Superman Vs Muhammad Ali par Dennis O’Neil et Neal Adams
Un article de BRUCE LIT
VO / DC
VF : Sagédition ( 1978 ) / Réédition chez Atlantic
Première publication le 22/07/15. Mise à jour le 05/06/16 à l’occasion de la mort de Ali survenue la veille.
Originellement prévu en 1977, l’album Superman Vs Muhammad Ali sort en 1978 scénarisé par Dennis O’Neil et dessiné par Neal Adams. Cette longueur est due aux exigences du staff de Mohamed Ali, le perfectionnisme de Neal Adams et enfin les problèmes de droits concernant la couverture.
En effet, pas moins de 170 célébrités assitent au combat du siècle tous dessinés par Adams. Aux personnages fictifs comme Batman et Lex Luthor, on retrouve dans les gradins les Beatles, Woody Allen, Andy Warhol ou les Jacksons 5 ! Certaines célébrités comme John Wayne ou Georges C Scott s’étant opposées à la finalisation de leurs portraits, Adams a dû revoir sa copie à plusieurs reprises. Le vieux briscard signe la préface en clamant son amour pour ce qu’il considère comme l’un de son meilleur ouvrage. Dick Giordanno assure l’encrage des personnages et Terry Austin celui des décors. Enfin, Xavier Fournier, monsieur Comic Box s’est chargé de la traduction.
La version Collector est magnifique : format A3, nouvelles couleurs, crayonnés d’Adams et quelques goodies. Il n’est nul besoin de maîtriser la continuité de Superman ou la carrière de Mohamed Ali pour apprécier l’album.
Il existe au moins deux niveaux de lecture pour cette rencontre au sommet. Le premier est conforme à la culture super héroïque : deux malabars s’affrontent avant d’unir leurs forces contre un ennemi commun. Pourtant, O’Neil se sort plutôt élégamment des clichés du genre où les super slips cognent d’abord et réfléchissent après. La baston entre Ali et Superman est un cas de force majeure : il s’agit de savoir qui sera le meilleur champion apte à défendre notre planète menacée d’anéantissement par un cruel empereur alien. Superman, privé de ces pouvoirs, va donc prendre des cours de boxe de la part du champion et leur complicité va crescendo à tel point qu’il n’est jamais possible de douter du respect que le premier des super héros éprouve pour le boxeur noir.
En cela, la démarche n’est pas banale : Il ne s’agit pas d’un Teamup avec un autre super encapé pour savoir qui a la plus grosse…mais d’une déclaration de confiance à un humain considéré comme un vrai héros. C’est véritablement cet exercice de style qui fait l’intérêt de cette histoire au charme désuet. Mohamed Ali sera désormais le seul terrien avant Batman à avoir terrassé l’homme de Krypton.
Malgré tout le respect que l’on peut porter à cette vénérable équipe de créateurs, on ne peut pas dire que la trame de l’histoire soit éblouissante… Clark Kent arpente les quartiers de Metropolis en quête d’une interview du champion. Après l’avoir trouvé, survient un alien qui défie la Terre d’affronter son champion. Faute de quoi, elle sera annihilée !
Pas gentils les gars ! et vachement énervés avec ça puisqu’ une centaine de vaisseaux postés au dessus de notre atmosphère attendent de lâcher leurs grosses bombes si Ali perd le combat… Ajoutez à cela que Superman berne les aliens en se déguisant en l’entraîneur noir d’ Ali avec un masque en latex et vous comprendrez que les allergiques au kitsch old school raccrocheront les gants….
Et d’ailleurs, pourquoi viennent-ils nous embêter les Scrubbs hein ? Ben, en fait, il s’avère que leur race a jugé les humains comme belliqueuse et qu’il est de leur devoir de préserver l’univers de notre menace. Quitte à…déclencher un programme d’extermination massive.
