Chaque jour Dracula par Loic Clément et Clément Lefèvre + Interview
Une succion de BRUCE LIT
VF : Delcourt
Chaque jour Dracula est une bande dessinée d’une trentaine de pages illustrée par Clément Lefèvre et scénarisée par Loic Clément. Inspirée de faits réel, il s’agit d’une histoire à visée éducative sur le harcèlement scolaire et son effet sur les enfants.
Vous trouverez juste après la review l’interview de Loïc Clément faîte quelques jours avant la sortie de l’album agrémentée de dessins inédits de Clément Lefèvre fournis en exclusivité pour le blog.
Comme à mon habitude, vos trouverez quelques spoils dans l’article. C’est pas grave, il faut juste s’habituer à ce que ces processus se sussent.
L’histoire commence avec un jeune Dracula à notre époque. Il dort dans un petit lit en forme de cercueil, enfile pour aller à l’école son caleçon Batman où il obtient de très bons résultats auprès de sa maîtresse Madame Stoker. Tout irait pour le mieux dans le plus gothique des mondes si à chacune de ses récréations, une bande de petits cons ne venait le harceler.
Dans cette version de Dracula, le petit garçon est pacifique, orphelin de mère avec un papa végétarien. A aucun moment, il ne lui vient l’idée d’utiliser ses capacités paranormales pour drainer ses persécuteurs de leur mauvais sang.
Pollué par mes super-héros stéroïdés j’avoue avoir été partagé sur l’accueil à donner à ce petit Dracula. Le geek en moi ne comprenait pas l’intérêt de mettre en scène un vilain qui subirait sans riposter les affronts de ses camarades si ce n’est pour justifier sa vilenie ultérieure. Dracula, malgré toute sa classe n’est pas le plus sympathique des vilains. A vrai dire, son image est souvent utilisée pour illustrer la perversion en psychanalyse. Un Frankenstein, éternellement craint et incompris comme Hulk n’eut pas été plus judicieux ?
Mais le travailleur social en moi ne pouvait résister à l’envie de lire le traitement de ce sujet qui parlera à chacun de nous : des humiliations des professeurs comme première violence des institutions envers les enfants dont The Wall se fit le champion, à la victime devenant bourreau (Carrie) en passant par le meurtre d’enfants revenus à l’état sauvage (Sa majesté des mouches), la culture populaire rengorge de cet enfer que peut devenir l’enfance, un âge où l’école se transforme en prison.
Le harcèlement dénoncé par nos deux Clément est nettement moins spectaculaire, plus proche de l’infiniment petit de nos vies quotidiennes que ce soit la petitesse des attaques des gamins qui font de Dracula leur tête de Turc (une excellente saillie du scénariste) en se moquant de son accent roumain, de sa pâleur, de ses habitudes alimentaires ou de ses origines. Cet infiniment petit va de pair avec le rétrécissement de l’estime de soi où la petite victime en vient à se sentir responsable de ce qu’il subit.
Ici intervient la subtilité des auteurs. Tout d’abord le ton sait rester concerné sans être dans le pathos. L’album rengorge d’adorables clin d’oeil à la culture vampirique que Clément et Lefevre maîtrisent et qui désamorcent la tension qu’un adulte peut ressentir face à la souffrance d’un enfant impuissant. Le symbolique y a notamment une place très forte. Le petit Dracula ne va pas résoudre ses problèmes avec ses poings ou ses superpouvoirs mais avec la mise en mots de ce qu’il traverse. A la violence qu’il subit quotidiennement, Dracula va devoir en affronter une autre : se faire violence pour s’ouvrir à son père et retrouver confiance en lui.
Louons également l’intelligence des auteurs de montrer un père sensible à l’écoute de son enfant qui crie de colère seul dans le ciel avant de se calmer et d’élaborer avec son enfant une stratégie pour déstabiliser ses oppresseurs : être lui-même; un conseil que chaque victime de violence doit appliquer pour se défaire de l’emprise de l’autre et contre attaquer en transformant ses faiblesses en forces.
