contenait aussi des principes dignes et méritoires) est détourné par les riches clans pour garantir leur ascension sociale et déshonorer les pauvres. Il nous montre comment une tradition appliquée hors de tout contexte peut être d’une grande cruauté. Comment les samouraïs sont endoctrinés et poussés au suicide. Comment la politique du shogun de dissolution des clans a généré une grande misère chez les samouraïs qui n’ont plus personne vers qui se tourner en période de paix. C’est une critique massive de la tradition et de ses détournements à des fins politiques que nous propose le film, en même temps qu’une vision des samouraïs particulièrement sombre.
Peu d’affrontements encore une fois (je vous avais prévenus) mais un final sanglant inoubliable dans lequel Hanshiro démontre l’hypocrisie et la lâcheté du clan Ii. Le seul vrai samouraï au sens chevaleresque du film est un rônin miséreux.
GOYOKIN (1969) de Hideo Gosha
Parlons à présent de Hideo Gosha, certainement le réalisateur « classique » que je préfère, malgré la grande popularité de Kurosawa. Hideo Gosha est un des réalisateurs classiques les plus contestataires. Il est plus sombre que Kurosawa, il se montre très critique envers son propre pays et notamment la caste des samouraïs. Dans HITOKIRI (dont je ne vous parlerai pas en détails, faute de place dans l’article), il met en scène un samouraï (joué par Shintaro Katsu, le futur Zatoïchi) bretteur hors pair mais un peu idiot, et qui passe tout le film à se faire utiliser et manipuler par ses supérieurs pour finir condamné à mort.
Mais je vais surtout vous parler de GOYOKIN, un de chanbaras préférés.
GOYOKIN (l’or du shogun) se passe autour de 1830, sous le shogunat des Tokugawa. Il raconte comment un clan de samouraïs, pour payer l’impôt au shogun alors qu’ils ont eu de mauvaises récoltes, s’est emparé de ses navires pour lui dérober son or et fait accuser du forfait un petit village côtier. Ils ont ensuite exterminé tout le village afin de couvrir leurs traces et prétexter une vengeance au nom du shogun. Tout ceci nous est raconté en flash-back. Le début du film nous montre une femme revenir dans un village ravagé et rempli de cadavres. Quelques années plus tard, nous suivons Magobei, un rônin errant (Tetsuya Nakadai à nouveau) qui a quitté ce clan, rongé par la culpabilité d’avoir participé à tout ça. Il va apprendre que son ancien clan prévoit de recommencer son stratagème cette année-là pour les mêmes raisons. Il va faire son possible pour les en empêcher.
Le film est en quelque sorte une quête de rédemption, même si en réalité Magobei se ment à lui-même en disant qu’il pourra reprendre sa vie après avoir apaisé sa conscience en empêchant un nouveau massacre. En réalité il est déjà mort à l’intérieur depuis qu’il a dégainé son sabre pour le profit, et la fin du film ne sera pas plus ensoleillée pour lui. Il doit faire face à ses anciens compagnons, et son ancien chef qui s’avère être son beau-frère. Et malgré son succès final, il n’en retirera aucune satisfaction et s’éloignera des festivités, sa femme à moitié détruite mentalement le suivant de loin dans la neige.ideo Gosha a donné un nouveau visage au chanbara. Comme je le mentionnais, il est plus sombre et critique que Kurosawa. De la même manière que Kobayashi avec son HARAKIRI, Gosha évacue les samouraïs héroïques et chevaleresques. Tout comme les westerns spaghetti qui sont des versions désenchantées du western américain mettant en scène des cowboys corrompus et égoïstes, le cinéma de Gosha met en scène des ordures ou des gens brisés. Mais très humains. Kurosawa avait déjà introduit une dimension sociale mais Gosha va plus loin dans la noirceur.
Les personnages sont complexes et intéressants. On comprend même (sans cautionner) le dilemme du chef de clan qui n’a pas assez de richesses à donner au shogun à cause de mauvaises récoltes. On sympathise avec les victimes du village et avec le personnage torturé qu’est Magobei.
Sur la forme, le film est magnifique, que ce soit la photographie de Kozo Okazaki qui sublime des paysages enneigés, ou les divers combats dans des lieux variés superbement filmés.
En voulant faire un film qui détourne le chanbara de ses codes chevaleresques, Hideo Gosha crée pourtant un des plus beaux représentants du genre. Pour moi, on n’est pas loin du chef d’œuvre.
A noter qu’un des autres grands films d’Hideo Gosha est DANS L’OMBRE DU LOUP, dont je ne vous parle pas en détails ici parce qu’il ne s’agit plus d’un film de sabre. Mais je me permets une parenthèse de recommandation pour ce film qui est une sorte de PARRAIN japonais, dans lequel nous sont retracés une vingtaine années d’histoire du Japon (de 1918 à 1940) au travers des portraits de Onimasa, chef du clan yakuza de Kiryuin et de sa « fille adoptive » Matsue (achetée à une famille pauvre) qui va grandir dans cette société de l’ombre en commençant par haïr son père adoptif puis par l’admirer et l’aimer comme un père. C’est un film complexe aux personnages ambigus qu’on se prend à aimer et détester en même temps. Onimasa est également joué par Tetsuya Nakadai, un acteur qui a débuté avec Kurosawa dans des seconds rôles (notamment dans YOJIMBO) et qui a pris la relève de Mifune par la suite en déployant son talent pour jouer de très bons personnages également.
Je ne peux pas vous parler de tous les films de sabres. J’ai choisi de mettre en lumière 4 films assez anciens mais qui font partie des must-see. Mais en nommant d’autres films et réalisateurs, je vous offre des pistes si vous voulez pousser plus avant l’aventure.