Oui…. il fallait bien un motif pour O’Neil crée une union sacrée aussi artificielle que capillotractée. En quelques 70 pages les Scrubbs remportent haut la main la palme des aliens idiots et versatiles à peine talonnés par les indécrottables Shi’ars de chez Marvel…
Très vite il est évident que la portée symbolique du récit est plus importante que son intrigue. Parce que on peut penser qu’entre tous les héros DC et la seule présence de Superman, le monde n’avait pas besoin d’un boxeur pour le défendre…. Il s’agit d’un véritable hommage à Cassius Clay. Son tempérament, sa psychologie, son langage corporel sont minutieusement retranscrits dans l’album. Ali est une grande gueule souvent très agaçante de par son arrogance. Pourtant il a de l’humour, une volonté d’acier et une intelligence aiguisée. Enfin, il est capable d’additionner 2 + 2 et démasque facilement Clark Kent, ce que la plupart de l’univers DC n’a jamais été capable de faire….
Il s’agit aussi en pleine explosion Punk d’un appel à la paix sociale, à l’harmonie et l’humanisme. Ali n’est pas un pacifique idéaliste. Le boxeur qui avait pris fait et cause pour Malcom X est décrit ici comme un homme capable de prendre les gants pour se battre quand bien même la balance des forces ne serait pas en sa faveur. Il incarne l’abnégation d’un homme prêt à mourir pour sa patrie et sa planète plutôt que de vivre à genoux. Lorsque l’empereur alien lui propose de monnayer sa vie contre l’esclavage, le sang du boxeur noir ne fait qu’un tour et lui donne la rage de vaincre.
Quant à Superman, la résonance de la Shoah ( l’extermination planifiée d’un peuple jugé dangereux par un autre ) fait bien sûr écho aux racines juives du personnage… Superman est en effet, comme Moïse un enfant abandonné. Son nom est Kal El qui signifie en Hébreu : tout ce que Dieu est. Ali et Superman ne sont pas des américains de pure souche mais des étrangers ayant intégré les normes et les valeurs du pays censé incarner dans le monde la liberté, la justice et la démocratie.
Ali véhicule un message à connotation sportive de compétition loyale, respectueuse et non personnelle. L’ennemi sur le ring est un ami dans la vie. C’est enfin un symbole d’amitié entre un juif et un musulman ( Ali s’était converti à l’Islam). C’est donc ce symbole qui emporte tout sur son passage avec les faiblesses du scénario et des dialogues stéréotypés ( » tais toi, espèce d’alien baveux » ).
Bien entendu, le graphisme de Neal Adams aidé par Terry Austin est renversant. Dès la première page, l’immersion est phénoménale. On sent que l’on a à faire à un travail plus soigné que la production mainstream habituelle souvent négligente des détails et des décors. La double page qui ouvre l’album en est la parfaite illustration. Sur la droite, il est possible de reconnaître les fruits à l’étalage et leurs prix. Un enfant tente d’échapper à la main de sa mère pour chopper un jouet. Au centre un passant reluque les fesses de cette jeune maman. Une noire à perruque blonde se sert une banane sous le regard débonnaire du propriétaire des lieux. Au loin on aperçoit le métro aérien et enfin Clark Kent qui prend possession des lieux en arrière plan.
Cette vie populaire qui grouille constitue une ouverture d’opéra et les valeurs que l’album va défendre Ali : la vie et la joie ( = l’enfant ), les valeurs sportives ( = le gamin qui joue au basket), les petites gens dissociables des dirigeants agressifs de la terre et dont Ali est le champion.
Adams ne lésine pas sur l’identité visuelle des personnages : héros mais aussi figurants et aliens bénéficient tous d’un visage, d’une morphologie identifiable quand bien même ceux- ci n’apparaîtraient que le temps d’une séquence. Rien à dire, c’est de la belle oeuvre et ce sans mentionner qu’Adams a dessiné 170 visages, 170 costumes, 170 attitudes différentes pour la couverture choc ! Un petit guide dans l’album permet d’identifier le Whos’ who de la couverture comme celle du Sgt Pepper des Beatles où Mohamed Ali figurait déjà en bonne position.
Au final, un album old school qui n’évoquera sûrement rien chez des lecteurs de moins de 40 ans, doté de la naïveté des conteurs de l’époque mais sublimé par un dessin éblouissant et une fraîcheur intemporelle. Même si on a connu plus engagé politiquement, cet album rappelle de manière ludique quelques unes des valeurs les plus nobles de notre humanité soutenues par le champion du noble art !