C’est ici que la figure de Dracula devient pertinente : le petit vampire va symboliquement se nourrir de l’autre pour devenir lui-même. Ses jeunes lecteurs vont pourvoir s’identifier à ce petit garçon qui pourrait mal tourner du fait de son hérédité familiale mais dont la plus grande victoire est de prendre de la hauteur pour ne pas s’écraser dans le repli sur soi.
A ce titre la couverture de Clément Lefèvre est une très belle composition. Notre petit héros la prend, cette hauteur. Il s’élève au dessus de ses persécuteurs, il reste dans l’enceinte fermée de son école sans y être pour autant prisonnier. Il sourit, complice de son lecteur en montrant du doigt son trio de bourreaux : voici un message d’espoir, ses ennemis ne peuvent plus le voir ou l’atteindre. Ce sont eux qui semblent désormais en situation de fuite.
Tout au long de l’album, le lecteur est pris dans la douceur ouatée des dessins de Clément Lefèvre, aussi chaleureuse qu’un câlin à en enfant en pleurs. De l’apparence de son héros suscitant l’immédiate empathie de son lecteur, à la composition des cadres, tout est grâce dans son dessin. Quant à Loïc Clément son écriture accompagne pas à pas son jeune héros. On le sent investi par son sujet, inquiet des effets de cette souffrance silencieuse et à l’affût de chaque symptôme pour mieux les contrer. Un album tendre, porteur d’espoir face au vents pires que nos enfants auront à affronter.
Interview Loïc Clément
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Loïc Clément et je suis passionné de bande dessinée au sens (très) large mais également passionné de cinéma et de jeux vidéo. J’écris des livres depuis quelques années, principalement des bds mais aussi des romans ou des albums jeunesse. Je vis en Bretagne dans un coin de paradis, avec ma famille.
Chaque jour Dracula est basé sur des faits réels. Pourquoi cette histoire t’a touché ?
Cette histoire aborde la thématique du harcèlement scolaire, un phénomène en effet bien réel. Une thématique qui me tenait à cœur car d’une part, lorsque j’étais plus jeune j’ai subi ce genre de comportement de la part d’un garçon (depuis je donne son prénom aux personnages mauvais dans mes histoires), mais aussi j’ai rencontré plusieurs cas plus ou moins proches ces dernières années, qui m’ont marqué. Le plus emblématique est l’histoire d’Adèle, la petite fille d’un couple d’amis dont plusieurs éléments de l’histoire difficile ont nourri les événements de Chaque jour Dracula. Le livre lui est dédié.
A quel moment as-tu su que tu avais le matériel pour en faire une BD ?
De mémoire, je crois que c’est Clément qui a décidé qu’on en fasse une BD. En effet, nous avions originellement réalisé un roman illustré que nous allions signer incessamment sous peu chez un super éditeur. Et puis, Clément Lefèvre a trouvé qu’il y avait vraiment matière à développer le projet, à jouer davantage graphiquement avec cet univers, donc on est allé taper à la porte de Thierry Joor, mon principal éditeur BD jeunesse qui travaille chez Delcourt. Il me semble qu’on a signé le contrat quelques jours après.
Le ton utilisé est celui de la métaphore avec le personnage de Dracula. Une narration plus classique ne vous intéressait pas ?
Le vampire m’intéresse pour ce qu’il peut véhiculer comme thématiques. On le traite souvent sous l’angle de la créature qui permet de faire réfléchir aux notions de l’immortalité ou de la bestialité que l’on refrène en nous mais là, j’ai trouvé ça intéressant d’aller vers un chemin moins classique et de parler de la différence. Alors, est-ce que ça m’intéresserait de faire une histoire « plus classique » de vampire ? Si par là, on entend faire une aventure pour une aventure, sans thématique intime sous-jacente, la réponse est non. Si par contre, il s’agit de faire un récit d’épouvante avec une figure de vampire, dans le Londres victorien ou ailleurs, qui permet d’aborder une thématique qui m’est chère, la réponse est oui. Avec plaisir.