Parmi les films plus récents datant des années 2000, certains valent le détour comme LE SAMOURAI DU CREPUSCULE ou LA SERVANTE ET LE SAMOURAI, tous deux de Yoji Yamada, qui se penchent sur le déclin des samouraïs à la fin de l’ère Edo. Des films lents, avec quasi aucun combat mais qui racontent la fin d’une époque, et de quelle manière le Japon ne s’est pas seulement débarrassé des défauts de sa société isolationniste, mais a également jeté le bébé avec l’eau du bain en s’occidentalisant, rejetant les notions d’honneur des samouraïs pour de nouvelles réformes. Des films intéressants et plutôt mélancoliques. Ils se ressemblent un peu cela dit, étant tous les deux adaptés de romans du même auteur. Je crois que ma préférence va à LA SERVANTE ET LE SAMOURAÏ pour sa description du changement d’époque plus mémorable.
On se retrouve bientôt pour la deuxième partie dans laquelle nous remonterons un peu dans le temps pour nous pencher sur des films plus stylisés, moins réalistes, plus orientés divertissement, avec les sagas ZATOICHI et BABY CART.
BO du jour : un aperçu des musiques de Masaru Sato qui a officié sur LE CHATEAU DE L’ARAIGNEE, LA FORTERESSE CACHEE, YOJIMBO, HITOKIRI, GOYOKIN, etc.
Première phrase, première dose de culture : moi qui était prêt à me la péter parce que je connais le terme de chanbara, je découvre celui de jidai-geki que je n’avais jamais croisé.
Akira Kurosawa : ouf, je reprends un peu pied car j’ai vu un film de lui, Kagemusha.
Les sept samouraïs : un film mythique s’il en est, à tel point que chaque année je dois lire 2 ou 3 comics qui s’en réclament. Merci beaucoup pour cette présentation synthétique et vivante : je sais maintenant enfin de quoi il retourne.
Le château de l’araignée : respect pour ce développement sur le théâtre Nô, très clair, avec en plus l’éclairage culturel sur le jeu des acteurs.
Hara-Kiri : film dont je ‘avais jamais entendu parler et qui dont la dimension sociale et l’analyse systémique que tu exposes semblent passionnantes.
Goyokin- Le cinéma de Gosha met en scène des ordures ou des gens brisés. Mais très humains. Mince, en enchaînant tes critiques, j’en viens à me demander si cet idéal a jamais eu un fond d’honnêteté un jour.
Acun perosnnage manichéen : une belle preuve de maturité des auteurs.
Il me tarde de découvrir le 2ème article, car j’ai également souvent entendu parler de Zatoïchi et Baby Cart, mais l’époque où j’aurais souhaité les voir, il n’était pas facilement accessibles en France.
Très chouette papier !
et jamais vu Goyokin, faut que je répare cette lacune, tiens.
Ah oui hein !
Je l’ai même filé à Bruce, donc il connaît ! Tu peux pas le laisser en savoir plus que toi ! 😛
Merci, j’ai des choses à voir là-dedans : Harakiri et Goyokin, d’autant plus que j’avais été très impressionnée par Tatsuya Nakadai dans Dai-bosatsu tōge / Le sabre du mal, qui est effectivement moins connu que Mifune par chez nous mais qui ne démérite pas.
J’ai vraiment une grande affection pour les films de sabre au sens large des années 60, notamment parce que la mise en scène de l’action est très théâtrale, avec peu d’esbrouffe et de montage et beaucoup de chorégraphie, ce qui a un charme fou et très raffraîchissant en contraste du ciné moderne très cut. Le tempo de ces films est d’ailleurs très similaire aux westerns, comme le prouvent les adaptations : l’intensité des scènes d’action vient de la tension accumulée et de la brusquerie de l’action, dans une école très différente de celle de la surenchère J’aime avoir une action et des enjeux dramatique très lisibles.
Et pour continuer dans les acteurs fétiches : Hiroyuki Sanadai, même s’il n’est pas toujours très bien utilisé par le ciné US, est aussi un grand, plein d’intensité dramatique en plus de ses talents physiques, comme le prouve justement Le samourai du crépuscule.
Je finis en pimpant un favori personnel : Tabou / Gohatto de Nagisa Ōshima, à l’atmosphère vénéneuse rehaussée par une bande son magnifique de Ryuichi Sakamoto.
Tu as tout à fait raison, merci de ton retour.
J’ai hésité à parler de Tabou, avec aussi l’aspect historique du Shinsengumi à l’aube du retour de l’empereur. Et la présence aussi de Soji Okita, personnage historique devenu une sorte de héros populaire qui apparait dans pas mal d’animes (dont Kenshin)
Mais bon il aurait fallu que je fasse un article en 3 parties. Trop de films à présenter^^
Oui si tu rajoutes les anime / OAV &manga ça ne finira jamais!
« l’intensité des scènes d’action vient de la tension accumulée et de la brusquerie de l’action » Oui ça c’est typique du cinéma de Sergio Leone.
Bah et des films de sabre aussi^^
Les deux genres se sont mutuellement inspirés je dirais.
Waaaaaaaa !
