Les métamorphoses d’Actarus

Focus : La métamorphose d’Actarus

Accours, vers nous BRUCE LIT

1ère publication le 21 / 11 /19 – MAJ le 20/01/24

In Memoriam Shunsuke Kikuchi. Merci pour ces fabuleuses musiques.

Ce Focus passera en revue les étapes de la métamorphose d’Actarus, le pilote de GOLDORAK , ce qui en fait sa spécificité dans la culture geek ainsi que ses rapports avec la culture super-héroïque.

La vengeance aux deux visages Source : Pinterest  https://www.pinterest.fr/pin/685039793293421388/ ©Go Nagai- Toei Animation - Dynamic

La vengeance aux deux visages
Source : Pinterest 
©Go Nagai- Toei Animation – Dynamic Planning

Je crois bien que GOLDORAK est mon premier souvenir conscient.  Nous sommes un lundi de l’an de grâce 1978. J’ai donc 5 ans et rentre de l’école en ayant une seule envie : voir ce Goldorak dont j’entends parler en permanence dans la cour de récréation.  Ça tombe bien, un épisode arrive justement  ce soir là.  Je lâche la main de ma maman pour embrasser mon père, qui, ayant consacré sa vie à l’artisanat, fait ses comptes comme tous les lundis. Je laisse fondre un BN à l’huile de palme dans mon verre de chocolat chaud et demande comme un petit garçon poli, si je peux allumer la télé dans le salon familial.   Ma mère n’ayant à coeur que mon bonheur appuie sur l’interrupteur tandis que mon père baisse la musique qu’il utilise toujours en fond sonore pour oublier les joies  de sa comptabilité, souvent du Mozart, du Brahms ou du Tchaïkovski.  Je m’assoie sans savoir à quoi m’attendre. Je ne vais pas être déçu.

D’abord, un constat; en fait Goldorak, ce n’est pas le héros, mais un robot, ce qui explique  ce nom si bizarre, contraction frenchie de GOLDFINGER et MANDRAKE.  Le héros, c’est Actarus et je l’aime tout de suite.
Il faut comprendre qu’à l’époque, les programmes pour enfants c’est WATOO-WATOO,  LE MANÈGE ENCHANTE OU L’ÎLE AUX ENFANTS, des émissions inoffensives et déjà sans aucun charme à mes yeux. Il y a ces voix débiles, il ne s’y passe rien, et j’ai déjà l’impression qu’on prend les gosses pour des cons avec ces monstres gentils et toute la guimauve qui va avec.

Tout à coup, Actarus bouleverse mon enfance : il est beau, il est fort mais faillible, il a un grand coeur mais est sans pitié au combat, il a une voix juste incroyable, celle de Daniel Gall qui officiera ensuite pour un autre héros malheureux et incompris, le Dr David Banner dans le show TV HULK. Et surtout, il est triste. Après un combat, Actarus ne fait pas la teuff avec ses potes, ne parade pas à la télé ou ne tient pas les comptes des gens qu’il a tué.  Non, silencieux, il joue de la guitare classique en égrenant, les yeux rivés vers le ciel, des arpèges mélancoliques.

Pour les enfants de ce qui vont êtres les années 80,  GOLDORAK est  le premier BLOCKBUSTER animé comme JAWS puis STAR WARS le furent au cinéma.  Des combats aériens contre des vilains charismatiques (mais complètement demeurés ), une animation phénoménale enhardie par le génie de Shingo Araki  (le dessinateur qui fera des miracles sur l’adaptation animée de ST SEIYA), des musiques inoubliables de Shunsuke Kikuchi. (qui rendra jouissifs les affrontements dantesques de DRAGON BALL Z), c’est dire si le casting de GOLDORAK égalait la trinité magique de STAR WARS : Lucas- McQuarrie-Williams.