Que représente Dracula à tes yeux ?
Dracula représente à mes yeux, le mal, la tentation, la damnation, la bestialité, le prédateur ultime. Je l’ai donc choisi pour ça, pour un contre-emploi. Ca m’a intéressé que cette figure du mal que tout le monde connait se retrouve dans un rôle de victime. Cela m’a permis de décrire toute « l’humanité » cachée derrière l’image populaire démoniaque, la lumière tapie dans les failles.
Comment s’est passée la collaboration entre Clément et toi ?
Comme un rêve.
Déjà, il faut savoir que nous sommes amis, ce qui constitue une quasi condition sine qua non pour que je bosse avec quelqu’un. L’ambiance était donc détendue et basée sur l’émulation. Beaucoup d’échanges par mail autour du projet, une confiance réciproque n’excluant pas des retours qui questionnent… Et puis on s’est vus deux fois physiquement pour faire le point sur les pages. Une fois sur Paris après l’étape du storyboard complet et une deuxième fois au cours d’une aventure un peu folle puisque nous sommes partis ensemble, invités au Qatar par l’ambassade de France avec notre copain Bertrand Gatignol (avec qui j’ai fait le Voleur de Souhaits) pour représenter la culture française au salon de Doha. Là-bas, on a beaucoup ri et on a un peu travaillé sur notre projet.
Les planches de Clément sont aussi travaillées qu’épurées. On y sent un amour sincère pour le gothique sans pour autant rendre l’histoire visuellement flippante pour les enfants…
Il y a aussi des hommages aux films de la Hammer. Nous sommes tous les deux des amoureux de cinéma et je crois que ça se ressent dans ce livre. Il y a en effet de nombreux clins d’oeil plus ou moins discrets à qui saura les trouver. Par rapport au côté « visuellement flippant », l’idée qu’on a développé c’est qu’à travers son approche graphique, Clément devait inverser le rendu attendu. En effet, dans notre bd, la maison gothique des vampires peuplée de fantômes ressemble à un petit nid douillé rassurant tandis que l’école, un lieu pourtant banal, semble froide, aseptisée, effrayante.
L’album regorge de traits d’esprit et de seconds degré permettant au lecteur adulte de s’investir dans la lecture. C’était important ce lien parent-enfant ?
C’est important qu’il y ait toujours plusieurs niveaux de lecture, ne serait-ce que pour l’enfant. Il va grandir et trouvera dans cette histoire une deuxième couche d’oignon quand il la relira plus tard. C’est vrai que c’est certainement pour cette approche, que l’on a régulièrement des adultes qui viennent se faire dédicacer nos livres pour enfants. Avec Anne Montel avec qui je travaille souvent, on s’amuse toujours de voir des parents s’acheter pour eux Chaussette ou Le Temps des Mitaines tandis que des enfants viennent se faire dédicacer par exemple Les Jours Sucrés, qui est une bd adulte.
Dracula parvient à surmonter sa peur sans faire usage de ses pouvoirs….
Oui. Puisque la situation est réaliste, il fallait une résolution réaliste. Trop facile de résoudre tout ça par de la magie. C’était bien plus intéressant de faire évoluer le personnage pour qu’il réponde avec des armes concrètes et plausibles. Un peu de confiance en soi, une pincée d’élocution et hop, on pouvait proposer une fin dont on était fier car basée sur l’étude des comportements potentiels réels à adopter en cas de harcèlement.
Quels sont les retours de tes lecteurs et notamment des enfants ?
Le livre sort demain (le 25 avril) donc pour le moment, je n’ai eu que le retour d’Adèle et sa maman qui ont aimé, ainsi que celui de copains libraires ou de critiques (qui ont aimé). Pourvu que ça dure.
Un dernier mot pour les lecteurs de Bruce Lit ?
Je suis lecteur du site depuis un bon moment, et que tu parles de notre livre, c’est une grande fierté. C’est un peu comme si demain Rockyrama faisait un article sur nous, quoi… La classe à Dallas !