Par contre, je ne te rejoins pas tout à fait sur le coté « soporifique » des films de Kurosawa KAGEMUSHA et RAN. Si ce ne sont pas à proprement parler des films de sabre, ce sont clairement de films de samurai mais une dimension beaucoup plus politique. On quitte le combat à hauteur d’homme pour voir ce qui se trame entre les paravents et les cloisons des forteresses des Daimyos, les rapports de pouvoir qui s’y exercent. La cruauté et la trahison y sont monnaies courantes, même si les mœurs sont plus policés par l’étiquette. Encore qu’un coup de sabre énervé peut faire taire celui qui a la langue trop pendue… RAN, inspiré du Roi Lear de Shakespeare, est une tragédie sur fond de film de guerre. Les scènes de batailles y sont impressionnantes, avec des milliers de combattants en armures, des charges de cavalerie, des châteaux enflammés. Bref j’ai du mal à trouver cela soporifique.
Enfin, ce sont surtout des films d’une beauté formelle à couper le souffle, ou chaque scène est un véritable tableau, ou plutôt une estampe aux couleurs éclatantes (un apport majeur par rapport au N&B des films plus anciens de Kurosawa que tu évoques). Tout est splendide à regarder : les kimonos, les armures, le cérémoniel des audiences privées ou publiques, les manœuvres des armées se rangeant en ordre de bataille…
Je me doutais que ma remarque ferait grincer des dents certains^^
Je ne dis pas que ce sont des mauvais films, mais pour moi, malgré cet apport de la couleur magnifique justement qui pouvait laisser penser que ça allait écraser tous les autres films de Kurosawa, eh bien j’ai trouvé ça trop mou.
Il ne s’agit pas des sujets qui sont intéressants que tu évoques. Juste de la mise en scène. Parfois tu as des plans larges sans aucun langage cinématographique comme si Kurosawa filmait une scène de théatre, et ça dure, ça dure…
Je sais pas, c’est difficile à expliquer. Je suis pourtant capable d’apprécier un cinéma plus lent et contemplatif, mais j’ai du mal avec ces 2 là.
J’ai aussi un pote qui a étudié Kurosawa, qui est fan de ses films, mais qui ne peut pas encadrer Kagemusha^^
Question de ressenti. On va pas se fâcher pour ça^^ Tant mieux si tu peux les apprécier à leur juste valeur. Chez moi la sauve n’a pas pris…
Pas de fâcherie aucune. Mais RAN étant dans mon panthéon cinématographique, je ne pouvais pas faire autrement que de monter à la meurtrière pour arquebuser un peu en sa faveur. C’est une question d’honneur pour un bushi…
A ma grande honte je n’ai pas vu le CHÂTEAU DE L’ARAIGNÉE mais j’ai un très bon souvenir des Yojimbô et des 7 samouraïs qui contiennent tous les tics, les portraits et les tournures typiques de ce genre de film qui vont plus tard se répercuter dans les mangas, les comics et tout ce qui parle de samouraï seul sur la route avec pour seul compagnon son sens de l’honneur impossible d’appliquer en ce bas monde remplis de gens si facilement corruptibles…
Le samouraï du crépuscule est très joli mais c’est quand même un peu soporifique et j’aurais mieux fait de choisir la Servante et le Samouraï que ne j ‘ai pas vu quand j’étais au Furet du Nord ce jour là…
Je voudrais rendre hommage quand même à SOLEIL ROUGE, c’est la première fois que je voyais un samouraï et surtout Toshiro Mifune à l’écran quand j’étais gamin, ce fut la porte… et la première source de fascination pour ces hommes si incroyables…
La servante et le samouraï c’est très lent aussi, mais j’ai trouvé le film intéressant pour sa description du changement d’époque. Voir des samouraïs devoir être entrainés à l’occidentale alors qu’ils sont pris pour des ploucs et tout.
Etre témoin de la fin de l’isolationnisme mais en même temps voir certains principes qui avaient du bon être bafoués (un combat honorable est interrompu par un gradé qui préfère flinguer le mec à distance avec un fusil)
Alors perso l’ère Meiji je trouve ça passionnant d’ans l’histoire du Japon, plus que le Sengoku se passent la plupart des mangas
Je n’ai point vu Soleil rouge^^
Tu as vu Goyokin ?
Non pas celui-là……
d’ailleurs j’en profite pour me mettre un mémo sur Gyokin et Le château de la spider…merci de ces rappels! ^^
Tu peux tenter Dans l’ombre du loup aussi. Pas un film de sabre comme je dis, mais un super film, un des meilleurs de Gosha. C’est un peu le parrain en mode Japon, mais évidemment ça n’a rien d’un remake vu que rien n’est similaire ; les persos, le contexte historique, que dalle.
mais c’est le portrait d’un chef de clan…un peu une ordure, mais avec des élans d’humanité des fois. Très maladroit pour exprimer ses émotions aussi, très violent.
SOLEIL ROUGE m’a marqué… au fer rouge quand j’étais gamin. Toshiro Mifune avait ce charisme de fou et il y avait cette scène de la mouche…
De ces quatre films je n’ai vu que LES 7 SAMOURAIS. Il y a longtemps, quand j’étais étudiant. J’avais fait un petit cycle Kurosawa avec BARBEROUSSE. Tu évoques POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS mais pas LES 7 MERCENAIRES ?
Ton article est parfait. C’est un bon exercice de cibler les films emblématiques. Ça évite les gros pavés indigestes (oui, c’est bien moi qui dit ça…) et ça laisse un peu de respiration pour en évoquer quelques autres entre les lignes.
Je note tout ça re-li-gieu-se-ment. 🙂
si j’étais une mouche, je me barrerais fissa dès QUE JE VOIS UN KATANA!!!
Les 7 mercenaires doit être une sorte d’hommage ou de remake autorisé non ?
Pour une poignée de dollars était un plagiat de Yojimbo en fait^^ Pas autorisé du tout.
J’adore Leone hein. Mais il faut dire ce qui est, c’était pas très cool à ce niveau. Il y a eu une histoire en justice.
