Le Secret de la Licorne & Le Trésor de Rackham le Rouge, par Hergé
Par : TORNADO
VF: Casterman, Editions Moulinsart
1ère publication le 11/05/18 – MAJ le 08/01/22
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Cet article portera sur les onzième et douzième albums (si l’on tient compte également de Tintin Au Pays des Soviets) des aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge.
Cet article est le huitième d’une suite regroupant l’intégralité de la série, après :
1) Tintin Au Pays des Soviets
2) Tintin au Congo & Tintin en Amérique
3) Les Cigares du Pharaon & Le Lotus Bleu
4) L’Oreille Cassée & L’Île Noire
5) Le Sceptre d’Ottokar
6) Le Crabe Aux Pinces D’Or
7) L’Etoile Mystérieuse
Après avoir été publié une première fois sous la forme d’un long feuilleton en noir et blanc entre 1942 et 1943 dans les pages du journal belge Le Soir, le dyptique Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge (que nous allons appeler « Dyptique de la Licorne » pour aller plus vite) est édité en album dans sa version définitive en couleur (et sans aucun changement) en septembre 1943, soit quasiment un an, jour pour jour, avant la libération de la Belgique par les forces alliées.
1) L’envers du décor :
Nous avons longuement parlé, lors de l’article précédent, des suspicions de collaboration avec l’occupant allemand qui ont été formulées à propos d’Hergé à cette époque. Mon avis, heureusement partagé par de nombreux autres, est que ce postulat est complètement faux et qu’Hergé n’aura effectué qu’une poignée de concessions (à lire aussi dans le détail de l’article précédent) afin de pouvoir travailler dans de bonnes conditions, sans se douter que ces quelques maladresses allaient un jour prendre de telles proportions.
Lorsque Bruxelles est envahie en mai 1940, la publication du journal Le Soir est relancée par un duo de collaborateurs nommés Horace Van Offel et Raymond De Becker. C’est ce dernier qui offre à Hergé, dont la situation était devenue précaire, l’opportunité de poursuivre les aventures de Tintin dans un supplément jeunesse (qui disparaitra rapidement, obligeant la publication du Crabe Aux Pinces d’Or à finir dans un minuscule strip quotidien de quelques centimètres).
Durant quatre ans, Hergé publiera près de cinq albums de cette manière peu glorieuse. Contrairement aux rumeurs malveillantes, le créateur de Tintin se tiendra volontairement à l’écart de la politique et fera tout son possible pour cantonner les aventures de son héros à de simples histoires déconnectées de l’actualité. Un parti-pris qui tranche avec le reste de son œuvre puisqu’il avait jusqu’ici pris fait et cause, depuis Le Lotus Bleu, pour les pays opprimés, et qu’il avait dénoncé la montée du fascisme dans Le Sceptre d’Ottokar.
En septembre 1944, lorsque Bruxelles est libérée, la publication du Soir est interrompue, ses dirigeants sont arrêtés et Hergé perd son emploi au milieu de ce qui devait devenir son treizième album : Les Sept Boules de Cristal. Il devra attendre plus de deux ans avant de pouvoir publier de nouveau dans un hebdomadaire dédié à son travail (en reprenant son récit où il s’était arrêté dans les pages du cultissime Journal de Tintin).
Avec le recul, on peut ainsi considérer que les accusations proférées à l’encontre de Mr George Rémy (le nom véritable de l’auteur) n’étaient vraiment pas fondées. Et il ne fut d’ailleurs pas convoqué au tribunal contrairement aux autres contributeurs du journal.
Au lendemain de la libération, Horace Van Offel se réfugia en Allemagne où il mourut un mois plus tard, après avoir publié, quatre années durant, des articles à la gloire d’Hitler.
Raymond De Becker, au contraire, s’était brouillé peu à peu avec l’administration allemande en s’écartant progressivement de l’idéologie nazie, jusqu’à s’en détourner farouchement. Il se constitua prisonnier à Bruxelles à la fin de la guerre. D’abord condamné à mort, puis finalement libéré en 1951, il sera banni de son pays. Incapable de se remettre de ces événements, il se suicidera quelques années plus tard.