Le générique original dément avec bruitages et voix de petits japonais

Nous avons tous en mémoire cette fameuse séquence, systématique , obligatoire, attendue de la transformation d’Actarus le gentil garçon humble et discret en pilote impitoyable de l’Antérak.
Qu’avait-elle de si particulière cette métamorphose ? Tout d’abord, elle est parfaitement découpée avec ce qu’il faut de réalisme et de fantaisie. L’urgence de la situation est palpable : Actarus court le long de couloirs désert, avec un gros plan de son regard inquiet non pas pour lui, mais des dégâts que Véga inflige à des innocents pendant son absence. Il n’y a pas une minute à perdre, Actarus est un héros d’astreinte ! Le gars peut pas souffler ou s’absenter à moins de 10 km du labo, de quoi avoir envie de jouer du fado effectivement…

Après s’être jeté dans un vide ordure secret (sic), il parcourt un deuxième couloir sur un trolley qui lui permet d’accéder à son robot que l’on devine enfoui dans les profondeurs du laboratoire de Procyon. Arrivé au terme de ce deuxième tunnel, le voilà flottant dans les airs, hurlant : MÉTAMORPHOSE ! Ses habits civils s’estompent alors mystérieusement pour laisser place à la tenue de combat du Prince d’Euphor qui n’a plus qu’à pénétrer , sans  l’ombre d’une fracture, dans son robot et choisir quelle sortie emprunter.


Un vrai quizz pour les gosses de l’époque : laquelle va-t’-il choisir ?

Tout comme le fameux pivotage qu’Actarus effectue sur lui-même lorsqu’il s’éjecte de la navette de Goldorak (vous trouverez sur le net des thèses les plus fantasques sur les raisons de ce volte-face, tuées dans l’oeuf par l’explication amusée de Go Nagai : Actarus surveille ses arrières), cette transformation pose plus de questions que de solutions : Actarus est-il capable de piloter Goldorak sans cet uniforme ?
On peut supposer que non, outre l’inconfort de piloter un robot en pattes d’eph’, Goldorak est un robot à commande vocale que l’on suppose actionné par le casque de notre héros. On se rappelle que dans l’épisode 25, Alcor manque de se faire électrocuter par le robot qui ne reconnait que l’empreinte de son pilote et sûrement son costume.

Rappelons en effet que Actarus est de sang royal, tout comme son costume et ses écussons le laisse supposer. Le rouge et le noir, la couleur de la royauté d’Euphor ? Probablement, puisque ce costume provient directement de sa planète et qu’Actarus le porte pour convaincre Aphélie dans LES AMOUREUX D’EUPHOR qu’il est bien son prince. Malgré ces explications, les mystères de la transformation d’Actarus restent entiers et demandent à son public une suspension d’incrédulité : mais il sort d’où ce costard et pourquoi Actarus ne le revêt-il pas avant son saut de l’ange ?

Un costume que Actarus possède déjà à son arrivée sur Terre  merci Patrick pour le scan) ©

Un costume que Actarus possède déjà à son arrivée sur Terre (merci Patrick pour le scan)
©Blackbox

C’est ici notre deuxième point : le héros de GOLDORAK emprunte ici les conventions propres aux super-héros, les mêmes qui nous aident à accepter que Iron-Man transporte à l’époque son armure dans sa valise et que les dorures de ses avants bras sortent de ses épaulettes, que Spider-Man peut respirer tranquille sous son masque (ouais, vous avez pas essayé, marmots, de rester 1/4 d’heure sous une cagoule sans risquer l’asphyxie face à vos parents terrorisés ?), que Superman se change dans des cabines téléphoniques et que personne ne le reconnaît avec ses petites lunettes.

Si le costume d’Actarus devrait avoir un équivalent dans le monde Marvel, on penserait immédiatement aux molécules instables des 4 Fantastiques, cette matière qui s’adapte aux pouvoirs de celui qui les porte et se comporte comme une seconde peau.
C’est ce qui fera la magie du costume noir de Spiderman, capable à son retour des GUERRES SECRÈTES de transformer ses habits civils en tenue de combat, comme un certain Actarus ! Allez-savoir : si ça se trouve, le Beyonder est né sur Euphor !
Toujours est-il que les vrais fans de super-héros le savent : on les adore quand on les voit en costume mais sans leur masque et plus d’une fois Actarus retirera son casque tout en restant appareillé.