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La BO du jour : Non, je ne veux pas y aller maman /ils me font pleurer à chaque fois/essaie un peu la tendresse/ la tendresse, ça brise tout/ la tendresse c’est plus fort que tout.
La dernière chanson bouleversante du Punk Daniel Darc
https://www.youtube.com/watch?v=DgJvg4vkkR4
Je suis un lecteur assidu de BD jeunesse, un peu moins les romans désormais. Il était donc quasiment inévitable que je mette la main sur cet album. Le sujet autant que le traitement m’ont fasciné. Je ne m’attendais pas du tout à cette approche du vampire et à une telle qualité d’écriture, non pas que la littérature destinée à nos enfants souffre de la comparaison avec les oeuvres adultes, mais pas la subtilité de certains clins d’oeil et la façon d’envisager la résolution de l’intrigue. Ainsi, et pour reprendre l’argumentaire de Bruce sur la couverture, j’aime beaucoup cette chauve-souris blanche, cotonneuse, comme issue de la matière des nuages et qui arbore fièrement un nez en forme de coeur. Traitez-moi de midinette, mais mon propre muscle cardiaque s’est transformé en guimauve.
J’ai le souvenir d’une nouvelle de Dino Buzzati (j’ai oublié le titre, mais elle fait partie du recueil Le K), laquelle j’ai détesté, qui montrait un jeune Adolf Hitler harcelé dans le bac à sable par de jeunes juifs. Ce déterminisme social qui vise à nous faire croire qu’une personne victime de harcèlement doivent porter cette souffrance toute sa vie, jusqu’à la voir se transformer en haine, offre un tableau si noir de notre société que je me refuse à l’accepter, ne serait-ce que pour les générations suivantes. On comprendra alors la bouffée d’espoir qui vous monte à la gorge quand vous découvrez ce père, saturé de colère après avoir écouté son fils, mais qui, comme M dans sa magnifique chanson, préfère se dire : « La haine, moi je la jette ».
J’ai eu la chance de passer énormément de temps avec mes enfants, au détriment de ma vie professionnelle dont je n’ai jamais rien eu à foutre de toute façon. J’ai côtoyé des professeurs des écoles, dont mon ex-femme, et j’ai pu constater que le travail biparental peut avoir de lourdes conséquences. La première, validée par des gouvernants épris de compétitivité, c’est la lente et inexorable transformation de l’école publique en crèche. La seconde, la culpabilité prégnante de nombreux parents qui pensent compenser leur absence par des cadeaux ou une ingérence malsaine dans les programmes et la vie scolaire. Combien d’enfants catalogués « hyperactifs » alors qu’on constate souvent, pas toujours, que l’autorité parentale a disparu, que la bride a été définitivement lâchée. Il ne s’agit pas de condamner le travail en soi, mais d’en constater les conséquences sur notre relation à l’enfant. Beaucoup de parents parviennent à gérer leur carrière et leur progéniture, d’autres sont vite dépassés. Il est, quoi qu’il en soit, important de ne pas caricaturer.
Le vrai mérite de cet album est avant tout de fournir une solution par le dialogue, l’ouverture, et non la violence ou la magie. Il est important de rassurer l’enfant, mais aussi d’envisager avec lui la possibilité du harcèlement, du racket, etc… Les parents devront se tenir informé de ces pratiques au sein des écoles, de la manière dont les spécialistes les gèrent, afin d’être en mesure de proposer A PRIORI, et non pas trop tard, des comportements susceptibles d’abréger les souffrances. Je pense que ces petits moments peuvent se trouver en bien des occasions : repas, vacances, lecture précédant le sommeil… Le travail n’y apparaît pas comme un obstacle, du moins si on décide de bien délimiter le temps consacré au travail et celui consacré à ses enfants.
Merci du message Ozy.
Avoir un muscle qui se transforme en guimauve est plutôt rassurant chez un fand de Gland Morrison (chuis lourd mais pas méchant). Je ne ne connais pas cette nouvelle que tu cites, mais tu l’associes à -M, le seul musicien français qui me donne envie de mourir; je ne supporte pas ce mec…
ma vie professionnelle dont je n’ai jamais rien eu à foutre de toute façon
Hired !