Muhammad Ali qui pouvait se targuer d’être un homme de fer à la place du Man of Steel est mort hier atteint de la maladie de Parkinson. Il rejoint avec le regretté Christopher Reeves les infortunés de la légende de Superman qui passèrent d’un physique de rêve à l’humiliation d’un corps diminué. Et pourtant, malgré les photos où il semblait hagard, la bouche tordue, atteint de ces mimiques spécifiques à cette maladie atroce, la lueur de l’oeil du tigre était encore là, habité quelque part par le champion d’une époque et ses valeurs. Comme le disait Alan Moore, on peut tuer un homme mais pas une idée….
Intéressant, même si ce livre est loin de faire partie de mon panthéon
Si certains sont intéressés par des bouts de making of…et surtout voir la couv initiale du demi Dieu Joe Kubert…
http://philcordier.blogspot.fr/2014/07/super-nealali-et-curt.html
« les allergiques au kitsch old school » : Ah mais c’est loi ça !!! 😀
Mince alors, j’aurais parié sur Présence pour réaliser cet article ! Jamais je n’aurais pensé que Bruce lirait ça !
J’ai pensé un instant que j’avais cet album quand j’étais gamin. Mais en fait c’était « Superman & Spiderman » !
Bel article encore une fois, avec du fond et de la sincérité.
J’adore Superman. C’est un merveilleux personnage, éternel, profond (il admire les humains car nous affrontons la vie sans pouvoirs) et plus original qu’on ne le pense (c’est le seul super-héros qui n’a pas de masque sur son costume, et qui met un masque -de simples lunettes- pour son identité secrète dans la vie civile !).
Rraaaaaah mais je l’avais ce livre ! Un grand format, couverture souple, qui m’éblouissait par son dessin (l’ouverture que tu cites m’a fortement marqué. Je l’avais complètement oubliée et rien que de la revoir, des sensations remontent, précises et très lointaines…) mais qui ne m’avait pas intéressé par son histoire, trop idiote pour moi.
Où est-elle ? Pourquoi m’en suis-je débarrassé ? Maintenant, je regrette, j’adorerai revoir tous ces dessins. Je me souviens du Who’s Who avec les silouhettes remplies par un chiffre qui renvoyait au nom de la personne représentée. Je me souviens aussi que mon oncle avait un poster de Muhammed Ali dans sa chambre et que tout cela me faisait me questionner sur l’importance de la boxe, sur les raisons de la présence de ce poster, bref, je me posais des questions sur notre société.
Merci pour cette madeleine perdue.
@Jyrille
Si tu veux relire cette histoire , je te conseille la version Atlantic à 12E (Celle non collector).
Ce sera une redécouverte si tu n’as lu que la version Sagédition qui a été pas mal charcutée.Certaines cases et planches seront inédites pour toi et l’histoire te semblera moins incohérente sans les « coupes » Sagédition.
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@ Holdwig : been a long time ! Hello again, je vois que nous avons à faire à un connaisseur
@ Cyrille : Comme je te comprends. Mieux vaut que je pense pas à tous mes LUG d’origine que je jetais enfant après avoir lu…..Ou ceux que j’ai revendu à l’adolescence 20 centimes à Boulinier….On aura compris que l’aspect symbolique m’aura d’avantage intéressé que l’histoire de super héros. Je trouve qu’Adams fait bien son boulot de passeur d’une culture populaire à l’autre. C’est bien cet aspect qui me passionne dans les comics, cette histoire informelle des Etats Unis et la réinterprétation de ces mythes.
@Tornado : J’ai bien accroché avec Clark Kent. C’est en partie grâce à Présence et toi. Et au Scarce Spécial Superman où officia un certain JP Nguyen qui me passionna il y a quelques mois. A l’avenir je m’intéresserai aux grands récits hors Ligue de la Justice dont je me fous éperdument . L’histoire d’Alan Moore existe en français ?