L’influence du super-héros ne s’arrête pas qu’au costume, car selon l’adage de Stan Lee, ce n’est pas celui-ci qui fait le héros mais bien celui qui le porte. Et de ce côté, c’est d’avantage vers l’univers DC qu’il faut chercher. Car Actarus, c’est Superman et Batman à la fois.
Comme l’homme de Krypton, Actarus est orphelin d’une planète détruite et se réfugie sur Terre où il s’intègre et qu’il jure de protéger. De sang royal, l’un vit à la campagne avec Ma et Pa Kent, l’autre devient Palefrenier dans un ranch, ce qui lui vaut dès les 1ers épisodes, les railleries de Alcor, son exact inverse : arrogant et tête brûlée.
Enfin si Supermant est vulnérable à la Kryptonite, Actarus souffre d’une blessure mortelle au bras qui le rend de plus en plus fragile au fil de la série dès qu’il est exposé à de la radioactivité.

Mais notre héros doit aussi  à Batman son vaste laboratoire ,  le matériel hightech, ses caves secrètes et ses sorties caverneuses. On y verra aussi sans doute une similitude avec les Xmen, qui attendaient tranquilos qu’on vienne les attaquer dans leur manoir pour se défendre sans aucune initiative d’une attaque préventive dont nos héros ont enfin l’idée dans le dernier épisode de la série !
Quant aux méchants, ils laissent supposer de la même molesse que les Terminators : Pourquoi ne pas envoyer des escadrons de Golgoth sur toute la planète au lieu d’un seul par épisode dans le même secteur protégé par Goldorak ?

Dernier point pour analyser la place de Goldorak dans la sous-culture : cette métamorphose d’Actarus, c’est un vrai clip de pop où les images et le son (même transformé par les adaptations françaises) fuuuuuusionnnnent elles-aussi et ouvrent la voie aux transformations de ST SEIYA et DRAGONBALL Z : la couleur des vêtements de Seiya qui change une fois l’armure portée ou ceux de Vegeta et Goku qui se modifient lors de leur fusion !

Et c’est sans doute ici qu’il faudra trouver le succès increvable du robot géant avec le public français, qui, il faut le dire se faisait gentiment chier avec les adaptations ringardes même pour l’époque , des dessins animés de l’Araignée ou des FF : la fusion d’un programme avec les attentes de son public vers une alternative et, déjà, une préoccupation écologique puisque Vega cherche à exploiter les ressources naturelles de notre planète. Ce qui rendrait aujourd’hui un reboot inutile, vu désormais l’état de la Planète Bleue que Actarus s’était juré de protéger…


Autre emprunt aux super héros, la chevelure de Hulk ? Sans doute à force de partager le même doubleur de David Banner !

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La BO du jour : regarde moi changer…