Quant à Hergé, lorsque son nom fut nommé au tribunal par l’avocat de la défense qui demandait pourquoi l’auteur de Tintin n’avait pas été arrêté, l’auditeur militaire aurait répondu : « Voulez-vous que je me couvre de ridicule ? », suggérant ainsi qu’il était complètement absurde d’inculper « l’auteur d’inoffensifs dessins pour enfants ».
Tel fut l’épisode qui entretient encore aujourd’hui l’idée qu’Hergé était un fasciste, un traitre, un anglophobe et un antisémite, alors qu’il avait allègrement fêté la libération du 4 septembre en compagnie de son ami Edgar P. Jacobs et de deux soldats anglais.
Comme souvent, la vérité est bien plus complexe que les seuls ragots, et les nigauds qui continuent de salir l’œuvre humaniste de George Rémy feraient bien de se souvenir que, souvent, on ne distingue vraiment que la partie émergée de l’iceberg…
2) En route pour l’Aventure !
J’en ai à présent terminé avec mon obsession pour la réhabilitation de l’humanisme du créateur de Tintin.
Cette entrée en matière douloureuse ayant remis les choses dans leur contexte, on comprend néanmoins pourquoi Hergé, à cette époque, s’évertuait à écrire une série d’aventures purement divertissantes, débarrassées de toutes les analogies politiques et humanistes que l’on pouvait trouver dans les albums d’avant guerre (et que l’on retrouvera ensuite après le conflit). Et quoi de mieux, pour illustrer cette volonté de fuite vers l’imaginaire, qu’une histoire de chasse au trésor, et d’un trésor de pirates, pardi !
Dans une Belgique soumise aux pires restrictions, dans laquelle le moindre déplacement était devenu quasiment impossible, Hergé allait alors imaginer cette extraordinaire échappée vers les Caraïbes, comme une métaphore du désir d’évasion qui devait le tirailler, lui et ses lecteurs !
Pour corroborer ce postulat, le récit commence par une certaine stagnation puisque les personnages vont mettre tout un album avant de réussir à réunir la totalité des éléments qui leur permettront de partir, enfin, par-delà les mers…
Toute la première partie du diptyque de la Licorne tient surtout du récit policier et le premier album ressemble d’ailleurs à une longue enquête menée par un Tintin qui agit, plus que jamais, en véritable détective.
A ce stade de sa carrière, Hergé maitrise tellement bien son art de narrateur qu’il va parvenir à développer ce premier acte, pourtant assez statique et bavard comme une longue séquence d’exposition, de manière extrêmement dynamique, grâce à un savant mélange de genres. En effet, ce ne sont pas moins de trois histoires qui vont s’imbriquer pour, au final, n’en former qu’une.
Ainsi, l’enquête que mène Tintin pour retrouver les trois parchemins (chacun étant cachés dans le mât d’une maquette identique de vieux bateau) va se mêler à celle, apparemment distincte et burlesque, du fameux voleur de portefeuilles poursuivi par les Dupondt. Ces deux pistes vont finalement se rejoindre puisque c’est la seconde qui permettra de démêler la première ! Mais cette savante et complexe structure narrative n’aurait pas été aussi réussie si Hergé n’y avait pas ajouté tout un passage développant les aventures d’un ancêtre du capitaine Haddock, offrant ainsi au lecteur le plaisir de voir le récit merveilleusement coloré par toute une dimension romanesque et exotique dans la lignée du plus célèbre roman jamais écrit sur le sujet : L’Île Au Trésor de Robert Louis Stevenson.
Comme par magie, ces trois fils narratifs au départ distincts vont ainsi finir par n’en former qu’un, parfaitement cohérent !
Avec le recul, il apparaît un peu énorme que la coïncidence ait lancé ces trois événements de concert, Tintin découvrant la maquette de la Licorne en même temps que ses rivaux ; les Dupondt arrivant comme un cheveu sur la soupe pour faire profiter le héros de leur enquête corollaire, de même que le capitaine Haddock découvre, comme par hasard dans son grenier et dans la nuit précédente, l’histoire de cette même Licorne, rattachée à son origine et au Château de Moulinsart ! Mais le fait est qu’Hergé mène son lecteur par le bout du nez, qui n’y voit que du feu et se passionne immédiatement pour cette nouvelle aventure, qui fait pourtant tout pour ne pas avancer !