Symbole d’amitié entre un juif et un musulman – Trop fort. Je n’y avais pas pensé et pourtant tel que tu le formules, c’est une évidence. C’est à se demander si cela ne faisait pas partie de l’intention et de la motivation des créateurs de cette histoire, au delà d’un team-up de circonstance au fort potentiel commercial…
Voilà un article que j’ai beaucoup apprécié. Je n’ai pas très envie de lire cette histoire que je n’ai jamais lue, et c’est un vrai plaisir que de la découvrir d’en d’aussi bonnes conditions, présentation détaillée de l’oeuvre, et analyse éclairante. Je vois que tu as été attiré par le travail remarquable de Terry Austin. Dick Giordano était également un encreur très talentueux (en plus d’être le numéro 2 de DC Comics à la fin de sa carrière), même s’il n’étoffait pas les décors en passant derrière le dessinateur.
Voilà encore un exemple de lectures multiples selon le lecteur.
A l’instar de Présence, j’aurais plutôt vu cette BD comme un « event » commercial. Mais l’analyse de Bruce fait ressortir d’autres messages potentiels.
Je ne suis pas un grand fan de Neal Adams ni de Mohamed Ali, alors je passe sans regret. Cela dit, lorsque je suis tombé sur quelques uns de ses passages télés (ou aussi le docu « When We Were Kings »), j’ai toujours été impressionné par le charisme de ce boxeur.
Très bel article à propos effectivement d’un album très « politiquement correct » qu’il faut approcher avec le background historique. Mohamed Ali est un personnage « larger than life » et c’est bien pourquoi sa présence aux côtés de Supes n’est nullement incongrue. J’ai récemment mis la main sur une version de « G.O.A.T. », le bouquin consacré par Taschen à Mr. Ali. Une lecture pour mes vacances. Enfin, mon conseil à visionner, le documentaire « When We Were Kings ». Quant aux « pairings » de légende, à quand la réédition de la rencontre entre Spidey et Supes ?
Mon exemplaire original (en français, vendu en maison de la presse) de la première rencontre a hélas vécu un épisode d’inondation du garage familial où il était entreposé… J’en conserve pieusement les restes qui n’incluent plus le mythique dessin de couverture…
Je ne connais que peu de choses de Mohamed Ali que sa légende. Je n’ai vu ni When we were kings ni le film Ali pour allergie viscérale à Will Smith. Je crois que Tornado a pondu ça sur amazon. La raison de mon intérêt pour lui est sa maladie de Parkinson, une saloperie que j’ai bien connue. Sa photo me bouleverse profondément. Tout comme celle de Frank Miller cancéreux une grande gueule qui m’a souvent agacé. Le voir ainsi est assez traumatisant.
Pourtant je pense que Ali est de loin le meilleur rôle de Will Smith. Il y est très impressionnant et très loin de tous ses autres rôles.
J’ai vu « When We Were Kings » en salle lorsqu’il est sorti, à cause du buzz de l’époque. Je n’ai rien regretté. C’est possiblement le dernier film que je suis allé voir en salle, d’ailleurs…
J’ignorais l’existence de cette BD. Les dessins sont beaux.
Après je ne suis guère client de récits de ce genre que je trouve un brin « opportuniste »
C’est un peu comme l’épisode assez minable où spider-man rencontre Obama, ou même, et je m’en excuse si je choque, l’épisode de JMS rendant un hommage aux victimes du 11 septembre que j’ai trouvé un peu nul (montrer Fatalis qui est triste face à la mort de plein d’innocents. Sérieux ? Le mec qui, même si non dépourvu de noblesse parfois, a quand même de nombreuses fois menacé des innocents. ça nous sort du récit et ça montre bien que c’est juste un hommage. J’imagine qu’il y a une bonne intention derrière…mais je ne suis pas convaincu de la forme adoptée par le récit. Il n’y a visiblement aucun effort d’intégrer ça mieux dans l’univers Marvel…qui au passage voit des villes détruites tous les mois. Une forme un peu niaise je trouve pour parler de cet attentat.)
Là ça semble aussi le cas. Un récit un peu niais histoire de déclencher un combat entre Superman et la star de boxe.
On a toujours l’impression que ce genre de récit est intouchable, et qu’il est mal vu de les critiquer à cause de la réalité des faits derrière dont ils s’inspirent et qui sont de vrais moments importants et/ou des tragédies qu’il ne faut pas minimiser.