36 comments

  • Alex Sindrome  

    Superbe article qui me parle beaucoup comme à d’autres puisqu’en 78 j’avais 6 ans et que l’arrivé très soudaine de Goldorak sur nos écrans fut pour moi aussi un choc difficile à expliquer à ceux qui sont nés plus tard. La rapidité avec laquelle ce dessin animé est devenu une obsession pour tous les enfants que nous étions semble irrationnelle. Mais ce qui a également été rapide, c’est la publication d’articles alarmistes mettant en garde les parents. Ma mère lisait Le Monde chaque soir, était abonnée à Télérama… Bref, elle a découvert le dessin animé avec des papiers avertissant de l’extrême violence (dépourvue de toute morale!) que vendait Goldorak sans oublier une animation laide, vulgaire et bas de gamme. Il m’a donc dans un premier temps été interdit de regarder cette ignominie. Je savais que faire une crise ne servirait à rien alors j’allais me cacher dans ma chambre pour pleurer.
    A chaque lendemain de diffusion je faisais semblant d’avoir visionné l’épisode de la veille, comme absolument tout le monde dans ma classe l’avait fait évidemment. Avec ce qu’elle avait lu, ma mère s’imaginait qu’Actarus était un héros ultra violent qui créchait des tirades du genre de « tu vas crever infâme vermine! » avant de broyer ses ennemis à l’aide de son monstrueux robot aux couleurs obscènes.
    Après quelques semaines d’un régime particulier où dès le début du générique j’étais sommé d’éteindre le téléviseur et aller dans ma chambre jouer, ma mère a visiblement éprouvé une certaine pitié en me voyant avaler mes Pépitos sans joie aucune et m’a dit : « Bon, voilà ce qu’on va faire… Je vais regarder l’épisode d’aujourd’hui avec toi. Si à la fin je te dit que c’est non, c’est non. » Je me souviens encore de l’emballement de mon coeur à ce moment là. Je savais qu’à la fin de l’épisode ma mère m’interdirait d’en regarder d’autres mais je m’en fichais presque car j’allais enfin pouvoir regarder un épisode de Goldorak que je n’avais donc jusque là fait qu’admirer follement sur des images fixes de magazines comme Télé Junior qui en faisait déjà une promo outrageuse. Le lendemain à l’école je pourrai parler de l’épisode sans mentir car je l’aurais vu moi aussi !
    On a donc regardé Goldorak ma mère et moi. Je me souviens quel’épisode m’a bouleversé. Vraiment. Il y avait une tension terrible. Une engueulade entre Actarus et Alcor, des tensions avec le professeur Procyon, un Golgoth nouvelle technologie (lol) concrètement bien plus puissant que Goldorak. Il faudrait vaincre par son adresse et sa ruse car la force ne suffirait pas. Bon sang ! A la fin de l’épisode j’étais amoureux fou de ce dessin animé. Je comprenais l’hystérie des copains et l’éprouvais. Le générique de fin terminé, j’ai regardé ma mère en mode « je m’en fiche car quoi que tu dises je viens de voir un épisode ». Elle a compris mon regard car je me souviens qu’elle a sourit et m’a dit « C’est très chouette. Je ne vois aucun problème pour que tu regardes. » Et j’ai donc sombré sans aucune retenue comme tous les enfants de mon âge dans l’univers de Goldorak.
    J’aurais néanmoins juré à l’époque qu’une fois devenu adulte bien sûr je trouverai ça parfaitement débile et inintéressant. Mais non. Et visiblement nous sommes des milliers d’enfants des années 70s dans le même cas. J’écris ces mots dans mon bureau où se trouvent également la poupée d’Actarus réasliée par Ceji Arbois ainsi que mon vieux Goldorak de métal dans sa soucoupe Mattel que ma mère commanda à La Redoute pour mon Noël.

    • Bruce lit  

      Youpi, revoilà Alex Sindrome qui prend le temps de nous lire alors que son nouveau disque est en plein mastering !
      Merveilleuses anecdotes que tu racontes là avec apprentissage de la frustration, tout ça…Ta mère a fait exactement ce que préconise le psychiatre Serge Tisseron spécialiste des programmes pour enfants et des écrans : dans l’idéal, il est bon que l’adulte soit aux côtés de l’enfant pour partager et protéger, expliquer, mettre des mots.
      Je viens de finir de m’avaler les 117 épisodes des Chevaliers du Zodiaque avec ma fille de 8 ans et mon fils de 3 ans. Ce sont des moments de transmission que j’ai adoré avoir avec eux surtout avec le petit que j’ai protégé de l’amputation de Shura ou l’aveuglement de Shiryu. Nous avons commencé hier les Captain Flam.

      • Alex Sindrome  

        Oui tu as tout as fait raison bien sûr concernant le comportement de ma mère qui fut (pour une fois) exemplaire sur ce coup là ! Elle a encore regardé un ou deux épisodes avec moi parla suite histoire d’être sûre mais elle trouvait que le procès fait à la série était concrètement délirant et injustifié. La violence n’était jamais développé par le héro avec plaisir et il était même régulièrement démontré que c’était tout l’inverse. Actarus répugnait à faire du mal ou donner la mort. Il ne s’y résignait que lorsqu’il n’y avait pas le choix et comme tu l’as si justement dit d’ailleurs, lorsqu’il est contraint d’aller rejoindre le robot géant, il a toujours ce regard à la fois concentré et… inquiet. Tout le contraire du héro sûr de lui assoiffé de baston. Plus tard je suis devenu amoureux d’Albator puis d’Ulysse 31 et ma foi voilà encore deux série qui encore aujourd’hui brillent par leur intelligence il me semble et qui prônaient tout sauf l’agressivité gratuite ou la loi du plus fort. Deux séries d’ailleurs que ma mère a validé sans problème et même personnellement apprécié pour ce qui concerne Ulysse 31 qu’elle jugeait particulièrement bien fichue.