Pour le coup c’est tout pareil : le guerrier solitaire qui fait comme s’il acceptait de bosser pour les deux clans et les poussent à s’entretuer.
Merci de ton retour.
Tu devrais au moins tenter Goyokin, c’est un super film. Pis c’est en couleurs et tout^^
Pourquoi ? Tu crois que je ne regarde pas le noir et blanc ? 🙂
Oui je compte bien le regarder. Mais c’est pas évident de tout voir sachant que je n’ai encore regardé ni les giallos (gialli), ni les film de gangster hong-kongais… (que pourtant je me suis procuré suite à tes articles précédents) 🙁
par curiosité: t’as pris quoi comme Polars HK?
Et les films de Jackie Chan aussi tu oublies^^
Nan j’sais pas je disais ça comme ça^^
ça marche mieux sur Bruce l’argument de la couleur c’est vrai.
Mais disons que si tu connais déjà Kurosawa, faut que tu voies un peu d’Hideo Gosha^^
Oui c’est l’inconvénient des articles comme ça. En présentant plein de trucs, ça te fait direct une liste de films à voir et ça peut décourager. A force t’en as trop…et tu regardes rien.
Mais côté rédacteur, les articles anthologiques c’est bien pratique ^^ (et ça rime)
accessoirement, Yojimbo/Pour une Poignée de Dollars, ce sont des versions soft des Clous Rouge de Robert E. Howard, je dis ça, je dis rien.
Oui, si on veut…
Après je ne nie pas le fait que tout le monde s’inspire de tout le monde. Certains réals japonais se sont aussi inspirés des westerns italiens.
Mais passer du format de la BD au film implique déjà un certain travail.
Entre deux films par contre, pour peu que tu reprennes des plans presque à l’identique, bah il y a plagiat.
Pour une poignée de dollars et Yojimbo le souci c’est que ça faisait très très ressemblent, même dans certains plans. Et qu’en général quand on veut faire ça, on paie des droits pour faire un remake.
Euh je voulais dire passer du format roman au format film^^
Tenez d’ailleurs en bonus, pour ceux qui ne sont toujours pas convaincus que les ricains réécrivent l’histoire comme ils veulent, voici la vraie histoire du dernier samouraï :
https://www.youtube.com/watch?v=GNsswwE3VZI
Eh nan, c’était pas un ricain !
Argh honte à moi, je m’est gouré dans le nom de Tetsuya Nakadai. C’est TAtsuya…
Ta sentence : que les gens se moquent de toi en te lançant des crèmes de fromage industriel au visage, le haha-kiri.
Magnifique.
J’apprends plein de trucs ici tellement je suis en retard sur les films asiatiques en général. D’ailleurs hier soir j’ai enfin vu THE RAID (2012) qui me fait beaucoup penser au DREDD sorti la même année. Vraiment sympa (mais très violent).
Je ne connaissais évidemment pas le terme de jidai-geki. La seule oeuvre de chanbara que je possède doit être la BD de Huges Micol, LE CHIEN DANS LA VALLEE DE CHAMBARA (c’est de toute beauté) :
https://www.bedetheque.com/BD-Chien-dans-la-vallee-de-Chambara-120667.html
Ah non j’ai aussi les deux premiers tomes du SAMOURAÏ BAMBOU de Tayio Matsumoto. Mais je n’ai jamais vu Zaitochi, Baby Cart, ni lu les mangas ultra-connus. Et j’ai aussi les deux premiers YOJIMBO en couleurs mais je ne les ai pas encore lus.
De Kurosawa, je n’ai vu que KAGEMUSHA que j’avais adoré à l’époque, et des bouts de RAN (jamais vu en entier je crois). Mais forcément tu donnes très envie de voir les 7 Samouraïs, surtout que j’ai vu LES 7 MERCENAIRES plus d’une fois (je compte même regarder le remake de 2016 je crois, pour te dire). Je l’ai même montré à ma progéniture.
Les autres je n’en avais pas entendu parler à part LE CHATEAU DE L’ARAIGNEE et RASHOMON (il faut absolument que je vois ce dernier). Concernant le théâtre Nô, je ne le connais que peu, l’oeuvre qui s’en rapproche le plus est un des titres de la BO de AKIRA (que j’ai énormément écoutée lorsque le film est sorti. Je l’aime toujours).
Merci beaucoup Mattie pour cette première approche et cet article roboratif !
La BO du jour : cool. On dirait justement de la BO de western spaghetti.
Merci de ton retour.
Certains pensent que le terme jidai-geiki est à l’origine du nom des…chevaliers Jedi. Vu que Lucas a été inspiré apparemment par LA FORTERESSE CACHEEE de Kurosawa, et que les Jedi sont en quelque sorte des samouraïs du futur^^
Je n’ai pas trop d’opinion là dessus, je sais pas…
Mais c’est sûr et certain que Lucas a été inspiré par Kurosawa. Lui et Coppola ont aidé à financer Kagemusha.
Super, j’apprends encore plein de trucs !
Bon… ben j’en ai vu aucun ! Je connais bien sûr le titre de Sept Samurais mais je n’ai jamais tenté le visionnage…
Ca se voit que tu t’es retenu pour des raisons de place, tu avais le chanbara du choix… (je sors)
Pour la partie 2, si j’en crois Facebook, tu devrais parler de Zatoichi, et si c’est la version de Kitano, alors je serai un peu moins penaud…
Alors oui et non.^^
Je parle du reboot de Kitano à la fin oui.
Mais je parle d’abord de la saga de 25 films des années 60, ou Zatoichi était incarné par le même acteur : Shintaro Katsu.