Mais bon…n’est-ce pas aussi un moyen de booster les ventes en capitalisant sur un truc qui va toucher les foules ?
Je fais un peu la mauvaise langue mais bon…je me suis toujours désintéressé de ce genre de récit. Que les comics parlent d’actualité, ok…mais pas de façon si directe et artificielle. Spider-man qui fait coucou à Obama et qui se dit que la maison blanche est entre de bonnes mains…avant même qu’il ait fait quoi que ce soit puisque que c’est le jour de son investiture…c’est un peu nul. Même si l’intention est surement de dire que c’était un changement bienvenu, et que c’était un noir, que c’était historique etc…
Salut Matt,
Comme toi, j’exècre les histoires évènementielles, je n’ai pas lu l’histoire d’Obama, mais je suis peu client. Comme pour les artistes qui s’engagent pendant la campagne de tel ou tel candidat avant de le regretter en fin de mandat….
Pour le 11/09, tes arguments sont imparables et j’aurai tendance en temps normal à les partager. Mais, pour une fois, Marvel prend clairement position. Je ne vois pas comment le plus grand éditeur de BD au monde spécialisé dans le super héros dont c’est le fond de commerce auraient pu faire l’impasse là dessus.
La démarche de Stracz est admirable: c’est le choix de l’humilité face aux vrais héros du 11/09. C’est un message d’espoir porté par ceux qui en furent en leur temps les plus grands ambassadeurs.
Doom qui pleure: ce n’est pas choquant. Cette histoire ne s’inscrit pas dans la continuité, c’est un numéro historique, comme un Libération le jour de la mort de Bowie. Rappelle toi, les Skrulls viennent saluer MAr_Vell sur son lit de mort.
Les vilains qui pleurent rendent hommage à l’humanité des héros Marvel. Ils ne sont là que comme un symbole d’unité nationale, exactement comme ce qui s’est passé avec le FN après nos attentats. Ca ne les rend pas plus « gentils » mais l’image est forte.
Donc, moi j’aime le symboles et les super héros lorsqu’ils sont vecteurs d’espoir et de combat pour la justice. Et, je suis très heureux d’avoir écrit cet article bien avant la mort d’Ali, qui, à son crédit, a été le héros d’une époque, un reflet qui méritait de se retrouver dans la culture populaire du Comic Book.
Neal Adams, au tournant des années 70, c’est le boss, l’inspiration de toute une nouvelle génération d’auteurs, une sorte de mètre étalon des comics à l’epoque.
Si la suite de sa carrière fut moins brillante (skateman, anyone ?), il représente un moment clé dans l’histoire du médium, notamment associé à O’neil et Giordano.
Le boss
L’hommage de Mark Evanier sur son blog :
It’s going to take a lot of time — time I don’t have today — to write what I want to write about Neal Adams, who died yesterday in New York from « complications from sepsis. » Here, I’ll save you Googling it: « Sepsis is a life-threatening medical emergency that occurs when an infection you already have triggers a chain reaction throughout your body. Infections that lead to sepsis most often start in the lung, urinary tract, skin, or gastrointestinal tract. » Neal was 80.
I probably need to write two articles about him — one about what he put onto pages of comic books and how his unique skills revolutionized comics, changing minds everywhere about how they had to be drawn. A lot of people began drawing like him (or trying to) but one of his main achievements was convincing editors and publishers that comics didn’t all have to look like what others had done before. Everyone after him who cultivated a unique, individual approach was more welcome in the field because of Neal.
And I need to write about what he did as a crusader, a champion of creators’ rights not only in a legal but in a moral sense, as well. I have a dozen stories most people don’t know about in which Neal, behind the scenes, saved some colleague’s career or prevented the ruination of his or her work.
He could be abrasive and arrogant at times — I might need a third article for that — and God Help You if you were a young kid showing him your portfolio and asking him for a critique. But on balance, he was a force for good in the field and the field was better off for his presence in it.
I’ll get around to all this. There’s no rush. In the coming weeks, there will be no lack of articles and observations about his work and his accomplishments. He was clearly one of the most important figures in comics and maybe in a few other fields.