  • TimKing  

    Vraiment une analyse penetrante. Je me suis régalé.

  • Tornado  

    Ça y est, je me suis enfin décidé à montrer Goldorak à mes enfants. Ils sont fans ! 😀

  • Norman T. RAY  

    J’aime tellement Goldorak que je ne veux pas le revoir.

    Oui, ça a été une révolution pour moi. Un dessin animé avec des humains qui avaient des proportions réalistes ?? (Bon, sauf Rygel…) Une histoire à suivre ?? Ce petit con d’Alcor qu’on avait envie de baffer ?? Cette Vénusia lisse qui ne paie pas de mine et à laquelle on finit par s’attacher ?? Du drame ?? de la romance ?? des robots qui se foutent sur la gueule ?? LE BONHEUR ABSOLU !!

    Et tant mieux si je n’ai jamais vu cette fin de m… Comment ça, ils se barrent ?? Comment ça, Actarus ne finit pas avec Vénusia et Alcor avec Phénicia ? C’est quoi ce bordel ?

    Je ne veux pas le revoir, parce que je ne veux pas voir les défauts que repèrerait mon regard d’adulte. Cobra, je peux le revoir, j’étais déjà plus vieux. Albator, je suis passé complètement à côté. Noam et Lionel Leroy étaient mes héros. Je ponçais en boucle le 45 tours.

    J’aime Goldorak, je l’aime d’amour, pour toujours, mais je ne le reverrai jamais. Et c’est très bien comme ça.

  • algloglo  

    Merci pour cet article, très bien vu et bien senti! Goldorak avait été un choc pour moi comme pour les enfants de ma génération et pourtant… je me sentais bien seul à adorer ces personnages parmi mes copains qui faisaient plutôt semblant d’être indifférents. L’adolescence (ou plus précisément la pré-adolescence), ça fait faire des trucs bizarres en groupe et cacher bien des choses personnelles. Je me suis réfugié dans l’expression individuelle, je dessinais dans un petit cahier des Goldoraks déformés et inventais des Golgoths à longueur de soirée… Une marque indélébile sur mon enfance/adolescence!

  • Bruce lit  

    @Norman et Algloglo
    Merci pour ces retours si laudateurs ! C’est toujours agréable et encore plus lorsqu’il s’agit de rediffusions.
    Je revoie actuellement la série sur France Télévision avec mon fils et non seulement c’est toujours aussi prenant et émouvant mais l’animation a encore de beaux restes notamment lors de l’épisode de la mort d’Hydargos.
    Venusia a souffert à mon sens d’une voix VF assez cruche. Elle prend une toute autre dimension en japonais. Ceci dit je peux comprendre ta démarche de ne pas tout revoir. Ce serait un peu rencontrer son idole.

    Dessiner tes Goldorak a été à l’origine d’une vocation artistique ? Ce fut le cas pour Bajram et Sentinac qui ont repris la bête chez Kana.

    • Tornado  

      J’ai vu l’intégralité de la série animée avec mes enfants qui ont été fans sans aucune retenue. Bien que j’ai trouvé ça long et souvent kitsch, eux ont été pris dans la tourmente et attendaient chaque épisode avec gourmandise. La série est une montagne russe : Il y a des pics et des descentes, des moments plus mous et des moments plus intenses.
      J’ai, en revanche, été déçu par la BD de Dorison/Bajram. Ils n’avaient manifestement pas revu les épisodes avant de rédiger leur scénario et ça se sent trop (moult choix qui ne vont pas du tout) quand on vient d’enfiler les 94 épisodes (exactement ce que j’ai fait : m’enfiler les 94 épisodes avant de lire la BD juste après).
      En tout cas, ça a été une sorte d’accomplissement de revoir la série entière avec mes enfants. Maintenant c’est fait. Je pense que je ne la reverrai pas et il est clair que je n’essairai même pas le reboot avec son visuel que je ne reconnais pas.
      Revoir la série a été parfois ennuyeux pour l’adulte que je suis devenu. Mais je ne l’ai pas regretté puisque je l’ai revue à travers les yeux brillants de mes enfants (j’ai vraiment eu l’impression privilégiée d’être un passeur). Ça reste, quoi qu’il en soit, la série et le héros préférés de mon enfance.