Je te rassure, je n’en critique que 2 sur 25 (parce que bon…voilà quoi. J’ai le chanbara du choix en effet^^ Et j’ai même pas vu les 25 d’ailleurs.)
J’ai une question potentiellement polémique alors je vais mettre un disclaimer
ça n’a rien d’agressif mais ça me rend curieux de réaliser nos différences.
je remarque que le cinéma asiatique perce finalement très peu parmi nous…
j’aurais été persuadé du contraire…
ayant toujours été allergique à Spielberg (Indiana Jones j’ai tenu 20 minutes, E.T non merci) j’ai toujours cherché à regardé autre choses que les films ricains connus…
Pas par snobisme mais par curiosité…
du coup ma question c’est pourquoi?
-manque de passeur?
-peur de tomber sur une culture aux codes inhabituels?
-solidarité avec le CNC?
-pensée d’un certain snobisme du ciné asiatique accaparé par des passionnés un peu pédants?
ça m’intéresse vraiment de savoir ce qui bloque parfois….
Rien de tout ça ou presque (et j’ai vu E.T. au ciné et Indiana Jones c’est génial, philistin). C’est surtout que ce n’est pas aussi facilement accessible que le reste. Même sur les plateformes de streaming c’est compliqué de trouver des films asiatiques, y compris les Johnnie To. Si ils étaient aussi diffusés ou vendus que les Marvel ça aiderait.
@Eddy : bon ta question ne me concerne pas hein^^
Moi sans être allergique à certains réals ricains, j’ai juste toujours été curieux de voir d’autres trucs en effet. Et je pense avoir déjà prouvé ici même que je bouffe à tous les rateliers. J’aime le ciné US, anglais, espagnol, chinois, japonais, italien, etc.
@Jyrille : Ce que tu dis est valable de nos jours Jyrille.
Mais il y a une époque avec les collections canal de Dionnet et sa collection Asian Star en DVD ou t’avais une tripotée de trucs asiatiques dans des rayons dédiées dans les espaces culturels (même à Leclerc)
Moi c’est mon frère au début qui m’a initié en louant des VHS de films de kung fu.
Puis avec l’arrivée du DVD il y a eu ce moment avec plein de sorties de DVD asiatiques.
Peut-être que vous avez loupé cet âge d’or du DVD asiatique ?^^
Maintenant c’est de nouveau obscur et introuvable c’est vrai.
Kurosawa a toujours été accessible. Ses films sortent même en blu-ray (c’est loin d’être le cas de tous)
Mais ouais il y avait eu la collection cinéma de quartier qui incluait des films asiatiques (comme la femme Scorpion)
Puis la collection Asian Star en 2005 :
https://www.sfmag.net/spip.php?article3405
https://www.senscritique.com/liste/Asian_Star/2353853#page-1/
Tout n’était pas bon dedans mais tu voyais arriver plein de trucs comme ça et ça rendait curieux d’en chercher d’autres.
Et puis bien sûr toute la collection de chez HK avec les films de la shaw brothers, des films de sabre, de kung fu, thrillers coréens, etc.
ça pleuvait entre 2004 ou 2005 et 2010
https://www.dvdfr.com/editeur/112/hk-video.html
Même jusqu’en 2015 en fait quand je vois les dates.
C’est tout à fait ça : Manque de passeur, même si je ne partage pas du tout ton aversion pour Spielberg qui est juste pour moi le King.
Je me souviens qu’ado je bavais parce que je n’avais pas Canal +. Plein de gens me faisaient miroiter les films asiat et j’étais hyper-frustré de ne pas les voir !
Moi j’étais resté sur les quelques rares films auxquels j’avais eu accès : les Bruce Lee, LA MAIN DE FER, LA RAGE DU TIGRE et LES GUERRIERS DE L’APOCALYPSE. Le reste : Tintin !
Et ensuite le temps a passé. Et puis je me suis senti largué par un cinéma que j’avais raté trop longtemps. Comment puiser et choisir dans tout cela sans passeur ? Pourtant le peu que j’en ai vu (TIGRE ET DRAGON, au hasard), j’ai trouvé ça absolument génial.
Du coup en numerique, des filons? Y a bien https://www.hanabi.community/culture-japonaise/culture-video-club/, loin du club de film de genre.
Sinon à part LES 7 SAMOURAIS et BARBEROUSSE, j’ai aussi vu DERSOU OUZALA de Kurosawa (très beau film) 😁
J’au aussi vu deux ou trois films plus récents en dehors de TIGRE & DRAGON. Si j’ai vraiment beaucoup aimé THE GRANDMASTER, je n’ai pas tellement adhéré à IP MAN, en comparaison.
Dans le genre guerre, j’ai aussi vu deux ou trois film sur des guerriers dans un passé plus ou moins féodal mais j’avais détesté et je ne me souviens pas des titres. Des trucs WTF avec tout le monde qui crève dans des décors improbables. Peut-être que c’était LES 3 ROYAUMES et un ou deux autres trucs dans le genre, je sais plus parce que là j’étais vraiment pas entré dedans. C’était glauque, extrême, et complètement WTF.
Euh…les 3 royaumes c’est assez réaliste. Pas WTF.
Enfin…ok les gens se battent un peu de façon exagéré comme dans pas mal de wuxia pian, mais ils ne volent même pas comme dans tigre et dragons.
Les 3 royaumes c’est un roman historique à la base. Le film est un drame de guerre avec des histoires de stratégies et tout, c’est pas délirant du tout. Ni glauque en fait.
Et il fait 4h.