Le clou est enfoncé lorsqu’à la fin du premier acte l’on découvre, ébahis, que les trois parchemins doivent se superposer pour former une seule carte au trésor, de même que les trois fils narratifs ont dû s’entremêler pour finalement nous révéler qu’ils ne formaient qu’un !
Afin de rendre son récit plus addictif encore, Hergé ne va pas non plus se priver de lui conférer une aura mystérieuse particulièrement envoûtante, notamment lors d’un épisode que n’aurait pas renié Marcel Allain. Dans une atmosphère évoquant Fantômas, le passage où Tintin se retrouve prisonnier dans la crypte du château aura fasciné plus d’un enfant lorsqu’il découvrait pour la première fois cette histoire.
Cette séquence proprement angoissante constitue sans doute le sommet du premier acte. Un long passage qui va permettre au lecteur de faire la connaissance de deux personnages qu’il sera amené à retrouver dans la suite de la série : Le majordome Nestor et… le Château de Moulinsart !
L’autre séquence fameuse est évidemment celle où le capitaine Haddock narre à Tintin le récit de son ancêtre lors de l’épisode où son navire, la Licorne, est abordé par les pirates de Rackham le Rouge.
Cet épisode est irrésistible et, ici encore, Hergé excelle à retenir l’attention de son lecteur grâce à un merveilleux équilibre entre la vraisemblance du volet historique, le rythme extrêmement maitrisé du découpage séquentiel et la drôlerie truculente du capitaine. L’ensemble est d’ailleurs délicieusement ponctué par les frasques de ce dernier qui ne rate pas une occasion de se resservir un verre de rhum, au grand dam d’un Tintin qui fait tout ce qu’il peut pour tenter de lui faire lever le pied sur cet embarrassant penchant pour la bouteille !
Au total, treize pages de pur bonheur servies par le génie d’un auteur en état de grâce.
Il aura néanmoins fallu attendre plus d’un album avant que Tintin et ses amis entament concrètement leur chasse au trésor, conte tenu que toute la première partie du second acte est elle-même dévolue aux préparatifs du voyage en mer.
La métaphore est donc lumineuse : En retardant à ce point le départ de nos héros pour leur voyage à la recherche du trésor du pirate Rackham le rouge, Hergé exposait, plus ou moins inconsciemment, la difficulté de s’évader du quotidien en pleine période de conflit et d’occupation. Et l’on constate, une nouvelle fois, la propension de l’auteur à tisser, entre les vignettes, une toile de fond passionnante à décrypter…
La suite de l’histoire, nous la connaissons : Tintin, le capitaine Haddock et les Dupondt embarquent sur le Syrius, un petit navire bien équipé pour leur expédition, et partent à la recherche de l’épave de la Licorne au large des Caraïbes. En secret, le professeur Tournesol s’est introduit à bord avec tout son arsenal prêt à être monté sous la forme d’un sous-marin révolutionnaire. Tout ce beau monde va se retrouver balloté de Charybde en Scylla, cherchant vainement un trésor qui se trouve en réalité à leur point de départ…
Bien que ce second acte soit très différent du premier, il est tout aussi original en ce sens qu’il ne donne pas au lecteur ce qu’il attend en multipliant les fausses pistes pour, au final, lui révéler que cette longue traversée maritime était en réalité parfaitement vaine, comme si Hergé avait inventé le procédé du McGuffin en même temps qu’Alfred Hitchcock !