Le travail n’y apparaît pas comme un obstacle, du moins si on décide de bien délimiter le temps consacré au travail et celui consacré à ses enfants.
J’ai fini aujourdhui LES BEAUX ETES de Zidrou qui va également dans ton sens. Tu connais ?
Pas encore LES BEAUX ÉTÉS, mais sur ma liste. Mais, de la même équipe créative, je te conseille chaleureusement :
http://www.dargaud.com/bd/Lydie
M était là pour la citation, pas pour favoriser des funérailles anticipées. (lol)
Je ne me vexerai jamais à cause de ton opinion sur Grant Morrison. Comme tous les membres d’une secte, j’attendrai le bon moment pour venir t’assassiner dans ton sommeil.
Ah bon sang de bois !
Non !
Je ne connais pas !
Ce Zidrou est aussi productif que Ennis !
Je suis très intéressé. Merci !
Voilà un livre qu’il faut absolument que je lise.
La bienveillance, c’est quelque chose d’extrêmement difficile. Y compris au sein des enseignants.
Les autorités essaient de changer les choses, en supprimant les notes, les redoublements, sans s’attaquer au vrai problème.
Pour moi, on est entré dans un système où c’est le serpent qui se mord la queue.
Les parents ont perdu confiance dans le système scolaire (je généralise, même si c’est quelque chose que j’évite de faire, d’habitude).
Quand un enseignant punit ou gronde, la première réaction des parents, ça va être d’aller voir l’enseignant pour dire que son enfant a dit que… même si c’est faux, le parent croira son enfant.
Et voilà comment on arrive à ne plus avoir aucune autorité en classe.
J’ai la chance d’être en milieu rural (bien qu’on le qualifie de rurbain tellement il évolue), avec des enfants de 4 à 6 ans.
Je ne pourrais pas enseigner à des grands, des ados ou même pré-ados. Je n’en ai ni la patience, ni l’autorité.
Mais à mon niveau je suis confrontée à ces gosses qui ont des accès de violence. Dès l’entrée à l’école. Alors certes, plus ils sont petits, moins c’est « grave », mais concrètement, on fait quoi ?
Votre enfant rentre le soir et vous dit « Y. il a balancé les chaises aujourd’hui, il a mis un coup de poing à A. et à E. Il a hurlé très fort et il a essayé de se sauver. »
Votre enfant fait des cauchemars.
Vous allez voir son enseignant. Qui vous répond « c’est compliqué ».
Oui, un gosse qui a perdu son frère jumeau à l’âge de 4 ans, c’est compliqué.
Des gamins qui font absolument ce qu’ils veulent chez eux et qui ne supportent pas qu’on leur dise non, parce que la frustration, ils ne savent pas ce que c’est, c’est compliqué.
Et on peut faire quoi ? Bah pas grand-chose…
Alerter, encore et encore, prier puis se dire « Mon Dieu, au collège, ça va être l’horreur… »
Et je rejoins Bruce : on a beau avoir lu tout un tas de livres, rien ne nous prépare à être parent. À gérer certains de nos démons. Alors on trouve de nouvelles lectures, des compagnons de lutte.
Et on finit par arriver à un équilibre. Pas forcément parfait, mais ça tient la route.
Oui ils bougent à table ou sur le canapé. Oui ils disent ce qu’ils pensent. Oui ils piquent des colères à la maison. Non, je ne crierai pas. Non je ne mettrai pas de fessées et je ne punirai pas. Oui j’expliquerai et je reposerai les bases, entre nous, au calme. Oui on me taxe de laxiste.
Et oui ils sont très sages à l’école.
Et mon angoisse est la même que la vôtre : est-ce que je les ai bien préparés ? Est-ce qu’ils sauront prendre de la hauteur ? Se confier si leur vie devient un enfer là-bas ?
Un thème bien délicat que le harcèlement scolaire…
Chapeau pour avoir osé l’aborder de cette manière.