Enfin il existe une version occidentale de 2h mais…pourquoi voir celle là en fait ?^^
Je vois pas trop ce à quoi tu peux faire allusion.
The grandmaster c’est de Wong Kar Wai, très soigné visuellement.
IP man c’est plus en mode film de kung fu.
C’est quoi que tu appelles WTF ? Parce que certains films comme histoires de fantomes chinois, c’est presque comme si tu croisais tigre et dragon avec Evil Dead.^^
Et de Wong Kar Waï j’ai adoré 2046.
Et Haniki mon frère de Kitano.
#RELEASE THE JOHN WOO CUT
Ah moi j’ai des dvds quand même : TIGRE ET DRAGON que je n’ai toujours pas regardé, tout comme ONCE UPON A TIME IN CHINA et le seul que j’ai vu, LE BON, LA BRUTE ET LE CINGLE que j’ai bien aimé.
C’est coréen le bon, la brute et le cinglé. Sympa en effet. Sans être extra.
Du même réal Kim Jee-woon, je peux te conseiller :
Deux soeurs (film d’horreur)
A bittersweet life (film de truands)
Age of shadows (film historique durant la guerre de Corée)
J’ai pas aimé du tout « J’ai rencontré le diable » de lui par contre. Extrêmement exagéré au point d’être limite comique dans la violence.
Sinon j’ai un peu de mal avec le terme « WTF » quand on parle d’un cinéma auquel on n’est pas habitué.
Le truc c’est que…quand on a vu et aimé Evil Dead 2 ou 3, Re-animator ou From Beyond, ou les films de Brian Yuzna en général, ça veut dire quoi WTF ?
Qu’au lieu que des machins te sortent de la tête ou que des têtes coupées vivantes fassent un cunnilingus, tu as des mecs qui volent dans le ciel sur des animaux mystiques ?
Bah…et alors ? C’est quoi le plus WTF des deux en fait ?^^
C’est juste une question d’habitude. Il y a pas mal de films aux accents « mythologiques » avec des pouvoirs et créatures bizarres dans le ciné fantastique chinois. Mais c’est pas plus dingue qu’autre chose.
Comme je le disais ce sont des films que je n’ai pas aimés du tout et que j’ai complètement oubliés. Pas sûr qu’il y a avait les 3 Royaumes du coup. J’ai fait quelques recherches sur le net et je n’ai pas réussi à retrouver ces films de source sûre. J’ai tout oublié !
Le côté WTF c’était pour le script où au bout d’un moment les mecs s’entretuent dans un bain de sang dans une espèce de spirale sans fin et sans logique. Mais franchement, ayant quasiment tout oublié, je ne me souviens que d’une vague sensation très déplaisante de film sans queue ni tête.
Ah…
Euh…
Bah ça me dit rien.
Non, les 3 royaumes c’est plutôt cool^^ Une sorte de film historique avec du karaté exagéré, mais assez réaliste avec des stratagèmes militaires, tout ça.
C’est basé sur
C’est un film de John Woo. En fait ce sont 2 films. Mais ils ont fait un remontage occidental qui enlève la moitié du film. Euh…aucun intérêt. Ok 4h c’est long mais il suffit de le voir en 2 fois comme un seigneur des anneaux.
C’est un roman historique sur la fin de la dynastie Han et la période des Trois Royaumes (169-280). Il fait partie des 4 grands romans extraordinaires de la littérature chinoise avec Au bord de l’eau (qui parle de multiples histoires de brigands qui fuient la corruption des puissants…j’en parle via un article prochain sur…Magnus^^), La pérégrination vers l’ouest (que j’ai mentionné sur mon article sur le film délirant Le roi singe), et Le pavillon de l’ouest (connais pas celui là^^)
Après bon oui…ils savent aussi faire de la merde hein^^ Les occidentaux n’ont pas le monopole. Mais ça me parle pas ton film.
Sinon Matt t’as vu les Azumi et si oui t’en penses quoi?
Euh…j’avais bien aimé à l’époque. Mais j’étais au collège^^ Je sais pas trop, faudrait que je les revoie.
Très orienté manga-live exagéré avec persos qui rebondissent partout, sabre qui revient comme un boomerang, etc (ça c’est dans le 2 je crois) Je mentionne ce sous-genre exagéré dans la partie 2 (demain ?) de cet article en expliquant que Zatoichi et Baby Cart ont amorcé ce début d’orientation vers le manga-live.
J’avais bien aimé voir Chiaki Kuriyama en garce dans Azumi 2 (la Gogo Yubari de Kill Bill) J’aime bien sa tête même si elle a un gros pif^^ Elle a du charisme, elle joue bien les garces tarées.
Mais après je crois que je m’étais déjà dit que certains « gamins » avaient zéro charisme et ne jouaient pas super…
J’aimais bien le mec tout en blanc dans le premier, le grand méchant androgyne avec sa rose là.
Mais comme je te dis, faudrait que je revoie. Pas sûr que ça passerait bien maintenant. Je crois qu’il y avait du rock et tout, ça faisait un peu « jeu vidéo » quand même.
Et toi du coup ?^^
Je les trouve assez sympa mais si on compare aux vieux films trop « manga » et exagéré…
Tu fais bien de préciser que LES 7 SAMOURAÏS est considéré comme le chef-d’œuvre de KUROSAWA.
Quel film !!!!!
Je ne me lasse pas de le visionner.
Le film est sublime, contemplatif.
L’attaque du village dans la boue sous une pluie battante est d’une beauté à couper le souffle.
Le faux Samouraï un peu fanfaron apporte une peu d’humour à la dramaturgie du scénario. C’est appréciable.
Un film parfait.