Pour autant, nous aurons profité d’une belle évasion en pays exotique le long d’une ballade joliment rythmée par les gags à présent bien huilés de cette petite famille de papier, l’alcoolisme latent du capitaine Haddock se disputant à la mauvaise foi et à la bêtise lunaire des Dupondt. Et, cerise sur le gâteau, nous aurons fait connaissance avec un nouveau membre de la famille et non des moindres : le charmant Tryphon Tournesol, qui ne sera pas le dernier non plus lorsqu’il s’agit de nous ménager quelques gags bien troussés…
Nous allons à présent nous attarder sur ce bon vieux professeur Tournesol puisque l’occasion est trop belle de relever un des thèmes récurrents de l’œuvre d’Hergé, à savoir la résistance systématique que l’auteur oppose aux nouveaux personnages postulant au rôle de « membre de la famille tintin », qui doivent tous subir une rude épreuve d’admission …
Lorsqu’au début du Trésor de Rackham le Rouge, ce cher professeur se présente à Tintin en lui offrant ses services pour les besoins de sa chasse au trésor, il se voit effectivement opposer un refus catégorique, assorti d’une belle semonce de la part du capitaine Haddock. Ce dernier ne semble pas se rappeler que son admission auprès du jeune reporter à houppette ne s’est pas faite non plus dans la facilité, et qu’il a fallu qu’il traverse une pénible cure de désintoxication forcée, afin de prouver sa valeur (et l’on ne compte plus les scènes, dans Le Crabe Aux Pinces d’Or, où l’aventure a failli virer à la tragédie à cause de lui)…
Par ailleurs, le capitaine ne sait pas qu’il en a été de même pour les détectives Dupond & Dupont, qui ont commencé par être les ennemis de Tintin, avant de lier, lentement et laborieusement, une amitié définitive avec le jeune homme. Idem pour la cantatrice Bianca Castafiore qui, malgré ses efforts immédiats pour aider le héros de la série, s’est vue en retour gratifiée d’un dédain prononcé pour ses aptitudes artistiques…
C’est un fait : Depuis le départ, Hergé oppose aux candidats de sa famille de papier une forte résistance, assortie d’une épreuve d’admission en leur faisant systématiquement subir une série de déconvenues. Certains n’ont d’ailleurs pas réussi à marquer l’essai mais on servi à baliser le terrain pour d’autres candidats plus chanceux, comme par exemple le professeur Philémon Siclone dans Les Cigares du Pharaon, le savant Nestor Alambique dans Le Sceptre d’Ottokar et le professeur Calys dans L’Etoile Mystérieuse, qui apparaissent clairement avec le recul comme les brouillons du professeur Tournesol, un peu comme si Hergé avait décidé de jeter sa copie à chaque fois, avant de trouver la bonne version…
Juste avant le charmant Tryphon, Nestor et même le château de Moulinsart se sont vu imposer le même traitement. Et il faudra attendre la fin du dyptique de la Licorne, voire le début des Sept Boules de Cristal, pour que ces deux derniers protagonistes (car le château va devenir lui-même un « personnage » important de la série) soient adoptés au sein de la famille. Une famille désormais au complet, dans laquelle il ne faut pas oublier le jeune Tchang et le Señor Oliveira da Figueira, que Tintin croisera encore dans ses aventures.
Vous ai-je déjà dit qu’Hergé était un génie ? En effet, cette technique bien particulière, qui consiste donc à rejeter un personnage, puis à le laisser insister pour être certain qu’il désire suffisamment rester dans la série, et surtout s’il mérite de s’inscrire dans la famille de Tintin (qui semble par ailleurs n’avoir aucune famille réelle au sens classique du terme), a manifestement permis à l’auteur de créer une galerie de personnages parmi les plus réussis de toute la création littéraire. Et au bout du compte, tous ceux qui auront passé l’épreuve auront gagné leur place au panthéon des figures inoubliables de la bande-dessinée, devenant des icônes populaires incontournables, au point de les voir apparaître dans tous les autres médiums. En définitive, il n’y aura que Tintin & Milou, apparus dès le départ, ainsi que jeune Tchang (le seul véritable enfant de la famille) qui auront été exemptés de cette école de la résistance…
Parmi les nombreuses choses qui auront été reprochées à Hergé, nous trouvons d’ailleurs ce postulat que Tintin n’a pas de famille réelle et qu’il n’y a pas de femmes dans la série, hormis la Castafiore. Là aussi, il faut essayer de lire entre les lignes : Hergé n’était pas libre. Il devait travailler comme un forcené (il ne prendra des vacances et ne commencera à voyager qu’à partir des années 60), il devait assurer la survie de sa propre famille et assumer toutes les responsabilités qui lui incombaient à travers le succès des ses créations. C’est la raison pour laquelle il préfèrera offrir à Tintin une famille recomposée et que, par ailleurs, il laissera tomber son autre série : Les Aventures de Jo, Zette & Jocko (un frère et une sœur qui devaient rendre des comptes à leurs parents !). En effet, en n’imposant pas de famille à proprement parler à Tintin, en lui évitant toute relation sentimentale de quelque nature que ce soit, Hergé lui procura toute la liberté qu’il ne pouvait s’offrir à lui-même. C’est encore plus vrai en cette période d’occupation allemande, et c’est grâce à cette série de choix artistiques extrêmement astucieux que Tintin et ses amis auront pu nous faire vivre, par procuration, les aventures les plus extraordinaires de l’histoire du septième art…
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En plein cœur de la seconde guerre mondiale, Hergé cherchait à s’évader, en amenant si possible ses lecteurs avec lui. Il les embarqua ainsi dans l’une des plus fabuleuses chasses au trésor de pirates de l’histoire de la bande-dessinée !