      • Bruce lit  

        Ah, moi je suis à fond dedans, ça marche toujours pour moi. Je crois qu’il y a quelques épisodes comiques que je zapperai notamment l’arc avec le mec avec son chapeau mexicain et sa grande mâchoire. Les personnages évoluent peu certes mais il y a plein de petits détails intéressants. Sais-tu par exemple qu’Actarus ne dit pas « Métamorphose » mais « Métamorphos ».
        Il y a plein d’articles sérieux sur le sujet : https://www.lavenir.net/culture/tele/2021/11/02/stupeur-actarus-na-jamais-dit-metamorphose-dans-goldorak-KBFSH5ZRZJFVXBOXNEVZ7EHMLE/
        Et effectivement en revoyant la série, on entend cette nuance de prononciation.

        • Tornado  

          À fond dedans je ne sais pas. Comme je l’ai dit c’était les montagnes russes : des moments à fond et d’autres moins. On a mis plus d’un an pour voir la série entière, avec en moyenne un épisode par semaine, comme à l’époque !
          En ce moment on regarde TOM SAWYER. C’est excellent !

  • Baptiste  

    Goldorak est très populaire en France. Mais Mazinger et great Mazinger le sont plus dans d autres pays. Comme si le premier animé Go Nagai arrivé remportait la bataille de la popularité.

    Question : quel est le meilleur animé de mecha de Go Nagai ?

  • Bruno :)  

    Merci pour un article, ma foi, pas mal ciblé : la mise en avant de la tristesse de Actarus m’avait effectivement passé par dessus la tête, à l’époque (j’avais huit ans) ; même si son allure pensive -que je sais maintenant être d’avantage due à sa mélancolie- m’avait complètement séduit : trop romantique, avec la guitare, les longues mèches folles et la Lune rousse !
    Au delà du robot magnifique et de sa ribambelle d’armes, toutes plus originales les unes que les autres, ainsi que cette idée géniale de « la commande vocale » (!), de l’incroyable déferlement d’idées surréalistes et/ou incongrues (Minos-Minas !!) de Go Nagaï, je doit admettre que les plans fixes des scènes de destruction m’ont longtemps poursuivi et, encore aujourd’hui, je ressens une forte empathie envers les dessins d’artistes qui mettent en scène des personnages hurlants fuyant les combats (John Buscema dans Silver Surfer, Sal Buscema dans Rom…). Il ne faut pas oublier que, au japon, ce genre de série était destiné à un public pré-adolescent, et pas aux enfants, comme on nous l’a vendu en Europe.
    Traumatisme définitif pour le drame torturé (… Je dois détruire ce Golgoth, mais le cerveau du petit frère de la tante de mon épicier est greffé à l’intérieur !!) et l’humour absolument énorme, tout entier incarné à tout jamais par la loufoquerie disproportionnée -à tous points de vue !- de Rigel, rivé à sa lunette astronomique, en haut de son mirador, et hurlant ses : » DO YOU SPEAK MARTIEN ?! » complètement gaguesques
    S’y ajoute ce générique plein d’idées de mise en scène et d’une puissance évocatrice imparable ; exemple spectaculaire parmi quelques autres (Maya l’Abeille, Candy, Albator…) de ce savoir faire si nouveau qui allait rapidement révolutionner les œuvres à venir.
    Dingue de génériques bien ficelés (Candy, Maya, Capitaine Flam, Il Était Une Fois l’Espace, Ulysse 31… Et aujourd’hui PSME, RahXephon ou L’Ère Des Cristaux !), je crois que, moi aussi, j’aurais bien aimé être Noam !

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