Je suis bien content de vos retours et voir que des gens connaissent tout ça quand même.
Enfin je me doute bien que je suis pas le seul, c’est pas n’importe quel obscur bonhomme Kurosawa. Mais dans l’équipe on ne semble pas être nombreux à connaître, à part Eddy^^
GOYOKIN est un film absolument sublime que Mattie BOy m’a offert Alex. Effectivement il fait partie des quelques DVD qui me restent à la casa n’ayant plus rien ni télé, ni lecteur DVD. En relisant tes lignes je réalise que je le situais plus en 1979 ! Ouah, disons 10 ans après sa sortie.
Tout le reste je ne connais pas, HARA KIRI a l’air phénoménal et je crois n’avoir jamais vu de Kurosowa. Mon frère m’en parlait sans arrêt. Effectivement, on ne voyait pas souvent ça à la télé ou dans les videoclubs. Probablement chez Dionnet sur C+
Mais il aura fallu que je sature du cinéma anglo-saxon pour avoir envie d’aller ailleurs et m’habituer aux outrances du jeu japonais.
J’ai dévoré le cycle Chaplin avec les enfants sur Netflix, c’était phénoménal. Soyons fous, si un jour un cycle Kurosowa fait son apparition après Godard, Truffaut ou Chabrol, je serai aux 1ères loges avec ton article sur les genoux.
« si un jour un cycle Kurosowa fait son apparition après Godard, Truffaut ou Chabrol »
Mais tout le monde s’en balance de Godard non ?^^
Ahem pardon…
Ah oui tiens il y a quand même « la nouvelle vague » française qui me laisse complètement de marbre comme genre cinématographique.
Bon, et Dans l’ombre du loup hein ? Tu l’as plus ? T’avais aimé dans mon souvenir. Toujours avec Tatsuya Nakadai.
Tu devrais tenter Harakiri. Le sujet ne peut que te plaire.
Si si , j’ai l’ombre du loup aussi, sacré film.
J’aime quasiment tout le cinéma français mais te concernant je doute effectivement que le cinéma de Pialat, Sautet ou Truffaut te parle.
Je place Pialat parmi les plus grands.
Alors tu vois le truc marrant…tu m’expliquais il y a peu (et Tornado aussi) qu’à une époque vous avez fui le cinéma asiatique parce que vous avez eu la sensation que c’était les snobs qui en parlaient comme quoi c’était bien et tout (alors que franchement…je vois mal des snobs en parler. C’était aussi mal aimé et pris pour des conneries que les comics, surtout les films de kung fu)
Et mon ami parisien qui est monteur et a suivi des études de cinéma, il me dit bien que durant ses études c’était les fans de Godard et de Truffaut les snobs qui ne juraient que par la naturalisme et rejetais tout film fantastique ou d’horreur ou…tout en fait. Y’avait que ça de vrai la nouvelle vaaague française. Il prenait un malin plaisir à les emmerder en parlant de films de zombies^^
Comme quoi hein…
Mieux vaut encore tester soi même et oublier les ragots.
Oh mais ça tu en auras toujours. J’ai plein de potes qui conchient tout ce qui n’est pas réaliste, et ce dans tous les domaines artistiques, que ce soit la peinture, les films, les séries télés, les livres, les bds (qu’ils ne lisent pas ou alors la nouvelle vague d’il y a 20 ans). Tu leur parles de vampires ou de chevaliers ils te rient au nez. Je n’ai jamais pu comprendre cette attitude.
Moi non plus…
D’où ma vanne « ça manque un peu de karaté »… 😁
Je crois que le snobisme anti « film de genre » s’étendait tout simplement au ciné asiatique, qui avait sa part « respectable », sa frange Cannes-compatible et ses affreux jojos.
Alors je me suis tapé dix films de Truffaut pendant ma maladie et à part VIVEMENT DIMANCHE et un peu LES 400 COUPS tout est à chier. Je ne comprends pas comment on peut parler de Truffaut comme d’un grand réalisateur. JULES ET JIM c’est à pleurer tellement c’est mauvais.
Par contre je me suis aussi fait LE MEPRIS, un Godard que je n’avais pas vu, et ça vaut carrément le détour, bien plus que les autres que j’ai pu voir jusqu’à maintenant (PIERROT LE FOU, WEEK-END). Plastiquement c’est magnifique.
On a pas le même ressenti. Sur les 400 coups et tout le reste c’est vieillot et assez chaint je te le concède.
LE DERNIER METRO permet un duo mythique Depardieu- Deneuve. Et je n’ai que du bien à dire de FAHRENHEIT 451, sa fidélité exemplaire au roman de Bradbury, son ambiance glaciale due à la photo de Andrew Birkin qui m’évoque celle de ORANGE MECANIQUE.
Et LA FEMME D’A COTE est sans doute le thriller amoureux qui m’a le plus touché. C’est fou ce film.
Dans les classiques qui m’ont bien fait chier, PIERROT LE FOU m’a exaspéré et LES CHOSES DE LA VIE également.
La photo de FAHRENHEIT, ça dépend des moments. Deux séquences à sauver et peut-être est-ce très fidèle au roman (que j’avais beaucoup aimé ado mais dont je n’ai aucun souvenir) mais le film est chiant comme la pluie et la fin est complètement ahurissante, sans aucune portée.