Dans le même temps, le professeur Tournesol cherchait à intégrer la petite famille de papier déjà constituée des Dupondt et du capitaine Haddock, sans se douter qu’on allait lui opposer, à lui aussi, une forte résistance… Embarquement chez Bruce Lit !
BO : Quand on parle de trésor de pirates, on pense immédiatement à un roman : « L’Île au Trésor » de Stevenson, mais aussi à une chanson traditionnelle qui semble presque lui être indissociable : « Fifteen Men On A Deadman’s Chest » ! Une chanson comme le capitaine Haddock devait sans doute les aimer puisque… Yohoho and a bottle of rum !
Mes tomes préférés pour l’aventure, pour Tournesol, pour le cinématique parfait, pour les blagues…
Pour ajouter un dernier mot sur cette polémique, il est surtout facile de nos jours de pointer du doigt des gens ayant vécu à une époque que l’on sait néfaste, mais ces moralisateurs (qui sont peut être parfois en accord avec Lepen ou Trump) se rendent-ils compte que leur propre époque leur fait peut être faire de mauvais choix ? Je veux dire par là qu’il fallait bien bosser sous l’occupation, et je ne suis pas sûr que ce Raymond De Becker ait mérité le sort qu’il a eu s’il était en désaccord avec le régime nazi mais avait « juste » les mains liées s’il voulait garder son taf et gagner sa vie.
Bref…c’est toujours facile de juger sans avoir connu les conditions de l’époque.
Sinon ce dyptique est aussi mon préféré avec celui sur la lune^^
Déjà j’adore les récits de pirates, d’exploration en mer, donc ça aide. Et oui, tout est super maitrisé dans cette histoire. Le rythme, les personnages.
C’est rigolo parce que cet article apporte la preuve de ta réflexion dans celui d’avant-hier : chacun de ces 2 albums est aussi particulier. L’histoire de pirates donne une saveur sans pareille au premier, et les plongées en sous-marin au deuxième.
La coïncidence ayant lancé ces trois événements de concert – Il ne s’agit que l’une des conventions des récits d’aventure, une variation sur le fait que ces événements sortant de l’ordinaire sont toujours observés par le héros, dispositif narratif qui permet au héros de voir l’aventure venir à lui.
Grâce à l’article d’hier, je revois le sous-martin de Tryphon Tournesol, avec un autre éclairage, celui d’Auguste Piccard inventant un bathyscaphe qui a battu des records de profondeur.
Super article ! Je crois que dans mon souvenir, ces tomes étaient très orientés aventure, et ça c’est du Tintin que j’aime bien. Je me demande même si je ne vais pas les racheter puisque je ne les ai plus.
Je noterai deux choses : d’abord, la carte au trésor et son message cryptée me rappellent les meilleurs Livres dont vous êtes le héros (la série La Quête du Graal), ce passage m’étonne donc de ta part, toi qui détestes les jeux et les jeux de piste 😀
Ensuite, j’ai adoré l’article pour l’explication de la famille de Tintin, de ses personnages qui doivent faire leur preuve. Contrairement aux théories sur les champignons atomiques, j’adhère totalement à celle-ci, alors que je n’y avais jamais prêté attention. C’est du grand art en effet. Merci Tornado !
La BO : pourquoi pas. Mais qui chante ça ?
Les champignons atomiques : De quelle théorie parles-tu ? On ne s’est peut-être pas compris. Je parlais du don d’Hergé pour l’intuition des événements à venir. « L’Etoile Mystérieuse » reste très impressionnant pour ça. Après, ce ne sont peut-être que des coïncidences. Mais y en vachement (sachant que Bruxelles a fait les frais du missile V1) !