LA FEMME D’A COTE c’est insupportable et comme toujours chez Truffaut on ne croit pas deux secondes à l’alchimie entre les personnages, ça tombe comme ça, comme un cheveu sur la soupe, et entre les deux il faut se taper des scènes sans aucun intérêt, franchement je ne comprends pas. LE DERNIER METRO pareil, ça fait illusion pendant 40 minutes et après c’est n’importe quoi, ça n’avance jamais, il n’y a rien à retenir ni à ressentir et ça dure plus de deux heures ! Enfin moi c’est comme ça que je les ai subis, et encore je ne sais pas si tu as vu les Doinel (en plus des 400 coups il y a BAISERS VOLES, DOMICILE CONJUGAL et L’AMOUR EN FUITE et là y a rien à sauver, c’est interminable, mal joué, mal filmé, mal monté, mal pris en photo, des horreurs).
Ouais PIERROT LE FOU c’est chaud mais je retenterai. Je dois voir LES CHOSES DE LA VIE et les autres Piccoli, Tavernier, Belmondo et Noiret. Et les Jacques Demy (j’avais adoré LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT).
Et hop levé c’est pesé, j’ai acheté tout à l’heure le DVD de Hara-kiri ^^
Dans ta liste j’ai déjà les 7 samouraïs qui est particulièrement remarquable, je vais tenter maintenant le Kobayashi !
J’aurai bien tenté également GOYOKIN, mais le Disk king du coin ne l’avait pas ! A l’occasion comme on dit…
Ceci dit contrairement à toi j’ai beaucoup aimé RAN et son traitement incroyable des couleurs ! Tiens en représailles je l’enchainerai surement avec Hara-kiri :))
Ah mais j’ai rien à dire sur la partie visuelle de Ran et Kagemusha.
Juste que je me suis ennuyé quoi…
Content d’avoir suscité ton intérêt pour ces films en tous cas^^
Mais ne fais pas l’impasse sur Goyokin, franchement il est top !
Thank you tout le monde! ^^
Comme le dit Matt, il y a eu une époque (vers 1999-2000…) où après des réalisations américaines lorgnant vraiment vers l’asiatique comme Matrix, Blade ou même un peu plus tôt Crying Freeman le ciné a été partout en espaces culturels et c’est vraiq eu j’ai à l’épqoue totalement tourné le dos à ce qu’on faisait du côté de chez nous….
J’ai une connaissance très superficielle des filmographies des grosses stars comme Bruce Willis et d’autres…
Spielberg a une vision de la famille qui dot rester unie qui me fout les nerfs en pelote à chaque film, retrouver les siens, son âme d’enfant… il fait des films supers mais dès qu’un mouflet apparait, j’ai des suées dans le dos…
Le cinéma français, holala à part les comédie, jen ‘en regarde pas, je ne suis pas du tout francophile dans mes goûts… pas de snobisme non plus pas principe mais je m’ennuie dans des films réaliste, naturalistes qui racontent l’histoire de mes voisins de palier… le quotidien ne m’inspire pas, le social non plus.
j’aime bien ce qu’on appelle souvent le cinéma de genre et on est clairement les parents pauvres de ce monde là, même le cinéma espagnol fait plus d’horreur de SF, de Dystopie que nous et avec plus de folie…
J’ai vu Crying Freeman au ciné (très bon souvenir). En présence de Christophe Gans. C’est pas un film français, ou américano-français ?
D’ailleurs Gans fait du film de genre, tu n’as pas aimé sa bête du Gevaudan dans LE PACTE DES LOUPS ?
Sinon je suis fan des films de Bertrand Blier. J’ai dû voir BUFFET FROID une dizaine de fois. Bonne alternative au ciné français non ?
Sur Truffaut, tu as raison : les relations entre les personnages sortent souvent de nulle part mais pour moi elles illustrent la surprise de ces sentiments qui fondent sur eux. Ce qui compte c’est toute la gamme des émotions que Truffaut explore avec Maestria.
L’AMOUR EN FUITE c’est assez mauvais oui. Seule Marie-France Pisier surnage dans ce merdier.
Sur le cinéma français ma position est la suivante : durant les années 80, Polanski remit un césar à Sylvester Stalone sous les quolibets et les crachats. Les choses ont bien changé depuis non ?
Ce changement je le sens aussi en moi. Je me suis nourri et gavé de cinéma américain pendant 30 ans. J’ai désormais envie d’alternatives et le cinéma d’auteurs français me ravit :Pialat, Chabrol, Kieslowski, Jeunet, Blier, Tavernier, Weber ou Leconte que j’adore ont fait de grandes choses. Et plein de jeunes réalisateurs aussi.
qui crachait sur qui?
oscar et césar c’est bien LE truc que j’évite chaque année, la nouvelle aristocratie qui se badigeonne l’ego dans un entre-soi gerbant, donnant ses leçons de savoir vire à la populace qui a payé les tickets et foutu leurs impôts dans le CNC! j’ai des fantasmes de Bastille!
je me suis aussi finalement nourri des classiques ricains et c’est vers l’Espagne, le Royaume Uni ou l’Asie que mon regard se porte…
rien à faire, je ne suis pas bleu blanc rouge ni en cinéma, ni en musique, ni en rien…
Je me suis souvent dit que je n’étais pas né du bon côté de la Manche, ni même du bon coté de la frontière nord…
oui Crying Freeman c’est une co production franco-americano-nippo-canadienne je crois…
C’est surtout un film d’action presque calme avec une décontraction qui faisait contraste avec l’hystérie des films d’un Vandamme…
je ne sais comment j’ai eu vent de la TRÈS GROSSE influence de John Woo sur ce film et dès qu’une vidéo est m’est tombée sous la main, je m’y suis mis
j’ai jamais arrêté
il y avait HK vidéo (collection dirigée par Chrisptohe Gans) puis très rapidement plein de labels, je me suis engouffré… et pourtant j’ai encore plein de lacunes (notamment en cinéma japonais…)