Le message crypté m’a toujours fasciné. Je n’ai jamais pensé à le rapprocher des jeux de rôle, effectivement.
La BO : C’est une chanson traditionnelle et je ne sais pas qui la chante ici. J’ai cherché une version rock, mais je n’en ai pas trouvée.
Superbe comme d’habitude !
Avec le recul, il apparaît un peu énorme que la coïncidence ait lancé ces trois événements de concert. Pas si énorme que ça ! Moi le chasseur de faute de script, ça ne me m’a jamais crevé les yeux. C’est Tintin quoi…Le mec qui parle aux éléphants, qui bosse jamais et pilote des avions sans permis !
Fantomas : je crois n’en avoir jamais vu un seul ! Très bien vu ce parallèle. Je me demande s’il n’y a pas non plus un hommage à James Dean….nan, je déconne, il était encore marmot :).
conte tenu que toute la première partie du second acte est elle-même dévolue aux préparatifs du voyage en mer. Joli lapsus…Je corrige ?
En effet, cette technique bien particulière, qui consiste donc à rejeter un personnage
Très chouette théorie. J’en suis convaincu ! Tous les personnages de Tintin s’introduisent dans le récit de manière conflictuelle. Une opposition à la perfection de tIntin ?
Une de mes sagas préférées : toutes les nuits enfant, je rêvais que mon lit était le requin sous-marin où j’allais pouvoir voyager dans mon sommeil sous l’eau sans crainte d’être noyé ou dévoré. La séquence dans la crypte est juste fantastique.
Ainsi que la temporalité du voyage : nous partageons véritablement le carnet de voyage de nos amis. L’interaction entre Haddock et Tournesol est fabuleuse. Ca ne marcherait tout simplement pas avec Tintin.
Merci Tornado !
Ah, oui, le lapsus ! Tu peux corriger ! 🙂
Bravo Tornado pour ce gros boulot à la fois recherche historique et décorticage de l’oeuvre…Comme beaucoup, ces deux albums sont mes préférés également…J’ai été bercé par ces merveilleuses aventures (et ça fait bien longtemps que je ne les ai pas lues). Est-ce qu’aujourd’hui encore ces vieilles sensations, à la relecture, sont toujours là ?
Merci et encore félicitations Tornado pour ces analyses poussées sur une oeuvre majeure de la BD .
Bravo Tornado, ton article me donne envie de relire ce dyptique ! Plus globalement, si j’avais plus de place, j’accueillerais volontiers tous les Tintin dans ma bibli… Mais je suis déjà dans une phase de renégociation avec ma femme et mes filles pour libérer des étagères pour leurs BDs…
@Yuan : Pour ma part les sensations de lecture avec Tintin sont restées vivaces. Mon dyptique préféré est celui du « Soleil ». Voir le prochain article ! 🙂
@JP : Hé ho ! Toi tu as tout un grenier spécialement pour toi ! Tu n’as pas assez de place ?!!! 😀
Inimaginable !
Tous les Tintin sont désormais remasterisés Tornado, j’en suis tellement ravi. Merci encore de ta longue patience.
On attend désormais la suite.
Le prochain est en cours de rédaction ! Je le soigne. C’est mon diptyque préféré !
Vivement. Tu avais apprécié la version cinématographique de Spielberg et Jackson ?
Je l’avais adorée et je suis en train d’en écrire l’article ! 😀
Génial. Il me tarde de confronter nos expériences. Je suis toujours aussi soufflé par cette adaptation.
J’ai un bouquin de Laurent Malbrunot qui parle de Spielberg et Hergé (quand deux univers se rencontrent).
Avoir affaire aux œuvres complètes d’un auteur aussi précis que celui-là l’était quant à la nature de son propos Humaniste, et continuer à douter de son intégrité artistique, prouve tristement que la grande majorité des amateurs lisent de la BD comme ils font la vaisselle… Aucun besoin de preuve documentaire ou témoignage extérieur : tout est dans les cases -à moins d’être complètement bouché. C’est l’essence même de la création artistique : si ça n’est pas honnête, ça ne fonctionne pas !
« Aucun besoin de preuve documentaire ou témoignage extérieur : tout est dans les cases – à moins d’être complètement bouché. »
Complètement d’accord avec ça.